Archive for year 2009

3d dot Goldo

C’est vrai, je suis pas trop productif là. Mais c’est la saison.

C’est aussi à cause de ces nouveaux jouets…

Golgoth 7 !

Clavicogyres !

Blood the last vampire

Pour ce SOS Cinéma Japonais, je me suis tapé pas mal de séries Z, de nanar pur sucre, la plupart du temps des trucs cools où ça flingue, ça découpe, avec des tenues minimalistes sur des seins refaits pour les filles. Onechanbara, l’assemblage de deux genres majeurs (les jolies filles et les zombies) était réalisé avec la même volonté cynique d’un Joséphine ange gardien : « il y a bien un public pour ça donc on fait notre daube». Oui, d’accord, mais c’est pas une raison pour ouvrir des sandwicheries Subway partout. Mais qu’est ce qui explique Blood The Last Vampire ? Bon, ce n’est presque pas un film japonais, le réalisateur étant Chris Nahon (remember l’empire des loups ou le Baiser mortel du dragon, tant de bonheur…. Bon allez, autant vous spoiler, Blood est nul, mais l’Empire est un de mes classiques du nanar. Il y a cette séquence où le docteur annonce, la voix grave, le synthé du stress en stabilo, à l’héroïne que dans une vie antérieure, elle était turque, à chaque fois je me fends une cote. Et puis le flic qui va sur Yahoo pour démanteler un réseau de ninjas trafiquants de drogue qui a eu la bonne idée de foutre tout l’organigramme de l’organisation accompagné de fiche avec photo de ses membres pour que ça soit méga easy. Price-fucking-less. Le baiser mortel, débile, avait au moins un Tcheky Karyo à fond les ballons, qui nous jouait son meilleur « shoot the girl first », le rôle de sa vie, ainsi qu’une scène de baston finale versus Jet Li absolument géniale, sans doute ce qui s’est fait de mieux avec deux français qui font des coups de pieds sautés dans un commissariat. Selon les critères de Brice Hortefeux. Bon, c’est du cinéma inepte, mais on en retire parfois des petits moments classieux. Mais ça, c’était avant.)

A l’origine, c’est parti comme un projet cross-média. Romans, jeux vidéo, Animé, le tout sous l’œil distrait de Mamoru Oshii. Saya est une chasseuse de vampire habillé en collégienne japonaise, elle-même un peu vampiro sur les bords. High concept, mec. Elle va infiltrer une base riquaine en territoire japonais pour dégommer un maximum de vampires. Je ne suis pas certain qu’il restait beaucoup de chose à dire ni même à penser de Blood, mais le marketing a décidé de cocher aussi la case film live sur le planning.

Tourné un peu en Chine et en Argentine, cette version live est unifiée par un filtre jaunâtre hypnotique à l’Amélie Poulain. Dire que le subterfuge est total serait se mouiller un peu trop. Tout le monde a l’air de jouer dans un film différent, comme si la VO n’était qu’en fait un redoublage par-dessus une version tchécoslovaque. Rien ne va, on rit puis on dort. On va pas tourner autour du pot: décharné, ce nanar pur sucre n’est même pas agréable à regarder, n’a même pas assez de barbaque pour qu’on marre. Même le sang en CG est nul. Si vous aimez ce film, vous avez tort. Il existe des courbes pour le prouver.

bien mérité le

Le Grand Chef

Wha… WTF, un film coréen dans ce (long) panorama consacré au ciné japonais, à priori, c’est pas très cohérent. Teuteuteu. Le Grand Chef, Shikgaek, est sans doute un des meilleurs assemblages de pop culture japonaise. On a le côté underdog de Rocky, la mélancolie toute « Departures » de la mèche beau gosse qui tombe de manière harmonieuse sur son front, sans oublier les personnages secondaires, vecteurs à vannes turbo-pourries.

Et le sujet quoi.

Après une formation de chef cuistot d’élite qui s’est mal terminée, Sung-Chan s’est retiré des grandes tables et s’occupe de son grand-père dans un pueblo perdu. C’est alors qu’on lui propose de concourir dans une compétition nationale de cuisine qui décernera au vainqueur le légendaire couteau du cuisinier du roi de Corée, celui qui a préféré se trancher la main plutôt que de se soumettre aux envahisseurs nippon. Tout un symbole. Il retrouvera son vieux rival, le fourbe qui l’a piégé lors de leur formation et qui dirige depuis les restaurants les plus prestigieux de la Corée.

La checklist est remplie. Le héros a ce qu’il faut de charisme neutre sorti d’un drama, le sidekick est là pour placer ce qu’il faut de vannes balourdes et surtout, le nemesis a l’air mauvais et teigneux comme un ancien baron du chiraquisme. Mais il y a aussi ce côté « Le Petit Chef », avec des juges qui en arrivent à cracher des étoiles tant les mets sont délicieux. The japanese way.

Cerise sur le gateau, le Grand Chef balance, sans sourciller, une des tirades de l’année. L’arbitre principal, l’incarnation du « Japon Juste », balance toute sa connaissance façon Gaspard Savoureux, entre critique culinaire et méa culpa pour la seconde guerre mondiale. Puissance et frisson !

Sushi, Sashimi, battus par K.O.


Dans les dents !

Goemon

“Par le réalisateur de Casshern“. Mais ouais. Avant d’être un film pseudo-historique, Goemon rend hommage et reprend à sa sauce les jeux de genre « Musô ». Recette imparable : un général, le héros, se bat contre une armée de soldats qui auront pris le temps de se positionner dans un espace bien compact. Un coup d’épée et c’est une cinquantaine de vies qui retourneront au paradis des chinois ou des samouraïs, selon les versions. En film, c’est exactement pareil, mais dans la démesure, surtout quand c’est réalisé par le loustic qui a fait Casshern. Ca découpe de partout, dans tous les sens, dans une joie toute Dragon Ballesque.

Goemon, ninja voleur, s’est retiré du circuit depuis la mort de son souverain Oda Nobunaga. Mais le beau gosse-robin des bois agace le nouveau chef, le daimyo Toyotomi Hideyoshi, aussi sympathique comme un Ministre de l’Immigration. Roue libre historique enclenchée. Hideyoshi avait ordonné à Akechi Mitsuhide de tuer le forcément noble Nobu-sama. Plus sournois, tu crèves. « Face de singe » n’a jamais autant mérité son surnom. Classico, Goemon va vouloir le venger ce qui l’obligera à se battre contre son vieux compagnon d’arme. Coup de bol, il sera parfois aidé par son vieux maitre Hattori Hanzo qui se la jouait aussi discret. A partir de là, c’est baston générale, le genre à servir de démo-test home cinéma pour sentir l’efficacité de ton 5.1.

La cohérence ? Goemon s’en fout, il arborera fièrement les couleurs de Nobunaga comme d’autres reçoivent l’armure d’or du Sagittaire. Dans ce monde parallèle où les mots “physique” et “réalisme” sonnent comme “balistique” dans GI Joe, Goemon fait des bonds de 50 mètres avant d’aller charcuter l’armée ennemie. En riant. Un spectacle débile, certes, mais du néo-jidaigeki et sacrément Airwolf quand même.

sur 5.


Dans les dents !

On me demande parfois quel genre de manga j’aime. Facile :

Ceux où les ours se prennent des Shoryûken dans la gueule.

Tatsunoko Vs Capcom Ultimate Stars


Ca me tourne en boucle dans la tête depuis 2 semaines. Seul défaut: il n’y a pas de coréen parmi les combattants.

Evangelion 2.0 : You Can (Not) Advance

Eva 1.0, c’était « filez des thunes, vous allez voir qu’on peut faire aussi génial avec un budget de ouf ». Un exercice de style pour bien dire « vous avez vu, c’était pas un hasard, cette série TV, on sait ce qu’on fait ». Evangelion a failli être condamné à vivre dans le reboot de lui-même, un peu comme les œuvres de Go Nagai où Kôji découvre toujours pour la première fois son Mazinger Z.

Shin Gekijôban : Ha. Ha comme destruction. Anno tient ses promesses, il casse Evangelion, à chaque fois différemment, comme pour marteler qu’Eva, c’est son jouet à lui, d’où ses démêlés juridiques avec la Gainax. Il veut son nom et les thunes qui vont avec. Du coup, ça détruit, ça tue, mais au fond, c’est Hideaki Anno, méga supervisor, qui fait pipi autour de son territoire pour rappeler que le boss, c’est papa. Sérieusement, entre le nouveau personnage parachuté de nulle part, les anges aussi transparent que dans nos souvenirs et la poignée de nouveaux Evas lancés dans l’arène, ça passe à toute berzingue. C’est tellement « dans les dents » qu’on ne retiendra que quelques grandes lignes de l’histoire et deux-trois détails pour otaku. Pure shock value.

Mais en fin de compte, Ultimate Eva, comme il aurait s’appeler en occident, brade toujours le même thème, celui d’un garçon qui essaye de se réaliser malgré sa famille, malgré les traumatismes de la vie. C’est toujours aussi bien. Mieux encore ! Avec ce film à grand spectacle mais tellement ambitieux, on arrive enfin à une espèce d’objet canonique du dessin animé des années 90-2000, si sûr de lui qu’il écrase tout autre sujet, comme une discussion politique lancée à la tablée familiale au moment du dessert. Comme film d’otaku mainstream, on va difficilement faire mieux.


Dans les dents !

Quand on revient, on essaye de pas faire chier un chinois qui fait des coups de pied sautés.