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Somewhere
Jan 21st
Attention texte à risque. Ouais carrément. Somewhere est le dernier Coppola Jr fille. Et djeezus, que c’était chiant. Pas parce qu’il ne s’y passe rien, non, mais parce que Sofia s’est dit qu’elle allait filmer de manière intéressante (comprendre “artsy trendy” selon ses termes, “poseur” on dit aussi) le spleen, un truc déjà fait et bien plus maîtrisé par Bill Murray que tu vas regretter chaque seconde de Somewhere.
Enfin, c’est un faux prétexte, car le vrai sujet, c’est quand même celui d’une fille qui va apprendre que “hé, c’est dur la vie“, même allant vivre d’hôtel de luxe (château Martmont) en grand hôtel de luxe (Versailles). Le même film que les autres. Je n’ai rien contre les gens qui ont des lubies étouffantes (dans le fond, Sofia Coppola a finalement un peu les mêmes marottes que Miyazaki, tu sais, “la vie d’une fille qui doit grandir“) et qui les décline ad nauseam. Des films lents, j’en aime à la pelle. Tiens, check le sublime I wish I Knew de Jia Zhang Ke (numéro quatre de mon top 2010), c’est lent, ouais mais c’est incroyablement beau. On est vraiment dans le plaisir esthétique le plus pur. Dans Somewhere, le seul plaisir esthétique que tu puisses avoir, c’est Stephen Dorff, bégé porté disparu depuis qu’il a fait le méchant dans Blade. Il joue un acteur mais il s’ennuie à mort (et j’imagine Sophia lui disant “tu vas voir, c’est un rôle super profond, j’ai passé des jours à t’observer, je te sens” etc). Débarque sa fille dont il n’a pas la garde, dont il s’occupe si peu mais qui lui apporte un peu de fraîcheur dans sa boring ass life. “TU LE VOIS, le message ?” Qui s’occupe de qui, l’adulte ou le gosse etc. Et puis la gosse, elle grandit. Somewhere arrive juste pile à temps pour nous confirmer que Sofia Coppola n’a plus grand chose à dire. Et que sans Bill Murray et Scarlett Johansson, l’ennui est communicatif.
Marie-Antoinette
Jul 4th
hop:
http://artpad.art.com/?j1upylkn2rs
Le nouveau film de Coppola Jr ne laisse aucun doute à celui qui a vu la bande annonce : exactement la même chose, mais sur 2 heures. Même ordre des plans, même finish… On peut se demander pourquoi la réalisatrice s’acoquine avec ces copines pipeule, entre Asia Argento et Marianne Faithful, comme pour se donner une espèce de crédibilité underground. Enfin, le « cachet » de ce film, c’est quand même la musique, qui fonctionne selon un filtre simpliste : quand c’est chiant, français, institutionnel, pompeux, c’est de la musique classique, de la musique de chambre ou royale. Et dès que la jeune fille (Marie-Antoinette hein, joué par une Kirsten Dunst dans sa plus simple expression bovino-lassive) se laisse aller aux joies de la vie, à rire, à faire la fête, à gouter à une vie de petite fermière (haha), on bascule en New Order ou en autres ziques un peu groovy. Une fois qu’on a compris le procédé bicéphale, il n’y a plus aucune forme d’intérêt. C’est filmé à la truelle, sur un script risible, à l’historicité toute relative. On voit un peu Lost In Versailles en version anglaise (ah l’unité linguistique…), toujours un peu le même film, ressassant les mêmes concepts, les mêmes idées. Le bouquin original faisait le parti pris d’un parallèle avec Lady Di, la « petite princesse prisonnière des institutions et se dorant la pillule dans le luxe du palais de Versailles », faisant fi de toute forme de crédibilité… ce qui ne serait pas mal si ce n’était pas d’un ennui profond, si ce n’est ses deux minutes Mallickienne. Pourquoi faire un film comme ça me dépasse… Une espèce d’objet bobo, distant, où l’on ne dit rien car finalement plus rien n’a d’importance sinon le futile même. Un vrai film de pisseuse.
Com-Robot