Séquentialisme

Dans les dents !

On me demande parfois quel genre de manga j’aime. Facile :

Ceux où les ours se prennent des Shoryûken dans la gueule.

Dans les dents !

Quand on revient, on essaye de pas faire chier un chinois qui fait des coups de pied sautés.

Dans les dents ! Maxi Best of : Rising Stars

Rising Stars a quelques moments Airwolf, mais pas un seul Dans les dents. Donc on prend un gars digne de le faire. Go, Denis !

Automne 99, pas longtemps après la dernière éclipse du millénaire. Remember. En Décembre : naufrage de l’Erika. A la fin d’année, Eltsine allait démissionner pour laisser le pouvoir à son premier ministre, l’inconnu mais néanmoins sympathique Vladimir Poutine. Rosetta des Dardenne recevait la palme d’or tandis qu’American Beauty recevait l’oscar de tout. En été, George Lucas commençait une nouvelle trilogie Star Wars et un certain Matrix débarquait sur les écrans. Dans ce moment arrêté dans le temps sortait Rising Stars, une maxi mini-série de 24 numéros chez Image et Top Cow.

Après le crash de l’industrie, Top Cow, à la fois coupable, complice et bourreau, avait décidé d’y aller un peu moins fort sur les variant covers et de se concentrer sur le contenu, genre les pages de bédé entre les pubs. Et malgré tout le mal qu’ils ont fait aux comics, on peut au moins leur rendre ça : c’est eux qui sont allés chercher des stars de la télé et du cinéma pour écrire leurs comics. Ce sont eux qui ont ouvert la voie aux Kevin Smith, Joss Whedon, Allan Heinberg, Paul Dini, Daniel Knauf, Damon Lindelof et Jeph Loeb pour en citer quelques uns. Certains ont d’ailleurs fait montre d’un manque total de professionnalisme, en mettant en pause leurs comics des années durant, préférant continuer les projets TV qui, Hadopi ou pas, continuent de leur faire gagner des millions. Heureusement, ce n’est pas le cas de Straz, un mec dont l’intégrité (et le tempérament) sont assez reconnus, par ses lecteurs et par le milieu.

Straz, J. Michael Straczynski, a pondu le classique Babylon 5. S’il n’y avait que 2-3 séries de SF à garder, B5 en ferait parti. Beaucoup de choses à dire sur cette série, même si là, on va parler de Rising Stars, son autre série ambitieuse, imaginée comme une trilogie de films. On retrouve pas mal de tics d’écritures, de petites lubies et fixettes qu’on a déjà pu voir dans B5 ou dans ses précédents show.

Son style se sentait dans des productions plus méconnues, généralement basées sur des jouets, genre Jayce and the Wheeled Warriors, Spiral Zone, Captain Power and the soldiers of the future. Tu penses que c’est tout naze ? Grossière erreur. On y retrouve généralement des personnages acculés par le mal, dans un monde oppressant, très loin de ce qui était admis dans les « Saturday show » lambda. Ouais, le créneau des gosses, dont le cahier des charges correspondrait plus à nos dimanche matin « Jour du Seigneur. Jayce luttait avec un mince espoir contre une tyrannie intergalactique végétale (déjà contre la taxe carbone), Spiral Zone voyait une section d’élite lutter quasi désespérément contre une Terre dominée par un virus qui réduisait l’humanité en esclavage (fanfact : bien avant 24 et son David Palmer, c’était le premier show US à montrer un président américain noir. Et couillu).

Captain Power (son vrai premier « pet Project », il ne faisait partie que du pool de writers avant celle-là) n’a jamais eu droit à une deuxième saison, la faute à un scénario trop dur pour les petits américains, avec une vie sexuelle implicite –ca s’embrasse-, un parallèle évident avec le régime nazi et surtout la mort d’un des personnages principaux, à l’époque aussi inimaginable que le PS privé de second tour. Et tout ça, le marketing, Familles d’Amérique, ils peuvent pas test. Pour toute ses raisons, Straz a un peu la réput de mieux écrire des univers bien à lui, de faire monter sa sauce et de tout dégoupiller tout seul plutôt que de s’affairer à faire ses propres histoires sur des personnages connus comme Spider-Man où, en général, il fait des trucs un peu naze et surtout pontifiant. Back to Rising Stars.

L’histoire commence à Pederson, Illinois. Google Maps te dira que c’est entre l’Indiana, l’Iowa, le Kansas, le Wisconsin et le Missouri. Un bled comme un autre jusqu’à ce qu’une espèce de comète passe dans le ciel, un flash lumineux qui embrase le ciel. On découvrira que les 113 mômes nées neuf mois plus tard ont des pouvoirs, ce qui leur vaudra le surnom de « Specials ». Le gouvernement va vite essayer de les garder à l’œil dès l’apparition de leurs pouvoirs. Control them. Tout nous est raconté via la plume de Poet, aka John Simmons, qui se présente comme le dernier des mohicans. Au début, ça sera donc flashback extravaganza, amateur d’ellipse s’abstenir.

A partir de là, ça spoile.

113 gus, ça fait un paquet, c’est pour cela qu’on nomme à peine une vingtaine au cours des 24 numéros de la série, découpé en 3 arcs distinctifs. Tout commence par la mort de l’un des Specials. John a un pouvoir un peu naze : il manipule les énergies électromagnétiques, rien de bien marrant. Mais il est smart, il comprend que quelqu’un les tue, un par un. Ils le sentent tous car l’énergie et la puissance du mec viennent se partager chez ceux qui restent. Comme Highlander, en gros. On a visiblement une dent contre eux qui ont pourtant réussi à s’intégrer. « parce que quand y’en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Les personnages se dessinent petit à petit. Randy, son demi-frère, clone de Batman, se fait appeler Ravenshadow quand il course les lascars dans les couloirs. Matthew Bright est un flic, un vrai de vrai tandis que son meilleur pote est devenu un héros « Flagg ». Il se fera embaucher comme porte drapeau d’une grosse multinationale. Un peu comme si François Pinault embauchait Robocop. De multiples scènes reviendront régulièrement nous apporter un angle différent ou un complément d’informations sur les personnages, façon Straz. Là encore, on retrouve son plus célèbre tic : le « mais il ne nous a pas dit, hein, qu’il était si puissant ». En fait, Poet a caché l’étendue de ses capacités depuis l’enfance. A la surprise générale, il casse la gueule d’un des gros baraqués au moyen d’un habile mélange flashback-présent, qu’on a vu dans Bab5 ou encore dans Squadron Supreme (vol2). Mais quand l’assassin est enfin débusqué, c’est déjà la bérézina, le Némésis responsable des meurtres est enfin démasqué. Avec sa clique de malfaiteurs, une poignée de mecs manipulés télépathiquement, elle (c’est une fille) fout à sac Chicago. Un vrai no man’s land.

Act 2. Poet et ses alliés, Randy, Chandra (une belle fille qui a le pouvoir de Melissa Theuriau il y a quelques années, celui de séduire) et Joshua Kane (un mormon ultra-orthodoxe issu d’une famille bla bla télévangéliste et qui change de sexe selon la qualité du dessin) se mettent d’accord avec le gouvernement. Ils passent Chicago au Kärcher, les débarrassent de la racaille, en échange d’un une amnistie totale. Après une dizaine de numéro de set up, on tombe dans l’action qui va assez tout droit, avec son lot de drama et de personnages qui meurent. Straz utilisent tellement les subplots installés dans les précédents numéros qu’on se demande ce qu’il va lui rester dans le dernier arc.

Ultime partie, on retrouve les Specials plus âgés, quelques années plus tard. Brent Anderson au dessin, c’est mieux. Grâce à un peu d’inventivité et pas mal de bol, l’un d’eux est élu Président des Etats Unis. Il utilise les pouvoirs d’un autre Special au cimetière national de Washington pour découvrir les secrets de tous les mecs enterrés là-bas, ce qui lui fait un listing absolument fou de secret d’état. Sitôt élu, il menace de tout balancer. En échange de son silence, il obtient les pleins pouvoirs pour juste un an. Attention, c’est un plan neuneu : avec tout l’argent de l’armée mis en hiatus pour une année, il la redirige vers euuuu ceux qui en ont besoin. Les sdf, les ghettos etc. C’est un peu comme quand on est petit : « y’a 3 millions de chômeurs, 3 millions de SDF, et si on disait aux chômeurs de construire des maisons aux autres et puis les agriculteurs qui surproduisent, bah ils payeront des corn flakes à tout le monde ». Sans jamais une pensée pour les marge arrière. En gros, les Specials changent le monde. Pas d’ennui, la défense du pays est assurée par les plus costauds d’entre eux. Moins cher que le Rafale !

L’épilogue arrive. Les conspirateurs, ces généraux médaillés et colériques, planqués dans l’ombre des salles de réu enfumées, ont trouvé la faille de Specials, le truc qui peut les tuer. Après un stratagème un peu foireux, ils se débarrassent d’eux, en même temps, d’un seul coup, à l’aide d’une bombe atomique. Trop con. Poet était resté en retrait et préparait sa sortie en bricolant une fusée, alimentée par son pouvoir. Mais en mourant tous, les Specials ont déployé tellement d’énergie qu’il s’est retrouvé K.O une semaine entière, tandis que personne ne mourut sur Terre une journée entière. Toutes les maladies furent soignées durant 24h. Sauf la myopie, puisqu’on peut voir sur une page un mec avec des lunettes. Hé, on me la fait pas.

Poet, triste et résigné, s’envole seul et finit par arriver sur une planète. L’entrée dans l’atmosphère embrase son engin, le transformant en comète, la même que celle qui survola Pederson avant sa naissance. Il comprend donc comment sont nés les Specials et sourit une dernière fois avant de mourir. La boucle est bouclée.

Rising Stars, ça vaut quoi, 10 ans plus tard ? Comparé trop souvent à Watchmen (difficile de comprendre pourquoi), RS souffre d’un défaut énorme : le dessin. N’est pas Gibbons qui veut. Dans ses deux premiers arcs, on se retrouve devant des dessinateurs aux noms que l’histoire aura préféré oublier, plus nul que 99% des fanzines du marché. Chaque page rivalise de laideur. Et quand tous les good guys décident d’avoir la même gueule et les mêmes cheveux longs, c’est le drame : une armée de mecs qui volent en trench coat. Va les reconnaitre.

Bon, vous êtes prévenus:

Oh les petits traits partout, pour faire son Finch wanabee. En même temps, c’est sans doute un des numéros les plus jolis des premières années.

Et ça, c’est… pas possib’.

oh. Une chute. Boing.

Ces gueules…

Heureusement, Brent Anderson (Astro City) arrive à la fin pour rectifier le tir et dessiner des héros plus âgés de manière plus crédible. Mais le mal est fait : Rising Star a été dessiné de la pire des manières, avec ce trait horriblement pisseux de la fin des années 90, si spécifique des productions Top Cow. De plus, R.S est resté en suspend. Ses 3 derniers numéros étant resté en otage sur le bureau de Straz pour une histoire de droits ciné. Top Cow l’avait tenu en dehors du « loop » des négociations. Deux ans entre chaque numéro, pour une sortie déjà erratique, autant dire les clous du cercueil. L’exploiter pour un film parait difficile, mais une série, why not, même si le créneau a passablement été vampirisé par l’assez débilo Heroes.

Malgré tous ces problèmes quasi rédhibitoires, Rising Stars est sans doute l’œuvre la plus « Straz » depuis Babylon 5, avec son symbolisme un peu lourdingue (hé, 113 Special, comme dans l’évangile de Jean (le 1 :13, tac tac). On y retrouve des sous-entendus politiques simili de gauche (Bush Jr y est d’ailleurs houspillé à un moment). On sent aussi une vraie vision un peu critique du super héros patriote (n’oublions pas que, même si Straz écrit tout de A à Z dès le début, entretemps il y a eu le 11 Septembre, ce qui a probablement changé un peu la fin, politiquement très pro-active. On y retrouve aussi cette tension super héroïque un peu classy, coincé entre les grands sentiments Saint Seiyesque de la quête du bien et le mélo des séries TV comme Battlestar Galactica. Les sacrifices des personnages secondaires deviennent grandiloquents tandis que les héros s’envolent à coups de tirades improbables idéalistes. Ce n’est vraiment pas Watchmen. Rising Star serait plutôt un Heroes fait correctement.

Dans les dents !

Mockingbird dans un nouveau costume, ça fait…

Dans les dents ! Maxi Best of

Ah Matt, le lover. Pas trop de comics en rentrant, cool, ça évitera de vendre un rein et peut-être même qu’il en restera pour se faire un week-end d’université d’été à la Rochelle.

Wolverine Weapon X 4 dont je parlais ici. Comme avant, c’est du Wolverine bien écrit, ce qui n’est pas donné. La preuve : il noie un mec dans du champagne tout en se faisant encore poursuivre par les mercenaires (oui, toujours les mêmes, avec les griffes laser et les balles qui inoculent 34 types différents de cancer). L’un d’eux est dégouté, il n’a pas eu le temps de finir son Faulkner, mais heureusement, entre deux coups de griffes, Logan lui spoile la fin de « Go down, Moses ». Puis, moment samouraï, ils rentrent leurs griffes devant un car scolaire pour aller finir de se taillader dans une ruelle. Totalement Airwolf.

L’Incredible Hercules 132 continue sur sa lancée de goodness. Désormais accompagné par son père Zeus redevenu enfant (long story). Balder, nouveau souverain d’Asgard, vient demander de l’aide au barbu. Hercules se moque de lui pour avoir banni Thor parce qu’il n’a fait que tuer accidentellement son grand-père, le genre de truc classique chez les dieux de l’Olympe. Et pour confronter des elfes, il se déguise en Thor. Bidonnant.

Daredevil fête son 500ème numéro. En fait, c’est une renumérotation sauvage, la mode chez Marvel en ce moment. C’est aussi la fin du run de Brubaker, sans doute un des meilleurs sur le personnage. Un de mes arcs préférés à ce jour était la mythique descente aux enfers de DD écrite par Ann Nocenti. Le listing de la malchance : séduit par Thypoid Mary, détruit (again) par le Kingpin, les os brisés etc. Daredevil est un personnage qui fonctionne mieux dans les extrêmes, dans le désespoir quand il est poussé à bout. C’est un personnage dostoïevskien et Brubaker l’avait très bien compris au début de son arc, il y a plusieurs années, lorsque Matt Murdock croupissait en prison. Il était à deux doigts d’y perdre son humanité, acculé, torturé par la douleur et la peine. Une quarantaine de numéros plus tard, toujours dans la mouise. Sa femme est dans le coma et sa famille le poursuit, il a murdoché Dakota North puis s’est retrouvé dans une relation orageuse puis s’est vu proposé la tête de The Hand, le clan ninja… Il s’est même associé au Kingpin pour détruire ce même clan, ce qui a forcé son meilleur ami à le virer de leur cabinet. C’est la merde, aussi bien à Hell’s Kitchen qu’à Ninja-land. Il n’a plus rien à perdre. Du très bon comics de super-héros, noirish à souhait. Bonus, une histoire de Nocenti et Aja plus un inévitable reprint d’une histoire de Miller.

Dans les dents ! Maxi Best of

Les comics reviennent sur Robotics. Aléatoirement, une pile sera examinée, selon mon humeur. N’importe quel connaisseur dirait que c’est le mauvais moment de parler des X Titles. Y’a quelques semaines, le mec peu assidu devait se farcir Astonishing X-Men, Dark Reign Avengers Uncanny X-Men Utopia 1, Dark Wolverine 75, Wolverine First Class 16, Wolverine Noir 3 de 4, Wolverine Weapon X 3, X Factor, X-Force et X-Men Forever 3. Et si les trois titres réguliers où l’on voit Wolverine ne lui suffisent pas, il reste encore New Avengers et le fils de Wolverine dans Dark Avengers. Le tout la même semaine. C’était risible avant, c’est maintenant ridicule. Depuis il y a encore Dark X-Men qui est venu s’ajouter à ce capharnaüm. Mais après ce Maxi Best of, tu seras incollable.

Malgré un logo moche, Utopia X, le crossover Dark Avengers/ Uncanny X-Men, commence pas mal si on a un cerveau branché sur la simplicité du tout début des années 90. Mais pour mieux comprendre ce qui s’y passe, un peu de background est indispensable. Get set.

Les X-Men ont lourdé Xavier depuis quelques années. Comme ça. Il y a comme une ambiance d’UMP en plein post-chiraquisme qui pèse sur les X-Men. Le groupe qu’il a formé ne veut plus entendre parler de lui et Cyclops a pris la direction des opérations. Ils sont allés s’installer à San Francisco, métaphore « mutant pride », avec sans doute moins d’impôts locaux et tout. Au passage, clever move, ils ont récupéré Northstar comme vitrine gay. Un arc sur deux, on se tape Greg Land qui dessine tous le monde grâce à des .jpg de site de cul. Résultat, des gueules interchangeables, souriantes façon ultrabright, méga crispant. Le reste du temps, c’est mieux.

Pendant ce temps, de l’autre côté du pays, Norman Osborn contrôle H.A.M.M.E.R, ex-S.H.I.E.L.D. Tout le monde semble avoir oublié qu’il a été plusieurs fois en taule, qu’il a tabassé son fils, ses meufs. Non que dalle depuis tout le monde le considère comme le sauveur de la Terre face à la crapulerie extra-terrestre. Pire qu’un Balkany : plus c’est gros et plus ça passe. On lui a filé la clef des Supercopters, des Superflics, et il s’est même bricolé une armure bleu blanc rouge. Plus royaliste que le roi. Il dirige les Avengers (qu’on appelle aussi Dark pour ne pas les confondre avec les « new » et les « Mighty »). En fait, son équipe est composée de vilains déguisés. Bullseye fait Hawkeye, Venom se fait passer pour Spider-Man et c’est Daken, le fils de Logan, qui fait Wolverine en costard marron.

Comme il a un peu de temps devant lui, il monte ses propres X-Men, suivant ses méthodes zarbi. Wolverine junior, encore. Emma Frost. Dark Beast. Cloak & Dagger etc. Il pratique l’ouverture pour déstabiliser l’opposition.

Après quelques émeutes à S.F, il décide d’intervenir et d’affronter Cyclops dans « sa » ville. Il vient d’ailleurs à sa rencontre pour lui lancer un ultimatum. En jet pack. Tout le setup est très étrange. D’abord, comment rendre crédible une émeute de mutants alors qu’il y en a, allez quoi, 300 dans le monde ? Même la haine pour une minorité de gens de 300 gus, ça parait abusé. Mais bon admettons, c’est un prétexte à la baston. Mais globalement toute l’idée d’Osborn qui dirige le monde Marvel dans une grande conspiration globale ne tient pas « à notre époque ». Il y a un an encore, c’était Bush et une Maison Blanche comateuse. Depuis Obama, le complot a pris du plomb dans l’aile.

Ça, ça marche pas.

Bon, là, c’est du militantisme…

Là, c’est non, mais par principe.

Houla…

On a Obama en Conan, guerrier du cosmos, mercenaire justicier, toute la propagande folle marche.

Dans Dark X-Men, Osborn montre les tofs de sélection d’Avengers à Obama (véridique). Pas possib’. Mais bon, baston écrite par Matt Fraction, on dit pourquoi pas. Comme d’habitude avec les crossovers, il faut lire uniquement le titre central et laisser les spinoffs dans les bacs. Dans le genre piège à gogo, dans le premier numéro de Dark X-Men, Osborn vient demander à Namor de devenir membre de son équipe. Sous la douche. Sur une dizaine de page. On a un mec en costard qui parle à un mec à oilpé sous la douche. Non. Mais Cyclops en jet-pack, oui.

Un autre truc à savoir sur les titres X, c’est que Wolverine dirige un groupe commando, X-Force. Du jamais vu, un nom pareil. Mastermindé par Cyclops dans le plus grand secret (même de sa White Queen de femme, il est balaise), cette équipe tue en scred’ les ennemis de la race mutante. Ce qui est assez débile, c’est que Wolverine, même en costume noir, il est assez reconnaissable. Tu vois un mec avec un casque atypique en pointes, 3 griffes à chaque main, y’a peu de chance que ce soit Satan Petit Cœur.

A ses côté, Wolverine a choisi d’avoir sa fille, rien à voir avec le faux Wolverine d’avant. Il a aussi un Thunderbird encore vivant, d’autres gus nuls ainsi qu’Angel qui redevient parfois Archangel quand il s’énerve. Jamais compris pourquoi. Mais en même temps, X-Force est assez fumeux et le dessin grim & gritty le rend parfois illisible. L’épilogue de Messiah War, un crossover Cable / X-Force se termine façon congrès de Rennes, sur pas grand chose.

Road Runner dans le monde X, c’est Cable & Bishop.

Cable avec la fille messie qu’il a adopté partent dans le futur. Ils sont poursuivis par un Bishop complètement nutso qui veut les zigouiller parce qu’il est convaincu que c’est la gosse qui va foutre en l’air son continuum à lui. Ouf. Et Bishop joue le coyote : il se fait défoncer à chaque fois. Il perd un bras au tout début, puis un œil récemment. Puis se chope une grosse cicatrice sur le front ce qui lui file un look de tirelire black. Et à chaque fois il continue. Un vrai show SM à la Preacher. But i disgress.

L’autre élément, beaucoup plus cool par contre, mais dans Uncanny, c’est Beast qui a monté le X Club, une assos’ de scientifiques mutants, histoire de trouver un remède face à l’extinction des mutants. Il regroupe Yuriko Takiguchi (un ingénieur en robot tueur de Godzilla), Madison Jeffries (ancien membre d’Alpha Flight, remember Box !), Kavita Rao (la fille) et Doctor Nemesis, l’inventeur du premier Human Torch période WWII, qui était en train de chasser, off the radar, des super-scientifiques nazis planqués au Brésil. Le positionnement marketing de ce mec est sans doute ce qu’il y a de plus Airwolf au monde. Répétons-le ensemble: « savant chasseur de super-scientifiques nazis ». Le X Club voyage même dans le temps pour récupérer de l’ADN important pour leur recherche, un chouette stand alone.

Mais le deuxième X title alors ? New X-Men est devenu X-Men Legacy, un comics road movie où Xavier, semi-amnésique, retourne voir ses anciens camarades pour comprendre qui il est. C’est assez lent (hé, le mec était en chaise roulante y’a même pas quelques années, faut pas trop lui en demander) et bourré de détails hallucinants qui feront vibrer le cœur des fans de continuité. Mais globalement, c’est assez ennuyeux. Les ventes ont chuté et Legacy va commencer un nouvel arc avec Rogue qui va partir à « la recherche d’elle-même ». Player fun 40%.

X-Factor continue son chemin, en se positionnant un peu sur le créneau Tarantino du monde X. Personnages à la limite de l’alter-universalisme tirés de la liste des « que sont-ils devenu », avec des références obscures, des dialogues habiles qui essayent de rappeler aux gens que c’est clever, avec des situations cocasses à la limite de l’absurde. Rictor, le mec retrouve Shatterstar, le perso type des années 90 et lui roule une galoche. Roooh. Syrin donne naissance au fils de Madrox qui est en fait un de ces duplicatas. A peine venu au monde, le marmot est réabsorbé par Madrox sous les yeux horrifiés de ces coéquipiers. Yuck. Malgré la Shock value de cette mort à la limite du malsain, on a du mal à comprendre où va ce titre qui présente des mutants de seconde catégorie qui vont à droite à gauche et qui… bah font « des trucs » en droppant des vannes.

Même New Mutants a plus de raison d’être : il s’agit d’une mini-série pilote qui pourrait devenir un ongoing si ca marche. Son concept est un peu bancal : les nouveaux mutants des années du début des années 80 se réunissent pour aider des potes en danger. Pas si nouveau que ça, les mioches donc. Entre temps, Marvel a sorti un autre nouveau New Mutants, Academy X, puis the New Xmen… Oh et Young Xmen. Marvel a compris qu’un comics avec« ils sont jeunes » comme unique argument n’intéresse personne. Donc ils en ressortent un nouveau. L’argument ici, c’est « ils étaient jeunes et si par chance tu lisais des comics dans les années 80, tu connais les persos ». Ouais ouais…

Mais Wolverine… C’est plus possible là. Pourquoi sortir des trucs comme Wolverine Noir ? Ou même Old Man Logan, un elseworld pas palpitant de Millar qui prenait tellement de temps à se terminer que Marvel a décidé de passer à autre chose. Quelle est encore l’utilité de Wolverine : Origins, à part raconter des histoires cachées de son passé avec des némesis nuls imaginés de nos jours ? Au moins Wolverine First Class raconte des untold stories du milieu des années 80, quand il faisait équipe avec Kitty Pride. Là c’est clair. Dark Wolverine (à partir du numéro 75) nous raconte la vie de Daken, son fils japonais qui a la coupe de cheveux d’Oub, le petit indien à la fin de DBZ. Une page sur deux, il y a une grosse référence à Œdipe Roi, genre pas méga subtil. Enfin, avec ce titre solo, le fiston n’apparait que dans 3 titres réguliers…

Weapon X est devenu son titre solo principal parce que… euuu… Il est bien écrit. Ou plutôt il est conforme à ce qu’on devrait s’attendre au poilu canadien. Pour une raison XY, il se fait chasser dans une forêt amazonienne par des mercenaires armées de griffes laser. Cool. Leurs fusils sont chargés avec des balles capables d’inoculer une trentaine de cancer différent, comme le Polonium made in KGB. « Ca ne le tuera peut-être pas, mais ça le ralentira ». Débilos, ok mais on a le sentiment que c’est le Wolverine le plus cohérent du moment. Dans les dents, précisément.

Faut-il vraiment parler de X-Men Forever ? Bah oui, tant qu’on y est. Début des années 90, Claremont se fait lourder au profit de Jim Lee de X-Men. Lui, qui a tout apporté aux mutants, célébrité, richesse, films, Wi-fi, a fait quelques comebacks amis sans grand succès. Aujourd’hui, Marvel lui offre Forever, qui reprend juste après le combat des X-Men contre Magneto de nonante un. Du coup, le papy se permet un peu tout et n’importe quoi, on est dans un monde doublement imaginaire. Tout est comme figé dans le temps, que ce soit les personnages, les uniformes, les attitudes. Le but de la démarche, c’est de permettre à Claremont de reprendre là où il était resté, juste avant de se faire lourder, et qu’il puisse s’amuser dans ce bac à sable. Dans le principe, c’est pas mal. Qui ne voudrait pas reprendre l’histoire en 2002, là où on a abandonné Lionel Jospin comme des scélérats ? Mais à quoi bon en fait, reprendre les X-Men pile à ce moment, avec Fabian Cortez ou un Nick Fury en costard cravate. Vingt ans quoi. Du coup, ça joue sur des petits détails, sur une shock value que ne peut pas se permettre les titres X habituels, du genre tuer Wolverine, impensable avec sa dizaine de titres et la psychanalyse de ses mômes à assurer.

Oh j’ai failli oublier de parler d’Astonishing X-Men, le « maxi » titre lancé pour Josh Whedon, pour qu’il buffyze les X-Men. Mais Josh, il est parti écrire sa propre série, Dollhouse (regardable à partir d’un certain épisode où brusquement la sauce prend). Ceux qui se retrouvent avec l’eau du bain, c’est Warren Ellis et Bianchi. Bon, les dessins de Bianchi sont jolis et même s’il n’est pas impeccable, il a son pool de fans. Qui aiment donc les jolies images peintes, collées entre elles avec photoshop. C’est une méthode. Ellis, lui, n’a jamais réussi à percer dans le super héroïsme marvelien. En général, il tient un high concept et brade autour, comme pour son Iron Man. Tout commence par un meurtre, le travail d’un mutant artificiel. Ils partent à sa poursuite en Indonésie. Le mec se tue et on découvre qu’il est d’un monde parallèle. Ensuite on se retrouve en Chine, avec plus de mutants artificiels, et puis au final, on déboule sur Forge qui semble avoir pette les plombs. Bref conflit cosmique et euuu…. En fait, on s’en fout. Ce n’est pas très intéressant. On nous vend une invasion de l’espace pour se retrouver avec un Forge fou, à nouveau. Puis explosion façon Michael Bay pour conclure. Bianchi ne s’occupera pas de la suite. On lui préfère Phil Jimenez. Tant mieux.

Bilan des courses dans le X-realm: Uncanny, oui, parfois.

Dans les dents !

Dans la joie et la symétrie

Dans les dents !

Ep, Sakura, comment dit-on Cracovie en anglais ?

Ah voilà, c’est ça.

Dans les dents !

Une semaine blanche d’updates, donc même Bat-chaine, même bat-heure.

Dans les dents !

Un dans les dents rancunier. Final Justice !