On est dans le gros morcif de barbaque d’histoire, la vie d’Ivan le terrible. Tsar est un biopic (encore!) estampillé « plus gros fucking budget de la Russie » et s’est fait sur le dos des banques et des oligarques en pleine crise. Bravo.

En 1565, la parano de Le Terrible était déjà épanouie et rayonnante. Son réalisateur, Pavel Lounguine, canonisé comme culte depuis « L’ile », un film sur le repentir mystique qui a sérieusement excité la flamme chrétienne russe qui ne demande qu’à être chatouillée. Why not, c’est les racines fondamentales et incontestables de la Russie.

Ce Tsar, c’est tout le récit de son conflit avec l’église orthodoxe, de ses martyrs face à la toute puissante folie d’Ivan. Il s’oppose à son métropolite, son ex-pote qui finira mal, forcément. Ultra manichéen dans son dispositif, Pavel ne nous épargne aucune horreur, allant jusqu’à nous montrer un Disneyland de la torture. No kiddin‘. Déjà que le Disneyland normal suffisait pas. C’est siiiii excessif dans la représentation de la violence à la Gibson qu’on a du mal à se mettre du côté des victimes (ce qui serait à priori la logique du film. Le réa s’est d’ailleurs fendu de quelques interviews bizarres pour expliquer que les russes ont un besoin périodique de dictateurs pour les recadrer. Ouuuuuuais mais voyons… Du coup, le film a été projeté au Kremlin pour voir s’il ne s’agit pas d’un pamphlet subversif… )

Contrairement à la version d’Eisenstein, Tsar se concentre sur ce basculement dans la folie furieuse, sur la sacralisation du martyrdom de manière assez lacrymale. Ca patauge un peu, là. En plus d’être gentil, tu vois même un miracle : le métropolite rend même la vue à un pauvre gus. He’s that good. Du coup, le résultat est assez moyen : on voit très bien où il veut en arriver mais le procédé n’est vraaaaaaaiment pas subtil. Ceci dit, bonne perf’ d’acteurs.