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Lockout
Sep 4th
Dans toutes les saisons de blockbusters, il y a toujours ce film vraiment bon dont tout le monde reconnaîtra dans quelques années le panache indéniable. Ce film, c’est Lockout.
Et pour que les choses soient plus claires: c’est l’histoire d’un flic badass qui doit mener à bien sa mission au milieu d’une émeute dans Maximum Security One, une prison de l’espace. Forcément, il n’y a plus qu’un flic pour sauver la situation. “Il est incontrôlable mais c’est ce qu’ils ont de mieux sous la main.” Le John McClane du jour, râleur, effronté, va devoir sauver la fille du Président des États Unis, justement en visite ce jour-là. Sous-entendu: “parce que c’est une sale petite gauchiste, pas comme son père”.
Et je te le spoile direct, ni lui ni elle ne crèvent. Ils réussissent à sauter hors de la station juste à temps avant qu’elle n’explose et finissent par redescendre sur Terre en parachute, pile en plein Los Angeles. Oui, qu’importe la “légère” friction de la rentrée atmosphérique ou le simple fait qu’il n’y avait une chance sur un milliard de tomber en parachute sur L.A depuis l’espace, l’important c’est que c’est fabuleusement over.the.top.
Maintenant que c’est dit, analysons cette production Europa scénarisé par Luc Besson, la meilleure depuis des années. (Je suis tellement fasciné par les prod Europa que je pourrais écrire un bouquin dessus Ou découper ça en articles ici. Ou alors j’ouvre un Kickstarter pour ça, hmmm). Le programme de Lockout est clair: faire un film d’action ricain, à l’ancienne. Ce que ne sont pas Expendables 1&2 qui occupent un positionnement très particulier, celui du méta-film à couilles, avec des stars passées se moquant ouvertement des icônes qu’ils ont été.
Le John McClane de ce Die Hard dans l’espace, Snow n’a pas seulement un nom absolument ridicule, il a aussi tout le côté roublard qu’avaient les héros des années 80. Guy Pearce qui peut tout incarner joue ici sa carte de futur acteur de blockbuster. Et il ressemble presque à un Bruce Willis jeune, avec plus de cheveux. Cynisme, vannes & cabotinages, le mimétisme est sidérant, à tel point qu’à un moment, il a au bout du fil un flic noir qui essaye tant bien que mal de l’aider (et de faire tampon avec les fédéraux, forcément nuls). Même l’accent incompréhensible des méchants n’a aucun sens non plus, comme il se doit. Serait-ce des irlandais de l’espace ? En tout cas, ils sont aussi irlandais que Hans Gruber était allemand… Je pourrais encore continuer longtemps tellement c’est délicieux d’absurdité. Dès le début, on lui file de un explosif, sous forme d’un gros cadenas de moto, à refermer. Tu te dis, “ok, il va s’en servir genre, vers la fin.” Pas du tout, ce gros bourrin de Snow l’accroche autour du cou du premier mec venu qu’il rencontre dans sa station de l’espace. C’est fabuleux de premier degré.
Tous les clichés y sont, surtout celui de la belle nana qui va s’endurcir. Snow doit faire passer incognito Maggie Grace, la fille du président à la beauté volontiers Baywatch Saison 1 (think Erika Eleniak dans “Piège en haute mer“). Alors il la tire par ses cheveux longs blond platine de bcbg un peu chiante pour la ratiboiser d’une coupe brune à la garçonne. Je me suis longtemps demandé si je devais avouer ici que ce genre de scène est pour moi le summum du crypto-érotisme des actionneurs, il aura fallu qu’une prod française avec des acteurs américains filmé dans random pays de l’est me l’offre. Le blockbuster US de base n’est pas mort, il a juste muté. Ses fans ont pris le relais.
Lockout est la meilleure suite non-officielle que Die Hard pouvait espérer. On en regretterait presque de ne pas l’avoir vu en VHS, VF, circa la fin des années 80. Die Hard dans l’espace, tout simplement.
Ow cette voix off. <3
Angel A
Feb 24th
Attention, réalisation noir et blanc pour donner un cachet “auteur” au film. Bon ça ressemble à une putain de pub pour parfum, mais voilà, des mecs peuvent se faire berner “oh bah c’est beau, Paris, quand c’est mort”. Non, ce Paris est celui d’une carte postale qui va du pont Alexandre III au Pont Bir-Hakem, actuellement à l’écran dans Munich. Djamel (André dans le film) fait du Djamel. On ne peut pas lui reprocher. Non, l’intrus, c’est la poupée blonde qui récite son texte comme “Dictée Magique”, les trucs qu’on utilise pour apprendre à écrire “Mouton”, “Bateau” etc… Ok, elle n’est pas française… Bah faut faire son casting autrement quoi ! Du coup, pour rendre son jeu plus vivant, le réalisateur lui a demandé de faire des moulinets expressifs avec les bras, ce qui rappellera à certains les spectacles de Guignol (un corps droit dont les bras sont articulés selon un mouvement immuable grâce à un fil… en gros un pantin bi expressif). Je me souviens avoir dit à un pote en voyant l’affiche en septembre “c’est sans doute une histoire d’ange gardien à la con”. Bingo. Voilà je vous spoile ça, ça lorgne effectivement sur Les ailes du Désir. Pour en être sur, à un moment, son image se superpose sur une repro de la Victoire de Samothrace. Fallait juste leur dire que ce n’est pas un ange, mais une déesse, ailée certes, mais pas des plus pacifiques. Mais pour un symbole, on peut bien mettre son cerveau sur “off”. Oh mais attention les dialogues (de tête) “-Je n’ai pas de passé, pas de présent… –alors laisse moi être ton futur”, d’une puissance… même une chanteuse canadienne cherchant à s’implanter en France n’oserait pas. Les messages: le sexe c’est mal (Angela pourrait coucher pour réussir, mais ne le fait pas. Elle ne coucherait pas non plus avec Djamel, c’est mal. Elle est pure. Sauf ses poumons. Coucher c’est vilain, mais fumer, c’est ok, ça a l’air cool à l’écran, surtout après avoir potassé Sin City. Les américains ne sont pas gentils non plus… (on se farcit 10 minutes de subplot lourdingue où l’on apprend que Djamel a la Green Card, quel bol, mais que les américains, c’est vraiment pas des gens cool. Une binarité proche du mythique Taxi 2). Mais après, cette histoire d’amour ? Grotesque comme quand la femme de De Funes revient à la vie dans la Soupe aux Choux, mais avec 50 ans d’écart. Un point à sauver, c’est qu’ici, on ne tombe pas dans les sous-entendus abjects de Leon. Une réussite donc pour Angel-A.
le croquis => toujours un des dessins qui n’ont pas servi. ugly mais pont Alexandre III quand même. In topic.
Com-Robot