Summer Blockbuster Front 2013
C'est reparti. Après un cru 2012 formidable, chacun y va de son plan quinquennal de domination cinéma. Chacun a son film de zombie, de super-héros ou de robots dans les bacs. Je sais que ça parait absurde d'appeler ça "Summer Blockbuster" alors qu'on est tous en manteaux. Comme quoi le dérèglement climatique prévu par la ribambelle de films post-apo à venir est en fait notre futur. Au moment où Michael Bay se lance dans des petits films intimistes, où l'apocalypse se fait annuler à coup de fulguropoing, rejoignez-moi dans ce moment de communion et de destruction. Prelude : A Good Day to ...
Urbex : le dortoir abandonné de Tokyo
Il y a le Japon du cliché, "entre tradition et modernité", et son croisement de la "Sortie Est de Shinjuku" avec des néons partout. Et il y a ce dortoir en ruines. J'ai tellement utilisé la métaphore des "ruines nostalgiques" qu'elle a fini par perdre son sens. C'était jusqu'à ce que je découvre un endroit comme le dortoir de Seika. Une ruine planquée en plein Tokyo, cachée par une végétation anarchique. Des travailleurs chinois y vivaient, jusqu'à ce qu'un incendie ravage l'établissement il y a quelques années. Le rez-de-chaussé est calciné mais les chambres des étages supérieurs sont intactes, laissant apparaître des ...
Saint Seiya le film live, le Casting Call
Double actu Saint Seiya. Tout d'abord le jeu vidéo (plutôt réussi) que j'avais largement évoqué ici. De deux, on est à une quinzaine de jour de la diffusion de Saint Seiya Omega, le reboot japonais destiné aux plus jeunes. Mais ce qu'on aime, c'est le Saint Seiya original, le Sanctuaire, les bons épisodes canoniques avec Seiyar, Shiryû et les autres. Le mercredi aprèm... Si t'as pas connu ça, mec... fais quelque chose ! Et si on "castait" les acteurs idéaux pour un Saint Seiya live ? La règle du jeu ici sera de prendre les meilleurs d'aujourd'hui. Interdiction d'utiliser une machine à ...
Surviving is Fun, Partie 1: en jeux vidéo
Bienvenue dans cette série d'articles consacrés à la survie. Survivre, un hobby qui pour l'instant me passionne. On va commencer avec Dame Nature qui se venge dans Cabela's Survival : Shadows of Katmai. L'histoire simple d'un homme contre la Nature. Ou plutôt contre les éléments qui ont décidé que Logan allait souffrir. Mais rien n'arrête le plus badass des héros qui ferait passer Nathan Drake pour un chanteur de K-Pop. La Nature doit et va regretter de l'avoir fait chier, bordel de merde. Mais avec un nom qui sent la testostérone comme "Logan James", on ne peut être qu'un beau gosse. Depuis les décombres ...
Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK. Je ressors donc le logo de circonstance : En n'activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire "presque" normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW. Maintenant que tout est dit, passons à… Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j'ai pensé que Vivid avait un peu ...
Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Disclaimer: A l'origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m'est revenu des idées d'autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c'est tout en bas. J'aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d'immigré d'une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c'est devenu un jeu : trouver la propagande qui ...
Dans les dents 10, Stars and Stripes
Jul 4th
Les chinois, les rois des kicks perpendiculaires.
Hey, c’est le 4 juillet, la fête nationale américaine et les USA perdent cette semaine la plus patriotique des héroines.
Wonder Woman 600 commence par cette page.
Linda Carter qui t’explique Wonder Woman blablabla le symbole etc, ce qu’elle represente. A vrai dire, j’ai compris en voyant Wonder Woman dès mes 4 ans que j’aimais les femmes, surtout quand elle cogne des nazis avec des bottes rouges en renvoyant des balles avec ses bracelets blindés. Ow et les vertus du “Lasso of truth”, c’est venu plus tard. Donc elle peut me raconter n’importe quoi, j’y vais.
Episode anniversaire comme Superman 700 la semaine dernière et Batman 700 donc multi-histoires. La première c’est du Gail Simone et George Pérez, qui nous fait ce qu’il fait de mieux :
Un bref épisode comme un goût d’adieux…
Une autre de ces histoires est assurée par Amanda Conner qui se la joue casual joke. Il ne manque plus que “It’s over 9000 !” et on avait la totale des vannes lol internet. Rather cool pour ces quelques pages, comme un hommage féminin à la WW de 1940, qui débuta comme une héroïne kinky cool pour militaires loin de chez eux.
Une autre un peu étonnante assurée par Geoff Johns, un peu plus pontifiante, nous présente une Wonder Woman qui court derrière une petite fille, façon le petit lapin blanc. Une porte et vooush, un flash de lumière. Changement d’ambiance et de dessinateur. Wonder Woman se retrouve à courir dans une allée sombre à balancer des coups de pied à des Mister Smith lambdas en costards. Elle ne sait plus qui elle est, où elle va, ni rien.
Ouais, son uniforme a changé.
Signé Jim Lee. Oh ce n’est pas la première fois que ça arrive. Un tel évenement s’est déjà produit et je vais prouver en deux images que le mauvais goût n’a pas été inventé par les années 80 mais par les 90’s.
Les 90’s. Le blouson. Les ceintures partout. Doctor Alban, 2 Unlimited et Masterboy. Toute une époque. Pauvre Deodato, obligé de faire n’importe quoi. L’uniforme 2010 (qui va sans doute durer 18 mois le temps de revenir à des bases saines en bottes rouge), canalise tout ce qui comptait dans les années 90 en comics, à part les poches autour de la ceinture pour y mettre des trucs forcément indispensables mais qu’on ne verra jamais. Fini les jambes nues, welcome les leggings. Ce design nous prend un peu par surprise (hé, bien joué, c’est Classic Wonder Woman sur la couv) mais problème : t’aime, t’aime pas, mais il sent déjà un peu le vieux.
Et l’histoire… bon il n’y en a pas encore. C’est Straz (Rising Stars ou Superman 700 de la semaine dernière, donc, qui est revenu sur Terre en mode Real TV) qui reboote tout. Il n’y a qu’une dizaine de pages, presque un teaser où elle se bat, nous montre son meilleur profil. Mais on sent que JMS aka The Straz essaye de faire comme d’habitude, prendre une bac à jouets qui ne lui appartient pas pour mettre un bazar pas possible. Un peu comme quand ton petit voisin débarquait chez toi, éclatait tous tes légo pour en faire un amalgame de n’importe quoi. Quel petit connard, quand j’y pense. Straz, c’est un peu lui. Remember Spider-Man, ses Spider-Totems, Peter Parker qui se fait manger un œil… Je ne vois pas vraiment l’intérêt de gommer le statut de déesse de Wonder Woman, de mixer ses origines… de la rendre plus jeune (alors que bon, elle a 2000 ans et +, elle s’en moque normalement, de l’âge), de la rendre orpheline (comme Superman et Batman)… sauf si c’est pour faire sa propre sauce. Sans parler de tous les problèmes de continuité folle (du genre Hyppolyta, la mère de Wonder Woman qui aida les Alliés durant la guerre, ou encore le passé récent de WW avec Max Lord). Tout ça sent le bouton magique “retour rapide” dans quelques mois. Ow et le dialogue poussif entre l’Oracle émo-goth et la new Wonder Woman n’aide en rien :
L’ironie de l’affaire, c’est que ça arrive quand même la semaine de la fête nationale ce qui vaut à l’affaire un coverage maximal, jusqu’aux lumières de Fox News. 301 commentaires au moment où j’écris ces lignes, et au moins les 3/4 laissés par des Eric Zemmour riquains en feu. Priceless. Où l’on trouvera quand même des gens pour se plaindre que tout ce qui lui reste, c’est cette étoile communiste sur le front. Les emblèmes du drapeau US ne m’ont jamais paru très pertinent. Après tout, elle devrait plutôt porter les couleurs de la Grèce. Ou d’Athènes. Bref, le bénéfice du doute.
Le pick de la semaine, c’est The Invicible Iron Man Annual 1. Dans lequel on ne voit même pas Iron Man. Tout ce gros numéro est consacré au Mandarin, le némésis le plus culte d’Iron Man qui n’a pas été selectionné pour les films. Ce chinois magicien était devenu depuis des années un personnage gag, Fu Manchu + sorcelerie, plus personne ne savait comment l’utiliser correctement depuis des années.
Je t’ai retrouvé ça. Kiffe kiffe, mec :
Alors, c’est vrai, c’est mo-moche. Mais c’est ça, en gros, l’image qui restait de ce méchant génial. Matt Fraction a trouvé un twist génial pour le rendre menaçant, intéressant et crédible. Il le remet à sa place au panthéon des fous maléfiques de la Marvel, loin devant Balkany. Rappellons que c’est quand même un Maoiste impérial, le genre de contradiction qui tuerait même Mitterrand une deuxième fois.
Le Mandarin capture un réalisateur chinois qui vient juste de recevoir une palme. Et puis sa femme aussi, comme ça, le chantage est plus facile. Et ce gros mégalo veut faire de l’art : un film à sa gloire. Sa vie, son oeuvre, si possible en humiliant Iron Man et le tout sans voir le moindre poil de moustache de Tony Stark, sauf sous la gueule d’un pantin tout naze. Un processus cool et rigolo déjà utilisé dans un de mecs comics préférés ever, dans Harley and Ivy où les deux scélérates montent un blockbuster où elles explosent Batman et ses bat-copains.
Tout le comics sera la lutte créative de ce réalisateur qui essaye à la fois de découvrir la vérité sur ce fou, faire un film en gardant le director’s cut et puis surtout libérer sa femme. Il y a un meta-discour assez rigolo . Après tout, c’est l’histoire d’un auteur qui lutte -et échoue- dans son combat face à une autorité éditoriale trop interventionniste, un parallèle facile avec le run hit & miss de Matt Fraction sur Uncanny X-men). Mais bon, tout ça, c’est de la meta-analyse, le principal, c’est que c’est vraiment un archi-bon épisode d’Iron Man, un de plus depuis que Fraction a repris le titre il y a quelques années. Le Mandarin a été repositionné comme un fou mégalo aux bagouzes magiques qui réecrit sa légende, plus mytho qu’un gangsta rappeur chinois. Et merde, le Mandarin y fait du kung fu angulaire.
Et si tu as lu jusqu’ici, je t’offre le meilleur passage de l’épisode 7 d’Iron Man. Cadeau, cousin !
A Serious Man
Jul 2nd
Qu’est-ce qu’un homme sérieux ? Du haut de ses mitzvah quotidiennes, Larry Gopnik n’est pas du genre à faire des vagues. Ce prof de physique est gentil, limite bonne poire mais sans doute pas un mensch, au sens shtetl-ique du terme. Et voilà que son monde s’écroule. Sa femme lui annonce qu’elle le quitte pour son pédant ami Sy Ableman. Don fils est un garnement en passe de faire sa bar mitzvah, sa fille lui fait les poches. Et puis il y a son frère Arthur, génie incapable de travailler, complètement gâteux. A la fac, soudainement tout s’écroule aussi. Des lettres anonymes l’empêchent d’atteindre sa promotion tandis qu’un chinois veut le soudoyer pour avoir la moyenne et donc son diplôme. Et puis ses voisins visiblement antisémites. Si seulement il pouvait au moins se taper sa superbe voisine, belle comme une star des films érotiques des années 70, mais même pas. Perdu, Larry va aller chercher de l’aide chez des rabbins. Il essaye de rester sérieux, et c’est là tout le problème.
Les frères Coen vont puiser leur inspi’ dans leur enfance, dans une banlieue absurde du midwest américain. Le genre d’endroit où tu n’imaginerais pas une communauté feuj. Là-bas, le judaïsme y est moins sexy que Scarlett Johansson ou Jason Schwartzman, moins ingénieux et drôle que chez Woody Allen, moins puissant que chez Phillip Roth. La banlieue pavillonnaire de la fin des 60’s dans toutes sa splendeur. Et pour mettre l’ambiance, un opening feature. Ouais, exactement comme Pixar mais avec de la morale du froid de l’Est bricolée de toute pièce, le tout en yiddish.
Ce qui fonctionne dans A Serious Man, c’est l’universalité de son propos. Et pour cela, pas de mystère, les frères Coen puisent, sans le nommer, dans le Livre de Job. Et comme disait Mitterand, la Bible, c’est le meilleur bouquin du monde à adapter. “Il y a tout dedans”. François n’avait pas tort. Larry est désespéré face à l’infortune qu’il s’imagine venir d’une punition divine. Alors qu’au fond, il a été droit jusqu’au bout.
Coup de génie doublé après un No Country for Old Men incroyable, A Serious Man se permet le luxe d’avoir un des meilleurs quart d’heure de fin du cinéma US, passant du point de vue du fils faisant sa bar mitzvah défoncé au père qui résiste tant bien que mal à la tentation. De la communauté juive du Midwest absurde aux arabes du port de Sète, il n’y a qu’un micro-pas que je franchis, ce qui fait de Serious Man le pendant judéophile au déjà cultissime et arabe jusqu’au bout des ongles La Graîne et le Mulet. Point commun : la réussite d’un grand écart entre cinéma populaire et ultra ambitieux. Un des films de l’année, même sans coups de pied sautés, flamboyant jusque dans sa dernière scène.
Dr Michaël & Mr Youn
Jun 25th
J’ai souvent dit du mal du cinéma comique français pour laisser passer l’occasion de parler des exploits de Michaël Youn. Deux pour le prix d’un. Syndrome Domenech, il se retrouve toujours un peu seul contre tous. En plus, il ne défend pas toujours très bien (remember sa lettre nulle aux critiques au moment de la sortie du mythique “Incontrôlable“). Tu googleras toi- même si t’es curieux. Et forcément, je le prends un peu en pitié, un peu comme Raymond (sauf que ce dernier m’a fait gagner de l’argent, lui).
Premier film, Coursier. Rarement un film n’a eu autant la gueule d’un film du dimanche soir que celui-là. Ceux qui ont repris ce créneau tant envié du film d’apparence inoffensif, c’est Europacorp qui produit cette Yamakazerie en scooter. Attention, on nous a sorti le scénario N°2 sur les quatre disponible en stock. A partir de ce moment, tous les passages clefs seront en italique. A toi de remettre le film Europa à sa place.
Michael Youn est un coursier qui se faufile à toute vitesse à travers la ville. Un jour, au mauvais moment, au mauvais endroit, il se retrouve obligé de transporter un colis qu’il n’aurait pas dû choper. Il se fait alors poursuivre par des mafieux. Le chaos. Sa petite amie jalouse ne lui lâche pas la grappe, ce qui créera des situations cocasses quand il se retrouvera face à face avec la superbe pépé-agent secret, séquence quiproquo à la Labiche. Et à un moment, la police se fait humilier. Et puis à la fin, méga morale et tout rentre dans l’ordre, le couple est sauvé.
Dans Coursier, Youn est en mode Acteur robotique. Attention, ce n’est pas un mal, ça veut dire qu’il fait son taf, avec presque (et j’ai du mal à croire que je vais écrire ces mots) de la neutralité dans son jeu. Jimmy Jean-Louis -the Haitian from Heroes’ fame- en fait beaucoup plus alors que, comme dans Heroes, il ne dit pas grand chose.
Cachetonnage sur son moment de célébrité, tranquilou. Et y’a pas que lui, celle qui joue la meuf de Youn (vue dans tout ce qui brille, un film qui a reçu le label Zemmour) et surtout ce vietnamien non-identifié qui joue comme José Garçia. Après une enquête de police, il semblerait que le vietnamien susnommé soit issu du Djamel Comedy Club, ce qui donne un peu une idée du ton général.
L’embarcation, fragile, arrive tout juste à surnager au dessus du seul Airwolf que je lui octroie. En fait, sans être trop ambitieuse, il lui manque ce qui fait le charme des Taxis 1234, cette bêtise un peu crasse doublée d’un bon sens poujadiste façon JJBourdin du LoL. Produit de commande, note ad hoc.
Passons plutôt à Fatal, le 8 Mile version Ali G dont la paternité dans le spectacle total est évidente. Et quand tu as été un jour réveillé à 7h50 par le Morning Live par ces 3 hurluberlus, tu sais de quoi je parle. De la caricature de rap grande époque Skyrock, celle bien débile du début des années 2000. C’était rustique, mais y’avait du Know how dans l’entreprise, et une énergie folle. Sa meilleure période diront certains. Tu rigoles, mais quand on étudiera ces sketchs à la cinémathèque française ou au Centre Pompidou dans 40 ans, faudra pas faire l’étonné.
Mais tu me vois défendre ce film qui contient quand même 2 acteurs venus du fiasco Astérix aux Jeux Olympiques, Stéphane Rousseau et Jérôme le Banner, qui s’en sortent d’ailleurs pas mal tout les deux. C’est d’ailleurs la réussite du film : il soigne les rôles secondaires, ce que font les bonnes comédies US et brit. On ne tient pas encore l’Apatow français, hein, restons calme. Michael Youn s’applique, en particulier dans sa caricature du monde de la musique avec des parodies à pisser de rire de cagoles R’n’b marseillaises ou encore de Gaëtan, fusion improbable de plusieurs nouveaux chanteurs français.
Mais Fatal se permet 3 coups de génie que Kamui Robotics se devait de souligner. Dans la toute première minute du film, Fatal arrive à bord… d’une copie de Super Copter.
Oui, Airwolf ! Le genre détail qui a déjà sauvé des films nuls comme celui-là.
Inattaquable. Ensuite, il se permet de citer Terrence Mallick, “undemeilleursréalisateursaumonde” pour une séquence de… 3 secondes. De pleine communion avec la nature. 3 secondes, hé, c’est mieux que rien. Enfin, et (presque) aussi fort qu’Airwolf, Fatal balance des quotes de Rocky IV, le chef d’œuvre anti-communiste des années 80 dont il reprend de toute manière point par point la construction Rise and Fall. Avec un tel modèle, you can’t go wrong.
Priceless VF is priceless :
Même si tu ne parles pas la langue, normalement, tu dois pouvoir te rendre compte que le russe n’est pas une langue aussi synthétique que ça. Ecoute comment le mec abrège. D’ailleurs, j’adore le passage où il dit que c’est mieux que 20 millions de mecs, et le russe dit distinctement “c’est mieux que 20 millions de dollars”. J’imagine la barre de rire durant le tournage.
Voilà, pour la première fois, une note globale pour deux films.
Soit 1/5 + 2/5+Selection comme on dit dans la presse. Do the maths.
Dans les dents 7, King Size !
Jun 23rd
Toujours se méfier de Batman quand on s’apprêtait justement à faire les carreaux.
Ce Dans les dents se devait d’être publié Mercredi, puisque cette fois ci, j’vais causer de Wednesday Comics. Attention, c’est un comics spécial, le genre d’idée cadeau cool à faire même à un gars qui n’en lit pas. Genre Asterios Polyp, Dans les dents 5, toi même tu sais.
Wednesday Comics est en fait le résultat de 12 semaines de prépublication sur formats tabloïd. 12 bédés différente, une page chaque semaine. Le hard cover relié et tout beau fait selon mon 44,5 cm sur 28,5, un format un peu gueu-din pour du comic book mais pourquoi pas. Mais du coup, ça devient un bel objet mais peu maniable. Après de nombreuses séries de pompes et de tractions, des longueurs de piscine chaque matin et une préparation d’une semaine au camp de Clairefontaine avec Malouda et Ribery, j’ai réussi à le soulever pour l’amener jusqu’à mon PC pour en parler.
Alors ouais, espère pas de joooolis scans ce coup-ci, c’est vraiment le Hadopi de la bédé, tu ne peux vraiment en profiter qu’en volume relié et certainement pas en scan. Mais le format tabloid de 12 pages, le papier était tellement à chier que Direct Matin est sur le coup pour imprimer ses exemplaires dans la même usine. Tu prendras donc le gros machin, t’assumera comme un bonhomme, quitte à te le faire livrer en VPC. Evite les frais de port comme la peste. Mind you, ton facteur ne montera pas les 6 étages te l’amener.
En attendant j’ai trouvé d’autres utilités à ce machin.
Dans Wednesday Comics, y’a à boire et à manger. La crème des crèmes des auteurs du moment qui nous donnent une vision bien à eux des personnages DC parfois mineurs. Glissons sur le Superman d’Arcudi/Bermejo, vraiment nul et ennuyeux, ainsi que sur Batman d’Azzarello et Risso. Ce dernier sait dessiner, c’est évident, c’est même le choix de l’illustration “Dans les dents”, mais je n’ai jamais vraiment accroché à Azzarello aux commandes de Batman. Et là, on est face à une histoire noire classique, avec juste Batman pour la sortir du banal. Fair enough, mais le pire, c’est que Risso n’utilise pas vraiment tout l’espace qu’il a sur la page pour produire quelque chose d’original. A quoi ça rime d’avoir un support si gros pour ne pas tenter autre chose. Dommage. Le Wonder Woman est joli mais assez bordélique. Dommage bis.
Là où Wednesday cartonne, c’est sur quasiment tous les autres titres. Regardez donc cette page folle de Metamorpho signée Neil Gaiman et et Mike Allred. Pire encore, ce n’est que la moitié d’un double spread, un véritable trip à lire. D’ailleurs, je me ressers de la vodka au moment où j’écris ces lignes.
Adam Strange, signé Paul Pope est une relecture wacky du héros qui passe son temps à se bastonner contre des streums scientifico-schtarb’.
Et il a un jet pack ! Génial !
Bon évidemment, Sergent Rock par Joe Kubert (et écrit par son fils) n’apporte rien. Le vieux, tu lui files une page aussi énorme, bah il te fait du Sergent Rock, la case attendue. Une histoire comme il y en a eu beaucoup, simplement en grand format.
Wonder Woman est assez incompréhensible, alors mais DC pense à toi, public féminin. Il y a même Supergirl par l’inusable Amanda Conner (et Palmiotti, son keum, à l’histoire). J’adore Conner. Mais tout ce qu’il y a à retenir ici, c’est qu’il y a beaucoup de super-chats.
Et aussi de super-chiens.
Une histoire pour les super-amis des animaux.
Dans un tout autre genre, Hawkman par Kyle Baker tente, avec son mélange de classe et de photoshop, de nous vendre une des meilleures idées au monde : Hawkman, armé de sa masse de combat, affronte un dinosaure. Et à un moment, un super-requin intervient aussi. Music to my ears.
Kamandi par Dave Gibbons et le trop rare Ryan Sook adaptent Kamandi en mode “Prince Vaillant”. Ce qui nous donne le dernier garçon sur Terre aidé de ses amis les hommes-tigres pour battre des gorilles armés de bazookas. Le meilleur pitch au monde et le meilleur travail de Sook de sa vie. Bim !
Et Flash par Kerschl et Fletcher est fantastique, mais mon scanner rame un peu, donc on va se calmer.
Bon tu as compris, ta prochaine commande, tu prends Wednesday Comics. Ou tu demandes à un pote bien baraqué de te le ramener.
Plus léger mais abusif, cette semaine a vu la sortie de 4 titres Spider-Man. Un peu fort de café quand on pense qu’Amazing, la série phare, est passée en mode Hebdo, un comics par semaine. Depuis 2007, Peter Parker a été magiquement rebooté, après un pacte avec Mephisto. Oké, c’est stupide, mais c’est un plot device artificiel pour revenir au statut quo que tout le monde aime : Parker en looser newyorkais, en galérien du bitume et pas marié à Mary-Jane. Tout le monde a oublié sa véritable identité, pratique. Il galère pour les filles, comme on aime.
Après 3 ans, cela nous a permis d’avoir des petits morceaux de classe balancés par Waid, Stern ou encore Jeff Parker, en équipes tournantes régulières.
Depuis quelques semaines, Spider-Man affronte sa galerie de vilains tous revampés. Electro devient une Besancenot ultra-gauchiste en plus d’être hyper-conducteur. Vulture a enfin pris sa retraite à 126 ans, pour être remplacé par un nouveau, plus inquiétant. La famille de Kraven le chasseur a pris la relève. Juggernaut chope les pouvoirs de Captain Universe. No shit. Aujourd’hui, il affronte un Lizard vraiment cool et creepy, magnifiquement mis en scène par Bachalo. Mise en page, typo, tout est parfait pour ressentir la lutte interne de Curt Connors. Gore et sensible à la fois, un des meilleurs arc de Spider-Man en dix ans, et un des meilleurs jobs de Bachalo depuis longtemps.
Juste après, on passe à Grim Hunt. Dessinée par Michael Lark (from Daredevil’s fame), les membres de la Spider Communauté (tous les connards du type Kaine, Araña, Ezekiel) se font prendre en chasse par la descendance Kravinoff. Je n’arrive pas à m’emballer pour l’idée de base et ces personnages… Kaine, vraiment ? Tous ces rejets des années Spider-clone… Mais Lark travaille bien, tout en gris et noir. Au moins, Marvel a le sens du casting niveau dessinateur.
Faut bien que je jette un mot sur The New Avengers N°1 dont le dessin semble avoir été bâclé par Immonen, accumulant les erreurs de persos sur une même page.
A sa décharge, c’est en gros le même départ qu’Avengers tout court (commenté ici). Des mecs qui causent et un leader qui compose son équipe quand soudain déboule un ennemi alors qu’ils finissaient tout juste le brownie du gouter. En tant que concept, c’est West Coast Avengers, mais sur la East Coast, et avec un noir leader. J’adore Luke Cage, okay, mais il est déjà chef et coach de Thunderbolt. En fait, la moitié du cast de cette équipe dont l’utilité n’est pas encore admise est utilisée dans l’autre équipe. Wolverine. Spider-Man, Hawkeye, Thing… Encore les mêmes ? Tout le concept n’est pas très original et donne l’impression d’une garantie salariale pour Bendis qui cachetonne un peu ici.
Enfin, j’aimerai finir sur une note positive : DC Universe Legacies est toujours aussi bien (je parlais du 1 ici). Andy Kubert et son père fonctionnent toujours aussi bien et en cadeau, une awesome page de l’histoire backup consacrée aux Seven Soldier of Victory.
Grosse semaine à venir. Même bat-chaine, ça c’est sûr.
The A-Team
Jun 22nd
On aborde A Team comme il se doit, avec le même détachement que pour GI Joe. Sans engin surpuissant ni voiture qui parle, A- Team se situe sur l’échiquier du culte des années 80 entre Riptide et Tonnerre Mécanique, avec un zeste de MacGyverisme qui ponctuait chaque épisode. Des persos clairement identifiables, un générique, mais toujours aux prises avec des petits défis locaux un peu relou. Comme Mickaël Knight qui utilisait sa méga-voiture surpuissante qui devait bien couter l’équivalent du PIB de la Suisse pour arrêter le Sheriff véreux d’un comté perdu du Minnesota, l’Agence Tous Risques se contentait du petit némésis peu naze qui finissait toujours par s’incliner. Rien n’était plus fort que Barracuda et ses potes armé d’un van customisé au chalumeau et à la scie à métaux. Stephen J. Cannell, toute une époque, du Pimp my ride avant l’heure.
Pour un reboot correct au cinéma, il faut deux choses. D’abord, mettre à jour le background. Des vieux roublards du ‘Nam rejeté à la Rambo, on passe à une version “Green Zone”, avec un Hannibal qui donne des leçons de guerre aux sympathiques militaires irakiens, un début de film au goût néocolonial d’un OSS 117. Beau comme une pub Herta. Mais pareil, lui et ses trois partenaires vont se faire pécho pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Deuxio, et c’est le plus important, il faut passer en mode Michael Bay. Il faut Bruckeheimer l’action. La bande annonce et son tank en chute libre qui joue du canon pour détruire les ennemis volants, c’est bien, mais elle oublie de nous préciser que le tank va utiliser son canon pour se diriger dans les airs. Un peu comme Iron Man, mais en plus lourd.
Parler des failles de scénario d’A-Team en revient à parler de réalisme balistique chez John Woo. On est sur deux planètes complètement différentes, qui ne s’approcheront jamais, comme en témoigne le tank susmentionné.
Il y’a vraiment quelques idées de trop comme le personnage de mercenaire en costard Lynch (qui est en fait le co-auteur d’A-Team le film, normal qu’il veuille croquer) et surtout l’absence d’un némesis fort, indispensable à tout bon actionneur qui se respecte. John Malco’ n’était pas dispo, Dennis Hopper R.I.P, Gad Elmaleh injoignable, A-Team a donc récupéré un mec un peu inconnu, le bureaucrate type à la gueule lambda de Benabar. Okaaaay. Heureusement, c’est la force de cette version, le casting est génial et rompt avec la malédiction dite de “Liam Neeson” qui vient saccager ton film d’action (coucou Clash of Titans, Star Wars et tant d’autres). Mieux, on a le néo-John Cleese sud-africain, Sharlto Copley dans le rôle de Looping; oui, le même qui crie “Feu à volonté” dans District 9. Script réussi + bons acteurs, c’est la recette qui avait bien marché dans Iron Man premier du nom.
Il ne manquait qu’Airwolf (qui a pourtant fait le guest dans un épisode de la série) pour que la fête soit réussie. C’est donc un surprenant…
La bonne surprise blockb’ de l’été 2010. Mais en même temps, c’est produit par Ridley Scott, toujours dans les bons coups.
Com-Robot