Michael Bay te regarde. Il sait ce que tu veux. Des explosions. Et de la nana qui court au ralenti. Bay ne ment pas, il ne joue pas avec les sentiments et Transformers 2 a l’assurance arrogante d’un Bad Boys 2 dont il a canalisé toutes les « qualités ».

Un film tiré d’une gamme de jouets, transformée en dessin animés. Il y aura forcément un rapport étrange à l’enfance, surtout avec Spielberg à la prod. Dans le premier bang, les Autobots jouaient à cache-cache dans une maison pavillonnaire, la même que E.T, du pur Spielb’80’s. Transformers 2 essaye de puiser dans toute les prods de Spielberg pour remplir les vides situées entre explosion A et explosion B. On sent même naitre une vraie dynamique Indy quand Sam (même acteur qu’Indy Jr) trouve son temple d’Egypte (le même rade que la dernière croisade), après une énigme digne de l’Arche perdue. Les petits robots se transforment en Gremlins et jouent à la mini-guerre façon Small Soldiers devant le regard éberlué de Kevin Dunn (même acteur que dans Small Soldiers, again). Et de l’humour, à ne plus savoir qu’en foutre.

Un, deux comic relief maxi, ça va encore. Mais Transformers 2 n’est pas un film coréen, qui essaye de trouver un équilibre. Ici, l’humour est agressif et remplissant. Sans lui, la machine tournerait encore parfaitement. Prenez Leo, le nouveau colloc’ de Sam dont le jeu n’est pas sans rappeler la finesse de legendary Jar Jar Binks. Il n’a absolument aucune utilité propre. Son rôle pourrait être kärcherisé, le film ne changerait pas d’un iota. Cet énergumène se partage la vedette tarte à la crème avec la famille de Sam (sa mère qui mange de la drogue à la fac, ça aussi houste), deux robots jumeaux qui parle wesh (les « Ghettobots » ?), les petits robots maléfiques dont le plus nouveau centriste d’entre eux se branle sur la jambe de Megan Fox, les couilles de Devastator et attention, un plan totalement gratuit sur deux chiens qui s’enfilent. Il ne manque plus que deux, trois chutes et on tient un nouveau genre, le Mecha-burlesque. Pour sauver ce merdier, arrive au milieu du film John Torturro qui joue encore plus over the top qu’avant. Il faut le voir, monter seul la pyramide de Guizé, face à des robots, à balancer des oneliners cultes. Not on my watch. Mais quand on se rend compte que c’est Jésus de Big Lebowski et son jeu cocaïné qui est la partie comique la plus réussie du film, on se dit qu’on est passé à coté d’un truc.

Dans ce merdier, le scénario n’a fait que reprendre que le schéma d’Indy IV (pas un bon exemple), c’est-à-dire aller d’un point A à un point B, de B à C, effaçant au passage toute notion de cohérence. Pour aller plus vite, les héros se téléportent. Avec une explosion hein, Magic Bay veille.

TF2 essaye de jouer au divertissement total, en misant à fond sur la comédie, la baston, la fable moraliste (les derniers plans, ouch) sans jamais réussir et parfois en passant à des années lumières de l’objectif escompté. Même ce qui était installé dans le premier film est sagouiné. Genre le chef des Autobots, Optimus Prime. Il n’est vraiment pas compliqué, Optimus. C’est un leader à la noblesse inégalable, un mélange de Roi Salomon et de Lionel Jospin (ou Abraham Lincoln, l’équivalent version states). Dans sa première scène, il abat froidement un Deceptican dont le seul crime était de… bah d’être là.

Son némésis Megatron, une fois revenu, a une scène absolument incroyable avec Starscream, complètement dans l’esprit TF G1. Et paf, plan suivant, il a un maitre (qui se reconnait grâce à sa barbe métallique) devant lequel il se prosterne. My master et tout le toutim. Le doctor Doom robotique qui s’écrase comme une lavette. TF2 n’arrive même pas assurer là-dessus et préfère devenir un néo Fast & Furious écrit avec de gros sabots comme Taxi 1234 (voitures, vroom, méchants caricaturaux, rap et bombasses, abonnement à Tunning&babes magazine).

Not on my watch.

Il n’y a pas des masses de circonstances atténuantes mais en cherchant bien, on en trouve un peu. Il y a un SR-71 Blackbird et à un moment un aspirateur Dyson se transforme en robot. Le mecha du quotidien qui fait kri kru kru kro, voilà une lueur d’espoir.

Sauvé par un Dyson donc: mais pas plus.