Harvey Milk
Lors de mon premier voyage à San Francisco, tout gosse, une tante locale franchement simpliste m’avait mis en garde. « Fais attention quand même, cette ville est pleine d’homo ». Plus tard, cette « démocrate » bon teint me tiendra un discours hallucinant sur le danger de la TV, pré-ségoléniste, confortant une certaine idée qu’on se fait de la gauche américaine soit disant militante des années 80. Avec Harvey Milk, j’allais enfin voir “l’ampleur du danger”, attention.
Militant de gauche, Harvey Milk l’était assurément, mais le biopic « avec des morceaux d’acteurs dedans » nous présente aussi une autopsie de l’activisme des années 70 ainsi que celle des luttes politiques de couloirs, des concessions et des petits arrangements. Portrait powerfull maitrisé par Sean Penn et sa compo de ce premier élu openly gay, c’est surtout Josh Brolin, l’ami et nemesis de Milk qui impressionne. Feutré, tout en retenue, mal dans ses baskets, il est subtilement présenté comme un refoulé, objet parfait pour Gus Van Sant pour balancer quelques scènes de rêverie © dont il a le secret. Du biopic à la cain’ri, racé et puissant, qui ne déborde pas sur les côtés.
L’occasion idéale pour lancer un nouveau label robotics:
Print article | This entry was posted by Kamui on 29/04/2009 at 16:20, and is filed under Cinématographe. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can skip to the end and leave a response. Pinging is currently not allowed. |
about 15 years ago
Ce serait réalisé par Ron Howard , la critique lui tomberait dessus. Mou, chiant, sans profondeur (Penn est bien, mais le perso ne semble pas vraiment intéressé Van Sant), le pur biopic en pilotage automatique. Le perso de Dan White est intéressant mais peu traité. Quant aux deux dernières minutes… un sommet de sentimentalisme niais : et vas y que je te balance les paroles prophétiques de la victime, à postériori et vas y que je te mette de l’opéra pendant l’assassinat… ce serait bien que Van Sant pense un jour à mettre un peu d’expérimentation dans ses films grands publics (et vice versa d’ailleurs).
Tiens d’ailleurs, à propos de Ron Howard, son Frost / Nixon avec aussi des “morceaux d’acteurs” dedans est 100 fois mieux filmé. Incroyable non ?
about 15 years ago
Figure toi que Frost/Nixon (formidable) est ma prochaine critique à venir.
Mais bon, Penn, oké, mais c’est tout les autres personnages qui m’ont plus interessé, la communauté homo qui gazouille autour de milk et surtout ce némesis fantastique, là. Je l’ai pas trouvé si pilotage automatique mais au moins “neutralisé”. Disons que, formelement, c’est vraiment très neutre.
Ce n’est pas un des films que je mettrais dans un futur article consacré aux biopics géniaux mais sousestimés.
Les deux dernières minutes, ouais, c’est pas les deux dernières minutes de Che part 1 (pas vu la deuxième).