Archive for year 2011
The Eagle
May 3rd
Amateur de films d’action “mecs en jupes inside”, tu seras content. Ca fait longtemps que la tension homo-érotique n’a pas été aussi forte dans un actionneur de l’été. En fait, j’dis ça mais depuis, j’ai joué à El Shaddaï qui a complètement chamboulé toutes les barrières. Mais on y reviendra ici.
Mais donc les péplums, blockbuster ou pas ? L’année dernière j’avais inclus Centurion et Robin Hood, il n’y a pas de raison de faire l’impasse sur The Eagle, même s’il y a Channing Tatum dedans, le mec dont la cheminée est recouverte de Teen Choice Award et de MTV Movie Awards, un mec à ranger sur la même étagère qu’Ashton Kutcher niveau intérêt. J’ai déjà vu des téléfilms TF1 plus intéressants que Channing Tatum. Mais il a survécu à G.I. Joe, le blockbuster des seconds couteaux, donc un peu de respect…
Le voilà dans la peau de Marcus, un jeune centurion blessé au combat. Sa carrière suspendue, il se décide à partir chercher “l’Aigle”, symbole de la 9ème légion. Based on a true story jusqu’à ce que Channing Tatum ouvre la bouche, cette légion a disparu il y a des dizaines d’années dans le nord du nord de ce qui deviendra le Royaume Uni. Décimée ou kidnappée, nul ne sait ce qu’elle est devenue. Marcus fait tout ça pour laver l’honneur de son père qui commandait cette légion (à la clef flashback naturaliste sépia à la Gladiator).
Il emmène son esclave, joué par Jamie Bell (superbe presta, par contre), qui est un mec de là-bas. Un ch’tit esclave. Evidemment, ils vont devenir amis puis il y aura flip-flop comme on dit chez les pasoliniens. Le maître deviendra esclave et vice-versa. Sens-tu la puissante métaphore ?
Kevin Macdonald (le dernier roi d’Ecosse) a un peu de mal à donner à cette prod la grandeur dont elle aurait besoin, comme si, dix ans après Ridley, planait encore l’ombre de Russel Crowe sur toutes les velléités d’héroïsme de la Rome Antique. Pourtant, il y a à peu près tous les ingrédients, en premier lieu l’inévitable rôle du mentor, alias le “grand et vieux acteur connu de 143 ans”, en la personne de Donald Sutherland. Et puis deux apparitions si bien masquées que tu vas les zapper si tu clignes des yeux une seconde de trop. Mark Strong, le go to guy quand Hollywood a besoin d’un méchant en ce moment (Sherlock Holmes, Robin Hood, Kick Ass et bientôt Green Lantern) et aussi Tahar Rahim, le “prophète” d'”Un Prophète“, une apparition grimée comme pour nous rappeler que c’est compliqué de revenir du rôle de sa vie.
Le plus bizarre dans the Eagle c’est que sa fin le transforme tout entier en buddy movie où le politicien romain se fera envoyer bouler comme la blonde bêcheuse qui faisait rien que d’embêter la gentille héroïne d’un teen movie. Finalement, peut-être que c’était ça le but de la manœuvre, de basculer de l’actionneur gay-ish à une normalité amicale digne de Bad Boys… “Everybody wants to be like Mike Lowrey.”
Akira Kurosawa et le séisme
May 1st
Je suis tombé sur ce passage en relisant la bio d’Akira Kurosawa. Oui, je fais ça en étudiant de nouvelles méthodes pour tuer les gens avec un cable iPod.
Voici un des deux petits chapitres qu’il consacre au Grand Séisme de Tokyo qui ravagea la ville en 1923. Hé, c’est Kurosawa, donc il tient en respect l’internet et les wapanese blogs.
Comme une autobiographie, Akira Kurosawa, aux éditions de la Petite Bibliothèque des Cahiers du Cinéma (il a l’air out of print, bon courage pour le trouver). Si t’es encore de bonne humeur, j’enquillerais avec le chapitre suivant.
Mother 1+2
Apr 30th
Rien à voir avec le meilleur film de l’année dernière.
Mais c’est une info qui intéressera quelques gus : le patch linguistique de Mother 1+2 vient de sortir. Well, au moins pour le 1. Et c’est fait avec soin et amour.
Et c’est awesome en tout point de vue. Si tu aimes les jeux crypto-gauchiste avec une vraie écriture et un vrai propos, tu devrais jeter un coup d’œil. Si tu penses (comme moi) que Mother 3 est le meilleur rpg des années 2000 et que tu n’as pas fait Mother 1, shoot. Et d’ailleurs, Mother 2 est partiellement traduit, menu etc.
Tu sais maintenant quoi faire de ton mois de mai.
Ma part du gâteau
Apr 29th
Klapisch a définitivement basculé et lance dans un genre de film qui va donner du grain à moudre à Zemmour. Un film de gauche-niaise. Et aussi un des pires films de l’année. Accroche-toi, c’est l’heure du gâteau.
Voici France. A.K.A Karin Viard. Elle se retrouve au chomedu à la suite de la fermeture de son usine, coulée par un trader sans scrupule. Ce trader goldenboy bégé à qui tout réussit, c’est Gilles Lellouche (rire). Celui-là même qui réussissait à mal jouer sans être à l’écran dans l’inoubliable (…) Petits mouchoirs. France va quitter son Dunkerque pour taffer, sans le savoir, comme femme de ménage chez le trader responsable de toute la merde à son usine.
Ce qui aurait pu être une fable para-lutte des classes se transforme en torture pour le spectateur. Et je pèse mes mots. Comme je me suis sacrifié pour voir ça pour toi, je t’ai choisi une scène, LA scène qui résume tout.
France sort ses gosses au parc. Elle leur apprend à filer de la bouffe aux canards.
Elle : “Et surtout, lancez le pain le plus près possible des petits canards.”
“Oh on s’en fiche”, répond sa social-traîtresse de fille de 10 ans.
“Comment ça, on s’en fiche ?! crie la France ulcérée. “Si tu ne fais pas ça, les petits se font taper et dépouiller par les plus gros canard ! Il faut donner sa chance à chacun.”
AS-TU SAISI LA SUBTILE MÉTAPHORE ?!
Klapisch est frappé d’un mal connu : son nouveau film est à chaque fois un peu plus nul que le précédent. Et là, il n’a pas juste perdu son groove. On touche le fucking fond. Ma part du gâteau est un pamphlet à son niveau actuel, celui de la gauche-canard.
Thor
Apr 26th
A-t-on vraiment besoin d’un réalisateur ? Pour les films de super-héros, il en faut un qui sache laisser son égo au vestiaire pour devenir l’outil qui utilisera au mieux le matériel d’origine. Bien sur, j’aimerais bien voir (au pif) James Cameron réaliser un Doctor Strange mais il le ferait tellement à sa sauce que ça donnerait probablement un truc indigeste. Les films de super héros post-Matrix, de X-Men à Daredevil, ceux qu’on n’a pas vraiment envie de revoir sauf pour voir le torse à Jackman ou pour voir Affleck se faire humilier, essayaient de triturer au maximum le matos original pour en ressortir en général les lubies du réalisateur. Mauvaise idée, ça finit généralement en connerie du genre Superman qui lurke Loïs par la fenêtre, sous-texte “le refoulement homo”. Ce qui, mind you, n’est pas exactement le propos de Superman. Tant qu’à faire, en porno, c’était plus fidèle. Tout ça pour un film de Cameron sur Strange, et non pas une bonne histoire de Strange, un peu comme on dit aujourd’hui “les Batman de Burton ou de Schumacher”. Et le film de super-héros, c’est une production fun qui doit être fait avec sérieux.
La démarche d’Iron Man était sans doute la meilleure. Car il se posait la question de savoir “que peut-on garder au maximum” et non pas “qu’est-ce qu’on peut vider dans la cuvette pour se la jouer cool ?”. Volontairement ou pas, Brannagh n’a pas touché au canevas super héroïque évident : exposition des personnages, arrivée, crise du 3/4 du film puis scène finale qui sert de boss de fin pour le jeu vidéo et pour les ventes de jouets.
La dernière fois que Kenneth Branagh est passé devant mon radar, c’était pour cette Flute enchantée un peu louf après des années de délire shakespearien mégalo, parfois en blonde décolorée. Mais de ce monde à celui de Thor, il n’y avait visiblement qu’un pas. Quand tu vois Asgard apparaitre la première fois, ville dorée brillante avec la gueule d’un orgue symphonique, t’as un peu peur. Et certaines séquences n’hésitent pas à lorgner vers le kitsch assumé d’un Baron de Münchhausen.
On pouvait vraiment craindre qu’un mec de formation shakespearienne se la joue trop tranquille, justement. Le syndrome Timothy Dalton avec Bond, les mains dans les poches. “Ce ne sont que des illustrés, après tout.” Mais il y a un soin particulier dans ce Thor marvélien, un équilibre qu’on avait plus vu depuis le premier Iron Man, une fidélité étonnante qui n’est mise en branle que par les tentatives de le rendre plus girl friendly avec du pec de bégé. But wait, girl, j’y reviens.
Tu connais normalement tout ce qu’il faut savoir à propos de Thor. La clef de l’histoire, c’est les conflits familiaux asgardien. No surprise, donc. Victime de son arrogance, Thor-Devedjian est banni du royaume d’Asgard suite à une machination de son frère Loki-Balkany. C’est ce qui arrive un comics sur deux. Odin tombe malade et Loki va vouloir se venger de toutes ces années de brimades. Redevenu mortel et faible, dépourvu de Mjolnir (son marteau de combat), en exil sur Midgard / la Terre, Thor est obligé de s’habituer aux humains dans des séquences qui font écho aux classiques du genre, je te le donne en mille, les Visiteurs. Il est recueilli par Jane Foster / Natalie Portman, la Kad Merad de l’année. Et à part la scène d’intro, inhabituellement nulle, elle ne gâche rien. Et aussi lame que cela puisse paraitre, ces scènes de pur sitcom terrestre sont assez réussies. Peut-être un peu à cause de sa sidekick jouée par Kat Dennings, jolie fille inventée pour l’histoire qui fait une prestation de copine moche (mais google image te dira le contraire) mais à l’humour LoL internet 2.0 toujours activé. Et puis la belle Lady Sif nous fait aussi oublier un peu plus Portman. 3 filles dans le même film, on pourrait croire que c’est pour te faire le triple effet Megan Fox ? Pas vraiment.
Chris Hemsworth (George de Kirk, à la limite du caméo dans le Nu Star Trek) a l’avantage de ne pas être très connu. C’est une bonne chose dans un film de super héros : garder l’acteur grand calibre pour le rôle du némésis ou du papa, c’est le mieux à faire. Remember Marlon Brando et tant d’autres. La street cred niveau acting, tu l’auras bien assez avec Anthony Hopkins qui donne tout ce qu’il a dans papa Odin. Mais revenons à Chris en mode complément fitness-protéiné. Je n’ai jamais entendu une salle glousser autant de rire, un peu gêné devant Chris, galbé comme il est. Enfin si, la dernière fois pour moi, petit moment de honte, c’était des filles qui pouffaient devant Jude Law devant The Holiday, parce qu’il s’était mis des lunettes… (et, sidebar, avis général, Jude Law avec des lunettes est tout aussi baisable que sans. Et même avec son récent coup de vieux et ces pubs où il respire fort au téléphone pour faire flipper). Mais Thor s’en délecte avec abus. For crying out loud, Thor a une scène de baston contre les agents du S.H.I.E.L.D DANS LA BOUE, qui fera assurément vibrer toutes les amatrices de 3ème mi-temps du XV de France.
Heureusement, il est vraiment bon dans son rôle. Il y croit et ça se voit. Pour aider, Brannagh a décidé de ne pas trop abuser de certains effets, genre un mec en armure qui vole, guidé par son marteau magique. Juste ce qu’il faut. Mais globalement Thor a décidé d’être fidèle au maximum. On retrouve les Warriors Three, les concepts magico-loufoques d’Asgard, le pont arc-en-ciel, the Destroyer (fuck yeah !), même Donald Blake (l’alias de Thor du comics)est de la fête, d’une certaine façon… Mais il y a un grand écart que l’on qualifiera d’ethnique. Idris Elba, un noir mais le meilleur noir du monde, immortel Stringer dans the Wire, incarne Heimdall (doublement mon personnage préféré donc). Okay, right, ce sont des dieux nordiques, mais ils en sont la vision marvelienne, ajouté à l’habitude shakespearienne de faire jouer des hommes à la place de femme et tutti quanti. Autant le choix de Sam.L.Jackson était discutable à l’époque en tant que “le noir à la mode bancable qui sait gueuler à l’écran”, autant Idris est assez formidable, imposant une véritable présence avec très peu de lignes de dialogues, tout en rappelant dans ses interviews avec malice que, hé les mecs, Ben Kingsley jouait Gandhi. Guy has a point et puis ça fait chier la droite américaine, Airwolf, gars. Je suis moins convaincu par Hogun des Warriors Three, incarné par Tadanobu Asano. C’est vrai qu’il avait l’air asiatique, limite khazar, quand il était dessiné par Buscema, mais le problème vient plus de la langue, harmonieusement “brochette-fromage”. Parce que tant qu’à jouer le dieu nordique pop, autant le faire dans un anglais impeccable.
On peut reprocher à Thor de se contenter de suivre les rails de l’actionneur automatique qui va se concentrer sur Loki et Thor, plutôt que de nous offrir des combats dantesques contre un hypothétique Fafnir ou Jormungand. Le Destroyer ne détruit même pas assez de trucs pour me satisfaire ou le rendre plus crédible comme menace. Non, Thor se la joue presque modeste, déroulant un assemblage baroque de scènes de baston, sitcom terrien & drama asgardien over 9000. Mais il réussit à rendre crédible, d’une manière un peu unidimensionnelle, le moins adaptable de tous les héros Marvel, le plus massif mais aussi le plus brut de décoffrage. Et contrairement à Iron Man 2, il ne donne pas l’impression de voir le poussif trailer d’un autre film qui sortira dans deux ans. Mieux que ça : de tous les films Marvel sortis à ce jour, Thor est celui qui donne le plus l’impression d’un Marvelverse cohérent, en plaçant clin d’œil et caméos gros comme des Optimus Prime qui feront bouillir les fans. Malin et smart, Thor pourrait même, soyons fou, passer comme un divertissement intello des fans de Brannagh. Car, par Odin, les lecteurs de Télérama ont droit à leur pop-corn movie ! Même eux !
ow j’ai failli oublier :
Dans les dents 26 Special Thor
Apr 25th
Thor est une héros qui a besoin de gigantisme. Ca méritait bien le plus gros Dans Les Dents ever.
Ce week-end, un ami me demandait : “pourquoi diable devrais-je être intéressé par Thor ? ajoutant “Il n’est pas un peu ridicule, quand même ?” C’est vrai, Thor, quel est le fuck… Ça m’a pris un peu de court, je prévoyais de faire plutôt un loooong article sur Captain America, sa coolness me paraissant un peu plus difficile à cerner vu l’antiaméricanisme primaire ambiant comme dirait ton Zemmour d’amour. Ce qui suit est plus une F.A.Q sur le personnage avec les documents que j’ai à ma portée.
Les héros de DC sont totalement iconiques alors que ceux de Marvel ont ce que j’appelle une aura “street level”. Ne serait-ce que par les pouvoirs. Wonder Woman est une déesse surpuissante avec des bottes rouges. Green Lantern peut littéralement TOUT faire. Flash, l’ami des mecs qui ont fait Bac S, peut courir si vite qu’il devient lui-même “Vitesse” et vibre à travers le temps et l’espace. Batman est l’être humain le plus intelligent du monde que même le Temps et l’Histoire ne peut tuer. Et puis Superman avait l’habitude de prendre ses bains dans le soleil jusqu’à ce que les années 80 l’affaiblissent un peu. Keep it real, man.
De l’autre côté du monde du super héroïsme, Quicksilver court à la vitesse du son, Daredevil est un athlète accompli et aveugle mais qui compense avec des sens exacerbés, Tony Stark est un brillant ingénieur qui se fabrique une armure et Captain America est très fort, très très courageux et il a un bouclier. Puissant mais… plus proche de toi. Le crossover Avengers / JLA de 2003 ajoutait un distinguo intéressant : les héros DC sont respectés et vénérés dans leur monde tandis que ceux de Marvel provoquent généralement rejet, peur et usage de la force pour les exterminer. Les X-Men, au pif.
Thor est surpuissant. Au sens propre. Il est sans aucun doute le personnage le plus DC des grands persos de la Marvel, ce qui lui vaut souvent d’être mal ou peu utilisé. Genre il n’apparaît en personnage jouable qu’en 2011 dans Marvel Vs Capcom 3. Jack Kirby le dessinait avec une patate qui laissait présager ses New Gods. Il est vraiment “larger than life”. Evidemment, comme une fiche technique de tes Strange Special Origines, on pourrait lister ses pouvoirs, dire à quel point il est puissant, quasi invulnérable, qu’il contrôle la foudre, mais plus simplement, il a survécu plusieurs cycles de Ragnarok. C’est le dieu nordique DANS LES DENTS.
Pour le rendre plus attachant, il tombe en général dans des pièges éhontés. Combien de fois a-t-il été victime d’enchantement par Hela, l’Enchantress ou sa soeur Lorelei. Un baiser et hop, y a plus personne ou tout d’un coup ses os deviennent cassant ou il se retrouve transformé en grenouille. C’est ballot mais les femmes, c’est son point faible. Un bon auteur sait qu’il faut l’utiliser dans les Avengers un peu comme Batman : il est tellement fort qu’il enlève tout risque à l’histoire. Et la règle de base, c’est never make it too easy pour les héros. Dans un de mes arcs préférés de tous les temps, il n’arrive qu’à la fin, après qu’Hercules fut tabassé jusqu’au coma. Ca te pose un dieu.
Rien que pour toi, une des plus belles pages des années 80 :
Et pour répondre au “Thor, pourquoi diable”, voici les quelques lectures recommandées.
Thor par Kirby. Les essentials à moins de 15 €, tu peux pas test. C’est la base. A ne pas manquer le combat Thor Vs Man Gog. À noter que l’essentiel volume 4 contient les quelques numéros de Neal Adams. J’aime vraiment le noir & blanc des “Essentials”, on a vraiment l’impression de voir le vrai travail d’époque. Et puis, c’est le Silver Age à son meilleur. Si tu veux de la couleur et qu’il te reste un peu de tes étrennes, check l’omnibus @Amazon. Ce que Stan Lee et Jack Kirby avait réussi avec brio, c’est de créer pour ce héros norsk toutes une galerie de personnages secondaires géniaux : les Warriors Three, Heimdall, Sif et aussi un paquet de nemesis puissants géniaux comme Loki son propre demi-frère, Hela, The Executioner ou The Wrecking Crew ou Fafnir. Mon préféré étant The Destroyer. Tout était déjà là.
Quand on pense à Thor, on finit toujours par namedropper Walt Simonson. C’est sans doute ce qu’il s’est fait de mieux dans les années 80, du fameux Bronze Age. Thor n’a jamais été aussi fou (il rencontre Clark Kent, se fait remplacer par un extra-terrestre). C’est crazy et pourtant, c’est sans doute ce qu’il s’est fait de mieux en dieu nordique sur du papier avec une marge cosmique d’avance. 1136 pages, c’est gros, ça fait peur aux filles. C’est plus lourd que la Bible de Jérusalem. Plus cher aussi. Mais tellement de bonheur. Lecture obligatoire.
Des caméos de fou, plus puissant que Samuel L. Jackson :
Cette réédition m’a permis de relire des moments assez cultes de mon adolescence. J’ai toujours adoré The Destroyer et là, il était juste soooo classy.
La clef de l’époque,c’est vraiment les onomatopées FOLLES. WwHHRAAOOOKK!! Et bien sûr le serpent de Midgard featured dans le Dans les Dents plus haut.
Plus moderne. 1996, Marvel tente un stunt étonnant : tuer tous ses personnages clefs non X-men et les fait vivre un an dans un monde alternatif, Heroes Reborn. Thor reviendra avec un numéro 1 en 1998. C’était Romita Jr au dessin et c’est sans doute un des trucs les plus “in your face” que Thor ait vécu en solo depuis les années 80. 6 ans plus tard, Ragnarok et y’a plus personne, la série fut mise au frigo pour 4 ans.
Thor (volume 3) N°1 revint sous la direction de JMS, Straczynski et Olivier Coipel. Alors je n’ai jamais pas été tendre avec le Superman de JMS qui fait la morale aux dealers en foutant le feu à leur maison, et qui se la joue Hortefeux, enfin Claude Guéant maintenant, sur des extra-terrestres immigrés. Ou qui fait la morale à Batman. Mais son Thor est vraiment chouette, assez décompressé et surtout il prenait le temps d’expliquer les notions clefs du personnage. C’est cette version qui a été retenue pour le film, jusqu’à son costume en cote de maille (et le dessin est lovely). C’est aussi par là qu’il faut commencer pour comprendre le Thor d’aujourd’hui.
2011, Thor, le titre central redevient Journey into Mystery (le titre original de la série) tandis qu’un nouveau Mighty Thor numéro 1 (volume 4!) va arriver pour la sortie du film. C’est un truc classique de Marvel que de sortir 45654 titres pour essayer d’attirer tant bien que mal de nouveaux lecteurs. Car faut bien voir quand le film d’Iron Man fait des millions de recettes, il ne se vend genre que 40,000 exemplaires de son titre phare, ce qui n’est pas bézef.
Le cross-over de l’été Marvel qui vient de commencer, Fear Itself, s’appuie fortement sur Thor et sur l’Asgard d’aujourd’hui. Il sera bientôt reviewé ici, enfin quand le premier mois de l’event se sera écoulé.
Voici les choses à savoir sur Thor si tu veux le prendre en cours de route, en 2011 :
Thor n’est plus banni mais à peine revenu en grâce auprès du roi Balder, Asgard (qui se trouvait géographiquement en apesanteur au dessus de l’Oklahoma – long story) a été détruite au cours d’un combat contre les hommes d’Osborn. Loki est mort, tué par Sentry mais Thor lui a rendu la vie pas longtemps après. Faut croire que son frère lui manquait, et aussi parce qu’il manquera toujours quelque chose aux histoires de Thor si Loki n’est pas dans le coin. C’est comme Gargamel, il faut toujours un serpent dans le paradis. Mais Loki revient sous des formes d’un gosse. Récemment, Thor a chargé Tony Stark; devenu un altermondialiste de la technologie et de l’énergie, de lui reconstruire un Asgard, en espérant qu’il n’oublie pas les docks pour les iPods. Et aussi Thor a ramené à la vie son père Odin qui avait refusé de sortir de son Odinsleep eternel, 4 ans plus tôt. Odin est très souvent une tête de con mais la mort passagère, c’est la clef des grands combattants. Remember Son Gokû qui préfère rester mort et se la couler douce plutôt que d’aider sa femme qui met au monde son deuxième enfant. La paternité selon DBZ, c’était déjà dans Thor.
Fear Itself tourne autour de Sin, la fille de Red Skull qui récupère un McGuffin asgardien, le marteau de Skadi, ce qui justement a l’air de faire flipper Odin. D’où Fear Itself.
Okay, maintenant que les présentations sont faites ou refaites, on passe à Thor le film sur Robotics.
Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme
Apr 20th
Tsui Hark est le Jospin du cinéma de HK. Après avoir balancé son best of à la fin des 90’s, il s’est presque retiré, revenant au cinéma comme d’autres essayent de revenir en politique, en tâtonnant, avec des films underground voire indé même pas sortis en vidéo ou de fabuleux bouts expérimentaux comme le début de Triangle.
Difficile d’exister après les deux plus grands films d’action de HK de tous les temps. D’un côté, The Blade. Qui aurait pu être un point final mais c’était sans compter son frustrant exode à Hollywood. Revenu tout énervé après s’être fait scalpé son génie par des tocards, il sort Time & Tide. Celui que j’appelle le blockbuster “art moderne”. Le film le plus véner de tous les temps.
Mais que reste-t-il de Tsui Hark ? Il a l’air rentré dans le rang avec son film ordonné, mi-sage, mi-brouillon, remplis de CG volontairement over 9000. Mais comme n’importe quel créateur, il parle toujours un peu de lui-même. Si tu lis entre les lignes, c’est assez évident. D’ailleurs, un de ces précédents Direct-to-même-pas-vidéo s’appelle “Missing”. Dans Détective Dee, Tsui est un peu ce héros juste et noble, malin et taquin, mais retenu 10 ans au cachot pour s’être rebellé contre une régente dictatoriale à la fin du VIIème. Presque Based on a True Story, mais j’te sors pas le logo, ce coup ci.
Dans la civi chinoise, l’impératrice Wu (la dernière femme à avoir dirigé le pays) a toujours été présentée comme l’exemple du “femme au volant, mort au tournant”, l’argument du “les femmes n’ont pas de place en politique” vu le chaos dans lequel le pays s’est retrouvé. Et la tentative de réhabilitation de la part de Tsui Hark ne devient évidente que vers la fin. On lui pardonnera tout car c’est le symbole de l’unité, un peu comme les emplois fictifs de la Mairie de Paris. Mais pendant tout le film, cette femme maléfique, colérique, odieuse et traitresse m’a fait penser à… Ségolène Royal. Elles ont même des similarités dans le visage.
La réalisation est kitsch au possible (on pense très fort à la baston finale de Sherlock Holmes). Mais comment éviter ça dans un action flick historique où se construit un Bouddha géant de 600 mètres dont la destinée semble être de se casser la gueule comme tous les machins mastoc de cette taille. Et puis les bastons sont assez confuses, le style du god-chorégraphe Sammo Hung (revu récemment dans Ip Man 2), avec son style tout en énergie brute ne se marie pas vraiment avec la rapidité ombrageuse de Tsui Hark. Mais c’est comme les mélanges d’alcool, le résultat est parfois surprenant, d’une bizarrerie incroyable. Détective Dee est le seul film de ma vie où j’ai vu un cerf qui se prend un High Kick dans la gueule. Je répète : un cerf se prend un High Kick dans la gueule. Et ça, mec, un “Jumping The Deer” de ce niveau, ça mérite les plus beaux éloges.
Il serait facile de ne voir dans Détective Dee qu’un whodunit médiéval chinois à forte ambigüité morale. Mais il y a un truc qui se joue ici. Réunissons les indices. Dee Renjie est un détective de génie obligé de cacher son jeu. Il aura deux sidekicks, Pei un petit albinos véloce, et Jing-er. Son Robin et sa Batgirl. Il est détesté pour sa lutte contre la corruption. Il est quasi invulnérable et peut te tuer n’importe qui avec une cuillère, mais ne le fait pas car il est bon. Il ne se venge pas, il rend justice. En gros…
Détective Dee, c’est BATMAN AVEC DES CHINOIS.
In my book, c’est un très solide …
On revient de loin.
Com-Robot