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Green Hornet
Feb 9th
Amis haters des lunettes 3D, adeptes du potassage d’Allocine pour débusquer la bonne salle sans 3D ET en VO (autant dire chaudard), je vous ai vengé. M’étant fait opérer des yeux, j’ai, pendant quelques semaines, eu les yeux ‘achement rouges, un peu comme Cyclops sans visière en quartz-ruby. En tout cas, suffisamment pour faire peur. Et c’est donc en titubant pour rendre ces lunettes de malheur que le gus chargé de récupérer le butin s’est pris un “Ow j’sais pas ce qui m’arrive, j’ai comme un truc aux yeux depuis la fin du film”. Petite victoire, mais hé, on se sent bien, après.
Balançons les revendications dès le début :
Note : mon bro @puyogk a carrément lâché ses lunettes en cours de route. Il doit y avoir 3 mn de film où c’est justifié. Autant dire du vent.
Let’s :
Green Hornet a toujours été pour moi ce show bizarre que tu regardes pour la voiture planquée qui pivote sur elle-même dans le garage bourgeois du héros qui s’ouvre comme dans le Tonnerre Mécanique. Ow boy, si tu es jeune, tu as du taf à tout rattraper sur Youtube. Green Hornet était déjà passablement ringard lors de sa première dif’ en France en 1986. Et encore, il n’avait que 20 ans de retard. Ah la douce époque d’avant internet et le divx.
Mais évidemment, quand t’as même pas 10 ans, tu ne regardes que pour Kato, aka Bruce Lee. Le Kato Show. Trop puissant pour refuser de se faire casser la gueule par le Robin gringalet.
Et pour bien illustrer mon propos, sans doute ma scène de baston préférée des années 60. Man, les coups de pied que fait Bruce. Pour les autres, le champ des possibles des pieds dans la gueule n’existe même pas.
Bonus track caméo !
Mais c’était probablement l’étape obligée quand on s’inspire un show radio. On sera donc tolérant avec une adaptation moderne libérale. 2011, Green Hornet est donc devenu n’importe quoi entre les mains de Seth Rogen (et son compère coscénariste Evan Goldberg, le combo de Superbad). Ou plutôt, c’est devenu un para-Apatow movie. fuck yeah. (rappel, la meilleure prod Apatow de l’année dernière) Britt est un gosse de riche tout ce qu’il y a de plus exécrable. Son père dirige un journal façon Jameson, il sait ce qu’il veut. Éventuellement le canard sera un jour refilé à Britt, comme d’autres promettent la mairie de Neuilly. Blessure originelle façon chauve souris, Britt va perdre son père, le déclic pour se lancer dans une guerre contre le crime avec à sa tête le nazi d’Inglorious Basterds, en mode cabotin (mais hé, ça lui a déjà valu une palme, alors on continue). Le tout en se faisant passer pour un criminel, The Green Hornet. Alambiqué, non ? C’est à peu près au même moment qu’il découvre le bricolo homme à tout faire chinois spécialiste en tout comme Bruce Sato dans Mask, mais surtout balaise en coups de pied sautés. “Le frelon vert doit agir” comme disait le show. Et à un moment, Cameron Diaz est littéralement parachutée dans le film, il n’y a pas d’autre mot.
À la lecture du comics de Kevin Smith basé sur son propre script qui aurait dû servir à l’époque à sa propre version de Green Hornet, on se dit qu’on est pas passé loin du navet. C’était aussi l’histoire du fils, mais qui prend la succession du Hornet original, comme dans Mask of Zorro. Assisté par la fille de Kato, le jeune découvre que la vie de super héros, c’est pas si facile mais que c’est plus rigolo avec quelques blagues anales ça et là (souvenons nous que Smith est l’auteur du Batman shooté à la beuh qui donne compulsivement des orgasmes à sa meuf et surtout qui se fait littéralement dessus de bonheur -putain Dc, on ne surveille pas ses publications ou quoi ? Son remplacement par Rogen et Goldberg amène un flow différent, clairsemé de vannes semi-dépréciatives mais cool comme la plupart des acteurs populaires du clan Apatow (et principalement Rogen donc mais aussi Jonah Hill et Jason Segel, la section juifs-qui-ont-du-bide, à ne pas confondre avec la section feuj-bégé comme James Franco). Rogen avait tout du mauvais casting, et pourtant, ce mec est assez impressionnant, à sortir ses répliques l’air de rien, à la limite du regard caméra à la Tom Cruise en moins sciento.
L’intelligence de ce script, c’est d’avoir donné une espèce de tendresse dans le traitement de ces personnages pas foncièrement attachants, enfin tu sais, la patte Apatow, quoi, cet espèce d’appel d’air final plein d’espoir et néanmoins pas niais. Et surtout de ne pas avoir oublié de rendre Kato le plus cool possible. Jay Chou… Bon, le mec qu’on écoutait tous les matins à l’entrainement au Kung Fu en Chine, j’pensais jamais le revoir. Soudain, Youtube.
(faut que je précise qu’il y a Edward James Olmos, alias Adama de Battlestar Galactica, le Tomy Lee Jones de gauche. Que tu aimes forcément d’amour, je le sais)
Ah oui, Michel Gondry ? Sur ce coup-là, c’est un pinceau, littéralement un outil au profit de la mécanique Rogen qui l’utilise. Et c’est sans doute comme ça qu’il est le meilleur, comme dans Block Party ou dans les films d’autres auteurs (z’avez jamais remarqué comme il y a deux parties si différentes dans Eternal Sunshine ?) En tout cas, c’est dans ces films de commande qu’il saoule moins à faire des scènes en papier crépon et en pâte à sel. Pas son taf le plus perso donc mais canalisé, c’est du taf bien fait.
Funny enough pour un
bien mérité.

WTF Kevin Smith, de Cop Out à Green Hornet
Jul 8th
Dans ses longues conversations (youtubisées à mort, check ici la plus connue et la plus hilarante), Kevin Smith disait de lui que la seule chose qu’il sait faire, c’est des dialogues. On va lui accorder ça. Des mecs qui discutent de trucs rigolos, l’air de rien, dans un bar ou un vidéoclub, c’est son turf. C’est ce qu’il faisait dans la vie avant d’être payé plein d’oseille pour l’écrire. Sorti de ce créneau bien précis de la conversation badine pop-culturelle, il foire. Comics ou films, c’est la même.
Cop Out (Top Cops en France) aurait dû s’appeler A Couple of Dicks. Ou Cop Suckers. C’est le premier film de major pour Smith, mais aussi le premier qu’il n’écrit pas lui-même. Il le répète souvent, c’est une commande et pour que ça soit clair, il n’y fait même pas de caméo. Pilate avait fait la même en disant “je m’en lave les mains, suckers”.
you you, that’s the sound of the police.
Et pourtant la scène d’ouverture laissait présager une alchimie rigolote. Flic noir et bête (Tracy Morgan) interroge un suspect en n’utilisant que des quotes de classiques du cinéma, pendant que Flic juste un peu con mais blanc (Bruce Willis) méta-commente quand il peut. “Yippie-Ki-yay, motherfucker !” “I”ve never seen that movie before” enchaine Willis à la limite du clin d’œil caméra, la blague “toi-même tu sais” par excellence.
Après cette intro rigolote, le reste se déroule en pilote automatique, sans que la géniale musique wink wink d’Harold Faltermeyer (Beverly Hills Cop, Top Gun, un mec qui connait les synthés des années 80) n’arrivait pas à masquer l’indigence de l’intrigue et ses dialogues cosmo-plats. Et comme il n’est jamais loin quand on parle de nanar, Sean Williams Scott fera le connard qui s’invite à la fête. La débandade. Vraiment, ça fait pitié, tout du long, le genre de truc à ne sortir que dans l’UGC Orient Express qui est, pour les connaisseurs, l’équivalent du Direct-to-video pour une salle de ciné, un truc un peu dégradant entaché par les vrombissements du métro passant dans le Forum des Halles. Et je peux t’assurer, déjà que tu ne veux pas voir ce film, mais dans ces conditions, c’est affreux.
Pourtant Kevin Smith a récemment sorti Zack & Miri make a porno, une comédie situé sur le cran au-dessus de Cop Out, sans doute parce qu’il a l’ambition de lutter (sans y arriver) sur le terrain d’Apatow, le néo-golden boy de la comédie.
Il y a un petit fond social, un peu miséreux derrière ce non-couple qui décide de faire un porno pour pouvoir payer le loyer. En plus d’écrire tout un tas de second rôle rigolos (remember, c’est le truc que les comédies françaises ne savent généralement pas faire), il en embauche même Seth Rogen, l’acteur fétiche labelisé Apatow. Mais problème maousse, on sent que Kevin Smith y lutte contre la censure et pour chopper son R Rating. C’est à se demander si la fin cul-cul-la-praline n’a pas été mise là pour contrebalancer la vulgarité cool du système Smith.
Mais même en comics rien ne va plus. J’avais prévu de me lâcher sur Spider-Man / Black Cat, sans doute un des pires comics de tout les temps, qui commençait comme du spider-buddisme rigolos pour finir en fanfic sur fond de trauma et de viol. Whu… whut ? On se demandait comment Smith, qui a pourtant une bonne réput pour écrire des pitchs rigolos, a vendu cette idée à la Marvel. Mais chez DC, c’est la même. Dans son récent Batman : Cacophony, Joker fraichement évadé de prison propose littéralement de se faire enculer par son sauveur en remerciement. Et guess what, ce n’est pas drôle. Mais quelle mouche a piqué Smith ?

Je te préviens, c'est vraiment le "I can't unsee that" de toutes les cases de bédé de l'humanité. Oups, trop tard...
Aujourd’hui, Kevin Smith a décidé de participer au tsunami Green Hornet. Depuis quelques mois, il y a au minimum 4 comics basés sur le héros et sa série des années 60. Et grand dieu, vraiment, il nous manquait tellement, 4 comics par mois, c’est un minimum vital pour mon bonheur. En tête de gondole il y a le comics de Kevin Smith. Vérification. Quelques blagues de cul, c’est bien lui aux manettes. En fait, il s’agit du script qu’il a proposé aux studios. Mais après s’être fait débouter (au profit de Gondry, là encore, on s’accroche), il l’a transformé en comics où une blaguounette à la Smith qui prend en général 4 secondes maxi à articuler a besoin de plusieurs cases pour exister.
Ce qui est le plus frappant, c’est que l’histoire suit finalement assez celle du film, un sale gosse de riche qui découvre que son père était le Frelon Vert. Seth Rogen (voir plus haut) prend le rôle du mouflet joufflu (quel casting absurde pour un actionneur) tandis que Jay Chou fera Bruce Lee / Kato. Ouais, Jay Chou le chanteur. Rien que de le taper, tu sens qu’un truc cloche. Mais bon, trauma personnel, c’est sur son flow que je faisais mes étirements de Wushu à 8h30 du matin, c’est dire la rugosité de l’entrainement une fois qu’on se trouve en Chine. Du coup je lui accorde par le truchement d’un réflexe pavlovien le bénéfice du doute. Hey et puis il y a le nazi d’Inglorious Basterds et Cameron Diaz qui fait le même rôle de secrétaire MILF que Gwyneth Paltrow (Iron Man one / two). C’est ses dernières années d’action movie alors elle essaye de capitaliser à mort dessus, comme avec Knight & Day de Tom Cruise.
Et le comics de Green Hornet ? Pas de surprise. Ce n’est pas très bien écrit mais pas de blague de sodomie, les trois mecs fans des radio drama de Green Hornet qui ont plus de 70 ans seront ravis de l’apprendre. Il y a quand même un paquet de blagues trèèèèèès poussives et soulignées par cet effet que je déteste, avec un mec qui dit juste après la vanne “ha mais c’est hillarant”. L’équivalent en comics du mec qui se retourne pour dire “olalala mais qu’est ce que je suis drôle”. Pire c’est parfois très moche. Summum, c’est quand les deux arrivent en même temps, comme ici.
Bah non, pas très funny, mec.
Toute l’histoire était hypé sur le fait qu’un perso “important” y meurt. Hé, mais… mec… la plupart des gens n’ont pas vu la série depuis 20 ans. Du coup, que l’ancien héros y meurt comme dans la bande annonce du film, on s’en moque, non ? Bref, pas pick of the week du tout. Mais alors pas du tout.
Alors merde, il nous reste quoi ? Bah Kevin Smith qui cause de Tim Burton, des gay bears & cubs, Prince ou encore de Green Hornet. C’est comme Tarantino qui peut s’arrêter de faire des films et se contenter de faire des compils. Smith, lui, a fait une OPA sur les salles de conférence remplies d’étudiants, un mec à bonus pour les DVD.
Block Party
Nov 6th
Et si Block Party était le meilleur film de Gondry ? Documentaire sur le concert de quartier qu’organise David Chapelle (bien connu aux USA mais pas des masses en France), on a rarement senti autant de bonnes vibes autour d’un concert filmé, à la spontanée. On suit David, de l’organisation, filant des invitations dans un bled paumé, alignant un débit vocal ravageur. Tordant et spontané, l’invitation du réel est plus forte que tous les films bricolés en Knacky Herta du monde. Ce one shot à fond la caisse fait réellement vibrer, que l’on aime ou pas sa playlist (hé les Fugies reformé pour le film, The Roots ! etc) donne réellement envie de partager cette joie collective, perdue quelque part dans une rue de Brooklyn. Vraiment décoiffant !
Com-Robot