Kamui
(Voir à droite.)
Posts by Kamui
Chronicle
Mar 6th
Voilà un film qui, en 90 minutes, raconte à peu de chose près la même histoire que la trilogie de l’enfer de Star Wars. La découverte du pouvoir et la démence qu’il entraine. Mais sans Portman, sans Hayden Christensen, sans assoupissants complots de fédération du Commerce spatial. Et Dieu seul sait qu’on manque de bonnes scénar de complots impliquant les fédérations de Commerce spatial. Donc un rise & fall, sans toutes ces merdes. Dans l’absolu, Chronicle est juste une histoire classique de teenage angst, d’un môme qui va finalement se laisser dépasser par ses émotions. Enfin, il a sûrement coûté autant que les cacahuètes de la projo presse de Star Wars Episode 1 3D…
Celui qui va péter un boulard, c’est Dane Dehaan l’ado à la frustration savoureuse qui avait déjà fait preuve dans la série In Treatment… dans un rôle d’ado gay frustré. On ne sait pas s’il sait jouer autre chose, mais ça, là, il le tient bien. Lui et ses camarades vont, au contact d’une espèce de machin venu de l’espace et qui ressemble bizarrement à la capsule du petit Kal El. Tout le miracle que réussit Chronicle, c’est qu’on finit par en avoir quelque chose à foutre de ces ados, sans que les dialogues soient trop poussifs ou qu’ils donnent l’impression d’être écrit par un vieux mec complètement dissocié de la réalité.
Malheureusement pour lui, Chronicle essaye aussi d’autres voies plus casse-gueule en jouant sur les points de vue, un peu comme dans l’immortel Le Jour et la Nuit de BHL, mais en version 2.0 (un prétexte à peine voilé de revoir mon YoutubeLoop préféré de tous les temps). On commence avec l’ado frustré qui se filme la gueule tout le temps, entre moment de vie à la Norman et l’émo post télé-réalité. Et comme il faut continuer sur le même procédé, Chronicle enchaîne astuce sur astuce pour continuer sur sa lancée, comme cette rencontre avec une vidéo-blogueuse, histoire de balancer quelques contre-champs. La caméra numérique, prétexte à quelques séquences de Jackass où les ados testent leurs pouvoirs va ensuite tournoyer dans les airs sous l’impulsion de maboule ado, à la Super Mario 64. L’idée rigolote devient alors un gimmick un peu usant qui donne envie de voir un director’s cut tourné avec un cadre fixe. Sur la longueur, ça n’apporte rien.
Chronicle aurait sans doute gagné à s’épurer de cet amateurisme maniéré, en lorgnant plus vers l’introspection super-héroïque à la Unbreakable. Mais en réussissant sa partie teen drama, il devient alors un rappel adressé à Hollywood: pas la peine de racheter des droits pour salir Akira. Le faire à sa manière peut parfois fonctionner, comme ici.
The Girl with the Dragon Tatoo
Mar 1st
Quand on a bossé un paquet d’années dans le jeu vidéo, on sait très bien que tout ce qui est valable, pertinent et mémorable finira toujours par nous revenir à la gueule sous forme de remake. Je croyais m’être habitué à voir les souvenirs repackagés mais là…
Fincher fait sa version de Millenium. The Girl with the Dragon Tatoo était sorti en 2009 et Dieu seul sait qu’il était grand temps d’en proposer une nouvelle version. A la réflexion, il est même presque trop tard pour ça, on se demande ce qu’il a pris autant de temps. Celui qu’il a fallu pour que Fincher se défende d’avoir vu la version suédoise histoire d’amener de nouvelles idées pour…
Non, je déconne, c’est le même fucking polar, mais en anglais.
En même temps un film avec des nazi et de la neige, ça peut pas faire de mal. J’en étais donc resté Millenium, à ce téléfilm momoche remonté en en trop long métrage. L’image de ce mec au regard béat contemplant l’arbre généalogique de la famille, l’objet de son enquête. “Mes deux frères sont membres du parti fasciste” dira aussi bien Sven-Bertil Taube que Christopher Plummer (Oscar du meilleur vieux de l’année dans un rôle de gay). Mec, un indice: follow the nazi trail…
Dans son fast-remake américain, le Nyqvist est remplacé par Daniel Craig ce qui permet à Fincher de caler quelques Ass-shots. Et d’après toutes mes amies, sans aucune exception, c’est le genre de détail qui peut te sauver un film.
Ainsi donc, il paraît que Fincher n’a pas regardé l’adaptation venue du norsk. Peut-être ? Finalement, qu’est ce qu’on s’en tape, l’important c’est de faire du bon cinéma, surtout quand on a payé des milliers de $$$ pour les droits. Mais il est vraiment étonnant de voir quasiment le même film, plan par plan, ass rape inclus. Toujours filmée de manière aussi frontale, la scène du viol laisse vraiment un goût affreux de récidive.
Un petit détail irritant: je n’ai pas lu le bouquin (pas intéressé du reste) mais le rôle de la fille en version US évolue de manière assez étrange. Elle n’est pas aidée par l’interminable fin non-elliptique qui développe le-moindre-petit-aspect-du-final, le seul passage vraiment supérieur dans la Version N°1. Rooney Mara devient quasiment omme un moineau tandis que Noomi Rapace ne cachait pas un seul instant qu’elle servait de Blomkvist. D’une killeuse badass cassée par la vie, goth bisexuelle un peu folle, elle devient loveuse. Mais peut-être que c’est ça, l’effet Daniel Craig ?
On voit parfaitement ce que Fincher a voulu faire ici et il a bien saisi ce qui était intéressant dans Girl with the Dragon Tatoo. Pas vraiment l’histoire mais ses personnages. Un peu comme le génial Zodiac, un des meilleurs films sur l’échec, ou Social Network, un film incroyable sur un génie qui échoue sentimentalement, des films où le sujet n’est jamais vraiment là où le croit. Son approche méticuleuse des personnages est généralement hypnotique, et c’est aidé par la musique entêtante. Et ça fonctionne plutôt bien ici.
Le cycle “un bon film sur deux” est presque rompu, mais hé, j’ai vu le même film (albeit en moins bon) il y a 2 ans. C’est visuellement super, la tension est palpable, mais quand je pense à tout ce blé qui aurait pu aller à un village d’Afrique…
Même mieux réalisé, il subit de plein fouet le syndrome du déjà vu. Mais si Melancholia version Bollywood venait à sortir cette année, je retire tout ce que j’ai dit sur les remakes.
Le mieux reste le trailer parodiques des Muppets. Le meilleur d’entre tous. Allez, encore un coup.
WOCKA
(presque) Live from India
Feb 26th
Quelque chose d’un peu différent aujourd’hui.
J’ai écrit un guest-billet sur le blog d’un de mes potos qui est parti en tour du monde. Je ne te vends pas du trip aux couleurs chamarrés, c’est juste de la bromance.
C’est dispo ici avec en bonus, quelques photos.
Je te laisse avec quelques photos dont ce cliché, tiré d’Indiana Jones et le Temple Maudit.
Article: Army Corps of Hell
Feb 23rd
(Cliquez sur l’image pour l’article)
Bonus, j’ai aussi participé à ce podcast consacré à la PS Vita.
Nicolas Cage 2012
Feb 22nd
Non, Nicolas Cage ne se présente pas pour les présidentielles et c’est bien dommage, car je voterais bien plus volontiers pour lui que pour François Hollande. Une question de classe. Mais Kamui Robotics se doit, comme chaque année, faire le point sur ses prestations, telle une vigie du sur-jeu.
Nick Cage a atteint une espèce de plénitude folle depuis quelques années. Après une saison 2010 puis 2011 complètement maboule, on le sent presque apaisé en mari vengeur ou encore en rider fantôme. Celui que sa cousine Sofia (remember l’horreur de somewhere) veut faire jouer à tout prix a atteint sa vitesse de croisière.
Dans Seeking Justice, il joue un prof de littérature (…) qui va conclure un pacte (“le pacte”, titre vf) avec une organisation secrète qui va lui retrouver et assassiner le violeur de sa femme. Évidemment, ça tourne mal. Il va se retrouver victime, pourchassé. Puis le chasseur devient chassé. L’occasion idéale pour que Nicolas Cage se laisse aller, à ce qu’il loose son shit. Mais même pas. Frustration ! Comme un film de kungfu sans coup de pied, Nick se la joue minimum syndical.
Seeking Justice est un film trop sage. La baston la plus impressionnante, c’est quand un irlandais un peu gauche lui balance un vélo à la gueule et finit par tomber tout seul dans sa mort. On en est là. Faux film de conspiration aux dialogues tartiflettes, les méchants se démasquent au fur et à mesure en glissant le nom de code de reconnaissance nigaud mais on ne regarde déjà plus, Cage a décidé de nous endormir.
Peut-être essaye-t-il de briser nos rêves ?
Peut-être n’est-il finalement pas le vampire que l’on a tant rêvé ?
Il nous reste un espoir. Dans Ghost Rider: Spirit of Vengeance (2), il est un peu aidé. Taylor et Neverldine, les deux loustics de la série des Crank (Hyper Tension) ont décidé de simili-rebooter le premier film nul. Pas d’origine à se retaper, on passe directement à l’action, à savoir l’histoire lambda d’un gamin dont on découvre que la mère roumano-gitane a couché avec le diable (rien que ça). Ce qui fait de lui le futur avatar de son propre père qui va devoir prendre possession de son corps. Parce qu’il en a besoin.
Ce n’est pas vraiment subtil, mais Ghost Rider n’a jamais eu besoin de l’être. C’est un mec qui fait un pacte (encore) avec le démon et qui se retrouve avec tête de mort à conduire une moto enflammée pour “venger les gens”. Dieu bénisse les années 70.
Le premier problème, c’est qu’on voit à peine Ghost Rider. Vraiment. Il se fait butter dès sa première scène au bazooka. Humilié dès sa première prestation, Nick Cage va passer son temps à errer, en attendant que son pouvoir revienne vers la fin, lors de la Bar Mitzva satanique du petit garçon.
Pour lui expliquer ce scénario complexe, il a à ses côtés Idris Elba qui joue ici un motard prêtre français qui shot-gunne son chemin. Maaaan, j’aime Idris Elba de tout mon cœur. Il est même génial dans Thor. Sans rire, je crois que j’irai voir un film où Idris se contente de lire l’annuaire, je suis certain que ça serait génial quand même. Et il a l’air de prendre plaisir à jouer over the top. Et effectivement, il fait de l’ombre à Nick Cage.
Mais… le Ghost Rider, le peu qu’on le verra, est loupé. Statique, pas vraiment cruel, jamais trop impressionnant, il est à l’image du film, sans aucune forme de surprise. Seules quelques scènes ingénieuses de Taylor et Neverldine (la séquence du début, assez géniale) surnagent un peu et les rares bonnes idées ne sont jamais développés. Et quitte à tout saloper, autant prendre le némesis le plus mou du monde qui ressemble à Monsieur Marie.
Sérieusement, Ghost Rider à Taïwan avait tout d’un film culte, je vois pas pourquoi ils ont choisi cette histoire nulle.
Ow et il y a Christophe Lambert en raëlien au visage tatoué.
Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Nick Cage est devenu une espèce de Luchini ou de JCVD qu’on invite un peu comme un automate. Tu lui donnes une pièce, il te fait son meilleur sketch, le mec qui souffre dans la folie.
Donc on veut savoir. On veut savoir où est passé le Nick Cage actor’s studio, qu’il a lui-même baptisé “Nouveau Shamanic“. Ghost Rider aurait été tellement mieux si l’on s’était contenté d’un motard qui dégomme des démons avec sa moto entrecoupé de Cage qui donne des interviews de ce genre-là.
“On my costume, my leather jacket, I would sew in ancient, thousands-of-years-old Egyptian relics, and gather bits of tourmaline and onyx and would stuff them in my pockets to gather these energies together and shock my imagination into believing that I was augmented in some way by them, or in contact with ancient ghosts. I would walk on the set looking like this, loaded with all these magical trinkets, and I wouldn’t say a word to my co-stars or crew or directors. I saw the fear in their eyes, and it was like oxygen to a forest fire. I believed I was the Ghost Rider.”
Oui. On veut Nick Cage, le vrai. Celui de Bad Lieutenant.
Com-Robot