Posts tagged Blockbuster
Spider-Man 3
May 2nd
Le 1 était un crachat sur l’œuvre originale, pédant et fatiguant. Le 2 était une extrapolation frauduleuse (« oh mon dieu, j’ai perdu foi en moi, je n’ai plus de pouvoirs »). Fallait-il avoir peur de Spider-Man 3, dont le nom est, depuis, devenu l’emblème des PlayStation 3 via sa typo, signe qui n’est pas rassurant par les temps qui courent. Et pourtant, entre les bêtises pour ados de type Garden State, Elizabeth Town (avec Kirsten, encore…), et les films d’action pur jus, les Spider-Man flicks ont réussi à trouver une pâte, celui du teen movie de luxe. D’un côté, on a les scènes de baston tournoyantes, à la notion de la gravité totalement relative, et de l’autre des bogosses, pour tous les goûts, de Toby McGuire à James Franco, avec moult scènes « émo » et torse poil. Le premier, c’était le début de la puberté, le deuxième, c’était le doute, le troisième sera celui de la crise d’adolescence avant le passage à l’âge adulte. Le cordon.
Pour harmoniser tout ça, on a droit à un habile gloubi boulga scénaristique inspiré de différents passages de bédé, abondamment coupés pour des raisons évidentes de temps. Spider-Man fut un jour envoyé se battre dans l’espace, transporté sur une planète par The Beyonder, un espèce de dieu tout puissant avec la gueule de David Hasselhoff, et d’où il choppera le Symbiote, qu’il ramènera sur Terre, un véritable costume extra-terrestre vivant. Sur péloche, tout ça est résumé en « une météorite débarque, et un bout de chewing gum noir se colle à sa mob ». Voilà, hop c’est plié. Au passage, le nouveau costard ne se contente pas de se coller à lui, il l’influence vers le mal, façon Kryptonite nicotinée de SuperMan 3 ou Droit de Savoir sur TF1. Un autre nemesis, Sandman, débarque, après avoir été retconé en « véritable assassin de son oncle » pour rajouter de la proximité. Comme un peu tous les méchants version Raimi, sa vie est un pathos continuel (bouh ma fille à soigner, et les docteurs sont des escrocs qui prennent chers => voir Yamakazi). Victime d’un incident nucléaire alors qu’il passait par là (bon dieu, le rôle positif des innombrables accidents nucléaires dans les années 60), il se transforme en sable. Ah et le new Goblin jr débarque aussi. Et le pire, c’est que la mayonnaise prend, le scénario faisant une jonction bancale entre ces 3 ennemis, avec quelques trous scénaristiques fous (Parker trouve le point faible du Symbiote par hasard ?). Mais pour une histoire en triple couche, ça reste suffisamment clair pour que tout le monde comprenne.
Les scènes d’action sont vraiment surboostés par rapport aux films précédents, et bénéficient sur presque tous les plans d’une gestion cohérente et réussie du placement du corps humain. Il y a clairement plus de maîtrise. Alors évidemment, l’idée de Gwen Stacy arrive bien trop tard (casting idéal pour MJ dans sa couleur naturelle, en plus), Kirsten est convaincante comme une pub « Madrange mon jambon star ». Spider-Man 3 sera celui du too much, de Parker qui se met à faire le bad boy pour plaire aux meufs. Mais bizarrement, plutôt que de modifier comme il le faisait précédemment, Raimi donne vraiment l’impression d’avoir tenté de garder un maximum. Un équilibre bizarre plein d’autodérision. Spider-Man 3, donc, l’actioner – teen movie de l’été. Ce n’est pas un titre de noblesse, juste un label qualité entertainement + popcorn.
Attention exclu, au lieu d’une illustration, j’vous ai préparé un film du super ami des enfants, Tchelovek Pauk. Son premier tube !
Casino Royale
Feb 15th
La mode du moment, c’est les relaunchs, le ground zero des mythes de la pop culture, le year one, les balbutiements d’un bleu. Batman, Zorro, Superman rebegins, ou carrement le retelling inutile à la King Kong. Martin Cambell, c’est le pro du back to the basics, il a déjà à son actif Zorro et Goldeneye, le retour d’une franchise qu’on a cru enterré avec le pourtant pas mauvais T.Dalton mais vraiment pas aidé par ses scripts. James revient, mais dans le seul roman à n’avoir pas été adapté, Casino Royale, celui qu’on a tous lu, trainant dans une bibliothèque un été à côté des Agatha Christie. Daniel Craig, le scleu-mu apparent vient juste d’obtenir le label 00. Il est jeune et en veut et a réellement du mal à se faire à son costard, aussi à l’aise dans ses fonctions qu’une brochette fromage dans un restaurant japonais. Forcement, il y a des concessions. M est une femme depuis déjà quelques films. La personne étant supposé être un agent coco ne l’est plus. De plus, on souffre du syndrome Austin Powers « One million dollar ». Ca manie des millions, mais après avoir détourné des satelittes détruisant la croute terrestre, dirigé des armées de ninjas, faire toute une histoire sur un mec qui joue 100 millions aux cartes fait un peu cheap, même si c’est pour avoir des informations sur le réseau des dealers de Kate Moss. Heureusement, on met un Yamakazi dans le mix, des belles nanas et la recette remarche. Et la quote “The bitch is dead” est toujours là. Ou comment avec un vieux roman avec des cocos, des espions se faisant torturer et des tireurs d’élite, on bricole l‘actionneur le plus cohérent de l’année, 2006 that is.
Miami Vice
Aug 22nd
Mann, éblouis-nous. Un slogan répété sans cesse depuis que je vois les affiches de sa prochaine croûte, un Shin Miami Vice, série mythique des années 80 où il a fait ses premières armes. Mais maintenant, le père Mann, il est devenu auteur, il tourne en HD et veut bien faire comprendre qu’il est le meilleur pour filmer la nuit. Fini donc les années 80, le babibel, la belle des champs, les Cités d’Or, Phil Collins et les Karaté Kid, téléportation dans notre dure réalité. La drogue, c’est mal, le maïs est transgénique, les gens sont tristes et Phil Collins ne fait plus que de la daube. Le réveil est rude. Du coup, Billy & Jimmy (on les appellera comme ça) n’ont rien à voir avec les flics rigolards de nos souvenirs. Ils tirent la gueule, jamais une parole, pas un clin d’œil, même pas une vanne sur la cravate de son partenaire. Sinistrose d’ un film de Kitano. Mann leur a confié les reines de l’acting, l’air de dire « faites votre daube, moi je réalise ». Et c’est ce qu’il fait, démarrant direct par la boîte de nuit, séquence obligé de n’importe quel Hollywood Night ou des Dessous de Palm Beach, qui n’ont fait que repomper les codes. La modernité n’est pas poussée à l’extrême puisqu’on a droit à des petits clins d’œil à ces années fantômes, grâce à des scènes de cul pathétiquement délicieuses. Le scénario est un peu à leur image, inconsistante voire inappropriée. Il y a des trous scénaristiques dans lesquels on pourrait engouffrer tout le stade de France, des trucs vraiment grotesques, et des questions qui vous tarauderont l’esprit. La présence de Gong Li, qui est pourtant (avis perso) un cadeau de Dieu aux hommes, est ici risible, la caméra allant presque jusqu’à l’insulter. Bon dieu, Gong Li, une secrétaire d’un caïd de la drogue cubain… Soit c’est un pari, soit Michael Mann rêvait de tourner avec elle, tendance fanboy. Pareil pour Colin Farell, quand même assimilable à un beau gosse (non ?) qui est ici enlaidi de manière cruelle, filmé dans sa virilité moche la plus cash. Alors c’est sûr, si on s’intéresse aux conditions de réalisations et de « santé » de son acteur principal, on peut facilement comprendre que son cabotinage éthylique horripile son partenaire Jamie « Melon » Foxx, mais cela ne rend ce film que plus agréable. Oui, car malgré toutes ces incohérences, le maniérisme poseur de Mann s’exprime, rendant sublime le regard perdu de veau mort de Farell se posant sur l’océan, perdu lui-même dans l’indigence du scénario, une manière supplémentaire de dire « même avec ces boulets, cette histoire sans queue ni tête, je suis le seigneur du château. Tel Rocky IV aujourd’hui, Miami Vice sera célébré par les altercinéphiles dans les 20 prochaines années. Crâneur, stylisé, ébouriffant.
V For Vendetta
Aug 12th
Ma dernière lecture de V for Vendetta remontant à une date éloignée du siècle précédent, j’allais d’un pas enjoué voir cette Hollywoodisation de plus de l’œuvre d’Alan Moore (qui ne veut comme d’habitude pas être cité dans cette entreprise. Il prend juste l’argent, et si possible en cash sur un parking de Manchester, à 3h du matin, de l’argent qu’il réinvestira dans divers psychotropes, messes noires et documentations pour League of Extraordinary Gentlemen Vol 3). Cette version ghost-réalisée par les frères Wachowsky reprend bon nombre de leurs gimmicks (monde hostile où une force supérieure ment, un chaos qui submèrge le personnage principal pour finalement donner l’Eveil puis la victoire du Bien). Rien de mal, si ce n’est l’adjonction de l’Amoûûr, comme pour donner une motivation supplémentaire à l’anarchisme nihiliste et radical de V. Le film accouche d’une idéologie bancale, ayant l’aspiration politico-révolutionnaire conventionnelle d’un Besancenot ou pire, d’un Henry Emmanuelli. Demain le grand soir ? Evitons, y’a Mondial et puis après, c’est la période pré-électorale.
Bonux, une version pré Sin-Cityisé de l’illustration
Superman Returns
Jul 13th
Le problème avec Brian Singer, c’est qu’il sur-réfléchit ses films. Surtout sur Xmen 1&2. Il aime donner du sens, une espèce de deuxième lecture donnant une espèce de métaphysique à son propos. Selon lui, les Xmen, c’est un peu des homosexuels. Ils vivent entre eux, dans leur coin, ils sont haïs par plein de gens, ils sont « différents ». Singer est un activiste homosexuel anti tabagique (ca ne manque pas dans Superman Returns, lui qui a tourné un pacssif de spot anti cancer) et il n’est pas difficile de comprendre la métaphore de Superman Mk II. Il revient d’un long voyage initiatique, sur les traces de Krypton. Seul. Il a un lourd secret et ne peut pas le partager. Il manque de peu de faire son coming out d’ailleurs (son identité hein). Mais voilà, le problème, c’est que le « vrai » Superman n’aurait pas quitté la Terre comme ca, pour une raison à la mort moi-le-nœud … Singer s’abrite derrière ce prétexte tout nul de « retour à ses racines » et de quête de sens psychanalytique du pauvre, tendance freudienne. On pourra dire que c’est une manière plus que malhabile, puisqu’on le retrouvera pleurnicheur pendant tout le reste du film. Mais voilà l’autre problème : cinématographiquement, ce n’est vraiment pas terrible. L’histoire, linéaire au possible, calque la trame du premier film. Cool ? Non. Il y a en tout et pour tout que trois scènes de « Superman », le reste nous le montre larmoyant, supra mauviette. Lex Luthor est sorti de taule (il avait Arnaud Montebourg comme avocat), gaule les cristaux de la Forteresse de Solitude et découvre le moyen de devenir un propriétaire foncier encore plus important que les Chirac et les Gaymard réunis : balancer un des cristaux dans la flotte. C’est tout. Lois s’est fait faire un mouflet (insupportable, il joue comme un poulpe). Le reste est dé com pré ssé. Comprendre LEEENT. 3 scènes d’action et une espèce d’encéphalogramme plat. Rien que la scène du retour à la ferme Kent faisait nul (coucou je suis derrière toi). C’est lent… C’est plein de plans nuls et long mais qui vous jettent à la gueule leur grandiloquence moche. Et encore un travelling lentissime… et la caméra fait zoom arrière pendant des plombes pour rien. Et pourtant au début, on frissonne un peu, y’a des remix des musiques de John Williams. Et le générique, wow… Petit hommage à Marlon Brando au passage, mais sinon rien ne survit à tout ça… Même Metropolis, soit disant moderne est toujours vue comme une cité vieillotte. Les murs du Daily Planet sont une espèce d’esthétique retro des années 30 doublé d’un baroque Gotham Cityesque. Tout est retro, comme si le film n’arrivait pas à se situer sur la chaise de la modernité. Le Daily Planet est lui même resté un journal papier, lu comme France Soir à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Internet, presse TV ? Connais pas. Returns est une coquille vide fière de ses effets pédants. Le Superman de Donner (1978) nous a fait croire qu’un homme pouvait voler, le Superman de Singer nous a fait comprendre que Superman pouvait se noyer. Quelle déception.
X-Men 3: The Last Stand
May 25th
Sans spoilers
Il fut question pendant un temps de faire un film « Wolverine » entre le premier et le deuxième film, racontant ses origines. Visiblement, ils l’ont fait dans X-Men 3. Ils ont réussi à rendre Cyclops plus pathétique que dans les films précédents, c’est inouï. Pour t’expliquer, ami newbie, Cyclops est la clef de voûte des X-men. Leur âme, le field leader ultime. Ici, il est de la bouillie pour chat. Tout le film a été orienté sur Wolverine, le bad ass. Mais comme disait l’excellent cartoonist Alan Davis, Cyclops est le ying indispensable d’un enfoiré comme ça. Là, non c’est the Jackman show. Toujours consciencieux d’ailleurs, mais trop grand (oui, il est normalement petit, ce qui est assez importante pour définir son caractère). De l’autre côté, l’oscarisé Berry qui a des lignes de dialogues un peu moins consternante que dans le passé. On nous ressort aussi l’idée d’une guérison pour les mutants, un petit mutant Leach qui court-circuite les pouvoirs.Visiblement, ils l’ont fait pisser dans un flacon ce qui a donné un sérum annihilateur de mutants. Ouiiiii d’accord. Mais bon, au moins le film a le bon goût de ne pas nous vendre une machine toute droit sorti d’un James Bond. Il y aurait beaucoup de choses à dire, mais glissons sur ces considérations fanboyesques… non encore un peu, allez pour la route :
Le probleme de Xmen 1&2 c’est que c’est la vision subjective d’une bédé par un réalisateur. Le 3, c’est la panique des producteurs qui avaient mis en chantier une suite, mais sans histoire, sans même de réalisateur, Singer s’étant barré pour nous gay-ifier Superman. Du coup, ils ont pioché à droite, à gauche des concepts pour bricoler un scénario. Le concept de Phoenix / Dark Phoenix fonctionne car c’est une histoire qui s’étendait sur des mois entiers, faisant du build up, montant en spirale pour donner une fin apocalyptique. Version ciné, ça rend aussi bien que le mélange saucisson / nutella. De plus, tant qu’à pécho des idées n’importe comment, autant puiser dans le vivier de mutants du monde Marvel, pas d’inventer le mutant Porc-épic. Non mais Mutie the Hedgehog, pfff
Réjouissance cependant, Wolverine reste bon on screen. Il tue. Sans pitié. Une chose qu’il ne peut plus faire en bédé, sauf si son esprit se fait posséder. Comme quoi Hollywood devient super permissif s’il s’agit de violence. L’autre aspect vraiment réussi c’est que Magneto est ce coup ci truely evil. (en gros il fait un peu le ouf avec ses pouvoirs, comme dans l’arc de Morisson : Planet X dans New X-men). Il a l’air tellement puissant que Jean Grey / Dark Phoenix passe au second plan niveau evil, tellement c’est gros. Un blockbuster du pauvre, très discutable à bien des égards.
Mission Impossible 3
May 18th
L’entente fusionnelle entre ciné et TV se poursuit avec Mission Impossible III. Ce dernier fait largement oublier la tentative John Woo recruté « parce que les réalisateurs de HK étaient à la mode » il y a quelques années. Non, là c’est JJAbrams, le goupilleur des séries Alias et Lost. Un cador du cliffhanger haletant. Du coup, on a un film d’action qui se prend ‘achement au sérieux avec quelques zestes d’humour. Et là, on peut sortir sa liste des règles de tout bon « actioner » :
- Un héros qui ne loupe rien. Qui n’essouffle jamais et surtout qui n’est pas effrayé par la verticalité d’un mur, tel un ado dans un film de Miyazaki.
- Un méchant mais très très méchant. Plus il est méchant et fou, plus ça marche. On peut même se payer le luxe d’avoir un héros naze si le Némésis est complètement barré. Cf filmo de Brukenheimer et ses Malkovitch et autres bad guys.
- Très important, un supérieur, généralement flic et con. Le type psychorigide. Le genre qui soulignait à la règle ses cours avec son bic 4 couleurs. En vieillissant, il devient une tête de con. Si le héros est blanc, prendre un noir. Ici c’est Lawrence Fishburne, qui déclame ici sans doute les meilleurs one-liner qu’il n’ait jamais exprimé au cinéma. On le voit peu mais il tient une forme olympique. Les apprentis commissaires de police devraient étudier son rôle avec attention.
- Il faut à un moment, une situation de crise ultime. Genre les prisonniers s’évadent (voir filmo Brukenheimer, Con Air etc). Ici, c’est une évasion qui se fait au chasseur de combat, et avec des équipes de Kerberos (séquence incroyable dite du « tu en as pour ton argent » ).
- Un personnage comique pour mettre en relief tout l’humour de notre héros. En général, un flic avec du bagout, ici, un informaticien tendance « Otacon » de MGS, joué par le mec du très over-hypé Shaun of the Dead.
- Une résolution de type happy end mielleuse. Exemple : le héros retrouve sa meuf / fille / le vilain flic devient bon, il prend sa retraite mais reviendra dans la séquelle. Soit une, soit tout ça en même temps. Voir toute la filmo de Brukenheimer. Encore lui.
2h d’une machine d’ entertainement à toute allure, l’efficacité dans tous les plans. Ca explose de partout (étrange quand on se souvient de la série TV et de son rythme derrickien.) Y’a du savoir faire. Cruise joue de manière touchante et surtout personnelle les émotions de base. La colère, la joie, l’arrêt cardiaque. On ne lui en demande pas plus. Comme pour le film. Une machine à divertir où l’on retient son souffle, qui broie tout sur son passage, tel une argumentation unilatérale d’un congrès de Lutte Ouvrière. Si MI :3 était une technique de combat, ça serait un coup dans les couilles. Un coup bas.
Fantastic Four
Aug 4th
Gloups un film de super héros. Celui-là est appliqué. Y’a pas vraiment de pic d’ailleurs, il est plutôt plat. Ne parlons pas de fidélité à la BD: dès le début, FF annonce la couleur. Victor Von Doom n’est pas un souverain d’un pays obscur d’Europe de l’Est mais un Jean Marie Messier à la tête d’une multinationale type Vivendi technology. Reed Richards est intelligent mais idiot, puisqu’il vient quémander de l’aide à Doom. Mmm aie ça fait mal.
Et en même temps, pas mal de petits détails de l’univers sont conservés. Les Fantastic Four héros new-yorkais, le Baxter Building, deux trois quotes connues etc. Mais le problème est que l’on tombe dans l’excès inverse du Batman de Burton. Le joker était tellement “trop” qu’on en oubliait Keaton/Batman. Là, Doom, pourtant le super vilain le plus classe de l’univers Marvel est une espèce de Magneto du pauvre, doublé d’un margoulin de la finance qui se fait rafler son affaire comme le premier Marionnaud ou Adidas venu. Bref, sur les bords, c’est respectueux, mais l’essence même fait défaut. Le reste, l’emballage, est réalisé de manière plan plan, soigné, mais sans risque, comme si le réalisateur était téléguidé par le script “fixé” par Hollywood. Ca ne reste que ça, un petit entertainement. Ce n’est peut-être pas si mal en fin de compte.
En fait ce qui aurait bien marché avec ce film, c’est de ne pas faire Doom. Faire les origines des FF normales, leur retour sur Terre, la découverte de leur pouvoir, un ennemi qui s’interpose, puis à la fin, un gros nemesis qui débarque, type Mole Man. Malheureusement ce film a été fait 1 an plus tôt, c’est The Incredibles, sans doute le meilleur rip off d’un comics Marvel à ce jour.
(Bonus track: ma 4ème mise en couleur, sur mon propre pencils+ink…)
Batman Begins
Jun 16th
Autant le dire tout de suite, les deux films de Burton ont toujours été à mes yeux de piètres films de Batman. De très bons “super vilains featuring Batman”, ça d’accord. Mais ils sont toujours passés à côté du héros. Mais voilà, depuis des mois, on voit défiler les teasers de ce nouveau Batman, largement inspiré sur Batman Year One de Miller / Mazuchelli (si vous ne l’avez pas lu, foncez l’acheter, sans doute une des meilleures histoires jamais imprimée sur papier avec l’homme chauve-souris), alors on y croit. Le point de départ est d’imaginer (comme le propose la continuité classique moderne) un Bruce Wayne qui part à travers le monde, tel Zorro, pour s’initier à la criminologie ainsi qu’à de multiples sports de combat. Perdu dans sa soif d’apprendre, il se retrouvera en Asie où s’initiera aux arts suprêmes chez Ra’s Al Ghul, celui qui dans la bédé deviendra son arch-nemesis, un magna du crime international, félon comme Lex Luthor. Enfin ici, il est joué par Ken Watanabe qui ressemble à Yul Brunner dans Anna & le Roi, avec ses 3 minutes en temps total on screen. Toute l’organisation criminelle devient une ligue de ninjas qui veut faire le bien par le mal… enfin c’est super flou, mais au final, ils sont montrés comme des dingues façon méchants de James Bond et bombe mégalo.
Retour à Wayne. Après son super entraînement de ninja avec son maître jedi, Bruce revient à Gotham et se confectionne son identité de Batman. C’est à peu près le sujet du film : comment il se bricole son identité avec la fortune que lui a légué son paternel, qu’il se taille ses batrangs, jusqu’au plus petit détail. Intervient, en plus du majordome Alfred, celui dont j’ai oublié le nom, mais qu’on appellera Danny The Dog car c’est Morgan Freeman qui delivers encore une fois, dans ce qu’il fait le mieux, le vieux noir charismatique. Inégalable. Il n’y a pas vraiment de “nemesis” au sens classique du terme, et finalement ce n’est pas plus mal. Au moins le film est centré sur Batman (et pas sur le Joker ou le Pingouin). Visuellement, c’est calibré, y’a du savoir faire, et on sent que Chris Nolan s’est donné du mal, sans que cela sente le CG partout. Maintenant, un truc chiffonne le fan que je suis…. On sent même que c’est trop appliqué, dans le sens où les origines de Wayne ont été “spidermanisé”. Bruce se sent coupable de la tragédie qui l’a laissé orphelin… comme Parker pour son oncle Ben. Ce sentiment de culpabilité est renforcé par une phrase répété comme un motus vivendi, tel “Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités”. On peut ne pas adhérer également à l’armure de combat urbaine. L’arme principale de Batman est la peur. Peu importe qu’il se fasse toucher ou pas, il fera toujours peur. Le foutre en armure le réduit un peu à ça… juste un mec en armure. Un mec cognable, loin de l’être mythique qui hante les rues de Gotham.
D’autres bons points…. Et bien, Bruce Wayne est excellent. Hautain, snob, arrogant play-boy de la jet set, il est comme il faut. L’humour n’est pas en reste, avec des catchline vraiment très marrante. Oui, les gens ont tendance à oublier, depuis Dark Knight Returns de Miller, qu’avant de devenir la caricature d’un psychopathe justicier, Batman prends plaisir à ce qu’il fait. Très bien senti. Même avec ses 20 minutes de Bat-ninja, malgré sa musique signé les écuries Hans Zimmer (on a l’impression que Gladiator va nous tomber sur la gueule avec des valkyries, Ja ja!), Batman Begins s’impose de fait comme la meilleure adaptation du caped crusader, loin devant les univers esthètes de Burton et des délires techno-gay de Schumacher. Même la fin est pas mal. Autant de bonnes intentions méritent un satisfecit appuyé. C’est parti pour deux suites encore…
Com-Robot