C’est le clint de tous les dangers. Parce qu’il s’imagine mélo. Parce que c’est un film choral. Parce qu’il filme en dehors de son bitume riquain. Parce qu’il fait jouer Cécile de France. DE TOUS LES DANGERS. Mais on ne peut pas lui reprocher de penser à la mort. 81 ans le mec. Presque une décennie d’écart avec Ridley qui se posait déjà là en génie-cheveux-blancs.

George (Matt Damon, cristallin) a un don de voyance mais essaye de vivre une vie normale. Le classico : il parle aux morts. Marcus, le londonien, perd son frère jumeau et va essayer à tout prix de lui reparler. Enfin, Marie survit in extrémis à un tsunami “dans un pays d’Asie” et va essayer de comprendre la vérité sur sa “near-death experience”. Un méli-mélo entendu pour des personnages à qui la vie a fait la Hagra mais que le destin va inévitablement réunir. Un défie qui ne pourra pas décourager Clint.

Allons-y en 3 fois.

La partie US

Eastwood et Damon nous la rejouent Unbreakable, normal vu que c’est sans doute celui qui a le plus défini les films US au cours de la décennie précédente grâce à ses multiples lignes de lectures et sa réécriture du high concept du super-héros. Matt Damon, médium triste, essaye de vivre malgré la morbidité de sa vie qui l’isolent. Dans un San Francisco gris (la ville d’HarryCallahan), il est une parabole de toute la filmo crépusculaire du cinéma Eastwoodien. A elle seule, elle permet de se farcir la dernière partie. Mais avant il y a…

La partie brit

Tu vas voir que plus le film s’éloigne des côtes US et plus il devient médiocre ou nul. En Angleterre, ça va encore. L’Angleterre, pays où l’on trouve encore des Whopper, réserve encore des éclairs de cinéma. Après tout, c’est le pays le plus collé-serré de la mort (dans le film hein), exactement la zone de maitrise de Clint. Et puis elle  permet à Damon de rencontrer le gamin. Pas parfait, mais c’est sans doute là où les plus belles questions d’un film qui a malheureusement….

Une partie française

Pas de miracle. Tu ne peux pas faire des miracles avec Cécile de France. Un jour, un prof de dessin à l’esprit vif me disait “qu’il faut dessiner ce que tu connais”, de puiser dans ta mémoire pour rendre le résultat crédible. C’est tout le souffle nostalgique de Miyazaki, ces décors “évocateurs”. Mais le monde de Cécile de France, passant d’une scène incroyable de tsunami filmée pour tester ton 5.1 qui bascule dans France Télévisions (sans rire), ça ne l’a pas inspiré, Clint. L’ombre de son instinct. Et ce n’est même pas ce qu’il y a de plus laid, le pire étant réservé aux images clichées de “la vie après la mort” que même le mauvais des épisodes de Lost saison 2 aurait eu honte de montrer. Des ombres d’humains, fond blanc, à te faire regretter d’avoir loupé un débat d’Yves Calvi. Je ne sais pas si l’actors’ studio nippon avait autant choqué les japonais au moment d’Iwo Jima, mais là, c’est juste pas possible.

3 notes distinctes donc.

Quoiqu’il en soit, 81 ans, le mec, il a fait suffisamment de films incroyables pour se permettre de faire du Marc Levy. Et puis il tient encore en respect avec son finger gun.