Archive for year 2006
Août pluvieux, c’est l’enfer
Sep 9th
Aux echecs, il est conseillé parfois de « perdre un tempo » pour mieux attaquer la suite. Dont acte.
The Escapists 1 (only one Dollar ! allez l’acheter ) (petit blurb destiné aussi aux nouveaux, aux filles et aux gens qui ne lisent pas de comics. C’est accessible et assez drôle… Et en plus pas cher, à 1$ Soit 1,20€. Cool, non ?)
Il y a toujours un problème quand on mouline une histoire de super héros sous « le prisme du monde réel ». On tourne souvent ces mêmes gus en ridicule, les faisant placer de bons mots ironiques sur leurs propres conditions. Les fans de comics qui n’assument plus le fait d’aimer des trucs « à priori » pour les gosses et les ados, adorent en général. Mais Escapist est beaucoup plus malin que ça, en tout cas le premier numéro. Il s’agit là d’une adaptation/séquelle d’un roman qui mettaient en scène deux artistes du comics et leur création « The Escapist ».Oh ca peut paraître compliqué mais en fait pas besoin de connaître ni rien. Eh ouais. Max Roth, un fan des héros des comics du golden Age (pensez année 40 et 50, Superman a ses débuts, pulp culture tout ça) rachète les droits d’une de ses idoles un peu obscure et essaye de le relancer en tentant de faire de la pub en demandant à une dessinatrice punkette un peu nihilisto Daria-esque tendance suicide girls, de gribouiller les histoires et à son pote baraqué de l’incarner. Le ton est décalé, mais l’idée laisse présager du meilleur, surtout quand Brian K Vaughan a les mains libres sur un projet perso. L’artiste, Phillip Bond, anglais qui a bossé sur Tank girl mais aussi Invisibles et surtout le récent et brillant Vimanarama, l’histoire d’un indien anglais qui rencontre les divinités hindou tel des New Gods de Jack Kirby, plus grandiose que la grandeur même. Une série de 3 numéros sorties en volume relié, si vous voulez avoir du comics rigolo, malin, un chouia décalé vu le contexte, allez y sans crainte, ça dépoutre. Now back to Escapist, sans vouloir présager, ça donne vraiment envie de lire la suite, le truc typique que vous pourrez faire lire à votre meuf une fois publié en recueil. Faut pas déconner, les fascicules de 24 pages, vous passeriez pour un geek.
Fantastic Four 539 Civil War Tie in Civil War est un peu le projet promotionnel de Straz. Tous ses bouquins sont à un moment ou à un autre un moment clef de l’histoire. Là, ça se voit plus encore puisqu’on comprend ce qui se passe dans l’Amazing du même mois. Amazing nous prometait une baston d’anthologie, avec un renvoi en bas de page du genre « héhé », ça se passe dans Fantastic Four. Bon, passons sur le noir du quartier qui trouve la planque de Captain America et de tous ses potes alors qu’Iron Man et ses satellites n’y arrivent pas. Booon. Vu la couv avec un Ben Grimm très moche, on comprend que l’épisode lui sera consacré, lui et à Yancy Street. The Thing choisira comme Domenech de ne pas choisir. Le dessin mou de Mc Kone est de moins en moins agréable, mais au moins il se passe des « trucs ». Ah oui et Thor alors ? Que pouic. The Thing ne choisit pas, il aurait pu être courageux, être Bayrouiste et là, il a choisi la compromission Montebouresque. Depuis quand les héros de mon enfance sont Ségolèniste ?
En retard, Shaolin Cowboy 6 A part le papier qui pue, c’est toujours autant un plaisir de retrouver notre cowboy qui se bat à mains nues contre une espèce de requin ninja mutant (et qui cause). Le gimmick du découpage est vraiment malin. Just fun.
Y the Last Man 48 s’attarde sur Alter, la généralissime de Tsahal qui poursuit pour des raisons mystérieuses Yorrick, notre dernier gus sur Terre. Au programme un épisode « origine » toujours aussi violent et assez encré dans l’actualité (le conflit israelo palestinien). Très bon.
All New Atom 2 Ou quand Byrne se défonce, se fait une jolie déformation Akira style, Simone nous fait et arrive à nous intéresser à l’histoire d’un chinois qui change de taille, le tout accompagné par un chien. Je dis LOL.
Uncanny Xmen 477 Rise & Fall of the Shi’ar Empire. Bon on sait comment tenir un arc de 12 numéros. Dans le premier, les héros se réunissent. Le deuxième épisode de l’arc, ils le passent à pecho un vaisseau intersidéral Shi’Ar garé au parking de Trappes, dans les Yvelines. Ils découvrent que les spatiogates sont démolies, ce qui veut dire qu’ils mettront super longtemps, sauf super moyen de secours. Le 3ème, et bien c’est un focus sur Son Goku Vulcan, qui vole à travers l’espace. Il prend en otage un vaisseau Shi’ar dont l’équipage se rend aussi rapidement que les Français en 39 et paf il part. Une fois arrivé, il casse les fameuses spatiogates. Mmmm comment dire que c’est déjà chiant ? Plus que… 9 numéros comme ça ? Bru, il lâche toutes ses cartouches dans DD, mais là, pffff c’est rébarbatif. En plus, le frère Summers, en mode Dragon Ball Z est tout simplement chiant, de ses origines à aujourd’hui. C’est un peu aussi naze que si Douste Blazy recevait demain les pouvoirs de Captain Univers ou que Philipe Seguin se retrouvait aux commandes de Goldorak. Ah oui, on a déjà basculé en mode fill in artist… En à peine 3 numéros… au secours.
Detective Comics 822 Je pensais que l’intérêt allait baisser vu que JH Williams III a pris des vacances (au deuxième numéro du combo ?!). Et en fait non, c’est le miracle Dini : le script est plus que nickel, il est parfait, l’intrigue est tenu. Batman sonne parfaitement comme Batman… Horriblement consensuel ce que je vais dire, mais Dini cartonne. Il déchire le prépuce même (comme on dit pour ceux qui l’ont encore).
J’avais complètement oublié d’acheter Powers 19 qui continue petit à petit de quitter le terrain du polar pour basculer dans le super héroïsme adulte. Un peu dommage et surtout plus aussi passionnant qu’avant. Bendis, on veut du polar avec des enquêtes et des keufs qui parlent de vagin !
She Hulk 10 : hilarant ! Encore ! Next Wave 7 : Hahahahaha je serais un jeune de 14 ans, je dirais LOL PTdR ! C’est comme une histoire de super-héros, mais avec des vannes internet autour.
Front Line 5 Civiru Waa: Bon maintenant, c’est devenu assez nul, à part la gentille histoire de Wonderman par Lee Weeks. Oh mon dieu ces métaphores bi axiales de Civil War et de la guerre de sécession américaine, ça devient craignos. Ah et Speedball se fait transporter dans une prison d’une autre dimension. Roooh mais keskecaveut dire. On avait là l’occasion de faire du Oz, d’y aller à fond et tant qu’à destroyer un perso, de faire le premier super héros violé en taule ou j’sais pas quoi, et on l’envoie dans la dimension fantôme ? PETIT JOUEURS
Superman 655 Avec une couverture aussi old school et naïve que celle de ce mois ci, il n’y avait pas le droit à l’erreur. Et pourtant, ça se lit avec plaisir, de touchante retrouvailles avec Lana (la vraie, not the Smallville one) et un pays communiste aident bien à cela. Et Carlos Pacheco rendrait un peu n’importe quoi bien.
Ion 5 Bon c’est officiel, je ne comprends plus trop ce qui se passe, mais cette mini série a le don pour rebondir sur ses pieds à chaque fin du genre « hey, et dans le prochain numéro, combat contre Cosmic Crab ou Evil Yellow Waterbed. On s’y perd un peu. Ah le concours de la couv la plus moche continue. Berk.
Agent of Atlas 1 Plus le mois prochain sur ce comics étrange.
Squadron Supreme 6 Gary Frank laisse sa place à un habile copycat qui sera relayé ensuite par Deodato jr (très mauvais choix). C’est très dommage car le personnage de Nighthawk allait être développé. Se prépare un événement fâcheux pour l’équipe grâce à un built-up habile de Straz.
Civil War : Xmen 2 Ok, what is that shit ? Les sentinels ressemblent à des Transformers (piloté en plus), admettons. Mais Bishop a des velléités de se battre avec Cyclops… Le Xmen du futur, né et élevé avec le mythe des X-Men veut en découdre avec le membre originel de l’équipe ?? Et poursuivre les 198 dont personne n’en a plus rien à foutre (notons que cette mini série est maintenant la seule à évoquer même House Of M avec le formidable X Factor), des fugitifs mené par des mutants de haut calibre comme …. Domino et Shatterstar qui seraient de toute manière arrêté par les Sentinels ?? Ah et dans l’ombre, un méchant général utilise un mutant avec un poulpe et des tentacules sur le ventre pour manipuler des poupées vaudous qui obligeront Cyclops à attaquer Bishop. Gné ? Oui, fallais lire Son of M, le truc naze là. Enfin voilà, Civil war Xmen est tout ce qui reste de Decimation qui était déjà le maigre fruit de House of M. Que d’occasions loupées. Vraiment, y’a des éditeurs, je me demande comment ils acceptent des pitchs comme ça.
Justice League of America 1 Attention les fanboyz DC, JLA est votre comics, fait pour vous, avec des grandes lignes de trucs incompréhensible de personnages de série Z devenu subitement important. JLA, avant, c’était 7 caïds, bah là y’aura Black Lightning, Red Tornado et Chocos, le chien des Chocapic dans le line up. Les 3 grands (supes, bat et Ww)font un casting comme un show de tv réalité genre « on le prend celui là, il danse bien », « non celui là il chante comme une chèvre » . Plein de bons mots, rigolo tout plein. Mais on y prend plaisir, les personnages y prennent plaisir. Ce numéro de jury de la Star Academy sans Kamel Ouali est bien fichu mais assez toufu pour s’y perdre. Le dessin, fanboyiste d’Ed Benes qui vaut bien au moins son poids en Ian Churchill est assez atroce. Perplexe au moyen terme. En tout cas, pour un premier numéro, y’a pas de « wouha », c’est que des gars à table qui discutent.
Flash 3 : mon dieu, je n’ai jamais été aussi content de voir un guest penciler ! mes yeux commençaient à pleurer du sang. Bon là, c’est leg’, un chouia « anime-mangaized » mais on comprend bien que ce nouveau Flash, incarné par Bart est destiné à être un teen book avec de la drama type sauvé par le gong dans la centrale atomique + conflit des générations. Booooooooon, admettooooons. Un « A la rigueur comics ».
Oui donc lu Young avengers / Runaway civil war qui participe au concours du titre le plus pompeux de la Marvel. Bon l’idée c’est « on a deux équipes d’ados dans la compagnie, elles n’ont aucune raison de se battre, mais elles vont se battre ! ca nous fait un titre et on occupe le slot laissé vacant par Heinberg qui écrit sa série TV et Wonder Woman pour le concurrent. Tout benef. Sauf pour l’acheteur. Si tu l’as déjà acheté, désolé mec.
Wonder Woman 2, Heinberg (pas encore en retard ?). Terry Dodson donne le lot de nichons et de cul stipulé dans son contrat (égal à celui d’Adam Hughes). Etonnement, c’est le seul comics one year later qui me donne l’impression d’avoir un sens. Genre il s’est vraiment passé des trucs entretemps, Diana ne s’étant pas juste contenté d’être allé faire du spa à Club Med Bali. Et il se passe des trucs ! Et c’est rigolo ! Mon dieu, je… non… je commence à aimer WW, ce qui ne m’était plus arrivé depuis le run de Byrne (et le short stint de maestro Simonson).
Eternals 3 de 6 et on a toujours pas de galaxies en train d’exploser. Les eternals s’activent un à un, dont Sersy. Et qui déboule ? Evilron Man qui lui dit de choisir son camp dans Civil war. Wow tu dessers les fesses, Tony ? (il arrive comme un ouf, genre dégommage de fenêtre maléfique, devant des gars sans doute traumatisé par la prise d’otages dont ils ont été victimes… Malin, gros.) Le lien avec le monde Marvel est fait, c’est bon, c’est ancré, maintenant, euu faudrait démarrer. Un chouia lent pour un bon comics « d’éveil » de type « oh mon dieu, j’ai des pouvouaars ».
Wolverine 45 Civil fucking War Ok donc Wolverine a fait un truc con, il a promis la vie sauve à nitro en échange de ses secrets. Débarque Namor flanqués de ses poissons d’or qui comptent bien transformer le dit Nitro en Galak. Qu’est ce qui va se passer ? BASTON ! Wolverine transperce Namor !! Namor assomme le poilu. Wolvie demande à Iron Man de lui filer un coup de main pour aller voir Rackam le rouge et se retrouve en scaphandre. Oui il est bizarre son sens de l’honneur. Mais REBASTON ! slash slash slash. Au final, Logan repart avec ses infos, boit une bière et prochain numéro ? REBASTON ! Plus binaire que ça tu meurs. Tchouk tchik paf paf puis « dis moi la vérité pour atteindre le mot à suivre », mais bon, techniquement, c’est du Wolverine assez bien utilisé dans lequel il se passe des trucs. Les dialogues Imperius Rex sont à déguster avec gourmandise. Merci Guggenheim, l’ami de la grande culture.
Batman 656 Ok j’ai trouvé le 655 mou du genou, mais je l’ai repris pour le relire, l’un à la suite de l’autre et finalement, ça a un sens. Même pas mal. C’est réfléchi, c’est du Batman qui va dans une direction claire, pas du genre « je bricole des satellites espion pour chopper Wonder Woman sous la douche ». Le Dini sera « l’enquête », ce Batman sera l’action drama wouha in continiuty. Bonne idée et Grant nous en donne pour nos thunes avec une armée de Man-Bat ninjas. Même le dessin de Kubert Jr 2 (Andy) passe bien, il fait un peu ce qu’il sait faire. Un touchant mélange de Jim Lee avec un petit côté JRJr pour les poses surfaites. Et bah là, il s’en sort pas mal, guidé qu’il est par Morrison qui le fait se battre dans une galerie d’art remplies de pop art copie de Roy Lichtenstein. Malin, les tableaux se superposent et accompagnent l’action, un peu comme un hommage à la bonne vieille série boom paf bang. L’histoire a l’air bien, Batman a l’air de kiffer d’être Batman, je commence à bien kiffer moi même, et à partir de trois kiffer, on peut dire qu’on est encore jeune. Ca me va. Me gusta mucho, en fait. Pas rééévolutionaire New Batman, mais good pulp so far.
New Avengers 23 Coipel est dans la place, on le sent un peu rushé. Pas grave, sa force est dans la mise en page, et là, elle est bonne, et Villarubia est aux aguets derrière. Super boulot villa en ce moment. Donc numéro enfin important CW pour new avengers car enfin, il bouche des subplots restés en suspend. Jessica Drew se fait pécho par le Shield, mis au courant de son statut d’agent triple pour le compte de fury et d’hydra par Iron Man, dit l’enculate. Vous avez aimé « Iron Man enfoiré” dans Civil War ? “Iron Man la crevure” ne vous a pas refroidi en 2 pages d’Eternnals ? Et bien vous allez l’adorer dans « Iron Man la raclure de bidet de metal ». Plus out of character tu crèves, mais bon. On en est plus là, dans CW. Elle se fait récupérer par Hydra qui lui offre un poste de dirigeant ( Promotion canapé express?!), elle tue le mec (une forme de refus donc), tue toute la base, passe tout au napalm et s’évade de sa prison libanais pro hezbollah. Page suivante (ah oui la décompression a ses limites) de retour à new york elle trouve Captain America dans sa cachette (balaise, personne n’y arrive) et le supplie de la prendre à ses côtés. Voilà, hop on peut cocher la case « hydra » c’est fait. 20 numéros de subplot dont la légendaire évasion de Madame Hydra. A l’époque, j’avais fait ça, pour bien montrer que quelque chose clochait dans le tempo du combo Finch-Bendis.
XX numéros plus tard, beau dessins, perso essoré, hop on peut passer au suivant.
Astonishing Xmen 16 Alors les amateurs des trucs mystérieux des questions non élucidées, vous allez vous régaler. Y’a une interrogation par Page. Déjà, qui est déjà ce Pneuman, le mechant vu au début de la première année astonishing… Il y a 7 ans non ? (en fait le lecteur malin dira hé non, ça fait que 3 ans, mais c’est déjà tout comme). Qui sont les mecs qui le poursuivent déjà. Ok. Maintenant pourquoi Emma ne contre-attaque pas Kitty ? et ainsi de suite. Et j’espère qu’il ne faut pas s’être tapé tout Gen x pour comprendre tout sur ce qui se passe ou va se passer. Pendant ce temps, Wolverine a peur comme un cabot (déjà vu dans Xmen 10 par Jim Lee) poursuivi par un beast bestial (déjà vu dans Xmen 10 par Jim Lee). Ah déjà la dernière page ? Encore un mystère, putain. Pouf ce que ça passe vite Astonishing. Dense en mystère mais pas en contenu, tout ca pendant que tout l’univers marvel s’étripe (dingue ça quand même, ça donne vraiment l’impression que chaque scénariste fait son mini event dans son coin. Dans Uncanny c’est Songoku Summers contre les shi’ars de l’espace, Xmen c’est Sabertooth, les frangins Baubier et Bachalo qui essaye d’être clair (ce qui est un event en soit) pendant que bon, là ils se font dégommer par le Hellfire club. Newbie friendly ? A dans deux mois.
Daredevil 88 Daredevil fait une halte pendant qu’il prend l’avion. En fait, je vais juste dire que le guest penciler David Aja est oméga bon, il fait un numéro un chouia retro qui fera plaisir aux fans avec des moments clefs de la vie du cornu, et bon l’histoire est prenante. Mais pourquoi ne pas en parler ? Et bien parce que toi, oui toi, qui lis DD, ok t’as bon gout, c’est le meilleur Marvel en ce moment, mais tu le lis en TPB ! en volume relié ! Tu dois surfer entre les spoilers ! Ne pas voir ceci cela ! Ne pas lire ces quelques lignes de blurb que j’essaye de garder non spoilante sauf clairement indiqué ! Ne pas voir les couvs ! Comme je te plains. DD prouve que sur un tel format, le TPB c’est trop pourri, et que les comics étaient plus passionnant SANS internet. DD, c’est bigrement bien !
Et maintenant, god bless septembre.
Dear John : Alex Toth Doodle Book
Aug 31st
La mort d’un dessinateur, c’est toujours triste. L’histoire raconte qu’Alex Toth est mort sur sa table de dessin (un jour de printemps de 2006, un jour après mon anniversaire, facile pour que ça reste). Un dicton africain dit que quand un vieillard meurt, c’est toute une bibliothèque qui disparaissait. Un dessinateur, c’est un peu la même chose mais en carnet de dessins, les taches de crayon 3B et d’encre en plus. Toth n’était certainement pas le plus connu, ni le plus médiatique. A vrai dire, j’ai connu son travail il y a 5 ans. Vous pouvez wikipédier sa carrière tout ce que vous voudrez, découvrir les dizaines de dessin animés auquel il a participé (sans parler des bd), son importance dépasse en réalité sa carrière, à la manière de Will Eisner ou de Carl Barks, les « makers », souvent dans l’ombre de leurs travaux.
Sorti de peu à titre posthume, ce doodle book nous invite dans l’intimité de Toth, sa correspondance avec son ami John. Alex Toth était un dessinateur acharné. Un as du crobar, la vision claire d’un regard habile, mais surtout un annotateur fou. Pas de Pc à l’époque, il gribouillait ses idées, ses réflexions, et commentait, commentait… Une espèce d’autocritique permanente et lucide. Un bon dessinateur est avant tout un fin observateur. Ce bouquin est un sublime travail au résultat un chouia amer. La rigueur du papier griffonnée et le glorieux temps de l’aéropostale a disparu au profit des mails, de la Wacom et du SMS que certains fous tentent de nous faire passer pour des haïkus modernes. Ce doodle book, c’est ça, un mec hors du temps, une impertinence du trait qui vous nargue en écrivant de sa radicale écriture : « Keep well –and get a BIG FAT LEAD PENCIL or CHARCOAL – and DRAW, DRAW, DRAW ! »
Civil War Part 3
Aug 30th
La Fin. L’université d’été de la banderole. Le Jospin en jean de la mobilisation politique sur internet. Good night… and good luck !
Ajoutons aussi que vous avez vu ici le 2 Juillet cette banderole-là, prémonitoire s’il en est.
Toute la beauté du monde
Aug 29th
Une critique inédite qui remonte au début de l’année, sans doute parce que le film ne m’a rien inspiré de visuel. Oui hein. C’est assez frustrant d’ailleurs de sortir de 2h de toile et de n’avoir aucune proposition visuelle, pas le bout d’une extrémité d’une idée. Enfin voilà:
L’équation “aimé le premier film mais être déçu par le deuxième du même réalisateur” se vérifie ici, mais à quel prix. Le pacte du coeur des loups des hommes, c’était bien, un vrai film sentimental pour mecs, trivial et gentil. Mais là, olalalala la chute. Un célibataire endurci tombe amoureux d’une jeune veuve et lui arrange un voyage à Bali. Simple. Règle de base d’une amourette réussie: éviter Dunkerque parce qu’il pourrait pleuvoir et la transporter dans un endroit féerique, totalement coupée de toute réalité sociale et d’éventuels tsunamis tragiques. Après 10 mn, le film va tomber dans la routine suivante: larmes, décors de carte postale de Bali, balade en scooters avec musique à fond dans les ipod, larmes, re-Bali etc. Comme ça pendant tout le film. Les dialogues, particulièrement risibles, n’aident pas à donner une once de crédibilité (toutes les phrases clichés des plans dragues foireux y sont ! Notez les pour faire rire vos copains). Plus faux, tu meurs. La direction d’acteur est simple: “bon toi, tu pleures et tu regardes le vide, lui te regarde avec un air vaporeux. Toi, Daroussin… tu fais rien, profite de tes vacances, mec!”. Quand à Bali, oui effectivement c’est bien joli, mais il ne suffit pas de filmer de belles images de vacances pour bricoler de l’émotion qui finira par sonner très fausse en fin de compte. Le coup de grâce: le happy-end dégoulinant. La beauté du monde n’est certainement pas dans ce film souvent affligeant. Et si vous voulez vraiment de l’exotique, rabattez-vous plutôt sur Lilo & Stich.
zéro dessin, du coup, hop, un feu rouge londonien
Kaitô Rousseau
Aug 28th
Pitchs calibrés, l’extase des dossiers de presse…
Aug 27th
Ecrire les dossiers de presse est parfois ennuyeux, et en tout cas très contraignant. C’est le work for hire par excellence. En fouillant un peu quelques archives, j’ai retrouvé cette présentation de Star Gladiator 2 (a.k.a Plasma Sword en France) sur Dreamcast. Bon la date limite de vente est passée depuis longtemps, on peut s’amuser un peu:
Le meilleur album de Daft Punk
Aug 26th
Ok, on ne parle pas souvent concert ici, mais en voici un qui aurait mérité son concept album : le Live des Daft Punk. Arrogant, ingénieux, il est la somme des 3 premiers skeuds du duo qui, sur scène, mouillent leur chemises (ou leur combi) dans un megamix fou de leurs tubes. Tout d’abord le contexte : uniquement sur scène de festivals (plus rien de prévu en Europe, mais il vous reste l’Amérique du Sud encore), il suit le dogme de la rareté, de l’absence et de la distance. Moins ils circulent, plus le buzz monte (perso, gaulé en Belgique la semaine dernière). Présent sur une scène pharaonique avec lumière pyramidale, on assiste à une espèce de pluie lumineuse syncro avec le son, de manière très travaillé (les vidéos youtube ne leur rendent pas justice), mais sans avoir l’air de trop y toucher. Les deux gonz entrent sur scène (à moins que ce ne soit pas eux ? Dans une interview récente, ils avaient l’air de dire qu’ils étaient en personne aux manettes, mais allez savoir !) et alignent leur show implacable, qui commence sur l’air de Rencontre du troisième type. Zéro contact, totalement déshumanisé, la thématique des 3 albums est là.
Le truc ingénieux, c’est Human after All, leur disque le moins réussi (ou d’apparence le moins audacieux) est parfaitement intégré, et grâce à d’habiles mélanges, devient un parfait complément de mix fusionnant de manière thématique et maligne : Télévision Around The World, Super Heroes After All etc. Le tout dans un déluge coloré, 45000 personnes (ce soir là) sautent sur place et dansent. La trance jusqu’au final coup de massue. Bounce
Dans le genre osmose collective, ce concert mégalo, point final logique d’une trilogie musicale, atomise tout et propose vraiment autre chose de ce qu’on a l’habitude d’expérimenter en matière de techno. Depuis, l’habile et très réussi bootleg du show tourne en boucle. Un radicalisme musical, à l’image d’un rouleau compresseur lumineux.
Shadowplay: The Secret Team, du comics presque conspirationiste d’Alan Moore
Aug 24th
Shadowplay : The Secret Team est un comics docudrama sur 30 ans de relation politico économique des Etats unis et de raccourcis moraux que ses dirigeants successifs ont décidé de prendre avec leur propre éthique. Sous entendu: ventes d’armes, ignorance opportuniste de deal de drogues, actions commando ultra secrètes, le tout étant rigoureusement amoral mais aussi anticonstitutionnel. Cet état des lieux graphique en à peine 30 pages encastré dans le recueil Brought To Light, toujours d’actualité aujourd’hui date de 1988 et est signé par le fan favorite Alan Moore et l’ultra talentueux Bill Sienkiewicz. De la part de Moore, pas de surprise, il a un propos, assez documenté, et quiconque connaît ce fou assez imparable de la bande dessiné pour adulte sait qu’il n’aborde pas un sujet sans une profonde documentation et un message à faire passer. Le choix de présenter un aigle anthropomorphe, agent de la CIA qui se bourre la gueule dans un bar peut paraître saugrenu, mais pourtant ca fonctionne (ceci dit, il procèderait de manière forcement différente aujourd’hui, je suppose). On se passionne assez vite pour cet exposé, beaucoup plus vivace qu’un reportage de « Secret d’Actualité » sur M6 (qui sont d’ailleurs rarement des secrets, sans même parler d’actualité). Un mot sur le dessin : c’est sans doute un des meilleurs travaux de Bill Sienkiewicz qui se laisse complètement aller, qui s’abandonne complètement au propos, travaillant profondément son propos jusque dans la typo. Magnifique, de la rage sur papier !
Je vous recommande donc assez chaudement cette histoire courte qui ne perd en rien de sa portée malgré ses années, et qui nous rappelle aussi qu’il y a un manque cruel de bande dessinées politique, engagées ou pas. Technikart nous fait bien la campagne présidentielle scénarisé par Guy Birenbaum (qui tente faire du buzz en ce moment autour de son bouquin politique “à paraitre” cf son blog), mais il y a comme un manque dans le secteur. Il est à noter qu’il existe des mangas engagés, plutôt d’une droite assez libérale pour ne pas dire très à droite qui demeure pour moi des mystères dont la portée m’échappe totalement. Finalement, ce genre de média n’est-il pas comme tout ces films politiques gavant qui prêchent uniquement des convaincus ? N’est-il pas mieux ou plutôt plus efficace s’il y a opinion à faire passer, de le faire dans un contexte neutre voire proche du non-sens ou du contradictoire ? Bref, du Alan Moore qui vaut son temps de réflexion.
Dernière remarque : A titre personnel, ce serait le genre même qui m’intéresserait de produire si seulement la narration graphique à faire soi-même ne me demandait pas un effort surhumain sans parler d’un temps fou. Le choix artistique, très cru et brut de décoffrage de Sienkiewicz dont découle Ashley Wood aujourd’hui donne aux textes d’habitude ciselés de Moore une espèce de force pamphlétaire qu’il n’aurait pas eu avec ses dessinateurs habituels.
U 93
Aug 23rd
… alias Vol 93 ne fait pas dans la dentelle et ne nous épargne aucun de ces petits effets mélodramatiques, tel ce vieux téléfilm passé sur M6 où l’avion se pétait en 2 « basé sur une histoire réelle ». Et là, le label vu à la TV clignote à plein tube, tentant de faire passer toute l’émotion autour de cet avion détourné devenu mythique. Pas besoin de se creuser la tête, l’entreprise sera forcement réussie au sens hollywoodien du terme. Une histoire avec des gus dont on sait qu’ils sont voués à une mort certaine, ça marche systématiquement. Cette docu fiction puise dans tous les tics crispants et les codes du genre (« oh le gars qui a failli louper son avion, on a mal pour lui ») à l’exception du gars noir sympa et du chien qui arrive à se sauver. Il y a heureusement un allemand un peu lâche à bord pour contrebalancer l’absence de ces clichés. Comprenant le triste sort qui les attend, les pauvres victimes se rebellent contre les preneurs d’otages et font écraser l’avion. Attention, c’est la version officielle retenue depuis le 12 Septembre et depuis, le courageux baroud d’honneur a donné lieu à toute une mythologie (on a même pu le voir en comics !). Loin de moi l’envie de tomber dans les bas-fonds d’un conspirationisme (qui est fondamentalement débile), mais le film est condamné par son essence, à nous offrir une idéologie consensuelle, sans aucune forme de profondeur, d’idée ni de réflexion. Le vide agaçant et crispant. Tout est dans la montée d’adrénaline de « les héros vont mourir », l’effet le plus facile du cosmos. Un sujet en or pour en arriver à un film de rien et la méchante impression d’être pris pour une courgette.
L’illust d’aujourd’hui est une archive de Septembre 2001, donc plutôt à propos, rage & emotion. J’ai l’impression que c’était hier.
Com-Robot