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Sucker Punch
Apr 5th
L’heure approche… C’est le moment de sortir les logos :
Artistiquement parlant, Sucker Punch, c’est le mariage harmonieux de Sailor Moon et de Mein Kampf. “On se demande vraiment ce qui pouvait bien mal tourner.” Parce que l’histoire, elle, flirte plutôt avec “Vol au dessus d’un nid de ninja-nazi”.
Babydoll (dont le nom n’est mentionné qu’au milieu du film, go figure) se retrouve dans un asile tenu par Carla Gugino (ow, la pauvre) qui imite l’accent polonais de manière assez rigolote. L’endroit se transforme soudainement en bordel, une espèce de temple de la night qui n’est pas sans rappeler Burlesque avec Christina Aguilera que personne n’a vu. Heureusement.
Seul échappatoire à cet endroit glauque, les rêves dans lesquels Babydoll plonge alors qu’elle est supposée danser. Des rêves où elle et ses pine-co se transforment en combattantes de jeux de baston, combis cuir et bas résille soit la tenue idéale pour affronter des ennemis, enfin selon Internet. Dans ma vie pro, généralement, ce genre d’exactitudes se résume généralement à des bonasses à gros seins armées de la Seconde Guerre Mondiale réinventées par le Japon, dans une harmonie toute kawai-choupi. Ici, le mélange est tout aussi absurde si l’on considère que l’histoire a l’air de se passer circa les années 60 mais les rêves sont des fantasmes nerdy Steampunk estampillés convention de japanim’ des 2000’s. Passons.
Elle va monter son équipe pour mener à bien son évasion qui va l’obliger à aller trouver des MacGuffins un peu débiles, le genre à sortir d’un film de Luc Besson : une carte, un couteau, un briquet etc. Un peu bêta. Du coup dès le deuxième item, tu comprends que la narration va être linéaire : niveau 1, boss de fin de niveau, intermission, puis niveau 2 etc. La phrase cliché voudrait qu’on “débranche son cerveau” pour enjoy the show, mais en fait, non, gardons-le branché pour bien comprendre ce qui a foiré ici.
Parenthèse 1 :
Just FYI, ma préférence va à Jean Malone (“Rocket”) car elle donne l’impression d’y croire un peu plus que ses camarades de combat. Niveau uniforme, celui de Vanessa Hudgens avec les googles sur la tête et la machette fait un peu moins nazi que les autres.
Parenthèse 2.
L’entourloupe des premiers pas de danses qui se transforment en rêve avec des samouraïs, des nazis et des robots m’a rappelé ce grand moment de flemmardise ciné : Sidekicks avec Chuck Norris. Où le sidekick de 16 ans commence son kata au double nunchaku et tout d’un coup s’imagine dans la peau d’un ninja.
L’ellipse vraiment lame pour ne pas montrer qu’elle ne sait pas danser, en plus de ne pas savoir se battre. Enfin, c’est comme Black Swan : ça ne fera pas illusion très longtemps. Dans Sucker Punch, les CG s’occupent du reste comme la mousse expansée remplissant le pneu crevé pour qu’il puisse supporter un dernier voyage.
Il est donc curieux de voir à quel point Sucker Punch essaye tant bien que mal de siphonner “Vol au dessus de coucou” dont il repompe carrément la fin, à la virgule près. Sans déconner. Mais Snyder, niveau subtilité, c’est pas Milos Forman et c’est rien de le dire.
Un film d’aventure, quel qu’il soit, suppose un degré de réussite pour ses héros. Surtout quand ses personnages, des jeunes filles, sont présentés comme des bully ou des victimes. Ouais l’asile ne fait pas dans la dentelle surtout quand il se transforme en bordel. Violence et viol y sont suggérés en flux tendu. Vu l’ambiance hideuse, on aimerait qu’elles s’en sortent. Ou au moins qu’elles arrivent à quelque chose. Un full circle, c’est beaucoup demander, mais une petite forme de satisfaction dans ce merdier assez mal écrit, pavé de failles scénaristiques (l’histoire qui change de narratrice, ookay), on est preneur. Même dans les séries Z les plus zarbi que j’ai pu voir, genre avec des filles qui se font trancher le bras et qui le remplacent avec une spatule à tempura, il y a quand même une forme de revanche, de jubilation dans la réussite. De connivence. Même les teens achievement movie sont plus satisfaisant que ça. Ce sentiment de plénitude et de travail accompli, on le ressent plus dans ce film avec Pierce Brosnan en centaure. Même avec Nicolas fucking Cage avec un putain de chapeau.
Mais non. Sucker Punch, qui loupe le coche du “vengeance movie” 2.0 acceptable, balance à la gueule une sinistre morale à méditer, dérangeante et pas franchement féministe :
“Les filles n’y arrivent pas, MÊME PAS EN RÊVE“.
Bonus track:
Si vraiment ta came, c’est la thématique réel-irréel-fantasmé, je ne saurais trop te recommander (à nouveau) Joe The Barbarian qui vient de se terminer aux USA (j’en parlais ici). L’histoire d’un diabétique qui va faire une crise d’hypoglycémie. Le pauvre va littéralement halluciner. Ses jouets vont devenir ses compagnons d’arme, son chez lui va devenir un monde héroic fantasy et la recherche de ses médocs, une épopée (hardcover relié prévu pour septembre). C’est du Grant Morrison qui se laisse plier par le trip visuel. Une bédé carrément Airwolf pour le coup.
Batman Vs Bat-chef-sioux ?
Jan 22nd 06:45

Batman, héros 2010, embauche à Clichy-sous-bois et b***e Carla
Jan 7th
Une anecdote véridique. Une vieille dame rencontrée à un brunch familial de cette nouvelle année m’a salué, a bien sur rappelé qu’elle m’a connu pas plus haut que ça (mouvement de main à un mètre du sol). Et puis elle a ajouté : “Et puis je me souviens, tout petit, tu étais obsédé par Batman”. “Et bien, voilà une chose qui n’a pas changé. A vrai dire, ça a même empiré.” Et là, je commence à lui raconter, texto, que je m’efforce de penser Batman. Et que quand j’ai mal, une bonne douleur, mon cerveau passe en mode “narration Batman”. Période Franck Miller / Neal Adams. Je vous la fais en français : “Serre les dents. Ignore la douleur. Ce ne sont que quelques côtes fêlées. Pas grave. La douleur. Ne pas m’abandonner aux ténèbres.” J’aurai peut-être du rajouter “occasionnellement” mais le mal était fait, je passais pour un gueu-din et déjà que c’est pas évident dans une famille qui considère que les jeux vidéo te font perdre 150 points de charisme, même si t’es incollable sur les films de Kurosawa ou que tu sais marcher sur les mains.
Batman est en moi depuis tout ce temps, je lui prépare fatalement (et à toi aussi) une surprise, quelque chose pour l’année 2011. J’espère que tu seras là. Car Batman a embelli l’année qui vient de se terminer. Il mérite donc son…
On n’a jamais eu autant de titres Batman d’un coup (tellement de nouveaux titres d’un coup…)et je n’en ai jamais autant parlé dans ces pages. Bruce Wayne mort et torse nu puis téléporté en pirate, en homme des cavernes puis revenu à la vie. Car Bruce Wayne est plus fort que la mort. Plus fort que le Temps et l’Histoire même. Pendant ce temps, Grayson (ex Robin, ex Nightwing) et son fils Damian Wayne (long story) ont pris la place du duo nocturne. Dick n’est pas à l’aise dans l’uniforme de Batman, Damian est une odieuse crapule de 14 (?) ans qui lui suggère de lui laisser la place si cela ne lui plait pas. Une alchimie parfaite tenue par Grant Morrison.
sidenote: j’ai vu son documentaire “Talking with gods“. Airwolf, évidemment.
Mais Grant est le genre de gars qui a une idée, un master plan. Enfin il parle aux Dieux, en même temps. 2010, Bruce revient et (voici le gros mindfuck que je m’étais interdit de spoiler lors de sa sortie mais maintenant, hé, ça ne change plus rien) et décide de révéler que c’est lui qui finance les activités de Batman depuis des années. Et qu’il décide de passer à la vitesse supérieure dans sa lutte contre le crime, une pose proactive. Batman Incorporated est né. Totalement silver age comme démarche. Et Wayne va permettre à Dick de garder le “mantle of the bat”. Batman deuz. Il accepte aussi Batwoman (un des plus beaux comics de l’année), une ancienne G.I virée au nom du don’t ask, don’t tell. En plus d’être lesbienne, donc, elle est aussi juive. Double minorité et un fantastique comics. Achète Batwoman, un des meilleurs comics de l’année; commande, tu ne seras pas déçu. Bon écoute, c’est le nouvel an russe, on se fait des cadeaux. Le premier mec qui m’écrit pour me dire qu’il a rudement envie de lire Batwoman (qu’il n’a pas lu, of course) mais qu’il a plus les sous pour le faire, je lui offre. Un post Dans les Dents à la suite de ce billet et je verrai, un seul gagnant pour un seul jury).
En lançant Batman inc, Grant change de formule, il passe dans des team up de deux numéros maximum, pour le fun.
(mais rappelle-toi, il a un wider plan. Ainsi, Wayne va aller de pays en pays, un vrai tour du monde, pour trouver des volontaires dignes de porter les bat-couleurs. D’abord le Japon dans deux numéros fantastiques dessinés par Yannick Paquette. Ca commence avec Batman et Catwoman en deadly duo tendu comme le vinyle sur les fesses de Sélina, puis viennent des rats robots.
Une des plus jolies Catwoman depuis longtemps, en bottes et en slip et qui emmerde Bruce quand il fait sa muscu.
Puis elle découvre le Hentaï nippon (non, valait mieux pas…).

Quelle bonne alchimie... Mais bon, lire un manga au hasard dans une librairie japonaise, c'est un truc à faire des cauchemars toute ta vie...
Et puis ça se termine avec une pieuvre géante noyée dans un immeuble. “Le-Japon”, rarement aussi authentique, sorti de l’esprit d’un écossais. Batman Inc. est fun, drôle et Wayne va finir par engager un Batman Japon. La licence s’implante, pas aussi rapidement que les Starbucks mais surement.
L’idée de franchiser Batman est très casse-gueule. Grant nous a habitué à des grands gestes qui changent la donne à jamais comme le coming out du professeur de Xavier dans X-Men. Mais qui restent complètement logiques, pas comme l’outing forcé de Spider-Man à l’époque de Civil War. A l’époque, on avait parlé de la totémisation de Spider-Man, avec la porte ouverte à des conneries telles que Spider-ninja, Spider-Cowboy etc. Batman Inc. peut tenir, mais seulement si c’est Morrison qui contrôle la baraque. Ce qui n’est pas le cas de ce qui va suivre.
Mais Batman va faire un tour en France. Vous en avez entendu parler sans doute, mais personne ne semble avoir vraiment lu les deux annuals de Batman 2010 en question, utilisant les reports des sites de comics US qui farfouillent eux même dans les sites qui feraient passer Fox News pour de paisibles Raffarin du Poitou. Et le mieux, c’est de tout te raconter.
2010, Paris à feu et à sang, les voitures crament. Clichy-sous-bois, Villiers-le-bel et autant de villes qui fleurissent dans les rimes des rappeurs sont en proie à de violentes échauffourées avec les CRS.
Wayne décide de pitcher l’idée de Batman Inc au préfet de Police, Henri Lafayette, un franco, un white, un blancos dans la plus pure tradition du mec pour qui, hé, l’impérialisme US, très peu pour lui.
Wayne fait quand même du lobbying, surtout auprès de “la femme du président” qui a son oreille et dont il parle de manière gentleman-casuelle. Il ne laisse pas beaucoup de doute.
Comme Mick Jagger, Arno Klarsfeld, Olivennes ? la famille Enthoven, Fabius, Eric Clapton, Vincent Perez, Bertignac et finalement le Prez (mais tu sais tout ça grâce au légendaire life of Carla sur Robotics)Wayne a l’air de sous-entendre qu’il a fait comme à l’armée, qu’il a servi dans le même corps. Un vrai gentleman. Peut-être que je sur-lis la réponse de Bruce mais soyons franc, Carla aurait bien couché avec Wayne, c’est plausible, s’il existait vraiment. Ça ne fait aucune doute.

L'extrême-droite française représentée de manière "réaliste", on croit reconnaître Bruno Gollnisch au fond...
Mais il faudra que la voiture du chef Gontier Lafayette explose pour déclencher le processus. Il accepte. Il donne carte blanche à Wayne pour lâcher ses Batmen. Il enquête auprès des groupes d’extrême-droite, d’extrême-gauche et finit par comprendre qu’un diplomate arabe visitant les catacombes va se faire assassiner. Batman file à Denfert-Rochereau pour aller dans ces grottes à la déco glauque d’Indy et le Temple Maudit mais il est déjà trop tard. La France peut être dure comme terre d’accueil, même quand on a une immunité diplomatique.
Mais Batman a le feu vert. Et ça donne des cases absolument awesomes comme :
Mais un concert se prépare sur la place de Beauborg. (sic), celui de Leni Urbana, une poétesse rap, une zicos impliquée dans l’altermondialiste. Tu ne sais peut-être pas qui est Urbana (hé mec, j’suis ghetto, j’écoute du rap) mais son personnage est basé sur Keny Arkana. Personnellement, j’ai toujours trouvé ces textes souvent mielleux voire niais, mais son rap engagé fait du bien comparé à euhh. Diams ?
Evidemment, Beauborg va devenir un champ de bataille, comme d’habitude, non, les parigots ? Intervient Nightrunner, un super héros véloce comme un yamakazi.
Après un quiproquo et un combat avec les Batmen, ils interviennent pour sauver Keny Urbana. L’honneur est sauf et avant de repartir, Batman fait prêter serment à Nightrunner qui devient officiellement la franchise française de Batman.
Avec toutes ses maladresses et son dessin nul, Hines fait de son mieux. Mais tout l’intérêt de cet annual, c’est la backup story qui nous raconte les origines de Nightrunner. Une toute autre histoire moins concon, plus mélancolique. Et beaucoup plus subtile.
Bilal Asselah est un jeune français musulman de France. Son bled, c’est Clichy-sous-bois. Il prie avec sa mère sur le toit de sa cité. Et un jour la police flingue son meilleur ami qui lui avait fait bien promettre d’écouter Kely Urbanica pour s’inspirer. Meurtri, triste, il s’abandonne à la course à pied, et d’immeuble en immeuble, il s’initie au parkour. Mais un jour, c’en est trop. Il intervient et devient le fameux Nightrunner. Et plutôt que de lire des commentaires de commentaires, check it out ces extraits choisis :

Je crois que j'aime énormément cette scène, encore de la pure mélancolie, mais qui devrait nous rappeler que les musulmans de France manquent de lieux de culte dignes de ce nom. Un toit, oké, mais la réalité est malheureusement tout autre.
Deuxième partie, une fois Urbanala sauvée, après lui avoir fait prêter serment, Wayne l’entraîne personnellement. Et Bruce Wayne est le genre de professeur que tu voulais avoir, même à ton catéchisme. Nightrunner ne se bat pas, il court. Et Batman lui apprend à affronter les milieux urbains comme il sait le faire.

Bilal a droit à un de mes rêves les plus chers : des mois d'entrainement close-combat urbain avec Batman
Ses premières apparitions sont un échec. Car à s’interposer auprès des émeutiers (en filant des coups de pied dans les dents), les gens le prennent pour un salopard gouvernemental, un peu comme ces histoires de faux manifestant ninja. Coz, you know, en France, de capitale ou de banlieue, on est défiant avec l’autorité. Nightrunner est rejeté, c’est dur. Mais Batman lui fait la morale. Patience, jeune padawan, tout ça.
La fin douce amère du mec doublement rejeté par la vie donne tout un autre sens, clouant le bec aux réactions à chaud (en particulier chez les conservateurs américains dont je m’interdis de linker les textes… Mais checkez voir le niveau de propagande, c’est affligeant).
Le premier comics de mon enfance dont j’ai un souvenir complet, c’est Uncanny X-men 123. Quel comics brillant. On ne pouvait pas faire plus sexy. Et Colossus était à l’honneur. J’ai toujours adoré Colossus et pas simplement parce que personne ne l’a jamais dessiné aussi bien les reflets métalliques de son corps du géant russe que John Byrne mais aussi parce que Chris Claremont m’écrivait le personnage qu’il me fallait, à moi le fils d’immigré que j’étais, un héros qui ressemble. C’est important hein. Combien, oh combien de gens ont-il pleuré quand ils ont découvert que Masque-de-mort était le chevalier d’or de leur date de naissance, c’est à dire du Cancer ? Une douleur qui ne pourra jamais s’effacer, maudit Kurumada.
Mélancolique dessinateur arraché à sa famille, sa mère patrie (ne jamais sous-estimer le lien surréaliste qui lit un russe à sa terre), un géant au grand cœur prêt à tout pour ses amis, coincé dans un corps de métal. Le genre à essuyer une larme pour la mère patrie en scred ou à arracher les troncs d’arbres morts pour calmer ses nerfs (véridique). Et je suis persuadé que c’est pour ces mêmes raisons que j’ai toujours aimé Piccolo de DBZ, car, hé Satan petit cœur est un fils d’immigré orphelin. Un détail de subtilité qui m’a toujours halluciné chez Toriyama, qu’il comprenne exactement ce sentiment de ne pas s’appartenir quand on a perdu contact avec ses racines. Une des meilleures séquences de Dragon Ball Z, c’est quand Piccolo débarque pour voir sa mère-patrie, pile avant sa destruction.
2010, il me parait incompréhensible que des gens soient choqués par Batman qui embaucherait un jeune (i.e de banlieue) aussi capable et aussi lourd en drama personnelle que Dick et Jason (les premiers Robin). Après tout, Batman sait ce qu’il fait. Bilal est un non-violent qui ne se la joue pas victime, justement. Il est vraiment le candidat parfait et la deuxième histoire le montre assez clairement. J’ai lu des trucs si horribles à ce sujet (compte pas sur les liens ici). Pour ces mecs formatés Fox News, arabe, musulman, terroriste, c’est la même, comme à l’époque d’Amalgam. J’ai lu beaucoup de justifications de Hine devant les critiques de ces connards (pourquoi leur répondre d’ailleurs ?), mais elles sont inutiles. Tout est dans ces origines, dans cette histoire refourguée à la fin du volume. Deux comics en un, l’un LOL, l’autre vraiment intéressant.
Mais alors, Paris en feu, les émeutes devant le centre Pompidou et tout ça ? Mdr ? Gotham City est né comme une métaphore de Chicago. En 2010, on peut difficilement créer des Coast City ou des Syldavies comme dans Tintin. Et puis, mec, New York s’est fait zigouiller 50 fois par Magneto ou par d’autres gus tandis que Washington s’est fait attaquer par une armée de Modok et un Red Skull l’agent nazi transformé en géant. Aux USA, on s’en fout. Les rues ont brulé d’émeutes des dizaines de fois dans Captain America (qui d’ailleurs s’est moqué des Tea Party guys, un des scandales précédents des conservateurs américains). Quoiqu’il en soit, les USA et les némésis de comics, c’est comme les monstres de Goldorak qui débarquent TOUJOURS au Japon.
Certes, avec Grant Morrison aux commandes, le résultat aurait été tout autre, meilleur évidemment. Il a donné naissance aux héros indiens Vinanarama, à la fille voilée des X-Men sans que ça ne pose aucun problème. Et puis aussi à Fantomex, l’arrogant vrai-faux Marseillais qui avale sa soucoupe volante. Et dont je parle assez ici. Il fait ça bien, les persos ethniques, avec respect. Mais ce Nightrunner (qu’on ne reverra sans doute pas souvent, je te le parie) pose les questions de savoir pourquoi la France n’arrive pas à produire ses propres héros, y compris des minorités, alors qu’on nous bassine avec des Zidane. Même dans les shows TV. Gosse, j’ai eu Colossus et Batman, et je vais pas vous la refaire, c’est toute la métaphore du Golem qui protège la population opprimée. Le super-héros, cette invention juive mais que tous les gosses au monde méritent, y compris Bilal. Même si c’est un personnage mineur, même s’il est amené maladroitement avec son histoire de rap, Bilal aka Nightrunner, avec son drama, ses doutes, et son engagement est un héros juste. Et Batman lui a fait prêter serment, c’est comme se faire adouber par Actarus.
Next stop pour Wayne, l’Amérique du Sud. 2010, mort ou vivant, Bruce Wayne était le héros de l’année, le comics à lire. En 2011, on sera toujours là.

Dans les Dents 21 Jump Street
Oct 23rd
La fluidité d’un coup de pied dans la face d’un ennemi pas casher.
J’adore X-Factor. C’est du Peter David pur sucre à son meilleur, un combo d’amour des super-héros low-key, de sitcom et de drama intelligent. C’est régulièrement la valeur sûre des X-tiles. Mais là… Là… c’est une des couvs les plus anxiogènes ever.
Lui, un bisexuel qui entretient une relation homo avec un gus typique des années 90, avec des poches plein la ceinture et des épées. Elle, une femme qui se transforme en loup (Wolfsbane) qui fait croire à son coup d’un soir qu’elle est enceinte de son enfant alors qu’elle a couché avec un Prince Loup Asgardien. Plus creepy, tu meurs. Mais je te préviens, quelques paragraphes au dessous, c’est encore plus creepy.
J’aurai voulu ne parler que de trucs biens cette semaine, mais deux nouveaux produits Millar en même temps, l’occasion est trop bonne.
Kick Ass 2 reprend où le comics (et pas le film, hein) s’était arrêté. Oui, cette même série qui essayait de nous faire croire qu’un mec qui se fait poignarder puis broyer tous les os du corps revient plus fort qu’avant pour tabasser et tuer deux gangs, portoricains et blacks, égalité parmi les majorités délinquantes, bah c’est COMME DANS LE MONDE RéEL. Le high-concept de Kick Ass. Dave revient donc et continue de tabasser des délinquants, plus fort encore puisqu’il s’est fait entrainer par Hitgirl. Qui se moque de lui parce que, hé, mon con, tu deviens pas fort en lustrant les bagnoles pendant un mois, “ici c’est la vie réelle”. Mais par le biais d’une ellipse, on voit que le monde de Dave va se péter la gueule jusqu’à ce que son identité se fasse outer au grand public.
Pas de surprise, Kick Ass 2 est tout aussi irréaliste que le premier. Il est un chouia moins bien dessiné aussi, Romita se contentant de breakdowns pour laisser Tom Palmer (bon choix) de terminer le boulot et d’encrer le tout. Et puis c’est Millar, sans surprise : dans tous ces “2”, il se contente de casser ses jouets. Moyennement recommandé.
Vaguement évoqué la semaine dernière, Superior est le nouveau Millar associé à Leinil Yu qui nous ressort là son trait le plus pâteux depuis Birthright ou Secret Invasion. Il y a des cases où tu demandes ce qu’étaient vraiment les vraies intentions des personnages. Mais en tout cas, il dessine bien les singes de l’espace, un truc que Millar a choppé chez Morrison. Ce singe de l’espace arrive dans la chambre de Simon, petit gamin sclérosé. Il va le transformer en super-héros, celui-là même dont il rêve jour et nuit. C’est un peu comme si tu te retrouvais les jambes brisés et qu’on te proposait de te transformer du jour au lendemain en Yamcha. Qui est quand même l’être humain à cheveux le plus fort de la Terre. Think about it. Et c’est à peu près tout ce qu’il se passe.
Pendant des années, avant de devenir un chouia mégalo, Millar a écrit (avec plutôt du succès) Superman Adventures, la série for kids de DC. Il essaye ici de refaire le même trip d’un récit simple, moins sombre. Je rappellerai juste que le dernier truc que j’ai lu de lui, le méchant kidnappait un frère et une sœur et inséminait la fille avec le sperme de son frère (gay au passage) en bidouillant l’ovule pour faire en sorte que s’il y a avortement, elle ne puisse plus avoir de gosses. I kid you not. On pourrait croire que les histoires plus simples à la Superior lui permettrait d’être plus léger. Pour l’instant, ça l’est. Pas difficile. Mais ce n’est pas intéressant. On a vu la même chose des dizaines de fois, que ce soit Captain Marvel, Donald Blake dans Thor etc… Le problème de Millar, c’est qu’il essaye de faire des histoires déjà faites mais avec franchement moins de talent. Je ne parierais pas ma chemise sur Superior. Allez, something else.
Je vais finir par croire que Straz, JMS aka Straczynski le fait exprès. Chaque mois, c’est son comics qui a le droit à ma noix d’honneur. On avait vu Superman pédant qui marche. Superman qui regrette que Castro soit en vie. Superman qui se la joue Hortefeux et qui fait la morale à des extra-terrestres pas aussi intégrés que lui… J’avais quand même réussi à en dire du bien cette semaine en me souvenant de Ninja Assassin. Sans déconner. Mais là ça dépasse tout. Superman rencontre Batman. Ah il est loin le temps où ces deux-là étaient heureux de se retrouver.
Petit comparo comme on dit dans le jargon du jeu vidéo. Prenons un autre héros DC écrit par quelqu’un d’autre. Au hasard.
Dans the Return of Bruce Wayne du mois (signé Grant Morrison et ici numéro 5, brillamment demi-dessiné par Ryan Sook, sans doute n’a-t-il pas eu le temps), Batman se retrouve dans les années 20-30ish. C’est dark et moody. Mais toute la série repose sur un Wayne qui ricoche dans le temps et les générations en redécouvrant instinctivement ce qu’est être Batman. En gros, il se bat contre l’amnésie et, marchant sur le pas de ses ancêtres, il lutte contre l’Histoire lui-même. How cool is that ?! Mais regardez-le. Il est classe. Il cogne dur. N’aime pas les armes à feu. Et se permet un peu d’ironie devant la jolie dame. 80 années d’écart avec nous, mais un personnage cohérent, bien écrit. En 2 panels, même sans son uniforme, tu comprends qui il est. C’est mon Batman.
Téléportation.
2010, Superman arrive à pied à Cincinnati. Il y rencontre Batman qui s’inquiète un peu pour lui. Superman est-il déprimé ? Pourtant, dans la première page, Superman a l’air d’avoir la pêche : il force un criminel repenti à l’obéir. C’est le Superman que tout le monde aime, celui qui humilie. Il est tellement en forme que, “given how out of touch you and Bruce became over the years” il fait la morale à Batman car celui-ci vienne plus en aide aux gens “de tous les jours”. Ouais, Batman est pas suffisamment ghetto à son goût. Fuck. Castro, Superman de droite républicaine, passe encore, mais Superman qui vient faire la morale à Batman car il est pas assez “cité”, c’est comme un mec de Chronopost qui apprend à un conducteur de train japonais à être à l’heure. De la science fiction ! Je ne peux pas croire qu’on autorise des merdes de ce genre.
Le problème est que Superman aide les gens. C’est ce qu’il fait. Le concept du personnage. Le simple fait qu’il ait à marcher des bornes pour se dire si c’est ce qu’il doit faire, surtout pour faire la morale de façon pédante, c’est juste pathétique. Lame. C’est à regretter les team up un peu gay-ish du début du silver age. Non, soyons clair, personnellement, j’aimerai plutôt avoir du silver-age mais à la sauce d’aujourd’hui que cette merde post-tout.
Knigh and Squire 1 sont un assemblage bizarre de personnages à la fois crée dans les années 80, 90 et euuu 50 puis ils ont été remis à la mode par Grant Morrison au cours de ses runs de JLA et Batman. Ils peuvent être vu comme un spinoff de Batman mais aucun besoin de lire les bat-titles pour comprendre. En fait, ce comics, c’est comme une soirée passée en pub anglais et en vocabulaire pure-brit qui est requise. Tu vois ce moment bizarre quand un écossais te parle, te parle, toi tu sens l’alcool monter, puis vient un irlandais, il te parle, te parle et toi tu comprends de moins en moins ce qu’ils te disent. Puis une fille anglaise qui voulait coucher avec te gerbe sur le pied, un classique des pubs. Ce pur moment d’imagination, cette image de bizarrerie qu’on en a tous, c’est un peu ça, Knight & Squire. Ils trainent dans un pub remplis de clones du Joker et d’autres héros ricains. Je ne suis pas certain que le concept tienne la longueur mais le premier était vraiment rigolo.
Et puis l’ultime pick of the week, le choix dans les dents de la semaines, c’est Batman & Robin 15. Difficile de faire plus puissant et en même temps d’en parler sans spoiler. Mais fait moi juste confiance, tu vas sur amazon, et tu te prends le premier volume. Et le deuxième.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les Dents 14 avec Leonardo da Vinci en Jetpack
Aug 10th
Respecte les règles, bon sang !
Amazing Spider-Man 639 continue de nous expliquer l’histoire du pacte avec le Diable (enfin Mephisto) qu’a conclu Peter Parker. Où l’on apprend qu’en fait, c’est Mary-Jane, en véritable Eve qui a conduit Parker à croquer dans la pomme. C’est vraiment un comics bizarre. D’une part, il nous explique en détail quelque chose qu’on n’a pas forcément envie de savoir (on a accepté que le monde de Peter se soit magiquement transformé après son pacte, point), mais en plus, dans ce présent numéro, les deux ex-amants se souviennent de quelque chose qui ne s’est pas passé (puisque la réalité a littéralement changé). De là à apprendre qu’ils ne sont pas mariés parce que MJ voulait des enfants mais que la vie dangereuse de Peter ne le permette pas et surtout que MJ ne veut pas d’enfant en dehors du cadre du mariage… Les bras m’en tombent. Quesada, tu veux vraiment t’en sortir avec cette excuse bidon ? Sérieusement ? Cet arc venu trop tard (et c’est sans doute fait exprès, pour faire retomber la pression) a l’air d’un mot d’excuse général, mais le genre naze que tu bidouillais toi-même, à l’école. Il y a tellement de faille que ce n’est plus la peine de continuer, tout le monde comprend que tu pipotes. Exaspérant. Le dessin est joli, ceci étant.

Flash, juste une spéciale en passant pour Hellboy, deux titres dans les bacs en ce moment : The Storm et Baltimore. Une nouvelle loi vient de passer : si tu n'aimes pas Hellboy, tu risques d'être déchu de ta nationalité.
Captain America 608 prend une tournure assez cool où Bucky (le nouveau Captain) se fait outer. Ou comment les américains découvrent que leur nouveau héros est en fait le sidekick de Captain America passé à l’Est après un lavage de cerveau en bonne et due forme. C’est un peu comme si tu votais Sarkozy et que tu te retrouves avec Besancenot. 100 Mega Shock. Bonne lecture.
Avengers Prime 2 continue les aventures de la trinité Captain America/Thor/Iron Man (en images ici) à la découverte de mondes asgardiens. Tandis que Stark fait le mariole, Thor frappe et Captain America trouve le temps de faire un peu de sexy time avec une fille à la peau bleue et les oreilles pointues. Comme tout le monde le ferait. Parfois, c’est rassurant de lire un comics assez simple, qui sait où il va. Alan Davis assure au dessin alors que le choc des cultures (Bendis et son blabla légendaire) n’était pas gagné. Petit truc, trois fois rien mais le genre de truc Airfwolf: Steve Rogers arrivé tout de noir vêtu comme Ardisson, enfile une côte de maille qu’il a pris sur le corps des trolls qu’il a défoncé précédemment. En plus d’être -heureux hasard- à la bonne taille, elle a quasiment la même gueule que son uniforme de Captain America, reflet de l’étoile inclus Ça, c’est le détail qui tue et qui fait zizir.
Pick of the Week
Batman Odyssey 2 dans lequel je suis enfin rentré. Il faut le prendre un peu entièrement, comme quand tu rentres dans une secte (j’imagine) avec Neal Adams en grand gourou. Parce que c’est un plaisir sans nom de voir un mec de 60 ans qui dessine un Batman aussi…
Neal Adams nous offre une ride de Batman qui raconte “une bonne histoire” à Robin. Pour l’instant, ça te narre l’histoire en ellipse, c’est très habile et un peu dérangeant. Je veux y croire.
Maintenant, trêve de plaisanterie. On va parler de ce qu’il y a de mieux chez Marvel en ce moment, c’est à dire Jonathan Hickman. Il a repris Fantastic Four depuis quelques mois déjà et vient de commencer une série baptisé S.H.I.E.L.D. Et les deux sont awesome au plus haut point.
Ce qui est vraiment kiffant dans ce Hickman-verse, c’est que ses titres semblent écrit avec un plan, une ambition d’ensemble, un peu comme ce que fait Grant Morrison. On peut tout lire séparément mais on ne comprend vraiment les MacGuffin qu’en lisant la totale. Puis en les relisant encore. Hickman a un feuille de route et des fils scénaristiques qui se tissent et qui s’entretiennent. Ça fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça chez un gus Marvel (à part Hercules), surtout par un mec qui fait ça tout seul.

Une salle remplie de Reed Richards... c'est mieux qu'un hall plein de Frédéric Lefebvre venus d'une réalité alternative... Oh oui...
L’autre truc vraiment appréciable chez Hickman, c’est qu’il redonne aux Fantastic Four ce côté un peu fou et wacky qu’ils se devraient d’avoir, faisant oublier l’horrible run de Millar et de Brian Hitch qui le précédait. Un exemple : au cours du premier arc, Reed Richards s’engage au Council, un consortium encore plus puissant que LVMH et l’Oréal réuni, composé uniquement de Reed Richards d’univers parallèles Fantastic Four est un titre qui a besoin d’idées un peu folles et saugrenues pour marcher et celle-là est particulièrement tartinée. Le reste des numéros flirtent avec le techno blabla scientifique cool, l’exploration d’univers zarbi, le développement des personnages et surtout (un classique) la visite d’un gosse Richards adulte, venu du futur.
Côté dessin, c’est Eaglesham qui assure le début, canalisant à fond Jack Kirby (pas que pour les gueules et les épaules carrées, hein) tout en lui donnant un petit côté moderne (remember, Ladronn). Puis il cède la place à Neil Edwards, un peu moins heureux en Brian Hitch noob, mais ça passe. Hé, pendant des années j’ai snobé Ivan Reis en le prenant pour un sous-Hitch alors qu’il s’est complètement transmuté aujourd’hui. Jamais dire jamais. On passera bientôt à Steve Epting (merveilleusement réinventé sur Captain America) tandis que les couv sont toujours assurées par Alan Davis (le mec qu’on voudrait avoir à l’intérieur du bouquin, en fait). Mais de toute manière, on est là pour le Hickman show, le mec à suivre chez Marvel.
Ah oui et S.h.i.e.l.d ? Encore plus fou. Il s’agit d’une organisation secrète formée depuis qu’Imhotep a repoussé les invasions extra-terrestres Brood. Genre en 2620 avant JC, pas la peine de retenir, ce fait historique ne tombera jamais à Questions pour un Champion. Puis l’organisation a continué son œuvre suivant les besoins des invasions, avec des membres illustres comme Newton, da Vinci, Galilée… Plein de beau monde jusqu’à nos jours où le jeune Leonid va découvrir que sa famille est mêlée jusqu’au cou dans ce S.h.i.e.l.d.
Je ne connaissais pas Dustin Weaver au dessin qui est un régulier des bd Star Wars. Son boulot est juste meeeeeerveilleux. Alors ouais, c’est vrai, il y a quelques erreurs historiques à commencer par Leonardo Da Vinci qui voyage dans le temps en jetpack. Et puis je sais de source sûre que qu’Isaac Newton n’a jamais été forcé d’avoir des relations sexuelles avec une femelle extra-terrestre, qui plus est très vilaine (pas de pics pour garder cette page SFW). Il y en a un paquet comme ça. En plus des pointilleux d’histoire (surtout, les mecs, n’essayez pas Assassin’s Creed 2), S.H.I.E.L.D peut agacer un peu en retconnant le monde Marvel, en faisant apparaitre Galactus dans la renaissance florentine et les Celestials durant la dynastie Han. Mi-2010, on a besoin d’un peu de wouha “over the top” et S.H.I.E.L.D nous balance exactement ça. 3 numéros seulement pour l’instant, mais totalement airwolf.

Dans les dents X
Jul 13th
Tellement de bons comics cette semaine qu’on va commencer le moins emballant.
X-men… Le maxi crossover Second Coming s’est fait spoiler sur sa fin. Un fan en colère ? Un employé désabusé ? Un artiste imprudent ? Même pas. Par Marvel. Ouais, c’est naze de se spoiler tout seul, hein. En fait, X-Men, une nouvelle série, sans adjectif, devait voir le jour après ce gros clash des familles qui durent depuis 14 semaines. Wow, super événement, pas vrai ? Mais le chapitre final, le 14, a pris une semaine de retard. Du coup, X-men N°1, lui, arrive à l’heure. Et son pavé d’intro / résumé commence par “They’ve now been welcomed back to the city (of S.F) on the bay and have seen the dawn of a new heroic age. It looks like the X-Men may finally find peace”. En un simple blurb, on comprend qu’on s’est un peu mangé 14 numéros plus les spinoffs pour rien, Second Coming n’aura rien réglé des problèmes qui plombaient la gamme. Que du vent. A la fin de ce premier numéro, topo complet de tous les changements pour toute la gamme, histoire de vraiment se spoiler la gueule. On a rarement une pareille boulette depuis The Return of Captain America dont l’épilogue est sortie un mois avant le 6ème et dernier numéro. “Oups, sorry.”
Oh le chapitre 13 comporte quand même la mort d’un personnage clef du monde X, un peu moins gratuitement que Nightcrawler. Il s’agit de…
Presque dommage de confier ça à un artiste comme Mike Choi, le mec attitré de X-Force, spéciale du fondu noir sur noir sur dessin mou. Mais ça passe. Et comme prévu, Hope se dévoile enfin, un pouvoir oméga puissant, du genre “phœnix” et compagnie. Told you. Enfin je m’en fais pas pour le perso disparu de la semaine. C’est pas la première fois qu’il meurt.
Ah et cette nouvelle série… Un dessin passe-partout pour Gishcler un auteur à qui l’on doit surtout des romans de vampires. Du coup, connais pas vraiment. Jubilée, toujours powerless depuis House of M, est infectée par un individu qui explose devant elle, l’éclaboussant de sang. Oui, ça peut paraitre absurde, un vampire-commando-suicide. Mais on me souffle qu’il y a un vampire dans Secret Story donc why not ? Les X-men vont se retrouver face à une épidémie vampirique massive. Même Roseline Bachelot ne pourra l’endiguer. Les X-Men ontt déjà affronté Dracula dans les années 80, Storm ayant même une expérience de vampire, ce qui nous vaut pas mal de wink wink.
La thématique “vampire”, elle ne coule pas de source, sauf si c’est pour surfer sur le succès de Twilight. Il n’y a rien vraiment là-dedans qui n’aurait pu être traité en mini-série ou même dans une des… 3 autres séries ongoing de X-Men (Uncanny, Legacy, Astonishing). Avait-on vraiment besoin, d’un point de vue créatif d’une nouvelle série qui ne fera jaaaaamais des millions d’exemplaires comme Jim Lee et Claremont ? Bon, je fais le naïf : non, pas vraiment besoin, mais je laisse sa chance.
A noter la campagne de promotion au slogan involontairement hilarant :
Je n’avais pas vu arriver Scarlet. Une nouvelle série de Bendis et propulsée par un Alex Maleev, revenu en forme après une espèce de passage à vide. Une nana “cheveux rouges et court”, jolie, à fort caractère va tout faire pour venger son petit ami, probablement abattu par un flic de Villiers-Le-Bronx.
Adorateur du transpercage du 4th wall, tu vas kiffer: Scarlet te parle dans les yeux tout du long, commentant sa vie dans des suites d’images, snipé vite fait à la Amélie Poulain. Dans le blanc des yeux, elle te parle pour t’engager dans son combat. Non, rassure-toi, rien de mort-moi-l’neud, plutôt du genre “expérience de la vie et du sexe”. Du “moi j’t’explique la vie, gros !”
C’est probablement le meilleur début qu’ait écrit Bendis ces dernières années, bien au dessus des récents Avengers ou New Avengers. Grim & gritty, ça, il sait faire. On en est même dégoutté: pourquoi un mec qui fait des comics réussis comme Scarlet perd son temps à écrire du super-héros,si ce n’est pour le pognon. Ok, j’ai ma réponse.
Deux nouveautés importantes qui auront forcément le Dans les Dents le moment venu :
Batman Odyssey par Neal Adams, tout seul. Batman débutant, qui se prend une balle dans le bras. Qui se traite d’imbécile. Et qui surtout utilise des guns. C’est une version très libérale de Batman par Neal, un méga conservateur. Vraiment mystérieux.
Shadowland 1, le début d’un nouvel arc de Daredevil. Comme tu le sais sans doute Matt Murdock, encore une fois acculé par ses ennemis, les drames et les factures EDF a complètement quitté la société et la légalité en devenant le leader de The Hand, le clan de terroristes ninjas fous. Ouais, c’est aussi cool que ça en a l’air, de voir Daredevil essayer de redresser ces gueu-din ninjas pour en faire une gentille assos’ d’agents de sécurité RATP. Il inquiète ses amis, forcément, tandis que de vieux ninjas de The Hand complote contre ce chef peu orthodoxe qu’est Daredevil, ce qui fait de ce clan ninja le groupuscule le plus proche idéologiquement parlant du parti socialiste. A suivre.
Young Avengers est devenu Avengers The Children’s Crusade. “La Croisade des enfants” plus vendeur que de recommencer à Young Avengers n°13 ? 5-6 ans après le run et la réussite surprise d’Allan Heinberg et de Jimmy Cheung, rien que ça. A l’époque cette série trompeuse avait réussi son coup en nous vendant des personnages tout nouveaux, ripoff pas très fut fut des icones Marvel, tous sans lien visible avec leurs homologues. Jusqu’à ce qu’on découvre qu’en fait, non pas vraiment. Eli est le petit-fils du premier Captain America (le black, you foool), Stature est la fille d’Ant-Man, Vision is Vision tandis que Wicann et Speed seraient les enfants de Scarlet Witch, celle qui sur un coup de folie a quasiment fait disparaitre le génome mutant de la surface de la Terre. Scénario laissé en suspens pendant 6 ans alors qu’il est genre un peu crucial quand même (je n’ai jamais vraiment aimé l’idée que Scarlet Witch soit devenue folle par la disparition cosmiques de ses mômes. Enfin on le serait à moins). Et pour commencer, c’est Wicann, le magicien qui inquiète ses partenaires et les Avengers titulaires avec sa sorcellerie qui monte à la tête. Bon.
Gros hic, le comics commence par un mot d’excuse pour les erreurs de continuité de cette série qui commence. Depuis 6 ans qu’elle est dans les tuyaux, elle se présente à nous avec un Captain America / Steve Rogers d’avant Civil War, une vieille armure d’Iron Man ainsi qu’un Magneto fringuant et conquérant alors qu’il se trouvait le mois dernier sur un lit d’hôpital d’Utopia X. On nous promet que ça finira par retomber sur ses pattes à la fin.
N’empêche, c’est du super-héros traditionnel et respectueux, qui fait bon usage du background du monde Marvel. Et le dessin de Cheung nous rappelle à quel point il devrait dessiner plus souvent.
Pick of the week, X-Women un authentique comics soft-porn dessiné par Manara. Et tu sais à quoi t’attendre de la part du mec qui a fait “le Déclic”. Et si tu connais pas ce classique de la bédé porno, bah tu peux pas test.
Sorti il y a un bout de temps en Italie et ailleurs, Manara se fait épauler par Claremont qui lui file littéralement des friandises à dessiner. Comme dans un porno, le scénario, tu t’en fous, on est juste là pour admirer les scènes qui s’enchainent selon les thématiques. Cul autour de la piscine de la villa, scène lesbiennes, SM, orgie, tout y est. No explicit sex, forcément, hé, mais c’est vraiment un cadeau pour tes yeux. Et comme j’suis cool, je fais croquer les petits d’mon quartier :

Les filles, ça fait des teufs sur les yachts deluxe de Bolloré dignes de clips de rap. "BIATCHS" ajouterait Snoop. "Ahlala qu'est-ce qu'on attend"
J’adore Manara. J’aime sa manière de dessiner des femmes heureuses et sexuelles que je pourrai regarder tout le temps, comme les journalistes qui font le JT sur LCI et ITV (qui ne sont finalement qu’un proto-casting à soft-porn, non ? Regardez tous les mecs qui font des caps d’elles sur Internet ! )
Pick of the week 2, moins cul. Batman & Robin 13. Avec un interrogatoire qui TUE. Joker, qui a bien sûr compris que Batman est mort, est devenu l’ombre de lui-même et agit de manière passablement illogique. Robin a deux mots à lui dire. Regarde Joker, il comprend avant qu’il ne soit trop tard.
Meilleur déballage de barre à mine EVER. Histoire de se dire semaine pro’, même bat-chaine !
Grant Morrison: Talking with Gods
Jul 9th 13:37
Trailers d’un documentaire mégalo-shamanistico-fou consacré à Grant Morrison. Le fanboy que je suis est heu-reux.

Dans les dents Volume VI de la haine
Jun 13th
Neal Adams revient….
…Batman va donc assommer trois mecs en même temps pour fêter ça.
La rumeur enflait. Justice League : The Rise of Arsenal n°3 serait un des pires comics jamais édités par DC. Et même édité tout court. Chacun y va de son review ravageur, énumérant et décrivant l’horreur de ce qu’il s’y passe. Mais un doute subsistait. Je me disais que The Rise of Arsenal était peut-être victime d’une cabale made in internet. Et comme disait Clark Kent…
Merci, Clark. Roy Harper (Arsenal parce qu’il sait se battre avec plein d’armes, mais autrefois c’était Speedy. Ou Red Arrow, le sidekick type) a décidé d’en venir aux mans avec Cheshire, son ex-femme, une ninja-assassin tout ce qu’il y a de plus classique comme meuf. Avec une french manucure empoisonnée. Ils sont tous les deux malheureux depuis la mort de leur fille. Jusque là, pourquoi pas, miskin‘. Seulement, pendant le fight, Roy reluque cette fameuse ex-femme en se disant “mmm c’était quand même un sacré bon coup”. Dans sa tête, c’est la checklist, le classement de ses ex dans sa tête. Et puis vient cette réplique un peu folle.
Pour quoter Nicole Kidman, What did you expect ? Enfin malgré un sérieux handicap (Roy n’a qu’un bras), il l’immobilise avec un fouet qui traînait par là. Et ils s’envoient en l’air…
Et en fait non. Arsenal n’a plus de cartouche en stock.
On est normalement estomaqué par ce niveau de subtilité. Pas un seul avertissement sur la couverture, aucun rapport avec la Justice League, rien. J’appréciais le Roy des années 70, un personnage autrefois vecteur d’histoires légendaires anti-came de Neal Adams et de Dennis O’Neal. Those were the days. Mais là, c’est assez affligeant. Comme un assemblage méthodique de mauvais goût.
Et comme il ne s’est pas envoyé en l’air, au lieu d’aller calmer sa frustration d’une pitance du pauvre (il lui reste un bras après tout), Roy préfère enfiler son costard et aller tabasser des random méchants dans la rue. Juste pour le plaisir de les dérouiller, hein, pas par envie de justice ou de chopper des points retraites supplémentaires. Juste pour se défouler comme un connard. Histoire de le rendre encore plus sympa, il se fait un shot d’héroïne. Dans son délire, il voit sa petite fille… Alors qu’en fait, il tient le cadavre d’un chat mort. Sans. Déconner. C’est si laid que là, je m’abstiens de scanner. Lourdingue ? Ouais c’est sur, surtout dont la manière dont les différents messages, sans aucune forme de subtilité, de niveaux de lecture sont aussi subtils que les paroles d’une chanson de Sardou. Clique à tes risques et périls, mec. Heureusement, ce supplice s’arrête avec Batman qui débarque en lui kickant sa race. “I’m your friend”. Mon héros.
Roy vit des choses difficiles (sans déconner) mais à un tel niveau de bétise un peu grasse (qui m’évoque plutôt les talks show graveleux à la “C’est mon choix” et ses sujets thématiques du genre “Après m’être fait battre par ma tante, j’ai perdu mon fils toxicomane anorexique pendant une crise d’asthme”), toute forme de compassion est impossible. A force de fan-fiquer les sidekicks et de tenter de faire des messages à la Watchmen (devenir son vrai “moi” une fois en costume, le tout en métaphore sexuelle), voilà ce qui arrive. Ce n’est même pas une métaphore, ça n’essaye même pa. Aussi mauvais que prévu, à part la preview du Batman de Neal Adams (l’illustration de ce Dans les Dents qu’on trouve déja dans tous les comics DC du mois). Voilà, envoyez moi plutôt des dons paypal que d’acheter ces étrons de comics.
A la base, je réservais toute mon agressivité pour Astonishing X-Men Xenogenesis. Warren Ellis en combo avec Kaare Andrews. A l’origine, Astonishing X-Men était le vaisseau amiral crée pour que Josh Whedon puisse jouer dans la cour des X-men sans trop tenir compte de ce qui se passe dans les autres titres. Des idées High Concept comme S.W.O.R.D (une espèce de S.H.I.E.L.D du cosmos) ou la naissance de “Danger”, cette entité robot de la Danger Room. Gangréné par le retard, au final on a fini par s’en foutre, mais à la relecture en volume relié, Astonishing X-Men devenait plutôt lisible, un jumping point acceptable pour commencer la série. Mais ce fameux retard a fini par lasser non seulement le public mais aussi la Marvel toute entière. Les autres titres X ont enchainé sur autre chose, comme si de rien était. Privé de Whedon, Astonishing a été repris par Warren Ellis et Bianchi qui tentait aussi de développer une histoire tout aussi high concept pas franchement intéressante (Forge, le shaman/inventeur/indien un peu barge devient encore plus fou et s’amuse à créer des mutants artificiels. Et chinois en plus. Boring.) Pareil, les retards ont fini par tuer toute curiosité pour le titre. La suite, Xenogenetic, illustré par Phil Jimenez, n’est même pas encore terminée que Marvel décide d’enquiller avec cette minisérie Xenogenesis. Plus rien n’a d’importance, on fait comme si personne n’a rien remarqué et on continue les mecs. Astonishing Fiasco.
D’un autre côté, je les comprends. Chaque titre retardé, c’est autant de thune en moins qui ne tombe pas dans la poche de l’éditeur. Mais c’est pas une raison pour nous sortir du remplissage. Le premier niveau était rempli de splash pages sans texte, pas forcément très belles, sur des naissances d’enfants présumés mutants en Afrique. Et les X-Men ont pris tout un numéro pour prendre l’avion. Le numéro 2 suit aussi cette version décompressée, se permettant même une double page spread Pile et Face. Le truc le plus inutile narrativement parlant. Et le style Kaare jusqu’à la caricature. Les X-men de dos, et la suivante, de face. Sans bulles, rien. Avec ce genre de comics, j’ai l’impression d’être dans un taxi coincé dans un embouteillage. Le compteur tourne et tu ne peux rien y faire. Tu comptes combien t’as de thune en poche et tu sues. Tu te dis que pleuvoir en plein mois de juin, ça craint mais tu préfères le tacos que de mouiller tes bouquins fraichement achetés. Et Emma Frost, poor Emma, est méconnaissable et passe son temps à embrasser les gens pour lire leurs pensées… Whut ? C’est si putassier qu’on en lève les yeux au ciel. 3$99 pour cette merde.
Astonishing X-men Xenogenesis est une minisérie lourdingue, un vrai Taxi tarif C. Tu raques vraiment pour pas grand chose.
Quelques moments intéressants de la semaine :

Uncanny X-men 525 (part 10 de Second Coming qui trainouille). Fantomex revient et se moque de Watchmen, le film. Bien joué, Jean-Philippe !
Batman 700 (quel chiffre) n’est pas passé loin du pick of the week s’il n’était pas si cher. Encore une fois, on te pigeonne en te mettant une pin-up galerie un peu nulle avec un paquet de variant covers qui devaient se trouver sur le bureau de l’éditeur au même moment. Les histoires sont plutôt réussies, dans le genre Morisson crazy junkie golden age lover, basculant sur 4 générations de Batman (et 5 dessinateurs).

Une page de bonheur de Quitely qui n'a malheureusement pas réussi à finir sa part. Accident de velib', semble-t-il.
Picks of the Week : Booster Gold 33, aussi cool que le numéro précédent, lecture tranquilou. Mais c’est encore une fois Hercules… ou plutôt sa minisérie spin-off, Prince of Power. En l’absence de Hercules, justement, Amadeus Cho dirige Olympus Group et se retrouve ici obligé de se battre contre Thor pour un prétexte forcément un peu débile. Normalement un môme contre le plus fort des dieux asgardiens, tu paries encore moins sur sa victoire que sur l’équipe de France. Mais Amadeus est un génie. Ça aide autant qu’un tapis de prière au milieu du Sahara.
Drôle, bien écrit, j’ai épuisé tous les adjectifs qualitatifs au fur et à mesure des mois. Tout ce qui est lié à Hercules est vraiment ce que Marvel fait de mieux en ce moment. J’en ai offert, j’ai forcé des gens à s’y mettre et aucun n’a été déçu. Mais faudrait qu’ils arrêtent leur mail d’amour, là, ça devient gênant. Surpuissant, du comics 100% Airwolf.
Semaine pro, peut-être Shield.. Ou bien Wednesday Comics, le TPB plus lourd à soulever qu’une PlayStation 3. Peace.

Dans les dents 2 : Special “Siege”
May 18th
Oui, “GTT”. Mais parlons peu, parlons Siege.
Siege, c’est le nom du dernier cross-over de Marvel. 7 years in the making. 7 années depuis Avengers Dissassembled, émaillées par des mega-events pas toujours top. Remember :
- House of M, ou les héros sont transportés dans un monde alternatif où les mutants sont rois et Magneto leur Kim Jong-il.
- Civil War, ou les héros se battent entre eux pour leur statut judiciaire, un peu comme pour le Pacs mais avec des guns.
- Secret Invasion, ou une race extra-terrestre infiltrée sur Terre et qui finit par se battre au grand jour.
(Oui, c’est stupide mais ça s’est passé comme ça.)
Et puis il y a les mini-events genre Avengers Vs Dark Avengers et Dark Avengers Vs X-Men pour un gain de temps et de place. Ou Dark Reign, une ère entière. Ouais, carrément, ma gueule. Le monde Marvel est régit par ses événements qui font généralement mourir un ou deux persos de manière assez gratuite. Dans les comics, c’est ça le truc pour se donner de l’importance, un peu comme parler fort en soirée.
Mais Siege n’a pas vraiment d’idée directrice forte. Il fallait juste un prétexte à une baston générale dans laquelle on essayera de fourrer le maximum de gonz. Siege se déroulera au dessus d’Asgard (flottant au dessus de l’Oklahoma, c’est long à expliquer). Osborn, devenu le chef des armées, veut en découdre. Comme ça. Il se bricole un prétexte et part à l’assaut. En fait, l’élément déclencheur du conflit est absurde. Le pire, c’est que Loki et Osborn se vantent de refaire le coup de Civil War, genre “haha on a pas d’idée, alors on fait ça, ça avait bien marché une fois”. La phrase qui assume le manque d’idée. Pas de plan secondaire, du subtilité, Loki n’ayant même pas de motivation spéciale. “Loki, c’est le dieu des coups tordus, donc voilà, c’est tout”. Loki, Orangina Rouge, même combat.
Dès le deuxième numéro, on va comprendre qu’il n’y aura plus à tergiverser, Obama comprend enfin qu’Osborn est fou. Les Avengers partent au combat à Oklahoma / Asgard.
4 numéros, ça passe vite. Tant mieux, 7 ou 8 mois c’est trop, surtout quand il y a des retards. On peut dire ce qu’on veut sur la qualité globale des events Marvel, ils ont au moins l’avantage de ne pas vous forcer à lire les 573 autres titres liés par la même thématique. Ultime élégance, il n’y a vraiment que les titres Avengers qui soient concernés. Marvel n’a pas essayé de nous vendre du Power Pack : Siege ou des conneries du genre. Pas d’X-Men qui passaient justement des vacances là-bas. Ouf.
L’autre avantage, et pas des moindres, c’est Olivier Coipel. Qu’est-ce qu’il dessine bien, ce mec. L’armure classique Rouge et Or d’Iron Man, sous ses crayons, c’est complètement Airwolf. Du cheese-cake de classe internationale. Ce serait presque parfait si on lui donnait plus de chose à dessiner. Ouais, la baston, car c’est de ça qu’il s’agit, n’est pas vraiment “à l’ancienne” dans le sens réjouissant du terme. C’est plutôt “combien de connards pourra-t-on mettre sur une page” tout en zappant de scène en scène. Certains flows sont un peu discutables (le discours du premier volume, qui tient plutôt de l’actionneur tourné à l’iPhone que de la vidéo HD). Le pire étant atteint par le dernier volume où Norman Osborn tape avec un caillou sur la tête de Captain America pour se faire rattraper juste après et surtout un climax naze d’anthologie, le méchant expédié par un éclair sur un quart de case. Anti-climax à mort. A se demander si c’est sérieux.
Mais voilà, on tient le problème de Siege. C’est le contenu. Pas de scénario. C’est juste des mecs qui vont d’un point à un autre pour déclencher le script suivant, comme dans un Call of Duty. Zéro finesse, on pourrait presque aimer ça comme un guilty pleasure. Le big deal de l’épisode 1 c’est Thor qui se fait défoncer la gueule. Chap’ suivant, il se fait sauver par Maria Hill qui fonce dans le tas, en tirant un coup de bazooka et récupère le héros inanimé (qui se relève 3 mn plus tard de toute manière). C’est un agent secret, j’sais pas, elle aurait pu faire un truc un peu clever, non? De l’action stupido, on a compris. Mais c’était vraiment ça, le climax devant ponctuer 7 ans de scénario parfois difficilement supportables… ? Dur.
On va passer à Siege numéro 4 et maintenant ça va vraiment spoiler. RDV le paragraphe d’après.
Arès le dieu de la guerre version Marvel meurt. Sniff, le seul perso intéressant de ces 7 années. Puis Asgard n’est plus qu’un tas de ruine. Osborn est à poil, battu. Sentry se découvre vraiment sous la forme d’une entité maléfique, une espèce de gloubi-boulga tentaculaire proche du dégueuli, comme on en voit souvent dans les scènes de fin des Miyazaki. Loki devient d’un coup super émo et implore son père. Oui Loki, le dieu du mischief, des coups tordus asgardien implore comme une chienne son père qu’il a trahit. Et dont il a tué le père aussi, il y a moins d’un an. Ah ces dieux, toujours aussi joueurs. Après avoir bien chialé, il balance des power up aux héros qui les perdront 3 pages plus tard. Comme ceux des Power Rangers, tu ne sauras pas concrètement ce qu’ils font ni en quoi ça consiste. Loki réduit en bouillie cosmique, Thor balance la méga foudre et Iron Man pirate à distance l’hellicarrier de H.A.M.M.E.R pour le transformer en projectile. C’est un peu le classico du comics d’action, balancer des gros trucs sur les gens pour faire une explosion à la Michael Bay. Puis Sentry redevient humain. Suis le très classique “Tuez-moi.” “Non”. “Tuez-moi !” “Bon, Ok.” Sentry crève donc dans un quart de page, un éclair sur la gueule. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est con pour un mec qu’on nous a vendu comme surpuissant, “la puissance d’un million de soleils en fusion” nous disait l’accroche. C’eut été cool de voir l’ébauche d’au moins un seul. Et c’est à peu près tout. Osborn destitué, tout le registration act semble se saborder tout seul, dans la minute qui suit, rendant les super-héros légaux à nouveau. Ouais, c’est passé sans doute en motion instantanée spéciale Jean-François Copé. Encore plus vite qu’une loi sur la burqa, dont l’urgence constitutionnelle est absolue.
Fin des spoilers de Siege 4 et conclusion.
Enters the Heroic Age, la nouvelle période moins sombre où les super-héros pourront refaire des trucs héroïques et pas juste discuter dans des caves à la Bendis. A vrai dire, toute la période Dark Reign a surtout trahi un timing assez maladroit. Osborn en patron du monde, des armées et des supercopters, c’était une bonne idée. Bien utilisée, ça pouvait faire des trucs intéressants. Mais fallait-il vraiment que ça commence PILE au moment où Obama se faisait élire président des USA ? Etait-ce vraiment le bon moment pour faire des scénarios à base de parano et de conspirationisme ? Non évidemment, et ça a tourné court. J’en parlais pas mal ici, pics improbables d’Obama inside. En fait, le ton noir à la Marvel, ça n’allait pas plus loin que les titres Avengers, Iron Man et Captain America. Ca n’a pas empêché certains titres exceptionnels de naitre et d’exister, comme Incredible Hercules (dont la suite, la minisérie Prince of Power, commence cette semaine. Olalala il faudra que je revienne là-dessus, bientôt.
Siege devait faire rase de 7 années et foutre les vieux jouets sous le lit, comme quand tu rangeais vite fait, tout môme, pour faire plaisir à tes parents. En fait, ce qui me parait bizarre, c’est de lancer une nouvelle ère avec exactement la même équipe créative. Là, on nous donne rendez-vous le mois prochain, avec Thor, Captain America, Iron Man, Wolverine et Spider-Man. Merci, la nouveauté à son meilleur. Et toujours chapeauté par le même mec. Bendis. Brian Michael Bendis, on a eu le temps de le comprendre en 7 ans, les super-héros, c’est pas son truc. Il est plus à l’aise pour écrire un dialogue entre une lesbienne et une nympho hétéro qui discutent des vertus et désavantages des bites, tout en fumant des bédos sur un lit d’un dortoir dans une fac américaine. A la Vertigo. Ça, il sait faire. Mais bon, il continue de faire du super-héros car il a rapporté finalement pas mal d’argent à sa boite. Comme on dit chez les Balkany, c’est “la prime à la casserole”.
J’ai peut-être été un peu long. Alors je vais sniper.
Dark Avengers 16 : Cross-over de Siege par Bendis et pas un flashback pour une foi, autant dire un miracle. Le dessin archi photoshopé pour rien (du genre flou, reflet, toute la gamme de filtre Adobe en gros) ne gâche pas la bonne scène du comics (Thor qui retrouve Phobos, le fils d’Arès).
The New Avengers Finale
Ou comment renommer New Avengers 65. Dessins de Brian Hitch en très très petite forme. Sérieux, son Wolverine, c’est pas possible. Globalement, c’est les New Avengers qui partent à la poursuite de the Hood qui a perdu ses pouvoirs et de Madame Masque. Autant dire zéro risque donc zéro vibe. Le tout dans un numéro double (qui inclut 16 pages de splash pages flashback par d’autres dessinateurs, bonjour l’arnaque) qui aurait pu en faire la moitié. Pas nul mais pas rassurant sur les capacités de Bendis à gérer des Avengers héroïques.
The Sentry : Fallen Sun One Shot
Spoiler
Sentry est mort et ses copains viennent quand même porter un toast. Depuis son retour dans le monde Marvel, il y a 7 ans, il n’a jamais bien fonctionné. Née comme un poisson d’avril, il a été réintégré de manière abrupte. “Souvenez-vous, c’est le meilleur amis de Reed Richards et de Hulk”, ce genre-là. Comparé à Alias (pourtant également de Bendis), c’était vraiment très maladroit. Puissant comme environ un million d’explosions solaires, on ne l’a jamais vraiment vu faire quoique ce soit. Il n’a pas avengé quoique ce soit en 7 ans. Son seul moment intéressant fut la minisérie de Romita Jr où il allait chez le psy pour soigner sa schizophrénie galopante, son seul point faible. Onfray en aurait eu pour son grade. Mais finalement, Sentry n’est qu’un Eric Besson signé Marvel, tout le monde s’en foutait avant, un clone franco Wu Tang Clan. Au contraire, nous, on est content de s’en débarrasser. De Sentry, hein.
Mais ce comics… Un assemblage de speechs nullissimes et de commentaires qui font déjà le ramdam sur internet: The Thing nous parle d’un bus remplis d’enfants tués par The Wrecker. Bienvenue dans Heroic Age, les mecs ! Mais surtout, Cyclops et Rogue débarquent et on comprend grâce à des potins chuchotés que Rogue aurait couché avec Sentry (Qui est marié, mais pas de jugement). Normalement, si tu as lu jusqu’ici ce post, mon ami, tu sais qui est Rogue. Une mutante dont le pouvoir lui fait absorber toute la psyché des gens qu’elle touche, une malédiction qui l’isole du reste du monde. As far as we know, elle est vierge. Une métaphore du rejet du monde. Le perso costaud mais fragile. Il y a quelque chose de dégueulasse de saccager le background d’un personnage historique des X-men, juste pour le plaisir d’un bon mot, d’un bon effet de manche dans un comics dont tout le monde se foutrait autrement. Surtout par Sentry, le clone Leader Price de Superman. Ce genre d’étron de comics, on espère bien ne plus jamais en revoir dans l’Heroic Age. A éviter à tout prix. Sauf si vous tenez absolument à lire ce qui sera un des pires comics de la Marvel de 2010.
PS: je me relisais ce spoof que j’avais fait à l’époque sur Illuminati. Bon sang, je suis bien content que Marvel passe officiellement à autre chose.
Pick of the week:
Batman : The Return of Bruce Wayne n°1
C’est tellement plein de promesses que ça en est trop beau. “Batman, topless, affronte des hommes des cavernes”. Comme un poème.
The Return of Bruce Wayne 1 n’avait même pas besoin d’être aussi bien et pourtant il est fait avec tellement de talent que ça en est crado. Chrono-exilé et amnésique, Bruce se retrouve chez les hommes préhistoriques. Après quelques tergiversations, il va se faire une cape à partir d’une peau de chauve-souris géante et va même jouer à Scorpion avec son batgrapin sur un gus. “Commeeeyere ! Gettooovavèère !” Et malgré ses moments Airwolf, beaucoup de niveaux de lectures, de psychologie et même un caméo génial de Superman. Qui a tout compris.
Badass. Grant Morrison au top et Chris Sprouse, le mec de Tom Strong. Et Bruce Wayne torse nu, donc.
That’s it. Ca et Prince of Power 1 of 4.
Bon, j’essayerai de compiler quelques titres DC la semaine.
Com-Robot