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Amazing Spider-Man
Jun 29th
C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi, avec du bon matériel d’origine comme des super-héros qui ont déjà maintenant 50 ans d’expérience et plus, des persos qui ont fait leur preuve, pourquoi diable en faire n’importe quoi… Prends Magneto, le terroriste fou par excellence. Qu’est-ce qui lui prend de faire un bidule qui transformerait tous les humains aux alentours en mutants, du matos de terreur globale digne de n’importe méchant de James Bond ? 10 après le film de X-Men, voici The Lizard, le méchant du jour. Rien de très compliqué: bien avant Venom, c’est l’antithèse de Spider-Man, un mec dépassé par le sérum animal qui lui coule entre les veines et qui devient sauvage. Dans les comics les plus récents (lecture conseillé), il devient si incontrolable qu’il en tue des enfants (effroi). Alors quel lézard l’a mordu aujourd’hui pour qu’il se dise à la fin du film qu’il va mettre au point un bidule terroriste qui va lézardifier tous les habitants de Manhattan, comme le premier méchant de James Bond venu. Faut dire qu’entre deux scènes, l’animal a pris le temps de se fabriquer un labo dans les égouts on ne sait trop comment. Je crois qu’il y a ici un schémas hollywoodien qui a besoin de voir le némésis se transformer en über risque humanitaire, en dépit de toute la logique des personnages.
Personne ne voulait vraiment d’un nouveau Spider-Man flick. Pas si tôt. Et sûrement pas le public qui a encore les films de Sam Raimi en mémoire. Ni les cinéphiles qui idolatrent le dyptique 1&2 sous prétexte qu’ils chroniquent la puberté et l’adolescence d’une manière assez unique et élégante. Le pire, c’est que même les studios n’en voulaient pas vraiment, vu qu’il est de notorieté publique que ce reboot a été tourné pour que Sony n’ait pas à rétrocéder les droits à Marvel Studio. Mal-aimé dès sa génèse, Amazing Spider-Man marquera à tout jamais un moment clef du monde du blockbuster, où les studios ont arrêté de proposer ce qu’ils imaginaient être la demande du public. Ce moment où ils se sont contenté à produire quelque chose qu’ils espéraient que le public supporterait.
Au jeu des mini-différences, Spider-Man 2012 ne s’en sort même pas si mal. Emma Stone (hautement classée dans le top des bonnes actrices bonnes) ressemble vraiment à Gwen Stacy là où Kirsten Dunst ne valait pas un iota en Mary Jane, même avec tétons apparents en tee mouillé. Martin Sheen estun très bon Uncle Ben. Même Andrew Garfield, pourtant un peu trop beau pour être un geek mal dans sa peau n’est pas un mauvais choix en Parker dans la veine du célèbre Spider-Man XXX. Il est juste trop choupi pour le rôle. Rhys Ifans s’en sort pas mal en Curt Connors. Mais bon dieu, c’est dès l’écriture que tout part en vrille. Tout prend l’eau.
Et ce bien avant que retentisse la soundtrack de Question pour un champion, la musique officielle du film…
Parker, pourtant présenté comme le génie qu’il est dans la bédé, est… le second de sa classe, derrière Gwen Stacy, devenue ingénieur on ne sait pourquoi. Où est passé Jonah Jameson, personnage clef de l’univers de Parker, qui est existe pour montrer que la majorité des citoyens de NYC considèrent Spider-Man comme une menace ? Peter Parker est un personnage très fort, animé par la cupabilité de la mort de son oncle. Dans le comics, cette culpabilité est même doublé puisque, idée géniale des années 60 et 70, sa vieille tante crèverait de peine si elle apprennait que son neveu est le criminel que tout le monde recherche. Amazing Spider-Man est coulé dans un autre moule, celui de la recherche de la vérité sur la disparition de son père. La quête du père est un pitch radicalement différent du personnage qu’il a toujours été. Et qui du même coup affablit énormément Ben et May Parker. Quand je dis qu’Amazing Spider-Man prend toutes les mauvaises décisions narratives, je n’éxagère pas. Les vagues bonnes idées sont aussitôt anhillé par autre chose, encore pire. Comme si on avait-on vraiment besoin de revoir des origines que tout le monde connait, là où un rapide montage aurait suffit.
Je ne sais pas par quel miracle s’est retrouvé Marc Webb, le gus responsable de l’horripilant (500) days of summer, un film Gordon-Levitt et Zooey Deschanel jouaient le bonheur en écoutant du Carla Bruni sur fond d’habillage faussement retro, à la tête d’un si gros projet. Car la différence avec un mec comme Raimi qui comprend ce qu’est une histoire en 3 actes entrecoupée par des scènes d’action est frappante. Certes, la technique est nettement meilleure qu’en 2002. On simule mieux, avec plus de précision, la physique d’un corps qui se balance sur un fil. Les coups de poing ont l’air plus percutant sur un homme lézard qui doit sans doute être en vrai un mec avec des diodes sur fond vert. Mais bon dieu, le reste, dès qu’il s’agit de laisser parler la caméra…
En comics, avant que Marvel ne décide de rebooter le mariage de Parker via le Diable en personne, il y avait, sans blaguer, 5 à 6 comics Spider-Man par mois. Sans parler de ses appartions chez les Avengers dont il est membre, sans les mini-séries. Un diable qui claque des doigts et on est passé à un Parker célibataire dans un seul titre, plus ou moins hebdo. Dicté par le marketing, le cinéma fait le contraire, planifiant les suites pour espérer vendre plus de jouets et de goods.
Et si seulement c’était pour des spider-copters aussi cool…
Un blockbuster très embarrassant, pour l’équipe qui l’a réalisé comme pour le spectateur qui devine qu’un gros coup financier s’est joué, là, caché par des lunettes 3D. Et malgré toutes les bonnes intentions des acteurs, et quelques épisodiques réussites, on se demande s’il ne valait pas mieux envoyer tout ce pognon à des villages d’Afrique.

Dans les dents 30, le swag tranquille
Dec 8th
L’exercice est un poil compliqué. Je voulais parler de Schism, le tweet-clash des X-men. Mais on en est encore qu’au tout début. De plus, j’essaye de ne parler fascisme dans les comics qu’une fois sur deux. Donc Schism attendra. Il y a aussi The New 52, soit toute la ligne de DC Comics qui a repris au numéro 1. Même Batman. Même Action Comics et Detective Comics. Mais là aussi, j’attends d’avoir un peu de matos avant de me lancer, sinon j’aurai l’impression de commenter des trailers… Ce qui est intéressant quand il s’agit des Muppets.
Le thème de ce tir groupé spécial est donc “les trucs cool à lire qui ne sont ni X-Men ni DC“. Des comics de bogosse qui ont le swag velu. Sauf un, assez nul, qui s’est glissé au milieu de l’article, pour rigoler. De Kevin Smith, forcément. En bonus, un label “idée” cadeau pour Noël. Je ne fête pas Noël car Batman ne le fait pas non plus, mais, hé, si je peux aider.
En feuilletant la liste des bouquins que j’ai scanné pour tes petits yeux, je me suis rendu compte qu’il y a un autre thème qui va sans doute être la schizo, ce qui n’est jamais un drame quand on est super-héros aux USA.
Du coup, à mettre DC de côté, cette chronique sera très Marvelish. Ne pas parler de Batman tout un article, c’est une épreuve, mais c’est l’occasion de parler des Secret Avengers de Warren Ellis. Le gus a repris le titre pour quelques numéros, à chaque fois une histoire stand-alone, accessible pour un noob. Captain America dirige ses Scred’ Avengers, Beast, Valkyrie, Moon Knight, Shang Chi, Black Widow, Ant Man et War Machine dans des missions blackops que je pourrais résumer avec le terme “High Octane Espionnage”.
A chaque fois un dessinateur différent et c’est toujours très bien. Et puis Warren Ellis fonctionne mieux quand on lui laisse faire un peu ce qu’il veut, c’est à dire un peu de polar arrosé de beaucoup de technoblabla autour. Et puis il y a le numéro 18, dessiné par David Aja est, sans rire, le comics avec le plus de coups de pied que j’ai vu depuis des années. Les bonnes choses ne durent pas, ce serait dommage de se priver d’un plaisir comme ça.

Un des plus beaux comics de l'année mais aussi celui avec le plus de high kicks. Comme un poème chinois. Mon prof de Kung Fu aurait volontiers dit "qu'il sort la fosss, làààà"
Moon Knight, qu’on retrouve en ce moment dans sa propre série en ce moment.
Voilà un personnage qu’il est compliqué à faire exister. Née comme un rippoff de Batman par Marvel, il est (trivia fact pas très connu) le fils d’un rabbin qui est persuadé dur comme fer d’avoir été ressuscité par l’esprit de Khonshu, ce qui lui fait un point commun avec Jean-Pierre Chevenement. Lunatique (normal vu le nom), Bendis tout comme Ellis ont décidé de l’écrire de plus en plus comme un fou détraqué. Le combo Bendis et Alex Maleev (multi-awards duo pour Daredevil) vont encore plus loin en l’imaginant schizo. Il entend et voit Captain America, Wolverine et Spider-Man qu’il s’imagine combattre à ses côtés. Evidemment, les gus qui le voient parler tout seul le prennent pour un maboule, ce qu’il est mais ne l’empêche pas d’être un héros. “Hé, faut être un peu fou pour être un super-héros” est un peu son modus vivendi. Et d’un point de vue personnel, je n’ai absolument rien contre un mec qui s’imagine des amis imaginaires, vu que je correspond par SMS avec Batman.
Quoiqu’il en soit, c’est un twist intéressant pour un personnage de troisième catégorie, même pas capable d’intégrer les persos jouables de Ultimate Marvel Vs Capcom 3.

Du Bendis: des mecs qui parlent dans des bars lugubres et qui finissent généralement par pécho. Sauf qu'avec Moony Zin-zin, c'est pas gagné...
La Bru-sploitation continue. J’ai tellement écrit sur ma passion pour Ed Brubaker… Le gus continue d’écrire Captain America qui enchaîne les bons dessinateurs. Je n’étais pas vraiment un fan de Mc Niven mais depuis qu’il puise son énergie dans Travis Charest, il est devenu vraiment meilleur. Et derrière, on nous promet Alan Davis, yummy. Il faut rendre hommage à Bru : c’est le seul qui ait survécu au fiasco Fear Itself que j’évoquais ici que je vais résumer dans cette balise spoiler:
Pas un très bon crossover.
Bizarrement, j’apprécie beaucoup le relaunch de Punisher. Le pauvre est mort, ressuscité en monstre de Frankenstein (Frankencastle, LouL). Rucka sait y faire (il sort de son award winning Batwoman absolument génial) avec l’ambiance noire. Il ne cherche pas à alourdir la machine, la présentation est simple. Now, all Frank Castle has is his desire for vengeance, and his need to punish the wicked. That is his mission. That is his purpose. That is all that matters. Frank Castle died with his family. Now, simply, he is the Punisher.
Les dessins de Marco Checchetto y sont pour beaucoup dans cette réussite. Le ton est juste, pas forcément nouveau, mais c’est un goddamn beau comics.
Punisher rebooté n’est pas qu’un comics de violence. Une journaliste le traque évidemment… Mais ne pas s’attendre à de l’amour dans ce comics. Punisher qui aime ? Pouah.

Une des pages les plus joyeuses avec celle où il demande à un passant à qui il vient de sauver la vie de tenir le miroir pendant qu'il va se recoudre ses plaies. Simply.
Et puisqu’on est dans le Bru-Rucka, le moment de rappeler qu’ils ont travaillé ensemble sur le génialissime Gotham Central, une vision au quotidien du commissariat de Gotham. Et Batman n’y apparaît quasiment pas, comme pour faire exister un peu plus ces flics “ordinaires”. Le deuxième volume est sans doute mon histoire préférée du Joker de tous les temps. Ca date de 2003, mais ça n’a pas vieilli d’un pouce. Malgré les multiples awards que le bouquin a reçu, cela reste suffisamment méconnu pour en parler. Croisement du Batverse et du polar, c’est à peu de chose près l’équivalent de NYPD Blue et The Wire mais à Gotham. Rien que ça.
Impossible de ne pas parler de The Bionic Man, l’adaptation moderne de L’homme qui valait 3 Milliards. Oui, le bon vieux show avec le mec qui court au ralenti. Kevin Smith (oui, le Kevin Smith de Clerks et du Batman en obsessif clitoridien mais qui se fait dessus ) ressort un de ses vieux scripts de film du placard et l’adapte pour un comics. C’est à peu près ce à quoi on peut s’attendre : des ninja et même quelques blagues anales. Coz, c’est Kevin Smith, comment pouvait-il en être autrement, il avait déjà fait pareil pour Green Hornet.
Et puis un mec bionique ? Dans les années 70, d’accord mais en 2011 ? Même le dernier Captain America était à moitié robotique, sans parler de Cable… Du coup, il nous sert les rivaux bioniques dès le début, ce qui brise un peu le côté “unique” de Steve Austin. Il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer. Pas plus que pour Kick Ass 2 dont je ne balancerais aucune image ici. Des enfants qui se font abattre, du viol, des exécutions et des chiens qui mordent les couilles pour une histoire parodiant son Old Man Logan… Boring crap.
Un des comics à lire du moment, believe it or not, c’est Amazing Spider-Man. Redevenu cool depuis quelques années depuis son reboot magique où il a pactisé avec le diable pour que tout le monde oublie son identité, Amazing est petit à petit redevenu rigolo et attachant. Mais avant de vous présenter son dernier arc désopilant, un petit update:
Peter Parker n’est plus marié à Mary-Jane. Oui, ce n’était pas évident à faire avaler, la plupart des gens les croient encore ensemble. Le dernier jeu vidéo en date (et un jeu vidéo vend des milliers de fois plus qu’un comics) le montre encore avec elle, donc l’idée d’un Parker célibataire n’a pas encore fait son chemin. Peut-être que ça s’arrangera avec l’été quand sortira le prochain film. JJ Jameson qui le déteste toujours autant est maire de New York. Mais il est obligé d’avaler son cigare car Spider-Man n’est plus une menace. Il est membre de deux équipes d’Avengers ainsi que des Fantastic Four (ou la Future Fondation comme on l’appelle en ce moment). Ah et il n’a plus son sens araignée qui est aux fraises. Reste plus qu’à ajouter qu’il prend des cours de Kung Fu avec Shang Chi (un mec doué, voir illustration de l’article) pour essayer de palier à ce manque et je crois qu’on est bon.
New-York est infecté par un virus dévastateur qui transforme tout le monde en Spider-Man. Tous les newyorkais se mettent à bondir, balancer de la toile (organique), se coller aux murs… La pagaille monstre qui empire quand les premiers infectés commencent à se transformer en véritables araignées. Personne n’est à l’abri, les amis, les ennemies, les copines etc. Et puis ça donne des séquences absurdes telles que…
et des doubles pages brillantes de nawak comme…
Et malgré l’histoire ubuesque qui utilise (gros sacrilège) des éléments de la saga honnie des Clones de Spider-Man, Spider-Island tient la route comme les montagnes russes, en balançant de pics narratifs en suspense réjouissant. À lire quand ça sort en relié.
Spider-Island a tout d’un plan foireux. Mais go with it :
Et les titres satellites, pas indispensables à lire mais rigolos qui ont fait le cross-over, proposent parfois quelques petites merveilles. Hercules par exemple se retrouve également avec les pouvoirs (et un costume) de Spider-Man, l’occasion d’une parodie géniale.
Dan Slott, le mastermind de Spidey depuis quelques années, a écrit deux des meilleurs comics tout public de ses 15 dernières années :
La mini-série The Thing et une autre, baptisé Spider-Man & Human Torch. Ce dernier est LE comics que je conseille aussi bien aux gamins qu’aux nostalgiques, un petit chef d’œuvre d’humour et de passions pour les deux persos.
Et comme Spidey est dans 3 équipes en même temps, il a bien encore quelques minutes à accorder à son nouveau titre Avenging Spider-Man, qui s’intéresse plus particulièrement à Spider-Man et ses relations avec les Avengers. C’est écrit par Zeb Wells à qui l’on doit les récents New Mutants dont j’écrivais le plus grand bien ici. Il donne un prétexte absurde (Mole Man…) pour que se déchaîne Joe Madureira, enfin de retour pour quelque chose de lisible ET de régulier (enfin, trois numéros d’affilé). Crazy cool shit.
Enfin le bon titre Marvel du moment, c’est Daredevil par Mark Waid. Daredevil dont l’identité était outé dans toutes la presse fait son retour, à la cool. C’est dessiné en alternance par Paulo Rivera et Marcos Martin. Matt Murdock revient à la ville et à son travail d’avocat. La dernière fois qu’il a fait parler de lui, c’était parce qu’un démon avait pris possession de son corps. Le genre de truc qui arrive et qui fait qu’on se réveille à la tête d’un clan d’assassins ninja. Après ce qui peut s’appeler une déprime passagère, il revient, plus ravi que jamais.
Daredevil est un personnage qui a besoin de drames pour exister. C’est ce qui le rend vraiment intéressant. Mais soyons franc: le pauvre gus a vraiment dérouillé ces dernières années. Foutu en taule, son identité balancée dans les tabloïds, évadé, puis divorcé avec interdiction d’approcher son épouse traumatisée, tout ça, c’est dur pour les épaules d’un seul homme. Il en a vu d’autres. Au moins deux copines mortes dans ses bras (dont une qui avait le sida, contracté lors d’un passage par le porno semi-gonzo et la drogue)… Tout pour adorer ce héros. Mais comment faire pour faire oublier qu’il est Matt Murdock à la ville ? Simple: nier.
Remettre Daredevil sur le droit chemin et en faire un héros qui ne donne pas envie de se doper au Lexomil est un vrai défi aujourd’hui. S’il est bien écrit, cela donne quelque chose d’assez semblable à Batman. En réalité, Daredevil prend plaisir à ce qu’il fait. Son kif c’est de rendre la justice en terrorisant les bandits.
Entre deux plongées en enfer, le nouveau Daredevil est un délice.
Je termine avec quelques Tu te débrouilles chez ton bouquiniste ou sur ton net-dealer favori.
V.F, car ouais il parait que la V.F existe :
Wednesday Comics de DC. Maousse comics très grand format chroniqué en longueur et en largeur ici même. À chopper avant la rupture.
Superman Vs Muhammad Ali, un monument du comics des années 70, avec Neil Adams au top de son art. Un beau coffret.
En V.O, twitté à l’époque, tu trouveras l’Omnibus Fantastic Four de John Byrne, une réédition de Batman No man’s Land 1 soit l’histoire qui a grosso modo inspiré Arkham City (voir test) et enfin l’omnibus X-Statix, un mélange réjouissant et absurde de X-Men et de comics indé. Enfin Joe the Barbarian est enfin sorti en relié. L’hiver sans Grant Morrison, c’trop dur.
Voilà, tu passes à la caisse, parce qu’en gratuit, je n’ai que ce web-comics de la mort de Ben Laden.
Rendez-vous dans pas longtemps pour les articles de fin d’année… Juste le temps de choisir par quoi commencer… DC ou les X-Men ?

Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Oct 14th
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK.
Je ressors donc le logo de circonstance :
En n’activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire “presque” normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW.
Maintenant que tout est dit, passons à…
Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j’ai pensé que Vivid avait un peu épuisé le filon. X-Men XXX ? oookay. Faire des articles rigolos, d’accord quitte à découvrir que des balourds viennent ici via des mots de recherche vraiment débiles. Et puis si la routine arrive, même jusqu’au porno… Mais la porn parody de qualité est suffisamment rare pour ne pas être chroniquée, surtout quand elle essaye de réunir deux mondes distincts, celui des films Spider-Man des 2000’s et l’univers, plus profond, de la bédé. Et, plus trivial, j’ai manqué le Milestone du 1000ème post de Robotics. Du coup, Spidey XXX tombe précisément pour mon 9,999ème tweet. Mon prochain chiffre fétiche étant 2112, j’ai de la marge.[/note]
Donc, selon toute vraisemblance, Spider-Man XXX A Porn Parody sera le dernier article de cette série, l’ultime partie d’une trilogie consacrée à cette niche bien précise. J’ai encore beaucoup d’idées en tête sur la question que je développerais sans doute ici ou ailleurs. Comme pour les deux autres collègues, le but de cet article n’est pas d’évaluer du porno, surement pas d’en recommander mais de se pencher sur le cas d’un personnage fictionnel populaire (et que j’aime) qui devient un héros porno de manière plus ou moins cohérente.
Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, Batman est moins sexuel que Spider-Man per se. Oui, malgré le costume noir. C’est sans doute parce que la sexualité de Batman est presque exclusivement liée à celle de Catwoman et si elle n’est pas couchée correctement sur papier, cela donne en général de la pisse-copie digne d’un mauvais fanzine. C’est surtout Wayne qui séduit et qui alimente ainsi sa persona de playboy comme un leurre. Comment Bruce pourrait-il être Batman, lui qui plonge si facilement dans le stupre et dans la fornication ? La sexualité de Spider-Man est beaucoup plus joviale: il a ses Catwomen à lui, ses Mary-Jane, ses Gwen Stacy et surtout le sexe est l’un des rares moments où Peter Parker peut lâcher du lest et être un peu “irresponsable”. Mais la sexualité de Batman et de Bruce Wayne sera pour la prochaine fois. Aujourd’hui, ça sera Spidey.
De toutes les parodies porno “pro” de comics, Spider-Man XXX est donc la plus étrange puisqu’elle reprend à la fois la bande-dessinée et les films de Sam Raimi. Elle commence même par les origines d’un némesis pas connu du grand public, Electro. Un accident sur une ligne à haute-tension et il se retrouve avec le pouvoir de manipuler l’électricité. La magie des accidents industriels du monde Marvel. La mort d’Oncle Ben est finalement aussi connue que le décès de Thomas & Martha Wayne, autant consacrer ce temps au vilain du jour.
La première scène de dialogue est assez intéressante et donne le ton fanboy du film : Jonah Jameson, une de ses meilleures interprétations avec celui des films de Raimi, fulmine contre Spider-Man. Pour lui, Kraven le chasseur qu’il défend en toute hypocrisie, a été piégé par Spider-Man. Ce même Spidey a, selon lui, ravagé la ville à l’aide du Juggernaut. Ce que conteste Robbie Robertson, sur la foi des informations fournies par les Fantastic Four. Ces premières minutes sont un long défilé de clins d’œil pour les fans, comme pour se donner une légitimité avant que tout bascule dans le stupre et la fornication. C’est ce qui arrive quand Betty Brant (Sarah Shevon) propose au brave Robbie de lui parler d’articles consacrés au harcèlement sexuel. Visiblement, le sujet mérite un aparté.
Evidemment, il n’y a pas harcèlement, ni même promo canapé. Juste une longue scène de cul, entre la photocopieuse et les archives. Comme si la première scène porno de ces parodies se devait d’être anecdotique, entre des personnages totalement secondaires.
Pendant ce temps, Parker, Gwen Stacy sont tout tristes. Harry Osborn enterrait son père.

Cette fois, une scène pour faire écho au film car, désolé mademoiselle, on ne reverra pas une seule fois Harry.
Parker décide alors de rentrer chez Aunt May et se fera surprendre par une jolie fille qu’il a visiblement oubliée. “Et qui a bien changé”. C’est Mary-Jane (Alexis Capri) qui a l’occasion de balancer alors sa quote la plus célèbre.
Un plan de coupe sur le panneau sordide d’un motel cracra. Electro y baise une prostituée (Tara Lynn Foxx), à travers son costume vert équipé d’un trou (comme Superman XXX). Par soucis d’égalité sans doute, la fille garde ses talons rouges brillants et quelques vêtements aguicheur au lit.
Pour ceux qui ne connaissent pas Electro, c’est un pur méchant du Silver Age de Spider-Man (1964!) dont le destin a récemment pris une tournure quelque peu gauchiste, puisqu’il a pris en grippe et terrorise les grands patrons et les magnas des média de droite. Power to the people !

Electro s'enfonce dans un radicalisme Montebourgeois... oui car aujourd'hui, le radicalisme, c'est lui, il parait...
La scène se finit sur une image atroce: Electro, au moment de jouir sur le ventre de la dame, lâche un éclair qui va foudroyer sa partenaire qui tombe, inerte. C’est sans doute un des coïts les plus tristes que tu puisses jamais voir de ta vie, sans atteindre les cimes de sinistrose de certains films français. Et j’ai des exemples glauques qui me viennent en tête mais ce n’est pas le sujet ici.
Plot thickens quand apparait Wilson Fisk alias Kingpin, un némesis de Spider-Man devenu l’archenemy de Daredevil. Toi qui le connais, rassure-toi, on ne le verra pas en train de copuler, sa particularité étant d’être méga balaise sous sa couche de gras. Dans la version ciné, il était malhabilement joué par Michael Clarke Duncan. Sans doute parce que des mecs très malins à Hollywood ont pensé qu’un caïd de la mafia, c’est encore plus menaçant en noir…
Parker et MJ sortent d’un club newyorkais où, encore un namedropping un peu fou, se déroulait un concert de Dazzler. Juste un aparté pour présenter la dite-Dazzler juste parce que ça me fait plaisir : un pur produit des années 80, la seule période de l’histoire de l’humanité où l’on a pu inventer des concepts aussi awesome qu’une mutante chanteuse de disco qui rejoint les X-Men.
Le club donne malheureusement sur une ruelle sombre et inquiétante de Manhattan, le genre d’endroit où le sens araignée de Parker frétille d’office. Il s’éclipse alors avant que déboulent trois mecs qui vont agresser Mary-Jane. Spider-Man va intervenir, pour la première fois dans le film qui a déjà 46 minutes au compteur.
Ils refont la scène du baiser de Spider-Man, le premier film.
Puis sans prévenir, Spider-Man remonte hors champs, puis redescend à hauteur de ceinture. C’est l’heure de la fellation. Mary-Jane s’exécute brillamment. Certains avaient félicité Tobey Maguire pour sa performance, sur l’air de “oh un baiser à l’envers sous la pluie, sacrée épreuve” mais 8 mn de blowjob, tête en bas, ça, c’est une prouesse. Il n’y a guère que la musique, en bon pastiche de scène romantique tournant tourne en boucle de manière insupportable qui pourrait déconcentrer. Mais ça, les acteurs ne l’entendent pas.
Et pendant que le Kingpin demande à Electro de voler un “item” dont on ne saura rien, Parker revient au Daily Bugle, malgré son licenciement. “I’m like the spring, I always come back.” dit Parker. “So does Herpes” lui répond Jameson. Mais ce n’est qu’une scène d’ambiance avant le retour de cinéma de Parker, Flash Thompson (le mec qui le persécute depuis le lycée mais qui néanmoins son ami), Mary-Jane et Gwen Stacy (Ash Hollywood). Flash a plusieurs fois l’occasion de montrer à quel point un joueur de football américain peut être bête (cliché!). Soudain, coupure de courant. Peter décide d’aller voir pendant que… hé ouais tu devines la suite. Flash, visiblement pas si con que ça,, Gwen, MJ, together. Ce qui est, j’imagine, la scène que tout le monde attendait. Eclairé à la bougie, le tout sur une musique qui semble s’échapper d’un SPA de luxe parisien, les deux filles se laissent aller au saphisme.
La bataille finale est sans surprise: après deux, trois coups, Spidey attache les mains et les pieds comme pour faire un court-circuit.
La fin ? Hé non. Débarque alors Black Widow, une agent secret russe passé à l’ouest. Que ce soit pour le travail ou le reste, elle a un sacré palmarès de conquête. Iron Man, un des Captain America, Red Guardian le Cap soviétique, Daredevil… C’est le personnage de fiction dont je connais le plus d’ex si l’on fait exception de Carla Bruni. Elle est devenue beaucoup plus mainstream depuis qu’elle a été incarné par Scarlet Johansson au cinéma, dans Iron Man 2. Malheureusement, ici, pas de Johanssoning. A la place, on a Brooklyn Lee qui joue… nettement moins bien. C’est même la pire actrice de tout le film. On paye pour avoir eu une Mary-Jane plus intéressante que dans les films de Sam Raimi, ça doit être ça.
Elle veut l’aide de Spider-Man pour le compte des Avengers et du Shield pour récupérer le fameux “item” dérobé. Et pour ça, évidemment, elle est prête à tout.
Evidemment cela va donner…
Alors les nécessités d’avoir du sexe pour un Spider-Man porno peuvent paraître évidente mais en fait, c’est ce que fait souvent Peter Parker.
Il faut d’abord préciser que dans la plupart de ces incarnations, Peter Parker n’est plus avec Mary-Jane. Dans le monde Marvel, son mariage a été “magiquement effacé” par Mephisto. Il ne la trompe pas, ils ne sont tout simplement plus ensemble. Et Black Cat, l’équivalent Marvel de Catwoman est là pour se charger de lui.
Black-Cat est l’illustration parfaite de l’expression “A girl’s gotta eat”, elle consomme, vole et assume sa vie. Mais elle n’est exclusivement attirée que par Spider-Man en costume. L’être humain, elle, c’est pas sa came. Ce qui donne ce genre de scènes postcoïtales étranges.
Well, back to the good part…
Epilogue, la vraie. Peter Parker entend Otto Octavius rentrer chez May Parker. Tandis que le Kingpin déballe l’item qu’il a récupéré durant le larcin, le bouclier de Captain America (XXX ?).
Même s’ils sont tous issus de comics, Superman et Batman sont des archétypes alors que Spider-Man est avant tout “un môme génial du Queens qui positive dans son malheur”. Et aujourd’hui, ils n’existent pas de la même manière dans les médias. Prenons par exemple Batman. Il apparaît dans, allez, une dizaine de comics par mois. Il a en permanence une série animée à l’écran, plusieurs jeux vidéo assez différents à chaque fois qui sortent à un rythme annuel. Le comics reste le centre de toutes les idées mais l’idée d’une histoire canonique a tendance à devenir caduque. Batman et Superman existent aussi bien sur les serviettes de plages qu’en polygones de jeux de baston et n’ont presque pas besoin du comics pour exister. Qui du grand public sait que Bruce Wayne est mort et a affronté (torse nu) l’Histoire elle-même. Et qu’il a implicitement couché avec Carla Bruni. Spider-Man incarne un peu cette “différence Marvel”, des héros traditionnellement plus down to earth. Ce n’est pas un hasard si cette version se base autant sur la bande dessinée. Spider-Man XXX n’a peut-être pas l’aspect rigolo de Batman XXX qui pastichait la série de 66 avec quand même plus de budget qu’un épisode de l’époque. Spider-Man XXX reconnaît de facto que l’original reste le Peter Parker du comics. Soit, et on pourra s’en réjouir, une version canonique, avec du sexe.
Le trailer SFW:
Flashback, les deux articles précédents :

Dans les Dents 23 reconnaît vrai
Nov 16th
Merci Batman d’annoncer le retour aux vraies valeurs après l’interlude “Carla“.
Nouvelle direction pour Amazing Spider-Man (à partir du #648) qui passe de 3 numéros par mois à 2, mais avec un seul auteur. Je me suis relu presque tous les numéros depuis Brand New Day (101 pour être précis, j’ai fait ça en plusieurs étapes). Le bilan est globalement positif. L’équipe tournante d’auteur a réussi à revenir à ce qui faisait la moelle du personnage, ce qui était l’objectif de ce coup de gomme magique sur 20 ans de continuité de Spidey. Il s’y est plus passé de choses intéressantes que toutes les dernières années, là, les années Straz full of drama (va pas trop loin, toi, je suis à toi dans quelques paragraphes): Spider-Man coincé dans le métro avec le père de Jameson, le nouveau twist du Lezard, Jameson maire de New York !!, les guests des FF ou Electro qui a retrouvé une nouvelle jeunesse dans son engagement extrême-gauchiste mélanchoniste. Evidemment, sur 101 numéros, t’imagines bien qu’il y a eu quelques passages à vide (The Gauntlet, up & down, Flash Thompson en vétéran handicapé de la guerre d’Irak, une idée de Guggenheim, ou encore les passages avec Mary Jane, généralement bof).
Spider-Man continue donc dans sa formule “tout le monde a oublié qui il est” mais commence avec un nouveau status quo. Très léger hein : il s’est trouvé une meuf. Et il est engagé dans un labo, un think tank d’inventeurs de génie où il n’aura pas à justifier ses heures de présences. Je suis confiant en Dan Slott même ça commence EXACTEMENT avec le même setup que le relaunch de Spider-Man époque Byrne de 1999 qui fut dynamité très vite avec une bonne idée zarb’ de Roger Stern : Osborn avait réussi à foutre du dentifrice drogué à Peter Parker qui l’a doucement intoxiqué, histoire de lui faire vivre une lente descente aux enfers. Spider-Man est un personnage qui fonctionne un peu comme Daredevil, il prend de l’ampleur avec les emmerdes sur le dos. A noter qu’il y a pour une fois une backup story pas trop nulle et même en rapport avec le comics lui-même avec la nouvelle Spider-Girl dont la particularité sera de twitter ses réactions. #rigolo.
Et comme je dis beaucoup de bien dans ce dans les dents, j’en place donc une maintenant à Straz. Ah JMS. Straczynski. L’auteur des plus gros comics nanars de ces dernières années ( et dont ma détestation commence à être vraiment bien documenté ici).
Wonder Woman relooké, passe encore. Mais Superman qui marche, qui fait le Brice Horteufire et le moralisateur, c’est non. Il avait signé pour 12 numéros de chaque il y a quelques mois. Et depuis retard sur retard, les titres ont perdu ce momentum qui en faisaient des best-sellers malgré cette qualité pour le moins sinusoïdale. En fait, on vient de l’apprendre, JMS est assez malade depuis plus d’un an. Genre bronchites chroniques. Alors deux titres par mois, c’est duraille, on le comprend. Mais pourquoi a-t-il accepté ces séries (je parle même pas de la qualité de ces titres). Et DC, c’était pas un peu irresponsable de leur part ? Le tracklisting de JMS est plein d’actes manqués du genre. La fin de Rising Stars 67 ans trop tard. The Twelve toujours pas terminé. Brave & The Bold en ce moment. Donc il s’est arrangé avec DC pour filer juste les “outlines” comme on dit, l’histoire, en gros, vite fait, t’as vu. Un mail et hop. Et derrière, y’a un gus qui passe pour le script. Ce n’est pas une méthode inhabituelle, c’est même très “Marvel way”. Mais vu les conditions du swap, c’est le gros cafouillage et JMS passe encore pour une nouille. Et surtout, même absent, sa putain de saga minable de Superman qui marche à travers les USA continue, même sans lui. Comme un cauchemar.
Donc il a décidé de passer en mode Graphic Novel pour 4-5 ans. Faire des comics que quand il veut. Et ça tombe bien, il a fait Superman : Earth One. Là, à l’instant. Un retelling des origines de Clark qui débarque à Metropolis pour la première fois. Dans le monde d’aujourd’hui. Evidemment, c’est un récit qui a un peu la honte face à la fantastique page d’origine de Superman All Stars. Mais le problème, c’est que le Superman de JMS, bah justement, il n’est pas très super. C’est con, hein. Comme si Clark était forcé par les circonstances d’enfiler son costume plus que par sa propre nature. Il passe 80% du temps à chercher un but dans sa vie. Même si c’est un twist différent du canon habituel, il se pose clairement ici les mauvaises questions. Il lui faut l’arrivée de Tyrell (ow quel design) pour se réveiller un peu de sa léthargie. Mais regardez-le, quoi !
Le dessin est vraiment so so, surtout pour du comics que t’achète directement en relié, à 20 brouzoufs. Et le pompage photo se sent (la sœur de Dexter-Lois ou Lincoln qui devient Jor-El sont à deux doigts de porter plainte). Mais ce qui m’emmerde le plus avec Superman Earth One, c’est que c’est précisément le genre de bouquins que vont lire les mecs qui pondent les scénarios des films, cherchant des idées nouvelles ou des axes “originaux” et profonds pour des adaptations ciné. Et après on se retrouve avec un Superman déprimant qui joue au voyeur durant tout Superman Returns. Superman Earth One est pontifiant et lourdingue.
Je voulais me faire Uncanny X-Men dont je n’ai plus trop parlé depuis la fin de Second Coming, mais à la place, ça sera Generation Hope 1 que j’ai pris par pure confiance en Kieron Gillen. Le pitch, c’est ces 5 nouveaux mutants apparus sur les radars à la fin de Second Coming, justement. Les X-Men partent les chercher autour du globe. En tête, Hope qui se la joue Messie du futur, un peu comme une Cable, mais en fille de 18 ans. Elle incarne littéralement l’espoir et jusque là, ça se tient. Les autres nouveaux mutants sont encore assez unidimensionnels (à l’exception du Sabertooth jr qui ne pense que par 3 mots : Fight, Flight et Mate quand il voit une fille). Mais ce premier numéro a un gros problème qui me dérange. Il se passe au Japon. Oh à priori pas de problème, j’ai survécu aux reportages Made in M6 de la Villardière, je sais ce que c’est du cliché “Sushi-brochette-fromage”. Et puis dans l’absolu je n’ai rien contre l’inspi… mais là, les mecs… Le dernier mutant est en fait… Spoilz, évidemment.
Allez, comme dirait Morandini sur son blog, REGARDEZ !
Et puis à la fin il fait…
Steuplait, quoi !
D’habitude ces anthologies qui réunissent 4 histoires variées ne pèsent pas grande chose sur leurs balances. Mais la dernière de X-Men : to Serve and Protect 1 est consacré au duel tant attendu entre Fantomex et Batroc The Leaper, deux gus dont je suis littéralement amoureux. Alors les deux en même temps, tu penses. Et l’histoire est sobrement intitulée “The Fracas on Central Park West ! or French Filching Most Foul ! or I Claim this Diamond in the Name of France ! Sans rire. Ou, explication personnelle, quand le (faux?) Marseillais affronte le roi français de la savate mais sans accent du sud, lui. Donc on se doute d’avance que ces 8 pages seront cultes. La preuve ?
Mais le gagnant toute catégorie, le pick of the week, c’est Bruce Wayne qui est revenu, encore plus fort qu’Alain Juppé puisque lui a vaincu le Temps, l’Histoire et l’empoisonnement cosmogonique. Même. Pas. Mal. Je ne reprocherais à DC que cet ordre de sortie un peu absurde mais cela n’aura pas d’importance quand le très grand public découvrira cette aventure assez fantastique en volume reliée. Et Grant Morrison va encore switcher de place, non sans faire un grand kaboom, au moins aussi grand que celui qu’il y a dix ans chez les X-Men. Dans Bold New Direction, c’est le mot BOLD qui compte pour Grant qui sait insuffler une espèce de panache un peu fou dans les personnages avec lesquels ils travaillent. La fin de Batman & Robin est réellement WTF que je ne me permettrais pas de spoiler sa race. Sérieusement, tu vas être soufflé tellement c’est casse-gueule. C’est une de ces idées un peu loufoques très silver age qui ne tiendra que si c’est Grant lui-même qui travaille dessus (souvenons-nous de l’état de Marvel à son départ, donnant l’impression de n’avoir RIEN compris à New X-Men). Evidemment, les coups de poing signés Frazer Irving ou Cameron Stewart sont géniaux mais je préfère vous vous montrer ce qui est sans doute ma demi-page préférée 2010. Deux cases de relation père-fils, œdipiennes à la vitesse de l’éclair, les mots justes.
Closure, une ère qui s’achève. Je ne sais pas comment seront les mois à venir mais une certitude, de 2006 à 2010, Batman a été un putain de comics. Tu devrais le lire.
À la semaine prochaine, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les Dents 14 avec Leonardo da Vinci en Jetpack
Aug 10th
Respecte les règles, bon sang !
Amazing Spider-Man 639 continue de nous expliquer l’histoire du pacte avec le Diable (enfin Mephisto) qu’a conclu Peter Parker. Où l’on apprend qu’en fait, c’est Mary-Jane, en véritable Eve qui a conduit Parker à croquer dans la pomme. C’est vraiment un comics bizarre. D’une part, il nous explique en détail quelque chose qu’on n’a pas forcément envie de savoir (on a accepté que le monde de Peter se soit magiquement transformé après son pacte, point), mais en plus, dans ce présent numéro, les deux ex-amants se souviennent de quelque chose qui ne s’est pas passé (puisque la réalité a littéralement changé). De là à apprendre qu’ils ne sont pas mariés parce que MJ voulait des enfants mais que la vie dangereuse de Peter ne le permette pas et surtout que MJ ne veut pas d’enfant en dehors du cadre du mariage… Les bras m’en tombent. Quesada, tu veux vraiment t’en sortir avec cette excuse bidon ? Sérieusement ? Cet arc venu trop tard (et c’est sans doute fait exprès, pour faire retomber la pression) a l’air d’un mot d’excuse général, mais le genre naze que tu bidouillais toi-même, à l’école. Il y a tellement de faille que ce n’est plus la peine de continuer, tout le monde comprend que tu pipotes. Exaspérant. Le dessin est joli, ceci étant.

Flash, juste une spéciale en passant pour Hellboy, deux titres dans les bacs en ce moment : The Storm et Baltimore. Une nouvelle loi vient de passer : si tu n'aimes pas Hellboy, tu risques d'être déchu de ta nationalité.
Captain America 608 prend une tournure assez cool où Bucky (le nouveau Captain) se fait outer. Ou comment les américains découvrent que leur nouveau héros est en fait le sidekick de Captain America passé à l’Est après un lavage de cerveau en bonne et due forme. C’est un peu comme si tu votais Sarkozy et que tu te retrouves avec Besancenot. 100 Mega Shock. Bonne lecture.
Avengers Prime 2 continue les aventures de la trinité Captain America/Thor/Iron Man (en images ici) à la découverte de mondes asgardiens. Tandis que Stark fait le mariole, Thor frappe et Captain America trouve le temps de faire un peu de sexy time avec une fille à la peau bleue et les oreilles pointues. Comme tout le monde le ferait. Parfois, c’est rassurant de lire un comics assez simple, qui sait où il va. Alan Davis assure au dessin alors que le choc des cultures (Bendis et son blabla légendaire) n’était pas gagné. Petit truc, trois fois rien mais le genre de truc Airfwolf: Steve Rogers arrivé tout de noir vêtu comme Ardisson, enfile une côte de maille qu’il a pris sur le corps des trolls qu’il a défoncé précédemment. En plus d’être -heureux hasard- à la bonne taille, elle a quasiment la même gueule que son uniforme de Captain America, reflet de l’étoile inclus Ça, c’est le détail qui tue et qui fait zizir.
Pick of the Week
Batman Odyssey 2 dans lequel je suis enfin rentré. Il faut le prendre un peu entièrement, comme quand tu rentres dans une secte (j’imagine) avec Neal Adams en grand gourou. Parce que c’est un plaisir sans nom de voir un mec de 60 ans qui dessine un Batman aussi…
Neal Adams nous offre une ride de Batman qui raconte “une bonne histoire” à Robin. Pour l’instant, ça te narre l’histoire en ellipse, c’est très habile et un peu dérangeant. Je veux y croire.
Maintenant, trêve de plaisanterie. On va parler de ce qu’il y a de mieux chez Marvel en ce moment, c’est à dire Jonathan Hickman. Il a repris Fantastic Four depuis quelques mois déjà et vient de commencer une série baptisé S.H.I.E.L.D. Et les deux sont awesome au plus haut point.
Ce qui est vraiment kiffant dans ce Hickman-verse, c’est que ses titres semblent écrit avec un plan, une ambition d’ensemble, un peu comme ce que fait Grant Morrison. On peut tout lire séparément mais on ne comprend vraiment les MacGuffin qu’en lisant la totale. Puis en les relisant encore. Hickman a un feuille de route et des fils scénaristiques qui se tissent et qui s’entretiennent. Ça fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça chez un gus Marvel (à part Hercules), surtout par un mec qui fait ça tout seul.

Une salle remplie de Reed Richards... c'est mieux qu'un hall plein de Frédéric Lefebvre venus d'une réalité alternative... Oh oui...
L’autre truc vraiment appréciable chez Hickman, c’est qu’il redonne aux Fantastic Four ce côté un peu fou et wacky qu’ils se devraient d’avoir, faisant oublier l’horrible run de Millar et de Brian Hitch qui le précédait. Un exemple : au cours du premier arc, Reed Richards s’engage au Council, un consortium encore plus puissant que LVMH et l’Oréal réuni, composé uniquement de Reed Richards d’univers parallèles Fantastic Four est un titre qui a besoin d’idées un peu folles et saugrenues pour marcher et celle-là est particulièrement tartinée. Le reste des numéros flirtent avec le techno blabla scientifique cool, l’exploration d’univers zarbi, le développement des personnages et surtout (un classique) la visite d’un gosse Richards adulte, venu du futur.
Côté dessin, c’est Eaglesham qui assure le début, canalisant à fond Jack Kirby (pas que pour les gueules et les épaules carrées, hein) tout en lui donnant un petit côté moderne (remember, Ladronn). Puis il cède la place à Neil Edwards, un peu moins heureux en Brian Hitch noob, mais ça passe. Hé, pendant des années j’ai snobé Ivan Reis en le prenant pour un sous-Hitch alors qu’il s’est complètement transmuté aujourd’hui. Jamais dire jamais. On passera bientôt à Steve Epting (merveilleusement réinventé sur Captain America) tandis que les couv sont toujours assurées par Alan Davis (le mec qu’on voudrait avoir à l’intérieur du bouquin, en fait). Mais de toute manière, on est là pour le Hickman show, le mec à suivre chez Marvel.
Ah oui et S.h.i.e.l.d ? Encore plus fou. Il s’agit d’une organisation secrète formée depuis qu’Imhotep a repoussé les invasions extra-terrestres Brood. Genre en 2620 avant JC, pas la peine de retenir, ce fait historique ne tombera jamais à Questions pour un Champion. Puis l’organisation a continué son œuvre suivant les besoins des invasions, avec des membres illustres comme Newton, da Vinci, Galilée… Plein de beau monde jusqu’à nos jours où le jeune Leonid va découvrir que sa famille est mêlée jusqu’au cou dans ce S.h.i.e.l.d.
Je ne connaissais pas Dustin Weaver au dessin qui est un régulier des bd Star Wars. Son boulot est juste meeeeeerveilleux. Alors ouais, c’est vrai, il y a quelques erreurs historiques à commencer par Leonardo Da Vinci qui voyage dans le temps en jetpack. Et puis je sais de source sûre que qu’Isaac Newton n’a jamais été forcé d’avoir des relations sexuelles avec une femelle extra-terrestre, qui plus est très vilaine (pas de pics pour garder cette page SFW). Il y en a un paquet comme ça. En plus des pointilleux d’histoire (surtout, les mecs, n’essayez pas Assassin’s Creed 2), S.H.I.E.L.D peut agacer un peu en retconnant le monde Marvel, en faisant apparaitre Galactus dans la renaissance florentine et les Celestials durant la dynastie Han. Mi-2010, on a besoin d’un peu de wouha “over the top” et S.H.I.E.L.D nous balance exactement ça. 3 numéros seulement pour l’instant, mais totalement airwolf.

Dans les Dents 12 maisons du zodiaque
Jul 29th
Tout doit se résumer en 140 signes. Génération Twitter-SMS, le consortium des petites phrases. Comme je suis busy cette semaine, un Dans les Dents express, à la radicalité d’un Bayrou en vacances dans le Luberon.
Dans Amazing Spider-Man 638, c’est l’histoire dont t’avais rien à foutre : Marvel nous refourgue une version alternative du mariage de Peter et de Mary-Jane qui, cette fois, va se planter. Parce que Peter Parker a vendu son âme au Diable. Quel con.
Dans Batman Beyond 2, c’est toujours la même rengaine, un vieux au charisme de DSK (old Bruce Wayne) qui dit à un petit jeune ce qu’il doit faire quand survient un vieux mec en bandage. Hush, plus connu sous le nom de Chevènement. Casse-lui la gueule, Batman.
New Ultimates 3 ou une des pires images de tous les temps, Hela la déesse fouteuse de merde dans son attirail d’asgardienne maléfique de cuir et de pointes qui montre son ventre, pour bien montrer à Thor qu’il ne peut pas tuer une femme enceinte. Can’t unsee that. Et tu ne veux pas de scans.
Après les Trolls, les Thunderbolts s’en prennent à des gros streums visqueux et dentés dans une grotte dans un comics génial comme le son de la mitraillette d’Airwolf. tropbien
Dans Green Hornet 6, Kevin Smith fait ce qu’il fait de mieux, c’est à dire se moquer alors que, hé, Kevin Smith dans Cop out, ça c’est vraiment ridicule.
J’ai plus Zatanna 3 sous la main, mais c’était rigolo, sexy et joliment dessiné, bien plus que le comics basé sur Modern Warfare 2, en fait.
Prince of Power 3 se permet une parodie géniale des montages de préparation des années 80 à la Rambo tandis qu’Amadeus et Thor se batte contre un dieu égyptien à gueule de tigre. Rien à voir avec ta femme-chat japanim’.
New Avengers 2 transforme l’Oeil d’Agamotto en jeu de la bombe qui va exploser (from Mario Party). Luke Cage va passer l’œil à Iron Fist et c’est tout. Rigolo comme regarder un chat perché avec un blond qui donne des coups de pied. Prochain épisode, “Qui est-ce?”, un jeu MB.
Les New Mutants sont exténués. Deux d’entres eux sont traumatisés, une autre a perdu sa jambe. Bref, ils partent boire des bières pour une semaine de vacances. En toute logique des mercenaires ne devrait pas tarder à débouler pour les flinguer. Normal.
X-Factor 207 consacre la moitié de son numéro aux relations amoureuses entre Rictor, le garçon plutôt de gauche, fidèle mais bi et Shatterstar, combattant artificiel mais sexuellement plus libéral de droite. Un one shot en perspective.
The Avengers 3 gagnent leur combat contre des gus d’un futur alternatif pour se retrouver dans un bordel sans nom tandis que une Scarlet Witch zombie transforme l’armure d’Iron Man en confetti en faisant abracadabra. Kinda fun sur le moment.
Legacies 3 réunit Len Wein, Garcia-Lopez et Dave Gibbons dans des aventures multiples mais Silver Age. Aussi génial que de revoir des vieux sketchs des Inconnus sur youtube.
Et avant que je passe au pick of the week, IDW vient d’annonce la suite de Next Men, une série restée en hiatus depuis… 15 ans. Crée, écrite et dessiné par legendary John Byrne, elle met en scène l’hypothèse de surhumain dans le monde réel. Penser à Matrix, mais en réaliste. Mais ça ne serait rien sans un fond SF, quelques voyages temporels et puis des politiciens véreux. Sans doute une des meilleures bédés des années 90, sortie en français (j’crois) l’année dernière et en méga-gros phonebook dispo chez ton amazon favori, tu cliques sur livre anglais et le tour est joué.
Ah oui, un pick of the week inhabituel. Je me refait Au bord de l’eau, also known as Suikoden, ou Shui-hu-zhuan, comme tu veux. Cherche pas, c’est le manga le plus awesome disponible en France. Oké, tu vas me dire, c’est vieux. Whatever, mec. Mitsuteru Yokoyama, il défonce. Sélection Patrimoine Angoulême, ça tu t’en fous. Premier chapitre qui te raconte pas grand chose non plus est là quand même. Toute la classe des guerriers chinois est dans ces pages qui zappent de perso en perso plus vite que tu n’as de temps pour retenir leur nom. Toute la puissance du Taoïsme de combat condensé dans la lucidité d’un coup de bâton. Oublie tes Scott Pilgrim, tu n’as jamais lu de manga aussi awesome. Totalement Airwolf.

Dans les dents 11 featuring Castro et un gorille
Jul 20th
Un vagina dentata géant ?
Le Silver Surfer punch est là pour nous sauver.
Direct Robotics oblige (et puis surtout travail IRL aussi), les Dans les Dents de la semaine vont aller vite. Mais pourquoi le Castro du titre au fait ? Parce que Superman veut sa mort.
Comme évoqué ici, Superman se fait un tour des USA à pinces. Et il rencontre cette nana qui veut se jeter dans le vide car la vie est injuste. Et là, Straczynski nous fait un raccourci du cosmos que même Magneto aurait honte. Mais là, tu vois un mec qui vole qui te sort un laïus comme ça, tu n’as qu’une envie, c’est de lui en coller une. Ce n’est pas simplement pompeux, c’est juste stupide. Les super-héros et même les héros de bd en général fonctionnent mieux comme métaphore que ce soit Dr Doom et la Latvérie, la Syldavie, la Bordurie et les autres pays dans Tintin ou le Schtroumpfissime. Okay, Superman a déjà combattu Hitler, mais quel super-héros de plus de 60 piges ne lui a pas filé de roustes ?
Sur le même sujet, Grant Morrison a fait largement plus juste sur Superman All Stars, évoqué à la fin de ce long et vieux article mais je te la fais courte avec juste la page en question, hop :
Le reste du temps, Superman fait quelques B.A comme foutre le feu à la baraque de dealers de Philadelphie et à ranger super vite un restaurant pour avoir le droit de ne pas faire la plonge. I shit you not.
Rien à ajouter sur Second Coming sur ce qui s’est dit la semaine dernière à part un détail. Dans le numéro “épilogue” confié à quatre dessinateurs différents, à un moment très maladroit made in Greg Land, Cyclops annonce à Wolverine qu’il dissout X-Force aussi surement que l’Assemblée Nationale. Comme ça. Le monde est heureux, là, Heroic Age, donc on n’a plus besoin de mutants tueurs de vilains. Scott n’a pas tout à fait tort : en 20 numéros, X-Force n’a abouti que sur un tas de non-sens, de rushs hémoglobineux et surtout ça n’a servi à pas grand chose. Mais Wolverine, décide que X-Force, c’est cool et entre dans une salle avec des gus déjà tous prêts à en découdre. Uncanny X-Force was born. Archangel, Fantomex, Deadpool et huu… Psylocke avec un gros gun… Car évidemment, les télépathes ninja, il leur faut des gros guns pour avoir l’air plus menaçant. Psylocke, c’est comme Sting : elle fait partie du passé, pas la peine d’aller remuer tout ça, surtout avec un Uzi dans la main. Allez, on regarde ensemble ce moment de clumsiness.
Ah vraiment, avec un gun, elle est tout de suite carrément plus intéressante.
Au début je pensais décorer Gorilla-Man 1 du label Pick of the Week. Après tout, c’est un gorille qui conduit une moto, canarde des gens qui tentent de voler le musée de Rome, tout un tas de trucs cool…
Mais finalement, j’opte pour Astonishing Spider-Man & Wolverine #2. Le 1 était loosely évoqué ici. Oké, les héros étaient usés, là, mais Jason Aaron (déjà priceless sur le surprenant Weapon X) trouve un tas de twists qui les rend à nouveau intéressant, surtout ensemble. Et pourtant, c’est pas évident de faire quelque chose de nouveau avec les voyages dans le temps. Et pourtant, chaque page semble avoir son lot de débilité, comme si à chaque pic, chaque cliffhanger, on avait une nouvelle idée over-the-top, complètement “Dans les dents” dans l’esprit.
Si tu crois que c’est absurde, alors accroche-toi, la fin est absurdissimo-balkaniste. Can’t spoil.
Allez, les comics Airwolf de retour la semaine prochaine.

Dans les dents 7, King Size !
Jun 23rd
Toujours se méfier de Batman quand on s’apprêtait justement à faire les carreaux.
Ce Dans les dents se devait d’être publié Mercredi, puisque cette fois ci, j’vais causer de Wednesday Comics. Attention, c’est un comics spécial, le genre d’idée cadeau cool à faire même à un gars qui n’en lit pas. Genre Asterios Polyp, Dans les dents 5, toi même tu sais.
Wednesday Comics est en fait le résultat de 12 semaines de prépublication sur formats tabloïd. 12 bédés différente, une page chaque semaine. Le hard cover relié et tout beau fait selon mon 44,5 cm sur 28,5, un format un peu gueu-din pour du comic book mais pourquoi pas. Mais du coup, ça devient un bel objet mais peu maniable. Après de nombreuses séries de pompes et de tractions, des longueurs de piscine chaque matin et une préparation d’une semaine au camp de Clairefontaine avec Malouda et Ribery, j’ai réussi à le soulever pour l’amener jusqu’à mon PC pour en parler.
Alors ouais, espère pas de joooolis scans ce coup-ci, c’est vraiment le Hadopi de la bédé, tu ne peux vraiment en profiter qu’en volume relié et certainement pas en scan. Mais le format tabloid de 12 pages, le papier était tellement à chier que Direct Matin est sur le coup pour imprimer ses exemplaires dans la même usine. Tu prendras donc le gros machin, t’assumera comme un bonhomme, quitte à te le faire livrer en VPC. Evite les frais de port comme la peste. Mind you, ton facteur ne montera pas les 6 étages te l’amener.
En attendant j’ai trouvé d’autres utilités à ce machin.
Dans Wednesday Comics, y’a à boire et à manger. La crème des crèmes des auteurs du moment qui nous donnent une vision bien à eux des personnages DC parfois mineurs. Glissons sur le Superman d’Arcudi/Bermejo, vraiment nul et ennuyeux, ainsi que sur Batman d’Azzarello et Risso. Ce dernier sait dessiner, c’est évident, c’est même le choix de l’illustration “Dans les dents”, mais je n’ai jamais vraiment accroché à Azzarello aux commandes de Batman. Et là, on est face à une histoire noire classique, avec juste Batman pour la sortir du banal. Fair enough, mais le pire, c’est que Risso n’utilise pas vraiment tout l’espace qu’il a sur la page pour produire quelque chose d’original. A quoi ça rime d’avoir un support si gros pour ne pas tenter autre chose. Dommage. Le Wonder Woman est joli mais assez bordélique. Dommage bis.
Là où Wednesday cartonne, c’est sur quasiment tous les autres titres. Regardez donc cette page folle de Metamorpho signée Neil Gaiman et et Mike Allred. Pire encore, ce n’est que la moitié d’un double spread, un véritable trip à lire. D’ailleurs, je me ressers de la vodka au moment où j’écris ces lignes.
Adam Strange, signé Paul Pope est une relecture wacky du héros qui passe son temps à se bastonner contre des streums scientifico-schtarb’.
Et il a un jet pack ! Génial !
Bon évidemment, Sergent Rock par Joe Kubert (et écrit par son fils) n’apporte rien. Le vieux, tu lui files une page aussi énorme, bah il te fait du Sergent Rock, la case attendue. Une histoire comme il y en a eu beaucoup, simplement en grand format.
Wonder Woman est assez incompréhensible, alors mais DC pense à toi, public féminin. Il y a même Supergirl par l’inusable Amanda Conner (et Palmiotti, son keum, à l’histoire). J’adore Conner. Mais tout ce qu’il y a à retenir ici, c’est qu’il y a beaucoup de super-chats.
Et aussi de super-chiens.
Une histoire pour les super-amis des animaux.
Dans un tout autre genre, Hawkman par Kyle Baker tente, avec son mélange de classe et de photoshop, de nous vendre une des meilleures idées au monde : Hawkman, armé de sa masse de combat, affronte un dinosaure. Et à un moment, un super-requin intervient aussi. Music to my ears.
Kamandi par Dave Gibbons et le trop rare Ryan Sook adaptent Kamandi en mode “Prince Vaillant”. Ce qui nous donne le dernier garçon sur Terre aidé de ses amis les hommes-tigres pour battre des gorilles armés de bazookas. Le meilleur pitch au monde et le meilleur travail de Sook de sa vie. Bim !
Et Flash par Kerschl et Fletcher est fantastique, mais mon scanner rame un peu, donc on va se calmer.
Bon tu as compris, ta prochaine commande, tu prends Wednesday Comics. Ou tu demandes à un pote bien baraqué de te le ramener.
Plus léger mais abusif, cette semaine a vu la sortie de 4 titres Spider-Man. Un peu fort de café quand on pense qu’Amazing, la série phare, est passée en mode Hebdo, un comics par semaine. Depuis 2007, Peter Parker a été magiquement rebooté, après un pacte avec Mephisto. Oké, c’est stupide, mais c’est un plot device artificiel pour revenir au statut quo que tout le monde aime : Parker en looser newyorkais, en galérien du bitume et pas marié à Mary-Jane. Tout le monde a oublié sa véritable identité, pratique. Il galère pour les filles, comme on aime.

Et il recouche avec Black Cat, tout en gardant son masque, histoire de garder son identité secrète. Comme dans les années 80 mais la tension sexuelle un peu plus Explicit Lyrics
Après 3 ans, cela nous a permis d’avoir des petits morceaux de classe balancés par Waid, Stern ou encore Jeff Parker, en équipes tournantes régulières.
Depuis quelques semaines, Spider-Man affronte sa galerie de vilains tous revampés. Electro devient une Besancenot ultra-gauchiste en plus d’être hyper-conducteur. Vulture a enfin pris sa retraite à 126 ans, pour être remplacé par un nouveau, plus inquiétant. La famille de Kraven le chasseur a pris la relève. Juggernaut chope les pouvoirs de Captain Universe. No shit. Aujourd’hui, il affronte un Lizard vraiment cool et creepy, magnifiquement mis en scène par Bachalo. Mise en page, typo, tout est parfait pour ressentir la lutte interne de Curt Connors. Gore et sensible à la fois, un des meilleurs arc de Spider-Man en dix ans, et un des meilleurs jobs de Bachalo depuis longtemps.
Juste après, on passe à Grim Hunt. Dessinée par Michael Lark (from Daredevil’s fame), les membres de la Spider Communauté (tous les connards du type Kaine, Araña, Ezekiel) se font prendre en chasse par la descendance Kravinoff. Je n’arrive pas à m’emballer pour l’idée de base et ces personnages… Kaine, vraiment ? Tous ces rejets des années Spider-clone… Mais Lark travaille bien, tout en gris et noir. Au moins, Marvel a le sens du casting niveau dessinateur.
Faut bien que je jette un mot sur The New Avengers N°1 dont le dessin semble avoir été bâclé par Immonen, accumulant les erreurs de persos sur une même page.
A sa décharge, c’est en gros le même départ qu’Avengers tout court (commenté ici). Des mecs qui causent et un leader qui compose son équipe quand soudain déboule un ennemi alors qu’ils finissaient tout juste le brownie du gouter. En tant que concept, c’est West Coast Avengers, mais sur la East Coast, et avec un noir leader. J’adore Luke Cage, okay, mais il est déjà chef et coach de Thunderbolt. En fait, la moitié du cast de cette équipe dont l’utilité n’est pas encore admise est utilisée dans l’autre équipe. Wolverine. Spider-Man, Hawkeye, Thing… Encore les mêmes ? Tout le concept n’est pas très original et donne l’impression d’une garantie salariale pour Bendis qui cachetonne un peu ici.
Enfin, j’aimerai finir sur une note positive : DC Universe Legacies est toujours aussi bien (je parlais du 1 ici). Andy Kubert et son père fonctionnent toujours aussi bien et en cadeau, une awesome page de l’histoire backup consacrée aux Seven Soldier of Victory.
Grosse semaine à venir. Même bat-chaine, ça c’est sûr.

New “Dans les dents” Robotics, go !
May 8th
C’est le retour des…
Gauff, oui, parfaitement.
Le pick de la semaine, c’est évidemment Batman And Robin qui termine sa première boucle annuelle. Prends ça, Robin.
Ce que tu dois savoir : Bruce Wayne est mort (pas pour longtemps). Dick Grayson (ex-Robin, ex-Nightwing) reprend le flambeau (pas pour longtemps non plus). Son nouveau Robin est Damian Wayne (le fils de Bruce et fruit de l’union avec Talia (la fille de Ra’s Al Gul, qui lui avait fait boire la drogue du violeur. Looong story tout ça). Damian déteste Dick au moins autant que je hais Christophe Maé. Mais ils font équipe quand même. Les deux arcs de ses derniers numéros suivant se sont révélés aussi inestimables que les précédents, pourtant remplis de pièges creepy et de coups dans les dents.
Feel the goodnest, les mecs :
Dans Blackest Knight (num de 6 à 9), Dick se met en tête de ressusciter Bruce en le plongeant dans un Lazarus Pit. Normal quoi, la mort, finalement, ça passe comme une tendinite dans les comics. Mais Dick se fait flouer. Le corps qu’il plonge est celui d’un clone sans âme, un duplicata loupé. Forcément, sans la psyché psychotique de Bruce, ce Bat-pantin ne pouvait que devenir fou. Bat-fight à venir. Ow, il y a aussi BatWoman en guest, la nouvelle héroïne juive et lesbienne odieusement cool. DC l’aime à tel point qu’elle va avoir son propre titre. Mortellement blessée, elle préfère crever par overdose que de vivre avec ses blessures. Sans déconner.
L’arc suivant (10 à 12) se résume à son titre : Batman Vs Robin. Classy. Bruce Wayne n’est peut-être pas mort, mais simplement chrono-exilé. S’il était malin, il aurait laissé des indices à ses amis dans le manoir Wayne ? Attendez-voir… Ah, c’est bien ce qu’il fait.
Ce qui est génial dans un comics écrit par Grant Morrison, c’est que tout y est tendu, affuté, jusqu’à l’impensable. L’absurde n’est jamais très loin, mais ça passe, même le côté “En route pour l’aventure” à récupérer des indices dans la batcave. On mélange magie, technoblabla, action avec des grands moments de panache, comme Damian qui répond à sa mère.
Totalement Airwolf, recommandé avec passion.
Pas vraiment recommandé car en cours de route :
Second Coming. Part 6 (dans Uncanny X-men 524) qui vient de sortir. Je vais résumer encore plus vite que Batman. Phrases courtes, pas de guillemets, pas de parenthèses. Les mutants, 200 à tout casser, sont en voie d’extinction. Ils vivent sur Utopia, une île au large de San Francisco. Une fille nait un jour, mutante. Le miracle. Beaucoup de bastons. Cyclops la confie à son fils Nathan/Cable qui l’emmène avec lui tuer le temps. 24 numéros plus tard de courses-poursuites, les revoilà. Second Coming commence là. La fille, Hope, est maintenant une ado. Tout le monde veut sa peau.
Un cross-over aussi prévisible que le JT de Pernault : ça court à droite-à gauche, courses-poursuites etc. Et à un moment, un X-Man historique meurt. Première fois pour lui. Je sais bien que la mort passe plus vite qu’une rhinopharyngite chez les X-Men (voir plus haut), mais tout cross-over qui se respecte se doit de clouer un de ses héros. Wolverine est furax, comme d’hab. Un peu trop même. S’il y a bien un mec qui comprend qui devrait comprendre qu’il faut se sacrifier pour la cause c’est lui et Michel Rocard.
Malgré ce détail, Matt Fraction nous offre de si typiques petits moments dont il a le secret. Comme Cable qui interdit à Hope de parler au vieux Magneto allongé dans l’infirmerie. Ou encore ça :
Prévisible donc. Normalement si tout va bien, la Phoenix Force devrait surgir pour sauver la race mutante avant la fin des 14 chapitres (plus les limited series). Ca permettrait ainsi de remettre un peu d’ordre dans les titres X, un beau bordel à comprendre et à suivre. Pas de focus, pas de vista, ils sont un peu à la dérive dans le catalogue Marvel, se contentant de quelques petits éclairs de coolitude.
Aussi, Astonishing Spider-Man & Wolverine. Même principe que All Stars chez DC, une aventure lisible par n’importe qui. Pas d’historique méga long à comprendre, pas de continuité. C’est juste Spider-Man et Wolverine coincés et déprimés, en pleine préhistoire, à cause de diamants magiques (…). Normalement, ça devrait finir avec des dinosaures robots ou des ninjas cyborgs. Classico, fun ride et dessins fantastiques d’Adam Kubert.
Pour rester de bonne humeur, je me garde Brightest Day pour la semaine prochaine.
Cover la plus cute de l’année de la semaine:
Terminons avec le pick of the Week magique.
One shot. Hellboy in Mexico. C’est simple, à l’intérieur, il y a tout ce que tu dois aimer dans la vie. Mais le pitch vaut son pesant de cacahuètes. Admirez la musicalité des mots.
“During the 1950s, Hellboy caravans across Mexico with a trio of vampire-killing luchadores, finding the undead; evil turkeys; a terrible bat god; and a little too much tequila.”
Hellboy avec des luchadores tueurs de vampires. Comme un poème.
C’est tout pour cette semaine, vouuuush.
Spider-Man 3
May 2nd
Le 1 était un crachat sur l’œuvre originale, pédant et fatiguant. Le 2 était une extrapolation frauduleuse (« oh mon dieu, j’ai perdu foi en moi, je n’ai plus de pouvoirs »). Fallait-il avoir peur de Spider-Man 3, dont le nom est, depuis, devenu l’emblème des PlayStation 3 via sa typo, signe qui n’est pas rassurant par les temps qui courent. Et pourtant, entre les bêtises pour ados de type Garden State, Elizabeth Town (avec Kirsten, encore…), et les films d’action pur jus, les Spider-Man flicks ont réussi à trouver une pâte, celui du teen movie de luxe. D’un côté, on a les scènes de baston tournoyantes, à la notion de la gravité totalement relative, et de l’autre des bogosses, pour tous les goûts, de Toby McGuire à James Franco, avec moult scènes « émo » et torse poil. Le premier, c’était le début de la puberté, le deuxième, c’était le doute, le troisième sera celui de la crise d’adolescence avant le passage à l’âge adulte. Le cordon.
Pour harmoniser tout ça, on a droit à un habile gloubi boulga scénaristique inspiré de différents passages de bédé, abondamment coupés pour des raisons évidentes de temps. Spider-Man fut un jour envoyé se battre dans l’espace, transporté sur une planète par The Beyonder, un espèce de dieu tout puissant avec la gueule de David Hasselhoff, et d’où il choppera le Symbiote, qu’il ramènera sur Terre, un véritable costume extra-terrestre vivant. Sur péloche, tout ça est résumé en « une météorite débarque, et un bout de chewing gum noir se colle à sa mob ». Voilà, hop c’est plié. Au passage, le nouveau costard ne se contente pas de se coller à lui, il l’influence vers le mal, façon Kryptonite nicotinée de SuperMan 3 ou Droit de Savoir sur TF1. Un autre nemesis, Sandman, débarque, après avoir été retconé en « véritable assassin de son oncle » pour rajouter de la proximité. Comme un peu tous les méchants version Raimi, sa vie est un pathos continuel (bouh ma fille à soigner, et les docteurs sont des escrocs qui prennent chers => voir Yamakazi). Victime d’un incident nucléaire alors qu’il passait par là (bon dieu, le rôle positif des innombrables accidents nucléaires dans les années 60), il se transforme en sable. Ah et le new Goblin jr débarque aussi. Et le pire, c’est que la mayonnaise prend, le scénario faisant une jonction bancale entre ces 3 ennemis, avec quelques trous scénaristiques fous (Parker trouve le point faible du Symbiote par hasard ?). Mais pour une histoire en triple couche, ça reste suffisamment clair pour que tout le monde comprenne.
Les scènes d’action sont vraiment surboostés par rapport aux films précédents, et bénéficient sur presque tous les plans d’une gestion cohérente et réussie du placement du corps humain. Il y a clairement plus de maîtrise. Alors évidemment, l’idée de Gwen Stacy arrive bien trop tard (casting idéal pour MJ dans sa couleur naturelle, en plus), Kirsten est convaincante comme une pub « Madrange mon jambon star ». Spider-Man 3 sera celui du too much, de Parker qui se met à faire le bad boy pour plaire aux meufs. Mais bizarrement, plutôt que de modifier comme il le faisait précédemment, Raimi donne vraiment l’impression d’avoir tenté de garder un maximum. Un équilibre bizarre plein d’autodérision. Spider-Man 3, donc, l’actioner – teen movie de l’été. Ce n’est pas un titre de noblesse, juste un label qualité entertainement + popcorn.
Attention exclu, au lieu d’une illustration, j’vous ai préparé un film du super ami des enfants, Tchelovek Pauk. Son premier tube !
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