Contrairement à Forgetting Sarah, Dont mess with Zohan est un semi Apatow (écrit à 6 mains et sans doute terminé par SMS), ce qui ne l’empêche pas de partir en vrille totale. Dans « Rien que pour vos cheveux » (paye ton titre vf rippou), Adam Sandler joue un agent du Mossad, un super héros totalement débile, dans l’abandon complet de lui-même et de toute notion de retenue. Mais foutre des gens en taule et voler des chèvres, ce n’est plus sa came. Alors il se fait passer pour mort. Il décide d’accomplir son rêve : devenir garçon coiffeur à NY. Dans le quartier feuj complètement rue Gamma, il se fait une carrière en shampouinant les clientes et en leur assurant le service « complet », comme ceux qu’on peut attendre d’un « massage thaïlandais intégral ». Il les masse, les coiffent puis les prends à quatre pattes dans son clic-clac. Les vieilles dames se ruent sur la bonne adresse pour en sortir titubante. Zohan sera rattrapé par l’amur, évidemment mais aussi par l’anti-terrorisme. La situation s’aggrave quand les commerces de Kebab dans la même rue (et accessoirement planque de terroristes) se mobilisent contre des dégradations racistes. Ce set up de comédies des années 30 n’est pas crédible une seule seconde tant il est contrecarré par l’absurdité du projet. Les tensions judéo musulmanes sont vite calmées quand un riche promoteur véreux tout droit sorti des films d’Eddy Murphy des années 80 (« hé mec, les jours heureux ») essaye de foutre le souk entre eux grâce à ses sbires, des skins croisés avec des électeurs de George W Bush.

Zohan ne recule devant rien. Le houmous comme métaphore du sperme, John Turturro en terroriste en slip, fan de Mariah Carey (guest incoming) et fétichiste de la chaussure, il y est encore plus en roue libre que dans Transformers, à croire qu’il ne joue plus que pour ses enfants. Zohan propose tellement de pistes absurdes que le sujet central du racisme s’auto-dégoupille lui-même. Débile, quasi suicidaire à la Frank “Chirac” Dubosc, assumé aussi mais, pour le coup, vraiment ingénieux, Don’t mess with Zohan est un ovni de l’Apatow’sploitation pourtant déjà remplis de Golgoth et d’ovétaire. Il y mélange son humour Yid et SNL, mais sur 1h30. Remember le fantastique sketch Iran so Far d’Andy Samberg dans SNL ? On est dans le même genre de nuance. Ce jusqu’au-boutisme est au moins une direction viable qui nous emmène vers une variable totalement absente du cinéma français : le rire, tout connement. A croire qu’en France, un mec en possédait la recette mais qu’il l’a égaré depuis, le con.