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Dans les dents 27 Crossover Special
May 24th
C’est la saison des blockbusters ciné, et les comics ne sont pas épargnés. Dans le monde des illustrés super-héroiques, les grosses machines de divertissement, c’est les crossovers. Voici une roadmap facile à suivre pour vous y repérer, ainsi que les trucs à savoir.
Voici les ingrédients d’un event de l’été “classique” :
- Une série à part, avec du papier glacé, histoire de faire payer plus cher. Généralement 5 à 8 chapitres à un rythme mensuel. L’autre option, c’est des épisodes répartis entre plusieurs séries déjà existantes. Mais le but, en fin de compte, c’est de surtout faire acheter les titres satellites.
- Ces fameux satellites, dit tie-in, seront, si l’on en croit la vérité statistique, complètement nuls car ils ont été imaginé à l’envers : “comment peut-on foutre nos persos dans ce merdier pour booster artificiellement les ventes” au lieu de “et si on faisait une bonne histoire en utilisant l’évènement comme prétexte”. Oddly, ils choisissent rarement cette dernière option.
- Le scénario doit avoir des conséquences lourdes sur son monde (Marvel ou DC). Lourdes comme dans “GRAVES”. Un changement de statut quo qui doit durer 6 mois au minimum et amener de nouvelles idées. House of M a réduit magiquement le nombre de mutants, passant de plusieurs millions à un peu moins de 200. Personne n’a jamais réussi à en faire quelque chose d’intéressant et on sent même que Marvel lutte pour inverser cette idée, quitte à utiliser la magie. Des exemples ? Siege a été l’occasion de détruire Asgard et de virer Osborn pour mettre Steve Rogers au poste de commandant en chef du Shield. Parfois, c’est donnant-donnant : Final Crisis a tué Bruce Wayne mais a ramené Flash (Barry Allen).
- Il faut un mort. C’est désormais systématique car il s’agit le moyen le plus cheap en stock pour donner de l’importance à son ‘histoire. Un peu comme le militaire qui nous parle de sa femme laissée dans le Idaho avant de se prendre une balle et de cracher du sang sur la veste du héros, le super-héros condamné à mort par l’éditeur va accomplir deux trois actes. Tellement d’exemples : Nightcrawler, Wayne, Aquaman, Wasp, Arès etc
- Un ou plusieurs morts qui reviennent à la vie. Dans le (god awful) final de Blackest Night, une dizaine de personnages ressuscitent. Parce que… ils le voulaient vraiment, au fond d’eux. Et j’imagine que c’est une raison suffisante et tant pis pour toi, papy, Hawkman le voulait carrément plus. Dans Siege, toujours, Loki meurt mais se fait ressusciter par Thor le mois d’après. J’imagine que ce n’était donc pas si grave que ça.
- C’est, pour finir, le prétexte à un lancement de nouveaux titres. Par exemple, Fear Itself sera l’occasion de lancer un nouveau vol d’Alpha Flight… Et puis comment oublier l’expérience hebdo “52” de DC.
Les crossovers terminés :
Age of X
What is it about :
Age of X fait écho à, j’te le donne en mille, Age of Apocalypse. Durant 3 mois, X-Men Legacy et New Mutants ont déplacé presque tout le X-cast dans un futur parallèle où ils sont, surprise, tous détestés. Magneto a réuni tous les mutants survivants dans Forteress X, une citadelle protégée par un champ de force. A moitié empoisonné par un sérum, Wolverine y fait office de barman tandis que Rogue, connue ici sous le nom de Legacy, absorbe l’âme de tous les mutants qui sont sur le point de mourir. De la joie.
Why should I care :
C’est très précisément le 654132ème X-monde parallèle. Et pourtant Mike Carey réussit à trouver des twists intéressants que sauront apprécier les connaisseurs. Il fait revenir sur le devant de la scène des personnages mineurs tels que Frenzy. C’est court, assez intense et balance pas mal de bons petits character moments. Et puis ce qui est appréciable avec Mike Carey, c’est que, même dans un monde parallèle forcément apocalyptique, il trouve toujours cette voix juste pour faire parler ses persos. Sa marque de fabrique. Une vraie bonne lecture que seul un amateur (au moins modéré) des X-Men pourra apprécier à sa juste valeur. Et puis la moitié des titres est dessiné par Clay Mann qui deviendra avec le temps une valeur sûre de Marvel vu comment il s’améliore en ce moment.
Nice, but how much ?
9 numéros (étalés en 3 mois) sans compter les épilogues pour ceux qui suivent dans X-Men Legacy. C’est du léger. Age of X Alpha, là où tout commence, est en fait un omnibus de plusieurs histoires nous présentant différents personnages, tandis que Age of X Universe 1 & 2 s’intéressent à des personnages secondaires ainsi qu’aux Avengers de ce continuum.
Point Airwolf :
Alors que Cannonball dirige la Brotherhood of X sous la houlette de Magneto, Cyclops était retenu prisonnier par Arcade qui lui a tranché les paupières. Recouvert d’un masque retenant son optic blast, Basilik (c’est son nom dans AoX) était utilisé comme une machine à exécuter les prisonniers d’Arcade. A la suite d’un moment d’inattention, Basilik s’empare de la télécommande qui actionne son masque et transforme ses anciens tauliers en steak tartare.
Les crossovers qui commencent :
Fear Itself
What is it about :
Au cours de la seconde guerre mondiale, sur ordre d’Hitler, le Red Skull a servi de chef d’orchestre d’un rituel asgardien qui a fait tomber le marteau de Skadi sur Terre. Ne pouvant le soulever, il lâcha l’affaire et l’histoire fut oubliée.
De nos jours, Sin, la fille du Red Skull a décidé de réussir là où son père a échoué. Animé d’un esprit vengeur filial que ne renierait pas Martine Aubry, elle retrouve le marteau, son mode d’emploi magique et le brandi enfin. Elle se transforme alors en Skadi, le héraut du Serpent qui, libéré de sa prison, rappelle les 7 artefacts enchantés qui seront éparpillés à travers la Terre. Il s’agit de 7 marteaux qui, tel des anneaux verts du monde de DC, choisissent les êtres dignes de les brandir. Et forcément, ça va être le chaos… Oui, parce que l’esprit de Skadi, il ne choisit pas Bayrou pour devenir briseur de monde, il va plutôt opter pour Hulk.
La Terre a Peur. Peur à tel point qu’Odin se retire de la Terre. On se demande pourquoi le Allfather a peur. Il a survécu à plusieurs Ragnarok, ça forge un dieu… Mais bon là, il a tellement les boules qu’il fait enchainer son fils pour le ramener avec lui. Le genre de truc que fait un père aimant. Moins humaniste que dans Tree of Life, je te l’accorde mais aussi moins papa gâteau que la version du film.
Why should I care :
Pétoche Itself est le premier gros event de Marvel depuis Siege ce qui marque la fin de 7 années de crossovers anti-climax au possible, principalement orchestré par Bendis. Pas de sous-scénario caché avec des envahisseurs extra-terrestres, pas de zone d’ombre pour un plan quinquennal de réunions super-héroïque, Fear Itself est juste une histoire avec de la destruction, du chaos et vraisemblablement de la baston. A y regarder de plus près, c’est le premier projet du genre pour Matt Fraction qui a un peu moins la baraka ces derniers temps : il a laissé Uncanny X-Men à Kieron Gillen, Iron Man se rouille un peu mais il se lance dans une nouvelle série “Mighty Thor”. C’est donc logique que Fear Itself soit à la base un scénario de Thor avec des implants de Captain America, Iron Man et d’Avengers.
Nice, but how much ?
Un numéro de prologue puis 7 numéros sur 7 mois. Easy, non ? Mais attention, je prends wikipédia pour le coup, voilà la liste des tie-ins comme on dit. Pour le fun.
- Fear Itself: Spider-Man #1-3
- Fear Itself: Black Widow #1
- Fear Itself: Deadpool #1-3[18]
- Fear Itself: The Deep #1-4 [19]
- Fear Itself: FF #1
- Fear Itself: Fearsome Four #1-4[20][21]
- Fear Itself: Fellowship of Fear #1
- Fear Itself: The Home Front #1-7
- Fear Itself: Hulk Vs. Dracula #1-3
- Fear Itself Poster Book
- Fear Itself: Sin’s Past #1
- Fear Itself: Spotlight #1
- Fear Itself: Uncanny X-Force #1-3[22]
- Fear Itself: Youth in Revolt #1-6
- Fear Itself: The Worthy #1-8
- Fear Itself: Wolverine #1-3
- Alpha Flight #1-8
- Avengers Academy #15-19
- Avengers #13-16
- Black Panther: The Man Without Fear #521-522
- Ghost Rider #1-[23]
- Heroes For Hire #9-10
- Herc #3-6
- Hulk #37-38
- Iron Man 2.0 #5-7
- The Invincible Iron Man #503-507
- Journey into Mystery #622-626
- New Avengers #14-15
- New Mutants #29-30
- Secret Avengers #13-15[24][25]
- Tomb of Dracula Presents: Throne of Blood #1
- Thunderbolts #158-163[26][27]
- Uncanny X-Men #540-543
Evidemment, sur 80 comics, tout n’est pas à chopper. Je peux déjà te dire avec assurance que Fear Itself : Spider-Man 1 est nul. L’exemple le plus fou c’est Avengers 13.
Un tie-in réunit Bendis et Bachalo. Qu’est généralement bon pour dessiner des mecs qui se battent dans la boue avec des lézards, des satellites qui explosent dans l’espace, des dinosaures… Bah il lui ont donné… 19 pages de têtes qui parlent en gros plan, généralement affalés dans des canapés. Exemple sans bulle, mais honnêtement, y’a pas de spoil.
Et deux pages seulement de Blitzkrieg USA.
C’est le plus gros problème de Fear Itself, c’est que c’est un évènement qui t’oblige à acheter les autres titres pour comprendre un peu mieux ce qu’il se passe car ils se sont vraiment creusés le crâne pour que tout le monde soit concerné. Mais globalement, les tie-ins de Fear Itself suivent ce schéma : perso X trouve un marteau, perso X devient méchant et puis baston. Certains penseront que ça suffit pour faire un pitch suffisant pour des dizaines de mini-séries. Ils ne se rendent pas compte que personne ne pourra se les payer, leurs foutus one-shots…
Point Airwolf :
Plusieurs : un des marteaux tombe sur Paris et se fait ramasser par Paul Pierre Duval (je sais) a.k.a The Grey Gargoyle. Son pouvoir de pétrification s’en trouve démultiplié et du coup, il transforme en pierre des milliers de parisiens. The gory part : des milliers de statues seront brisées au cours du combat, soit zéro chance de sauver ces gens, devenus des montagnes de gravats. Erk.
Et puis… L’autre point Airwolf, c’est Sin qui prend le commandement d’une troupe de robots nazi qui réduit en bouille Washington D.C. Maximum destruction.
Flashpoint
What is it about :
Barry Allen aka Flash vient juste d’affronter Zoom, son némesis de toujours. Long story, mais en gros, ce dernier vient d’assassiner un autre Barry Allen parti à la recherche des anomalies temporelles. Un chouette métier. Alors que tout semble se calmer, Barry se réveille dans un monde très différent. Il n’est plus Flash. Et sa mère est vivante. Et Batman est si différent. Tout a changé. Barry décide d’en avoir le cœur net. Et fait ce que n’importe qui ferait : aller voir Batman.
Why should I care :
Le saviez-vous, Age of Apocalypse a 16 ans. Haaan c’te coup de vieux. J’en parle ici car Flashpoint est encore une histoire de futur alternatif, un House of M mais version DC, en bien. Tout du moins ça commence bien. Mais surtout, c’est une histoire de réalité alternative et Flash est tout désigné pour supporter ce genre de chrono-drame. Et les autres séries ne devraient pas venir embourber ces 5 numéros, des enjeux resserrés, assurés par le combo Geoff Johns et Andy Kubert.
Et puis surtout, DC le martèle, ce crossover aura des conséquences inimaginables sur l’univers tout entier, pas seulement le petit monde de Flash.
Nice but how much ?
Au moins 50 numéros feront tie-in. Pas certain que “Flashpoint : Lois Lane and the résistance” vaille le coup, mais hé, on verra. Il y a 22 comics avec le logo Flashpoint rien que pour le mois de juin. Une bonne vingtaine de miniséries et de one-shot. Seule consolation niveau thune : DC prévoit de sortir qu’un seul comics en aout, Flashpoint 5. Parce que tu vois, c’est si important, alors autant n’en sortir qu’un.
Point Airwolf :
Encore une fois, “on ne nous aime pas”. L’Europe a été engloutie au cours d’une guerre opposant Aquaman et Wonder Woman.
Mais pour l’instant, le vrai point Airwolf, à part Batman, c’est de retrouver des personnages un peu secondaires dans des vies complètement différentes. Le pouvoir de Shazam est partagé par 6 mômes (et un tigre), remember, chaque lettre du mot Shazam correspond à la force d’un dieu.
Et puis le leader des outsiders ressemble bizarrement à Grant Morrison.
Et puis ceux qui arrivent :
X-men : Schism
What is it about :
MMXI, Year of the X-Men dit la pub. C’est marrant, avant, quand Wolverine et Cyclops s’engueulaient, c’était évoqué en une page et puis le reste, c’était de la baston contre des Sentinels ou Magneto. Nan, aujourd’hui, quand ils se foutent sur la gueule, c’est un event.
Cyclops a pris la tête du monde mutant et l’a fait immigrer sur Utopia, une île artificielle au large de San Francisco. Mais il a fait des erreurs, et c’est sans doute ça que lui reprochent Wolverine et d’autres. Il va y avoir scission.
Why should I care :
5 dessinateurs, un par numéro. Mais toujours le même auteur, Jason Aaron qui lui, pour le coup, se fait un sans-faute, que ce soit avec son Wolverine, son Punisher, son Astonishing Spider-Man & Wolverine, ou, plus sérieux, son Scalped. C’est aussi son premier gros crossover.
Nice, but how much ?
Sans doute tous les titres X. De tête, au moins 7. Et puis Schism débouchera sans doute sur deux équipes de X-Men bien distintes. Pour l’instant il n’y a deux numéros intitulé “Prelude to Schism” assez bizarres. Cyclops est sur le point de prendre une décision cruciale. Quoi, on ne sait pas. Quel est le danger qui doit leur tomber sur la gueule ? On ne le saura pas avant la série elle-même. Ils sont tous là, debout, dans le noir, et ils attendent quelque chose. Puis Xavier et Magneto (dans le deuxième numéro) vont venir tour à tour discuter avec Scott, dire à quel point il a grandi, à quel point il les a surpassé dans son rôle de leader-gourou. Flashback et reflashback. Des vieux qui causent du passé dans le noir, c’est vraiment une manière très étrange et paisible de commencer un major event qui devrait secouer les X-Men durant la prochaine année.
Point Airwolf :
C’est pas encore commencé. Alors on se contentera de la liste des dessinateurs : Carlos Pacheco, Frank Cho, Daniel Acuña, Alan Davis et Adam Kubert. Mais le vrai gimmick de l’opération, c’est quand même Jason Aaron qui va essayer de briser la malédiction qui veut que tous les gus talentueux se brisent les dents sur les crossovers depuis des années.
Il reste encore War of the Green Lanterns, mé hé, on verra au moment du film. Et en plus il faut vraiment que je finisse cet article sur ce jeu où l’on déshabille les passants dans les rues de Tokyo…
Même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les dents 19 spécial animu
Oct 5th
“Puisque ma pile de comics en attente est déjà bien grande”, bah on y est. Dernière partie de ce tour du monde dans les dents. On a eu la franco-belge. Mangasse, c’est fait aussi. Reste plus que la japanim’. Non, pas de “série TV” surprise la semaine dernière vu que c’est une rentrée blanche et sèche pour moi de ce côté-là. En gros privilégié, Jack Bauer a pris sa retraite à 44 ans, l’île a disparu, plus rien si ce n’est Treme, toujours dans la liste à voir. Quoique, il y a le TV Drama de Ryû ga Gotoku junior où les gens ont l’air de se taper….
Anyway, on va ouvrir le bal avec… Iron Man. On y revient, forcément. Tu n’es pas sans savoir que Kamui Robotics creuse une ligne Maginot devant tous les machins hybrides américains qui se la jouent Miyagi-san. Surtout quand c’est français, remember “Inju“. Parfois, des gus y arrivent, genre le récent No More Heroes 2 qui bridge un peu tout ce qui est possible de trouver de cool sur google en tapant “Robot, Moé, Comics”. Là, c’est le Studio Madhouse, malheureusement touché par la mort de Satoshi Kon cette année qui s’y colle. Le studio de Kawajiri dont les coups de boules sont un des actes fondateurs de mon adolescence.
Le trailer de 2009 laissait présager quelque chose :
Iron Man affrontant un mecha-pirate probablement nazi. Je signe.
L’intro n’est pas si mauvaise, malgré une coupe intestable pour Tony Stark:
Mais la fête est un peu gâchée quand commence la série : à trois jours de la retraite, Tony Stark se rend au Japon où il doit superviser la construction d’un réacteur nucléaire à l’aide du Dr.Tanaka (une jolie femme qui ressemble un peu à Rumiko Fujikawa la copine de Stark circa 1998). Il y rencontre aussi le ministre de l’armée qui comme son homologue français Hervé Morin est pétri d’intentions diaboliques. Parallèlement, Tony bricole des prototypes bleu et argent baptisés Dio, destinés à équiper ses successeurs. Un truc qu’il ne ferait jamais dans la bd, au contraire, il n’a aucune confiance quand d’autres gens manipulent sa technologie. Mais glissons. Comme c’est le Japon, on nous rajoutera bien une journaliste incapable de poser une question. Sans déconner, la scène de l’interview est triste comme un comique qui prend un bide sur scène. Mais la journaleuse rajoute des moments comiques si typiques.
Not so much Tony Stark. Puis Iron Man sera attaqué par une version pimpée d’un robot du Zodiac, l’organisation criminelle qui n’a rien à voir avec le film semi-culte de Fincher.
Bilan : c’est pas brillant. Les personnages sont vraiment foirés et les robots sont en 3D bien laide pour qu’on la distingue bien de l’animation traditionnelle. En mouvement, ça va un chouïa mieux. Je trouvais la 3D de Super Robot Taisen OG (voir plus bas) mal intégrée, mais là, c’est un F.A.Q de ce qu’il ne faut pas faire. Bizarrement, alors que la technique semble vergéturée de partout, c’est l’histoire signée Warren Ellis qui, malgré un script un peu mou, s’en sort pas trop mal, mettant en difficulté Stark de manière crédible, ce qui est quand même indispensable pour tenir durant 11 épisodes.
et demi, mais qui peut pousser vers le deux.
Je ne retiens pas mon souffle pour le Wolverine japanim‘.
Oké passons à Super Robot Taisen OG the Inspector. Bon, je ne me prive généralement pas pour rappeler lors de mes tests de Super Robot Taisen OG que je n’ai pas vraiment d’affinités avec les personnages OG qui ont toujours été pour moi des faire-valoir bricolé pour que le joueur s’identifie lorsqu’il fait le sparring partner de Grendizer, Mazinger ou de Daïmos, le robot qui fait du karaté. Ce qui est incontestablement la chose la plus classe du monde. Et c’était la première fois, vers 5 ans que j’entendais du japonais, grâce à ce générique chopé sur une VHS louée par mon grand-père dans un vidéo club. Un jour à 8 ans j’y suis retourné pour y retrouver Daïmos mais c’était devenu, je crois, un vidéo club pour adultes. Depuis c’est une agence immobilière. Ouais, Daïmos et ses potes, c’était la raison numéro 1 de se farcir 40 maps souvent abominablement longues. Et aujourd’hui débarque SRT OG : the Inspector, réalisé par Ôbari, une autre idole de mon adolescence grâce à ce film que j’avais vu à l’époque en salle. Et dont un nouveau visionnage casserait tout. Mec, je savais pas que ça serait autant memory lane de parler japanim’, sans doute parce que ça fait vraiment faire des lustres que je n’en ai pas vu. À part le dernier Ghibli…
C’est logique de faire appel à Ôbari pour une série SRT. Il a une grosse expérience des séries de robots, il fait guest animator depuis des années sur Super Robot Taisen les jeux, mais c’est la physique distanciée et distinguée des seins de Mai Shiranui qui l’a rendu célèbre. Et ça, SRT OG The Inspector, ils ne s’en privent pas. En fait, quand le parti pris est comique/référentiel, ça passe. Mais là, c’est vraiment bizarre, tous ces personnages qui se prennent tellement au sérieux et en même temps, ces nanas pilotes barely legal qui font niah et wohow en regard caméra avant de balancer une plâtrée de missiles. Sérieusement, c’est si peu subtil que c’est le genre de truc qui me fait sortir instantanément du show. Mais quand c’est dans le générique de fin avec full cast en maillots de bain, je m’en fiche. Si ça pouvait se limiter qu’à ça…
Le problème, vraiment, c’est le fanservice moderne qui se force littéralement à placer un clin d’œil intrusif à chaque plan féminin. Je peux citer des dizaines de shows sérieux et néanmoins hypersexuels qui n’ont pas eu besoin de winker leur public de manière gratuite pour être intéressant. Ça donne vraiment l’impression que SRT OG serait une bien meilleure série si elle se donnait la peine de se la jouer droit au but, expurgée de ces conneries. Ou, hypothèse tout aussi plausible, peut-être que je n’ai vraiment pas saisi un truc sur les fondements dôjin rigoureusement indispensables de la série…
Ceci dit, la 3D ne s’intègre pas si mal comparé au pauvre Iron Man même si on se demande parfois si le studio ne ferait pas mieux de faire un choix au tout début de la chaine de production. En tout cas, le début en mode “fanzine d’Eva” fonctionne vraiment bien et les robots sont vraiment bien animés (hé, le premier épisode, normalement, ils y foutent l’équivalent du PIB de la Suisse avant de baisser le budget dès le deuxième). Ça peut devenir une bonne série mais il y a quand même un problème de ton entre tous ces personnages qui n’ont pas plus d’une minute à l’écran pour rappeler qu’ils existent. Et puis une pensée pour les newbies : même le héros Kyosuke (très loin d’être mon choix perso), une fois l’épisode fini, y’a pas moyen de comprendre qui il est, pourquoi il est là. Ni qui sont ces gens ni pourquoi ces robots différents. Comme si le fait d’avoir un titre un peu long (encore une fois : Super Robot Taisen Original Generation : The Inspector) dédouanait le staff de faire des présentations. Du ready-made pour fans mais il y a un méchant besoin de développer les persos dans le futur pour leur donner un peu de tridimensionnalité. Potentiel classe : les robots que laisse espérer le générique.
et demi, pas si mal pour un début.
Pas vu Heroman, la précédente série de Bones (dont le dernier truc vu était Sword of Stranger) mais j’essaye Star Driver plutôt confiant. Je ne sais pas si c’est l’instinct ou simplement parce que c’est la série “du ramdam ambiant”. Le début fait déjà un peu peur avec son héros rachitique soutiré “le beau gosse de l’espace” et qui porte un t-shirt suffisamment court pour laisser apparaître son nombril. Don’t get me wrong, je n’ai rien contre la peau exhibée, étant moi-même un supporter de topless Batman parce qu’il a la classe, Bruce Wayne. Mais quand tu vois le héros monter dans son robot inspiré des carnavals, avec le chapeau à cornes avec une plume dessus, toi le fan de robot, tu es en droit de faire “houla”. Son design est siiiiiii bizarre qu’il n’apparait que quelques secondes durant le générique de début pour pas faire peur aux gens qui ne sont pas au courant que le Japon a officiellement pété un câble. Safe bet, ça vendra moins de maquettes que SRT OG mais l’animation est vraiment soignée, des simples mouvements casuels jusqu’aux katas du n’importe quoi, vraiment du prêt à gifanimer pour une série qui va sans doute se terminer en ballet.
Pas certain de regarder jusqu’au bout, mais je suis intrigué. Et pour une fois que les robots ennemis sont plus réussis que celui du héros…
Un premier épisode à
On finit ce Dans les Dents spécial par la Gainax. Qui a décidé de nous faire un animé où deux filles plus ou moins sexy affrontent un monstre gluant de caca. Sans rire. Panty & Stocking with Garterbelt. La blonde du duo qui se présente comme une “passionnée de sexe” donne le ton de cette série Powerpuff Girls Cul, où l’une enlève sa culotte tandis que l’autre retire ses bas pour les transformer respectivement en gun et en épée. C’est très bizarre de voir ses personnages SD en pleine exhib’ sexuelle mais ça va vraiment tout droit, en laissant assez peu de liberté pour développer de vrais enjeux. Le ton est à la parodie, quoi. Calibré pour les cosplays, on WTF plus souvent qu’on ne rit franchement. Et puis il y a cette transformation qu’on croirait conçue pour être visionnée sur Youtube devant un flot de commentaires subtils de EPIC OF EPICNESS EPIC.
On y voit quand même des scènes pas banales comme… une des héroïnes en train de caguer…
A voir si ça survit sur la longueur. En tout cas, ce qui blaste, c’est la bande-son de ♥Taku¤Takahashi du groupe M Flo que je suis et apprécie depuis quelques années courtesy mon bro @gkpuyo.
Semaine prochaine, retour à la case comics. Même bat-chaîne, même bat-heure.
Preview Avengers Prime N°3
Sep 3rd 11:04

Dans les dents 10, Stars and Stripes
Jul 4th
Les chinois, les rois des kicks perpendiculaires.
Hey, c’est le 4 juillet, la fête nationale américaine et les USA perdent cette semaine la plus patriotique des héroines.
Wonder Woman 600 commence par cette page.
Linda Carter qui t’explique Wonder Woman blablabla le symbole etc, ce qu’elle represente. A vrai dire, j’ai compris en voyant Wonder Woman dès mes 4 ans que j’aimais les femmes, surtout quand elle cogne des nazis avec des bottes rouges en renvoyant des balles avec ses bracelets blindés. Ow et les vertus du “Lasso of truth”, c’est venu plus tard. Donc elle peut me raconter n’importe quoi, j’y vais.
Episode anniversaire comme Superman 700 la semaine dernière et Batman 700 donc multi-histoires. La première c’est du Gail Simone et George Pérez, qui nous fait ce qu’il fait de mieux :
Un bref épisode comme un goût d’adieux…
Une autre de ces histoires est assurée par Amanda Conner qui se la joue casual joke. Il ne manque plus que “It’s over 9000 !” et on avait la totale des vannes lol internet. Rather cool pour ces quelques pages, comme un hommage féminin à la WW de 1940, qui débuta comme une héroïne kinky cool pour militaires loin de chez eux.
Une autre un peu étonnante assurée par Geoff Johns, un peu plus pontifiante, nous présente une Wonder Woman qui court derrière une petite fille, façon le petit lapin blanc. Une porte et vooush, un flash de lumière. Changement d’ambiance et de dessinateur. Wonder Woman se retrouve à courir dans une allée sombre à balancer des coups de pied à des Mister Smith lambdas en costards. Elle ne sait plus qui elle est, où elle va, ni rien.
Ouais, son uniforme a changé.
Signé Jim Lee. Oh ce n’est pas la première fois que ça arrive. Un tel évenement s’est déjà produit et je vais prouver en deux images que le mauvais goût n’a pas été inventé par les années 80 mais par les 90’s.
Les 90’s. Le blouson. Les ceintures partout. Doctor Alban, 2 Unlimited et Masterboy. Toute une époque. Pauvre Deodato, obligé de faire n’importe quoi. L’uniforme 2010 (qui va sans doute durer 18 mois le temps de revenir à des bases saines en bottes rouge), canalise tout ce qui comptait dans les années 90 en comics, à part les poches autour de la ceinture pour y mettre des trucs forcément indispensables mais qu’on ne verra jamais. Fini les jambes nues, welcome les leggings. Ce design nous prend un peu par surprise (hé, bien joué, c’est Classic Wonder Woman sur la couv) mais problème : t’aime, t’aime pas, mais il sent déjà un peu le vieux.
Et l’histoire… bon il n’y en a pas encore. C’est Straz (Rising Stars ou Superman 700 de la semaine dernière, donc, qui est revenu sur Terre en mode Real TV) qui reboote tout. Il n’y a qu’une dizaine de pages, presque un teaser où elle se bat, nous montre son meilleur profil. Mais on sent que JMS aka The Straz essaye de faire comme d’habitude, prendre une bac à jouets qui ne lui appartient pas pour mettre un bazar pas possible. Un peu comme quand ton petit voisin débarquait chez toi, éclatait tous tes légo pour en faire un amalgame de n’importe quoi. Quel petit connard, quand j’y pense. Straz, c’est un peu lui. Remember Spider-Man, ses Spider-Totems, Peter Parker qui se fait manger un œil… Je ne vois pas vraiment l’intérêt de gommer le statut de déesse de Wonder Woman, de mixer ses origines… de la rendre plus jeune (alors que bon, elle a 2000 ans et +, elle s’en moque normalement, de l’âge), de la rendre orpheline (comme Superman et Batman)… sauf si c’est pour faire sa propre sauce. Sans parler de tous les problèmes de continuité folle (du genre Hyppolyta, la mère de Wonder Woman qui aida les Alliés durant la guerre, ou encore le passé récent de WW avec Max Lord). Tout ça sent le bouton magique “retour rapide” dans quelques mois. Ow et le dialogue poussif entre l’Oracle émo-goth et la new Wonder Woman n’aide en rien :
L’ironie de l’affaire, c’est que ça arrive quand même la semaine de la fête nationale ce qui vaut à l’affaire un coverage maximal, jusqu’aux lumières de Fox News. 301 commentaires au moment où j’écris ces lignes, et au moins les 3/4 laissés par des Eric Zemmour riquains en feu. Priceless. Où l’on trouvera quand même des gens pour se plaindre que tout ce qui lui reste, c’est cette étoile communiste sur le front. Les emblèmes du drapeau US ne m’ont jamais paru très pertinent. Après tout, elle devrait plutôt porter les couleurs de la Grèce. Ou d’Athènes. Bref, le bénéfice du doute.
Le pick de la semaine, c’est The Invicible Iron Man Annual 1. Dans lequel on ne voit même pas Iron Man. Tout ce gros numéro est consacré au Mandarin, le némésis le plus culte d’Iron Man qui n’a pas été selectionné pour les films. Ce chinois magicien était devenu depuis des années un personnage gag, Fu Manchu + sorcelerie, plus personne ne savait comment l’utiliser correctement depuis des années.
Je t’ai retrouvé ça. Kiffe kiffe, mec :
Alors, c’est vrai, c’est mo-moche. Mais c’est ça, en gros, l’image qui restait de ce méchant génial. Matt Fraction a trouvé un twist génial pour le rendre menaçant, intéressant et crédible. Il le remet à sa place au panthéon des fous maléfiques de la Marvel, loin devant Balkany. Rappellons que c’est quand même un Maoiste impérial, le genre de contradiction qui tuerait même Mitterrand une deuxième fois.
Le Mandarin capture un réalisateur chinois qui vient juste de recevoir une palme. Et puis sa femme aussi, comme ça, le chantage est plus facile. Et ce gros mégalo veut faire de l’art : un film à sa gloire. Sa vie, son oeuvre, si possible en humiliant Iron Man et le tout sans voir le moindre poil de moustache de Tony Stark, sauf sous la gueule d’un pantin tout naze. Un processus cool et rigolo déjà utilisé dans un de mecs comics préférés ever, dans Harley and Ivy où les deux scélérates montent un blockbuster où elles explosent Batman et ses bat-copains.
Tout le comics sera la lutte créative de ce réalisateur qui essaye à la fois de découvrir la vérité sur ce fou, faire un film en gardant le director’s cut et puis surtout libérer sa femme. Il y a un meta-discour assez rigolo . Après tout, c’est l’histoire d’un auteur qui lutte -et échoue- dans son combat face à une autorité éditoriale trop interventionniste, un parallèle facile avec le run hit & miss de Matt Fraction sur Uncanny X-men). Mais bon, tout ça, c’est de la meta-analyse, le principal, c’est que c’est vraiment un archi-bon épisode d’Iron Man, un de plus depuis que Fraction a repris le titre il y a quelques années. Le Mandarin a été repositionné comme un fou mégalo aux bagouzes magiques qui réecrit sa légende, plus mytho qu’un gangsta rappeur chinois. Et merde, le Mandarin y fait du kung fu angulaire.
Et si tu as lu jusqu’ici, je t’offre le meilleur passage de l’épisode 7 d’Iron Man. Cadeau, cousin !
Iron Man 2
May 4th
Le problème des blockbusters, c’est que ce n’est pas un floppy comics de 24 pages chaque mois. On parle d’une machine qui prend deux années à se mettre en place. Rien à voir non plus pour le budget. Un block ne peut pas se permettre d’être moyen, mal écrit ou moins rythmé. Malheureusement ça se sent vraiment sur Iron Man, partant avec le capital sympathie bien puissant du précédent épisode. C’est que ça nous paraitrait presque facile, de voir Robert Downey cabotiner aussi bien en armure qu’il ne le fait dans Sherlock Holmes. Mais même ses quotes et ses répliques snipés ne peuvent contenir le train en marche qui va dérailler, juste après la (superbe) scène de la course de F1.
D’où vient cette impression désagréable que procure Iron Man 2 en parachutant ses personnages ? Samuel Jackson a l’air aussi à sa place que dans Star Wars les préquelles. Tu sais, en Jedi plein de sagesse. Scarlett Johansson remplit brillamment sa tâche de secrétaire sexy à la jupe serrée-et-un-peu-fendue, mais son uniforme de Black Widow rend moins bien que les photos photoshopées des couv’ de magazine. C’est à ce moment que j’ai compris ce qui me tracassait. Ces deux personnages trop peu développés, mal exploités, c’est du Spam, de la publicité clandestine pour le film suivant, Avengers. Au lieu de se contenter de faire un bon Iron Man, ils ont décidé d’aller au delà des easter eggs qui n’intéressent que les fanboys, balancés après les crédits des films sans que ça n’emmerde personne. Samuel Jackson arrivant dans ton film tel un pop-up pour te prévenir qu’un autre va débarquer dans deux ans, c’est comme Marcel Desailly qui te rappelle de parier sur internet. Merci les mecs, mais non, ça ira.
Dans le peu de temps restant, t’aurais voulu voir un peu plus de Pepper / Stark, la dynamique qui fonctionnait pas mal plutôt que des vannes avec Happy Hogan, toujours joué par Jon Favreau lui-même. Développer peut-être plus le rôle de Mickey Rourke (qui joue le russe aussi bien que les flics français, un désastre, ces mecs) ? Lui trouver un autre design un peu moins ridicule ? A la place, ça sera Tony Stark qui mange un doughnut. Affalé sur un doughnut géant, façon Simpsons. Ca sera une séquence où il urine dans son armure. Really, les mecs ? Vous n’avez pas lu d’Iron Man en deux ans ou quoi ? Et puis l’intrusion de War Machine dans le monde de Tony Stark fait perdre à Iron Man tout son côté unique, dans son propre film. Même les bastons ne sont pas géniales (la fin, ouch). Stark passe même pour un créateur de second ordre devant Howard, son père, présenté comme le vrai visionnaire dont il ne fait que récupérer le taf. N’en jetez plus. Trop souvent out-of-character, pas assez concentré ni appliqué, Iron Man 2 se contente mollement de singer le premier en alignant les erreurs bêtes servies avec paresse. Comme quoi Robert Downey Jr ne peut pas tout faire tout seul. Alors si même Scarlett Johansson en combi moulante n’y peut rien, ce sera…
Iron Man
May 9th
« You gotta believe ». C’est le mantra de Richard Donner qui alpaguant Christopher Reeves, harnaché en équilibre sur le tournage de Superman, premier du nom. Bizarrement, les deux-trois meilleurs films de super-héros de l’humanité (Superman, donc, et Rocketeer*) mettent toujours en scène des mecs qui volent. Bon signe pour Iron Man.
Aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours aimé Iron Man. Passionnément. J’ai noirci des centaines de feuilles quadrillées en cours de math de 6ème C en tentant de concevoir une armure qui pourrait fonctionner. J’aime plus que de raison l’époque Romita. J’idolâtre encore plus le run formidable de Layton et Michelinie. Un petit détail justement datant de cette période-là : à un moment, Stark se fait faire une manucure juste histoire de draguer une belle nana, ce qui lui vaut des vannes de Rhodey. Léger mais sérieux à la fois. Note : il a beaucoup « changé » en comics aujourd’hui. Récemment, il passait surtout ses week-end à envoyer ses copains super-héros dans des camps de concentration cosmiques, pour la déconne, ce qui peut le ranger dans la case « uncool »). L’original cabotine, mais avec un grand recul sur lui-même, à la limite du Bruce Wayne, le génie technologique en plus. Ce n’est pas un mec complexe, on peut le comprendre en une histoire. Robert Downey Jr (formidable dans Für, intriguant mais trop bref dans Zodiac) le joue exactement comme il doit l’être, à la drôle mais sans perdre son sérieux d’acteur. Il ne se fait pas un trip à la Timothy Dalton (Licence to Kill) du genre « j’ai joué Shakespeare, je peux quand même faire de la bédé pour mômes ». Les adaptations de bédé, c’est un peu comme la lutte interne du PS, chacun pense voir clair dans la direction à prendre pour un parti qui n’existe plus que pour essayer de rester en Ligue 1. Le parti pris de Favreau, c’est d’aller droit au but sans faire de relectures qui, en général, ont pourri les précédentes adaptations. Pas de méta-références, de vannes LOL qui se moquent du genre (à la X-Men 1 ou Spider-Man, avec l’inévitable clin d’œil démago de connivence avec le public), Iron Man ze movie est vraiment fidèle, dans ses très grandes lignes au comics original. Pas non plus de relectures psy (« Tu vois, Hulk, c’est finalement qu’une vision postfreudienne des rayons gamma Œdipien »), ni de pamphlets (« Les mutants, ce peuple opprimé », sans parler des lourdes métaphores de Superman Returns, toujours de l’indigeste Singer). Pas besoin de défaire des idées qui ne sont pas cassées, comme ne s’était pas privé de faire les Fantastic Four 1&2. Il y a certes pas mal de lectures possibles dans l’attitude de Stark qui découvre, tel un ado son premier téléfilm érotique, les méfaits de ses armes dans le monde ce qui le pousse à changer de fusil d’épaule. Tout ça, c’était déjà dans le génialissime arc Armor Wars.
Favreau prend même des risques en passant pas mal de temps, plus que de raison, à expliquer les personnages, à tel point qu’il reste vraiment peu de combats (D’ailleurs le jeu vidéo est lamentable). On quitte la règle canonique qui stipule qu’un blockbuster d’aujourd’hui doit commencer par une scène de baston « dans ta face » pour bien tester ton Full HD et ton 5.1 de bourgeois. Les effets spéciaux font tous pour normaliser une technologie de ‘ouf, mais sans trop forcer la main comme les Transformers qui jouent à cache-cache. D’ailleurs, le moment le plus improbable, c’est quand Gwyneth Paltrow (Pepper) se tape un sprint en talons hauts. Autre risque supplémentaire : le premier Némésis est un doppelganger, un simple clone d’Iron Man. Imaginez Venom en ouverture de Spider-Man 1 ? Ou la baston des Supermen dans le premier film ? Heureusement Jeff Bridges est bon même s’il campe un personnage radicalement différent de l’original, plus en badass. C’est d’ailleurs une des rares films du genre où le casting se tienne vraiment. Un détail qui fait qu’il se passe quelque chose, c’est quand on reçoit mail, SMS vous disant « mec, je suis hétéro mais Robby Downy c’est quand il veut ! » ou encore « Je n’ai pas eu envie de noyer Gwyneth, c’est fou ! ». Bah oui, c’est fou, mais le Hollywood-verse choisit aujourd’hui des acteurs talentueux ET qui ressemblent physiquement aux personnages originaux. Tout ne se décident plus sur une disponibilité d’emploi du temps… A moins que…
jeez
En général, un projet de film de super-héros, ça se traine pendant 20 ans. 20 ans qu’on entend des trucs infâmes, que Tom Cruise a racheté les scripts pour le jouer, et puis que Selleck, l’autre Tom, a été casté pour jouer Stark (oui, vous voyez, il a une moustache). Sans parler des rumeurs avec Nicolas Cage, jamais très loin quand il s’agit de comics. 20 ans et plus pour monter Watchmen ou Spider-Man. Du coup, c’est presque comme une bénédiction de voir Sexadelicious Downey incarner Stark, de voir un Rhodey qui se tient ou une Pepper gentiment cruche. Le coup de génie fanboy aura été de caser 3 armures d’un coup et pas que pour sortir de superbes jouets. Elles ont été adaptées aux contingences modernes. Pas d’armure polarisée. C’est un choix judicieux qui rappelle le Bat-char d’assaut, suite logique des Batmobiles adaptés à un monde embouteillé par les vélibs et les couloirs de bus. Même dans son mecha design « conventionnel », Iron Man impressionne. Le jet privé de Stark est tout simplement sublime. Ses robots qui l’aident à gérer son atelier et qui coupent le gaz en été parce que GDF n’arrête pas d’augmenter ses tarifs en cabotinant gentiment avec Downey sont tops !
Evidemment, il reste pas mal de trucs en suspens pour l’inévitable suite. Comment intégrer le Mandarin ou Fin Fan Foom dans la situation géopolitique de l’Afghanisthan ? La suite, l’étape casse-gueule.
Au final, superbe adaptation d’illustré qui mérite bien ses
- Rocketeer. Sérieusement. Enfin, il y a aussi Master of The Universe qui vaut son pesant de cacahuètes pour les amateurs de Kirby.
Un mot sur la fin, donc tu zappes. L’idée d’outer Stark à la fin. Mouif, une pilule assez difficile à avaler pour un fan de l’Iron Man pré-2000 mais vendue assez bien par Downey Jr. Par contre, la surprise de Nick Fury « motherfucka » après le générique final, c’est non !
Com-Robot