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Drive (& Cars 2)
Nov 4th
Comme un western, un peu film de samouraï, beaucoup film des années 70, Michael Mann à fond les manettes et un chouia Cars (mais sans les voitures qui parlent), Drive se devait de me plaire.
Je t’ai déjà dit ici à quel point j’aime ce cinéma américain des années 70, racé, stoïque, aux trajectoires claires. C’est ce que j’aimais dans Cars 1 et n’ai pas vraiment retrouvé dans le 2. Hé ouais tu me vois arriver, je vais te parler d’autre chose avant de passer à Ryan Gosling avec des petits gants de conduite et un blouson griffé scorpion. Ce que je n’avais pas du tout prévu de faire, mais hé, comme ça vient, tant que ça me parait logique.
Cars 2 tente une audace étrange: transformer le héros en faire-valoir pour faire du truck maboul le centre d’intérêt. Et puis un angle James Bondien pour une scène d’ouverture démente. Mais Cars 2 vaut surtout le coup pour un moment sidérant, celle où toute l’écurie se déplace au Japon. 15 minutes les plus exactes que tu pourras jamais voir sur le Japon proche-futur et pré-explosion d’Akira, le genre de montages aux néons que tous les “Toqués de Tokyo” ne pourront jamais retranscrire aussi fidèlement. En déplaçant son intrigue des étendues américaines au mondialisme des courses auto, Cars 2 ne pouvait que diluer son intrigue et faire perdre ce côté 70’s qui en faisait le charme.
Mais puisqu’ici, j’aime essayer de capter ces moments de vérité, prise au fond du puis, mes petits moments d’émotion et de plaisir, Cars 2 fait une minute de vibrant hommage à Paul Newman dont le dernier rôle était précisément Doc Hudson dans Cars first. La scène se décale vers une étagère de trophées, ceux de Doc Hudson dont les radiateurs ont fini par lâcher. Et l’action, d’habitude si dynamique, toujours dans l’humour, se fige. Pixar et John Lasseter adressent là un hommage à Paul, et c’est probablement la micro-scène la plus touchante dans un film cette année. Je ne suis pas certain que les chaînes hertziennes en aient fait autant.
Et 5/5 pour l’hommage. I’m a sucker quand il s’agit des acteurs qui ont disparu. Ernest Borgnine a 94 ans et je sais pas comment je m’en remettrais quand… Anyway…
De Newman, de sa bogossité des années 70, on va passer à Drive (même si le summum de la classe de Newman, c’est plutôt les 60’s… ou 50’s comme disent les filles, pour “une chatte sur un toit brûlant”, toi-même-tu-sais)…
Bizarrement, Drive m’a permis de mieux apprécier certains Western… dont le dernier important n’est autre que Red Dead Redemption… Oui, un de mes jeux préférés de l’année dernière, celui-là même où l’on porte des jeunes filles attachées sur l’épaule… Au début, Marston se présente devant le fort où s’est retranché son Némésis et menace de l’en déloger. Il se fait logiquement aligner comme un lapin. Je trouvais le geste complètement stupide et prévisible, au point d’y voir une faiblesse d’écriture de Red Dead, surtout comparé à l’épilogue tout en justesse et en finesse.
Et pourtant, les cowboys obéissent à une espèce de code quasi-samouraï qui se décline de Red Dead à Ghost Dog, une sorte de confiance en eux et en leur propre démarche, surtout quand il casse les dents d’un méchant qui terrorise une femme innocente. Comme le personnage de Ryan Gosling, confiant, est invincible au volant de sa voiture, la nuit (car finalement il ne foire vraiment qu’en plein jour) alors qu’on ne lui connait pas de nom tout comme le rônin de Yojimbô. Comme dans tout western, il rêve “de se poser” et Carey Mulligan, d’une caresse sur le levier de vitesse lui laisse espérer exactement ça. Mais c’est au volant de sa caisse que Ryan Gosling prend toute la lumière (tellement meilleur acteur que dans l’horripilant Blue Valentine, une prestation qui transformerait presque à jamais en MEME. Et ces feux de croisement qui se reflète sur le pare-choc ou dans le retro, ce plaisir, c’est sans simplement parce que Michael Mann me manque.
Drive serait-il mon Cars 2011 ? Il y a tant de raisons pour moi d’aimer Drive que je pourrais continuer pendant des heures. Un trip qui me donne envie de rouler et de traverser une ville, en long en large, sans jamais chercher de place de stationnement, sentimental sans être émo-bitch, viril comme le petit bruit du frottement des gants en cuir sur le volant. Carré, affûté, racé. Le ciné que j’aime.

True Grit Vs Jonah Hex
Apr 12th
True Grit n’est pas basé sur une True Story et c’est déjà bien. Jonah Hex non plus, ceci dit. True Grit n’est que l’adapt d’un roman qui avait déjà eu droit à une adapt John Waynée. Risqué mais les Coen Bros. continuent sur leur bonne lancée après des films authentiquement Airwolf. Un gros dur alcolo (Jeff Bridges, top, même les gens qui ont survécu à l’assoupissant Tron Legacy en sont convaincus) se fait embaucher par une gamine de 14 ans qui souhaite venger son père, à l’ancienne. La petite équipe va faire la rencontre d’un Texas Rangers (Matt Damon, si bon acteur que même Cécile de France n’a pas réussi à le couler), aussi à la poursuite du même gonz (Josh Brolin, génial encore une fois dans un mec en cavale, il nous refait la même que pour No Country For Old Men).
Soyons franc, tu sais qu’on se raconte pas de la barbe à papa ici : True Grit est assez réjouissant. Même en faisant jouer une môme, et dieu seul sait que c’est casse-gueule les mioches au cinéma. Mais ce n’est pas un grand western classieux et racé comme l’était Appaloosa. D’ailleurs, il serait bien que s’arrête le “il réécrit les codes du genre” à chaque nouvelle tentative. Non, True Grit n’est pas un grand western, mais c’est un vrai bonne comédie à la Coen, avec tout ce que cela implique comme caricatures des habitants de l’ouest.
D’ailleurs, une des meilleures scènes pour illustrer cette démarche est au tout début du film : 3 mecs sur un échafaud. Chacun a le droit de balancer une phrase, un laïus, l’ultime parole du condamné à mort. Puis un sac sur la tête et couic. Ils le font tous, mais quand vient le tour du dernier, un indien, paf, direct le sac sur la tête. Tout le goût de l’ironie des Coen est là. Et ça fait quand même de chouettes films, même en mettant l’ambition en pédale douce.
Autre Western, autre monde. Jonah Hex est adapté d’un comics de DC Comics. La cata qui défile devant ses yeux pendant une heure vingt sent bon le remontage sauvage. Il faut garder en mémoire que ce machin inaugure l’étape d’après le Direct to Vidéo, ce que j’appelle le “Direct To iTunes”. Et pourtant, il y a quand même Josh Brolin dans le rôle de Jonah, le chasseur de prime plus balafré par la vie que Ribery, genre chair fondue. Le même que dans le film plus haut, incroyab’. Et le némesis n’est autre que John Malkovich. On se demande vraiment qu’est-ce qui a pu mal tourner (Malko en bad guy, remember Con Air !).
Soudain apparait Megan Fox. Et putain… Ok, elle n’incarne pas tout l’échec du film à elle toute seule, mais elle y participe dans des proportions cosmiques. Pourtant, ce n’était pas mal parti quand on voit la plupart de ses photos on set. Corset, bottes de fou et tout ce que tu veux, la totale de l’attrirail pour rendre jalouse la plus cosplayeuse de tes copines. Et comme je pense à tes envies de documentaliste :
Le seul problème, c’est qu’elle doit jouer avec autre chose que des robots qui font des blagues de prout et des chiens-robots qui se masturbent sur sa jambe. Haaan, Megan, tu croyais qu’on oublie si facilement. Exister seule à l’écran demande un peu d’effort d’acting . Mais faut la voir, jouer la putain qui s’acharne à ‘imiter l’accent du sud… Sans déconner, tu la préfèreras dans ton catalogue de tuning.
Mais il serait injuste de lui reprocher tout ce qui ne va pas dans ce film… Car elle est aussi à l’origine de la seule scène intéressante du film. Quand un mec essaye de lui faire fermer sa gueule et… la prend sur l’épaule.
Explication. Tu as peut-être sans doute manqué mon top jeux vidéo 2010. En deuxième position arrivait Red Dead Redemption, qui a fait naître cette étrange fixette (et si tu connais Direct Matin, tu sais que je peux avoir des obsessions étranges) pour ce que je considère comme l’expression du “romantisme westernien”, à savoir le “porté de femme sur l’épaule“. Sans doute regardé trop de westerns quand j’étais petit. Pour témoigner, j’avais réalisé un petit roman photo dont voici quelques extraits.

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"Partons, chérie, ce pays n'est vraiment pas pour le vieil homme."

Romance du grand ouest
Et comme je suis là pour te faire croquer de l’Amour viril :
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