Ultime rundown de l’année 2008, une année pourrie vous diront les chinois.

L’année de ceux qui qui ont mouillé la chemise pour rien.

Ce fut l’année d’un happening, un come back des limbes:

Tout ça pour nous donner ça en 2009… C’est mal barré.

Et des rencontres qui ont vraiment fait avancer le débat public…

2008 a commencé par un costard à 4 milliards…

Heureusement, on a vu quelques couples heureux, même après l’Euro 2008.

C’est sans parler de l’éclosion de quelques blogs “love love” :

un concert…

Totalement gratuit :

Rrrrrrr

Heureusement, ce fut l’année de quelques réussites comme le sympathique Morsay (qui propose de poser des questions à Luc Chatel, relance de la conso oblige).

Des milliards et une pièce de théatre.

Celle où DSK est devenu présidentiable….

Celle des ex-retraités heureux.

Oui, elle peut supporter la vérité, celle des vrais chiffres, mais l’année prochaine. En attendant, officiellement, on traverse simplement “un trou d’air”.

2008, l’année où les chiens ont gagné le droit d’adopter des êtres humains.

Les films, oké j’ai donné, mais bon, best documentaire de l’année: Patrick Sebastien qui va “jusqu’au bout de la schizophrénie” dans un documentaire narré par lui-même à la troisième personne.

Une année assez nulle en série.

Heureusement, 2009 commence avec Jaaaaa….

Jaaaaa….

2009 sera l’année où l’on ne respecte plus rien.

Et des gens dans la boue.

Il faut parler de comics, c’est l’occasion de revenir sur le Year Zero absolu de Superman. Alors que les gens saluent à tour de bras un Batman qui montre ses dents pour faire le méchant et que Frank Miller sombre dans la folie avec son futur Batman contre Al Qaida tout en hybridant The Spirit et Sin City (j’y reviendrais), Grant Morrison, lui, a réussi un miracle : celui de faire le récit ultime de Superman. Pas évident : il est trop puissant, trop moral, il est plus facile de faire des coups de pieds dans la gueule et d’avoir des résultats plus rigolos. Mais Morrison a une autre feuille de route : en piochant avec sa grosse main dans le bac à jouets des histoires désuètes ou folklorique, il balance le tout en 12 numéros, pas un de plus, et fait le tour de la question. Krypton, son père, les Kent, Olsen, Luthor et Lois, forcément, Lois, une relation formidablement résumée ici .

On a rarement fait plus ambitieux sur la question du super héroïsme depuis les années 80 ou même Christopher Reeve. Chaque pierre du corps du Gollem protecteur est assemblée dans un but bien précis, avec toute la malice qu’il faut pour inciter à la relecture. Frank Quitely, dont le trait n’a jamais été aussi précis et affuté, a gagné ses galons de narrateur majeur, puisant dans tout ce que la bédé compte de Mobïus et d’Otomo, cette énergie brute cinétique intercepté avec la légèreté d’une mine HB. Un exemple parmi d’autres, le numéro 10. Alors qu’il n’a que quelques heures pour se guérir, parler à Luthor en taule, affronter une race ennemi, créer un système solaire et un univers ( !), déménager un peuple sur Mars, sauver Lois, trouver un remède contre le cancer, il prend le temps de sauver une émogoth.

Superman All Star est sans doute une des meilleure bd de Super Héros de tout les temps.

Mon top 2008 sera pour une fois mélancolique. Temps de crise, annus horribilis, Julien Dray, tout ce qu’on veut. Bien sur, on pourrait considérer que le meilleur du meilleur est aussi le lauréat de 2006, traduit par des petites mains ouvrières et bénévoles, comme du café que vous aurait offert une dame tandis que le froid sibérien s’engouffre jusque dans vos bottes en cet hiver de 1943.

Pas un jeu, mais une appli, Ugomemo est la killer apps’ à l’ancienne, celle fournie avec la console, aussi radicale que Tetris à l’époque de la Gameboy Noir et Blanc Dot Matrix.

Comme pour les films, un des jeux de l’année a pris tout le monde par surprise, un crochet dans les dents balancé un jour de Janvier. Smash Bros X. Ce Brawl réunit tout le savoir faire de la compagnie en mode old type gaming. Dès le début d’année, comme pour faire « regardez, on est les boss ». Du plaisir millimétré.

Braid s’offre sans doute une mélancolie la plus poétique, flirtant avec la peur du néant, du rien au milieu du trop grand. Spleen immatériel, il confronte le joueur/héros avec la solitude de l’incompréhension, puisant dans une relation amoureuse dont il est devenu totalement étranger. Et c’est quand tout se termine que tout devient clair.

Enfin, meilleur baroud 2008, Metal Gear Solid 4. Trahi par ses fans qui ne voient plus en lui que le rejeton d’une trilogie boursouflée par ses propres codes et ses ambitions, abandonné de tous les décideurs d’avis annuels, Solid Snake meurt seul, la vie écourtée par l’AVC scénaristique cruel de ses auteurs. Mourir seul, lynché par ses fans, humilié jusque dans sa chair par ses ennemis, le vieux soldat, le vétéran mérite mieux que ça. Pourtant, en 2008, il nous a tout donné, sa tragédie ultime, celle d’un homme qui trouve la force pour donner un sens aux derniers jours qu’il lui reste à vivre. Mon jeu de l’année 2008, donc.

Hé, A Dieu Vat, le mot de la fin ?