Posts tagged Road to Summer Blockbuster 2012

Summer Blockbusters 2012: L’Alternance
Apr 20th
D’habitude, je place ici deux, trois vannes sur les marronniers, “haha les dossiers francs mac’ et immobiliers des news magazines, c’est comme les explosions chez Michael Bay”. Mais là, non. Stop. Fini de rire. Je veux que ce soit une bonne année niveau blockbusters. Je la veux au moins aussi belle que 2008, qui était aux blockbusters ce que les années Jospin étaient à nos vies: les meilleures. Je veux que 2012 soit mieux que 2011, moins meh que 2010 et certainement plus mémorable que 2009. Je suis en manque. Je veux sentir les balles voler, voir les mâchoires se fracturer contre des abribus, des némésis rire à gorge déployée avant de se faire shoryukenner le visage. Je veux des mecs qui se bricolent des tri-bâtons avec deux bouts de ficelle. Je veux entendre les marteaux voler et des héros aux bras gauches ensanglantés. Plus que tout, je veux voir des chinois glisser en donnant des coups de pied en même temps. Ce n’est pas compliqué : je veux une putain d’alternance. Maintenant.
Sous les pavés :
La plage :
- The Avengers
- Prometheus
- Abraham Lincoln: Vampire Killer
- The Amazing Spider-Man
- Haywire
- The Dark Knight Rises
- The Expendables 2
- Lockout
- Battleship
- Snow White & the Huntsman, Brave et le féminisme en blockbuster
G.I. Joe (2) : Conspiration- Total Recall
- Wu Xia VS Iron Sky

John Carter
Apr 20th
Il y a toujours quelque chose de triste quand un beau gros paquet de pognon loupe son destinataire. Un dessous de matelas oublié par un vieux monsieur décédé un soir de printemps, un ticket gagnant du loto oublié dans la poche d’un jean passé à la machine à laver ou encore un bon gros blockbuster affectueux qui manque son public…
Je voulais commencer par parler du supposé four commercial aussi injuste qu’une défaite de Jospin alors que le titre étrange choisi est beaucoup plus symptomatique.
“John Carter”
Alors qu’est ce qui cloche ? Avec cette adaptation quasi didactique de l’œuvre de Burroughs, tout semble avoir été gardé. Tous les putains de termes qui auraient peut-être mérité d’être “streamliné”. Des actionneurs, des films compliqués avec 10 noms chinois différents à la minute, pour toi et moi c’est no problemo. Mais le grand public, entre les “Tharks”, “Barsoom”, “Zoganda” sans parler de “Jarsoom” et du reste. À côté, l’écosystème fluo d’Avatar, c’est de la blague. Et le seul truc qu’ils ont vraiment viré ici, c’est le titre. Le “A princess of Mars” du bouquin est devenue John Carter. Sans “of Mars”. Parce que le public est sans doute bête, qu’il n’aurait pas compris que “princesse” dans le titre allait déboucher sur un film de garçon de la même manière que Disney a renommé Rapunzel “Tangled” aux USA. Parce que, sans doute, le monde aurait implosé de féminité, surtout après “la princesse et la grenouille”. Tu sens qu’il y a eu comme un gros problème de communication entre les signeurs de chèques et les artistes. Et c’est con de se prendre la tête sur ce point quand on a un film où un fringant gaillard, une épée dans chaque main, torse nu, se lance seul dans un combat perdu d’avance contre une armée de géants à 4 bras.
Parce que le reste est assez affuté, en particulier l’écriture. Car John Carter n’est autre que “Indiana Jones et le Temple Maudit sur Mars” ni plus ni moins. La fameuse princesse, bannie du titre, est pourtant un personnage fort, belle ( > à Olivia Wilde), limite habile et manipulatrice comme ces rôles féminins dans Game of Thrones. Même John Carter, brillamment interprété par le nouveau “go to guy” du film d’action, remplaçant habilement le Sam Worthington de base, arrive à rendre son background assez crédible. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un film d’action pour enfants mais qu’il fait comprendre de manière assez limpide des concepts comme le deuil qui frappe son héros.
De la même manière que Super 8 était un film à la manière de, John Carter essaye de puiser dans le cinéma d’aventure des années 50. Il y a un mélange de Richard Fleischer pour sa fraîcheur et de ses némésis (McNulty, cœur avec des bouteilles de Whisky et Mark Strong, toujours droit dans ses pompes) et puis évidemment de Flash Gordon. Le côté Pixar se fait évidemment sentir, normal quand Stanton, le réalisateur, sort de Némo et de Wall-E. C’est tellement manifeste dans cette fabuleuse scène d’intro. John Carter, téléporté sur Mars, comprends qu’il y est plus léger sur fond d’espaces fordiens, une manière si Pixar de nous vendre des mondes en quelques plans. Ok, c’est une histoire “d’étranger de plus qui arrive en terre étrangère régler les problèmes des autres”.
Je me souviens de cette salle vide pour le génial Speed Racer que tout le monde déconseillait sans l’avoir vu. Sans atteindre la grâce véloce du délire Speed Racer, John Carter en garde malheureusement l’image du film maudit, d’un genre laissé à l’abandon telle une ruine romantique du XIXème, appelé à devenir culte car apprécié comme j’aimais aller voir Kirk Douglas à bord du Nautilus dans mon ciné-club chaleureux. Ne manque que la pellicule qui crépite et on y est.

Wrath of the Titans
Apr 18th
(Tu sens que j’accélère la machine pour être à l’heure pour Avengers, hein… Vendredi ici même… )
Wrath of the Titans, donc…
Déjà on avait du mal à cerner l’intérêt d’un remake de Clash of the Titans. Mais une suite d’un remake me fait d’un coup penser à la pertinence de la suite de Trois Hommes et un couffin version US, remember, avec Tom Selleck. Why, god, why !
C’est justement ces gods qui sont sans doute le nerf de ce péplum actionneur bizarre dont l’existence est sans doute justifié par une ligne dans les contrats.
Cependant, je peux affirmer que si tu as un fétichisme pour les vieux barbus en toge qui se font des câlins après des séances SM dans les caves de l’Enfer (ce qui est une sacrée niche), The Wrath of the Titans est TON film. Et je suis persuadé qu’il y en a que ça intéresse de voir Zeus, Poseidon, Arès et Hadès se prendre dans les bras en mode douceur, s’enlaçant de toutes leurs barbes.
Sam Worthington, le pinceau vide des actionneurs modernes, le moule dans lequel vient se déposer l’héroïsme estival, refuse d’aider son père Zeus pour se consacrer pleinement à son fils et à sa nouvelle audace capillaire. Une bonne scène d’action (la seule) va le faire changer d’avis. Mais en papa freudien, Zeus s’en veut de ne pas avoir accordé plus de temps à Sam mais vu qu’il n’a avait pas la garde… Puis on apprend qu’il y a un traître dans le petit monde de l’Olympe. Sam, à l’aide de son cousin qui semble sorti de Life of Brian des Monthy Python (bon point), va devoir réunir les trois armes forgées par Hephaistos qui, comme dans Power Rangers, va devenir une arme ultime dont même Wikipedia n’a pas entendu parler, celle qui viendra défoncer Chronos, le boss de fin de niveau.
A force d’éléments mythologiques balancés comme des plot device, ça en devient aussi chiant que ça en a l’air. Même sans son armure d’or du premier volet, habillé en loqueteux, Liam, l’homme qui murmurait des tessons de bouteille aux oreilles des loups fait de son mieux. Peine perdu, tout le monde se fait un peu chier, les acteurs comme les spectateurs. Don’t.

War Horse
Apr 16th
Okay, tu te demandés pourquoi le cheval de Spielberg dans ce prélude aux blockbusters, comment ce mélo quadrupède mérite de figurer dans cette liste.
1) War horse est l’occasion nous permet de rappeler que Tintin était sans doute le blockbuster de l’été 2011, à un détail près: il est sorti en octobre, après le cessez-le-feu des explosions hollywoodiennes.
2) Malgré son horreur chromatique qui donne l’impression que Steven a utilisé en même temps tous les filtres Instagram qu’il avait en stock, malgré le parachutage d’une séquence “petite maison dans la prairie” où Niels Arelstrup fait de la confiote à 500 mètres de la ligne de front de la première guerre mondiale avec du sucre sans doute parachuté par un généreux scénariste ignare, et bien malgré tout cela, il y a quelques scènes d’action intéressantes dont une de charge contre des gatling gun teutonnes, d’une fluidité assez extraordinaire sur fond de John Williams. L’air de dire “les années 80 à la bien, t’as vu”. Mais en fouillant bien dans ce méli mélo de couleur.
3) Et puis, quand on y pense, c’est l’histoire d’un cheval maudit car tout ceux qui auraient le malheur de s’en approcher finissent par crever. Pire que Destination Finale: le cheval de la malchance qui donne la mort , assez baddass selon mes critères.

Sherlock Holmes: A Game of Shadows
Apr 12th
Le résumé/ récap des Blockbusters de l’été, the story so far.
Transformer Holmes & Watson en héros de blockbuster avait tout d’un High Concept du siècle dernier alors que l’on sait tous, qu’en vrai, ce nouveau Sherlock au ciné a tout d’un soft porn à l’usage des dames désireuses d’un petit ménage à trois avec Jude Law et Downey Jr. Et comment te blâmer, demoiselle. Alors Game of Shadow en remet encore plus une couche en situations équivoques, travestissements et tétons mâle. Beaucoup de tétons. Et poils. Et travestissements.
Il y a dans ce Watson qui se marie pour se ranger des aventures, dans ce Holmes castrateur et impétueux comme un parfum de camembert Cœur de Lion, une espèce d’invitation gay (Downey) qui martèle la tête de son pote d’un message simple: “Allez quoi, laissez tomber ta gonzesse, l’aventure avec moi, y a que ça de vrai”. Soit ce mec qui essaye de l’attirer du côté obscur de la force alors que l’autre veut simplement manger son morceau peinard. Un instant de délicatesse freudienne.
Le reste du temps, on bascule dans un actionneur qui nous abreuve de sa crasse Slomo, confondant un peu extravagance et vacuité. Il n’y a rien qui ne se trouvait pas dans le premier film, on est plus dans un cas de catégorie “Visiteurs 2“, où le réalisateur veut toujours en faire plus car il croit que c’est ce procédé qui a fait le succès du 1. Bah non, mec, ce qui était cool, c’est l’alchimie bizarre entre Watson et un Holmes qui fait du Wing Chun mindfucké.
Mais tout n’est pas à jeter. Malgré le charisme un peu falot de Moriarty, l’anti-climax final est assez génial. Game of Shadows joue très bien sur ces décalages, quitte à saborder des personnages en pleine route. Comme si le décalage même du film d’action ne fonctionnait plus et qu’il fallait faire dérailler l’itinéraire jalonné du blockbuster pour rendre ce Sherlock Holmes un peu plus mémorable.

Hunger Games
Apr 4th
Hunger Game est encore une adaptation d’une série de romans pour ado dont je ne connaissais pas encore l’existence il y a deux mois. Tant de romans cultes pour ados se succèdent à un rythme effréné, J.D. Salinger en a fait un arrêt cardiaque.
Le positionnement marketing de Hunger Games est simple, classique et ne manque pas de charme : un Battle Royale pour mômes. Mais comme toutes les adapts, son introduction est longue… Tellement longue. Si longue que le film donne l’impression de ne jamais se décider sur rien. On passe de la shaky cam foutue là on ne sait pourquoi, puis on passe d’un design “Europe de l’Est” à une espèce d’aristocratie baroque cousue d’après les chutes de costumes du 5ème élément, puis retour à une forêt équipée en matos Quechua. Peut-être que tout cela avait un sens dans les bouquins. Peut-être même que ça y est limpide. Mais après une exposition si longue où l’on comprend simplement que l’on est dans un futur dystopique, on a simplement envie qu’ils se finissent à la machette dès le début.
Car en gros, c’est du Battle Royale mais sans y toucher. Là où le film de Fukusaku s’abandonnait à la bizarrerie de son concept et surtout sans aucune retenue, Hunger Games est un film pour enfants & ados. Une ambigüité bizarre qui fait qu’on aimerait bien voir la gueule du parent qui emmenera sa fillette de 10 ans voir des films où des fillettes du même âge se font marav’. Et pourtant, je suis tellement pour la violence dans les films pour enfants. Cœur avec du barbelé.
Hunger Games a sa championne toute trouvée en la personne de Katniss, une fille forte de 16 ans joué par Jennifer Lawrence (mon cul, donc), Réné Zellweger en jeune dont on ne croit pas une seconde qu’elle vit dans la famine. Elle est volontaire aux Hunger Games pour éviter que sa petite sœur n’y aille, façon Ikki à la place de Shun sur l’îledelamortîledelamortîledelamort. Et sous la tutelle du génial Woody Harrelson en perruque ridicule, elle va se préparer pour être la survivante. Woody Harrelson, c’est le Nicolas Cage de gauche, un label qualité “maboulitude” évident qui lui explique qu’il ne peut en rester qu’un. Je l’aime.
saint seiya les chevaliers du zodiaque episode… par seiya92370
(direct sur le bon passage, bim)
Malgré tout le mal que se donne le film pour nous la présenter comme l’outsider géniale, la vraie tueuse, une chasseuse intestable qui t’allume à l’arc un pigeon à 50 mètres, elle va gagner (il y a 3 bouquins derrière, hein, pas de spoilz, mais bon) en ne dégommant que 2, 3 mecs et c’est tout. Moralité, les enfants, on peut être badass avec un bodycount minable. Et même quand la règle du jeu change, façon Denis “God” Brogniart, elle passe son temps planquée dans une grotte ou endormie sur un arbre. Pire, elle ne met aucune flèche dans le mille de tout le film ce qui craint un peu. La pression ?
On pouvait y voir un défaut d’écriture. Ou une pirouette d’auteur. Mais il y a sans doute quelque chose de plus intéressant. Contrairement au Battle Royale, elle rejette complètement le système du jeu auquel elle est soumise. “Are you not entertained ?”for kids.
La rébellion contre le système est le propre de ce genre d’histoire. Celle de Katniss se fait constamment dans l’échec, l’autodéfense et la mort. Sur le positionnement délicat de l’actionneur pour ado, Hunger Games n’est ni assez badass pour plaire aux cinéphiles, ni assez malin nous montrer le renversement de ce système en un seul film. On aimerait voir en quoi de Katniss victoire va changer quelque chose. Mais plus de deux heures… C’était déjà bien trop long pour Donald Sutherland qui donne l’impression de s’endormir entre ses deux caméo. Moyennement hungry pour les autres films.
Com-Robot