Archive for year 2005

Ce qu’il reste de ma famille russe

Je reçois un coup de fil assez déstabilisant hier soir. On m’annonce le décès d’une tante en Russie, un des derniers parents qui avait choisi de rester là-bas après les deux gros exodes post-communistes. La pauvre a trouvé la mort au cours d’un incendie à Moscou. Etrangement, et malgré la distance et les années, je me sens assez lié à elle. Tout d’abord j’ai de très bons souvenirs d’enfance d’elle. Et puis, puisqu’il est de tradition de livrer une anecdote à la mort de quelqu’un, en voilà une : en fait, le prénom que je porte vient un peu d’elle, ou plutôt de son mari. Daniel, poète et opposant au régime, qui a bien entendu fait de la taule, comme tout opposant au régime. Mort très jeune. Elle aussi y a eu droit (en ces temps, on n’avait pas beaucoup de scrupule, on mettait toute la famille en prison). D’après ce que j’ai su, ils communiquaient avec le monde extérieur en gravant des textes sur des cailloux, des bouts de savon etc… Bref, des temps difficiles.

La vie ne lui a offert une fin enviable, puisse-t-elle reposer en paix. Dieu protège ceux qui restent.

Garden State

Garden State a tout pour devenir culte auprès du public qu’on appelle “adulescent”. Andrew, un jeune assez dépressif retourne dans le bled de son enfance où sa mère, paralysée, s’est noyé dans sa baignoire. Entre redécouverte de ses anciens camarades de classe (portraits truculents comme il se doit) et son père avec qui il est en froid, le vieux gamin va se ressourcer durant quelques jours. En fait le début est plutôt amusant. Les personnages et situations sont marrants, bizarres. Le traitement de l’image est assez créatif. Avec ses problèmes familiaux on pourrait penser à un Woody Allen pour jeunes. En plus il y a Ian Holm, donc la classe. Et là, patatra, déboule Nathalie Portman. Alors elle est bien jolie comme il faut, elle remonte le moral. On serait revigoré avec moins que ça. Et là, miracle, à l’aide de son jeu horripilant, elle lui fait découvrir l’amûûr. Mais c’est bien là le problème, le film se transforme en bluette fadasse. Ca plaira sans doute aux jeunes post-ados mais franchement la happy end est assez innommable. Donc, résultat mi-figue mi-raisin.

Reste une bande son vraiment très chouette.