Kamui
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Robert Mallet-Stevens
May 23rd
Il est des expos qu’on choisit exprès pour éviter des statues cubistes qui feraient peur à un bébé. Robert Mallet-Stevens est de celles-ci. L’expo canonique du moment lui est consacré à Pompidou et il serait sacrement dommage de la louper, d’autant qu’elle est, contrairement aux habitudes, pas gigantesque. On plonge dans l’archi post WWI. A priori, je ne suis pas 100% acquis d’avance. On va dire qu’avec l’arrivée des nouveaux matériaux comme le béton, l’archi des années 30 entre dans une espèce de classicisme moderne (oui, j’ai une passion pour l’archi parisienne, et plus particulièrement les façades. Un jour je parlerais de différents bouquins là-dessus). R M S lui est dans une espèce de cubisme fonctionnel, doublé d’un goût certain pour l’art moderne. Enfin, je n’en sais rien mais ça se devine. Faut l’avoir l’idée, de fabriquer en 1930 des arbres en béton^^ Enfin si vous voulez voir une expo consacrée à l’archi, avec quelques designs de mobilier, foncez. Ce type était clairement une classe au dessus de pas mal de ses contemporains français.
le site: http://www.cnac-gp.fr/
Star Wars Episode III
May 22nd
Passons sur l’histoire que tout le monde connaît et allons directement dans le vif du sujet. Marié en secret à la petite nana de Leon, Anakin va basculer du côté obscur. Et c’est encore une fois la faute indirecte de la femme si tout part en vrille. Attention, personnages subtils: Anakin fait un cauchemar où il voit sa gonzesse mourir en donnant naissance à leur(s) enfant(s). Il va voir le sénateur Palpatine, en fait le grand méchant de la galaxie mais ça, personne ne le sait, qui lui dit que “p’tet bien que le côté obscur on peut redonner vie à des gens morts”. Un combat et 2 minutes plus tard, il est à genoux devant son nouveau maître. Transition subtile. Avant cela notons une séquence d’ouverture assez géniale, avec des droides redevenus hilarants. C’est sans doute le point fort du film. Les combats aux sabres, loin des duels épurés des épisodes d’il y’a 20 ans, sont enrichis en images de synthèses. Alors entre Ian McDiarmid (61 ans), Christopher Lee (83 ans) et Yoda (qui n’existe pas), le résultat est déséquilibré, très jeu vidéo, assez brouillon. Palpatine d’ailleurs joue d’ailleurs en utilisant tout son savoir acquis dans la Christian Clavier Actors’ studio, surjouant, grimaçant: il est en roue libre. Les autres s’en sortent nettement mieux (le sobre Hayden et Ewan).
Mais au fond, “pourquoi filmer ça?”. Quelqu’un qui découvre les Star Wars aujourd’hui dans le nouvel ordre aura-t-il des frissons à l’arrivée imposante de Darth Vador dans épisode IV ? Aura-t-on plaisir à découvrir la Force comme le fait Luke avec l’enseignement d’Obiwan (“la Force est dans toute chose de l’univers”) alors que maintenant on sait que c’est une connerie dans le sang, comme des globules blancs ? Et le noble Obiwan ment de fait à Luke ? De plus, tout le propos des nouveaux films n’est plus l’héroïsme, mais le repentir d’Anakin. Ok, il bascule gentil à la fin, mais le simple fait d’émettre l’hypothèse de repentance sur un mec qui est sans doute à l’origine de milliards de morts dans la galaxie est assez gerbante. En dire trop gâche clairement les effets des films passés. Le Retour du Jedi faisait déjà l’erreur de montrer la gueule de Darth Vador (autrefois indubitablement un des meilleurs bad guys de l’histoire du cinéma), là on a eu droit à son enfance, sa puberté, la totale. Alors le fan vous cherchera les petits détails qui ne collent pas, les trucs qui se contredisent, les differents patchs scénaristiques rajoutés par Lucas, mais franchement en dehors Star Wars et Empire Strike Back, ce n’était pas la peine d’aller vraiment plus loin. Enfin maintenant c’est fini. Circulez, y’a plus rien à voir.
Lemming
May 21st
Après un intéressant Harry, un ami qui vous veut du bien, Dominik Moll revient avec le même genre de thriller psychologique lent, en y ajoutant une touche de fantastique. On commence à comprendre ses fixettes (l’hélico-web cam, réminiscence des délires de singes volants dans Harry, les musiques etc). Ici l’histoire repose sur la théorie du grain de sable (un lemming coincé dans un tuyau) qui vient déglinguer la vie d’un couple modèle. C’est assez chiadé visuellement mais c’est surtout le côté sonore qui est vraiment traité avec une grande classe. Le problème tient dans son côté “fantastique”, absolument pas crédible et c’est vraiment dommage. Les effets en images de synthèse sont aussi risibles qu’inutile. Et alors la fin racontée en voix off, c’est assez hallucinant, on dirait que ça a été bricolé au dernier moment. Dommage donc, mais bon, parait-il que l’étape du deuxième film c’est dur dur.
Kingdom of Heaven
May 17th
Ridley Scott revient à son style majeur depuis Gladiator, la grosse machinerie façon grosses trompettes derrière. Kingdom of Heaven nous téleporte à Jérusalem, à l’époque des croisades, à un moment assez peace & love. D’ailleurs, tous les personnages sont gentils. Les seuls méchants (qui provoquent une guerre, niark niark qu’ils sont méchants) sont caricaturaux au possible. Sinon, tout est là. Il faut du vieux charismatique. Toujours. Il faut une fille européenne, on l’a aussi (l’absolument sublime Eva Green).Et chose bizarre, ce seront des “gentils” qui finiront par se taper sur la gueule. La chose qui manque vraiment, c’est un méchant crédible. Et comme d’habitude, l’unité linguistique (Troy déjà, tout le monde en anglais…) est horripilante. Même les arabes parlent entre eux en anglais. Il manque sans doute l’aspect épique de Gladiator, à coup de super monologues de Russel Crowe. C’est quand même un bon film de chevaliers quand même, où l’on ne sent pas trop le photoshop lors des scènes de batailles (ce genre de détail me fait carrément sortir de ces genres de films). Le montage est toujours un peu hasardeux, toujours à la Gladiator, mais a le bon goût d’expédier l’amourette à une vitesse hallucinante. Et en même temps, malgré tous ces petits défauts, Ridley Scott sait insuffler de l’intelligence et de l’efficacité dans ses plans. Il a une espèce de bon goût évident, des tentatives d’élévation de débats. Faire co-produire un tel film par Fox, avec tout le côté subversif sous-jacent, c’est gonflé. Du cinoche pas parfait mais quand même assez haut de gamme.
Avant qu’il ne soit trop tard
May 15th
Prenez des amis, avec un background lourd. Pensez à tout. Il faut un homo, une fille dévergondée façon croqueuse d’hommes, une fille trentenaire pas très fut fut (on appelle ça un repère identifiable pour les jeunes filles, comme Ally Mc Beal ou encore Bridget Jones). Ajoutez un noir. Faites les parler ensemble dans un huit clos. Surtout ne pas oublier de placer quelques d’anecdotes un peu crues (mais rien à l’écran, exemple: témoignage sur l’homosexualité, fellation). Vous faites jouer le tout par des acteurs qu’on a déjà vu quelque part (Emilie Dequenne, jolie, déjà vue dans le pacte des loups; Frédéric Diefenthal, le flic gaffeur de Taxi, Edouard Montoute, un des flics non drôle de Taxi -encore!-, mais pas mal ici). Bah voilà, c’était à peu près tout.
Ca se termine avec une happy end qui pique les yeux. Des fois, on croit à une erreur.
Com-Robot