Ce qui valait la peine
Pas très productif en ce moment, pas vrai ? Comme d’habitude, tout est pensé à l’avance, projeté, tapé… Mais quelque chose ne va plus.
Plus que l’absence de mise à jour et de nouveaux articles, les lecteurs les plus fidèles ont peut-être remarqué une pessimiste et triste pente qu’a pris mon travail le plus récent ici ou là.
Alors d’abord un mot d’excuse. Ma méthode habituelle, c’est d’esquiver au maximum le “je”, et de plutôt utiliser l’expérience personnelle dans mes articles, quand le besoin s’en fait sentir. Parce que je ne suis pas persuadé que parler frontalement de soi-même améliore le résultat plus qu’il ne soulage. Mais là, je vais déroger à la règle, pas de circonvolution pour diluer, voilà la vérité, prise au fond du puits.
Je ne crois pas non plus aux “show must go on“. Continuer comme si de rien n’était, c’est un peu comme me mentir, un peu comme serrer la pogne d’un mec que tu méprises. Une raison parait-il suffisante pour ne pas rentrer en politique.
Mais là, je n’arrive plus à grand chose. Même mes habitudes ne me guident plus.
Perdre ma mère.
Perdre ma mère est la chose la plus douloureuse. Et rien, rien ne semble atténuer ma peine.
On a parfois du mal à pointer le moment le plus douloureux de sa vie. Je crois que j’y suis, là, très précisément. Et rien ne semble atténuer cette peine, si ce n’est les regrets. Quasi aucun. C’est sans doute ce qui arrive quand on accompagne quelqu’un dans la lente voie de la maladie. Quand la mort arrive à portée, on finit par se dire les choses que les vivants ne se disent plus.
Pourtant de vie, elle n’en a pas manqué, jusqu’au dernier souffle. Elle riait en roulant les “r” comme tous les gens qui sont nés et ont vécu dans le bloc soviétique. Je l’entends, elle rit encore dans ma tête. Sa vaillance a surpris tout le monde, moi le premier. La fragilité de tout ce que l’on aime.
Je tiens à remercier tout ceux qui m’ont témoigné, de quelque manière que ce soit, un message d’amitié. Si j’écris cela, aujourd’hui, aussi frontalement, c’est aussi pour essayer de retrouver le courage de… De travailler, sans rien oublier. Au fond, j’aimerais bien arriver à cette plénitude dont m’ont parlé ceux qui sont déjà passés par là. De croire que tout l’or de ces vies finisse par survivre en nous. Je n’y suis pas encore.
Après tout, il n’y a plus vraiment de choix. Espérer la retrouver un jour, pour s’abandonner dans cette conscience, ce quelque part où s’arrête la souffrance.
Ou bien, moins heureux, forcément plus sombre, entamer un deuxième chapitre de vie.
Le voyage valait bien la peine d’être fait une fois.
Print article | This entry was posted by Kamui on 29/05/2012 at 02:20, and is filed under Industry. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can leave a response or trackback from your own site. |
about 11 years ago
Je suis ton blog depuis un certains temps et je l’apprecie beacoup. Comme le temoigne ce post, tu vis une période très difficile et je tiens à te souhaiter bon courage pour la suite.
about 11 years ago
N’ intellectualise pas trop cette souffrance que tu ressent, laisse la se dissiper d’elle même, fait place aux plus beaux souvenirs et à cette fierté que tu laisse si souvent transparaître lorsque tu parle de tes parents et le plus important continue…continue de faire ce que tu as toujours fait du mieux que tu le peux, c’est tout.
about 11 years ago
On en avait parlé, tu sais ce que j’en pense.
Courage.
Et encore courage.
about 11 years ago
Que dire.. Tu es mon reviewer de parodies pornos préféré… Celui dont les critiques films font POW… Celui qui frôle ma vie à la périphérie par son verbe et dont j’aimerais faire autant pour que ça passe mieux, même si tu es là où les mots n’ont pas d’emprise. Best of luck…
about 11 years ago
Courage vieux!
Et j’espère bientôt te relire sur ton blog!
about 11 years ago
On ne se connait (vaguement) que par forum interposé mais je tenais à t’encourager dans cette épreuve.
about 11 years ago
Pas mieux. Des bisous. Plein.
about 11 years ago
Je n’ai jamais posté sur ton blog, mais j’ai envie d’ajouter ma gravier à l’édifice de commentaire.
En arrivant sur tes pages ça me fait toujours plaisir de retrouver cet humour puissant finement rédigé. Mais arrivé ici … Ce texte me touche dans le sens où mon père se fait vieux, enfin bref sur le fait que cette situation arrivera à beaucoup d’entre nous.
J’ai pas hâte
Et pour la suite, franchement courage bro (y)
about 11 years ago
Salut Daniel,
Je comprends la démarche, mais comme le conseille POEI POEI X HICHAMAN, vaut mieux ne pas trop analyser la souffrance, d’expérience je dirai que c’est un bien mauvais piège. Mais oui, il faut du temps pour surmonter cette douloureuse épreuve.
J’espère pouvoir continuer à lire le testeur JV au phrasé le plus stylé du milieu.
Gros Genkidama en provenance de mes terres nordiques. Prends soin de toi !
about 11 years ago
C’est vraiment rare que je laisse des commentaires (même si je suis ton blog depuis pas mal de temps, et tes articles sur c+, et tes tweets ) mais bon, j’étais en train de voir ta video test sur GB (gravity rush) et du coup je me suis dit d’aller jeter un coup d’oeil ici, bref, je tombe sur ton billet…désolé pour cette intro, enfin, juste pour te dire que je te souhaite plein de courage dans cette période de ta vie.
Gambatte ne
about 11 years ago
J’ai pensé à toi aujourd’hui et je suis allée sur ton blog, que je suis de loin en loin, et j’y apprends la perte douloureuse de ta maman. Je pense à toi.