tiré de Hellboy, The Sleeping and the Dead, t'as vu

Vous n’imaginez pas comme ça m’a manqué, de parler d’illustrés…

Pour cette reprise, Dans les dents va s’attarder sur deux coups de cœur. Ouais, je vais tenir un article entier sans dire du mal ou presque.

On va faire par ordre alphabétique.

Les mêmes que dans les années 80

Adolescents forever

New Mutants, écrit par Zeb Wells (l’auteur de l’arc génial du Lezard avec Bachalo dans Spider-Man) a fait un run parfait sur un titre dont je doutais de la pertinence (déjà, dans le tout premier Dans les Dents !). Après tout, il n’y avait aucune raison à rassembler cette bande de gosses des années 80, la section junior des X-Men à part “Hé regardez les mecs, c’est les mômes que vous kiffiez il y a 20 ans”. Mais chez les New Mutants, il y a toujours eu une alchimie particulière. Comment ne pas aimer son leader malhabile, Canonball aka Sam Guthrie, qui se donne à fond mais pas toujours de la bonne façon… A ses côtés, Sunspot, Karma, Warlock, Cypher (peut-être mon préféré, un pouvoir purement intello, celui de comprendre et décoder n’importe quel langage ou code) qui est revenu à la vie, normal, it’s comic book), Magma et Illyana / Magik, la sœur de Colossus revenue des limbes. Et puis il y a Danielle Moonstar, l’indienne qui a perdu ses pouvoirs mais pas sa grande gueule. Et t’sais quoi, ça fait plaisir de voir cette équipe de mutants qui ne bougent pas, ces personnages réguliers qui n’ont pas ou peu changé, Fantastic Four style. Tu verrais le grand barnum qui se passe en ce moment dans le titre vedette Uncanny X-men, tu sais plus qui est qui, qui est membre, sympathisant ou simplement touriste. En plus en y repensant, il y a eu moins de coucheries entre eux qu’en trois saisons de Gossip Girl. À ce qu’on m’a dit.

Mais après les événements de Second Coming, l’équipe est démoralisée. Shan (Karma) se fait amputer de la jambe. Warlock est traumatisé d’avoir été forcé à tuer. Oui, même les êtres techno-organiques ont une âme. Sam décide de prendre toutes l’équipe en balade, histoire de resserrer les liens. Arrivée en hélicoptères à la datcha, nuit devant le coin du feu, ils y sont tellement bien qu’on se croirait en Haute Normandie. C’est à ce moment que ressortent des démons tout droit venus du passé. Des enfants utilisés il y a (20 ans en bd dans l’arc Inferno…  1989, gars !) quelques années pour tenir les portes des Limbes ouvertes. A vrai dire, j’ai plutôt bonne mémoire surtout pour ce genre de références qui nous renvoie aux sweet 12 ans, quand tu lisais encore tes bédés dans Special Strange, vu que l’import était bien limité à l’époque. Mais là, le souvenir de ces gosses s’était complètement vaporisé. Ils ont littéralement été chercher cette histoire dans les limbes. Aujourd’hui, ce sont devenu des armes au service d’un général un peu fou comme Kadhafi mais de la marine US. Ce mec a littéralement établi. Une base. Militaire. US. En. Enfer. Même George W. n’aurait pas osé, à moins que l’Enfer soit doté d’armes de destruction massive, là encore, on attend confirmation de Google Maps.

Une jeunesse passée en enfer...

Le danger est donc sérieux. Les New Mutants sont donc face à leur équivalent infernal, twisted et forcément un peu violent. Et bien glauque. L’un d’eux a le sang qui se transforme en armure (genre mousse expansée de sang) dès qu’il se fait couper. Et puis celui avec plusieurs bouches autour du corps avec des dents coupantes. Ou encore la démone capable de sentir et influer sur les phéromones. En gros, quand quelqu’un souffre, elle jouit. Et puis j’aime bien Trista dont le pouvoir est de parler à l’envers ce qui va créer un loop neuronal qui va contrôler celui qui l’écoute, Je suis certain de connaitre des gens qui l’ont dans la vraie vie, ce pouvoir.

Ils se font laminer méthodiquement et sans ménagement. Puis vont se faire torturer sans ménagement. Ce qui va donner des moments super-héroïques très WTF :


Le pire, c’est que ça fonctionne, simplement en respectant cette règle sacro-sainte : ne jamais la jouer trop facile pour les héros qui vont devoir faire des choix moraux bien plus audacieux que de garder ou non Brice Hortefeux au gouvernement. New Mutants (volume 3 quand même) me faisait souvent penser à un titre un peu nostalgique, le genre à te mater du coin de l’œil sur le présentoir pour te faire “allez quoi, t’as aimé ces personnages il y a 20 ans, ça va encore marcher”. Généralement ce genre de concept ne passe pas le 7ème numéro à cause d’un manque de direction. Mais là, à ma grande surprise (it happened so fast !), Zeb Wells avait un plan derrière la tête. Destiné à l’origine à la formation de la relève de Cyclops, New Mutants vol 3 a réussi à se trouver une voix, en foutant ses personnages dans des situations extrêmes. Bien sur, c’est plus intéressant quand on connait Cannonball, Karma ou Illyana (la soeur de Colossus), mais en trouvant son tempo et un ton, il arrive à s’élever au dessus du simple teen super-héros book. Je suis à peu près certain que ce Fall of The New Mutants serait devenu un classique perso s’il avait été lu ado. Quoiqu’il en soit, un chouette run qui touche là où il faut. J’en suis heureux comme quand un des petits du quartier devient ministre.

De l’autre côté des titres X, on trouve Uncanny X-Force. Le précédent relaunch (X-force tout court) avait laissé tout le monde dubitatif. X-Force était une équipe de black-ops mastermindé par Cyclops et dirigée par Wolverine dont le but était d’aller tuer les ennemis des mutants un peu partout dans le monde sans se faire voir. Enfin sauf cet épisode où Wolsbane la fille loup irlandaise couche avec Hrimhari, le Prince-Loup d’Asgard, un délice pour les fans d’animaux qui perdent leurs poils. Enfin si on comprenait quelque chose à ce bordel, tant les pages étaient noires.

Une direction artistique entre noir, noir mat, noir brillant et noir goth, des histoires qui prenaient vraiment trop au sérieux de manière ridicule, bref rien n’allait. J’imagine que le teen fan de gore devait y trouver un peu son compte… mais là encore, ce n’était pas suffisamment bon. Et puis le fait de voir Wolverine en costume noir intégral pour passer inaperçu car, c’est bien connu, PERSONNE ne sait à quoi il ressemble alors le même en noir… C’était juste ridicule.

Puis Cyclops a du voir les chiffres de ventes de X-Force. Fini les black ops, l’heure est à l’espoir. Wolverine qui avait sans doute du temps à tuer, décide de monter sa troupe de black ops de son côté, sans rien dire à personne. Heureusement, malgré mes doutes initiaux, c’est bien mieux.

Uncanny X-Force, c'est mieux. Ils vont tuer des enfants.

Rick Remember, en plus d’être accompagné par Jerome Opeña au dessin (une vraie découverte) a composé une équipe de tueurs “LoL&cool”. Bien sur, il y a toujours Archangel en mode déglingo. Psylocke (son actuelle, son ex, je sais plus où ils en étaient restés) est du voyage aussi. Mais c’est surtout l’ajout de Deadpool et de Fantomex qui fait toute la différence. Pour les débutants, Fantomex est un faux marseillais qui a un système nerveux externe sous la forme d’une soucoupe volante qui se vient généralement se cacher dans sa bouche. High concept science ! Il est arrogant (rappel 2 : marseillais) à cause de son sang nano-activé qui l’empêche d’éffleurer l’éventualité d’un être supérieur à lui-même. Même Dieu ou Supercopter. S’il y a bien un mec qui résume le concept d’Awesome, c’est lui.

Et puis Deadpool que tous les joueurs de Marvel Vs Capcom 3 connaissent bien maintenant. On me demande souvent (en cours de partie, pour me déconcentrer) s’il est aussi fou en BD… Réponse : ouais, les gars. D’ailleurs, on le voit faire ce genre de trucs dans Uncanny X-Force :

Le plein de vitamines...

Leur première mission, moralement discutable, sera d’aller tuer Apocalypse, revenu à la vie sous la forme d’un garçon de 6, 7 ans et qui est déjà en train de se faire endoctriner par des @jeunesUmp pour devenir le dictateur du futur qui contrôlera le monde. Tuer un enfant qui n’a encore rien fait, c’est un choix moral qu’on s’est tous posé depuis “Maman, j’ai raté l’avion”, avec une machine à remonter le temps à disposition.

Snikt dans ta chambre

Et puis il y a ce genre de moments savoureux, où c’est bricolé une Bat-Cave spécial X-Men. Une Cavern-X remplie de memorabilia de ses années passées à l’école de Xavier.

Dessins réussis, humour pour égayer un concept lourdo, Remember est un des gars qui monte chez Marvel (il écrit Venom, l’histoire d’un soldat paraplégique à qui l’on inocule du symbiote pour qu’il retrouve l’usage temporaire de ses jambes. Bien sur, le Venom, demandez à Spider-Man, c’est dangereux car il provoque des troubles comportementaux plus intenses que le Doliprane. “What could go wrong ?” après tout). Même le One Shot 5.1 où ils assassinent des Reavers (les evil cyborgs australiens) avant que Cyclops et Magneto ne s’aperçoivent de quoique ce soit est vraiment hilarant. Uncanny X-Force est la bonne surprise de l’année pour les X-titles, le genre de comics qui te donne envie de faire “Sahtek, cousin !”

Maintenant, des lecteurs m’ont demandé mon avis sur le costume de Wonder Woman. Le nouveau, celui-là.

C’est pas évident de mettre le doigt sur un instant précis. Il n’y avait alors que trois chaines de télévision alors (c’est si vieux que ça), mais quand j’ai vu Wonder Woman pour la première fois à 4 ans, j’ai compris, comme un déclic, que j’aimais les femmes. Elle avait tout. Les bottes, le bustier, le lasso, les bracelets. Et elle kickait des nazis. Les éléments de la femme parfaite, surtout pour un gamin impressionnable de première année de maternelle. Linda… merci. Mais du coup, tu fais pas n’importe quoi avec Wonder Woman.

Robotics avait déjà consacré un long article au changement de costume qui a eu lieu en comics en juillet dernier. Elle avait alors le même leggings mais noir. Et surtout un petit blouson années 90 ridicule.

Bon, là, l’actrice, je ne la connais pas suffisamment et c’est une bonne chose. Il est toujours préférable d’avoir un acteur low-key pour un rôle de super-héros. Mon choix naturel, c’était Odette Yustman, vue dans Cloverfield.

Commençons par les aspects réussis de cette néo Wonder Woman.

  • Pas de blouson années 90 (comme en ce moment en BD). Voir le lien plus haut.
  • La ceinture (rappelons que dans la version Linda Carter, c’est d’elle que Wonder Woman tirait toute sa force, donnant ainsi un plot device assez facile aux nazis pour la capturer et l’enfermer dans un bunker tout aussi nazi, planqué quelque part aux USA. Ah les années 70, aimez-la ou quittez-la.
  • Les étoiles disparues, car elles pouvaient horripiler les gens genre Besancenot et Mélanchon, le club des anti-américains primaires. Hey, les gugus, Wonder Woman, à la base, c’est quand même une pin-up de combat un peu bondage pour distraire les soldats pendant la WWII. Je dis ça aussi pour ceux qui voyaient WW la première série comme une métaphore du lesbianisme, un truc que, je peux le jurer ici, je n’ai pas senti lors de mon premier visionnage au tout début des années 80.
  • La tiare
  • Les lèvres rouges. I’m all for it.

Les moins, forcément.

  • Les bottes. Pas rouges. Je suis certain qu’il s’agit d’une erreur. J’espère qu’ils sont en train de corriger ça.
  • La couture visible sur le pantalon. Les mecs, quoi !
  • Je suis dubitatif sur le bustier. C’est un peu comme le S de Superman Returns, en relief. Quand il ne bouge pas, en photo, ça va presque. Enfin c’est vite dit, comme tout ce qui concerne ce film… Mais au moindre mouvement c’était la cata. Et là, il faut que ça tienne. Curieux de voir ça en mouvement. Wink
  • La consistance et plus globalement la couleur. On dirait un de ces horribles déguisements d’Halloween. Allez, il y en a des pas mal. Mais souvent, on ne sait plus si c’est un truc en vente ou un cosplay. Oui comme ces filles qui s’habillent en jaune pour faire Pikachu. Genre ces trucs :

Ow, mes yeux. Enfin, vous voyez maintenant ce que je veux dire pour la texture…

On en oublierait presque le costume de Lois Lane dans Smallville. mmmm

Du coup, les photoshoops ont commencé à fleurir sur Internet, qui vont jusqu’à rajouter des bretelles au bustier. Pour fix the problem. Il y en a des plutôt réussis.

Celui avec retour au short étoilé est signé du talentueux Ty Templeton. De très bon web-comics, btw.

Mon préféré est peut-être celui-là, plus simple, bottes fixed, futal plus sombre :

Et puis, les haters gonna hate-eurs, il n’y a pas si longtemps, Wonder Woman devenait Star Sapphire. Urgh. Heureusement, ça n’a pas duré :

Allez on croise les doigts, à bientôt. Robotics, même bat-chaîne, même bat-heure.