Après un retcon historique comme dans X-Men : First Class (en fait, les américains étaient en fait allés sur la Lune pour fouiller une épave Autobot, quel cachotier ce JFK), Transformers 3 commencera, comme il se doit, par un ass shot monumental.  C’est à peu près le niveau où on l’avait laissé en 2009, avec un chien-robot qui se masturbe sur la jambe de Megan Fox. 2011 donc, nouveau cul car, finalement, c’est un peu ça l’image de la femme dans Transformers : une carrosserie qui se métamorphose selon les désirs d’un réa fou. Dehors Megan “la relou” qu’un des robots ira jusqu’à insulter. Tellement classe, Mister Bay.

Comme dans le deuxième épisode, le maillon faible des films de Michael Bay, c’est les humains. Ils sont improbables, ils cabotinent, ils sont incohérents. On pourrait penser qu’ils existent pour que le film respire entre les explosions, pour nous amener jusqu’au “Gonzo de métal” final mais même pas : sans déconner, c’est sans doute les scènes de comédies les plus anxiogènes que j’ai vue depuis… Transformers 2 et Rien à Déclarer de Dany Boon. Le plot conspirationniste n’a AUCUN sens, sinon à faire avancer jusqu’à l’implacable chaos métallique. Comme s’il fallait souffrir avant de passer à autre chose. On était déjà habitué à voir les parents du héros (ceux qui avait mangé de la drogue dans le deux, gag) jouer comme des dégénérés dans un jusqu’au-boutisme que ne renierait pas Franck Dubosc, mais voir John Malkovitch se fourvoyer là-dedans pendant 20 bonnes minutes, je t’assure, ça fait de la peine. Ça ne sert à rien d’avoir un acteur comme John Turturro pour faire le comic relief si tout le monde grimace. Alors que TF2 m’avait perdu quand on voyait deux chiens s’enfiler le temps d’un montage épileptique, gag, là, je crois que c’est quand le chinois de  Hangover baisse son pantalon dans les chiottes avec Sam et que le patron croit qu’ils baisent ensemble, gag homophobe. On en est là.

Alors du deux ou du trois, qui a fait pire ? En fait, en l’absence de Samy “Wherever he is” Nacery, les films de Transformers ont un peu pris la place des Taxi dans notre cœur, c’est à dire celle d’une série brainless définie par le slogan “plus c’est atroce, mieux c’est”. C’est là le point commun entre TF et Taxi : c’est le deuxième épisode le plus nul, sans doute. Parce que (j’ai du mal à croire ce que j’écris moi-même ici) Taxi 3 était déjà trop réfléchi, moins con et moins raciste que Taxi 2.

et il apparaît VRAIMENT dans TF3...

TF2 m’avait choqué à l’époque pour son Optimus qui fait des choix moraux étranges en abattant un Decepticon “de sang froid”. Là, Optimus aggrave son cas : il abat toujours froidement, à plusieurs reprises. Mais surtout, il choisit délibérément d’abandonner Chicago, une grande ville, plutôt que de la défendre. Certain y verront une métaphore de l’occupation de l’Afghanistan, car comme le dit Optimus, “comme ça les humains vont se rendre compte à quel point on est indispensable”. This.is.sick. On est loin de l’Optimus juste et noble de la série, mélange robotique de Lincoln, du roi Salomon et de Lionel Jospin. En plus de faire des erreurs, l’Optimus des films est un robot douchebag, foncièrement de droite, comme tout le film d’ailleurs, jusque dans les caméos républicains signé Fox News. Avec tout ce premier degré, je ne peux pas croire que Bay est aussi ironique que Emmerich.

Le pire, c’est que tel un job fictif d’un élu de la république, Optimus Prime, même équipé de sa remorque (enfin!) ne sert pas à grand chose : il se prend des câbles d’un immeuble en travaux et reste coincé pendant presque toute la bataille du film comme un papillon pris dans un filet. De droite et inutile.

A un moment, on entend les quelques notes du générique original, balancé par une photocopieuse.  C’est peut-être le seul moment un peu intègre de Dark of the Moon . En nous imposant sa trinité réac-robotique, Michael Bay pourra difficilement faire pire. Alors la blonde ou la brune ? Finalement on s’en tape car Transformers, c’est Taxi mais avec des robots.