Neuilly Sa Mère
“Ma chambre, tu l’aimes ou tu la quittes”. Quelle pouvait être la portée d’un film dont les one-liners politiques sont joués par des mômes qui ne les comprennent pas ? Pas grand chose. Djamel Bensalah, provideur de daubes innommables et producteur de Neuilly Sa mère ne pouvait pas nous décevoir, juste nous conforter dans une opinion. Remember Big Western, les gosses qui jouent au Far Ouest, avec des petites filles grimées en filles de joie. Séparons bien les oeuvres, à Neuilly, il y a 3, 4 bonnes vannes. Je parle du film hein, car on rit beaucoup plus à Levallois. Des vannes un peu dans l’air du temps. Les “wesh” de Neuilly, en grand angle, qui réagissent: “attends, nous, on le kiffe le rap. Tonipi, balance toi”, ça m’a fait rire. Galabru en pose une spéciale pour son crew, grimé en député momoche de droite, tip top.
Et attention, Denis Podalydès (oui, le sociétaire de la Comédie Française) joue ici sa meilleure réplique, EVER : “Arrête de couper ta salade au couteau, ce bruit me rend fouuu”. Intéressant donc, pas forcément pour la bonne raison.
“Neuilly sa mère” n’avait qu’une carte à jouer, celle du petit rebeu sympa et malin qui apprendra à s’élever au dessus du ter-ter du ghetto. Du Chatiliez first gen plein nez, avec son petit commentaire acerbe. En fait, celui qui brille là dedans, c’est Charles. J’ai connu un Charles au lycée. Il s’appelait Antoine. Il était adhérent du Rpr (old timezz) et un jour, mon prof de philo lui avait demandé à qui il voulait ressembler. “A Jean-Luc Lagardère”. Humainement, sans exagérer, c’était un connard fini doublé du courage d’une larve. Le Charles du film lui ressemble. La chambre de Charles, toute tapissée de posters de Rachida, Sarko et Fillon (la portée politique s’arrête là, hein), ne doit sans doute pas être si éloigné de celle d’Antoine. Au loin, une chanson. “Quelqu’un m’a dit” (aussi entendu dans l’affreux film faussement trendy 500 jours ensemble. L’hymne de l’angoisse. Neuilly Sa Mère voulait être un feel-good movie rebeu, il se relève angoissant comme un bon Confessions Intimes des familles.
Print article | This entry was posted by Kamui on 21/12/2009 at 00:36, and is filed under Cinématographe. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can skip to the end and leave a response. Pinging is currently not allowed. |
about 13 years ago
N’oublions pas la portée raciste du propos (j’ai tenu que les 10 premières minutes, hein), le Blanc dans la cité étant forcément :
– dealer (LOL !)
– victime
– gros
– laid
– vulgaire
– raciste
Au secours…
about 13 years ago
C’est de la caricature, ce qui ne me dérange pas en tant que fan de la Blacksploitation, où le méchant est systématiquement un sale blanc which is fine by my book.
J’irai pas faire le Zemmour mais c’est quand même ultra conformiste.
Le dealer au début était blanc ? Me souviens plus.
about 13 years ago
Hum…
Conseillé par le copain (rebeu) de ma soeur, vu avec ma précédente copine, un peu agréable, embrasse bien, jolie poitrine, un peu jeune, pense casser bientôt,…
Oui c’est un résumé de mon opinion du film.