Summer Blockbuster Front 2013
C'est reparti. Après un cru 2012 formidable, chacun y va de son plan quinquennal de domination cinéma. Chacun a son film de zombie, de super-héros ou de robots dans les bacs. Je sais que ça parait absurde d'appeler ça "Summer Blockbuster" alors qu'on est tous en manteaux. Comme quoi le dérèglement climatique prévu par la ribambelle de films post-apo à venir est en fait notre futur. Au moment où Michael Bay se lance dans des petits films intimistes, où l'apocalypse se fait annuler à coup de fulguropoing, rejoignez-moi dans ce moment de communion et de destruction. Prelude : A Good Day to ...
Urbex : le dortoir abandonné de Tokyo
Il y a le Japon du cliché, "entre tradition et modernité", et son croisement de la "Sortie Est de Shinjuku" avec des néons partout. Et il y a ce dortoir en ruines. J'ai tellement utilisé la métaphore des "ruines nostalgiques" qu'elle a fini par perdre son sens. C'était jusqu'à ce que je découvre un endroit comme le dortoir de Seika. Une ruine planquée en plein Tokyo, cachée par une végétation anarchique. Des travailleurs chinois y vivaient, jusqu'à ce qu'un incendie ravage l'établissement il y a quelques années. Le rez-de-chaussé est calciné mais les chambres des étages supérieurs sont intactes, laissant apparaître des ...
Saint Seiya le film live, le Casting Call
Double actu Saint Seiya. Tout d'abord le jeu vidéo (plutôt réussi) que j'avais largement évoqué ici. De deux, on est à une quinzaine de jour de la diffusion de Saint Seiya Omega, le reboot japonais destiné aux plus jeunes. Mais ce qu'on aime, c'est le Saint Seiya original, le Sanctuaire, les bons épisodes canoniques avec Seiyar, Shiryû et les autres. Le mercredi aprèm... Si t'as pas connu ça, mec... fais quelque chose ! Et si on "castait" les acteurs idéaux pour un Saint Seiya live ? La règle du jeu ici sera de prendre les meilleurs d'aujourd'hui. Interdiction d'utiliser une machine à ...
Surviving is Fun, Partie 1: en jeux vidéo
Bienvenue dans cette série d'articles consacrés à la survie. Survivre, un hobby qui pour l'instant me passionne. On va commencer avec Dame Nature qui se venge dans Cabela's Survival : Shadows of Katmai. L'histoire simple d'un homme contre la Nature. Ou plutôt contre les éléments qui ont décidé que Logan allait souffrir. Mais rien n'arrête le plus badass des héros qui ferait passer Nathan Drake pour un chanteur de K-Pop. La Nature doit et va regretter de l'avoir fait chier, bordel de merde. Mais avec un nom qui sent la testostérone comme "Logan James", on ne peut être qu'un beau gosse. Depuis les décombres ...
Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK. Je ressors donc le logo de circonstance : En n'activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire "presque" normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW. Maintenant que tout est dit, passons à… Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j'ai pensé que Vivid avait un peu ...
Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Disclaimer: A l'origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m'est revenu des idées d'autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c'est tout en bas. J'aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d'immigré d'une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c'est devenu un jeu : trouver la propagande qui ...
The Fountain
Feb 12th
Un jour, un gars en cours de dessin a proposé au prof un dessin au crayon, un travail qui lui tenait à cœur. Genre son papa récemment décédé qui donnait à manger aux poules. Ce n’était pas très bon, même pas du tout, il pensait que c’était superbe. (Pour l’anecdote, c’était un de ces profs militaires, pour qui le démontage fait partie de l’éducation normale, du coup, le pauv’ gus en avait les larmes aux yeux).
Fountain propose une histoire d’amour pompeuse, réalisée comme un halo de lumière ressemblant à un screen-saver époque post-matrix, avec du symbolisme à la con pour que la sauce prenne. A vouloir faire dans la grandeur, on fait souvent dans le pompeux, malgré de bons acteurs et quelques idées pas idiotes. Mais Hugh Jackman qui fait le bouddha dans un nirvana raëllien du temple solaire, on est way over the top du ridicule. Aronofsky se viande complètement et se ménage grâce à sa fontaine une bonne place en tête des jeunes tocards suffisamment mouleux pour s’être trouvé là au bon moment pour un film happening et qui se donne ensuite des idées de profondeur (Singer, Finch etc). Affligeant comme un gars qui ne comprends l’importance des romans que dans les quatrième de couverture.
(2006)
[comics] [3 mois de notes au moins] [Bon dimanche]
Feb 11th
Absolument rien à voir:
Ultimate Xmen 76
Après Ultimate Cable, on a droit à Ultimate Bishop, sans aucun backup story, sans rien, pa-ra-chu-té. C’est donc deux keums qui débarquent du futur, un pour tuer Xavier et l’autre pour le protéger. Terminatoresque mais simple à lire.
Superman 657
Dans un futur alternatif, Superman est lancé à pleine vitesse dans la croûte terrestre. C’est tout l’écosystème du monde qui est modifié, et forcement, on bascule en mode Mad Max/Ken le Survivant. Des dessins assez fabuleux signés Pacheco, ça balance vraiment, un monde assez sombre digne d’un Perez au sommet de sa forme. Petit spoiler : Sarkozy n’est pas président dans ce futur là.
Squadron Superme.
Bizarre de voir Hyperion, autrefois invulnérable, se faire dégommer. Dernier ( ?) numéro de Gary Frank qui dessine tout le temps des gens qui volent, mais qui n’ont aucune dynamique dans le mouvement. Ils « flottent ». De plus tuer un personnage qu’on ne connaît pas encore suffisamment n’est peut-être pas une excellente idée. Un comics calibré pour Jean-Pierre Chevenement.
Astro City Dark City Book 2 N°1
Je verrais une fois que tout est disponible, mais le book 1 était déjà surpuissant.
Bullet Points 1
Straz n’est bon que quand il part de personnages inventés, à lui, et qu’il se donne toutes les libertés pour faire ce qu’il veut. Sur FF et Spider-Man, c’est désastreux mais voilà un elseworld (encore !) de 5 numéros. Tout d’abord le dessin de Tomy Lee Edwards (première fois que je découvre son style) est vraiment très très bon. On entendra parler de ce gus à l’avenir, c’est sur. Ensuite pas de décompression, tout va assez vite. Erskine, le créateur du sérum de super-soldat de Captain America, se fait flinguer par un nazi. Le jeune Steve Rogers ne deviendra pas le mec à l’uniforme/drapeau, mais sera enrôlé comme pilote d’un prototype d’exo-squelette, Iron Man. Et ainsi de suite. Parker sera victime d’une explosion d’une bombe à rayon gamma etc. Un peu déjà vu, mais c’est plutôt le mélange habile du dessin un peu rough et l’histoire WWII qui fait mouche. A suivre donc.
Eternals 5 de 6
On est bientôt à la fin. Ca bouge enfin mais à la dernière page. On trouve un peu le temps long, malgré un Romita plutôt en forme entre XXX pages de pubs. Un comics qu’aimerait Laurent Fabius.
Y the Last Man 51 :
L’arc « Clone Saga » est proche de sa fin, et on comprend enfin tout, du pourquoi Yorrick est encore en vie. Présentation d’une espèce de Menguélé féministe effroyable. Un comics de chienne de garde.
Batman 658
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça va vite, c’est pas un de ces arcs qui s’éternise. Robin, presque assassiné par le « fils » de Bruce Wayne est soigné, pendant ce temps là, Batman doit rejoindre Gibraltar avec le dit mouflet pour rejoindre sa mère Talia. Pour y aller, pour y aller plus vite, une fusée et hop. Et après pif paf, missile gama, retrolaser et l’histoire est bouclée. On ne s’emmerde pas, c’est pop. Un comics qui plairait à François Bayrou.
Astonishing X-Men 18
Un mois de retard, ce coup ci. Le bon mot hype : Kitty Pride à white Queen : « cry me a river, bitch ». On voit enfin la fin de l’attaque de la X-Mansion… on aura mis le temps (9 mois) ! Je suis pas fan du tout de la manière dont Wheadon traite Cyclops, mais de bons petits moments qui plairont sans nul doute à Jean-François Copé.
Cable Deadpool 34
Le dessin est moche, et l’histoire un peu mégalo-Cable ne sert qu’à jarter Deadpool de Providence. Pas exceptionnel.
New Avengers 25
Ce coup ci, Jimmy Cheung aux pinceaux, et ça en jette. Par contre, encore une fois Starky Stark, le bad boy d’acier perfore toutes les limites. Un de ses employés qui lui reproche d’avoir volé ses idées et brevets et de les avoir mis au service de Le Mal, décide de le tuer. Abracadabra et Iron Man s’écroule, désactivé. Oui, il lui reproche grosso modo les trucs qui empêchaient Tony de dormir dans les années 90, Armor Wars, quand sa technologie a été volée pour tuer des gens. Tony… a volé… des brevets ?! Tout est très très poussif.
Civil War 5
Alors que ça allait très vite, d’un coup, hop il ne se passe plus rien. Ou plutôt rien d’étonnant, rien d’inattendu. Parker se rend compte qu’avoir montré sa gueule à la TV pouvait être très risqué, pour lui, sa famille etc et retourne sa veste… Enfin… Aujourd’hui dans la collection Out Of Character, Daredevil enchaîné et s’apprêtant à entrer dans la cosmo prison fait une métaphore biblique à Tony Stark qui le regarde, le traitant de Judas. Oui, Tony/ Iron Man regarde son pote entrer en taule et ne fait rien. (de plus utiliser Daredevil vu les derniers tohu bohuts de son propre titre n’est peut-être pas judicieux… Si c’est son doppelganger, il est mal écrit, et si c’est lui QU’EST-CE QU’IL FOUT Là ? Il ne reste plus que deux numéros pour nettoyer ce champ de bataille.
Daredevil 91
Matt Murdock se bat à l’endroit même où se tient Paris-Plage chaque année. Indispensable, rien que pour ça.
X Factor 13
Un hommage à X-Factor 87. Une de mes stand alone issues préférées des années 90. Bon, ce n’est pas aussi bien, aussi nouveau, l’effet de surprise d’une équipe se faisant entièrement psychanalyser n’est plus là. Le plus intéressant est sans doute Layla Miller, un élément scénaristique sans aucune importance dans House of M qui est devenue un personnage clef, plein d’esprit. Du bon comics avec pleins de sous entendu sexuel. Très distrayant.
Action Comics 845
Comme un goût du vrai Superman III, version ciné, avec des liens évident avec Superman Returns. Un gamin kryptonien déboule du ciel et Lex Luthor envoie Bizarro. Suit un combat assez dantesque qui montre la nouvelle maîtrise d’Adam Kubert. Je sais pas où ça va nous mener, mais ça va tambour battant. Deux très bon titres Superman au même moment, ça doit faire des années que ce n’est pas arrivé.
Wolverine 48
Attention logo commercial Casualties of War. Si vous êtes un civilwariste, pas la peine de le prendre spécialement pour ça, ça n’a aucune espèce d’importance dans la guerre. Wolverine baise une femme (plutôt jolie) et lui raconte les picotements qu’il ressent quand il se régénère (il a été cramé jusqu’aux os à cause de Nitro). Une bonne conclusion à un run qui ne s’est pas trop pris au sérieux, ce qui pour le personnage est une bonne chose.
Amazing Spider-Man 536
Un comics qui n’arrête pas de nous dire « lisez Civil War 5 et 6 pour tout comprendre » n’est sans doute pas la meilleure idée qui soit. C’est quand même malheureux de voir Peter Parker faire « oula, je crois que c’était une mauvaise idée de retirer mon masque devant les caméras du monde entier, mettant en danger ma femme et ma tante, oulalala que j’ai été bêta, et en plus ce coming out stupide ne m’a rien apporté, mé kel con ». Ah oui, on comprend en fait à la dernière page pourquoi Iron-Man est un connard : en fait c’est Doctor Doom qui a pris la place de Tony Stark. Ca fait vraiment froid dans le dos.
Wonder Woman 3
Terry Dodson a de la chance, il tombe que sur des writers d’un professionnalisme incroyable. 3 ans et plus pour finir Spider-Man / Black Cat avec Kevin Smith, et là 3 numéro de Wonderwoman en quoi, 6 7 mois ? Bon, ça n’a pas de logique de faire une série, un feuilleton, un truc avec marqué à suivre si l’on ne respecte pas sa périodicité. Pour Heinnberg, l’auteur en question, les comics, il s’en tape. C’est de l’argent de poche pour lui, un cachet. Il écrit en ce moment des épisodes de Grey’s Anatomy. Bah qu’il y retourne, vraiment.
Batman / the Spirit
As pulp as you can get. Des hommages tout plein, un dessin radical, une histoire alibi d’une rencontre. Des splash page de ouf, des clins d’œil qui donnent envie de lire la ongoing serie qui se prépare. Ah oui, le fait de voir le perso d’Eisner par quelqu’un d’autre ne me choque pas trop, Spirit étant plus un concept, une idée sur la bd plutôt qu’un héros personnel.
Zombies VS Robots 1, par un mec et dessiné par Ashley Wood. Tout le titre est un pitch en soit. Et le pire, c’est que ça fonctionne, car ça n’essaye pas de jouer aux plus malins. Bon, par contre, les mecs qui n’aiment pas les trames, évitez à tout prix !
Xmen 193
A la limite du lisible, ce qui est un peu problématique pour un comics mainstream comme celui là. L’équipe de bras cassés montée par Rogue a fini par butter les méchants burritos. Ce qui est incompréhensible, c’est la réaction de Rogue… qu’est ce qui lui prend de parler à ses coéquipiers comme ça ? Des réactions assez incompréhensibles pour un comics qui donne l’air d’être généré au hasard par un soft bugué.
Next Wave 10, en plus d’être très drôle et un chouia misogyne a une qualité supplémentaire : c’est celui où je suis arrivé 4ème du concours de colo. Un grand comics, assurément. Et sans mauvaise foi !
Unterminable X-Men Chapitre 7de 12 de rise & Fall des Shi’ars.
Pendant que Xavier est torturé (avant d’être libéré par Darwin), les X-men sont toujours dans leurs vaisseaux (ça fait juste que 5 numéros) à essayer de rejoindre les Shi’ars. Dire que c’est long serait un euphémisme. Cloud et son épée ridicule est devenu pote avec les X-men, surtout de Rachel, qui a décidé de le séduire en rendant visible son tanga à travers des vêtements ultra moulants. Ca marche, le barbare de l’espace a vite envie de tremper son biscuit. Bon c’est long, on est d’accord, mais au moins ça peut être lu dans le désordre, ou même juste un numéro. C’est si chiant qu’on croirait le temps arrêté. Pas nul nul, juste mfffffmouiiiiffffffff.
X Factor 14
Entre un héros leader qui doit gérer le fait de coucher avec deux de ses coéquipières dans le même numéro et que son pote lui avoue sa bisexualité, on a pas le temps de chommer à ex mutant city. Drôle, enlevé, mais toujours centré sur ses personnages, une fois de plus. On ne s’en plaindra pas encore, la sauce marche. Ah et la petite noire qui fait schnell schnell, le prix LOL internet 2006.
Ultimate X-Men 77
Bon Yannick Paquette, c’est déjà nettement moins ma came. Encore un numéro baston, mais sans une once d’explication. De plus, Kirkman choisit d’utiliser le subplot le plus naze de l’histoire, une phrase de Stan Lee et Jack Kirby des années 60 qui sous entendrait que Prof Xavier est amoureux de Jean Grey. Abandonné aussitôt mais paf, on le retrouve dans Ultimate X-Men. Why not, mais à quoi bon ? Super mouif.
Bullet Points. 2.
Alors que le jeune Peter Parker est infecté par une bombe gamma et se transforme en hulk, Reed et Sue se prépare à aller dans l’espace. Le meilleur boulot de Straz en 2 ans. Normal y’a marqué Elseworld, et il y a les supers dessins d’Edwards. Le problème de Straz, c’est qu’il fait un énième Elseworld, ok, mais décompressé, en 5 numéros. Du comics sans grande importance mais qui se donne des grands airs.
Spirit 1
La bd de Will Eisner était plus un concept en soit qu’un univers. Will, après tout, n’a crée ni Superman, ni Batman, ni même Spider-Man. Non, Spirit, c’est un justicier qui a un masque à la con. Eisner a révolutionné la manière de raconter ces aventurettes. Le revoilà grâce à Darwyn Cooke, qui à défaut de révolutionner une deuxième fois le monde de la BD, fait un bon petit polar comic, néo retro. C’est très roots, mais il y a des portables et autres engins modernes. A vrai dire, je ne sais pas ce que ça apporte à Spirit, mais c’est sans doute le comics d’action le plus délicat qu’on puisse trouver en ce moment, exquis et raffiné. Très bonne lecture !
Fantastic Four the End 3
Alan Davis continue son baroud de folie. C’est beau à toute les pages, les FF n’ont jamais été aussi classe. Il y a bien sur des petits soucis inhérents à la narration découpée en 6 (toutes les boulettes ont été balancé dans le 1, le n°2 et 3 n’ont plus la même choc value, il développe juste les bases posées), mais ça reste tellement au dessus des FF de Straz en ce moment (d’ailleurs pas pris). Un délice optique.
Y the Last Man :
Bientôt en France. Peut-être que Yorrick croisera Daredevil ? Ou Olivier Besancenot ?
Cable Deadpool 35, malgré son dessin indigent est follement drôle, avec un guest de Super Mario. Un épisode drôle comme un « cas de divorce » (le soir, très tard, sur le câble).
Iron Man Captain America : Casualties of War, bien évidemment « CIVIL WAR EVENT » Glissons sur le trait pâteux de Billy (on va l’appeler comme ça), le mec qui dessine en tentant d’émuler le style de Mc Niven qui déjà a du mal à s’émuler tout seul. Visiblement Ce comics a été bricolé pour faire patienter les gars qui trépignent des multiples retards de Civil War. Dans le genre pompe à fric, ces quelques pages se posent là : elles n’apportent rien, ne proposent aucune sortie (forcement, tout est déjà réglé dans le titre principal) et propose même, devinez quoi, des retcons ! en effet, était-il possible de faire passer Iron Man pour un plus gros batard qu’il ne l’est dans Civil War ou dans sa série Amazing Spiron-Man ? Mais oui ! On réécrit son passé ! Ils retconnent Armor Wars qui en plus d’être un des classiques du comics de l’age moderne, est un des plus gros actes de bravoures de Tony Stark, à l’époque où il était héros. On sous entend qu’il aurait agit à la légère, laissant une prison fédérale sans défense après qu’il eut désactivé les armures qui utilisaient éhontement sa technologie, en faisant…. Un connard… Oui oui. Prochaine étape, on apprendra que c’est lui qui a tué Ben Parker. Nul, con et moche.
The New Avengers 26.
Où l’on apprend enfin ce qu’a fait Hawkeye en se réveillant. Le dessin d’Alex Maleev (pour moi dessinateur de l’année, encore) est somptueux. Vraiment, c’est wow, intelligent, petites références de ci de là (coucou Klimt). Donc Clint se réveille. Magie du comics. Il va à la recherche de Scarlet Witch et se la saute. Voili voilà. Lalala. C’est tout. Aucun intérêt dans le cadre de Civil War, juste à la rigueur un dommage collatéral de House of M (8 mois après, il était temps). Un comics beau qui rend perplexe.
The New Avengers Illuminati 1
Où l’on veut nous faire avaler que oui oui, c’était super important ce qu’ils ont fait dans le passé, notre groupe de franc maçon de l’héroïsme. Namor, Xavier, Iron-Man, Black Bolt, Reed Richards et Doc Strange vont dans l’espace. Ils débarquent chez les Skrulls et les menacent de représailles. Très malin. Ils en tuent des milliers. Comme ça. Après s’être fait capturer, ils s’échappent dans un vaisseau local. Bon, c’est éminemment stupide, mais ça donne l’occasion à Jim Cheung de dessiner des trucs vraiment classes. dont l’ancienne armure d’Iron Man. Quand à la nécessité et à l’importance d’Illuminati… Mouif quoi.
Daredevil 92
Son tour européen se termine. C’était VRAAAAAIMENT cool, et grâce à ce numéro, tout tient debout. Du Bru qui cartonne.
Winter Soldier Winter Kills
Oké, j’ai lâché Cap au moment de la résurrection de bucky (ah putain mais quelle idée à la con) et je tente ça, parce que Lee Weeks. Bien que je n’ai pas tout pigé des motivations actuelles du Winta soldia, ça se laisse lire. Le finish est plutôt bon.
Next Wave11, c’est claquer des thunes mais avec le sourire. C’est drôle, de la couv à la page de fin. Encore !
Xmen 194
On récupère Ramos et on gagne en clarté. Les motivations de tout un chacun sont encore floue (pourquoi rogue se casse ? comment Cable fait il pour diriger 2 états tout en étant dans les Xmen ? Depuis quand le frère pourri de Guthrie, le Angel Wanabee est-il mort ? Non, parce que là, champagne, on l’avait presque oublié. Adjectiveless X-Men est sur la bonne voie car vraiment décalé, du second couteau comme à l’époque de Claremont / Silvestri.
Astonishing X-Men 19
Marrant de voir des pages de pub d’il y a plusieurs mois. Après un combat qui en tant réel prenait… allez quoi, 1 ou 2 heures et qui a duré 6 numéros en 9 mois, ça bouge enfin un peu… enfin rien n’est résolu, hein, les Xmen sont juste parti dans l’espace, enfin ceux là aussi. Ils font toujours ça. Colossus, clef du scénario dit, allez 4 bulles dans tous le comics, dont « Da », mais à part ça, les personnages sont parfaitement défini, les dialogues vraiment percutant, et les vannes pas mal. Il y a juste que l’enjeu et la tribu d’extraterrestre de second couteau qui craignent un peu, surtout parce que l’histoire traine, mais traine… On reparle encore de trucs qui sont arrivés dans Asto 4 5 comme si c’était hier… C’était en quelle année ? 2003 ? Le vrai problème d’Asto, c’est qu’en TPB ou format prestige, ça aurait de l’impact, mais là, ça fait un peu « les gendarmes et les extraterrestres ». Quoiqu’il arrive, on sait que Cruchot et Galabru reviendront au commissariat de St Tropez.
Cable Deadpool 36
La page de recap résume bien ce qui se passe : Civil War est pas terminé, donc certains titres pataugent. Deadpool poireaute en faisant le guignol, en mentionnant le beau foutoir que représente le crossover où il se passe que dalle de cohérent. Du coup, que fait l’homme au double O ? Il s’attache les mains et les pieds et engage le Taskmaster pour le poursuivre, histoire de montrer qu’il est le meilleur. Totalement stupide, donc trèèès drôle.
Ultimate Xmen 78
Résumons : des mutants du futur débarquent par paquets de 10, ils se battent, soit pour sauver Xavier soit pour le tuer… Et c’est tout. 4 numéros qu’on en sait pas plus. Alors je suis sur que l’apparente mort totalement pas crédible d’un personnage important aura un gros impact, mais honnêtement, c’était 4 numéros de semoule pour que dalle. Tout ça pour nous amener un scénario totalement inédit de type « et si Xavier a disparu… » Ultimate Wild Pack, vraiment, fallait-il ?
Y The Last Man 53
One shot pour faire patienter. Lesbian bizare sex mais bon, ils auraient pu nous prévenir. Pas très intéressant.
Thunderbollts 110
Deodado se retrouve un peu pour ce revirement dans la série. Sauf que c’est Warren Ellis aux commandes et que les méchants sont encore plus méchants. Avec comme Leader Norman Osborne, il faut pas s’attendre à la belle des champs. A noter la présence de Penance, pour l’instant de très loin le concept le plus naze sorti de Civil War (le mec qui nie –à raison- sa responsabilité durant 9 numéros, et qui paf, bascule dans la pénitence SM). A voir où ca va.
Uncanny Xmen 482, part 8 of 12
Ce qui devait arriver arriva et ô surprise, à moins que vous ne lisiez pas Previews, les X-men vont à la rencontre des Strarjammers. Ca bastonne, sérieusement. Ce qui est assez agréable (enfin !) dans ce long run, c’est cette construction de pleins de subplots à la Claremont, des petites amourettes, des relations difficiles père-fils, le tout sur fond de baston cosmique. Vraiment pas mal (enfin !).
Fantastic Four The End 4 (on verra avec les deux derniers)
Spirit 3
Action. Mystery. Adventure C’est ce que dis le logo sur la couverture. Il n’y a pas mensonge sur la marchandise. Le retro old school fonctionne, on se croirait un peu dans le dessin animé Batman Adventures plus que dans le spirit originel, des gags en plus. Un petit bijou.
Squadron Supreme Hyperion Vs Nighthawk
Le combat qu’on attendait tous depuis le début de la série, le Superman contre le Batman local, le pape contre le black panther. Et ce n’est même pas Straz qui s’y colle, trop occupé à tripatouiller de ses doigts le monde Marvel. Aux commandes, Gugenheim, le nouveau qui a le vent en poupe. Son parti pris de faire une référence ouverte au conflit du darfour part d’une bonne intention mais aggace un peu. Ca va à l’encontre de la tradition Marvel qui, comme dans Tintin avec les Picaros ou la Syldavie utilisaient « DES METAPHORES » pour évoquer les conflits réels. Gugen’ s’en excuse presque dans la dernière page. En tant que fighting comics, par contre, ça se défend très bien, c’est la baston que tout lecteur de Squadron Decompression Supreme voulait lire…
Déjà la fin du trip tour sous LSD Zombies VS Robots, heureusement à suivre dans Amazons VS Zombies VS Robots. On va pas s’gener.
Amazing Spider-Man 537
Dans ce numéro, Iron Man mange des bébés. Vivants. Parker est rentré dans la phase « wooooops j’ai déconné ». Il a donc la super idée de laisser Aunt May et Mary Jane Parker (une mannequin, le boulot discret qu’on porte pas sur sa gueule) dans un motel pourri, le genre de coin où les mafieux enchainent les passes. Et sans surveillance. Bravo, genious. Pendant ce temps, Straz fait un copié collé de Mark Twain sur Captain America… Parker comprend qu’il a été con. Bravo, mec. Next, Reed Richards utilise la machine à remonter dans le temps pour aider Papon et la France de Vichy.
Civil War 6
Du très mauvais comics : tout les personnages donnent l’impression d’être placé sur la page, un peu par hasard, sans logique ni importance. Reed prépare Nazi Thor Robot au combat, alors que Hank Pym mets au point les Ultimates du monde Marvel. Pendant que Dr Strange se fait un grill dans la neige, les anti act décident d’aller libérer leur copains de prisons. C’est à ce moment qu’Iron Man débarque avec tous les autres, Mister Fantastic, Venom, Taskmaster, Nighthawk, Deadpool, bref de quoi faire vibrer les murs ! En face, euuu Solo, Prodigy et une punk venu sans doute d’un groupe des années 80. Eh bien bravo, ils ont réussi à nous rendre cet évènement ultra important. On est au cœur du drame, monté de manière si cohérente, qui se termine à la Millar, avec des splash page et des catchphrases. On est estomaqué. Comment pourrait-il en être autrement ?
All Star Superman 6
Qui est déjà probablement un des tous meilleurs comics de 2007. Le sujet, archi classique, la mort de Pa Kent, récurrent dans le silver age, est ici traité de manière touchante, juste, avec délicatesse. En plus d’être une des meilleures séries dans les bacs en ce moment, c’est une stand alone issue intemporelle, qui peut faire mouche sur n’importe qui, même ceux n’aimant pas les comics ou la bd. Quoi de plus universel que la perte d’un parent, un sujet que l’on peut tous comprendre et que Morisson agrémente de sa touche pop ironique. Superman comme il devrait toujours être écrit. Exceptionnel.
Enfermé dehors
Feb 10th
Enfermé dehors, c’est un peu la prise de conscience sociale sous amphet. D’ailleurs la came est encore une fois très présente chez Dupontel. Bernie mourrait d’overdose, ici, c’est le salopard de patron qui prend conscience de l’injustice dont il est responsable, simplement en sniffant de la colle. La came devient le deus ex machina de l’inégalité sociale, c’est super. Ca reste une comédie cartoonesque, le pendant franco-belge de Kung fu Husler (qui lui aussi avait des prétentions sociales, malgré la clownerie généralisée de l’action). Bref, on a du Dupontel. Généreux mais souvent trop (le plan final grinçant tendance jeu de mot de maternelle, ahem), à trop vouloir faire passer de message au travers de l’humour, on finit par se prendre les pieds dans le tapis pédantisant.
(2006)
D7: “Bah da”
Feb 7th
“Non, mais c’est le règlement, et puis c’est tout mademoiselle, et si vous n’êtes pas contente, vous n’avez qu’à dégager.” On parle souvent de racisme ordinaire, mais la Russie en couve un. Pas celui, folklorique qui leur fait dire « nous » ou « les nôtres » à la moindre référence ethnocentrique, ce patriotisme de supporter de foot d’opérette mais beaucoup plus sournois, froid et administratif. Une grosse bonne femme moche crache sa bille avec vigueur, son acte d’héroïsme du jour aura été de faire payer à un étranger le tarif qui lui convient. En argot, on les appelle d’ailleurs comme ça, les « bonnes femmes ». Elles sont l’incarnation de tout ce qui reste de l’Union Soviétique. Elles sont d’époque, dans leur emballage d’origine, et applique méthodiquement des règles débiles.
N. étant malheureusement coincée par le boulot, c’est K. qui joue le rôle de la guide moscovite. Brune, le regard aux aguets, aussi cultivée que clubbeuse. Elle a du tempérament et se fâche toute rouge quand il est question de repasser par la case départ pour repayer pour un ticket pour étranger. Ce musée national consacré aux œuvres étrangères étant particulièrement grand, cela sous-entendait une traversée du désert biblique pour atteindre à nouveau les caisses.
- Mais il est russe, Madame. Arrêtez, mais c’est trop bête, j’hallucine.
- Non mais c’est comme ça et puis c’est tout. Vous devez payer.”
Un échange musclé de 3 mn, juste l’entrée de la galerie remplie de réplique de statues du Louvres ou des musées de Rome et de Florence, résonne dans toute la galerie. Mais j’ai capitulé et suis retourné payer la différence, histoire de ne pas faire de vague en terrain hostile. Plumé comme les premiers touristes étrangers du XVIIIème qui se laissaient plumer par des gosses du bled, pourvu qu’ils aient la paix. On peut s’imaginer ce que ça aurait donné en des temps plus communistes. Ces bonnes femmes n’ont rien gagné à la disparition de l’URSS. Sans marge de manœuvre pour se faire du blé au noir, elles en sont réduites à piquer des colères, une forme de nostalgie d’un ordre soviétique juste, qui marche au pas. Mais une expo de Rubens (en fait une collection de l’école flamande) vaut bien ça.
La journée avait commencé comme d’habitude dans la grisaille, et on s’accommodait du crachin un peu désagréable. 20 ans plus tôt, cette place du Kremlin était recouverte par 50 centimètres de neige et on jouait à déposer l’empreinte de son corps pendant que la milice nous courrait après, le sifflet au bec, l’air menaçant. Les bonnes habitudes ne se perdent pas, un flic siffle la moindre personne qui s’approcherait de trop près de la bicoque de Vlad Poutine. Pour visiter les hautes cimes du lieu, ici aussi, il est recommandé d’être un natif du cru. A partir de quand le devient-on ? La généalogie, la génétique, rien ne peut infléchir ces règles stupides. Un ami ayant fait sa vie au Japon me glissait récemment dans les transports de Tokyo : «Regarde autour de toi, tu auras beau tout faire, tu seras toujours considéré comme un bougnoule ». Les paroles sont choquantes, surtout pour les gens qui n’ont jamais été confronté personnellement à ces situations, mais elle met le doigt sur un problème essentiel dans son pays comme ailleurs : malgré tout les efforts d’immersion ou le sentiment d’appartenance fictif ou pas, la claque de la nationalité finit toujours par revenir dans la gueule. On ironise souvent à tort sur le sentiment d’appartenance des gamins magrébins qui aiment leur racine plus que tout, alors qu’ils n’ont pas vu l’ombre d’un grain de sable de là-bas. Toute une vie durant, on vous répète que vous êtes français ou autre chose, une cible de railleries qui soumettent votre lien métaphysique à la rugosité millimétrée d’une bureaucratie. Etre un enfant du bled, on ne le comprend que quand on l’est.
Après cette série de musée, l’heure est à un ultime déjeuner de très grand calibre. Le programme sera ukrainien, dans un folklore appuyé puisqu’il y a une espèce de cour intérieure qui renferme une bonne femme qui semble éplucher des patates en compagnie de sa chèvre. Tant qu’à se rendre utile, autant faire couleur locale. Au bout, se tient une de ces cheminées typiques sur lesquelles on se couchait pour se réchauffer. Du très vieux style qui ne se fait plus depuis des années. Je découvre cet espèce de fauteuil de pierre géant qui peuplait les contes pour enfants qu’on racontait aux gosses, un outil de la vie courant qu’on associait au cancre ou au fainéant. Ce fut le moment quotidien de la vodka que nous dégustions en compagnie de W en attendant des amis. L’ivresse vint beaucoup plus vite que d’habitude qu’il fallut évacuer assez vite. Perdu entre les 3 étages du restaurant, entre les pierres de taille et celle en toc, une des jolies serveuses m’aida, sortant toute une tirade dans un anglais soutenu mais à la diction approximative. L’esprit libéré des contraintes et de la réserve par l’alcool doublé d’un regret de ne pas avoir piqué une colère au musée, la réponse qui sortit dans un russe impeccable donna lieu à un fou rire de ses collègues, et à un rougissement jusqu’aux oreilles de la tyrolienne ukrainienne. Un coup d’œil aux fausses tapisseries de Bayeux du restaurant français et retour au délicieux pain noir, croustillant et salé, un goût qui restera jusqu’au retour en France, comme un souvenir embué d’une ultime journée chargée de douce nostalgie avant la remise des médailles.
D6: The Story of S-Pion
Jan 31st
Les retrouvailles avec N au petit matin sont chargés en adrénaline à l’idée de redécouvrir Moscou par un temps dégagé et en bonne compagnie. Pas d’alternative possible, le déplacement se fera dans l’inoubliable métro de Moscou dont la réputation n’est pas usurpée. Il n’a pas beaucoup changé, il est aussi incroyablement profond et fringuant qu’il y a 20 ans. Tout est aussi brillant comme les joyaux de la couronne, un bling bling du début du siècle narguant les usagers à quelques mètres de hauteurs. Le décalage avec le reste de la ville est hallucinant. Toute proportion gardé, c’est comme si le château de Chambord s’était téléporté dans les couloirs du métro parisien, ligne 12. En fait, il y a de la flicaille un peu partout, parfois en civil. Du coup, prendre des photos au grand jour, même avec le Sony anti-KGB est risqué. Quand bien même…
La balade qui suit dans la galerie Tretiakov est tout simplement estomaquante. N comble des années de retard de vide culturel, notamment en dogmatismes russe-orthodoxe les plus élémentaires, ou simplement en littérature russe du XIXème siècle. Ce n’est pas une visite, c’est un feu d’artifice, la crème des crèmes du genre. Ce maelstrom finit d’ailleurs par énerver les autres guides qui sont ultra violents verbalement. « C’est interdit, ce que vous faites » ou encore « vous pouvez dégager ? ». Oui, les derniers fossiles de l’URSS sont ces fonctionnaires, entreposés dans les musées, qui s’ennuient et tentent d’écrire des SMS en ‘scred. Durand cette mise à jour, le style versatile de Viktor Vasnetsov m’a fait forte impression, tout comme les aquarelles bibliques d’Alexandre Ivanov, pour n’en retenir que deux. Pas vu cependant ces russes qui font vibrer mon cœur, Malévitch, Chagall et tous les autres jugés “décadent” par un système communiste. Les salles sont traversés dans des espèces de chaussons en plastoc’, pas très glamour mais qu’on oublie vite, un autre des restes de l’ère soviétique pour éviter que la boue de la rue ne salisse le parquet.
N. a vraiment un potentiel fou, affirmation que je m’empresse de répéter à W, que l’on rejoint pour déjeuner. Resto gros calibre du jour, spécialité de la mer avec son lot de poissons introuvables en France, ou alors si cher, même au marché de Barbès. Mais la nouvelle attraction de ce repas forcement alcoolisé sera la table d’à côté, une rencontre au sommet des dirigeants du nouveau groupe de service secret du pays, remplaçant du KGB. Ils trinquent de manière traditionnelle, en se levant, et moult embrassade. Même pour les russes, ce genre de démonstrations viriles de camaraderies entre apparatchiks à calvities prononcées n’est pas chose courante. C’est une occasion de plus pour utiliser le déjà mythique Sony anti-KGB qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Et non, on n’a pas pu entendre quel serait le nom de cette future officine. Le dévoileront-ils seulement ?
La fin de l’après-midi se poursuit encore dans la joie avec N. que j’escorte par taxi (oui, une fille seule, qui plus est jeune, ne pourra pas monter seule, il faut qu’un mec alpague le dit tacos).
L’édifice au style post-Brejnévien (je ne vois pas comment le définir autrement), architecturalement créatif comme une salle de conférence bulgare des années 80, est une espèce de Pompidou en plus… classique. C’est l’édifice sensé regrouper tout ce qui concerne l’art contemporain. Enfin, tout les tableaux, les statues restent dans l’ensemble ULTRA conventionnels, le véritable art engagé, politique ou social, n’a pas l’air de se trouver là dedans, un véritable bond en arrière niveau audace. On reste donc souvent dans la croute facile, sans énorme incidence. De l’art contemporain comptant pour rien. Le bonheur de cette visite réside dans le coup de bol de tomber sur un vernissage où N. salue une artiste amie de famille. La faune de ces soirées pince-fesses est conforme à ces happenings, c’est-à-dire une tripotée de pique-assiettes qui sitôt fini le discours se ruent sur la picole et le buffet. Il y a une quantité de filles, à peu près le même ratio qu’une fac de lettres parisienne lambda, visiblement tout autant en chasse que leurs homologues occidentales. Dans le fond, un quatuor nous joue un fantastique morceau tiré de « concerto pour ascenseur K.251 en ré mineur ». Les gens sont de toute manière déjà sur le manger. Et surtout, le clou, c’est les prêtres orthodoxes de retour, peut-être les mêmes qui achetaient Photoshop à la rue Montgallet moscovite. Difficile de faire un vernissage plus culte !
Retour d’ailleurs à ce fameux haut lieu du respect copyrightique pour passer en mode achats téléguidés par N. Au programme, ce fameux cd de slav’pop resté introuvable et des déjà mythiques albums de R’n’b russe, de quoi terminer une journée sur un rythme cadencé.
D5: Orientation
Jan 28th
C’est sans doute la journée la plus exténuante à chroniquer, grâce ou à cause d’une visite de Moscou by night. Pourtant elle aura commencé en douceur, en regardant le film ?????? (Zhmurki, la roulette russe) d’Aleksei Balabanov, avec notamment Mikhalkov.
2 mafiosos dans l’ère post-perestroïka galèrent pour des histoires de came à ramener à leur patron (Mikhalkov justement, sous coke et déguisé en Michou/Pascal Sevran, ce qui paraît-il était très hype il y a 10 ans). C’est grosso modo un Reservoir Dogs slave, assez violent mais toujours très comique, reposant quasi exclusivement sur ses acteurs qui font virevolter les répliques racistes, bêtes et méchantes. Bien reconstitué, la Russie d’alors est un mélange entre Desperado et Mad Max, un monde semi-anar’. Zhmurki propose une vraie vision ironique d’un moment de l’histoire d’un pays déboussolé, partagé entre son envie de rebondir et de presser le citron tant qu’il est encore temps.
Quelques croquis et retour en ville, rencontres avec quelques rédacteur en chef de magazines locaux et enfin (!) premier accès à internet. C’est alors que débarque N dans les bureaux. Ou plutôt elle déboule, furibarde de ne pas avoir pas obtenu la note parfaite à son examen. Pour les non-initiés du système scolaire russe, la notation se fait sur 5, ce qui laisse une marge d’espérance pour toucher à la perfection. Une fois la colère dissipée, on fait connaissance. Cette très belle étudiante en psycho de 17 ans a du chien. Elle bouge, parle et évolue dans l’espace avec l’assurance d’une femme beaucoup plus mûre. La glace rompt facilement et on se trouve pas mal de centres d’intérêts communs et sa culture pétillante, doublée d’un légère touche pop/goth fait que le courant passe très vite. Elle incarne vraiment cette fille russe sublimée et instruite dans toute sa splendeur, fidèle à l’image entretenue par la diaspora de l’Intelligentsia russe en France et ailleurs. Elle est passionnée d’art, il est décidé qu’elle fera ma guide demain.
Elle nous accompagne au restaurant avec W. Encore une fois, on est en plein bling bling russe, où en faire des tonnes devient un style en soit. Cette fois ci, ce sera un restaurant italien vraiment somptueux.
Petite balade imprévue dans Moscou, à travers un coin qui serait l’équivalent du quartier latin. La bonne idée, c’est de s’aventurer dans les cours intérieures, dans les allées, la ville étant presque traversable “à vol d’oiseau”. En fait, c’était l’occasion de faire quelques clichés plus ou moins expérimentaux.
Virée nocturne avec W qu’il serait trop difficile de résumer, ne serait-ce que par manque de repères. Généralement, les mots récurrents dans la bouche des hommes sont « et pourquoi pas ? ». Fric et cul se mélangent dans ce continuum, sans honte et sans limite. Entre le sexe de réconfort ou les relations entretenues, le libéralisme sexuel est bien plus accepté en Russie. Cependant, autrefois, cette relation de pouvoir était juste caché, à l’image du scélérat Béria, qui, anecdote de la soirée, s’enchaînait les prostitués qu’il faisait liquider ensuite suivant sa satisfaction. La soirée se termine comme elle a commencé, en discussion sur le passé et l’avenir du pays. Une forme de patriotisme mélancolique est perceptible dans le léger trémolo dans la voix, comme si un parfum de ruines fumantes d’une ville bombardée embuait les yeux et plongeait le coeur dans de la nostalgie. La discussion est brièvement interrompue par un flic qui fait souffler dans le ballon. Le taux est ici de 0g, pas un seul verre d’alcool, comme pour mieux racketter les automobilistes de quelques centaines de dollars. La Russie est un élève qui aurait sauté les premières classes et qui, depuis, redouble sans arrêt, bloqué à la porte de la grande école. Le pays attendrait juste un conseiller d’orientation compétent.
D4: électro-déclinaisons
Jan 21st
Cette fois, c’est la sortie du domaine, le footing se fera sur la glace et le givre. Dans la tête résonnent Survivor et les classiques des années 80, musiques inécoutables pour les mélomanes qui se respectent. Il ne manque plus qu’une poursuite dans la neige pour se croire dans Rocky IV. Mais le terrain est plus plat, plus glissant et les inquiétants chiens de garde aboient à mon passage. Mieux vaut économiser des forces pour taper un sprint, juste au cas où. Une Lada pourrie laissée à l’abandon est la seule trace de modernité sur le premier kilomètre, le reste de la décoration est assuré par des petites maisonnettes en bois dont on a du mal à croire qu’elles isolent du froid ou même du vent. Mais ce n’est rien comparé à celles qui sont dans le no man’s land qui longe la vraie-fausse autoroute qui mène à Moscou. Tous ces restes d’une ère révolue disparaitront d’ici quelques années à moins qu’ils ne se soient éparpillés à la première tempête. Le froid est agressif, le genre à décourager dès le quatrième kilomètre, ce qui arriva. A gauche, un lac gelé qui devrait faire une bonne patinoire avec 5 ou 10 degré de moins encore. Au loin se dessine une forêt recouverte d’un léger filtre blanc, peut-être le dernier du pays. C’est la dernière neige de la saison, un coup monté, c’est sur !
Après la pénible étape des confirmations de visa, un des multiples obstacles d’une course à l’inhospitalité envers tout ce qui est plus ou moins étranger vient le passage surprise à l’Akihabara local, l’électronic town local quelque peu libéral concernant les droits élémentaires de droits d’auteur. Miracle de la mondialisation et du libre marché, tout s’y trouve, à des prix équivalents à celui d’un marché de Pékin. Dans ce brouhaha de blip-blip clignotants, on peut voir quelques anachronismes comme des prêtres achetant le dernier Photoshop pour le prix d’une bière. Un gars vient nous aborder pour des films porno et aligne un catalogue de skeuds. Par complicité masculine avec mon hôte, et sans doute aussi par curiosité, je regarde son offre. Le vendeur sent à mes grimaces que non, pas de « avec des jeunes », et pas de « avec hommes bourrés », un genre cinématographique qui semble être une spécialité locale, mais sur lequel je décide de faire l’impasse.
En s’écartant du stand, W me lance « tu vois la fille à qu’on a croisé, là… et bien elle était surement actrice dans un de ses films ». Elle était fichtrement jolie, on l’imaginerait difficilement entre 3 mecs ivres morts. Le « crouton », puisque c’est le nom du haut lieu du high tech moscovite est aussi l’endroit idéal pour rattraper 15 ans de retard de cinéma du cru. A part le machin matrix-esque et le Retour (dont cette illustration est directement inspiré), la production russe est quasiment invisible dans les salles de ciné, fussent-ils intello ou griffé Mk2. Par contre, les spécialités françaises alimentent les rayonnages, enfin surtout les pingouins, OSS, ou encore Taxi et autres films d’action de base.
(Photo-espionnage sur l’actrice)
Etape importante, on passe à son bureau, et je vois comment fonctionne son affaire. Rencontre avec X et Y, un sympathique couple de marchands d’art russe à Paris. Le lieu est assez hallucinant, une espèce de retro farfelu de fin de XIXème siècle européen où l’on pourrait s’imaginer Phileas Fogg, Sherlock Holmes et Anna Karénine en train de discuter dans un coin du boudoir. Au delà du côté bling-bling d’antiquaires, c’est sans doute dans un de ces endroits que mon arrière grand-père fréquentait avec ses compagnons pour discuter littérature ou politique. L’accès à la« bibliothèque » de ce café Pouckine se fait par un ascenceur à grillage reconstitué. Le too much devient ici un style fringuant, un néo-retro qui ne rougit pas, et cette impression se confirmera avec les autres restaurants que j’aurai l’occasion de visiter. Chaque discussion avec des marchands d’art ou autres participants me laisse miroiter un avenir alternatif où vivre de mon dessin et ma peinture devient une éventualité négociable. C’est après un sérieux mélange vodka et vin rouge que je me jure de travailler plus régulièrement sur les matériaux « nobles » comme la peinture à l’huile qui donne l’air d’être le véritable maitre étalon d’être d’une productivité artistique crédible. Le repas est divin, du début jusqu’au dessert, une espèce de raffinement nippon dans un style russe. Le repas fut aussi riche en surprise, à base de famille d’amis, d’amis de famille et de fraternité retrouvée.
C’est déjà passablement alcoolisé que je fais la bise à des amis de familles que je vois pour la première fois dans leur fief. Puis viens la rencontre avec Y, une fille d’une beauté incroyable avec, dans les yeux, cette confiance arrogante digne d’une bad girl d’un James Bond, de l’effet qu’elle peut faire aux hommes. Ce manque absolu de doute est en général un détail qui m’aggace vite, tout sexe confondu, mais la dame a l’air d’avoir du caractère. Nous allons dans un bar un peu braque, ressemblant volontairement à un décor de Mad Max, un chopper à l’entrée, le portail dans un sas, un endroit familial (paraît-il) malgré le malabar tatoué comme un yakuza à l’entrée.
La femme à la blondeur moqueuse est cultivée mais ne se prend pas au sérieux, d’ailleurs son activité est imprécise : actrice, écrivain, poète, mannequin ? Elle insiste sur « poète ». Alors qu’aujourd’hui, où se faire publier ne signifie plus rien, où chacun peut ouvrir un « blog d’écrivain », les russes restent les seuls à s’affirmer avec aplomb « poète », sans rougir. Qui aujourd’hui, peut se proclamer encore poète si ce n’est Francis Lalane ? Mon grand-père me répétait souvent avec nostalgie que c’était l’unique pays au monde où l’on pouvait trouver des lectures collectives réunissant des villages entiers, même dans les pires moments du pays. Langue de poète, peut-être, mais de bande dessinés, absolument pas. Tout ce qui a de la narration séquentielle a semble-t-il évité. Après une conversation pas dénuée d’intérêt, nos chemins se séparent. La journée fut encore une fois arrosée, ce qui délie la langue mais qui me fait douter de mon expression. Mon phrasé me donne l’impression celui d’un môme élevé en totale autarcie linguistique. Outre les mots d’argot qui ont complètement évolué, j’emploie le vocabulaire familial volontiers sexué, qu’on qualifiera pudiquement de “fleuri”. Cette liberté doublée d’un certain manque de retenue me permet de tenter quelques néologismes ou allitération rigolote façon « canard enchaîné ». Après cette rencontre intéressante, je rentre chez W en réfléchissant sérieusement mettre certaines expressions sous appellations contrôlées.
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