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True Grit Vs Jonah Hex
Apr 12th
True Grit n’est pas basé sur une True Story et c’est déjà bien. Jonah Hex non plus, ceci dit. True Grit n’est que l’adapt d’un roman qui avait déjà eu droit à une adapt John Waynée. Risqué mais les Coen Bros. continuent sur leur bonne lancée après des films authentiquement Airwolf. Un gros dur alcolo (Jeff Bridges, top, même les gens qui ont survécu à l’assoupissant Tron Legacy en sont convaincus) se fait embaucher par une gamine de 14 ans qui souhaite venger son père, à l’ancienne. La petite équipe va faire la rencontre d’un Texas Rangers (Matt Damon, si bon acteur que même Cécile de France n’a pas réussi à le couler), aussi à la poursuite du même gonz (Josh Brolin, génial encore une fois dans un mec en cavale, il nous refait la même que pour No Country For Old Men).
Soyons franc, tu sais qu’on se raconte pas de la barbe à papa ici : True Grit est assez réjouissant. Même en faisant jouer une môme, et dieu seul sait que c’est casse-gueule les mioches au cinéma. Mais ce n’est pas un grand western classieux et racé comme l’était Appaloosa. D’ailleurs, il serait bien que s’arrête le “il réécrit les codes du genre” à chaque nouvelle tentative. Non, True Grit n’est pas un grand western, mais c’est un vrai bonne comédie à la Coen, avec tout ce que cela implique comme caricatures des habitants de l’ouest.
D’ailleurs, une des meilleures scènes pour illustrer cette démarche est au tout début du film : 3 mecs sur un échafaud. Chacun a le droit de balancer une phrase, un laïus, l’ultime parole du condamné à mort. Puis un sac sur la tête et couic. Ils le font tous, mais quand vient le tour du dernier, un indien, paf, direct le sac sur la tête. Tout le goût de l’ironie des Coen est là. Et ça fait quand même de chouettes films, même en mettant l’ambition en pédale douce.
Autre Western, autre monde. Jonah Hex est adapté d’un comics de DC Comics. La cata qui défile devant ses yeux pendant une heure vingt sent bon le remontage sauvage. Il faut garder en mémoire que ce machin inaugure l’étape d’après le Direct to Vidéo, ce que j’appelle le “Direct To iTunes”. Et pourtant, il y a quand même Josh Brolin dans le rôle de Jonah, le chasseur de prime plus balafré par la vie que Ribery, genre chair fondue. Le même que dans le film plus haut, incroyab’. Et le némesis n’est autre que John Malkovich. On se demande vraiment qu’est-ce qui a pu mal tourner (Malko en bad guy, remember Con Air !).
Soudain apparait Megan Fox. Et putain… Ok, elle n’incarne pas tout l’échec du film à elle toute seule, mais elle y participe dans des proportions cosmiques. Pourtant, ce n’était pas mal parti quand on voit la plupart de ses photos on set. Corset, bottes de fou et tout ce que tu veux, la totale de l’attrirail pour rendre jalouse la plus cosplayeuse de tes copines. Et comme je pense à tes envies de documentaliste :
Le seul problème, c’est qu’elle doit jouer avec autre chose que des robots qui font des blagues de prout et des chiens-robots qui se masturbent sur sa jambe. Haaan, Megan, tu croyais qu’on oublie si facilement. Exister seule à l’écran demande un peu d’effort d’acting . Mais faut la voir, jouer la putain qui s’acharne à ‘imiter l’accent du sud… Sans déconner, tu la préfèreras dans ton catalogue de tuning.
Mais il serait injuste de lui reprocher tout ce qui ne va pas dans ce film… Car elle est aussi à l’origine de la seule scène intéressante du film. Quand un mec essaye de lui faire fermer sa gueule et… la prend sur l’épaule.
Explication. Tu as peut-être sans doute manqué mon top jeux vidéo 2010. En deuxième position arrivait Red Dead Redemption, qui a fait naître cette étrange fixette (et si tu connais Direct Matin, tu sais que je peux avoir des obsessions étranges) pour ce que je considère comme l’expression du “romantisme westernien”, à savoir le “porté de femme sur l’épaule“. Sans doute regardé trop de westerns quand j’étais petit. Pour témoigner, j’avais réalisé un petit roman photo dont voici quelques extraits.

Disponible en fond d'écran pour iPhone

"Partons, chérie, ce pays n'est vraiment pas pour le vieil homme."

Romance du grand ouest
Et comme je suis là pour te faire croquer de l’Amour viril :
Hereafter (Au-delà)
Jan 29th
C’est le clint de tous les dangers. Parce qu’il s’imagine mélo. Parce que c’est un film choral. Parce qu’il filme en dehors de son bitume riquain. Parce qu’il fait jouer Cécile de France. DE TOUS LES DANGERS. Mais on ne peut pas lui reprocher de penser à la mort. 81 ans le mec. Presque une décennie d’écart avec Ridley qui se posait déjà là en génie-cheveux-blancs.
George (Matt Damon, cristallin) a un don de voyance mais essaye de vivre une vie normale. Le classico : il parle aux morts. Marcus, le londonien, perd son frère jumeau et va essayer à tout prix de lui reparler. Enfin, Marie survit in extrémis à un tsunami “dans un pays d’Asie” et va essayer de comprendre la vérité sur sa “near-death experience”. Un méli-mélo entendu pour des personnages à qui la vie a fait la Hagra mais que le destin va inévitablement réunir. Un défie qui ne pourra pas décourager Clint.
Allons-y en 3 fois.
La partie US
Eastwood et Damon nous la rejouent Unbreakable, normal vu que c’est sans doute celui qui a le plus défini les films US au cours de la décennie précédente grâce à ses multiples lignes de lectures et sa réécriture du high concept du super-héros. Matt Damon, médium triste, essaye de vivre malgré la morbidité de sa vie qui l’isolent. Dans un San Francisco gris (la ville d’HarryCallahan), il est une parabole de toute la filmo crépusculaire du cinéma Eastwoodien. A elle seule, elle permet de se farcir la dernière partie. Mais avant il y a…
La partie brit
Tu vas voir que plus le film s’éloigne des côtes US et plus il devient médiocre ou nul. En Angleterre, ça va encore. L’Angleterre, pays où l’on trouve encore des Whopper, réserve encore des éclairs de cinéma. Après tout, c’est le pays le plus collé-serré de la mort (dans le film hein), exactement la zone de maitrise de Clint. Et puis elle permet à Damon de rencontrer le gamin. Pas parfait, mais c’est sans doute là où les plus belles questions d’un film qui a malheureusement….
Une partie française
Pas de miracle. Tu ne peux pas faire des miracles avec Cécile de France. Un jour, un prof de dessin à l’esprit vif me disait “qu’il faut dessiner ce que tu connais”, de puiser dans ta mémoire pour rendre le résultat crédible. C’est tout le souffle nostalgique de Miyazaki, ces décors “évocateurs”. Mais le monde de Cécile de France, passant d’une scène incroyable de tsunami filmée pour tester ton 5.1 qui bascule dans France Télévisions (sans rire), ça ne l’a pas inspiré, Clint. L’ombre de son instinct. Et ce n’est même pas ce qu’il y a de plus laid, le pire étant réservé aux images clichées de “la vie après la mort” que même le mauvais des épisodes de Lost saison 2 aurait eu honte de montrer. Des ombres d’humains, fond blanc, à te faire regretter d’avoir loupé un débat d’Yves Calvi. Je ne sais pas si l’actors’ studio nippon avait autant choqué les japonais au moment d’Iwo Jima, mais là, c’est juste pas possible.
3 notes distinctes donc.
Quoiqu’il en soit, 81 ans, le mec, il a fait suffisamment de films incroyables pour se permettre de faire du Marc Levy. Et puis il tient encore en respect avec son finger gun.
The Departed
Mar 1st
Le cinéma en Ying et Yang, il n’y a vraiment que les chinois qui arrivent à s’en sortir sur péloche sans sombrer dans un certain ridicule. Eux, ils y vont à fond, over the top, sans se poser de questions. Hollywood va essayer d’y donner de la cohérence, une espèce de logique interne, comme s’il fallait expliquer rationnellement pourquoi Columbo devient toujours le meilleur pote du coupable au début de chacune de ses enquêtes. Autre point important, faire le remake d’un film qui n’a pas 10 ans, c’est nul. Vraiment. Scors’ s’est donc creusé les méninges pour trouver donc un angle original pour cinéphiles: Jack Nicholson, qui nicholsonne à tout va. Il joue exactement comme dans Two Jakes (croute mineure de sa filmo à rallonge, mais où le bougre sortait des quotes de folies du type « écoute bébé, arrête de me faire chier avec tes conneries et montre-moi ton cul que je te baise ». C’est ce qu’on vient voir, un show d’un vieux roublard du cinoche de papa, cabotin comme un Clavier sous coke. L’histoire reste inchangée, à un détail près : pour rendre ce scénar ubuesque (la marque de fabrique des asiats, n’oublions pas l’invraisemblable Old Boy) un peu plus « plausible ». Rappel : un gus de la police, DiCaprio, tout en retenue et en froncement de sourcil, infiltre de la mafia pendant qu’un gars de la triade, ici Matt Damon, rejoint les keufs, on y croit. La version américaine parachute une psy dans l’histoire qui se trouve être la nana du dit Damon mais qui se fait des 5 à 7 avec Caprio, comme par hasard son ex-patient. Un hasard cosmique, voire Lelouchien ! Et le tout dans un sérieux hallucinant, traits tirés, entrecoupé par des morceaux d’actors’ studio sous exta (on est gêné pour Baldwin). La sauce a vraiment du mal à prendre et on se demande ce que Scorsese est allé foutre dans une histoire de mafia de plus, un sujet dont il a largement fait le tour tout au long de sa vie.
(2006)
Puis vinrent les oscars. On peut y voir comme la faillite d’une institution qui décerne un prix à un grand qui cachetonne en filmant un remake d’un film chinois vieux d’une poignée d’années. Mais voilà, fallait bien lui en filer un. A peine produit, hop, on réadapte. A quoi ça rime ? Il y aura un 2. On est triste pour le vieux.
(2007)
Com-Robot