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Pires films 2010
Dec 17th
Normalement, ce genre d’articles est gardé pour la toute fin de l’année, histoire de ne pas oublier la moindre croute cinématographique. Mais il m’est impossible d’imaginer un autre contact avec des étrons pires que ceux qui sont namedroppés et spoilés ici. (note: il m’en reste quelques uns, que je me garde pour un soir de fin d’année alcoolisé). En tout cas, now, aujourd’hui, aucune pitié. Let’s begin.
Ah, bon sang. Sex & The City 2. L’évocation de ce nom est un signal fort à la merde cinématographique. J’avais écrit un article bien vénère sur la première daube.. Qui, d’après mes souvenirs, autant le film était immonde et abject, mais autant je reconnais quelques idées nouvelles et même pertinentes dans la première saison de la série qui finira par tourner aussi vite que le lait en dehors du frigo. C’est comme Prison Break, passé l’évasion, bah ta série elle sert plus à rien.
Nos célibatantes (terme de merde unleashed), elles ont basculé en mode Marie Claire. Et pour te donner une idée de ce que ça veut dire, voici, en vrac, les accroches de couv’ des derniers numéros qui me sont passés sous la main entre deux numéros de Batman : “Savoir recevoir, des compliments, des invités, des cadeaux… et y prendre du plaisir. Devenez Super Chef. Je travaille à 700 km de mes enfants. D’où vient la fatigue et comment la soigner. Demi Moore: “La sérénité est le privilège de l’âge.” Mode, beauté, déco, quoi (s’) offrir de 4 à 60 €. Pas envie ce soir… vous lui dites ? On ne naît pas chef, on le devient, des femmes de pouvoirs témoignent. Amoureuse d’un homme marié, le bonheur à mi-temps. Cheveux, corps, teint au top, tout un hiver pour S’OCCUPER DE SOI.
Je suis presque déçu de n’avoir pas trouvé le classique des classique “mes enfants ne s’entendent pas avec les tiens” ce qui décrit exactement le cœur de cible de Marie Claire. Mais en gros, tu vois, les nanas de Sex & the City étaient déjà devenues reloues et dans le 2, je n’arrive toujours pas à croire ce que je vais écrire… dans le 2, c’est PIRE.
Écrire une série avec quatre personnages différents permet d’imaginer 4 histoires, 4 angles intéressants. Ou des mélanges. Le staff de Sex City 2 a choisi de rien écrire du tout et de laisser la narration se faire en roue libre. Et, mon dieu, c’était vraiment pas le choix à faire avec nos bécassines. De toute manière, S&C2, c’est comme les Chevaliers du Zodiaque, il n’y a que l’héroïne / Pégase qui compte vraiment, les autres, c’est des faire-valoirs. D’ailleurs, je te spoile, ils ne leur arrivent rien à la fin, pas plus qu’au début. La rouquine décide que son boulot, c’est des connards et se casse fonder son cabinet d’avocats écolo ou quelque chose du même accabit cheezy. La brune suspecte son mari de se taper la fille au pair car hé C’EST À ÇA QUE SERT UNE FILLE AU PAIR, à se faire sauter par papa. Mais ouf, même pas, la meuf est lesbienne. Quand à la Blonde, elle reste le quota libertaire puisqu’elle se tape encore un mec à la fin. L’air de dire “hé les fans, regardez, elles ne sont pas complètement nazes les filles, la blonde aime toujours baiser”. Et tout ça, sans déconner, est balancé en 5 mn chrono. Car le gros bifsteak arrive.
Le scénario : elles se voient offrir un voyage à Abu Dhabi (qui en fait se trouve au Maroc pour des besoins de production mais chut, on fait tout comme). Et… c’est à peu près tout. Vraiment. Sans déconner. Comme si une équipe de scénaristes s’étaient réunis et qu’ils avaient gardé le premier jet au bout de 10 minutes de réunion. Le voyage : moment conseillé pour dormir, car il ne se passe RIEN. Mais tu risques de manquer le meilleur moment wtf quand, poursuivies par les extrémistes, elles se réfugient chez des résistantes locales qui se montrent leur Louis Vuitton (pouah) qu’elles cachent sous leur burka. La résistance, c’est du Vuitton. Quel paradoxe quand on sait que Vuitton fut un collaborateur honteux durant la guerre. Autant de marques-dropping est à gerber. Et puis, intrigue, Carrie Bradshaw/Seiyar l’héroïne revoit son ex, petit bisou, crise d’angoisse sur le couple et pouf, c’est réglé en musique sur voix off vite fait. Même Grey’s Anatomy n’ose pas ranger ses bouts de scénario aussi rapidement sous la moquette.
Allez je vous le dis : ça se termine bien. Nul du début à la fin.
Enter the void n’est malheureusement pas un film qui sert à grand chose. Mais il a un gros point commun avec Lost in Translation : il se passe au Japon alors qu’en fait, il pourrait se passer n’importe où ailleurs. Mais Lost a un sujet assez clair : « le difficile passage dans la vie adulte d’une adolescente ». Le même que tout ses autres films d’ailleurs, à la Coppola Girl. Mais Enter the Void, y’a pas la queue d’une idée. 1mn de concept étalé en deux heures qui montrent irrémédiablement leur limite. Un show en mode FPS ultra narcissique, avec mains du héros et clignements d’œil pour faire plus vrai à défaut d’avoir des acteurs super impliqués. 2h de souffrance, une véritable agonie cérébrale quand Gaspard Noé (fallait que je le cite quand même) balance la rotative lourde, avec les screen-savers assommant qui font passer ceux de Blueberry (remember) pour du Ozu. Si tu veux voir du cinéma de petite canaille, choppe-toi Enter The Void en blu-ray, label coup de poing décerné par une ribambelle de chroniqueurs TV, le cosmo-nanar que les 2.0. méritent.
Après le malentendu “ne le dis à personne”, Canet revient avec son film “le plus sincère”. Faut le voir sur la couverture de Première en train de chialer (littéralement !) que c’est son plus beau film, 100% de la sincérité comme Alliance Ethnik.
Mais trêve de plaisanterie, l’heure est grave, Jean Dujardin vient de se faire défoncer en scooter par une voiture. Pour fêter ça, ses super potes (tout le monde est forcement un peu super dans les Petits Mouchoirs), décident de partir en vacances sans lui. Le Jean, on ne comprendra donc pas qu’il est super, vu qu’on ne l’évoquera quasi plus durant 2h30. Sauf une minute pour dire qu’il va mieux. Puis pour voir son cercueil à la fin. Donc au final, on ne saura jamais ce qu’il avait de si génial, le gus. Par contre, ses potes, on a bien le temps de les voir, dans tout ce qu’il y a de plus caricatural, à l’acting en mode kilotonnes + alpha. C’est à se demander qui est le moins clownesque… Ce ne sera pas Magimel et sa calamiteuse scène de coming out et son déjà mythique “tu vois mon garçon, pédé c’est une insulte. C’est juste un homme qui aime un autre homme, mais c’est pas grave car il y a de l’amour quand même », une tirade automatique peut-être censée désamorcer l’homophobie globale du film. Les femmes n’auront pas cette chance.
Attendez, je ressors mon logo grigri:
Le moins ridicule du lot, ce n’est pas François Cluzet, les yeux gorgés de sang quand il part chasser le furet avec une hache. Hé, c’est qu’il joue avec subtilité le mec surexcité, t’as vu. Ce n’est pas non plus, au nom du ciel, Gilles Lellouche qui arrive à surjouer un mec qui n’apparait pas à l’écran, une performance pas même atteinte par le master du genre, Tom Allmighty Cruise. Alors qui ? Hé non, même pas Marion Cotillard, fraichement médiatisée pour Inception et dont on ne doute plus de la capacité à jouer les hystéros depuis la môme Piaf. Réussite totale encore si l’on espérait voir la prestation d’une queutarde surjouée qui fait la vaisselle compulsivement de peur de s’engager avec « un mec idéal » (on le reconnait facilement, il est indiqué par des néons lumineux : il est boténébreux, il aime les enfants, la bande des petits mouchoirs l’adore car il chante trop bien des chansons passablement nulles et il veut s’engager mais a quand même peur de souffrir par amour). Les amateurs d’écritures cinématographiques subtiles vont se régaler. Mais alors qui est le vainqueur de cette compet de nullité? Le gros paysan amené dans l’histoire pour rappeller à ces couillons de Parigots les Vraies Valeurs du Terroir dans un final absurde où tout le monde s’étreint comme pour nier 2h30 de film, si seulement… Non le vainqueur, c’est Laurent « mais il jouait dans Classe Mannequin, lui » Lafitte, dont le jeu halluciné, entre Emmanuel Mouret et du neuneu époque Premiers Baisers. Ce mec est un génie car il donne l’impression d’avoir encore l’essentiel d’une pièce de théâtre de boulevard dans les tripes à la moindre de ses répliques lunaires. Un vrai happening, le film dans le film à la hauteur de la pertf’ Lynchéènne de Dubosc dans Disco.
Seul point positif, ça ne chialait pas vraiment dans ma salle malgré tout le mal que s’est donné Canet. Vivement un director’s cut de 4h en 3D pour être au plus fort de l’émotion.
Mais ce n’est pas mon pire film 2010. Le winner toute catégorie, c’est l’amour c’est mieux à deux. Un titre hommage à Max Pécas qui ne laisse pas présager réalisé par un mec lambda et Farrugiat qui s’est rajouté au générique, histoire de faire un maximum de promo, forcément dans le sens du poil. Une précision avant de se lancer : je suis sorti de la salle devant toute cette intensité étronique, pour finalement terminer la torture dans l’avion. Et en deux fois car endormi la première fois. Sacrifice Robotics.
Clovis Cornillac donne toute la portée de son talent dès sa première réplique. Annonçant une bonne nouvelle, son ami incarné par Manu Payet (ni bon ni à refaire) lui répond Mazel Tov. Ce à quoi Clovis répond avec une tête d’ahuri qui mériterait un gif animé « mais pourquoi tu me dis Mazel Tov, je ne suis pas juif ». Deux qualités, d’un coup, dans la gueule. L’écriture nulle “mais qui essaye de faire dans l’air du temps” (et personnellement je me serais bien contenté du « simplement nul ». Et puis l’acting de Clovis qui va chercher au bout de lui-même les ressources pour avoir l’air le plus ahuri possible. Je vais te confesser un truc mais tu gardes pour toi : avant j’avais comme une tendresse pour ce mec. Il jouait le paysan bourru dans les films de Bourdieu fils (label direct to Arte). Et puis il a fait une kadmérization de son esprit. Il a dit oui à tout. Oké, il joue mieux Christian Clavier que Christian Clavier ne joue Astérix, mais c’est pas une raison. Là, avec un tel niveau, il était en droit de réclamer un rôle dans les petits mouchoirs.
Clovis est seul dans la vie mais lui ne rêve que d’une rencontre AU.HA.SARD. Pas de Meetic pour lui, oké, mais pas non plus de rencontre arrangée. Genre « hé, j’te présente une bonne copine », pour lui, c’est le premier pas vers une relation flouée. Son référent castrateur freudien, pour parler vrai, c’est ses grands-parents (dont il apprendra à la fin que papy il ne sautait pas que mamie, du coup, son idéal débile appliqué à longueur de film volera en éclat). Son pote, le fameux Payet va lui arranger « un coup » avec la présentatrice de «à la recherche de la nouvelle star », qui joue euuu… comment dire… Au moins elle ne demande pas de voter 1 en envoyant des Textos. Mais pour Clovis, c’est le coup de foudre « ouuuuah qu’elle est belle », lancé le regard vitreux. Malheureusement vers la moitié du film (la première fois que j’ai décroché, en salle), il la rejette en apprenant que leur rencontre était arrangée. Au cours de ce long vol, j’ai pu découvrir que l’autre moitié à encore moins de sens.
Farrugia était en première ligne à vociférer en faveur de la loi Hadopi, d’affirmer que c’était la fin de la culture si on ne mettait pas en place une loi pour foutre des taloches à tous les pirates. Hep, Dominique. Ton film est si pourri qu’il ferait fondre le disque qui le téléchargerait. L’amour c’est mieux à deux est officiellement la pire séance de torture de 2010. Une fraude à l’intelligence.
Hors de prix
Dec 19th
On pensait avoir tout vu en comédie foireuse en 2006. L’année des Bronzés 3, la Doublure, Fauteuil d’orchestre, souvenez vous… Il fallait que Hors de Prix cloue le cercueil. Petite précision : Le fan d’Audrey Tatou sera ravi. Enfin femme, elle change au moins 15 fois de robes, toutes les plus aguicheuses et somptueuses les unes comme les autres. A ce niveau-là, c’est « In The Mood For Love in Nice », on fabrique un objet à fantasmes que les amateurs pourront se mater en DVD et se faire des captures pour fonds d’écran. Passons au reste : le film.
Gad Elmaleh, après avoir joué le voiturier simplet et stupide dans un grand restaurant (La Doublure), revient en force dans un rôle de… euu barman simplet et stupide dans un hôtel de luxe. Le rôle ne change pas d’un pouce, son travail visiblement avilit son cerveau. Il fait la rencontre de Tautou, allumeuse poule de luxe qui se tape des vieux pour profiter de leurs largesses (tout est dans la suggestion, hein). Ils s’envoient en l’air, puis se revoient un an plus tard. Cette fois, il est prêt à tout plaquer pour elle et, nigaud comme il est, ne voit pas que la fille n’en a que pour l’oseille. Lui n’a rien, donc pouf, l’éconduit. On rejoint là le message de la Doublure : le ressort comique tient au fait que la femme, dans son pack d’origine, est vénale, attiré uniquement par le bling bling. C’est ça, le modèle standard de la comédie française. Bien entendu, la morale est sauve : lui va devenir gigolo. Ca devient la compétition à la putasserie, lequel arrivera avec le truc le plus cher. Mais évidemment, l’homme a plus de principe, se rendant compte quasiment aussitôt de la tartufferie de la situation, contrairement à la femme qui a besoin d’un gentil Gad Elmaleh pour se rendre compte que l’amûr, c’est plus fort que tout. Une vanne : à un moment, Gad, néo-gigolo, est assis comme client au restaurant. Un gars de la table voisine claque des doigts. « Garçon ! ». Gad se lève aussitôt, comme un chien bien élevé, machinalement. Voyez-vous, il est si bête, il ne fait pas la différence entre le travail et le reste de la vie. Il est conditionné. On riait dans la salle. Et bah désolé, mais no way. Hors de prix glace le sang.
Babel
Dec 10th
Inárritu avait déjà fait fort avec l’horripilant 21 grams, sirupeux mélo uniquement basé sur la forme « je me prends pour un artiste et je bricole le film dans le désordre ». Chaque scène était un appel à une attaque lacrymale. Si ce n’était pas l’accident mortel, c’était la belle blonde qui se drogue et ainsi de suite jusqu’à ce que l’histoire se dégoupille d’elle même, le scénario se siphonnant dans la cuvette.
Babel, c’est le concept vu et revu du battement d’ailes d’un papillion. Tout commence par 2 mômes au Maroc qui tirent sur un bus avec un fusil, arme que leur père a acheté à un autre mec qui s’est lié d’amitié avec un japonais lors d’un safari, ce même japonais ayant une fille sourde et muette (ce qui n’a absolument aucun rapport mais on pourra insérer ainsi des plans clichés « lost in translation »). Leur bavure a fait une victime. La femme d’un couple, parti loin pour oublier la mort de leur troisième enfant (attention les violons), agonise loin de tout hôpital (forcement, au Maroc, y’a pas d’hôpitaux) pendant que ses jeunes enfants franchissent la frontière mexicaine accompagnés par leur baby-sitter qui désire se rendre au mariage de son fils. Que de destins qui se croisent, et tant de raison de se dire « ah la vie, c’est vraiment trop béta quand ça se goupille ainsi ». Ce ramassis de mélo simplistes au possible est d’autant plus risible que sa cohérence même est mise à mal par tout un tas de détail interne : miracle balistique de début qui ferait passer toute la filmo de John Woo pour du documentaire sur les armes à feux, détail à l’avenant, liens qui unissent les personnages absolument minuscules, improbables et poussifs. C’est simple, après ce long exercice de style, on se rend compte qu’il n’y a RIEN durant ces 2h15. Du vide soi-disant auteuriste. Ah et toute l’ironie de la vie cruelle quand les pièces du puzzle se réassemblent. Dans un Lelouch, Bernard Tapie n’avait plus que quelques jours à vivre, et puis miracle, son cancer est guéri. Wow, trop jouasse ! Juste après, il monte dans son hélico, qui s’écrase tout de suite après. Babel, c’est pareil mais en international. Trop con.
Toute la beauté du monde
Aug 29th
Une critique inédite qui remonte au début de l’année, sans doute parce que le film ne m’a rien inspiré de visuel. Oui hein. C’est assez frustrant d’ailleurs de sortir de 2h de toile et de n’avoir aucune proposition visuelle, pas le bout d’une extrémité d’une idée. Enfin voilà:
L’équation “aimé le premier film mais être déçu par le deuxième du même réalisateur” se vérifie ici, mais à quel prix. Le pacte du coeur des loups des hommes, c’était bien, un vrai film sentimental pour mecs, trivial et gentil. Mais là, olalalala la chute. Un célibataire endurci tombe amoureux d’une jeune veuve et lui arrange un voyage à Bali. Simple. Règle de base d’une amourette réussie: éviter Dunkerque parce qu’il pourrait pleuvoir et la transporter dans un endroit féerique, totalement coupée de toute réalité sociale et d’éventuels tsunamis tragiques. Après 10 mn, le film va tomber dans la routine suivante: larmes, décors de carte postale de Bali, balade en scooters avec musique à fond dans les ipod, larmes, re-Bali etc. Comme ça pendant tout le film. Les dialogues, particulièrement risibles, n’aident pas à donner une once de crédibilité (toutes les phrases clichés des plans dragues foireux y sont ! Notez les pour faire rire vos copains). Plus faux, tu meurs. La direction d’acteur est simple: “bon toi, tu pleures et tu regardes le vide, lui te regarde avec un air vaporeux. Toi, Daroussin… tu fais rien, profite de tes vacances, mec!”. Quand à Bali, oui effectivement c’est bien joli, mais il ne suffit pas de filmer de belles images de vacances pour bricoler de l’émotion qui finira par sonner très fausse en fin de compte. Le coup de grâce: le happy-end dégoulinant. La beauté du monde n’est certainement pas dans ce film souvent affligeant. Et si vous voulez vraiment de l’exotique, rabattez-vous plutôt sur Lilo & Stich.
zéro dessin, du coup, hop, un feu rouge londonien
Changement d’adresse
Jul 15th
Sans image.
En général, quand la critique vous vend « un univers » en parlant d’un réalisateur, c’est une manière détournée pour dire que ça ne plaira pas à tout le monde. Un « univers » en comédie, c’est segmentant. Il y’a les 8-14 ans de Scary Movie, plus cinéphile pour OSS, l’humour démago de Camping, nos Jours Heureux fédérateurs, Les Bronzés pour les trentenaires nostalgiques, l’humour judéo-new yorkais intello de Woody Allen etc etc… Il faut bien mettre ses marques pour ne pas se marcher sur les pompes. Avec « Changement d’adresse », j’ai découvert « l’Univers » d’Emmanuel Mouret, ultra soutenu par une critique ultra dithyrambique qui le qualifiait au minimum de truculent et de fin. Et en général pour bien appuyer, le réalisateur sort dans les interviews des noms d’auteurs. Allen. Rohmer etc etc. La dernière fois que je suis sorti horrifié d’un film à qui on a fait autant de lèche devait être Rois et Reine (dont l’acteur fut césarisé par la suite). Mais là, c’est la claque. Une espèce de marivaudage mou, un peu comme si on avait donné un caméscope au premier de la classe de votre lycée, celui avec la raie au milieu et les pulls à carreaux. C’est bien simple, rien ne va. Aucun trait de caractère n’est crédible, on est dans le gaga heureux. Et au casting, la neo-stardom Frédérique Bel (la minute blonde), pas gâté car elle joue comme dans ces scénettes de 3 mn. Ariane Ascaride, jamais loin quand on parle « d’univers » à la noix joue un rôle là-dedans. Forcement. Et le meilleur, figurez vous, c’est Dany Brillant. Oui oui. Un prof de cor (l’instrument, attention gag à développer)s’éprend pour sa colloc qu’il a vu 3 mn, mais il pourrait tout aussi bien tomber amoureux d’un lampadaire. Il la drague de façon molle, soutenue par sa colloc neuneu (la blonde susmentionnée). Triangle amoureux tout ça. Si c’est pour donner une indication, il rentre dans mon trio de films révoltant que je n’ai pas pu finir, puisque sorti de la salle. HO RRI BEULEU.
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