Pensez-vous qu’un trio d’hommes lécheurs d’anus masculins qui se chantent l’hymne national américain dans le derrière soit subversif ? Ce sera non pour moi. Shortbus est un club fantasmé et idéalisé où se rencontrent hétéro, gay, travelo, et toutes catégories sexuelles du cosmos. « Fantasmé », le mot est important, car dans la réalité JAMAIS ça n’arrivera. Notre société (et in extenso celle de New York), sous ces apparats de multiculturalisme multicommunautaire, est très cloisonnée. Sans parler des sous-cloisonnements (connaissez-vous le racisme des gays bodybuildé envers les gays gros ?). Mais non, donc là, toutes les strates socio-sexuelles y sont représentées. Une hétéro, sexologue, de son état et n’ayant jamais atteint l’orgame, s’y rend. Tous sauf les gros, tiens. MMM un peu extrême non ? Pas grave, il n’y a pas de cohérence, Shortbus c’est le Disneyland de la pipe, le Parc Astérix de la partouze, la fête à neuneu de l’orgasme multiple. Elle y croise différents personnages, l’homo qui filme son mal de vivre, la petite touchante paumée qui fouette ses clients mais qui au fond ne rêve d’être qu’une femme au foyer UDF. A un moment, le scénario parachute un gay ahurissant, 70 ans et plus, et là on décroche un peu. Le united colors, ça va jusqu’à un certain point, mais là, c’est just too much. En sacrifiant ses portraits les plus intéressants au profit des profils gay ou de l’orgasmless lady, le film titube et chancelle, pour nous faire passer des ruines de Ground Zero à l’extrême opposé, c’est à dire une cosmo happy end dégoulinante où tout le monde a résolu ses problèmes. Shazam. La vie continue, the show must go on, dirait Simplet. Non non, parfois il faut aussi éteindre la lumière à temps.