D’abord, je tiens à m’excuser auprès du garçon qui joue Nicolas. Ca doit pas être facile de porter tout le poids de ce film. Et puis un jour, il lira des impressions négatives sur Allociné ou ici et ça le fera chialer. Ce n’est pas l’intention, bonhomme.

Car passé le magnifique générique de début, le petit Nicolas commence vraiment. Un petit jeu de massacre où l’on voit des acteurs, adultes, des stars, font tout pour écraser un môme quasi sans vie, comme s’ils s’étaient passés le mot pour écraser encore plus le gamin. Ca joue, ça surjoue, pourvu qu’on l’oublie. Ce que Laurent Tirard a réalisé (et pas mal, il était sans doute le plus talentueux des mecs possibles pour une telle production casse-gueule, mais on sent surtout une vibe Samantha-Jean-Pierre de Ma Sorcière Bien aimée là dedans). Pas aidé, Nicolas est absolument transparent. Il parle face caméra, avec les yeux grands ouvert, comme hypnotisé. C’est un petit androide qu’on aurait plutôt vu dans la version live d’Astro le petit robot.

Ce mauvais casting (on aurait plutôt vu un des autres gamins, genre Clotaire, dans le rôle de Nicolas) produit un effet répulsif inattendu. Cette France idéalisée des années 50, des mômes en uniforme sans aucun black ni même une couleur dérivative du blanc, cette France de la « Maman qui sera toujours la Maman et rien d’autre», la famille à Giscard, on la regarde sans trop y croire mais surtout en ne voulant pas y être. La reconstitution intéressante (à part l’incursion bizarre d’un aspirateur Dyson -go figure), quelques scènes (la voiture et l’examen de santé, un caméo désopilant), mais c’est tout ce qu’on retient de cette adaptation qui provoque désormais un air suspicieux à chaque fois qu’un de ces bouquins passe devant mon champs de vision. Vous savez, comme quand vous avez revu un épisode d’une série de votre enfance et que vous n’auriez pas dû.

Cadeau bonux: du vrai acting de môme. Tu vois, j’avais rien contre toi. Mais prends en de la graine, Guy Degrenne !