Dans le milieu de la japanim’, quand on avoue ne jamais avoir vu de films de Satoshi Kon, on vous regarde avec des grands yeux, comme si vous étiez passé à côté de Kurosawa. C’est donc sous un regard neuf qu’apparaît ce spécialiste du grand barnum « everything was a lie » dans une sortie plutôt confidentielle. Ce qui frappe, en plus des musiques mystico accrocheuse, c’est la qualité du montage, une rythmique implacable à la limite du saoulant. Parfois gentiment malsain, les délires s’enchaînent pour former ensuite une espèce de morale un tantinet raëlienne dans laquelle les observateurs pourront voir pas mal de relectures. On nottera une utilisation habile de doubleurs chevronnés, utilisés en total décallage. Pour l’emballage, ça court à tout va, un peu partout, comme dans un Miyazaki de la grande époque. Paprika est donc un divertissement très honnête, juste un peu saoulant pour son côté farandole de cirque itinérant.

(2006)