Après avoir fait mumuse avec Jackie Chan (voir le Royaume interdit), Jet Li revient dans un film convenable où, bonus track, il joue bien. Lui qui fut pendant des années le « fais tes high kick et ta gueule » du cinéma chinois, le voici face à Andy Lau et Takeshi Kaneshiro (qui joue comme sur l’affiche du film, c’est-à-dire dans toute la placidité de l’acting à la japonaise).

Bon, des chinois, des lances, du fight et du grand sentiment, que demande le peuple ? En fait, on n’arrive pas à vibrer, sans doute à cause d’une réalisation qui manque d’oxygène et de souffle, toujours en train d’essayer le péplum trompette sans jamais vraiment y arriver. Sans la technique suffisante et le savoir faire, on est face à une grosse machinerie avec tout ce que ça implique d’artificiel et d’un peu lourdingue. Quelque chose ne colle pas dans ce mix faiblard de Shakespeare et poings dans la gueule, à tel point que les scènes de baston les plus classes jurent complètement avec le résultat. Reste l’histoire, suffisamment cool et surtout assez méconnue (ici en tout cas) de la montée en puissance de ce trio ambitieux, parti des tréfonds des jeunesse UMP pour arriver, à force de courage, de compromis et de trahison, au sommet de Nankin en pleine dynastie Quing. Une belle histoire.