Archive for year 2011
Super 8
Jul 16th
Qu’est-ce qui fait de Super 8 un blockbuster ? Le fait qu’à un moment, ça explose de partout ? Un budget conséquent et une sortie événementielle soit la garantie de se refaire après une campagne promo soutenue ? Ou alors simplement parce qu’il se veut film de genre, à la Cloverfield, au pitch débilement caché par le truchement des campagnes des internets. Ou alors simplement par la volonté de Bad Robot (bientôt Mission Impossible 4 par Brad Bird, can’t wait), en pleine montée en force au rang des powerhouse du divertissement ?
Sur l’échiquier des blockbusters de l’été, Super 8 trouve sa place à la case inattendue, celle de la tendresse, quand il essaye de restituer les sensations des films de Spielberg early 1980, principalement Goonies et E.T. J’ai du mal à le croire, mais le genre tout entier est devenu un film d’époque qui nécessite un soin particulier pour qu’il fonctionne. Il faut voir avec quelle délicatesse Super 8 évite de transformer chaque réplique en time dropping éprouvant, laissant les éléments extérieurs se greffer, imprégner la péloche, qu’apparaisse, comme à l’époque, la même vision de l’Amérique pavillonnaire de l’époque qui cache des chambres d’ado remplies de goodies de l’époque, avec Spielberg en statue du grand co-producteur de son propre mythe.
Super 8 est aussi de très loin le blockbuster le plus tactile de la saison, celui de la transition. Le garçon central du film est endeuillé par la mort de sa mère et s’accroche (carrément physiquement) à son portrait dans un médaillon, comme un doudou transitionnel. De cet élément découlera toute une série d’éléments symboliques aussi touchants que simplets dans un film où chaque contact, main contre main, main sur la joue, où chaque embrassade semble donner des frissons télépathiques.
Il y flotte comme une odeur de niaiserie quasi cool, pas bien méchante, celle des années 80 où l’on pouvait se permettre n’importe quoi. A jouer sur les sentiments bien plus que sur la logique de ses personnages, Super 8 finit par évoquer les mêmes défauts inhérents aux productions Amblin, les inévitables militaires caricaturaux en ultime barrière, les éléments adultes déboulant pour un final bateau et passe-partout au clair de Lune. L’hommage à Spielberg va jusque là. Sur sa bonne lancée, Abrams signe là un blockbuster léger comme un vélo qui s’envole. Précisément ce qu’il fallait pour un blockbuster mélancolique d’un genre passé.
Airwolf Watch 5
Jul 6th
Comme dans la presse généraliste, l’été, c’est synonyme de légèreté :
Karaoké time ! En bonus, des vidéos de filles bourrées qui mangent des bananes.
Et puis tu n’as pas aimé le film ? Voici les jeux…
Solatorobo, premier sur les action-rpg avec des chiens qui pilotent des robots.
Kokuriko-Zaka kara (le nouveau Ghibli) Trailer
Jul 2nd
Réalisé par Goro Miyazaki. Et c’est un peu ce qu’on est en droit d’attendre de Ghibli : une fille qui grandit et qui va comprendre la vie et une maison pleine de poussière et de nostalgie.
Transformers 3 : Dark of the Moon
Jun 27th
Après un retcon historique comme dans X-Men : First Class (en fait, les américains étaient en fait allés sur la Lune pour fouiller une épave Autobot, quel cachotier ce JFK), Transformers 3 commencera, comme il se doit, par un ass shot monumental. C’est à peu près le niveau où on l’avait laissé en 2009, avec un chien-robot qui se masturbe sur la jambe de Megan Fox. 2011 donc, nouveau cul car, finalement, c’est un peu ça l’image de la femme dans Transformers : une carrosserie qui se métamorphose selon les désirs d’un réa fou. Dehors Megan “la relou” qu’un des robots ira jusqu’à insulter. Tellement classe, Mister Bay.
Comme dans le deuxième épisode, le maillon faible des films de Michael Bay, c’est les humains. Ils sont improbables, ils cabotinent, ils sont incohérents. On pourrait penser qu’ils existent pour que le film respire entre les explosions, pour nous amener jusqu’au “Gonzo de métal” final mais même pas : sans déconner, c’est sans doute les scènes de comédies les plus anxiogènes que j’ai vue depuis… Transformers 2 et Rien à Déclarer de Dany Boon. Le plot conspirationniste n’a AUCUN sens, sinon à faire avancer jusqu’à l’implacable chaos métallique. Comme s’il fallait souffrir avant de passer à autre chose. On était déjà habitué à voir les parents du héros (ceux qui avait mangé de la drogue dans le deux, gag) jouer comme des dégénérés dans un jusqu’au-boutisme que ne renierait pas Franck Dubosc, mais voir John Malkovitch se fourvoyer là-dedans pendant 20 bonnes minutes, je t’assure, ça fait de la peine. Ça ne sert à rien d’avoir un acteur comme John Turturro pour faire le comic relief si tout le monde grimace. Alors que TF2 m’avait perdu quand on voyait deux chiens s’enfiler le temps d’un montage épileptique, gag, là, je crois que c’est quand le chinois de Hangover baisse son pantalon dans les chiottes avec Sam et que le patron croit qu’ils baisent ensemble, gag homophobe. On en est là.
Alors du deux ou du trois, qui a fait pire ? En fait, en l’absence de Samy “Wherever he is” Nacery, les films de Transformers ont un peu pris la place des Taxi dans notre cœur, c’est à dire celle d’une série brainless définie par le slogan “plus c’est atroce, mieux c’est”. C’est là le point commun entre TF et Taxi : c’est le deuxième épisode le plus nul, sans doute. Parce que (j’ai du mal à croire ce que j’écris moi-même ici) Taxi 3 était déjà trop réfléchi, moins con et moins raciste que Taxi 2.
TF2 m’avait choqué à l’époque pour son Optimus qui fait des choix moraux étranges en abattant un Decepticon “de sang froid”. Là, Optimus aggrave son cas : il abat toujours froidement, à plusieurs reprises. Mais surtout, il choisit délibérément d’abandonner Chicago, une grande ville, plutôt que de la défendre. Certain y verront une métaphore de l’occupation de l’Afghanistan, car comme le dit Optimus, “comme ça les humains vont se rendre compte à quel point on est indispensable”. This.is.sick. On est loin de l’Optimus juste et noble de la série, mélange robotique de Lincoln, du roi Salomon et de Lionel Jospin. En plus de faire des erreurs, l’Optimus des films est un robot douchebag, foncièrement de droite, comme tout le film d’ailleurs, jusque dans les caméos républicains signé Fox News. Avec tout ce premier degré, je ne peux pas croire que Bay est aussi ironique que Emmerich.
Le pire, c’est que tel un job fictif d’un élu de la république, Optimus Prime, même équipé de sa remorque (enfin!) ne sert pas à grand chose : il se prend des câbles d’un immeuble en travaux et reste coincé pendant presque toute la bataille du film comme un papillon pris dans un filet. De droite et inutile.
A un moment, on entend les quelques notes du générique original, balancé par une photocopieuse. C’est peut-être le seul moment un peu intègre de Dark of the Moon . En nous imposant sa trinité réac-robotique, Michael Bay pourra difficilement faire pire. Alors la blonde ou la brune ? Finalement on s’en tape car Transformers, c’est Taxi mais avec des robots.
Bullet Soul
Jun 25th
Hier, j’ai joué à Jamestown. Et en toute honnêteté, ça vaut ses 9 €. Mais pour beaucoup plus cher, on a Bullet Soul. Et c’est un peu ce que serait Gurren Lagann dans l’espace, avec la pêche d’un jeu Nec du début des années 90. Non mais écoute moi cette chanson qui t’arrive dans la gueule en allant sur le site officiel. Un héros, une japanigirl en uniforme à gros seins et un vieux qui gueule, la trinité de la réussite, embellie par une musique qui balance du petit bois (from the guys who brought you Romancing Saga & some Ridge Racers, no less). Pour l’instant, mon shooting de l’année.
Com-Robot