Amis haters des lunettes 3D, adeptes du potassage d’Allocine pour débusquer la bonne salle sans 3D ET en VO (autant dire chaudard), je vous ai vengé. M’étant fait opérer des yeux, j’ai, pendant quelques semaines, eu les yeux ‘achement rouges, un peu comme Cyclops sans visière en quartz-ruby. En tout cas, suffisamment pour faire peur. Et c’est donc en titubant pour rendre ces lunettes de malheur que le gus chargé de récupérer le butin s’est pris un “Ow j’sais pas ce qui m’arrive, j’ai comme un truc aux yeux depuis la fin du film”. Petite victoire, mais hé, on se sent bien, après.

Balançons les revendications dès le début :

Note : mon bro @puyogk a carrément lâché ses lunettes en cours de route. Il doit y avoir 3 mn de film où c’est justifié. Autant dire du vent.

Let’s :


Green Hornet a toujours été pour moi ce show bizarre que tu regardes pour la voiture planquée qui pivote sur elle-même dans le garage bourgeois du héros qui s’ouvre comme dans le Tonnerre Mécanique. Ow boy, si tu es jeune, tu as du taf à tout rattraper sur Youtube. Green Hornet était déjà passablement ringard lors de sa première dif’ en France en 1986. Et encore, il n’avait que 20 ans de retard. Ah la douce époque d’avant internet et le divx.

Mais évidemment, quand t’as même pas 10 ans, tu ne regardes que pour Kato, aka Bruce Lee. Le Kato Show. Trop puissant pour refuser de se faire casser la gueule par le Robin gringalet.

Et pour bien illustrer mon propos, sans doute ma scène de baston préférée des années 60. Man, les coups de pied que fait Bruce. Pour les autres, le champ des possibles des pieds dans la gueule n’existe même pas.


Bonus track caméo !

Mais c’était probablement l’étape obligée quand on s’inspire un show radio. On sera donc tolérant avec une adaptation moderne libérale. 2011, Green Hornet est donc devenu n’importe quoi entre les mains de Seth Rogen (et son compère coscénariste Evan Goldberg, le combo de Superbad). Ou plutôt, c’est devenu un para-Apatow movie. fuck yeah. (rappel, la meilleure prod Apatow de l’année dernière)  Britt est un gosse de riche tout ce qu’il y a de plus exécrable. Son père dirige un journal façon Jameson, il sait ce qu’il veut. Éventuellement le canard sera un jour refilé à Britt, comme d’autres promettent la mairie de Neuilly. Blessure originelle façon chauve souris, Britt va perdre son père, le déclic pour se lancer dans une guerre contre le crime avec à sa tête le nazi d’Inglorious Basterds, en mode cabotin (mais hé, ça lui a déjà valu une palme, alors on continue). Le tout en se faisant passer pour un criminel, The Green Hornet. Alambiqué, non ? C’est à peu près au même moment qu’il découvre le bricolo homme à tout faire chinois spécialiste en tout comme Bruce Sato dans Mask, mais surtout balaise en coups de pied sautés. “Le frelon vert doit agir” comme disait le show. Et à un moment, Cameron Diaz est littéralement parachutée dans le film, il n’y a pas d’autre mot.

À la lecture du comics de Kevin Smith basé sur son propre script qui aurait dû servir à l’époque à sa propre version de Green Hornet, on se dit qu’on est pas passé loin du navet. C’était aussi l’histoire du fils, mais qui prend la succession du Hornet original, comme dans Mask of Zorro. Assisté par la fille de Kato, le jeune découvre que la vie de super héros, c’est pas si facile mais que c’est plus rigolo avec quelques blagues anales ça et là (souvenons nous que Smith est l’auteur du Batman shooté à la beuh qui donne compulsivement des orgasmes à sa meuf et surtout qui se fait littéralement dessus de bonheur -putain Dc, on ne surveille pas ses publications ou quoi ? Son remplacement par Rogen et Goldberg amène un flow différent, clairsemé de vannes semi-dépréciatives mais cool comme la plupart des acteurs populaires du clan Apatow (et principalement Rogen donc mais aussi Jonah Hill et Jason Segel, la section juifs-qui-ont-du-bide, à ne pas confondre avec la section feuj-bégé comme James Franco). Rogen avait tout du mauvais casting, et pourtant, ce mec est assez impressionnant, à sortir ses répliques l’air de rien, à la limite du regard caméra à la Tom Cruise en moins sciento.

L’intelligence de ce script, c’est d’avoir donné une espèce de tendresse dans le traitement de ces personnages pas foncièrement attachants, enfin tu sais, la patte Apatow, quoi, cet espèce d’appel d’air final plein d’espoir et néanmoins pas niais. Et surtout de ne pas avoir oublié de rendre Kato le plus cool possible. Jay Chou… Bon, le mec qu’on écoutait tous les matins à l’entrainement au Kung Fu en Chine, j’pensais jamais le revoir. Soudain, Youtube.

(faut que je précise qu’il y a Edward James Olmos, alias Adama de Battlestar Galactica, le Tomy Lee Jones de gauche. Que tu aimes forcément d’amour, je le sais)

Ah oui, Michel Gondry ? Sur ce coup-là, c’est un pinceau, littéralement un outil au profit de la mécanique Rogen qui l’utilise. Et c’est sans doute comme ça qu’il est le meilleur, comme dans Block Party ou dans les films d’autres auteurs (z’avez jamais remarqué comme il y a deux parties si différentes dans Eternal Sunshine ?) En tout cas, c’est dans ces films de commande qu’il saoule moins à faire des scènes en papier crépon et en pâte à sel. Pas son taf le plus perso donc mais canalisé, c’est du taf bien fait.

Funny enough pour un

bien mérité.