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Batman, héros 2010, embauche à Clichy-sous-bois et b***e Carla
Jan 7th
Une anecdote véridique. Une vieille dame rencontrée à un brunch familial de cette nouvelle année m’a salué, a bien sur rappelé qu’elle m’a connu pas plus haut que ça (mouvement de main à un mètre du sol). Et puis elle a ajouté : “Et puis je me souviens, tout petit, tu étais obsédé par Batman”. “Et bien, voilà une chose qui n’a pas changé. A vrai dire, ça a même empiré.” Et là, je commence à lui raconter, texto, que je m’efforce de penser Batman. Et que quand j’ai mal, une bonne douleur, mon cerveau passe en mode “narration Batman”. Période Franck Miller / Neal Adams. Je vous la fais en français : “Serre les dents. Ignore la douleur. Ce ne sont que quelques côtes fêlées. Pas grave. La douleur. Ne pas m’abandonner aux ténèbres.” J’aurai peut-être du rajouter “occasionnellement” mais le mal était fait, je passais pour un gueu-din et déjà que c’est pas évident dans une famille qui considère que les jeux vidéo te font perdre 150 points de charisme, même si t’es incollable sur les films de Kurosawa ou que tu sais marcher sur les mains.
Batman est en moi depuis tout ce temps, je lui prépare fatalement (et à toi aussi) une surprise, quelque chose pour l’année 2011. J’espère que tu seras là. Car Batman a embelli l’année qui vient de se terminer. Il mérite donc son…
On n’a jamais eu autant de titres Batman d’un coup (tellement de nouveaux titres d’un coup…)et je n’en ai jamais autant parlé dans ces pages. Bruce Wayne mort et torse nu puis téléporté en pirate, en homme des cavernes puis revenu à la vie. Car Bruce Wayne est plus fort que la mort. Plus fort que le Temps et l’Histoire même. Pendant ce temps, Grayson (ex Robin, ex Nightwing) et son fils Damian Wayne (long story) ont pris la place du duo nocturne. Dick n’est pas à l’aise dans l’uniforme de Batman, Damian est une odieuse crapule de 14 (?) ans qui lui suggère de lui laisser la place si cela ne lui plait pas. Une alchimie parfaite tenue par Grant Morrison.
sidenote: j’ai vu son documentaire “Talking with gods“. Airwolf, évidemment.
Mais Grant est le genre de gars qui a une idée, un master plan. Enfin il parle aux Dieux, en même temps. 2010, Bruce revient et (voici le gros mindfuck que je m’étais interdit de spoiler lors de sa sortie mais maintenant, hé, ça ne change plus rien) et décide de révéler que c’est lui qui finance les activités de Batman depuis des années. Et qu’il décide de passer à la vitesse supérieure dans sa lutte contre le crime, une pose proactive. Batman Incorporated est né. Totalement silver age comme démarche. Et Wayne va permettre à Dick de garder le “mantle of the bat”. Batman deuz. Il accepte aussi Batwoman (un des plus beaux comics de l’année), une ancienne G.I virée au nom du don’t ask, don’t tell. En plus d’être lesbienne, donc, elle est aussi juive. Double minorité et un fantastique comics. Achète Batwoman, un des meilleurs comics de l’année; commande, tu ne seras pas déçu. Bon écoute, c’est le nouvel an russe, on se fait des cadeaux. Le premier mec qui m’écrit pour me dire qu’il a rudement envie de lire Batwoman (qu’il n’a pas lu, of course) mais qu’il a plus les sous pour le faire, je lui offre. Un post Dans les Dents à la suite de ce billet et je verrai, un seul gagnant pour un seul jury).
En lançant Batman inc, Grant change de formule, il passe dans des team up de deux numéros maximum, pour le fun.
(mais rappelle-toi, il a un wider plan. Ainsi, Wayne va aller de pays en pays, un vrai tour du monde, pour trouver des volontaires dignes de porter les bat-couleurs. D’abord le Japon dans deux numéros fantastiques dessinés par Yannick Paquette. Ca commence avec Batman et Catwoman en deadly duo tendu comme le vinyle sur les fesses de Sélina, puis viennent des rats robots.
Une des plus jolies Catwoman depuis longtemps, en bottes et en slip et qui emmerde Bruce quand il fait sa muscu.
Puis elle découvre le Hentaï nippon (non, valait mieux pas…).

Quelle bonne alchimie... Mais bon, lire un manga au hasard dans une librairie japonaise, c'est un truc à faire des cauchemars toute ta vie...
Et puis ça se termine avec une pieuvre géante noyée dans un immeuble. “Le-Japon”, rarement aussi authentique, sorti de l’esprit d’un écossais. Batman Inc. est fun, drôle et Wayne va finir par engager un Batman Japon. La licence s’implante, pas aussi rapidement que les Starbucks mais surement.
L’idée de franchiser Batman est très casse-gueule. Grant nous a habitué à des grands gestes qui changent la donne à jamais comme le coming out du professeur de Xavier dans X-Men. Mais qui restent complètement logiques, pas comme l’outing forcé de Spider-Man à l’époque de Civil War. A l’époque, on avait parlé de la totémisation de Spider-Man, avec la porte ouverte à des conneries telles que Spider-ninja, Spider-Cowboy etc. Batman Inc. peut tenir, mais seulement si c’est Morrison qui contrôle la baraque. Ce qui n’est pas le cas de ce qui va suivre.
Mais Batman va faire un tour en France. Vous en avez entendu parler sans doute, mais personne ne semble avoir vraiment lu les deux annuals de Batman 2010 en question, utilisant les reports des sites de comics US qui farfouillent eux même dans les sites qui feraient passer Fox News pour de paisibles Raffarin du Poitou. Et le mieux, c’est de tout te raconter.
2010, Paris à feu et à sang, les voitures crament. Clichy-sous-bois, Villiers-le-bel et autant de villes qui fleurissent dans les rimes des rappeurs sont en proie à de violentes échauffourées avec les CRS.
Wayne décide de pitcher l’idée de Batman Inc au préfet de Police, Henri Lafayette, un franco, un white, un blancos dans la plus pure tradition du mec pour qui, hé, l’impérialisme US, très peu pour lui.
Wayne fait quand même du lobbying, surtout auprès de “la femme du président” qui a son oreille et dont il parle de manière gentleman-casuelle. Il ne laisse pas beaucoup de doute.
Comme Mick Jagger, Arno Klarsfeld, Olivennes ? la famille Enthoven, Fabius, Eric Clapton, Vincent Perez, Bertignac et finalement le Prez (mais tu sais tout ça grâce au légendaire life of Carla sur Robotics)Wayne a l’air de sous-entendre qu’il a fait comme à l’armée, qu’il a servi dans le même corps. Un vrai gentleman. Peut-être que je sur-lis la réponse de Bruce mais soyons franc, Carla aurait bien couché avec Wayne, c’est plausible, s’il existait vraiment. Ça ne fait aucune doute.

L'extrême-droite française représentée de manière "réaliste", on croit reconnaître Bruno Gollnisch au fond...
Mais il faudra que la voiture du chef Gontier Lafayette explose pour déclencher le processus. Il accepte. Il donne carte blanche à Wayne pour lâcher ses Batmen. Il enquête auprès des groupes d’extrême-droite, d’extrême-gauche et finit par comprendre qu’un diplomate arabe visitant les catacombes va se faire assassiner. Batman file à Denfert-Rochereau pour aller dans ces grottes à la déco glauque d’Indy et le Temple Maudit mais il est déjà trop tard. La France peut être dure comme terre d’accueil, même quand on a une immunité diplomatique.
Mais Batman a le feu vert. Et ça donne des cases absolument awesomes comme :
Mais un concert se prépare sur la place de Beauborg. (sic), celui de Leni Urbana, une poétesse rap, une zicos impliquée dans l’altermondialiste. Tu ne sais peut-être pas qui est Urbana (hé mec, j’suis ghetto, j’écoute du rap) mais son personnage est basé sur Keny Arkana. Personnellement, j’ai toujours trouvé ces textes souvent mielleux voire niais, mais son rap engagé fait du bien comparé à euhh. Diams ?
Evidemment, Beauborg va devenir un champ de bataille, comme d’habitude, non, les parigots ? Intervient Nightrunner, un super héros véloce comme un yamakazi.
Après un quiproquo et un combat avec les Batmen, ils interviennent pour sauver Keny Urbana. L’honneur est sauf et avant de repartir, Batman fait prêter serment à Nightrunner qui devient officiellement la franchise française de Batman.
Avec toutes ses maladresses et son dessin nul, Hines fait de son mieux. Mais tout l’intérêt de cet annual, c’est la backup story qui nous raconte les origines de Nightrunner. Une toute autre histoire moins concon, plus mélancolique. Et beaucoup plus subtile.
Bilal Asselah est un jeune français musulman de France. Son bled, c’est Clichy-sous-bois. Il prie avec sa mère sur le toit de sa cité. Et un jour la police flingue son meilleur ami qui lui avait fait bien promettre d’écouter Kely Urbanica pour s’inspirer. Meurtri, triste, il s’abandonne à la course à pied, et d’immeuble en immeuble, il s’initie au parkour. Mais un jour, c’en est trop. Il intervient et devient le fameux Nightrunner. Et plutôt que de lire des commentaires de commentaires, check it out ces extraits choisis :

Je crois que j'aime énormément cette scène, encore de la pure mélancolie, mais qui devrait nous rappeler que les musulmans de France manquent de lieux de culte dignes de ce nom. Un toit, oké, mais la réalité est malheureusement tout autre.
Deuxième partie, une fois Urbanala sauvée, après lui avoir fait prêter serment, Wayne l’entraîne personnellement. Et Bruce Wayne est le genre de professeur que tu voulais avoir, même à ton catéchisme. Nightrunner ne se bat pas, il court. Et Batman lui apprend à affronter les milieux urbains comme il sait le faire.

Bilal a droit à un de mes rêves les plus chers : des mois d'entrainement close-combat urbain avec Batman
Ses premières apparitions sont un échec. Car à s’interposer auprès des émeutiers (en filant des coups de pied dans les dents), les gens le prennent pour un salopard gouvernemental, un peu comme ces histoires de faux manifestant ninja. Coz, you know, en France, de capitale ou de banlieue, on est défiant avec l’autorité. Nightrunner est rejeté, c’est dur. Mais Batman lui fait la morale. Patience, jeune padawan, tout ça.
La fin douce amère du mec doublement rejeté par la vie donne tout un autre sens, clouant le bec aux réactions à chaud (en particulier chez les conservateurs américains dont je m’interdis de linker les textes… Mais checkez voir le niveau de propagande, c’est affligeant).
Le premier comics de mon enfance dont j’ai un souvenir complet, c’est Uncanny X-men 123. Quel comics brillant. On ne pouvait pas faire plus sexy. Et Colossus était à l’honneur. J’ai toujours adoré Colossus et pas simplement parce que personne ne l’a jamais dessiné aussi bien les reflets métalliques de son corps du géant russe que John Byrne mais aussi parce que Chris Claremont m’écrivait le personnage qu’il me fallait, à moi le fils d’immigré que j’étais, un héros qui ressemble. C’est important hein. Combien, oh combien de gens ont-il pleuré quand ils ont découvert que Masque-de-mort était le chevalier d’or de leur date de naissance, c’est à dire du Cancer ? Une douleur qui ne pourra jamais s’effacer, maudit Kurumada.
Mélancolique dessinateur arraché à sa famille, sa mère patrie (ne jamais sous-estimer le lien surréaliste qui lit un russe à sa terre), un géant au grand cœur prêt à tout pour ses amis, coincé dans un corps de métal. Le genre à essuyer une larme pour la mère patrie en scred ou à arracher les troncs d’arbres morts pour calmer ses nerfs (véridique). Et je suis persuadé que c’est pour ces mêmes raisons que j’ai toujours aimé Piccolo de DBZ, car, hé Satan petit cœur est un fils d’immigré orphelin. Un détail de subtilité qui m’a toujours halluciné chez Toriyama, qu’il comprenne exactement ce sentiment de ne pas s’appartenir quand on a perdu contact avec ses racines. Une des meilleures séquences de Dragon Ball Z, c’est quand Piccolo débarque pour voir sa mère-patrie, pile avant sa destruction.
2010, il me parait incompréhensible que des gens soient choqués par Batman qui embaucherait un jeune (i.e de banlieue) aussi capable et aussi lourd en drama personnelle que Dick et Jason (les premiers Robin). Après tout, Batman sait ce qu’il fait. Bilal est un non-violent qui ne se la joue pas victime, justement. Il est vraiment le candidat parfait et la deuxième histoire le montre assez clairement. J’ai lu des trucs si horribles à ce sujet (compte pas sur les liens ici). Pour ces mecs formatés Fox News, arabe, musulman, terroriste, c’est la même, comme à l’époque d’Amalgam. J’ai lu beaucoup de justifications de Hine devant les critiques de ces connards (pourquoi leur répondre d’ailleurs ?), mais elles sont inutiles. Tout est dans ces origines, dans cette histoire refourguée à la fin du volume. Deux comics en un, l’un LOL, l’autre vraiment intéressant.
Mais alors, Paris en feu, les émeutes devant le centre Pompidou et tout ça ? Mdr ? Gotham City est né comme une métaphore de Chicago. En 2010, on peut difficilement créer des Coast City ou des Syldavies comme dans Tintin. Et puis, mec, New York s’est fait zigouiller 50 fois par Magneto ou par d’autres gus tandis que Washington s’est fait attaquer par une armée de Modok et un Red Skull l’agent nazi transformé en géant. Aux USA, on s’en fout. Les rues ont brulé d’émeutes des dizaines de fois dans Captain America (qui d’ailleurs s’est moqué des Tea Party guys, un des scandales précédents des conservateurs américains). Quoiqu’il en soit, les USA et les némésis de comics, c’est comme les monstres de Goldorak qui débarquent TOUJOURS au Japon.
Certes, avec Grant Morrison aux commandes, le résultat aurait été tout autre, meilleur évidemment. Il a donné naissance aux héros indiens Vinanarama, à la fille voilée des X-Men sans que ça ne pose aucun problème. Et puis aussi à Fantomex, l’arrogant vrai-faux Marseillais qui avale sa soucoupe volante. Et dont je parle assez ici. Il fait ça bien, les persos ethniques, avec respect. Mais ce Nightrunner (qu’on ne reverra sans doute pas souvent, je te le parie) pose les questions de savoir pourquoi la France n’arrive pas à produire ses propres héros, y compris des minorités, alors qu’on nous bassine avec des Zidane. Même dans les shows TV. Gosse, j’ai eu Colossus et Batman, et je vais pas vous la refaire, c’est toute la métaphore du Golem qui protège la population opprimée. Le super-héros, cette invention juive mais que tous les gosses au monde méritent, y compris Bilal. Même si c’est un personnage mineur, même s’il est amené maladroitement avec son histoire de rap, Bilal aka Nightrunner, avec son drama, ses doutes, et son engagement est un héros juste. Et Batman lui a fait prêter serment, c’est comme se faire adouber par Actarus.
Next stop pour Wayne, l’Amérique du Sud. 2010, mort ou vivant, Bruce Wayne était le héros de l’année, le comics à lire. En 2011, on sera toujours là.

Batman XXX : A Porn Parody, la review
Jun 4th
A priori rien d’exceptionnel à une parodie cul. Chaque film à succès a sa version porno. Ghostbangers, Schindler’s Lust, Clockwork Orgy en passant par Easy Ride Her. Big up à toi, Dennis Hopper qu’on ramassa tout nu au Mexique à parler aux fils électriques. C’eut été un chouette film. Mais là, on va parler de Batman XXX : A Porn Parody.
La version X est aussi un rituel acquis pour les séries (NYPD Blew ou Inspect Her Gadget, Sasha Grey’s Anatomy). Mais c’est Batman qui en a morflé. Toujours un peu craignos, mal défini, ces parodies étaient systématiquement nulles, faute de vraie cohérence. Et vas-y que j’te bouscule de la version pré goth-mou de Tim Burton à l’humour du tout premier show en passant par la version gay de Schumacher (ici en mode auto-critique).
On trouvera toujours un spécialiste lambda pour te vendre des relectures fumeuses sur la probable “impuissance de Bruce Wayne, le mec obligé de se balader en costume, métaphore de la puissance sexuelle retrouvée qui lui permet de se taper Catwoman, la fille qui ne se découvre vraiment qu’en latex“. Please, quoi. Et encore on ne va pas rentrer dans la polémique Batman & Robin. Pas-de-polémique. Les relations de Bruce et de Dick sont celles d’un classique père-fils. Sauf dans la version dont je vais parler aujourd’hui, car ils se finiront à deux sur Catwoman.
Une dernière info avant de balancer le logo de prévention, le DVD (oui, un DVD à acheter, dès fois que la Warner fasse un procès, mais bon, les pasticheurs ayant l’air d’être blindé juridiquement) offre une fonction “épisode normal”. Ça donne quelque chose qui ressemble aux trailers (que tu as forcément vu ici ou encore là). En gros, on peut regarder Batman XXX sans les scènes de cul, presque comme un épisode normal des années 60. Option gag car qui va s’en servir, hmmm ?
Voilà, c’est le moment de mettre le label pour adultes. Les images “pour adultes” seront balisées. Et si t’es mineur, va demander à tes parents Mario Galaxy 2 ou encore aller va potasser Kids Robotics, un cycle consacré aux films qui parlent de mômes en 2009. Y’a L.O.L, Neuilly sa mère, Hanna Montana et plein de trucs pour toi. Voilà, cette précision passée, on y va.
La chose la plus remarquable avec Batman XXX : A Porn Parody, c’est le budget qui tape à la gueule. Pas dans le sens Michael Bay du truc. Oh on voit bien une magnifique copie de la Batmobile d’époque passer à toute berzingue mais pas de courses poursuites ou de Bat-copters. Pas d’explosion au moindre créneau. Tout le fric est passé dans les costumes et les décors. Les années 60 version Pop Art dans les dents. Et puis peut-être aussi pour arroser les actrices, me souffle-t-on dans l’oreillette, puisqu’il y a Tori Black et
Lexi Belle dans le casting, des stars dans ce créneau. Parait-il, hein. L’ironie de cet assemblage un peu fou, c’est que ce Two hour show a sans doute bénéficié de plus de budget que n’importe quel épisode de la série originale. Même les Poooww et les Kabroom viendront spammer l’écran, comme dans la première saison de la série (Anecdote : à l’époque, le procédé d’incrustation a été jugé trop couteux et après les incrustations, ils sont vite passés à des dessins d’onomatopées dessinés vite aif’ sur fond jaune. Cheap, ouais.
Décors et habillages mis à part, la série originale, volontairement maladroite et kitsch, est bien reconstituée. Les fameux plans de caméra dingues façon Pop Art cèdent parfois à l’efficacité d’un plan serré sur une levrette ou d’un cum shot, d’accord, mais on ne peut pas tout casser dans le porno.
Les acteurs garderont généralement leurs costumes. Tant mieux, la scène d’orgie du Joker serait un peu creepy s’il se mettait à étaler son maquillage sur le cul d’une de ses servantes. Ow, j’ai du mal à croire que je regarde tout ça pour en parler jusqu’au bout. On est fan de Batman ou ne l’est pas, après tout, je discute pendant des plombes de Bruce Wayne topless contre les hommes des cavernes.
The story, car il y en a une. Un soir comme tant d’autres au manoir Wayne. Bruce explique à Dick sa facilité à gagner 4 parties d’échecs en même temps. 16 coups à l’avance, facile. Mais Lisa Carson, la fiancée de Bruce, se fait enlever par The Riddler. Bruce confond son cri de détresse avec Alfred, le vieux coquin. “Holy viagra !” Le setup est réussi. La ressemblance avec Adam West et Burt Ward est frappante. Mais le vieux Gordon qui reluque sa secrétaire est là pour nous rappeler que bientôt, le cul va débouler.
Lisa, enfermée dans une prison décide, séance tenante, d’allumer The Riddler à coup de porte-jarretelle. Puis elle lui fonce dessus et lui taille une pipe à travers la cage. Direct, sans transition. Comme cet épisode de Twin Peaks mais où il ne s’était malheureusement rien passé. (Une spéciale pour toi, adolescence perdue)
La coquine ne peut s’empêcher de comparer sa queue à celle de Bruce, “plus petite” dit-elle.
“Riddle me this : when is a pussy like a flower ?”
L’in-character des situations résiste parfaitement jusqu’à ce que le porno reprenne les choses en mains pour faire basculer les acteurs en mode “dialogue film de cul américain” standard. Il n’y aura pas de “You feelin’ my Batarang, pussycat ?!” ou encore de “Holy Deep Throat, Batman !” dans le feu de l’action. Petit regret.
Pendant ce temps, Batman et Robin grimpent le mur, le “Batclimb“, un passage obligé pour retrouver The Riddler, toujours est en train de s’amuser avec Lisa. Une fenêtre s’ouvre et hop même la tradition du caméo est respecté ! Dans la version originale, c’était Sammy Davis Jr ou Jerry Lewis, ici c’est Ron Jeremy dont la page Wikipedia m’informe de ses 4000 femmes, 2000 films en 25 ans de carrière.
“- Allez, quoi, venez vous amuser ! Elle a encore deux mains et une bouche de dispo !
“- Our poursuit of justice allows us very few diversions. But by all means, carry on with your business, citizen”.
C’est bien, Batman !
Arrivé “en haut”, Batman, les sens à l’affût, déclare soudainement que Robin ne devrait pas rentrer dans cette discothèque parce que “deux mecs costumés, ça attirerait trop l’attention“. (dans les années 60, Batman demandait juste à Robin de rester dans la Batmobile “car une boite de nuit n’est pas un endroit convenable pour les mineurs”. Bat-pas partageur ? Dommage pour lui, la fille qui le drague au bar est de mèche avec le serveur et lui drogue son jus de fruit.
Après une séquence géniaaaale de danse swingy à mort (avec la meilleure musique du bat-show), Batman va bientôt céder à la Tentation. Il commence à faire des steps Pulpy Fictionny, mais il vacille. A ce moment précis, on atteint un moment de véritable awesomeness. C’est cool et kitsch sans être insultant envers la série TV. Enfin, j’veux dire, Kick Ass est plus cynique et idiot que la gaucherie sympathique de Batman XXX.
Molly l’entraine et le baise en pleine discothèque.
Petite note de fan, c’est exactement ce qui arrive à Batman, Talia ayant joué son capitaine de soirée. Boulette qui lui a donné son seul et dissipé fils, Damian Wayne. Enfin, ça s’est pas passé dans une discothèque, mais à deux, trois détails près, c’était ça.
Pendant ce temps-là, le Joker se la joue pimp à mort. Il se tape ses deux assistantes (qui gardent que leurs superbes bottes). 2 filles pour un mec, on a bientôt le compte sur la checklist. Ah non, spoiler : no lesbian. Ca sera peut-être pour le prochain épisode avec Batwoman (la première héroïne lesbienne de premier plan de DC).
Revenu chez Gordon, Robin voit débouler l’ultra maligne et kawaii Batgirl. Regrimpette. Sur le Bat-Wall, avec le bat-grappin, hein. Et là, le choc ! Holly Pop Shot ! s’écrie Robin. C’est en reluquant en cachette l’orgie du Joker que les deux héros (qui deviendront un couple dans l’histoire canonique) décident de passer le cap biblique.
Juste après lui avoir éjaculé dessus (mais heureusement pas sur son joli costume), ils se font capturer. “Very impressive, Boy Wonder. Looks like you let the bird out of the cage ?” se moque un garde.
Retrouvailles finales. Batman séduit Catwoman qui les délivre, Krassh Baaam Zaaap de quelques secondes. Lisa est sauvée. Reste une personne qui n’est pas encore payé sa dette envers la société. Catwoman A.K.A Tori Black. C’est là qu’intervient le “Holy Threesome” de la victoire.
Amateurs de catsuit, déception : Tori Black sera nue en une minute, bat-montre en main. Un peu dommage de louper un fétiche comme ça, pile à la fin, “tant qu’on y était”.
Ca se termine comme devrait se conclure un épisode : un piège satanique !
Difficile de dire si toi, garçon ou fille, tu vas y trouver ton compte. Au Japon, il y a une industrie de pornos basés sur de fausses héroïnes et combattante-ninja-sentaï. Aux USA, la norme, le template de base, c’est la fausse Wonder Woman qui visiter “un garage” ou une “cave” et qui se voit contrainte par son propre lasso magique. Ici, le trip “fidélité” au matos original (enfin, on s’entend) et le respect pour le show original sont vraiment le moteur de ce film. Un truc quand même assez inédit pour le genre. Parler de “respect” dans un film où les tenues lycras terminent sur les chevilles peut paraitre excessif, mais on y retrouve une espèce de tendresse naïve pour les 60’s. Acteurs, acting, costumes, décors, tu t’y crois “presque”. Et puis le fait qu’il y ait plus de scénario ici que dans la plupart des pornos que t’as vu dans ta vie va sans doute te dérouter. Ça fait ça à tout le monde. De toute manière, Batman XXX : A Porn Parody démolit la plupart des adaptations en films “classiques”, surtout le Batman avec armure à tétons des deux films de Schumacher, et ça, c’est non-négociable.
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