Posts tagged Liam Neeson
Battleship
Sep 18th
L’été se termine à peine et j’ai déjà reçu une triple dose de Liam Neeson, le génial irlandais qui sautille de blockbuster ringard en badasserie intimiste, en sachant pertinemment que l’essentiel de sa carrière va se jouer là, dans ces rôles de généraux insupportables qui beuglent sur des recrues se la racontant un peu trop. Malheureusement, ici on le voit 5mn, intro, guest, conclusion. Comme s’il avait prédit le naufrage de Battleship.
Battleship est nul. Mais drôlement nul, contrairement à Transformers 2 & 3, qui sont nuls de manière insultante. Nul comme un film où un handicapé patriote affronte à mains nues un extraterrestre. C’est génial.
Pourquoi diable payer des licences à des millions de dollars d’un truc comme la bataille navale si c’est pour en faire une baston contre des extraterrestres. C’est aussi idiot que se casser le cul à faire un film “officiel” League of Extraordinary Gentlemen (nul, d’ailleurs) alors que tous les personnages sont dans le domaine public depuis perpet’.
La seule scène qui justifie la licence, c’est qu’à un moment, les mecs tirent à l’aveugle des obus sur l’adversaire en suivant l’action sur un quadrillage. Vivement que quelqu’un récupère les droits de Docteur Maboule, on va bien se marrer.
Mais même le jeu tiré de Battleship ne ressemble pas tant que ça à une bataille navale mais à un tactics rpg. En plus, il est plutôt pas mal. C’est dire à quel point le film est grotesque: son adaptation en jeu vidéo est meilleure. Un cas de figure inédit dans l’histoire des blockbusters de l’été !
Heureusement pour lui, Battleship transperce la barrière du ridicule à chaque instant. Je parle de barre de lol du niveau d’ID4. Il y a même le jewish comic relief à la Jeff Goldblum dont on attend tous qu’il rentre dans la forteresse avec son Mac pour uploader un virus d’Internet. Oui, c’est si ridicule que ça. La pauvre Rihanna vole les rôles de Michelle Rodriguez dans le rôle de la sergent chef à couilles mais sans succès. Le seul qui a l’air de se marrer dans ce merdier c’est Taylor Kitsch, le sympathique loser de la saison grâce au bateau et surtout au maudit John Carter.
Si Peter Berg a fait son film sérieusement, c’est à crever de rire. J’ai des doutes, quand je vois sa promo en Israël (grand moment de malaise Jovovitch). À un moment, des vétérans de WWII débarquent pour piloter le dernier navire en état de marche. Ralenti à la Bruk’heimmer sur les pauvres vieux dudes, figurants de l’authentique, sur fond de Highway to Hell entre autres virilités, une scène si risible que ça en est désobligeant pour eux. C’est, sans déconner la scène la plus drôle de l’année. Le speech du président dans ID4, c’est rien à côté.
Un grand, grand mauvais film.
Wrath of the Titans
Apr 18th
(Tu sens que j’accélère la machine pour être à l’heure pour Avengers, hein… Vendredi ici même… )
Wrath of the Titans, donc…
Déjà on avait du mal à cerner l’intérêt d’un remake de Clash of the Titans. Mais une suite d’un remake me fait d’un coup penser à la pertinence de la suite de Trois Hommes et un couffin version US, remember, avec Tom Selleck. Why, god, why !
C’est justement ces gods qui sont sans doute le nerf de ce péplum actionneur bizarre dont l’existence est sans doute justifié par une ligne dans les contrats.
Cependant, je peux affirmer que si tu as un fétichisme pour les vieux barbus en toge qui se font des câlins après des séances SM dans les caves de l’Enfer (ce qui est une sacrée niche), The Wrath of the Titans est TON film. Et je suis persuadé qu’il y en a que ça intéresse de voir Zeus, Poseidon, Arès et Hadès se prendre dans les bras en mode douceur, s’enlaçant de toutes leurs barbes.
Sam Worthington, le pinceau vide des actionneurs modernes, le moule dans lequel vient se déposer l’héroïsme estival, refuse d’aider son père Zeus pour se consacrer pleinement à son fils et à sa nouvelle audace capillaire. Une bonne scène d’action (la seule) va le faire changer d’avis. Mais en papa freudien, Zeus s’en veut de ne pas avoir accordé plus de temps à Sam mais vu qu’il n’a avait pas la garde… Puis on apprend qu’il y a un traître dans le petit monde de l’Olympe. Sam, à l’aide de son cousin qui semble sorti de Life of Brian des Monthy Python (bon point), va devoir réunir les trois armes forgées par Hephaistos qui, comme dans Power Rangers, va devenir une arme ultime dont même Wikipedia n’a pas entendu parler, celle qui viendra défoncer Chronos, le boss de fin de niveau.
A force d’éléments mythologiques balancés comme des plot device, ça en devient aussi chiant que ça en a l’air. Même sans son armure d’or du premier volet, habillé en loqueteux, Liam, l’homme qui murmurait des tessons de bouteille aux oreilles des loups fait de son mieux. Peine perdu, tout le monde se fait un peu chier, les acteurs comme les spectateurs. Don’t.
Surviving is Fun, Partie 2: The Grey
Mar 14th
Jamais trailer n’a été aussi menteur que celui de The Grey (“le territoire des loups” en français). Car, bon sang, ces deux minutes me vendaient du rêve. Liam Neeson, survivant d’un crash, piégé dans la montagne, se fait un poing américain avec des tessons de bouteille pour aller boxer des bâtards de loup. De la testostérone toute trouvée pour Liam Neeson, l’action-movie star polymorphe, le mec qui te joue Hannibal dans A-Team aussi bien que Zeus dans Clash of the Titans en passant par Ra’s al Ghul et “random loqueteux Jedi de l’espace”. Tu parles. Dans la manière dont il est markété, à savoir comme un supermarché badass des années 80, The Grey est une belle escroquerie.
Mais le petit oiseau dans le noir au générique, une production Ridley Scott, soit le signe rassurant concernant la réalisation et surtout la direction photo se charge de faire démentir tout ce qu’on pouvait s’imaginer. Stan Lee, my man, conseillait toujours avec malice “de ne pas donner au public ce qu’il croit vouloir”. Et je n’ai rien contre à ce qu’on me mente si c’est pour deliver d’un autre manière. C’est précisément ce que fait The Grey en dégoupillant toutes possibilités d’un film de série B. Au lieu de voir un “7 salopards font du ski”, ce sont des loups assoiffés de sang qui vont croquer un à un les survivants… et ainsi provoquer une profonde méditation sur la mort. Tu m’étonnes, surtout quand tu vois comme les loups sont surnaturellement hargneux et intelligents comme des corbeaux japonais. Ils avaient l’air beaucoup plus choupi avec Hélène Grimaud…
A la frontière avec le survival pur, ses antihéros déjouent les clichés car ces gueules cassées ne sont finalement que des métaphores. L’histoire elle-même n’est qu’une parabole, dirigée par un chasseur qui n’a pas eu le cran d’en finir avec la vie et qui se donne l’illusion de la prolonger un peu. En cela, The Grey trouve sa majesté, en devenant dans sa neige hostile un des meilleurs films de “samouraï moderne” (think Ghost Dog), une éloge au bushidô au sens propre, celui de l’accomplissement dans la mort.
Et puis pour le fix du Liam militaro-badass que l’on connait, rendez-vous cet été pour Battleship.
The A-Team
Jun 22nd
On aborde A Team comme il se doit, avec le même détachement que pour GI Joe. Sans engin surpuissant ni voiture qui parle, A- Team se situe sur l’échiquier du culte des années 80 entre Riptide et Tonnerre Mécanique, avec un zeste de MacGyverisme qui ponctuait chaque épisode. Des persos clairement identifiables, un générique, mais toujours aux prises avec des petits défis locaux un peu relou. Comme Mickaël Knight qui utilisait sa méga-voiture surpuissante qui devait bien couter l’équivalent du PIB de la Suisse pour arrêter le Sheriff véreux d’un comté perdu du Minnesota, l’Agence Tous Risques se contentait du petit némésis peu naze qui finissait toujours par s’incliner. Rien n’était plus fort que Barracuda et ses potes armé d’un van customisé au chalumeau et à la scie à métaux. Stephen J. Cannell, toute une époque, du Pimp my ride avant l’heure.
Pour un reboot correct au cinéma, il faut deux choses. D’abord, mettre à jour le background. Des vieux roublards du ‘Nam rejeté à la Rambo, on passe à une version “Green Zone”, avec un Hannibal qui donne des leçons de guerre aux sympathiques militaires irakiens, un début de film au goût néocolonial d’un OSS 117. Beau comme une pub Herta. Mais pareil, lui et ses trois partenaires vont se faire pécho pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Deuxio, et c’est le plus important, il faut passer en mode Michael Bay. Il faut Bruckeheimer l’action. La bande annonce et son tank en chute libre qui joue du canon pour détruire les ennemis volants, c’est bien, mais elle oublie de nous préciser que le tank va utiliser son canon pour se diriger dans les airs. Un peu comme Iron Man, mais en plus lourd.
Parler des failles de scénario d’A-Team en revient à parler de réalisme balistique chez John Woo. On est sur deux planètes complètement différentes, qui ne s’approcheront jamais, comme en témoigne le tank susmentionné.
Il y’a vraiment quelques idées de trop comme le personnage de mercenaire en costard Lynch (qui est en fait le co-auteur d’A-Team le film, normal qu’il veuille croquer) et surtout l’absence d’un némesis fort, indispensable à tout bon actionneur qui se respecte. John Malco’ n’était pas dispo, Dennis Hopper R.I.P, Gad Elmaleh injoignable, A-Team a donc récupéré un mec un peu inconnu, le bureaucrate type à la gueule lambda de Benabar. Okaaaay. Heureusement, c’est la force de cette version, le casting est génial et rompt avec la malédiction dite de “Liam Neeson” qui vient saccager ton film d’action (coucou Clash of Titans, Star Wars et tant d’autres). Mieux, on a le néo-John Cleese sud-africain, Sharlto Copley dans le rôle de Looping; oui, le même qui crie “Feu à volonté” dans District 9. Script réussi + bons acteurs, c’est la recette qui avait bien marché dans Iron Man premier du nom.
Il ne manquait qu’Airwolf (qui a pourtant fait le guest dans un épisode de la série) pour que la fête soit réussie. C’est donc un surprenant…
La bonne surprise blockb’ de l’été 2010. Mais en même temps, c’est produit par Ridley Scott, toujours dans les bons coups.
Clash of the Titans
Apr 20th
Problème de titre, pas de titans dans Clash of Titans sinon le courage colossal de Liam Neeson de se taper la honte en armure d’or, probablement piquée au chevalier du capricorne ou du verseau.
Vanne à part, voilà un exemple concret de ce que pourrait donner une armure de Saint Seiya en live. C’est clumsy & cool à la fois. C’est presque les acteurs le problème. Liam, toujours sur les bons coups. Déjà, Phantom Menace, il avait senti le bon filon. Way to go. Comme ce Sam Worthington, le Hollywood go-to mec pour de l’action, mais avec plus de réussite. Même niveau acting.
Clash of the Titans amorce plus que doucement la saison des actionneurs de l’été, avec de la redite des années 80. Plus largement, il ne fait qu’annoncer la vague de remakes indispensables qui verront forcément le jour. Genre un un Goonies next-gen ou un Néo-Robocop même pas de droite sociale, le créneau de François Fillon, décidément vampirisé par le-tout-Paris. Pourquoi pas un Karate Kid avec le fils de Will Smith faisant du Kung Fu. Ah non, ça, c’est pour cet été. Damn.
En fait, ces remakes me font penser aux samples maladroits qu’on entend dans le rap. Comme un cheveux sur la soupe. Genre les trucs comme ça. Douleur.
Résumons, New Clash of the Titans n’a pas vraiment de raison d’être, mais rien ne l’interdit pas d’essayer. On glissera sur la 3D, rajoutée au dernier moment comme une banale mise à jour PlayStation 3. 3€ que tu remettras dans le popcorn. Film de G.I en jupette totalement assumé, C.O.T balance ses personnages quasi-anonymes d’un point A à un point B, sans vraiment s’y attarder, en faisant des escales “combats 3D”. Sans âme, du genre ceux de George Lucas 2.0, avec plein de têtes de Kraken partout. Un beau boxon. Les héros n’ont que quelques lignes de dialogues pour exister. Dommage pour Mads Mikkelsen le viking-like outrageusement sous-exploité ici (mais déjà vu cette année dans Vahalla et Igor & Coco). Ou même pour le Djiin, croisement “poli” du quota ethnique et du ninja. Mais dont on ne saura rien. Tristouille.
Certains amateurs de l’époque avaient émis des critiques à propos de l’original. “Des acteurs shakespeariens qui récitent des conneries”… ou encore que c’était (sans doute) un des jobs les plus faibles de Ray Harryhausen” because trop de pognon dedans pour un résultat moindre. Ok. Mais là, non. Le but de l’opération était bien entendu d’absorber et de recracher le côté maladroit et rigolo du film d’aventure des années 70-80, le hibou-robot, Pégase qui nait. Mais quelque part, ça a foiré au cours du processus. Il n’essaye même pas, il est à la dérive. Tout ce qui a été avalé ici, c’est la maladresse globale. Algorithme facile à retenir : clumsy moins nostalgie =
Com-Robot