Archive for May, 2011
C’était il y a 15 ans n°7
May 12th
Il y a 15 ans sortait mon Fire Emblem préféré. Mais au fond, je n’y joue que pour entendre cette musique.
Wu Xia (Trailer)
May 11th
Legend of the Fist
May 10th
C’était écrit. Tu ne pouvais que tomber amoureux de Legend of Fist, dès la première seconde de son trailer. Dans la grande tradition des actionneurs américains des années 2000 (ça fait bizarre d’en parler au passé), Donnie Yen balance tout, tout tout, dès le début. Et ce qu’il te balance à la gueule, c’est du rêve.
Ferme les yeux.
On est en France sur un champ de bataille de la guerre de 14-18. Une gatling teutonne l’allume, Chen Zhen (le même héros que dans Fist of Fury de Bruce Lee, mec !) et ses compagnons chinois, à savoir un petit contingent de chinois mobilisé par le gouvernement pour aider tant que possible. Ils sont foutus et ils tombent comme des lapins. Donnie aka Chen bondit et entame alors une course effrénée à travers les débris. Puis il se balancera sur un câble. Yamakazi et Tarzan pulvérisés en 3 plans. Il utilise des baïonnettes récupérées en chemin pour escalader le bout de mur qui lui reste à grimper, toujours sous le feu croisé allemand. Puis il tabasse un premier soldat. Lui chope aussi sa baïonnette. Et à ce moment là il place une technique si belle que je lui ai écrit un haïku en son honneur. C’est :
“Attaque de la double baïonnette tombée sur soldat allemand”
Tiens, avec du son.
Il est parfois difficile d’isoler un moment précis dans sa vie, mais à cet instant-là, Legend of Fist est pour moi le meilleur film de tous les temps.
Puis de Tai Chi Master chez les poilus, le film bascule dans complètement autre chose, dans un Shanghai sous domination japonaise. Sans rire, Andrew Lau est en train de nous réécrire Casablanca mais avec des chinois. Et Donnie en Humphrey aux coups de poing tournoyants. Plus fort encore, pour lutter contre l’oppression, il va s’inspirer d’un héros populaire chinois pour se déguiser en Frelon vert. Et il va sans dire qu’il défonce gentiment le gentil Kato de la version Gondry. Mais ce qui est génial avec Donnie Yen, c’est qu’en plus, il sait vraiment jouer la comédie. Ça fait tout de suite la différence.
Mais malgré toutes ses qualités (from the director of Infernal Affairs quand même) et sa maitrise chorégraphique de fou, il y a quand un petit hic dans Legend of the Fist, comme si les coréens avaient fait une OPA sur les films historiques “multi-genres”, où ils mélangent grande fresque, humour, grand sentiment. Et éventuellement baston. Legend of the Fist (qui fait suite à la série TV du même nom, Donnie déjà dans le lead role à l’époque) abuse de la CG, s’éternise là où il ne faudrait pas et a parfois des méchants airs de Vidocq. Fort heureusement, il te balance un final de fou, avec l’inévitable duel final contre un japonais. Oui, un film sur deux avec Donnie se termine par le combat de la vengeance contre l’oppression nippone. Et sur moi, ça a l’effet libérateur d’un Death Proof : un vengeance movie historique de kung fu. SOLD.
Donc, pour cette intro du bonheur, pour ce finish au sang brûlant, ça sera
Oh et “la fille” du film, c’est Shu Qi. Je crois qu’on ne voit jamais assez de Shu Qi dans la vie.
Sortie en DVD le 1er Juin. Et comme je suis de bonne humeur, hop, un autre micro-extrait de bonheur.
Kenka Banchô 5
May 8th
À part avoir dévoué ma vie à Goldorak et Batman, je suis devenu assez calé expert en jeux “bac-à-sable” à la japonaise. Fasciné par des choses tout ça, tout ça. Surtout si les jeux en question sont des simu de racailles japonaises, t’sais, les mecs rockabilly. Expert un peu par défaut, je crois qu’en fait, ça n’intéresse pas grand monde, les racailles 70’s qui utilisent leur regard-rayon laser pour faire flipper les vieilles dames et les bandes rivales. “Un jour, je serai la meilleure racaille.”
Et là, le cinquième Kenka Banchô, je pensais avoir fait le tour de la question. On peut “juste” y adopter un chien pour attirer les meufs et faire le coup de la brute au grand cœur. Sautage de requin, en force.
Mais voilà que je tombe sur un jeu bac-à-sable où l’on incarne un yakuza qui devient… prof de lycée. Et c’est aussi awesome que cela puisse paraître. Bientôt ici.
The Way Back / Les chemins de la liberté
May 7th
Peter Weir est un réalisateur complètement Airwolf. A tel point que Master & Commander est, pour moi, un des films fondamentaux des années 2000. Quel que soient tes goûts, il y a forcement un de tes films d’amour qui lui doit son existence. Genre There will be blood et compagnie… L’histoire grand angle, des personnages bien dessinés, un souffle humaniste, c’est donc un peu la marque Weir, un maker de qualité.
Alors le voir aujourd’hui dans un film Based on a fucking true story. Encore. Et il adapte ici The Way Back un roman d’évadés d’un goulag, le sujet à risques qui me fait grincer des dents. Mais au moins, la direction artistique et l’ambition créative sont annoncées dès le début avec le logo “National Geographics”. Ce qui signifie en gros “Tu vas voir de beaux paysages”. Mais là, Man Against nature tu repasseras: les fugitifs n’ont vraiment que des problèmes de survie conjoncturel, un peu comme quand un mec recharge son arme dans un film de John Woo. Il le fait pour la camera, pas pour le réalisme.
Et puis il y a ce problème de langues, ces acteurs qui ne peuvent pas faire genre ils parlent russe pendant 2 heures (en tête Colin Farrel, jouant un renégat mutique, pas mal). Et bon, les mecs qui font semblant d’être russe, même avec la classe inouïe de Viggo Mortensen, ça ne marche pas forcément sur les fils d’immigré ruskof.
La langue du dénominateur commun sera donc l’anglais courtesy la présence d’Ed Harris. Ça aurait pu être pire, les mecs. Éd est génial, qu’il joue ou qu’il réalise. Il a vraiment le potentiel de se faire une carrière d’Eastwood de gauche sur le tard, un de ces acteurs qui s’améliorent avec le temps, comme le bon vin. Mais mec, il est freakin’ trop long ton film. Bon, je t’avoue, à chaque fois que je vois une plaine, la toundra, de l’herbe, une montagne, en ce moment, je pense à Mallick que j’attends un peu comme le messie. Du coup, le film de Peter Weir me parait forcément plus posé, moins sensuel, une histoire qui a du mal à embrayer avec un finish vraiment nul. Mallick, viens, j’en peux plus de t’attendre.
Airwolf Watch 3
May 6th
Slow month is slow.
Déjà que le mois dernier était amorphe (un séisme, Kurosawa nous en parlait ici). Mais Gambare Japan va frapper en mai et juin. En attendant, il y a eu cette vidéo shaddaiesque et puis ça:
Mais le meilleur moment, c’est ce caméo sur du Jackson. Hé, j’avais prévenu, c’est court, ce mois-ci. Heureusement que c’est aussi celui des Summer Blockbusters.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.
The Eagle
May 3rd
Amateur de films d’action “mecs en jupes inside”, tu seras content. Ca fait longtemps que la tension homo-érotique n’a pas été aussi forte dans un actionneur de l’été. En fait, j’dis ça mais depuis, j’ai joué à El Shaddaï qui a complètement chamboulé toutes les barrières. Mais on y reviendra ici.
Mais donc les péplums, blockbuster ou pas ? L’année dernière j’avais inclus Centurion et Robin Hood, il n’y a pas de raison de faire l’impasse sur The Eagle, même s’il y a Channing Tatum dedans, le mec dont la cheminée est recouverte de Teen Choice Award et de MTV Movie Awards, un mec à ranger sur la même étagère qu’Ashton Kutcher niveau intérêt. J’ai déjà vu des téléfilms TF1 plus intéressants que Channing Tatum. Mais il a survécu à G.I. Joe, le blockbuster des seconds couteaux, donc un peu de respect…
Le voilà dans la peau de Marcus, un jeune centurion blessé au combat. Sa carrière suspendue, il se décide à partir chercher “l’Aigle”, symbole de la 9ème légion. Based on a true story jusqu’à ce que Channing Tatum ouvre la bouche, cette légion a disparu il y a des dizaines d’années dans le nord du nord de ce qui deviendra le Royaume Uni. Décimée ou kidnappée, nul ne sait ce qu’elle est devenue. Marcus fait tout ça pour laver l’honneur de son père qui commandait cette légion (à la clef flashback naturaliste sépia à la Gladiator).
Il emmène son esclave, joué par Jamie Bell (superbe presta, par contre), qui est un mec de là-bas. Un ch’tit esclave. Evidemment, ils vont devenir amis puis il y aura flip-flop comme on dit chez les pasoliniens. Le maître deviendra esclave et vice-versa. Sens-tu la puissante métaphore ?
Kevin Macdonald (le dernier roi d’Ecosse) a un peu de mal à donner à cette prod la grandeur dont elle aurait besoin, comme si, dix ans après Ridley, planait encore l’ombre de Russel Crowe sur toutes les velléités d’héroïsme de la Rome Antique. Pourtant, il y a à peu près tous les ingrédients, en premier lieu l’inévitable rôle du mentor, alias le “grand et vieux acteur connu de 143 ans”, en la personne de Donald Sutherland. Et puis deux apparitions si bien masquées que tu vas les zapper si tu clignes des yeux une seconde de trop. Mark Strong, le go to guy quand Hollywood a besoin d’un méchant en ce moment (Sherlock Holmes, Robin Hood, Kick Ass et bientôt Green Lantern) et aussi Tahar Rahim, le “prophète” d'”Un Prophète“, une apparition grimée comme pour nous rappeler que c’est compliqué de revenir du rôle de sa vie.
Le plus bizarre dans the Eagle c’est que sa fin le transforme tout entier en buddy movie où le politicien romain se fera envoyer bouler comme la blonde bêcheuse qui faisait rien que d’embêter la gentille héroïne d’un teen movie. Finalement, peut-être que c’était ça le but de la manœuvre, de basculer de l’actionneur gay-ish à une normalité amicale digne de Bad Boys… “Everybody wants to be like Mike Lowrey.”
Com-Robot