On pensait avoir tout vu en comédie foireuse en 2006. L’année des Bronzés 3, la Doublure, Fauteuil d’orchestre, souvenez vous… Il fallait que Hors de Prix cloue le cercueil. Petite précision : Le fan d’Audrey Tatou sera ravi. Enfin femme, elle change au moins 15 fois de robes, toutes les plus aguicheuses et somptueuses les unes comme les autres. A ce niveau-là, c’est « In The Mood For Love in Nice », on fabrique un objet à fantasmes que les amateurs pourront se mater en DVD et se faire des captures pour fonds d’écran. Passons au reste : le film.

Gad Elmaleh, après avoir joué le voiturier simplet et stupide dans un grand restaurant (La Doublure), revient en force dans un rôle de… euu barman simplet et stupide dans un hôtel de luxe. Le rôle ne change pas d’un pouce, son travail visiblement avilit son cerveau. Il fait la rencontre de Tautou, allumeuse poule de luxe qui se tape des vieux pour profiter de leurs largesses (tout est dans la suggestion, hein). Ils s’envoient en l’air, puis se revoient un an plus tard. Cette fois, il est prêt à tout plaquer pour elle et, nigaud comme il est, ne voit pas que la fille n’en a que pour l’oseille. Lui n’a rien, donc pouf, l’éconduit. On rejoint là le message de la Doublure : le ressort comique tient au fait que la femme, dans son pack d’origine, est vénale, attiré uniquement par le bling bling. C’est ça, le modèle standard de la comédie française. Bien entendu, la morale est sauve : lui va devenir gigolo. Ca devient la compétition à la putasserie, lequel arrivera avec le truc le plus cher. Mais évidemment, l’homme a plus de principe, se rendant compte quasiment aussitôt de la tartufferie de la situation, contrairement à la femme qui a besoin d’un gentil Gad Elmaleh pour se rendre compte que l’amûr, c’est plus fort que tout. Une vanne : à un moment, Gad, néo-gigolo, est assis comme client au restaurant. Un gars de la table voisine claque des doigts. « Garçon ! ». Gad se lève aussitôt, comme un chien bien élevé, machinalement. Voyez-vous, il est si bête, il ne fait pas la différence entre le travail et le reste de la vie. Il est conditionné. On riait dans la salle. Et bah désolé, mais no way. Hors de prix glace le sang.