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Indigènes
Oct 27th
Indigènes méritait-il les éloges, la palme aux acteurs, le déluge d’éloges et d’émotions ? Il faudra bien distinguer deux choses : les effets du film, qu’on ne saluera jamais assez. Une des trop nombreuses injustices faites aux arabes de France (n’oublions pas qu’ils étaient tous français, les gus). Un film qui change la politique, la vie, la société, jeunes lecteurs, ça peut tomber au bac, prépare-toi à ça. Reste le film, et là c’est une autre histoire. Autant Roschdy Zem, sa vraie gueule de cinéma et sa filmo audacieuse peut enthousiasmer comme une petite pucelle qui s’égosillerait devant « Fan de », autant Nacery (Taxi 1234) et Djamel Debouze, coproducteur du film peuvent laisser perplexe. Pari à demi réussi : Samy ne joue qu’une dizaine de répliques dans ce (long) film, mais il est dedans, à fond. Djamel sautille sur le champ de bataille, un bras dans la poche, le fusil de l’autre, on dégage plus facilement un rictus. L’histoire de ce film, volontairement linéaire, unilatérale et ultra partiale ne dessert en rien son propos (souvenons-nous des Sentiers de la Gloire). En dehors de son gimmick de justice historique fort juste, ce n’est « qu’un » ultra-prévisible film de guerre de série B, lorgnant volontairement vers Private Ryan. La fin, dans le genre « fluo stabiloboss », on veut bien vous faire comprendre que c’est une injustice, est vraiment en trop. 10 mn too much à enlever, facile. Idéologiquement juste, Indigènes n’est qu’acceptable cinématographiquement. Ce n’est pas si mal vu la difficulté qu’on peut imaginer à monter un tel film. Oh et Roschdy Zem est super. Fan de la première heure, je vous dis.
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- Scène “solitude du sniper” absolument pas dans le film, mais quand on y pense, le sniper ne se mets absolument pas en position idéale pour tirer… pas très logique.
Jarhead
Feb 13th
Film Laïus n°4 de l’année et ce coup ci, il est bon. Jarhead raconte la guerre du golfe vue à travers un soldat de base, qui en chie à attendre quelque chose qui ne vient pas. D’ailleurs le seul contact non américain qu’on verra dans le film se fera à longue distance, au loin, 1 minute à peine. Un film de guerre où il ne se passe rien, l’idée parait marrante, elle est ici très bien exécuté avec ses soldats aux gueules cassées. Jamie Foxx en sergent crapuleux et sadique tout ce qu’il faut est fantastique. Il s’en donne à cœur joie, ça se sent. Alors évidement, Jarhead est subversif ce qu’il faut, pas trop, simplement en surface. Il est esthétisant, sans aucune forme de révélation accusatrice ni d’accusations façon Moore. Le choix de la comédie bien grasse, l’humour troupier ne permet pas de voler plus haut que des interrogations du type “qu’est-ce qu’on fout là” ou encore “argh est-ce que ma femme me trompe, là bas dans le Connecticut ? Techniquement, c’est un peu comme un Papa Schultz mais sans boches, où les prisonniers seraient les geôliers eux-mêmes. Du bon spectacle dont il ne faut pas trop attendre.
l’illust du jour, et bien je suis retombé sur un vieux carnet d’étude, du bon vieux temps où je sketchais au zoo (un excellent exercice d’ailleurs qui me manque). J’adore les chameaux (même s’ils ont souvent la bougeotte), y’en a dans le film, d’où le rapport… mm voilà c’est tout.
Lord of War
Feb 11th
Film laïus N°3 de l’année (après Munich et Good Night & Good Luck), celui là choisit le ton de l’humour. Un peu lourd autant que le russe mal articulé de Nick Cage qui joue pour une fois autre chose qu’un mec à la mine de cocker triste. L’humour est débitté à coup de voix off, avec beaucoup de comptabilité cynique de type “un américain sur 3 blablabla”. Ceci étant, bonne mise en musique, excellente prestation de Jared “cocained” Leto et de Ian Holm et quelques bons dialogues pour cette histoire qui ne tient pas une seconde debout. Même sur fond de vérité, même les exagérations éhontés de M.Moore paraissent plus crédible. La simplification est ce qu’il peut arriver de pire quand on a un combat louable.
Com-Robot