Summer Blockbuster Front 2013
C'est reparti. Après un cru 2012 formidable, chacun y va de son plan quinquennal de domination cinéma. Chacun a son film de zombie, de super-héros ou de robots dans les bacs. Je sais que ça parait absurde d'appeler ça "Summer Blockbuster" alors qu'on est tous en manteaux. Comme quoi le dérèglement climatique prévu par la ribambelle de films post-apo à venir est en fait notre futur. Au moment où Michael Bay se lance dans des petits films intimistes, où l'apocalypse se fait annuler à coup de fulguropoing, rejoignez-moi dans ce moment de communion et de destruction. Prelude : A Good Day to ...
Urbex : le dortoir abandonné de Tokyo
Il y a le Japon du cliché, "entre tradition et modernité", et son croisement de la "Sortie Est de Shinjuku" avec des néons partout. Et il y a ce dortoir en ruines. J'ai tellement utilisé la métaphore des "ruines nostalgiques" qu'elle a fini par perdre son sens. C'était jusqu'à ce que je découvre un endroit comme le dortoir de Seika. Une ruine planquée en plein Tokyo, cachée par une végétation anarchique. Des travailleurs chinois y vivaient, jusqu'à ce qu'un incendie ravage l'établissement il y a quelques années. Le rez-de-chaussé est calciné mais les chambres des étages supérieurs sont intactes, laissant apparaître des ...
Saint Seiya le film live, le Casting Call
Double actu Saint Seiya. Tout d'abord le jeu vidéo (plutôt réussi) que j'avais largement évoqué ici. De deux, on est à une quinzaine de jour de la diffusion de Saint Seiya Omega, le reboot japonais destiné aux plus jeunes. Mais ce qu'on aime, c'est le Saint Seiya original, le Sanctuaire, les bons épisodes canoniques avec Seiyar, Shiryû et les autres. Le mercredi aprèm... Si t'as pas connu ça, mec... fais quelque chose ! Et si on "castait" les acteurs idéaux pour un Saint Seiya live ? La règle du jeu ici sera de prendre les meilleurs d'aujourd'hui. Interdiction d'utiliser une machine à ...
Surviving is Fun, Partie 1: en jeux vidéo
Bienvenue dans cette série d'articles consacrés à la survie. Survivre, un hobby qui pour l'instant me passionne. On va commencer avec Dame Nature qui se venge dans Cabela's Survival : Shadows of Katmai. L'histoire simple d'un homme contre la Nature. Ou plutôt contre les éléments qui ont décidé que Logan allait souffrir. Mais rien n'arrête le plus badass des héros qui ferait passer Nathan Drake pour un chanteur de K-Pop. La Nature doit et va regretter de l'avoir fait chier, bordel de merde. Mais avec un nom qui sent la testostérone comme "Logan James", on ne peut être qu'un beau gosse. Depuis les décombres ...
Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK. Je ressors donc le logo de circonstance : En n'activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire "presque" normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW. Maintenant que tout est dit, passons à… Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j'ai pensé que Vivid avait un peu ...
Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Disclaimer: A l'origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m'est revenu des idées d'autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c'est tout en bas. J'aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d'immigré d'une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c'est devenu un jeu : trouver la propagande qui ...
The Way Back / Les chemins de la liberté
May 7th
Peter Weir est un réalisateur complètement Airwolf. A tel point que Master & Commander est, pour moi, un des films fondamentaux des années 2000. Quel que soient tes goûts, il y a forcement un de tes films d’amour qui lui doit son existence. Genre There will be blood et compagnie… L’histoire grand angle, des personnages bien dessinés, un souffle humaniste, c’est donc un peu la marque Weir, un maker de qualité.
Alors le voir aujourd’hui dans un film Based on a fucking true story. Encore. Et il adapte ici The Way Back un roman d’évadés d’un goulag, le sujet à risques qui me fait grincer des dents. Mais au moins, la direction artistique et l’ambition créative sont annoncées dès le début avec le logo “National Geographics”. Ce qui signifie en gros “Tu vas voir de beaux paysages”. Mais là, Man Against nature tu repasseras: les fugitifs n’ont vraiment que des problèmes de survie conjoncturel, un peu comme quand un mec recharge son arme dans un film de John Woo. Il le fait pour la camera, pas pour le réalisme.
Et puis il y a ce problème de langues, ces acteurs qui ne peuvent pas faire genre ils parlent russe pendant 2 heures (en tête Colin Farrel, jouant un renégat mutique, pas mal). Et bon, les mecs qui font semblant d’être russe, même avec la classe inouïe de Viggo Mortensen, ça ne marche pas forcément sur les fils d’immigré ruskof.
La langue du dénominateur commun sera donc l’anglais courtesy la présence d’Ed Harris. Ça aurait pu être pire, les mecs. Éd est génial, qu’il joue ou qu’il réalise. Il a vraiment le potentiel de se faire une carrière d’Eastwood de gauche sur le tard, un de ces acteurs qui s’améliorent avec le temps, comme le bon vin. Mais mec, il est freakin’ trop long ton film. Bon, je t’avoue, à chaque fois que je vois une plaine, la toundra, de l’herbe, une montagne, en ce moment, je pense à Mallick que j’attends un peu comme le messie. Du coup, le film de Peter Weir me parait forcément plus posé, moins sensuel, une histoire qui a du mal à embrayer avec un finish vraiment nul. Mallick, viens, j’en peux plus de t’attendre.
Airwolf Watch 3
May 6th
Slow month is slow.
Déjà que le mois dernier était amorphe (un séisme, Kurosawa nous en parlait ici). Mais Gambare Japan va frapper en mai et juin. En attendant, il y a eu cette vidéo shaddaiesque et puis ça:
Mais le meilleur moment, c’est ce caméo sur du Jackson. Hé, j’avais prévenu, c’est court, ce mois-ci. Heureusement que c’est aussi celui des Summer Blockbusters.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.
The Eagle
May 3rd
Amateur de films d’action “mecs en jupes inside”, tu seras content. Ca fait longtemps que la tension homo-érotique n’a pas été aussi forte dans un actionneur de l’été. En fait, j’dis ça mais depuis, j’ai joué à El Shaddaï qui a complètement chamboulé toutes les barrières. Mais on y reviendra ici.
Mais donc les péplums, blockbuster ou pas ? L’année dernière j’avais inclus Centurion et Robin Hood, il n’y a pas de raison de faire l’impasse sur The Eagle, même s’il y a Channing Tatum dedans, le mec dont la cheminée est recouverte de Teen Choice Award et de MTV Movie Awards, un mec à ranger sur la même étagère qu’Ashton Kutcher niveau intérêt. J’ai déjà vu des téléfilms TF1 plus intéressants que Channing Tatum. Mais il a survécu à G.I. Joe, le blockbuster des seconds couteaux, donc un peu de respect…
Le voilà dans la peau de Marcus, un jeune centurion blessé au combat. Sa carrière suspendue, il se décide à partir chercher “l’Aigle”, symbole de la 9ème légion. Based on a true story jusqu’à ce que Channing Tatum ouvre la bouche, cette légion a disparu il y a des dizaines d’années dans le nord du nord de ce qui deviendra le Royaume Uni. Décimée ou kidnappée, nul ne sait ce qu’elle est devenue. Marcus fait tout ça pour laver l’honneur de son père qui commandait cette légion (à la clef flashback naturaliste sépia à la Gladiator).
Il emmène son esclave, joué par Jamie Bell (superbe presta, par contre), qui est un mec de là-bas. Un ch’tit esclave. Evidemment, ils vont devenir amis puis il y aura flip-flop comme on dit chez les pasoliniens. Le maître deviendra esclave et vice-versa. Sens-tu la puissante métaphore ?
Kevin Macdonald (le dernier roi d’Ecosse) a un peu de mal à donner à cette prod la grandeur dont elle aurait besoin, comme si, dix ans après Ridley, planait encore l’ombre de Russel Crowe sur toutes les velléités d’héroïsme de la Rome Antique. Pourtant, il y a à peu près tous les ingrédients, en premier lieu l’inévitable rôle du mentor, alias le “grand et vieux acteur connu de 143 ans”, en la personne de Donald Sutherland. Et puis deux apparitions si bien masquées que tu vas les zapper si tu clignes des yeux une seconde de trop. Mark Strong, le go to guy quand Hollywood a besoin d’un méchant en ce moment (Sherlock Holmes, Robin Hood, Kick Ass et bientôt Green Lantern) et aussi Tahar Rahim, le “prophète” d'”Un Prophète“, une apparition grimée comme pour nous rappeler que c’est compliqué de revenir du rôle de sa vie.
Le plus bizarre dans the Eagle c’est que sa fin le transforme tout entier en buddy movie où le politicien romain se fera envoyer bouler comme la blonde bêcheuse qui faisait rien que d’embêter la gentille héroïne d’un teen movie. Finalement, peut-être que c’était ça le but de la manœuvre, de basculer de l’actionneur gay-ish à une normalité amicale digne de Bad Boys… “Everybody wants to be like Mike Lowrey.”
Akira Kurosawa et le séisme
May 1st
Je suis tombé sur ce passage en relisant la bio d’Akira Kurosawa. Oui, je fais ça en étudiant de nouvelles méthodes pour tuer les gens avec un cable iPod.
Voici un des deux petits chapitres qu’il consacre au Grand Séisme de Tokyo qui ravagea la ville en 1923. Hé, c’est Kurosawa, donc il tient en respect l’internet et les wapanese blogs.
Comme une autobiographie, Akira Kurosawa, aux éditions de la Petite Bibliothèque des Cahiers du Cinéma (il a l’air out of print, bon courage pour le trouver). Si t’es encore de bonne humeur, j’enquillerais avec le chapitre suivant.
Mother 1+2
Apr 30th
Rien à voir avec le meilleur film de l’année dernière.
Mais c’est une info qui intéressera quelques gus : le patch linguistique de Mother 1+2 vient de sortir. Well, au moins pour le 1. Et c’est fait avec soin et amour.
Et c’est awesome en tout point de vue. Si tu aimes les jeux crypto-gauchiste avec une vraie écriture et un vrai propos, tu devrais jeter un coup d’œil. Si tu penses (comme moi) que Mother 3 est le meilleur rpg des années 2000 et que tu n’as pas fait Mother 1, shoot. Et d’ailleurs, Mother 2 est partiellement traduit, menu etc.
Tu sais maintenant quoi faire de ton mois de mai.
Ma part du gâteau
Apr 29th
Klapisch a définitivement basculé et lance dans un genre de film qui va donner du grain à moudre à Zemmour. Un film de gauche-niaise. Et aussi un des pires films de l’année. Accroche-toi, c’est l’heure du gâteau.
Voici France. A.K.A Karin Viard. Elle se retrouve au chomedu à la suite de la fermeture de son usine, coulée par un trader sans scrupule. Ce trader goldenboy bégé à qui tout réussit, c’est Gilles Lellouche (rire). Celui-là même qui réussissait à mal jouer sans être à l’écran dans l’inoubliable (…) Petits mouchoirs. France va quitter son Dunkerque pour taffer, sans le savoir, comme femme de ménage chez le trader responsable de toute la merde à son usine.
Ce qui aurait pu être une fable para-lutte des classes se transforme en torture pour le spectateur. Et je pèse mes mots. Comme je me suis sacrifié pour voir ça pour toi, je t’ai choisi une scène, LA scène qui résume tout.
France sort ses gosses au parc. Elle leur apprend à filer de la bouffe aux canards.
Elle : “Et surtout, lancez le pain le plus près possible des petits canards.”
“Oh on s’en fiche”, répond sa social-traîtresse de fille de 10 ans.
“Comment ça, on s’en fiche ?! crie la France ulcérée. “Si tu ne fais pas ça, les petits se font taper et dépouiller par les plus gros canard ! Il faut donner sa chance à chacun.”
AS-TU SAISI LA SUBTILE MÉTAPHORE ?!
Klapisch est frappé d’un mal connu : son nouveau film est à chaque fois un peu plus nul que le précédent. Et là, il n’a pas juste perdu son groove. On touche le fucking fond. Ma part du gâteau est un pamphlet à son niveau actuel, celui de la gauche-canard.
Thor
Apr 26th
A-t-on vraiment besoin d’un réalisateur ? Pour les films de super-héros, il en faut un qui sache laisser son égo au vestiaire pour devenir l’outil qui utilisera au mieux le matériel d’origine. Bien sur, j’aimerais bien voir (au pif) James Cameron réaliser un Doctor Strange mais il le ferait tellement à sa sauce que ça donnerait probablement un truc indigeste. Les films de super héros post-Matrix, de X-Men à Daredevil, ceux qu’on n’a pas vraiment envie de revoir sauf pour voir le torse à Jackman ou pour voir Affleck se faire humilier, essayaient de triturer au maximum le matos original pour en ressortir en général les lubies du réalisateur. Mauvaise idée, ça finit généralement en connerie du genre Superman qui lurke Loïs par la fenêtre, sous-texte “le refoulement homo”. Ce qui, mind you, n’est pas exactement le propos de Superman. Tant qu’à faire, en porno, c’était plus fidèle. Tout ça pour un film de Cameron sur Strange, et non pas une bonne histoire de Strange, un peu comme on dit aujourd’hui “les Batman de Burton ou de Schumacher”. Et le film de super-héros, c’est une production fun qui doit être fait avec sérieux.
La démarche d’Iron Man était sans doute la meilleure. Car il se posait la question de savoir “que peut-on garder au maximum” et non pas “qu’est-ce qu’on peut vider dans la cuvette pour se la jouer cool ?”. Volontairement ou pas, Brannagh n’a pas touché au canevas super héroïque évident : exposition des personnages, arrivée, crise du 3/4 du film puis scène finale qui sert de boss de fin pour le jeu vidéo et pour les ventes de jouets.
La dernière fois que Kenneth Branagh est passé devant mon radar, c’était pour cette Flute enchantée un peu louf après des années de délire shakespearien mégalo, parfois en blonde décolorée. Mais de ce monde à celui de Thor, il n’y avait visiblement qu’un pas. Quand tu vois Asgard apparaitre la première fois, ville dorée brillante avec la gueule d’un orgue symphonique, t’as un peu peur. Et certaines séquences n’hésitent pas à lorgner vers le kitsch assumé d’un Baron de Münchhausen.
On pouvait vraiment craindre qu’un mec de formation shakespearienne se la joue trop tranquille, justement. Le syndrome Timothy Dalton avec Bond, les mains dans les poches. “Ce ne sont que des illustrés, après tout.” Mais il y a un soin particulier dans ce Thor marvélien, un équilibre qu’on avait plus vu depuis le premier Iron Man, une fidélité étonnante qui n’est mise en branle que par les tentatives de le rendre plus girl friendly avec du pec de bégé. But wait, girl, j’y reviens.
Tu connais normalement tout ce qu’il faut savoir à propos de Thor. La clef de l’histoire, c’est les conflits familiaux asgardien. No surprise, donc. Victime de son arrogance, Thor-Devedjian est banni du royaume d’Asgard suite à une machination de son frère Loki-Balkany. C’est ce qui arrive un comics sur deux. Odin tombe malade et Loki va vouloir se venger de toutes ces années de brimades. Redevenu mortel et faible, dépourvu de Mjolnir (son marteau de combat), en exil sur Midgard / la Terre, Thor est obligé de s’habituer aux humains dans des séquences qui font écho aux classiques du genre, je te le donne en mille, les Visiteurs. Il est recueilli par Jane Foster / Natalie Portman, la Kad Merad de l’année. Et à part la scène d’intro, inhabituellement nulle, elle ne gâche rien. Et aussi lame que cela puisse paraitre, ces scènes de pur sitcom terrestre sont assez réussies. Peut-être un peu à cause de sa sidekick jouée par Kat Dennings, jolie fille inventée pour l’histoire qui fait une prestation de copine moche (mais google image te dira le contraire) mais à l’humour LoL internet 2.0 toujours activé. Et puis la belle Lady Sif nous fait aussi oublier un peu plus Portman. 3 filles dans le même film, on pourrait croire que c’est pour te faire le triple effet Megan Fox ? Pas vraiment.
Chris Hemsworth (George de Kirk, à la limite du caméo dans le Nu Star Trek) a l’avantage de ne pas être très connu. C’est une bonne chose dans un film de super héros : garder l’acteur grand calibre pour le rôle du némésis ou du papa, c’est le mieux à faire. Remember Marlon Brando et tant d’autres. La street cred niveau acting, tu l’auras bien assez avec Anthony Hopkins qui donne tout ce qu’il a dans papa Odin. Mais revenons à Chris en mode complément fitness-protéiné. Je n’ai jamais entendu une salle glousser autant de rire, un peu gêné devant Chris, galbé comme il est. Enfin si, la dernière fois pour moi, petit moment de honte, c’était des filles qui pouffaient devant Jude Law devant The Holiday, parce qu’il s’était mis des lunettes… (et, sidebar, avis général, Jude Law avec des lunettes est tout aussi baisable que sans. Et même avec son récent coup de vieux et ces pubs où il respire fort au téléphone pour faire flipper). Mais Thor s’en délecte avec abus. For crying out loud, Thor a une scène de baston contre les agents du S.H.I.E.L.D DANS LA BOUE, qui fera assurément vibrer toutes les amatrices de 3ème mi-temps du XV de France.
Heureusement, il est vraiment bon dans son rôle. Il y croit et ça se voit. Pour aider, Brannagh a décidé de ne pas trop abuser de certains effets, genre un mec en armure qui vole, guidé par son marteau magique. Juste ce qu’il faut. Mais globalement Thor a décidé d’être fidèle au maximum. On retrouve les Warriors Three, les concepts magico-loufoques d’Asgard, le pont arc-en-ciel, the Destroyer (fuck yeah !), même Donald Blake (l’alias de Thor du comics)est de la fête, d’une certaine façon… Mais il y a un grand écart que l’on qualifiera d’ethnique. Idris Elba, un noir mais le meilleur noir du monde, immortel Stringer dans the Wire, incarne Heimdall (doublement mon personnage préféré donc). Okay, right, ce sont des dieux nordiques, mais ils en sont la vision marvelienne, ajouté à l’habitude shakespearienne de faire jouer des hommes à la place de femme et tutti quanti. Autant le choix de Sam.L.Jackson était discutable à l’époque en tant que “le noir à la mode bancable qui sait gueuler à l’écran”, autant Idris est assez formidable, imposant une véritable présence avec très peu de lignes de dialogues, tout en rappelant dans ses interviews avec malice que, hé les mecs, Ben Kingsley jouait Gandhi. Guy has a point et puis ça fait chier la droite américaine, Airwolf, gars. Je suis moins convaincu par Hogun des Warriors Three, incarné par Tadanobu Asano. C’est vrai qu’il avait l’air asiatique, limite khazar, quand il était dessiné par Buscema, mais le problème vient plus de la langue, harmonieusement “brochette-fromage”. Parce que tant qu’à jouer le dieu nordique pop, autant le faire dans un anglais impeccable.
On peut reprocher à Thor de se contenter de suivre les rails de l’actionneur automatique qui va se concentrer sur Loki et Thor, plutôt que de nous offrir des combats dantesques contre un hypothétique Fafnir ou Jormungand. Le Destroyer ne détruit même pas assez de trucs pour me satisfaire ou le rendre plus crédible comme menace. Non, Thor se la joue presque modeste, déroulant un assemblage baroque de scènes de baston, sitcom terrien & drama asgardien over 9000. Mais il réussit à rendre crédible, d’une manière un peu unidimensionnelle, le moins adaptable de tous les héros Marvel, le plus massif mais aussi le plus brut de décoffrage. Et contrairement à Iron Man 2, il ne donne pas l’impression de voir le poussif trailer d’un autre film qui sortira dans deux ans. Mieux que ça : de tous les films Marvel sortis à ce jour, Thor est celui qui donne le plus l’impression d’un Marvelverse cohérent, en plaçant clin d’œil et caméos gros comme des Optimus Prime qui feront bouillir les fans. Malin et smart, Thor pourrait même, soyons fou, passer comme un divertissement intello des fans de Brannagh. Car, par Odin, les lecteurs de Télérama ont droit à leur pop-corn movie ! Même eux !
ow j’ai failli oublier :
Dans les dents 26 Special Thor
Apr 25th
Thor est une héros qui a besoin de gigantisme. Ca méritait bien le plus gros Dans Les Dents ever.
Ce week-end, un ami me demandait : “pourquoi diable devrais-je être intéressé par Thor ? ajoutant “Il n’est pas un peu ridicule, quand même ?” C’est vrai, Thor, quel est le fuck… Ça m’a pris un peu de court, je prévoyais de faire plutôt un loooong article sur Captain America, sa coolness me paraissant un peu plus difficile à cerner vu l’antiaméricanisme primaire ambiant comme dirait ton Zemmour d’amour. Ce qui suit est plus une F.A.Q sur le personnage avec les documents que j’ai à ma portée.
Les héros de DC sont totalement iconiques alors que ceux de Marvel ont ce que j’appelle une aura “street level”. Ne serait-ce que par les pouvoirs. Wonder Woman est une déesse surpuissante avec des bottes rouges. Green Lantern peut littéralement TOUT faire. Flash, l’ami des mecs qui ont fait Bac S, peut courir si vite qu’il devient lui-même “Vitesse” et vibre à travers le temps et l’espace. Batman est l’être humain le plus intelligent du monde que même le Temps et l’Histoire ne peut tuer. Et puis Superman avait l’habitude de prendre ses bains dans le soleil jusqu’à ce que les années 80 l’affaiblissent un peu. Keep it real, man.
De l’autre côté du monde du super héroïsme, Quicksilver court à la vitesse du son, Daredevil est un athlète accompli et aveugle mais qui compense avec des sens exacerbés, Tony Stark est un brillant ingénieur qui se fabrique une armure et Captain America est très fort, très très courageux et il a un bouclier. Puissant mais… plus proche de toi. Le crossover Avengers / JLA de 2003 ajoutait un distinguo intéressant : les héros DC sont respectés et vénérés dans leur monde tandis que ceux de Marvel provoquent généralement rejet, peur et usage de la force pour les exterminer. Les X-Men, au pif.
Thor est surpuissant. Au sens propre. Il est sans aucun doute le personnage le plus DC des grands persos de la Marvel, ce qui lui vaut souvent d’être mal ou peu utilisé. Genre il n’apparaît en personnage jouable qu’en 2011 dans Marvel Vs Capcom 3. Jack Kirby le dessinait avec une patate qui laissait présager ses New Gods. Il est vraiment “larger than life”. Evidemment, comme une fiche technique de tes Strange Special Origines, on pourrait lister ses pouvoirs, dire à quel point il est puissant, quasi invulnérable, qu’il contrôle la foudre, mais plus simplement, il a survécu plusieurs cycles de Ragnarok. C’est le dieu nordique DANS LES DENTS.
Pour le rendre plus attachant, il tombe en général dans des pièges éhontés. Combien de fois a-t-il été victime d’enchantement par Hela, l’Enchantress ou sa soeur Lorelei. Un baiser et hop, y a plus personne ou tout d’un coup ses os deviennent cassant ou il se retrouve transformé en grenouille. C’est ballot mais les femmes, c’est son point faible. Un bon auteur sait qu’il faut l’utiliser dans les Avengers un peu comme Batman : il est tellement fort qu’il enlève tout risque à l’histoire. Et la règle de base, c’est never make it too easy pour les héros. Dans un de mes arcs préférés de tous les temps, il n’arrive qu’à la fin, après qu’Hercules fut tabassé jusqu’au coma. Ca te pose un dieu.
Rien que pour toi, une des plus belles pages des années 80 :
Et pour répondre au “Thor, pourquoi diable”, voici les quelques lectures recommandées.
Thor par Kirby. Les essentials à moins de 15 €, tu peux pas test. C’est la base. A ne pas manquer le combat Thor Vs Man Gog. À noter que l’essentiel volume 4 contient les quelques numéros de Neal Adams. J’aime vraiment le noir & blanc des “Essentials”, on a vraiment l’impression de voir le vrai travail d’époque. Et puis, c’est le Silver Age à son meilleur. Si tu veux de la couleur et qu’il te reste un peu de tes étrennes, check l’omnibus @Amazon. Ce que Stan Lee et Jack Kirby avait réussi avec brio, c’est de créer pour ce héros norsk toutes une galerie de personnages secondaires géniaux : les Warriors Three, Heimdall, Sif et aussi un paquet de nemesis puissants géniaux comme Loki son propre demi-frère, Hela, The Executioner ou The Wrecking Crew ou Fafnir. Mon préféré étant The Destroyer. Tout était déjà là.
Quand on pense à Thor, on finit toujours par namedropper Walt Simonson. C’est sans doute ce qu’il s’est fait de mieux dans les années 80, du fameux Bronze Age. Thor n’a jamais été aussi fou (il rencontre Clark Kent, se fait remplacer par un extra-terrestre). C’est crazy et pourtant, c’est sans doute ce qu’il s’est fait de mieux en dieu nordique sur du papier avec une marge cosmique d’avance. 1136 pages, c’est gros, ça fait peur aux filles. C’est plus lourd que la Bible de Jérusalem. Plus cher aussi. Mais tellement de bonheur. Lecture obligatoire.
Des caméos de fou, plus puissant que Samuel L. Jackson :
Cette réédition m’a permis de relire des moments assez cultes de mon adolescence. J’ai toujours adoré The Destroyer et là, il était juste soooo classy.
La clef de l’époque,c’est vraiment les onomatopées FOLLES. WwHHRAAOOOKK!! Et bien sûr le serpent de Midgard featured dans le Dans les Dents plus haut.
Plus moderne. 1996, Marvel tente un stunt étonnant : tuer tous ses personnages clefs non X-men et les fait vivre un an dans un monde alternatif, Heroes Reborn. Thor reviendra avec un numéro 1 en 1998. C’était Romita Jr au dessin et c’est sans doute un des trucs les plus “in your face” que Thor ait vécu en solo depuis les années 80. 6 ans plus tard, Ragnarok et y’a plus personne, la série fut mise au frigo pour 4 ans.
Thor (volume 3) N°1 revint sous la direction de JMS, Straczynski et Olivier Coipel. Alors je n’ai jamais pas été tendre avec le Superman de JMS qui fait la morale aux dealers en foutant le feu à leur maison, et qui se la joue Hortefeux, enfin Claude Guéant maintenant, sur des extra-terrestres immigrés. Ou qui fait la morale à Batman. Mais son Thor est vraiment chouette, assez décompressé et surtout il prenait le temps d’expliquer les notions clefs du personnage. C’est cette version qui a été retenue pour le film, jusqu’à son costume en cote de maille (et le dessin est lovely). C’est aussi par là qu’il faut commencer pour comprendre le Thor d’aujourd’hui.
2011, Thor, le titre central redevient Journey into Mystery (le titre original de la série) tandis qu’un nouveau Mighty Thor numéro 1 (volume 4!) va arriver pour la sortie du film. C’est un truc classique de Marvel que de sortir 45654 titres pour essayer d’attirer tant bien que mal de nouveaux lecteurs. Car faut bien voir quand le film d’Iron Man fait des millions de recettes, il ne se vend genre que 40,000 exemplaires de son titre phare, ce qui n’est pas bézef.
Le cross-over de l’été Marvel qui vient de commencer, Fear Itself, s’appuie fortement sur Thor et sur l’Asgard d’aujourd’hui. Il sera bientôt reviewé ici, enfin quand le premier mois de l’event se sera écoulé.
Voici les choses à savoir sur Thor si tu veux le prendre en cours de route, en 2011 :
Thor n’est plus banni mais à peine revenu en grâce auprès du roi Balder, Asgard (qui se trouvait géographiquement en apesanteur au dessus de l’Oklahoma – long story) a été détruite au cours d’un combat contre les hommes d’Osborn. Loki est mort, tué par Sentry mais Thor lui a rendu la vie pas longtemps après. Faut croire que son frère lui manquait, et aussi parce qu’il manquera toujours quelque chose aux histoires de Thor si Loki n’est pas dans le coin. C’est comme Gargamel, il faut toujours un serpent dans le paradis. Mais Loki revient sous des formes d’un gosse. Récemment, Thor a chargé Tony Stark; devenu un altermondialiste de la technologie et de l’énergie, de lui reconstruire un Asgard, en espérant qu’il n’oublie pas les docks pour les iPods. Et aussi Thor a ramené à la vie son père Odin qui avait refusé de sortir de son Odinsleep eternel, 4 ans plus tôt. Odin est très souvent une tête de con mais la mort passagère, c’est la clef des grands combattants. Remember Son Gokû qui préfère rester mort et se la couler douce plutôt que d’aider sa femme qui met au monde son deuxième enfant. La paternité selon DBZ, c’était déjà dans Thor.
Fear Itself tourne autour de Sin, la fille de Red Skull qui récupère un McGuffin asgardien, le marteau de Skadi, ce qui justement a l’air de faire flipper Odin. D’où Fear Itself.
Okay, maintenant que les présentations sont faites ou refaites, on passe à Thor le film sur Robotics.
Com-Robot