Posts tagged Superman
Airwolf stuff (vraiment)
Jul 16th
J’ai participé à un reportage sur les vols en hélico au dessus de Paris. Je me trouvais là par un pur hasard, l’occasion de parler de ma passion des années 80…
Autre caméo médiatique, j’ai été invité à parler des super-héros dans ce programme d’été sur France Info. Je ne sais pas quand mon intervention sur Hellboy, Flash ou Batman passera mais essayez de ne pas vous couper le matin si jamais vous entendez parler d’échangisme dans Wonder Woman. En attendant, le premier épisode très documenté. Have fun.

Man of Steel
Jun 19th
Tandis qu’Alan Moore s’interrogeait sur ce qu’il est advenu du Man of Tomorrow, je me questionne sur ce qu’il est advenu de l’Homme de fer d’aujourd’hui.
And it’s ugly [article].

Awesome Dans les Dents: Lois la Top Chef !
Apr 9th
Juste un mot d’explication: je suis en pleine relecture de comics, toutes époques confondues. Du Golden Age en passant par mes années 80 chérie. De cette boulimie, j’ai décidé de faire des articles un peu plus courts, à partager directement, sans colorant ni conservateur.
Bienvenue en 1958, au tout début du Silver Age de DC Comics. À cette période, de grands talents s’étaient réunis pour essayer de donner un sens à des aventures qui, souvent, n’avaient ni queue ni tête. Le Silver Age est aussi aimé car il a été le terreau de toute une génération de bédés joyeuses et débridées. Superman’s Girlfriend Lois Lane incarne très précisement ce qu’on appelle la goofyness du Silver Age : c’est un comics dédiée à une femme qui va tout faire pour essayer de séduire et marier Superman. Et quand je dis tout, c’est TOUT. Bien entendu, elle ne se doute pas que Clark Kent est Superman. D’une certaine manière, c’est un comics à la Archie doublé d’un petit côté Road Runner: Superman finit toujours par déjouer ses plans. Ah, les délices des années 50.
Notez au passage le dessin très raffiné de Lois, signé Kurt Schaffenberger, qui n’est même pas proprement crédité comme c’était souvent l’usage à l’époque.
C’est dans le numéro 1 qu’elle entend parler des bons conseils de son collègue MR.ROMANCE qui savoure un bucket KFC.
Et visiblement, pour pécho, faut nourrir ton homme. Et tout Super qu’il est, Superman ne peut que se laisser prendre au piège !
Une pauvre dame dans le besoin et hop, Lois Lane s’improvise super-chef cuistot. Et elle vend bien son sujet: son rédac-chef trouve que c’est une super idée de laisser partir sa meilleure journaliste pour ça.
Alléché par la nouvelle d’un Super-Steak sublimé par Lois la Top Chef, Superman arrive aussitôt.
Malheureusement pour elle, Superman entend un métro qui va dérailler à cause d’un rail fendu, il utilise sa vision aux rayons X pour réparer le maudit rail mais du même coup… carbonise son super-steak !
Superman lui promet alors de repasser en matinée. Cette nouvelle oblige Lois à complètement changer son activité et se recentre sur les Super Pancakes.
Mais le buzz de 1958 étant ce qu’il est, elle est vite débordée par le succès. Un super client, c’est radical. En gentleman kryptonien, Superman va l’aider…
Je vous passe l’étape de la Super Ice Cream qui finit en projectile pour empêcher des stalactites formées par le gel sur une ligne à haute tension de tomber sur les pauvres passants (oui, sans rire). De bonne action en bonne action, Superman n’arrive jamais à manger les délices qui ferait chavirer son cœur pour Lois.
Malgré tout, Superman trouve le temps d’aller manger… une “Super Alphabet Soup” dont on ne doute pas une seconde la surpuissance gustative…
… qu’il finira juste à temps car il a quand même des gens à sauver… Ce qui permet à Lois de découvrir en débarrassant la table un énigmatique message. “O. D. I. L…”
Fortuit, le message ? Le Superman était très cabotin à l’époque et, en bon Super-Jerk, ne rate pas une occasion pour se moquer de Lois. Mais le plus maboule est à mon avis le message en nouilles-alphabet dont rêve Lois. “If you could only cook”. Car même la journaliste dynamique qu’est Lois rêve d’une normalité de son temps. Superman n’a même pas besoin de la dévaloriser, il la fait rêver de fourneaux. C’est toute la magie du Silver Age, ça n’a tellement pas de sens que ça en devient délicieux. Different, simpler times.

Dans les Dents 31, the new 52
Jan 20th
Bon, c’est une première depuis que je parle comics ici…
Et parce que je ne peux pas m’en empêcher, un peu de texte.
Le but de ce coup éditorial était de ramener de nouveaux lecteurs. On peut au moins reconnaitre ça à DC : partir d’une histoire lambda de changement de réalité de Flash (i.e le truc qui lui arrive tous les quatre matins) et de jouer dessus au boogle avec toute la ligne éditoriale, c’était audacieux.
Je suis un peu fétichiste des chiffres, je comprends totalement l’attrait du chiffre 52 chez DC (ils ont déjà sorti une série hebdo avec ce titre), mais de là à trouver 52 équipes artistiques convaincantes… C’est même pas sûr qu’il y ait 52 comics lisibles PAR AN, alors d’une seule et même maison d’édition… ?
Bilan des courses après 4,5 mois, DC a réussi à attraper des nouveaux lecteurs ce qui paraissait impossible autrement qu’en renommant pompeusement le moindre comics Graphic Novel. Personne ne sait si ça va durer. Certains sont déjà annulés.
Je n’ai pas dit assez de bien d’OMAC, malheureusement. Pas de bol, il est déjà annulé. Perso, les comics « à la Kirby », j’étais bon client, mais visiblement, c’était un de ceux qui vendait le moins. Batwoman est clairement le comics de référence du relaunch mais son histoire est beaucoup moins forte que celle d’Elegy. JH Willams III est un dessinateur qui dessine des histoires aussi parfaites que son trait. Sinon, Batman, Action Comics valent la lecture.
No love donc pour Catwoman et Batgirl qui a transformé une super-héroïne vraiment intéressante en post-trauma, sans doute pour récupérer un peu de l’aura de Killing Joke. Mais sur 52, on savait tous qu’il y allait y avoir des gros loupés.
Note finale : Non, ce n’était pas un voyage itinérant dans le but d’apprendre de nouvelles techniques de combat comme Bruce Wayne, j’ai juste rejoint mon bro’ Loops dans son tour du monde. Merci à lui pour la caméra, pour la peine il aura son guest article.
Allez, même bat-chaîne pour un autre article, plus traditionnel, sur la X-Regenesis de l’année.
(le t-shirt est tiré de Catherine, le jeu de l’année)

Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Oct 4th
Disclaimer: A l’origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m’est revenu des idées d’autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c’est tout en bas.
J’aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d’immigré d’une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c’est devenu un jeu : trouver la propagande qui nous fasse le plus rire, un divertissement peu apprécié des gens qui l’ont vécu de plein fouet pendant des décennies. Et mon premier contact avec cette propagande fut Buratino, un plagiat éhonté de Pinocchio, (ou une émulsion comme l’était “Vendredi ou la vie sauvage”). Le disque vinyle que j’avais à l’époque se terminait à la gloire de l’Union Soviétique. Mon père a manqué de peu de se renverser le café dessus quand, au petit matin, je lui ai demandé si l’URSS était bien “le pays où les enfants sont heureux et où les personnes âgés sont ravies de finir leurs jours”. Depuis, j’ai réécouté tous mes vinyles de comptines russes, à l’affût du moindre ménestrel qui nous chanterait “la légende de Lénine l’immortel “. Même mon premier abécédaire m’apprenait à lire avec “le nom de Lénine est dans nos cœurs, le drapeau de Lénine est dans nos mains”. En russe, c’est une rime.
Et je prends d’un bord comme de l’autre, avec les dessin animés où Donald s’engage, la même avec des chiens et des canards.
En pleine WWII ou durant la guerre froide, les comics ont été un support idéal de diabolisation “de l’ennemi”. Le genre même a été crée pour soutenir l’effort de guerre. Superman arrête Hitler et l’emmène au siège de la SDN. Captain America lui décoche un direct sur sa première couverture (un événement génialement mis en scène dans le film sorti cet été) et Wonder Woman, mélange étrange de divinités grecques, patriotisme et féminisme conceptuel, est née comme une héroïne bondage destinée à divertir les soldats américains mobilisés par l’armée. Et tous les héros, qu’ils soient Golden Age comme Superman ou Batman ou Silver Age comme Spider-Man, les Fantastic Four ou les X-Men sont le fruit d’artistes tous issus de la migration Ashkénaze qui voulaient participer à l’effort de guerre. Nait alors une vraie propaganda war. Superman humilie le Reich à plusieurs reprises, à tel point que Joseph Goebbels va en placer une spéciale sur Jerry Siegel, co-créateur de Superman dans Das Schwarze Korps , la feuille de choix des SS. Extrait daté de 1940:
“Jerry Siegel, an intellectually and physically circumcised chap who has his headquarters in New York, is the inventor of a colorful figure with an impressive appearance, a powerful body, and a red swim suit who enjoys the ability to fly through the ether.
The inventive Israelite named this pleasant guy with an overdeveloped body and underdeveloped mind “Superman.” He advertised widely Superman’s sense of justice, well-suited for imitation by the American youth.
As you can see, there is nothing the Sadducees won’t do for money!”
Ce qui me permet d’invoquer cette défense Godwin ultime, je te l’offre ici, qui est : “Ah tu n’aimes pas Superman ? Comme Goebbels, donc.”
Aujourd’hui, le comics de propagande est devenu une blague car il n’a plus sa raison d’être.
Celui qui a utilisé très habilement le genre en captant parfaitement le zeitgeist du Golden Age, du comics de la seconde guerre mondiale., c’est John Byrne dans Batman & Captain America, un Elseworld d’une soixantaine de pages qui raconte la rencontre des deux héros en Janvier 1945. Et le passage le plus génial de ce comics est la rencontre de leurs deux Némésis respectifs, Red Skull et Joker, dont la première vraie confrontation est celle de deux idées du terrorisme.
Batman & Captain America n’est pas un comics de propagande, il est juste généreusement dans l’air du temps qu’il évoque. C’est pour moi la bonne direction à suivre si l’on joue avec les thèmes de WWII avec des personnages fictionnels aujourd’hui. Je suis assez bon client des Invaders (Captain America, Namor et leurs sidekicks) qui débarquent se battre en Europe durant la guerre. Et puis évidemment Sergent Rock.
L’autre exemple, plus récent, est Superman : Red Son, un what if autour de Kal El qui débarque non pas au Kansas mais en Union Soviétique. Inversion des codes intéressants pour un autre Elseworld, probablement le meilleur boulot de son auteur Mark Millar.
La tendance générale dans les comics d’aujourd’hui qui pastichent ce genre est démocrate, les mêmes qui nous servent du discour anti-hégémonique en même temps que de sympathiques caméo d’Obama. Mais DC souffle le chaud et le froid. D’un côté, il y a quelques mois, Action Comics n°900 nous montrait une très courte histoire écrite par David Goyer (le mec de Batman Begins et Dark Knight) un Superman en plein conflit avec le gouvernement des USA à la suite d’une intervention en Iran. Superman annonce la décision de renoncer à la nationalité américaine. Scandale de la presse de droite (Fox News en tête) et certains ont même voulu y deviner l’ambiance gauchiste du prochain film de Superman (2012), coécrit par le même David Goyer.
C’est d’autant plus étonnant que, malgré ses nombreuses allusions au rêve américain, Superman était pour moi “international”, depuis que Christopher Reeves sauve les cosmonautes de la station Mir et leur parle en russe (in Superman IV, vu tout gosse).
Pour le plaisir, comme on a toujours besoin de rire, Fox News qui trouve le temps d’interviewer l’incomparable Mike Huckabee sur la question. C’est là la force des humoristes américains, ils ont Fox News pour débattre très fort des problèmes des personnages de fiction qui prennent des décisions imaginaires.
Et puis on a eu le Batman muslim, Nightrunner, un fils d’immigré vivant à Clichy-sous-bois, recruté par Batman lui-même pour s’occuper de la branche française de la Bat-famille. Là aussi, la droite a gueulé, le tout chroniqué dans un bien long article ici même. Fox News en a bien sur parlé.
Mais d’un autre côté, DC comics fait marche arrière dans son offre de gauche en censurant un comics juste avant de le publier. Dans le numéro 712 de Superman du long arc Grounded, Superman parvenait (toujours à pied) à Los Angeles et devait y faire la rencontre de Sharif, un super-héros local pas forcément populaire, à la Spider-Man. Au lieu de cela, on s’est retrouvé avec un fill-in sorti de nulle part, Lost Boy : A Tale of Krypto the Superdog. Ce qui, vu les circonstances, correspondrait à Sarkozy qui nous passe des photos de LoL-Cat quand on lui demande des explications sur le financement de la campagne de Balladur. “Hop, occupez-vous de Douillet”.
Tout l’arc Grounded était un monstre de lourdeur. Chroniqué avec abondance ici et là, cette histoire “concept” signée J.Michael Straczynski mettait en scène Superman, en pleine déprime qui décide de marcher de ville en ville à travers les USA, comme pour retrouver son propre groove. Son but avoué était de retrouver, “au contact des vrais gens”, the real american way. Le problème, c’est que le résultat correspond un peu à un Zemmour Holiday Special. Il fout le feu à une maison occupé par des dealers de crack (sans penser aux conséquences à moyen terme), il regrette que Castro soit en vie (et, ironie du sort, Khadafi), il reproche à Batman de pas s’occuper des vrais gens (allons bon) et puis, summum de la honte, il fait la morale à des extraterrestres en se la jouant Hortefeux sur l’air de “qu’est ce que vous faites pour la communauté terrienne, bande de squaters“. Limite il leur demanderait de porter serment au drapeau.
Puis Stracz’ tombe malade. Ou alors il n’a plus le temps et trouve ça comme excuse, finalement on s’en fiche. L’arc repasse à Robinson qui commence à donner un peu de sens à ce beau bordel. Et son premier acte sera de faire intervenir des personnages qui rappellent à Superman qu’il est complètement out-of-character. Six numéros après avoir sauvé Superman d’un de ses arcs les plus honteux, DC le remercie en foutant son histoire d’arabe qui devient pote avec Superman à la poubelle. Le bouquin relié de Grounded n’aura pas de Chapitre 10. Ca me parait fou, mais hé, DC.

Une des pages de fin de Grounded, avec une Superman qui finit par retrouver le vrai American way.... 2011
Oh j’adore Krypto le super-chien, mais quel débandade pour DC…
On en vient à la raison d’être de cet article. Frank Miller’s Holy Terror. Qui est à la fois réjouissant de débilité et vraiment salissant. Présentation de l’œuvre.
Miller a décidé, peu après le 11 Septembre, d’écrire et dessiner une histoire dans son style Sin City baptisé Batman : Holy Terror, une œuvre autoproclamé de propagande où Batman va butter Al Qaida pour ce qu’ils ont fait.
Puis plus rien, un quinquennat entier s’est écoulé avant que le projet ne refasse parler de lui.. Mais sans Batman ! Miller dit que cette séparation s’est faite d’un commun accord, “qu’il est allé aussi loin qu’il pouvait avec Batman”. Mais il ne fait aucun doute que quelqu’un s’est réveillé pour tirer la sonnette d’alarme. Les gars de DC n’étaient pas chauds pour un scandale de plus, eux qui relancent entièrement leur ligne, tous les titres, directement du numéro 1 ?
Frank Miller n’est pas un con, le genre de type qui comprend généralement assez bien les personnages qu’il écrit. L’essence du comics de propagande, c’est à sa portée. Un de ces projets méconnus était de faire, avec Bill Sienkiewicz un bouquin intitulé Wonder Woman : Bondage, pour revenir, comme un hommage, à ce que l’héroïne était à son origine. Voici d’ailleurs la seule image (soft) leaké à ce jour de ce qui n’a été que l’ébauche d’un projet annulé.
Mais le Miller d’alors n’est plus.
Même si ses comics tendaient vers la noirceur (Sin City, dude), de son propre aveu, le 11 Septembre l’a changé à coups de déclarations folles sur le net et puis surtout d’une œuvre qui s’enfonce dans sa propre démence. 300 n’était qu’un prélude, Dark Knight Returns 2 est passablement barré mais ce n’est rien à côté de All-Star Batman & Robin the Boy Wonder.
C’est ce Miller là qui pond son script le plus fou. Le héros n’est plus Batman mais the Godamn Batman. A toutes les pages. Toutes les lubies de Frank Miller y sont. De la haine
qui mène à la passion…
Batman renverse des flics. Avec le sourire. Juste avant, il a menacé Robin de lui faire bouffer des rats s’il n’est pas sage. Compris, gamin ?!
Il se peint entièrement en jaune pour aller défoncer la gueule à Green Lantern, ce gros bouffon (enfin tel qu’il est montré ici). Finalement c’est Robin qui lui tranche la gorge un peu par accident ce qui va obliger à lui réparer le cou avec un bic. A la Dr Ross.
Oh et Wonder Woman qui bouscule un mec en le traitant de banque de sperme, déjà un classique. Il serait facile de laisser ce comics dans un sac à gerbe, mais le degré de nawak atteint est tel qu’il y a un réel plaisir, un peu comme dans un navet qui pousse à chaque fois un peu plus loin. C’est sans doute son chef d’œuvre, celle où il a pu exprimer pleinement ses lubies et ses angoisses, encore plus que dans Sin City.
Il est donc logique de retrouver un certain nombre de ces angoisses dans Holy Terror où l’on retrouve d’ailleurs la plupart des phrases clefs des interviews. Dont le célèbre “How many of my neighbors have they murdered?” en écho au “thousands of my neighbors were ruthlessly incinerated — reduced to ash.” de cette interview. Miller qui travaille sur Xerxes, la suite de 300, on retient son souffle.
(note vu le format du bouzin, les pages montrées ici sont des photos et non des scans. Une preview non-représentative est dispo ici)
Exit Batman. Rien à voir avec Batman, bienvenue à The Fixer qui course au dessus des toits d’Empire City, Natalie Stack. Rien à voir avec Catwoman, ici c’est une “chatte cambrioleuse”. Toute ressemblance blablabla, à tel point qu’on devine presque les modifs que Miller a du apporter pour dé-Batmaniser et dé-Catwomaniser ses héros. Du noir par là, du typex, et hop, plus d’emblème de chauve-souris, plus d’oreilles de chatte. Ils se poursuivent, se détestent, se tabassent et finissent logiquement par s’envoyer en l’air. “I hate your Guts, You make me sick” “Sure I do”puis “Make me sick. Now.” “Sure I will”. Puis une bombe éclate, posée, on l’apprendra dans le flashback, par une fille appelée Amina.
“A Goddamn Nail in My Goddamn Leg.“
Le problème de Holy Terror c’est que c’est une œuvre raciste dessinée par un mec trop facilement classé sous le label “facho de gauche”. Du racisme sans ambigüité, sans faux semblant et la phrase qui sert d’introduction signée Mohammed donne un indice en cas de doute: “If you meet the infidel, kill the infidel”. Il n’y a pas un seul arabe pour sauver l’autre : ils lapident les “putains”, les femmes voilées (les mieux loties) y portent des lance-roquettes et plus généralement l’Islam y est présenté comme une secte d’arriérés venue de la nuit des temps, même s’ils ont, au fil des années, creusés une ville secrète construite sous Empire City (?!). On continue ? Quand Fixer garde un terroriste vivant pour l’interroger, cela donne “So, Mohammed, pardon me for guessing your name, but you’ve got to admit the odds are pretty good it’s Mohammed.” Et puis tant qu’on y est, la torture y est quelque chose de jouissif, avec encore moins d’ambigüité qu’un épisode de 24 de la grande époque. “SNAP” “You’ll never walk again. Your eyes are next.”
Et en plus, Miller a du mal à faire fonctionner son idée de départ, à savoir “faire un bouquin de propagande”. Le genre implique une présentation totalement manichéenne de ses protagonistes, à la limite de la caricature. Ça, ça va, la caricature est bien là, et pas seulement dans Fixer, ce Batman qui se serait égaré du côté de la vengeance. Introducing David, un agent du Mossad autrefois infiltré au Yemen, facilement reconnaissable à l’étoile de David bleue tatouée sur son visage. Soit un procédé déjà utilisé dans Sin City avec une croix gammée pour bien montrer qui sont les mecs qui vont se faire défoncer.
La dichotomie Miller passe quand il nous fait Sin City où tout est vice et péché “what did you expect“. Où toutes les femmes sont soit des putes, des accros au crack, des ninja, ou des bonnes sœurs, généralement des stripteaseuses repenties. Mais pour qu’une oeuvre de propagande de guerre fonctionne, il faut un ennemi bien défini. Et justement, ici, malgré la charge hallucinante raciste à toutes les pages, ses contours restent flous. Al Qaida ? Le nom n’arrive qu’à la toute fin du bouquin. C’est clairement l’Islam et plus généralement les croyants qui sont visés ici. Hé mec, Amalgam Comics, c’est passé !
Dieu merci, Batman ne s’est pas retrouvé embourbé dans cette horreur. Holy Terror est bien évidemment raciste en visant l’Islam plutôt que le terrorisme. Ce n’est pas tant un livre de propagande qu’un ersatz de Sin City dont les méchants seraient muslim. La première partie du bouquin nous montre avant tout un dessinateur qui souffre et qui se lâche complètement, rendant des pages gribouillées d’énergie, un peu dans le style des crobars que font les personnes en dépression et qui ressentent le besoin s’exprimer. Bien entendu, Miller en souffrance ou en dépression est toujours plus intéressant visuellement que la plupart des gens sur Terre. Il est quand même le gus de Dark Knight Returns ou de Daredevil, il aura toujours quelque chose sous la pédale et il donne l’impression de pousser encore plus son trip à chaque tentative (avec ses pages avec une trentaine de cases, mises en valeur par le format inhabituel du bouquin).
Mais en revenant à des conventions plus Sin Cityesqueet des plot devices parachutés juste pour faire avancer l’histoire, Miller a voulu, sans doute volontairement, s’interdire toute logique. Mais au fond, il a complètement perdu les pédales, ne comprenant plus du tout ce qui a fait la gloire de son travail passé. Et là, le nom de George Lucas me vient à l’esprit. Dessiné depuis sa tour d’ivoire, en solitaire, en se fantasmant un Batman qui cassent la gueule à des musulmans, Holy Terror est son Episode 1,2,3 réunis en une seule bédé, un îlot d’intolérance et d’incompréhension de sa propre logique, un beau bouquin aux intentions vraiment moches, qui prouve qu’il est meilleur avec un Batman fou qu’avec un pseudo-Batman au racisme débile. C’est son “Tintin au pays du Maghreb” à lui. On devrait tendre toujours l’oreille pour écouter ce racisme. Car même si l’on est pas concerné, d’une certaine manière, c’est toujours un peu de nous que l’on parle.

Superman XXX : A Porn Parody, Review
Apr 1st
Dès maintenant, précautions d’usage : Malgré la puissance de feu d’Airwolf et les balises Spoiler à activer pour tout voir, cet article est NOT SAFE FOR WORK.
Logo de circonstance :
Cependant, les photos où il y a sexe explicite (et manifestement pas simulé) sont masqués par la balise spoiler. Ainsi l’article peut être lu comme cette fonction spéciale du DVD qui propose de regarder le film porno mais sans les séquences pornos. Il passe donc de deux heures à 20 minutes, non sans casse. Et puis je t’ai googlé les sites des actrices, ça aussi NSFW.
Maintenant que tout est dit, passons à…
Fallait-il ou non faire une critique du Superman XXX : A Porn Parody. L’année dernière, celle de Batman XXX, était un vibrant cri d’amour à la série des années 60 dont elle a repris plus ou moins amoureusement les codes pop’art originaux. Et puis quand on y pense, c’est une parodie réalisée avec plus de budget qu’un épisode de l’époque. Ce qui n’est pas le cas de Superman XXX (dispo sur le site off). Mais voilà, je suis un journaliste, comme mon collègue Denis Brogniart, Kamui Robotics n’hésite pas à prendre de gros risques. Il faut en avoir le cœur net.
Petit trailer sans le moindre téton :
True fact, je suis beaucoup plus calé en comics qu’en films de cul. Comme pour Batman, le but n’est pas de jauger l’intérêt porno-wise, même si c’est la question qui reviendra le plus souvent. Le mieux, avec ce genre de parodie, c’est de regarder et d’analyser ce qu’il se passe. Car le mieux est l’ami du bien.
Mais quand Batman XXX faisait son maximum pour recréer sérieusement le délire, Superman XXX ne se donne pas cette peine. Si on retirait le cul chez Batman XXX, le résultat était presque regardable. A Metropolis, on joue la parodie MDR à fond les ballons en reprenant la trame de Superman I & II de Richard Donner. Et cet effet comique est magnifié par la prestation des acteurs parfois absolument calamiteuse. Mais ça doit être un choix conscient.
Quand résonne pour la première fois la musique clonée sur John Williams et que Jor-El (joué par le mec qui faisait Bruce Wayne dans Batman XXX) rend le verdict du procès du général Zod et de ses sbires que ce gouffre niveau acting devient colossal. C’est si mauvais que ça en est hilarant. Mais au moins ils ressemblent un peu aux originaux.
La première vraie scène de cul est tellement gratuite qu’elle ne fait intervenir aucun des personnages de Superman. Tips : c’est un vol et il y a une hôtesse de l’air forcément coquine. Enfin, si. Clark Kent fait un bref caméo, lançant aux milieux des turbulences la fameuse réplique du “voyage en avion qui est statistiquement le plus sûr” à son voisin. Clark n’arrive pas à mettre à mettre sa ceinture. L’hôtesse lui remet bien comme il lui faut, en profitant pour toucher son service trois pièces.
La coquine, c’est Lexi Belle, une actrice qui avait composé une très émouvante et touchante Batgirl dans Batman XXX. Elle va s’occuper ensuite du pilote et du co-pilote qui ont un peu trop picolé. Ah les mérites du pilote automatique. Et c’est bien connu, les hôtesses ont de magnifiques bottes blanches brillantes de strip-teaseuses.
22ème minutes, krakaboom, le réacteur de l’avion prend feu, la scène de cul s’arrête et Clark se lève en prétextant qu’il n’aurait pas du manger du Quick à midi. Superman sauve l’avion.
Daily Planet, Metropolis, le lendemain matin.
Perry White veut savoir qui est ce fou volant engueulant Lois Lane et Jimmy Olsen. Clark Kent débarque comme un cheveu sur la soupe. Il renverse du café sur la main de Lois mais la soigne aussitôt (?!) avec son super-souffle.

Quand je vois cette scène, j'ai presque la voix d'Arditi qui résonne. "Laissez, Lois, je m'en charge"...
Soudain, Luthor apparait. L’acteur essaye aussi de se la jouer Gene Hackman et prévient : Metropolis est fichue, son missile nucléaire qui vole dans sa direction va tout faire sauter.
Le gag légendaire version XXX : Clark essaye de trouver un endroit où se changer. Non, pas dans les chiottes, une dame y est occupée. Peut-être dans le cagibi ? Ah, c’est Jimmy Olsen qui y est occupé. Oh mais c’est la fameuse secrétaire de tout à l’heure. Finalement, il va derrière le desk de la secrétaire et ressort en Superman. Mais où est passée la secrétaire… ?

Il détourne le missile qui va aller percuter l'espèce de prison cosmique qui retient Zod et ses comparses
Mais revenons à Jimmy Olsen.
Pendant ce temps, Lex Luthor enrage. Heureusement, Mme Teschmacher (Alexis Texas) est là pour le soulager un peu. Avec un petit gag : savoir s’il va perdre d’abord son futal ou sa moumoute.

Attention, ce qui va suivre est le plan de conquête le plus nul de tous les temps. Ces types sont minables !
L’arrivée sur Terre de Zod abaisse encore un peu plus bas le niveau global du jeu des acteurs. Mais l’intention est bien le LoL comme le suggère le passage où ils interrogent un terrien pour savoir où se trouve la base des chefs de la Terre.
Et ils sont pas très fut-fut: c’est en récupérant un exemplaire du Daily Planet étalé tel un Direct Matin qu’ils en déduisent que c’est dans les locaux… là où se trouve…
Et ils sont tellement cons qu’ils demandent qui est le chef du Daily Planet. Normalement, le mec assis derrière le bureau est un sacré indice pour deviner qui est le boss. Mais Perry White en gros froussard balance que c’est Lois. Zod, pensant que Lois est donc la chef du monde (mon dieu que c’est bête), décide de la souiller. Comme ça, euuh elle ne pourra plus diriger le monde. Et Zod deviendra… le chef suprême de la Terre. Riiiiiiiiight.
Un mot sur Lois. Jusqu’à la semaine dernière, Andy San Dimas me paraissait être la plus belle de toutes les Lois, ciné, télé inclue. Même la Lois de Smallville, même Terry Hatcher. Mais la semaine dernière, on a appris que c’est Amy Adams (du génial Fighter) qui l’incarnera dans la version Snyder (gloups).
Quoiqu’il en soit, cette Lois est magnifique. Avis aux amateurs déçus par l’absence d’interaction saphique, il y a des contacts femme-femme grâce à Ursa (jouée par Zoe Voss). Enfin, elle est surtout là pour maintenir Lois et mettre des claques.
Puis une fois sur la table…
Clark revient dans les locaux. A la clef, une scène d’acting d’anthologie :

"Oh mon dieu, on entend des cris ! C'est horrible, ce qu'ils lui font !" Visez un peu le langage corporel de l'actrice ^^!
Puis arrive la scène la plus bizarre de tout le film. Enfin pas bizarre comme la scène de baston de fin de Crippled Masters où un cul-de-jatte et un manchot affrontent un grand maître de Kung Fu (comment ne pas aimer cette séquence phénoménale ?). Là, c’est juste Superman qui va affronter des gus en mode torses nus post coïtal comme il se doit.
Ca serait le comble du ridicule s’il ne se concluait pas par le plus mauvais coup de poing de tous les temps dans un film. Pas de bol, c’est tombé sur Superman.
Pour le remercier, Lois invite Superman sur son toit pour rejouer la scène authentiquement culte entre Christopher Reeve et Margot Kidder sur le toit de son immeuble. Et, partant en balade aérienne, comme dans l’original de Richard Donner, Lois se laisse encore aller à ses pensées.

"Can you hear my thoughts ? Do you know how much I want to fuck you ? I bet you’ve got a super cock."
Evidemment, il faut remercier Superman pour ce petit voyage. Et je sais pas si c’est la manière de filmer ou quoi, mais Superman mérite son nom.
Et là, c’est le choc à ma Supermanophilie aiguë. Superman XXX A Porn Parody explique clairement pourquoi Superman porte un slip par dessus son collant.
Et le délicieux finish !
Travail accompli, il range sa super cock dans son costard et se casse pour de nouvelles aventures.

Au loin, Lex Luthor, qui mate tout, prépare déjà sa revanche. Ca devrait s'appeler "Superman Returns"...
Un détail un peu malin dans ce Superman XXX : d’avoir déplacé l’entrevue Superman-Lois à la toute fin, pour en faire le climax du film. Car finalement, c’est le couple qu’on veut voir, pas cette hôtesse de l’air lubrique avec deux pilotes de ligne vraiment très moches. En fin de compte, il y a une nuance importante entre Superman & Batman XXX, c’est que ce dernier est un pastiche. Un peu ce qu’on voulait faire à l’époque avec France Five (enfin moins le porno…), c’est à dire utiliser des codes de manière amusante tout en les respectant. Ce Man of Steel XXX ne se pose pas ce genre de question, il n’a pas le budget, donc il suit de manière linéaire l’histoire, sur le ton de la gaudriole, en se moquant des films originaux. Ça en serait presque une parodie de cul classique si ce n’était le soin apporté à la ressemblance avec les personnages et ses effets spéciaux. Malgré une certaine ambition et un budget plus élevé que les productions du type (la mode du moment), Zod est si ridicule (et joue si mal, mais il n’est pas le seul) qu’il désamorce tous les effets. Bilan : Batman, la version Pop-boulafacette XXX est plus réjouissante que ce Superman XXX qui a surtout l’élégance d’expliquer le pourquoi du comment du slip sur le collant. Maintenant, on ne pourra plus dire “on ne savait pas”.

Dans les Dents 23 reconnaît vrai
Nov 16th
Merci Batman d’annoncer le retour aux vraies valeurs après l’interlude “Carla“.
Nouvelle direction pour Amazing Spider-Man (à partir du #648) qui passe de 3 numéros par mois à 2, mais avec un seul auteur. Je me suis relu presque tous les numéros depuis Brand New Day (101 pour être précis, j’ai fait ça en plusieurs étapes). Le bilan est globalement positif. L’équipe tournante d’auteur a réussi à revenir à ce qui faisait la moelle du personnage, ce qui était l’objectif de ce coup de gomme magique sur 20 ans de continuité de Spidey. Il s’y est plus passé de choses intéressantes que toutes les dernières années, là, les années Straz full of drama (va pas trop loin, toi, je suis à toi dans quelques paragraphes): Spider-Man coincé dans le métro avec le père de Jameson, le nouveau twist du Lezard, Jameson maire de New York !!, les guests des FF ou Electro qui a retrouvé une nouvelle jeunesse dans son engagement extrême-gauchiste mélanchoniste. Evidemment, sur 101 numéros, t’imagines bien qu’il y a eu quelques passages à vide (The Gauntlet, up & down, Flash Thompson en vétéran handicapé de la guerre d’Irak, une idée de Guggenheim, ou encore les passages avec Mary Jane, généralement bof).
Spider-Man continue donc dans sa formule “tout le monde a oublié qui il est” mais commence avec un nouveau status quo. Très léger hein : il s’est trouvé une meuf. Et il est engagé dans un labo, un think tank d’inventeurs de génie où il n’aura pas à justifier ses heures de présences. Je suis confiant en Dan Slott même ça commence EXACTEMENT avec le même setup que le relaunch de Spider-Man époque Byrne de 1999 qui fut dynamité très vite avec une bonne idée zarb’ de Roger Stern : Osborn avait réussi à foutre du dentifrice drogué à Peter Parker qui l’a doucement intoxiqué, histoire de lui faire vivre une lente descente aux enfers. Spider-Man est un personnage qui fonctionne un peu comme Daredevil, il prend de l’ampleur avec les emmerdes sur le dos. A noter qu’il y a pour une fois une backup story pas trop nulle et même en rapport avec le comics lui-même avec la nouvelle Spider-Girl dont la particularité sera de twitter ses réactions. #rigolo.
Et comme je dis beaucoup de bien dans ce dans les dents, j’en place donc une maintenant à Straz. Ah JMS. Straczynski. L’auteur des plus gros comics nanars de ces dernières années ( et dont ma détestation commence à être vraiment bien documenté ici).
Wonder Woman relooké, passe encore. Mais Superman qui marche, qui fait le Brice Horteufire et le moralisateur, c’est non. Il avait signé pour 12 numéros de chaque il y a quelques mois. Et depuis retard sur retard, les titres ont perdu ce momentum qui en faisaient des best-sellers malgré cette qualité pour le moins sinusoïdale. En fait, on vient de l’apprendre, JMS est assez malade depuis plus d’un an. Genre bronchites chroniques. Alors deux titres par mois, c’est duraille, on le comprend. Mais pourquoi a-t-il accepté ces séries (je parle même pas de la qualité de ces titres). Et DC, c’était pas un peu irresponsable de leur part ? Le tracklisting de JMS est plein d’actes manqués du genre. La fin de Rising Stars 67 ans trop tard. The Twelve toujours pas terminé. Brave & The Bold en ce moment. Donc il s’est arrangé avec DC pour filer juste les “outlines” comme on dit, l’histoire, en gros, vite fait, t’as vu. Un mail et hop. Et derrière, y’a un gus qui passe pour le script. Ce n’est pas une méthode inhabituelle, c’est même très “Marvel way”. Mais vu les conditions du swap, c’est le gros cafouillage et JMS passe encore pour une nouille. Et surtout, même absent, sa putain de saga minable de Superman qui marche à travers les USA continue, même sans lui. Comme un cauchemar.
Donc il a décidé de passer en mode Graphic Novel pour 4-5 ans. Faire des comics que quand il veut. Et ça tombe bien, il a fait Superman : Earth One. Là, à l’instant. Un retelling des origines de Clark qui débarque à Metropolis pour la première fois. Dans le monde d’aujourd’hui. Evidemment, c’est un récit qui a un peu la honte face à la fantastique page d’origine de Superman All Stars. Mais le problème, c’est que le Superman de JMS, bah justement, il n’est pas très super. C’est con, hein. Comme si Clark était forcé par les circonstances d’enfiler son costume plus que par sa propre nature. Il passe 80% du temps à chercher un but dans sa vie. Même si c’est un twist différent du canon habituel, il se pose clairement ici les mauvaises questions. Il lui faut l’arrivée de Tyrell (ow quel design) pour se réveiller un peu de sa léthargie. Mais regardez-le, quoi !
Le dessin est vraiment so so, surtout pour du comics que t’achète directement en relié, à 20 brouzoufs. Et le pompage photo se sent (la sœur de Dexter-Lois ou Lincoln qui devient Jor-El sont à deux doigts de porter plainte). Mais ce qui m’emmerde le plus avec Superman Earth One, c’est que c’est précisément le genre de bouquins que vont lire les mecs qui pondent les scénarios des films, cherchant des idées nouvelles ou des axes “originaux” et profonds pour des adaptations ciné. Et après on se retrouve avec un Superman déprimant qui joue au voyeur durant tout Superman Returns. Superman Earth One est pontifiant et lourdingue.
Je voulais me faire Uncanny X-Men dont je n’ai plus trop parlé depuis la fin de Second Coming, mais à la place, ça sera Generation Hope 1 que j’ai pris par pure confiance en Kieron Gillen. Le pitch, c’est ces 5 nouveaux mutants apparus sur les radars à la fin de Second Coming, justement. Les X-Men partent les chercher autour du globe. En tête, Hope qui se la joue Messie du futur, un peu comme une Cable, mais en fille de 18 ans. Elle incarne littéralement l’espoir et jusque là, ça se tient. Les autres nouveaux mutants sont encore assez unidimensionnels (à l’exception du Sabertooth jr qui ne pense que par 3 mots : Fight, Flight et Mate quand il voit une fille). Mais ce premier numéro a un gros problème qui me dérange. Il se passe au Japon. Oh à priori pas de problème, j’ai survécu aux reportages Made in M6 de la Villardière, je sais ce que c’est du cliché “Sushi-brochette-fromage”. Et puis dans l’absolu je n’ai rien contre l’inspi… mais là, les mecs… Le dernier mutant est en fait… Spoilz, évidemment.
Allez, comme dirait Morandini sur son blog, REGARDEZ !
Et puis à la fin il fait…
Steuplait, quoi !
D’habitude ces anthologies qui réunissent 4 histoires variées ne pèsent pas grande chose sur leurs balances. Mais la dernière de X-Men : to Serve and Protect 1 est consacré au duel tant attendu entre Fantomex et Batroc The Leaper, deux gus dont je suis littéralement amoureux. Alors les deux en même temps, tu penses. Et l’histoire est sobrement intitulée “The Fracas on Central Park West ! or French Filching Most Foul ! or I Claim this Diamond in the Name of France ! Sans rire. Ou, explication personnelle, quand le (faux?) Marseillais affronte le roi français de la savate mais sans accent du sud, lui. Donc on se doute d’avance que ces 8 pages seront cultes. La preuve ?
Mais le gagnant toute catégorie, le pick of the week, c’est Bruce Wayne qui est revenu, encore plus fort qu’Alain Juppé puisque lui a vaincu le Temps, l’Histoire et l’empoisonnement cosmogonique. Même. Pas. Mal. Je ne reprocherais à DC que cet ordre de sortie un peu absurde mais cela n’aura pas d’importance quand le très grand public découvrira cette aventure assez fantastique en volume reliée. Et Grant Morrison va encore switcher de place, non sans faire un grand kaboom, au moins aussi grand que celui qu’il y a dix ans chez les X-Men. Dans Bold New Direction, c’est le mot BOLD qui compte pour Grant qui sait insuffler une espèce de panache un peu fou dans les personnages avec lesquels ils travaillent. La fin de Batman & Robin est réellement WTF que je ne me permettrais pas de spoiler sa race. Sérieusement, tu vas être soufflé tellement c’est casse-gueule. C’est une de ces idées un peu loufoques très silver age qui ne tiendra que si c’est Grant lui-même qui travaille dessus (souvenons-nous de l’état de Marvel à son départ, donnant l’impression de n’avoir RIEN compris à New X-Men). Evidemment, les coups de poing signés Frazer Irving ou Cameron Stewart sont géniaux mais je préfère vous vous montrer ce qui est sans doute ma demi-page préférée 2010. Deux cases de relation père-fils, œdipiennes à la vitesse de l’éclair, les mots justes.
Closure, une ère qui s’achève. Je ne sais pas comment seront les mois à venir mais une certitude, de 2006 à 2010, Batman a été un putain de comics. Tu devrais le lire.
À la semaine prochaine, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les Dents 21 Jump Street
Oct 23rd
La fluidité d’un coup de pied dans la face d’un ennemi pas casher.
J’adore X-Factor. C’est du Peter David pur sucre à son meilleur, un combo d’amour des super-héros low-key, de sitcom et de drama intelligent. C’est régulièrement la valeur sûre des X-tiles. Mais là… Là… c’est une des couvs les plus anxiogènes ever.
Lui, un bisexuel qui entretient une relation homo avec un gus typique des années 90, avec des poches plein la ceinture et des épées. Elle, une femme qui se transforme en loup (Wolfsbane) qui fait croire à son coup d’un soir qu’elle est enceinte de son enfant alors qu’elle a couché avec un Prince Loup Asgardien. Plus creepy, tu meurs. Mais je te préviens, quelques paragraphes au dessous, c’est encore plus creepy.
J’aurai voulu ne parler que de trucs biens cette semaine, mais deux nouveaux produits Millar en même temps, l’occasion est trop bonne.
Kick Ass 2 reprend où le comics (et pas le film, hein) s’était arrêté. Oui, cette même série qui essayait de nous faire croire qu’un mec qui se fait poignarder puis broyer tous les os du corps revient plus fort qu’avant pour tabasser et tuer deux gangs, portoricains et blacks, égalité parmi les majorités délinquantes, bah c’est COMME DANS LE MONDE RéEL. Le high-concept de Kick Ass. Dave revient donc et continue de tabasser des délinquants, plus fort encore puisqu’il s’est fait entrainer par Hitgirl. Qui se moque de lui parce que, hé, mon con, tu deviens pas fort en lustrant les bagnoles pendant un mois, “ici c’est la vie réelle”. Mais par le biais d’une ellipse, on voit que le monde de Dave va se péter la gueule jusqu’à ce que son identité se fasse outer au grand public.
Pas de surprise, Kick Ass 2 est tout aussi irréaliste que le premier. Il est un chouia moins bien dessiné aussi, Romita se contentant de breakdowns pour laisser Tom Palmer (bon choix) de terminer le boulot et d’encrer le tout. Et puis c’est Millar, sans surprise : dans tous ces “2”, il se contente de casser ses jouets. Moyennement recommandé.
Vaguement évoqué la semaine dernière, Superior est le nouveau Millar associé à Leinil Yu qui nous ressort là son trait le plus pâteux depuis Birthright ou Secret Invasion. Il y a des cases où tu demandes ce qu’étaient vraiment les vraies intentions des personnages. Mais en tout cas, il dessine bien les singes de l’espace, un truc que Millar a choppé chez Morrison. Ce singe de l’espace arrive dans la chambre de Simon, petit gamin sclérosé. Il va le transformer en super-héros, celui-là même dont il rêve jour et nuit. C’est un peu comme si tu te retrouvais les jambes brisés et qu’on te proposait de te transformer du jour au lendemain en Yamcha. Qui est quand même l’être humain à cheveux le plus fort de la Terre. Think about it. Et c’est à peu près tout ce qu’il se passe.
Pendant des années, avant de devenir un chouia mégalo, Millar a écrit (avec plutôt du succès) Superman Adventures, la série for kids de DC. Il essaye ici de refaire le même trip d’un récit simple, moins sombre. Je rappellerai juste que le dernier truc que j’ai lu de lui, le méchant kidnappait un frère et une sœur et inséminait la fille avec le sperme de son frère (gay au passage) en bidouillant l’ovule pour faire en sorte que s’il y a avortement, elle ne puisse plus avoir de gosses. I kid you not. On pourrait croire que les histoires plus simples à la Superior lui permettrait d’être plus léger. Pour l’instant, ça l’est. Pas difficile. Mais ce n’est pas intéressant. On a vu la même chose des dizaines de fois, que ce soit Captain Marvel, Donald Blake dans Thor etc… Le problème de Millar, c’est qu’il essaye de faire des histoires déjà faites mais avec franchement moins de talent. Je ne parierais pas ma chemise sur Superior. Allez, something else.
Je vais finir par croire que Straz, JMS aka Straczynski le fait exprès. Chaque mois, c’est son comics qui a le droit à ma noix d’honneur. On avait vu Superman pédant qui marche. Superman qui regrette que Castro soit en vie. Superman qui se la joue Hortefeux et qui fait la morale à des extra-terrestres pas aussi intégrés que lui… J’avais quand même réussi à en dire du bien cette semaine en me souvenant de Ninja Assassin. Sans déconner. Mais là ça dépasse tout. Superman rencontre Batman. Ah il est loin le temps où ces deux-là étaient heureux de se retrouver.
Petit comparo comme on dit dans le jargon du jeu vidéo. Prenons un autre héros DC écrit par quelqu’un d’autre. Au hasard.
Dans the Return of Bruce Wayne du mois (signé Grant Morrison et ici numéro 5, brillamment demi-dessiné par Ryan Sook, sans doute n’a-t-il pas eu le temps), Batman se retrouve dans les années 20-30ish. C’est dark et moody. Mais toute la série repose sur un Wayne qui ricoche dans le temps et les générations en redécouvrant instinctivement ce qu’est être Batman. En gros, il se bat contre l’amnésie et, marchant sur le pas de ses ancêtres, il lutte contre l’Histoire lui-même. How cool is that ?! Mais regardez-le. Il est classe. Il cogne dur. N’aime pas les armes à feu. Et se permet un peu d’ironie devant la jolie dame. 80 années d’écart avec nous, mais un personnage cohérent, bien écrit. En 2 panels, même sans son uniforme, tu comprends qui il est. C’est mon Batman.
Téléportation.
2010, Superman arrive à pied à Cincinnati. Il y rencontre Batman qui s’inquiète un peu pour lui. Superman est-il déprimé ? Pourtant, dans la première page, Superman a l’air d’avoir la pêche : il force un criminel repenti à l’obéir. C’est le Superman que tout le monde aime, celui qui humilie. Il est tellement en forme que, “given how out of touch you and Bruce became over the years” il fait la morale à Batman car celui-ci vienne plus en aide aux gens “de tous les jours”. Ouais, Batman est pas suffisamment ghetto à son goût. Fuck. Castro, Superman de droite républicaine, passe encore, mais Superman qui vient faire la morale à Batman car il est pas assez “cité”, c’est comme un mec de Chronopost qui apprend à un conducteur de train japonais à être à l’heure. De la science fiction ! Je ne peux pas croire qu’on autorise des merdes de ce genre.
Le problème est que Superman aide les gens. C’est ce qu’il fait. Le concept du personnage. Le simple fait qu’il ait à marcher des bornes pour se dire si c’est ce qu’il doit faire, surtout pour faire la morale de façon pédante, c’est juste pathétique. Lame. C’est à regretter les team up un peu gay-ish du début du silver age. Non, soyons clair, personnellement, j’aimerai plutôt avoir du silver-age mais à la sauce d’aujourd’hui que cette merde post-tout.
Knigh and Squire 1 sont un assemblage bizarre de personnages à la fois crée dans les années 80, 90 et euuu 50 puis ils ont été remis à la mode par Grant Morrison au cours de ses runs de JLA et Batman. Ils peuvent être vu comme un spinoff de Batman mais aucun besoin de lire les bat-titles pour comprendre. En fait, ce comics, c’est comme une soirée passée en pub anglais et en vocabulaire pure-brit qui est requise. Tu vois ce moment bizarre quand un écossais te parle, te parle, toi tu sens l’alcool monter, puis vient un irlandais, il te parle, te parle et toi tu comprends de moins en moins ce qu’ils te disent. Puis une fille anglaise qui voulait coucher avec te gerbe sur le pied, un classique des pubs. Ce pur moment d’imagination, cette image de bizarrerie qu’on en a tous, c’est un peu ça, Knight & Squire. Ils trainent dans un pub remplis de clones du Joker et d’autres héros ricains. Je ne suis pas certain que le concept tienne la longueur mais le premier était vraiment rigolo.
Et puis l’ultime pick of the week, le choix dans les dents de la semaines, c’est Batman & Robin 15. Difficile de faire plus puissant et en même temps d’en parler sans spoiler. Mais fait moi juste confiance, tu vas sur amazon, et tu te prends le premier volume. Et le deuxième.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les dents 16 ninjas VS vampires
Aug 31st
Pick of the Week, direct : Prince of Power (la minisérie qui occupe le créneau d’Hercules pendant une absence prolongée a.k.a la mort) se termine comme en préambule à Chaos War. Et Amadeus Cho dégomme Thor avec un gourdin de l’Olympe relié à une Gameboy “Dot Clear Matrix”. C’est à peu près aussi génial que ça en a l’air.
All-New Wonder Woman 602. À peu près la même chose que les autres numéros. Ça parle, ça fight, les amazones sont pourchassées jusque dans un temple taillé dans la pierre (serait-ce la Turquie ? Ou un hommage à l’Empire des Loups ?). Pas grand chose là-dedans.
Le monde X est envahi par des vampires. Et les X-Men se disent qu’il faut ressusciter Dracula, qui est un peu aux vampires ce que Mitterrand était aux socialistes, une espèce de grand manitou surpuissant capable de ramener de la stabilité dans la Force, quitte à tuer (politiquement) les Rocard qui voudraient s’en emparer.
J’ai un problème général avec les vampires, comme si le sujet avait été trop utilisé, et que personne n’arrive à y trouver de nouveaux twists un peu innovants. Et scoop, ce n’est pas en les collant chez les X-Men qu’on trouvera des angles différents. Pire, dans X-Men 2, Jubilée nous parle de sa douleur de devenir vampire… d’une voix off bien sirupeuse, un peu le genre de soupe qu’on peut entendre dans les trailers de Twilight (pas vu, pas lu). “Every second I delay is like a knife-twist in my soul.” Storm et Gambit partent dans un one-shot à la recherche du corps de Dracula. Bonne alchimie entre les deux potos et surtout un Bachalo en ultra forme. Lovely :
Blade a droit à son X-crossover complètement inutile qui nous explique pourquoi il va à la rencontre des X-Men à San Francisco. Autant dire que ce n’est pas de la lecture utile, Direct Matin est nettement plus conseillé dans le genre. Et le dessin. No comment. Mais à force de lire les comics, il y a deux-trois signes qui ne trompent pas quand on lit un numéro 1. Commencer une série en l’incluant dans un cross-over, c’est en général se tirer une balle dans le pied dans les prochains mois, simplement parce que toute l’existence du titre ne repose pas sur son univers, ses personnages… pas de consistance, juste une présence dans un scénario plus grand, une présence pas forcément utile. Et le crash-test dummy du jour, c’est Namor qui va se battre contre des vampires sousmarins. Et il va devoir récupérer la tête de Dracula ou un MacGuffin du genre. Évitable (Je m’interdis (encore) de vous montrer des images de ce comics, Ariel Olivetti fait parti des gus dont le dessin shoopé et maladroit ne m’a jamais intéressé. Namor va couler d’ici quelques mois, vous l’avez lu ici en premier.)
Pendant ce temps, Astonishing X-Men 35 termine enfin l’atroce run de Warren Ellis. Un an pour 6 numéros, on a eu le temps de se lasser et toute la gamme donne l’impression que finalement, ce n’était pas suffisamment important pour faire attention. Ils font comme tout le monde, ils sont passés à autre chose. Pour les amoureux d’Ellis sur X-Men, il reste l’atroce Xenogenesis. Et donc après un an, ils ont enfin trouvé leur ennemi surprise, un petit vieux qui est jaloux des X-Men parce que, hé tu vois, ils ont l’air sexy.
Parfois les runs très long et retardés de toute part peuvent être sauvé par la lecture en relié. Là, c’est non et non.
Je n’ai pas compris ce qu’il y avait de Secret dans Superman Secret Origin. Le sixième et dernier numéro vient de sortir et c’est l’heure du bilan. C’est sans doute ce que j’ai préféré lire de la part de Geoff Johns en deux ans. Pourtant, il n’y a aucun nouveau twist, pas de nouvel angle, juste l’histoire classique de la rencontre de Lois et de Superman, dessinée par Gary Frank. Et, on l’avait déjà vu dans Supreme Power, Frank est sans doute le mec qui sait le mieux dessiner des mecs en apesanteur que je connaisse. Bon, avec Toriyama mais c’est pas comme si il avait eu le choix, lui. Lecture peinard d’un soir que tu peux te refaire sans honte dans 3,4 ans.
X-Factor 208 revient sur des bonnes bases, celui d’un soap opéra mutant, avec un fond de conspiration. Depuis 3 abs X-Factor est régulièrement le meilleur des titres X, mais il est difficile d’en parler ici sans spoiler ce qu’il s’y passe de mois en mois. Alors que les comics s’orientent vers des sorties en hardcover ou TPB, des histoires conçues pour tenir dans 6 (ou un chiffre du genre) numéros, Peter David essaye de constamment maintenir l’intérêt en balançant de la nouveauté et de cliffhanger labélisés Shockvalue. X-Factor est typiquement le genre de comics beaucoup plus intéressant à lire en format mensuel qu’en relié.
spoilers à mort dans le prochain paragraphe:
Rictor voit débarquer Rahne qu’il a foutu en cloque 7 mois plus tôt. Evidemment, elle débarque au plus mauvais moment, quand Rictor allait coucher avec Shatterstar. Surprise, on ne l’a pas prévenu que Rictor était devenu bi tandis que Shatterstar a abandonné les épaulettes, les armes et les ceintures à poches des années 90 pour mieux chopper des mecs. Layla est toujours aussi crâneuse comme on aime, Madrox est drôle et dans le numéro suivant, Longshot va au casino. Fun reading.
Shadowland est le gros crossover “event” de Daredevil. On va résumer en quelques phrases. Acculé une fois de plus, Daredevil se retrouve à la tête de The Hand, le clan de ninjas (principalement) newyorkais malgré la hausse de l’immobilier. Du coup, ils vivent plutôt dans les égouts. Ses amis, ses collègues costumés, tout le monde est inquiet pour lui car… c’est pas le genre de truc qu’on ferait si on est bien dans sa tête, de prendre la tête d’un clan de ninjas, pensent-ils. Gens de peu de foi, ils n’imaginent sans doute pas qu’on pourrait faire des choses incroyables avec une armée de ninjas à ses ordres.
Mon plan si je récupère une armée de ninjas
– reprendre le contrôle de Montgallet
– récupérer tous les Direct Matin dès qu’ils sont mis sur les stands, tous les matins. HAHAHA
– que tous les ninjas s’inscrivent au PS et qu’ils votent pour n’importe quel candidat des primaires sauf Ségolène, qu’elle se prenne une taule
– les envoyer pour que les restaurants appliquent, manu militari s’il le fait, la TVA à 5%
Mais Daredevil s’est cru plus malin que le mal qui le ronge. D’abord, il tue Bullseye puis son cerveau fait un psychocouak. Un peu comme quand, ado, on se murge la gueule avec les copains. “Hé, j’vais faire genre j’suis bourré, trop marrant” alors qu’on est déjà cuit. Daredevil se retrouve en pleine schyzo qu’il croit contrôler et attaque ses propres potes Cage, Iron Fist, Spider-Man etc. Fallait pas jouer aux cons avec les ninjas.
Beaucoup de titres à suivre, pas forcément intéressant ou carrément déstabilisant. Shadowland Blood on the Street nous propose de retrouver une dream team du ter-ter : Silver Sable, the Shroud, Misty Knight et… Paladin. Wow. Je connais un bon paquet de lecteurs de comics mais alors des fans de Paladin… Au moins, ça sent la fraicheur. Et en fait, ces titres satellites sont parfois plus intéressants à lire que les machins officiels où l’histoire n’avance pas trop. Shadowland : Power Man 1 de Van Lente (le mec de Hercules, là, voir plus haut) présente un nouveau Power Man, plus jeune et dynamique que l’original qui de toute manière n’utilise plus son pseudo depuis qu’il a choppé une carte UMP. Un ghetto fighter comme on n’en avait plus vu depuis longtemps.
Du bon boulot, East coast, baby. Reste une interrogation : qui sera le prochain Daredevil (le ramdam médiatique du moment) ? Iron Fist ? Black Panther ? Hervé Morin ? Une femme ? Ou Murdock lui-même ? Pour un event Daredevil, on ne peut pas dire qu’on l’aura beaucoup vu. Mais entre vampires et ninjas, mon cœur balance vers les cagoulés.
Allez, à la sem’ prochaine, même bat-chaine.
Com-Robot