Jospin, le plus Airwolf de tous les Premier ministre

C’est beau, une ville en printemps. On tombe parfois nez à nez avec des géants. Un “dans les dents” maxi-event hors-norme pour toi et les générations futures.

On peut vivre des trucs grands, si tu crois en tes rêves.

Dans les dents !

Comme la semaine dernière, un keum qui ne peut pas perdre ses dents…

The Chaser

Que le cinéma coréen se clone déjà est peut-être un bon signe de sa vitalité. Alors tant qu’à s’inspirer, autant y aller à fond sur le chef d’œuvre du genre, Memories of Murder. Tout y est, point par point. Mêmes endroits sinistres, une histoire sordide propulsé à l’antihéros ventru et surtout des trombes d’eau qui s’abattent sur sa gueule et sur Séoul, avec cette image bien cracra dont MR73 s’était inspiré est vraiment le cliché inévitable du polar coréen. On continue ? Il y a aussi ce bon équilibre entre plusieurs genres, évidemment le policier, mais aussi la comédie et la satire un peu politique, qui pointe du doigt l’inefficacité des keufs trop nuls souvent perdu, hé c’est l’administration (d’ailleurs à quand un vrai film sur la Poste, sur les filous de Chronopost etc ?).

The Chaser rajoute même le buddy movie à sa palette de style avec une petite fille qui vient opposer ses bons mots à l’antihéros paumé. Tout cela est bien goupillé mais voilà : déjà vu, en mieux. A force de réaliser avec un cahier des charges sur les genoux, The Chaser ne propose absolument rien de nouveau, trop in your face pour que dalle. Ca reste infiniment meilleur que tout ce que propose le ciné français trop occupé à s’inspirer de Christophe Hondelatte, un genre vitrifié par les Commissaire Moulin et les Julie Lescault. Malgré une année 2008 un peu bof, The Chaser est là pour nous rappeler que l’industrialisation du cinoche coréen continue de plus belle. Vivement le prochain Bong Joon-ho !

Flashpoint

Attention, antidote aux blockbusters riquain. Des bons arguments pour recommander Flashpoint, il y en a une plâtrée : Freefight à gogo, de la violence sauvage parfaitement chorégraphiée avec des coups portés qui ne se retiennent presque pas et un Donnie Yen au top. Et à un moment, il y a un canard laqué piégé. Oui, vraiment. Bonus dans ce film, le coup individuel qui fait le plus mal de tous les temps, à savoir une chope avec projection directe sur une rambarde à 1 mètre, sans doute séquence la plus dans les dents que tu veux mettre dans ton lecteur Blu Ray.

check la bande annonce

Forcément,

Dans les dents !

Encore une fois, la preuve que cette saison, Star Trek, c’est mieux que Wolverine.

Star Trek

Alors que Wolverine se démène à exister en proposant une bouillabaisse inefficace (fanservice + film d’action syndical, il ne manquait que son fils caché et sa fille cloné pour que le grand panel de l’inutile soit complet), Star Trek prend une direction différente, celui du block roller coaster des années 80. Goonies, Indy 3, toi-même tu sais. Ce qui n’est pas absolument pas « Trek ».

L’idée de base est de balancer toute la continuité Star Trek dans une réalité parallèle, une manœuvre habile faisant de ce Star Trek Origins une œuvre non canonique mais lui donnant suffisamment d’espace pour raconter ce qui n’a été qu’évoqué jusqu’alors, la jeunesse du corpus Kirk-Spock-Mc Coy + le reste de l’équipage. En fait, la technique a déjà été mainte fois employée (notamment dans mes épisodes préférés ever : Yesteryear. A la suite d’un bouleversement spatiotemporel, Spock retourne dans le passé pour se sauver lui-même à l’âge de 7 ans alors qu’il passait le rituel du kahs-wan avec un peu d’avance. Spock réussit alors que son I-Chaya domestique trouve la mort. Et du coup, toute une nouvelle réalité parallèle. Un scénario vraiment élaboré et un chouia dark pour les traditionnels dessin animés du samedi matin riquain du début des 70’s.)

JJ Abrams (le JJAnnaud quin-ri) et son équipe ont donc potassé pour rendre le film le plus fidèle possible tout en le laissant libre d’accès, autorisant n’importe quel newbie de se sentir à l’aise avec l’héritage trekkie. Le cast s’y prend bien. Prendre des mecs passablement inconnus pour tous les roles principaux, réservant les nemesis et les anciens à Eric Bana, Bruce Greenwood, Winona Ryder (très belle Amanda Grayson), c’est du Richard Donner spirit. Du coup, on voit néo Kirk, Shin Spock et les autres littéralement grandir dans leur rôle, traité avec générosité et nervosité. Pure écriture télé moderne, chaque personnage est exposé via quelques dialogues bien trouvés, une scène clef. Pendant 2h, on nous vend Kirk comme un petit connard impétueux pire que Luke et pourtant, miracle, il reste sympa. L’ambigüité hybride de Spock est placée en 2 scènes bien maitrisées. Okay, ce n’est clairement pas Star Trek (l’Entreprise est genre trop lumineux, on se croit au rayon luminaire de Leroy Merlin), pas de voyage dans l’espace zen, to bodly go where no man has gone before. Tout devient prétexte à une scène d’action ou à des vannes, mais développées avec un sens de l’utilité. On en revient aux classiques des années 80, les rail chase du fun sus-mentionnés.

On se retrouve donc avec une licence relaunché, un miror mode de Star Trek, avec des personnages passablement carriéristes, c’est vraiment peu dire, à la limite de la promo canapé. Il est clairement établi que Néo Kirk est un arriviste fils de, du Jean Sarkozy à plein tube. Je ne suis pas certain que les personnages laissés dans cet état UMP passionnant pour une suite, forcément moins bonne à moins qu’on nous balance les Klingons dès le II. Ou alors ça sera les baleines de Star Trek IV… En gros, est-ce suffisant pour relancer la mécanique pour 40 ans. Reste qu’en faisant humblement un film 80’s, lorgnant vers la trilogie Star Wars (la seule, hein), JJ s’en tire vraiment pas mal dans la caté block de l’été. Un exemple type de bonne distance avec le matos original.

Le code a changé

A la base, je ne voulais pas dire du mal du « code a changé ». Tout d’abord parce que c’est nettement moins nauséabond que Fauteuil d’Orchestre et vraiment mieux joué, notamment par Arditi, bon acteur quand il ne voix off pas pour la Poste. Mais là, Danielle Thompson, elle devient, si l’on en croit le journal off’, officier de la Légion d’Honneur, l’équivalent de la ceinture bleue au Judo. Mais n’importe quel judoka te dira qu’aller jusqu’à la bleue, déjà, c’est fortiche. Ca sent quand même la récompense « merci les copains ». Du coup, un peu remonté, quoi. Des amis lecteurs me diront peut-être « pourquoi regarder des films qui vont t’énerver ». Or, ce n’est pas du tout mon état d’esprit. Après tout, la Buche était vraiment regardable, donc on lui laisse sa chance.

Mais là, c’est vraiment pas possible.

Diner en ville. Chacun y vient avec sa bouteille de rouge, son bouquet et ses petits secrets, ses arrière-pensées. Les acteurs, alignés par morceaux, qui nous font un petit show en solo en duo, pourquoi pas. Le résultat fluctue (pas mal avec Arditi donc) mais coule avec Marina Foïs, qui a décidé de se faire une carrière à la Bacri, toujours un peu dans le même rôle de grincheuse. Karin Viard et Dany Boon sont supportables, mais Emmanuelle Seigner, au jeu « mi-drogué mi-saoul » de la fille lunaire fait passer sa sœur pour une actrice complète. Mais la palme, c’est Patrick Bruel, l’homme sans gray area, entier, qui nous joue, attention on se mord la lèvre, un cancérologue mais « qui en a raz le bol de son boulot puisqu’il voit des gens mourir tout le temps ». Des comme j’en ai jamais vu. A un moment, il rend visite à un mourant, on voit clairement qu’il n’en a pas pour longtemps, il ne parle plus. Il prend sa main, la tapote et lui dit « tout va bien » et en rajoute à sa femme, « tout ira bien ». Et après à minuit, sans doute un samedi soir en regardant Ruquier, il se dit « merde, je les ai pipoté, trop gentil que je suis ». Mais ! Enfin ! Patrick ! Quel type de Pokémon es-tu, là, franchement, pour jouer ça ainsi ?! En fait, même sans le propos arrogant de la comédie sur le « paraitre » et « la dictature des apparences » ne tient pas des masses. Faut voir le monde complètement détaché de la réalité que les personnages nous présentent. Ce formatage gagnant-gagnant sent le calibrage 20h50 TF1 quand y’a pas de séries de profiling.

En fait, j’étais parti pour dire que bon, le code a changé est un succès, réussissant à n’être que médiocre, mais le fait que Danièle Thompson a cosigné la tribune pro-Hadopi (avec notoirement JJAnnaud, le JJAbrams français, Coline Serreau, Nadine Trintignant, Pierre Jolivet et Jugnot, une flopée de gonz de cet acabit) m’énerve encore plus. Qui, grand dieu, voudrait perdre son temps à télécharger ça ? Je suis prêt à foutre mon billet que ça intéresse si peu de monde qu’on attendra un mois avant de trouver un seul torrent de ses précédentes croutes. Besson (Luc) a encore un peu de légitimité, car son patrimoine culturel (keums qui font des galipettes urbaines, courses poursuites) intéressera plus de monde. Et Arditi qui lance son appel solennel à la gauche, en compagnie de Gréco, Piccoli et Le Forestier, pleaaaaze. On pourra toujours souligner le fait qu’aucun de ces mecs n’est concerné par le piratage (T’as déjà pompé du Juliette Gréco ? Du… Le Forestier ?), on a quand même un peu pitié pour eux. Essayent-ils de se donner de la contenance, un peu comme Dutronc jr (un des plus gros vendeurs des dernières années, pas intéressé pas entendu) qui nous parle de génocide culturel. Pleeeeaze. Raah je m’énerve, avec des pulsions de ne plus jamais retourner au cinoche pour ça, de boycott etc. Mais voilà, le Code a changé est à jamais le film « Hadopi » par excellence, un peu parvenu, qui n’intéresse pas vraiment les gens car on l’a déjà vu des centaines de fois mais qui remue des bras pour faire son intéressant. Il te dit « ne me piratez pas » alors que tu n’en veux pas, même pas en rêve. Logiquement, c’est le film Némésis d’un cinéma dont on ne veut pas. Houste.

Dans les dents !

Parfois, simple, c’est bien.

Et vraiment dans les dents.

Frost/Nixon

Enfin une bonne surprise de la part de Ron Howard dont on attendait plus rien. Adaptation de la pièce de théâtre qui nous refaisait déjà le match télévisé entre Nixon et Frost, à l’époque où les duels TV étaient autre chose que des Ferrarismes ou des YvesCalviries. Les enjeux sont parfaitement posés dans la longue intro : un président déchu mais suffisamment habile pour balancer sa vérité façon Giscard fera face à un journaliste-entertainer que tout le monde se moque comme du premier Morandini venu. Le premier est soutenu par tout un bloc qui cherche à le remettre en selle pour un nouveau mandat, le deuxième joue sa peau et se prépare avec des durs à cuire qui veulent des excuses nationales du scumbag. Et le résultat est vraiment palpitant, rythmé à la perfection par des acteurs investis (fanfact, Nixon est joué par Langella, alias Skeletor) avec des dialogues si bien ciselés qu’on les croirait sorti de la bouche de Mitterrand lui-même. Ron Howard a réussi un miracle : produire un rise and fall parfait malgré l’absence de Stallone, un vrai Rocky-like politique. Du très bon cinoche. Il peut maintenant retourner à ses Da Vincicoderies.

Dans les dents !

Quel est le seul français en mesure de faire Fwap et Wooosh en ce moment ?

Allez, le même nom que le mec de la semaine dernière

Abel, l’homme aux Marseille Rolling !