Summer Blockbuster Front 2013
C'est reparti. Après un cru 2012 formidable, chacun y va de son plan quinquennal de domination cinéma. Chacun a son film de zombie, de super-héros ou de robots dans les bacs. Je sais que ça parait absurde d'appeler ça "Summer Blockbuster" alors qu'on est tous en manteaux. Comme quoi le dérèglement climatique prévu par la ribambelle de films post-apo à venir est en fait notre futur. Au moment où Michael Bay se lance dans des petits films intimistes, où l'apocalypse se fait annuler à coup de fulguropoing, rejoignez-moi dans ce moment de communion et de destruction. Prelude : A Good Day to ...
Urbex : le dortoir abandonné de Tokyo
Il y a le Japon du cliché, "entre tradition et modernité", et son croisement de la "Sortie Est de Shinjuku" avec des néons partout. Et il y a ce dortoir en ruines. J'ai tellement utilisé la métaphore des "ruines nostalgiques" qu'elle a fini par perdre son sens. C'était jusqu'à ce que je découvre un endroit comme le dortoir de Seika. Une ruine planquée en plein Tokyo, cachée par une végétation anarchique. Des travailleurs chinois y vivaient, jusqu'à ce qu'un incendie ravage l'établissement il y a quelques années. Le rez-de-chaussé est calciné mais les chambres des étages supérieurs sont intactes, laissant apparaître des ...
Saint Seiya le film live, le Casting Call
Double actu Saint Seiya. Tout d'abord le jeu vidéo (plutôt réussi) que j'avais largement évoqué ici. De deux, on est à une quinzaine de jour de la diffusion de Saint Seiya Omega, le reboot japonais destiné aux plus jeunes. Mais ce qu'on aime, c'est le Saint Seiya original, le Sanctuaire, les bons épisodes canoniques avec Seiyar, Shiryû et les autres. Le mercredi aprèm... Si t'as pas connu ça, mec... fais quelque chose ! Et si on "castait" les acteurs idéaux pour un Saint Seiya live ? La règle du jeu ici sera de prendre les meilleurs d'aujourd'hui. Interdiction d'utiliser une machine à ...
Surviving is Fun, Partie 1: en jeux vidéo
Bienvenue dans cette série d'articles consacrés à la survie. Survivre, un hobby qui pour l'instant me passionne. On va commencer avec Dame Nature qui se venge dans Cabela's Survival : Shadows of Katmai. L'histoire simple d'un homme contre la Nature. Ou plutôt contre les éléments qui ont décidé que Logan allait souffrir. Mais rien n'arrête le plus badass des héros qui ferait passer Nathan Drake pour un chanteur de K-Pop. La Nature doit et va regretter de l'avoir fait chier, bordel de merde. Mais avec un nom qui sent la testostérone comme "Logan James", on ne peut être qu'un beau gosse. Depuis les décombres ...
Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK. Je ressors donc le logo de circonstance : En n'activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire "presque" normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW. Maintenant que tout est dit, passons à… Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j'ai pensé que Vivid avait un peu ...
Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Disclaimer: A l'origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m'est revenu des idées d'autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c'est tout en bas. J'aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d'immigré d'une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c'est devenu un jeu : trouver la propagande qui ...
Francis Lax, Norio Wakamoto et San Ku Kaï
Mar 26th
Il y a des jours où ça vous fait tilt. Comme ça. Comme une évidence.
Francis Lax est le Norio Wakamoto français. Cette idée me tournait dans la tête depuis le 143ème visionnage de Superman (que je ne peux plus voir sans chialer aujourd’hui, mais ça, c’est une autre histoire. Autant les crimes lacrymaux comme Hachi, ça va, autant Superman avec Christopher Reeves…). Anyway, dans Superman VF (formidable comme toutes les VF des années 80), il y avait Pierre Arditi dans le rôle de Kal-El. Et Francis Lax dans le rôle de Lex. Sa destinée s’est jouée à une lettre près.
Mais Norio Wakamoto ? C’est l’ultime bad guy du moment. Cabotin, fou, le genre de mec qui doit te foutre la trouille. Le God Almighty badass motherfucka.
La preuve :
http://www.youtube.com/watch?v=33P3X0aJGV8
Le meilleur choix de carrière, quand on a ce timbre et ce charisme, c’est de jouer les méchants. Ou au pire, les neutre-démoniaques. Le genre de mec à qui tu confies les portes de l’enfer. Mais globalement, il faut mettre sa voix au service du mal. Si tu viens ici pour les jeux vidéo et que tu t’apprêtes à prendre du Francis Lax dans la tronche, Wakamoto, tu l’as entendu récemment en Devil King Nobunaga dans Sengoku Basara, Xenoblade ou encore Catherine. Et bon dieu, c’est Cell dans DBZ.
Francis Lax a quand même été un héros mémorable dans sa filmo. Optimus Prime et ses mémorables duels contre Megatron (a.k.a Henry Djanik, un timbre de voix assez culte, entre mon Ernest Borgnine d’amour dans Airwolf, Kojak, MR T et 134 personnages différentes dans Saint Seiya, du Grand Pope à Ikki en passant par le vieux maître, le Scorpion, le Capricone, legendary Masque de Mort du Cancer ou le Verseau. Rien que ça.
Random Moment de Bonheur :
Mais donc, Francis Lax, toute cette présentation pour arriver à ce que je voulais montrer… Ce mec qui passe de Sancho des Cités d’Or, à Samy de Scooby-Dou en passant par le Schtroumpf à lunettes, touche, dans l’extrait qui suit, AU GÉNIE. Ce caméléon qui se fond dans l’esprit tordu de Lex le génie du mal, nous offre ce moment de bravoure où il incarne à la fois Siman le chimpanzé de l’espace et le terrifiant Cyclotor. Et c’est aussi extraordinaire que ça en a l’air. Sans la moindre hésitation, je pense qu’il s’agit des 6 minutes les plus importantes tournées en langue française depuis Gerard Philipe dans Fanfan la tulipe et de Gaulle qui libère “Paris outragé, Paris martyrisé”. Classe ? Non, sidérant !
San ku kai “best of Cyclotor” by superdave37
127 hours
Mar 22nd
Ow. Encore un based on a true story. C’est quoi, le 10ème de l’année ? Enfin si l’on admet bien sûr que Halal Police d’État était une fiction…
127 hours est surtout mémorable par son pitch High Concept “Dans les Dents” : “l’histoire d’un mec qui se coince le bras sous un rocher et qui va être obligé de se le trancher pour survivre”. Alors, à moins que ça soit ta première venue sur Robotics, tu sais que j’affectionne ces thèmes qui ont la patate. Et 127 hours a déjà ça pour lui. On a rarement vu un High Concept plus efficace depuis le mémorable “l’histoire d’un surhomme qui va se faire torturer à mort du haut d’une montagne pendant deux heures de film”. Mais ce jour-là, Mel Gibson avait donné tout ce qu’il avait.
Danny Boyle, le Klapisch brit’ (est-ce un compliment ?), il y va de son clip MTV de deux heures, un vrai défi pour James Franco pour nous tenir éveillé. Il grimace, il cabotine et prend en photo sa trogne pendant l’heure et demie du film. L’effet le plus craignos, c’est le rendu “appareil photo numérique comme en 2003″ avec les petits effets qui vont avec. Du prêt-à-poster pour Facebook, sauf que hé, en 2003, t’avais que des skyblogs. Devant cette compet’ de wanagain, Boyle voulait pas se faire doubler. Donc clip, re-clip, flashback lourdingo (caméo de Clémence Poésy -l’amour-te-donner-l’envie-de-survivre-t’as-vu-), vue X-ray sur le bras dont l’os fait crac. Glouglou le soda mais sourire caméra. Hé ouais les gars, n’achetez pas la camelote chinetoque, prenez un vrai couteau. 1h30 de ça. Too. Fucking. Much.
Y’a un truc assez flagrant, le coup de stabilo, sur la misère de ses biopics loupés, de ces films based on a true story avec des morceaux de vrais gens dedans, c’est la présence du gus concerné pour un coucou final pile avant le générique. Le temps d’un instant, de se dire “whadeufuck”. Comme dans le très peu mémorable Domino par le moins bon des frères Scott.
Un film qui a vraiment envie qu’on le “like” et qu’on le “poke“, alors que non, c’est sale.
Dans les dents 25
Mar 20th
Vous n’imaginez pas comme ça m’a manqué, de parler d’illustrés…
Pour cette reprise, Dans les dents va s’attarder sur deux coups de cœur. Ouais, je vais tenir un article entier sans dire du mal ou presque.
On va faire par ordre alphabétique.
New Mutants, écrit par Zeb Wells (l’auteur de l’arc génial du Lezard avec Bachalo dans Spider-Man) a fait un run parfait sur un titre dont je doutais de la pertinence (déjà, dans le tout premier Dans les Dents !). Après tout, il n’y avait aucune raison à rassembler cette bande de gosses des années 80, la section junior des X-Men à part “Hé regardez les mecs, c’est les mômes que vous kiffiez il y a 20 ans”. Mais chez les New Mutants, il y a toujours eu une alchimie particulière. Comment ne pas aimer son leader malhabile, Canonball aka Sam Guthrie, qui se donne à fond mais pas toujours de la bonne façon… A ses côtés, Sunspot, Karma, Warlock, Cypher (peut-être mon préféré, un pouvoir purement intello, celui de comprendre et décoder n’importe quel langage ou code) qui est revenu à la vie, normal, it’s comic book), Magma et Illyana / Magik, la sœur de Colossus revenue des limbes. Et puis il y a Danielle Moonstar, l’indienne qui a perdu ses pouvoirs mais pas sa grande gueule. Et t’sais quoi, ça fait plaisir de voir cette équipe de mutants qui ne bougent pas, ces personnages réguliers qui n’ont pas ou peu changé, Fantastic Four style. Tu verrais le grand barnum qui se passe en ce moment dans le titre vedette Uncanny X-men, tu sais plus qui est qui, qui est membre, sympathisant ou simplement touriste. En plus en y repensant, il y a eu moins de coucheries entre eux qu’en trois saisons de Gossip Girl. À ce qu’on m’a dit.
Mais après les événements de Second Coming, l’équipe est démoralisée. Shan (Karma) se fait amputer de la jambe. Warlock est traumatisé d’avoir été forcé à tuer. Oui, même les êtres techno-organiques ont une âme. Sam décide de prendre toutes l’équipe en balade, histoire de resserrer les liens. Arrivée en hélicoptères à la datcha, nuit devant le coin du feu, ils y sont tellement bien qu’on se croirait en Haute Normandie. C’est à ce moment que ressortent des démons tout droit venus du passé. Des enfants utilisés il y a (20 ans en bd dans l’arc Inferno… 1989, gars !) quelques années pour tenir les portes des Limbes ouvertes. A vrai dire, j’ai plutôt bonne mémoire surtout pour ce genre de références qui nous renvoie aux sweet 12 ans, quand tu lisais encore tes bédés dans Special Strange, vu que l’import était bien limité à l’époque. Mais là, le souvenir de ces gosses s’était complètement vaporisé. Ils ont littéralement été chercher cette histoire dans les limbes. Aujourd’hui, ce sont devenu des armes au service d’un général un peu fou comme Kadhafi mais de la marine US. Ce mec a littéralement établi. Une base. Militaire. US. En. Enfer. Même George W. n’aurait pas osé, à moins que l’Enfer soit doté d’armes de destruction massive, là encore, on attend confirmation de Google Maps.
Le danger est donc sérieux. Les New Mutants sont donc face à leur équivalent infernal, twisted et forcément un peu violent. Et bien glauque. L’un d’eux a le sang qui se transforme en armure (genre mousse expansée de sang) dès qu’il se fait couper. Et puis celui avec plusieurs bouches autour du corps avec des dents coupantes. Ou encore la démone capable de sentir et influer sur les phéromones. En gros, quand quelqu’un souffre, elle jouit. Et puis j’aime bien Trista dont le pouvoir est de parler à l’envers ce qui va créer un loop neuronal qui va contrôler celui qui l’écoute, Je suis certain de connaitre des gens qui l’ont dans la vraie vie, ce pouvoir.
Ils se font laminer méthodiquement et sans ménagement. Puis vont se faire torturer sans ménagement. Ce qui va donner des moments super-héroïques très WTF :
Le pire, c’est que ça fonctionne, simplement en respectant cette règle sacro-sainte : ne jamais la jouer trop facile pour les héros qui vont devoir faire des choix moraux bien plus audacieux que de garder ou non Brice Hortefeux au gouvernement. New Mutants (volume 3 quand même) me faisait souvent penser à un titre un peu nostalgique, le genre à te mater du coin de l’œil sur le présentoir pour te faire “allez quoi, t’as aimé ces personnages il y a 20 ans, ça va encore marcher”. Généralement ce genre de concept ne passe pas le 7ème numéro à cause d’un manque de direction. Mais là, à ma grande surprise (it happened so fast !), Zeb Wells avait un plan derrière la tête. Destiné à l’origine à la formation de la relève de Cyclops, New Mutants vol 3 a réussi à se trouver une voix, en foutant ses personnages dans des situations extrêmes. Bien sur, c’est plus intéressant quand on connait Cannonball, Karma ou Illyana (la soeur de Colossus), mais en trouvant son tempo et un ton, il arrive à s’élever au dessus du simple teen super-héros book. Je suis à peu près certain que ce Fall of The New Mutants serait devenu un classique perso s’il avait été lu ado. Quoiqu’il en soit, un chouette run qui touche là où il faut. J’en suis heureux comme quand un des petits du quartier devient ministre.
De l’autre côté des titres X, on trouve Uncanny X-Force. Le précédent relaunch (X-force tout court) avait laissé tout le monde dubitatif. X-Force était une équipe de black-ops mastermindé par Cyclops et dirigée par Wolverine dont le but était d’aller tuer les ennemis des mutants un peu partout dans le monde sans se faire voir. Enfin sauf cet épisode où Wolsbane la fille loup irlandaise couche avec Hrimhari, le Prince-Loup d’Asgard, un délice pour les fans d’animaux qui perdent leurs poils. Enfin si on comprenait quelque chose à ce bordel, tant les pages étaient noires.
Une direction artistique entre noir, noir mat, noir brillant et noir goth, des histoires qui prenaient vraiment trop au sérieux de manière ridicule, bref rien n’allait. J’imagine que le teen fan de gore devait y trouver un peu son compte… mais là encore, ce n’était pas suffisamment bon. Et puis le fait de voir Wolverine en costume noir intégral pour passer inaperçu car, c’est bien connu, PERSONNE ne sait à quoi il ressemble alors le même en noir… C’était juste ridicule.
Puis Cyclops a du voir les chiffres de ventes de X-Force. Fini les black ops, l’heure est à l’espoir. Wolverine qui avait sans doute du temps à tuer, décide de monter sa troupe de black ops de son côté, sans rien dire à personne. Heureusement, malgré mes doutes initiaux, c’est bien mieux.
Rick Remember, en plus d’être accompagné par Jerome Opeña au dessin (une vraie découverte) a composé une équipe de tueurs “LoL&cool”. Bien sur, il y a toujours Archangel en mode déglingo. Psylocke (son actuelle, son ex, je sais plus où ils en étaient restés) est du voyage aussi. Mais c’est surtout l’ajout de Deadpool et de Fantomex qui fait toute la différence. Pour les débutants, Fantomex est un faux marseillais qui a un système nerveux externe sous la forme d’une soucoupe volante qui se vient généralement se cacher dans sa bouche. High concept science ! Il est arrogant (rappel 2 : marseillais) à cause de son sang nano-activé qui l’empêche d’éffleurer l’éventualité d’un être supérieur à lui-même. Même Dieu ou Supercopter. S’il y a bien un mec qui résume le concept d’Awesome, c’est lui.
Et puis Deadpool que tous les joueurs de Marvel Vs Capcom 3 connaissent bien maintenant. On me demande souvent (en cours de partie, pour me déconcentrer) s’il est aussi fou en BD… Réponse : ouais, les gars. D’ailleurs, on le voit faire ce genre de trucs dans Uncanny X-Force :
Leur première mission, moralement discutable, sera d’aller tuer Apocalypse, revenu à la vie sous la forme d’un garçon de 6, 7 ans et qui est déjà en train de se faire endoctriner par des @jeunesUmp pour devenir le dictateur du futur qui contrôlera le monde. Tuer un enfant qui n’a encore rien fait, c’est un choix moral qu’on s’est tous posé depuis “Maman, j’ai raté l’avion”, avec une machine à remonter le temps à disposition.
Et puis il y a ce genre de moments savoureux, où c’est bricolé une Bat-Cave spécial X-Men. Une Cavern-X remplie de memorabilia de ses années passées à l’école de Xavier.
Dessins réussis, humour pour égayer un concept lourdo, Remember est un des gars qui monte chez Marvel (il écrit Venom, l’histoire d’un soldat paraplégique à qui l’on inocule du symbiote pour qu’il retrouve l’usage temporaire de ses jambes. Bien sur, le Venom, demandez à Spider-Man, c’est dangereux car il provoque des troubles comportementaux plus intenses que le Doliprane. “What could go wrong ?” après tout). Même le One Shot 5.1 où ils assassinent des Reavers (les evil cyborgs australiens) avant que Cyclops et Magneto ne s’aperçoivent de quoique ce soit est vraiment hilarant. Uncanny X-Force est la bonne surprise de l’année pour les X-titles, le genre de comics qui te donne envie de faire “Sahtek, cousin !”
Maintenant, des lecteurs m’ont demandé mon avis sur le costume de Wonder Woman. Le nouveau, celui-là.
C’est pas évident de mettre le doigt sur un instant précis. Il n’y avait alors que trois chaines de télévision alors (c’est si vieux que ça), mais quand j’ai vu Wonder Woman pour la première fois à 4 ans, j’ai compris, comme un déclic, que j’aimais les femmes. Elle avait tout. Les bottes, le bustier, le lasso, les bracelets. Et elle kickait des nazis. Les éléments de la femme parfaite, surtout pour un gamin impressionnable de première année de maternelle. Linda… merci. Mais du coup, tu fais pas n’importe quoi avec Wonder Woman.
Robotics avait déjà consacré un long article au changement de costume qui a eu lieu en comics en juillet dernier. Elle avait alors le même leggings mais noir. Et surtout un petit blouson années 90 ridicule.
Bon, là, l’actrice, je ne la connais pas suffisamment et c’est une bonne chose. Il est toujours préférable d’avoir un acteur low-key pour un rôle de super-héros. Mon choix naturel, c’était Odette Yustman, vue dans Cloverfield.
Commençons par les aspects réussis de cette néo Wonder Woman.
- Pas de blouson années 90 (comme en ce moment en BD). Voir le lien plus haut.
- La ceinture (rappelons que dans la version Linda Carter, c’est d’elle que Wonder Woman tirait toute sa force, donnant ainsi un plot device assez facile aux nazis pour la capturer et l’enfermer dans un bunker tout aussi nazi, planqué quelque part aux USA. Ah les années 70, aimez-la ou quittez-la.
- Les étoiles disparues, car elles pouvaient horripiler les gens genre Besancenot et Mélanchon, le club des anti-américains primaires. Hey, les gugus, Wonder Woman, à la base, c’est quand même une pin-up de combat un peu bondage pour distraire les soldats pendant la WWII. Je dis ça aussi pour ceux qui voyaient WW la première série comme une métaphore du lesbianisme, un truc que, je peux le jurer ici, je n’ai pas senti lors de mon premier visionnage au tout début des années 80.
- La tiare
- Les lèvres rouges. I’m all for it.
Les moins, forcément.
- Les bottes. Pas rouges. Je suis certain qu’il s’agit d’une erreur. J’espère qu’ils sont en train de corriger ça.
- La couture visible sur le pantalon. Les mecs, quoi !
- Je suis dubitatif sur le bustier. C’est un peu comme le S de Superman Returns, en relief. Quand il ne bouge pas, en photo, ça va presque. Enfin c’est vite dit, comme tout ce qui concerne ce film… Mais au moindre mouvement c’était la cata. Et là, il faut que ça tienne. Curieux de voir ça en mouvement. Wink
- La consistance et plus globalement la couleur. On dirait un de ces horribles déguisements d’Halloween. Allez, il y en a des pas mal. Mais souvent, on ne sait plus si c’est un truc en vente ou un cosplay. Oui comme ces filles qui s’habillent en jaune pour faire Pikachu. Genre ces trucs :
Ow, mes yeux. Enfin, vous voyez maintenant ce que je veux dire pour la texture…
On en oublierait presque le costume de Lois Lane dans Smallville. mmmm
Du coup, les photoshoops ont commencé à fleurir sur Internet, qui vont jusqu’à rajouter des bretelles au bustier. Pour fix the problem. Il y en a des plutôt réussis.
Celui avec retour au short étoilé est signé du talentueux Ty Templeton. De très bon web-comics, btw.
Mon préféré est peut-être celui-là, plus simple, bottes fixed, futal plus sombre :
Et puis, les haters gonna hate-eurs, il n’y a pas si longtemps, Wonder Woman devenait Star Sapphire. Urgh. Heureusement, ça n’a pas duré :
Allez on croise les doigts, à bientôt. Robotics, même bat-chaîne, même bat-heure.
The Fighter
Mar 17th
“The only place I get hurt is out there” nous lançait Randy, les yeux perdus, le catcheur déchu de The Wrestler, en remontant une dernière fois sur le ring. Aronofsky a décidé de franchiser la souffrance humaine du lutteur, caméra au poing. En n’oubliant pas cette morale immortelle propre à Rocky, que rien ne peut te frapper plus fort que la vie. So fucking true.
Cette année, on a déjà eu petite Natalie Portman tuméfiée dans Black Swan, et maintenant Fighter. Sauf que Darren ne fait que le produire, laissant David O.Russel (Huckabees, les rois du désert) s’engouffrer dans une voie quasi documentaire sur la vie de Micky Ward, un boxeur IRL qui s’est fait un parcours balboesque, jusque dans le tissu social.
Evidemment, c’est based on a true story comme 90% des films qui sortent cette année (à part peut-être Thor et Captain America où le doute est permis). Mais c’est peut-être un des films de l’année.
D’accord, il y a Christian Bale, oscarisé, qui dégomme tout en ex-boxeur qui revit toujours le match de sa life mais qui a fini par sombrer dans la came. C’est le Bale show à plein tube, à la frontière de la folie désarticulée et l’Actor’s Studio à l’ancienne, comme s’il était en compet’ avec Daniel Day Lewis dans celui qui plongera le plus profondément dans la psyché de son personnage. Il est génial, il est objectivement foudroyant mais ce n’est pas lui le héros.
Son petit frère, Micky Ward, joué par Mark Wahlberg, vit dans l’ombre de ce grand frère empoisonnant, essayant de boxer comme il peut sur des conseils parfois peu avisés de ce toxico, tout en étant managé par une mère castratrice et une famille étouffante comme seul Clint Eastwood aurait osé nous la montrer. Remember Million Dollar Baby. Seulement, ici, la famille n’est pas parachuté à la fin pour faire un laïus de droite sur ces connards “qui pompent nos allocs” (hé, c’est réac-Clint, hein). La tribu étouffante en pur produit du bidonville riquain nous est ici livrée en pack, dès le début, sans jugement de valeur. Micky va devoir couper les ponts avec ce qui l’empoisonne pour quitter son statut de loser déprimé s’il veut entendre un jour son propre Training Montage.
Il y a dès le début de The Fighter, une scène absolument fantastique. Micky Ward, plusieurs défaites consécutives, toujours effacé, suit son frère dans un bar. Il y rencontre Charlene (Amy Adams, sublime), cette rouquine. Tout le setup du film tiendrait presque dans cette scène. Mais comme dans le récent Jewish Connection, alors que The Fighter passe son temps à lorgner vers le docu, c’est dans une scène de fiction pure que le film devient flamboyant. Ce Mark Wahlberg cristallin qui drague avec ses moyens, avec la boxe comme seul langage, pour essayer de lui faire lâcher son 06, est sans doute une des plus émouvantes séquences de séduction depuis… Rocky 1 quand Sly dodelinait pour amadouer Adrianne, avec juste une inversion des rôles.
The Fighter est long car il prend son temps pour faire monter l’adrénaline. On ne compile pas l’impact et le drama de Rocky 1&2 en une heure et demie. C’est le même combat. Finalement, la morale des films de boxe sera toujours la même. Les héros larger than life de The Fighter n’existent pas pour les coups qu’ils donnent. Au contraire. Pour eux, l’important c’est de savoir encaisser, pour toujours se relever.
The Fantastic Mr Star Fox
Mar 13th
Et si Star Fox le film était réalisé par Wes Anderson. C’est une vidéo-hypothèse CollegeHumor.
Black Swan
Mar 13th
Le méta-commentaire, c’est cool, mais jusqu’à une certaine limite. Et en général, il devient carrément plus agaçant en point final, le pinacle du message lourdingue métatextuel d’autosatisfaction du réalisateur. Le dernier bien gravos dont je me souvienne, c’était Brad Pitt qui te regarde face camera dans Inglorious Basterds pour te dire “I think this just might be my masterpiece“. Et peu importe si tu aimes le film ou pas. Faut une certaine dose de couilles et/ou d’inconscience et/ou de confiance pour se quitter là-dessus (surtout dans ce cas, sur un délire pitché comme “le film de guerre que j’ai toujours rêvé de faire et qui a nécessité 10 ans d’écriture et de réflexion”).
Donc (ce n’est pas un spoil) Black Swan s’achève sur la même autosatisfaction metatextualisé du réalisateur, s’exprimant par son actrice. As-tu été parfaite, Portman, comme tu le dis crânement ? J’ai tellement vu de films où Portman jouait si mal, que l’idée de la voir exister pendant deux heures, de dos, caméra au poing (déjà utilisé dans The Wrestler), lui fait plutôt honneur. Même si cela se voit assez clairement qu’elle n’est pas danseuse pro. C’est un peu le syndrome que j’appelle “le petit chinois de AirBender“. Où ils ont pris un petit babtou, lui ont rasé la tête pour faire plus chinois et lui ont collé un coach de kung fu. Ca peut faire illusion mais pas assez longtemps. Mais sans rire, elle s’est donné du mal, c’est du cinoche et qui fonctionne sans donner l’impression de basculer dans la “brochette fromage” de la danse.
Nathalie, ce n’est pas ton jeu subtil qui t’a rendu célèbre.
Là, Aronofski ne te rend pas service de ce coté là, filmant ta gueule larmoyante camera embarquée comme dans Wrestler (le chef d’œuvre d’Aronofsky, pas reviewé ici par manque de temps mais très haut placé dans mon cœur, un éclair de génie inégalable et improbable après Fountain devenue la matrice de sa dernière production Fighter, review prochaine ici, évidemment). Mais son jeu s’accorde la dichotomie un peu simpliste mais presque habituelle du réa. Déjà, Requiem for a Dream osait aller loin dans les parallèles neuneus. “L’addiction de la came, de la tv, de la bouffe, tu vois, fiston, même combat”. Black Swan a le mauvais gout de cette psychologie pour les nuls qui joue à la shock value. Le blanc, le noir. Le tout avec les miroirs, des tableaux qui bougent de manière ringarde, rien ne nous est épargné en effet kitsch, aucune forme de subtilité. Les plumes qui sortent du dos. La transformation physique. Et puis les petites voix qui chuchotent qui ne sont pas sans rappeler les E.T d’X-Files. Seriously, quoi…
Mais tout ce mélange de Freud pour les noobs est heureusement transcendé par Vincent Cassel dans un rôle fonce-dé, variante du mafieux du génialissime Eastern Promises, où il fantasmait sur Viggo Mortensen. On se moque souvent de Cassel, de son jeu estampillé Rivières Pourpres, mais là, il fait son taf. Regardez un peu son langage corporel, ce mec ne fait jamais rien au hasard. Et puis Mila Kunis, meilleure amie officielle de Google Image, elle est tout simplement… enfin depuis Forgetting Sarah Marshall… elle est intestable.
D’ailleurs, en y repensant, au tout début du film, elle fait une toute petite apparition, flippante, dans le métro. Elle sort une station avant et arrive en retard. Malveillance salope ou erreur consciente, cet instant bizarre et pourtant totalement banal montre à quel point Black Swan aurait mieux fonctionné en restant dans la sobriété plutôt que jouer aux feux d’artifice “m’as-tu-vu” du film schyzo, ce que d’autres (Bug par exemple) faisait beaucoup mieux, en tout point de vue.
Le bon Aronofsky, c’est Fighter, mais on y revient bientôt.
Com-Robot