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Top ciné 2013
Jan 10th
J’ai vu environ 120 films cette année en salle, j’ai décidé d’en choisir arbitrairement 20. (patience, les comédies françaises, c’est juste après). In memoriam, mon top 2012, 2011, 2010, 2009
20) The immigrant
Les films de James Gray sont comme le bon vin, ils deviennent meilleurs avec le temps. The immigrant, malgré tous ses défauts (et ses tragédies qui tournent un peu en rond) ne fait pas exception à cette règle. Marion Cotillard joue mieux l’immigré polack que la fille de terroriste oriental dans Batman Begins. Et je crois qu’on n’aura jamais assez de Joaquin Phoenix.
19) The Master
Je crois qu’on n’aura jamais assez de Joaq… The Master s’ouvre sur Joaquin qui baise une nana/château de sable. Dès le début, tu sens que ça tourne pas très rond. Le meilleur PTA dans son ensemble, un film génial sur la manipulation. La scène où la caméra suit Phoenix qui s’infiltre sur le bateau est une de mes préférées de l’année.
18) The Perks of Being a Wallflower
“Le monde de Charlie” en V.F. Rigole pas, on a failli avoir “Very bad teen”. C’est le deuxième meilleur teen movie de l’année avec un trio d’acteurs déjà trop vieux pour leur rôle mais hé, c’est le genre qui veut ça. Emma Watson est encore plus belle que dans Bling Ring.
Ouais, mieux encore. En 2013, elle incarne tout simplement l’archétype même de la fille dont on tombe amoureux au moment du lycée.
17) 9 mois ferme
On en reparle dans l’article sur les comédies françaises, ok ?
16) Cloud Atlas
Boursoufflé, sans retenue, à la frontière du ridicule, Cloud Atlas est comme tous les Wachowski post-Matrix, très sous-estimé. Il y a beaucoup à dire sur ce film étrange, bien plus qu’un “Où est Charlie” raëlien en tout cas. J’en parle ici.
15) Zero Dark Thirty
Revenge movie de la lose absolue malgré la victoire télégraphiée au dernier moment. La simple existence de ce film est flippante.
14) Tel père, tel fils
Un beau film sur la difficulté d’être parent avec le même pitch de l’enfant échangé à la naissance à La vie est un long fleuve tranquille qui s’oppose complètement au déterminisme de ce dernier. On devrait offrir des projos aux mecs qui font “des manifs pour tous” . J’ai interviewé Kore-eda ici (à 10’04)
13) Rush
Le film avec le plus d’ass-shots sur Thor nu, just sayin’. Ron Howard est un réalisateur lambda tendance yesman chiant quand il s’agit de filmer le monde actuel mais avec les années 70, il se surpasse à chaque fois. Ron, reste dans les 70’s.
12) Django Unchained
Le Taratino le plus linéaire depuis… toujours ? Le moins féminin aussi. Et sans doute avec une bonne demi-heure de trop, après la bataille-catharsis. Mais la scène du KKK vaut tout le film.
11) The wolf of Wall Street
Leonardo grimace tellement que j’ai envie qu’on lui donne un oscar, juste pour qu’il arrête. Le rise & fall (quoique le rise dure le temps de 3 scènes, on y parle surtout du fall) d’un margoulin de la bourse, tourné comme un caïd de la mafia. Un tel niveau à 71 balais, c’est quand même impressionnant.
Oh et ça.
J’ai entendu beaucoup de gens me dire que c’est “un film de connards” qu’ils n’ont pas supporté, ou même qu’ils ne sont pas allé voir. Comme si Godfellas et les gangsters, c’était “ok”. Alors que Wolf of Wall Street est un film sur l’addiction. Au pognon, au pouvoir, à la drogue. Tu sors de ça, c’est impossible de se dire “je veux faire ça comme métier”.
Je fais une petite pause pour James Gandolfini. RIP.
Et une pour toi aussi, Paul Walker.
Vous saviez vivre.
10) To the wonder
La caméra filme Olga. Il filme l’amour et Ben Affleck qui ne sait pas communiquer. C’est le film le plus simple de Mallick, il n’y a rien d’autre à comprendre.
9) Snowpiercer
Faire un film d’action pamphlétaire d’une bédé oubliée, c’est la classe Bong Joo-ho. Super simple et limpide, les scènes mémorables s’enchaînent. Le bonus point,c’est Song Kang-ho, le meilleur “rogue element” / second rôle de l’année qui dynamite toutes les scènes où il apparait. De l’entertainement malin.
8) Monster University
Alors que Disney reprend Cars / Planes, Pixar se permet le luxe de sortir le meilleur teen movie de l’année
7) Mud
“Drive dans les marais”, à savoir Jeff Nichols qui continue de filmer l’americana comme j’aime la regarder. Matthew McConaughey (auquel je n’ai jamais cru) est en pleine phase ascendante.
6) Gravity
Je me souviens avoir rigolé quand, dans toute sa majesté, au loin, apparait Buzz l’éclair / George Clooney, tout petit, qui traverse l’écran en faisant du George Clooney. Sinon j’en ai déjà abondamment évoqué ici.
5) A touch of Sin
Jia Zhangke est un des meilleurs réalisateurs en activité. A touch of sin est un quadruple drame humain filmé comme un documentaire. Pas aussi fabuleux que Still Life, pas aussi envoutant que ses derniers docu-fictions (remember, en 2009) mais un bon coup de poing et une des scènes de mort les plus touchantes de l’année. J’ai eu le plaisir de le rencontrer (vidéo ici, à 10’00).
4) Pacific Rim
J’en ai parlé ici. Et puis c’est mon blockbuster de l’année. On méritait bien ça.
3) La vie d’Adèle
Article ici. Ce n’est pas mon Kechiche préféré. Mais bon sang, autoritaire ou pas, je m’en fiche, ce type a le don pour capter des instants de vie. Et en même temps, il teste notre limite en repoussant à chaque fois ce qu’il va montrer, éternisant ses scènes au delà du possible.
2) Inside Llewyn Davis
Et si les Coen étaient des réalisateurs de fin ? A chaque fois, leur fin est parfaite, toujours entre ironie et cruauté. Prenons quelques derniers. Serious Man ? Blam, comme un couperet qui vient te circoncire tes illusions. No Country for old man ? Bam, comme un uppercut dans tes rêves. Celle de Llewyn est le miroir parfait de Honkytonk Man, une autre chronique de loser magnifique (et l’un des meilleurs Eastwood !)
1) Silver Linings Playbook
“Happiness therapy”, encore un bon titre vf risible mais passons. C’est l’histoire de gens qui s’aiment mais qui n’arrivent pas à communiquer ensemble. Bien sur, ils sont beaux, on tombe amoureux d’eux, mais ce n’est pas tout. Silver Linings Playbook est tout sauf une romcom. Après The Fighter (N°2 en 2011), David O’Russel prouve qu’il est celui qui sait le mieux filmer cette ex-middle class américaine dans la meilleure ville pour ça, Philadelphia. Et en quelques scènes incroyables de vieux obsessif, De Niro rappelle qu’il est un acteur hallucinant, à un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis 15 ans, au moins depuis Jackie Brown. Le moment où il s’excuse, avec ses mots, auprès de son fils encore groggy, est sans doute ma scène préférée de 2013.
Mention spéciale à Garden of Words qui sort cette année en France en DVD. Un film sur un garçon amoureux des chaussures qui tombe amoureux d’une belle femme plus âgée que lui. J’en ai parlé ici (à 9’38) et ici (à 6’46). Quand il m’a rencontré, il m’a fait “ah c’est vous le journaliste amoureux des chaussures”. On l’avait mis au courant.
Ha oui, les flops 2013 ? Le Man of Steel de l’out-of-character, Lone Ranger du massacre des indiens vite fait en un plan avant la course-poursuite et le méga happy end, Die Hard 5 juste pour exister ou After Earth juste parce que (j’en parle là). En fait le pire des films que j’ai vu cet année est Pain & Gain. En gros, c’est l’histoire de Youssouf Fofana version culturiste, filmée par Michael Bay. “What could go wrong ?” Michael Bay a cette prétention de faire des films à l’humour des frères Coen avec le bruit d’un blockbuster. Ce n’est pas un hasard s’il utilise des acteurs estampillés Coen comme John Turturro, Steve Buscemi, etc c’est pour tendre vers cet exemple de freaks drôles. Malheureusement, c’est atroce, à voir et à écouter. C’est indéniablement le film le plus homophobe de l’année (hihi les blagues de gode dans le cul, “Les garçons et Mark Walhberg, à table”), le plus néo-beauf qui soit. Ce film n’aurait jamais dû être.
A y est. On est bon pour 2013.

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (4/5)
Jan 11th
Partie 4 : du 10ème au 6ème
La fin du tunnel est proche. Je vois de la lumière au bout du couloir. Bienvenue dans ce voyage masochiste au bout de la nuit des comédies françaises de 2012.
Le futur du pire de la comédie française en 2013
10. Astérix & Obélix: au service de Sa Majesté
Astérix seulement 10ème ? Seulement ?! 10ème comme pour dire “celui-là n’était pas aussi atroce que celui d’avant” ? Ca n’en fait pas un bon film. Au contraire, il conforte dans l’idée qu’il s’agit de la pire licence française de tous les temps (oui même Taxi), qu’elle est de toute manière difficile à sauver malgré tout le bien qu’on puisse penser de Mission Cléopâtre qui reste le film-doudou transitionnel intouchable pour toute une génération.
De toute manière, on pouvait faire difficilement plus mauvais que “Les jeux olympiques“, sans doute un des pires films jamais tournés pour autant de pognon de tous les temps. Et ça semble libérer Laurent Tirard, déjà fossoyeur du petit Nicolas qui laisse le sujet partir dans tous les sens. Déjà, reprendre un acteur “petit-rôle” dans le précédent pour faire Astérix… J’adore Edouard Baer, mais de le voir jouer son Cravate Club en plein milieu d’un film laid, mais laid (et pensé en 3D en plus…), c’est donner déjà une idée du n’importe quoi général de cette expédition chez Sa Majesté.
Edouard Baer, bon sang. Il le joue à la limite de la parodie et je ne serais pas surpris qu’il ait pensé à Casino Royale avant de l’incarner. Non pas celui de Daniel Craig Poutine, ami de la démocratie, mais le vrai Casino Royale, le film où Peter Sellers ET Woody Allen incarnent James Bond.
Ne t’emballe pas, c’est jamais aussi bien que ça. Des suites de sketchs, voilà ce que c’est, l’histoire servant de vague liant entre eux. Ca ne s’en cache pas, ça n’a même pas la prétention d’être plus drôle que Palace. Comme Mission Cléopâtre, c’est en fonction des affinités avec ses humoristes du moment. Lemercier et Luchini s’en sortent bien, Vincent Lacoste joue comme d’hab le mec mal réveillé (gaffe, tu vas te griller mon loulou) et le passage quota de “la meuf de la météo” avant de se lancer dans le cinéma. Je peux rien dire sur elle, je crois que je m’étais endormi à ce moment là. La palme revient à Atmen Kélif qui n’a jamais touché d’aussi prêt l’infinie nullité. Tu vois ses bouts de sketchs, tu te dis, c’est pas possible.
Petit moment de cruauté, le caméo de Jugnot, comme pour nous rappeler que les Bronzés 3 a failli fusionner avec Astérix 3, comme dans Dragon Ball Z. Mais au moins, ça ne finit pas sur Zidane et Tony Parker mais ce n’est pas beaucoup plus engageant pour une adapt’ qui pourra s’enorgueillir d’être “moins pire”.
Laissons le mot de la fin au maître. Uderzo qui a réussi à détruire son héros dans une pathétique dernière aventure avant de revendre le magot, trouve qu'”Astérix 4 est le meilleur film de la série“. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle “le baiser de la mort”. JUST SAYING.
9. Les seigneurs
L’affiche des Seigneurs, tu comprends tout de suite le style.
Le problème, quand on en vient au foot au ciné, c’est soit la ligne dure genre “A mort l’arbitre” ou la délicieuse comédie Kung Fu Soccer et ses shoots dévastateurs qui téléportent le ballon dans l’espace tel le phénix. En France, la comédie se veut forcément “sociale”. Il faut toujours sauver quelque chose. Et malheureusement, c’est toujours moins fun que Bruce Lee qui vient sauver un resto chinois à Rome.
Dans les Seigneurs, il faut sauver un village / île de Bretagne qui ne dépend QUE d’une usine de sardines qui va fermer ses portes. Et seule une victoire à la Coupe de France pourrait la sauver.
Les pauvres travailleurs d’ArcelorMittal n’avaient pas pensé à ça.
Et pour mieux y arriver, un entraîneur tricard (José Garcia, mercato d’hivers, vendu par la Vérité si je mens 3) décide de rappeler une équipe bras cassés. Ramzy rejoue son caméo “Morsay la kaïra” en moins bien, Omar Sy est transparent (sans déconner) mais le plus décevant c’est le défonceur Joeystarr. Djizz, dire que ce mec chantait “qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu“… Avec ou face à eux, c’est selon, deux joueurs miraculeux seront parachutés, malheureusement beaucoup trop tard, dans le film. Gad Elmaleh et Franck Dubosc
Ils livrent chacun une prestation brillante, en autistes complets. Ils ne jouent pas avec leurs partenaires mais pour eux-même, une variation de leur meilleur sketch. C’est un peu comme dans les duos dans le rap, quand ils donnent l’impression d’avoir été fait par skype et le clip tourné sur fond vert. Ils ne sont jamais avec les autres.
Gad est un footballeur improbable paralysé par la timidité (comment peut-on imaginer un truc comme ça ?!) tandis que Dubosc, ex-footballeur de génie ne rêve que de jouer dans une pièce de théâtre. Il finira par la donner, sa représentation, et s’abandonner à son rôle de grand enfant coincé dans un corps d’adulte, qui joue Cyrano avec le panache d’un enfant de 6 ans. Plus aucune retenue. Dans 40 ans, c’est à lui que Télérama dédicacera un numéro entier, tout comme ils ramassent un peu plus leur honneur en consacrant un hors-série à De Funès sur qui ils ont toujours chié.
Malheureusement trop déséquilibré, malgré ses quelques minutes d’alégresse, trop paralysé par le social pour être déconneur, les Seigneurs s’écrasent. En pleine rehab post-la Môme, Dahan ne pouvait rien faire. Il est Gérard Houiller qui voit son équipe se faire marquer un but assassin à la dernière minute du jeu. Il y avait pourtant de grands joueurs sur le terrain.
8. Oncle Charles
Une question se pose: Etienne Chatiliez a-t-il rebooté ? S’est-il réinitialisé jusqu’au point où il est devenu Tatie Danielle ? Après l’effroyable Agathe Clery où il tentait de transformer Lemercier en black mama featuring des comédies musicales, il livre là son film le plus méchant. Cela ne devrait pas être un problème quand on fait une satire… Mais ici c’est méchant comme dans antipathique, exécrable et finalement acariâtre.
Qu’on aime ou pas sa fable sur le déterminisme (La vie est un long fleuve), Chatiliez a toujours été meilleur dans la satire sociale bipolaire riche/pauvre. Ici les pauvres font croire qu’ils sont les héritiers d’un riche néo-zélandais joué par Eddy Mitchell.
La dichotomie bourge VS truand de la galère rurale et de petite banlieue, c’est son gimmick. Il faut le voir dépeindre, aujourd’hui en 2012, la famille de pauvres. En particulier les enfants, avec la même acuité qu’un article du point sur les dangers du jeu vidéo. Et les acteurs, qu’ils soient bons comme Eddy Mitchell ou limité comme Alexandra Lamy, n’ont pas l’air de savoir comment jouer les gags d’Etienne. Rien n’est drôle ici. Ils n’ont pas l’air de trouver le ton juste, l’air de se dire “bon il veut quoi, faire du réac moderne ?” La France de Chatiliez, déjà nostalgie de la rue Gama et du trèfle parfumé, elle ne compute pas des masses avec celles des FAI, du téléphone portable. Etienne est largué même par ses acteurs.
Où est passé la griffe de Chatiliez ? Avant, j’y trouvais une espèce de jouissance proche de Reiser, de l’art du crobar… dont le meilleur représentant était Tatie Danielle, justement. 20 ans plus tard, il n’en reste plus que le venin. Aujourd’hui, il te rappelle ce vieil oncle qui, à la table du réveillon, te dit qu’il est contre le mariage homo, que l’avortement ne devrait pas être remboursé et puis hein, “qu’il y a un peu trop de barbus dans les rues, pas vrai ?”.
Tonton, pourquoi tu tousses ?
7. Radiostars
Séquence souvenirs & confessions. J’aimais bien “Tout le monde en parle”. Y’avait un truc convivial, presque rassurant: tu rentrais de soirée, un samedi, t’allumais vite fait ta télé pour voir un talk show, entre deux écrivains, un sniper de la vanne et beaucoup d’actrices porno cherchant à se recycler. Et un jour, ça s’est arrêté. We moved on comme disent les américains orphelins de Sopranos ou de The Wire. Mais bon sang, je suis persuadé qu’un film tout entier sur la lutte pour la sauvegarde de cette émission serait d’un pénible à en crever.
Radiostars, c’est précisément ça, mais en radio.
Suite à de mauvais résultats d’audience, une équipe d’un “morning radio” décide de partir faire un tour de France, spécifiquement dans des bled perdus. Le “Breakfast” débarque donc dans chaque patelin avec une arrogance inouïe d’un niveau proche d’un “Salut les bouzeux”. Ils sont si détestables que tu n’as qu’une envie, c’est de finir cette “bande de potes” à la grenade. Et tant pis si tu regrettes tes années SKyrock, Fun Radio et NRJ.
On pourrait croire qu’il s’agit là d’un cycle et que les membres d’une équipe si exécrable va finir par trouver du bon dans cette France “loin des paillettes et du St Germain qui pétille” comme dit Jean-François Copé. Bah pas du tout, ils finissent juste PAR SE KIFFER ENTRE EUX. Sauf Arnold le chef (Clovis Cornillac, très réussi en l’occurrence) qui est insupportable. La seule audace du film, c’est à la fin, à l’heure de rentrer en ville, quand l’émission est “sauvée” (ouf, j’allais pas en dormir la nuit). C’est à ce momentè-là que Radiostars tente la dispute, mais t’inquiète, ils prendront en pitié de manière méga-sirupeuse l’imbuvable leader, ce nuisible au moment de son licenciement. Car même les connards, ils finissent par les kiffer.
Au milieu de cet attelage détestable, Ben, alias Manu Payet dans son propre rôle. Je veux bien croire qu’il est sympa dans la vie, il doit surement l’être, même. Et même qu’il a une légitimité à jouer son propre rôle, based on a true story of autokiff. Evidemment, c’est pas comme dans Apatow où même le plus consternant des personnages trouvent un moyen de déployer ses ailes et de briller. Lui, il a l’air presque gentil dans cet attelage de connards qui ne t’inspirent qu’une seule pulsion: de les voir pointer à Pole-Emploi.
La nostalgie des radio show est un truc inexplicable. On aime ça pendant un temps, au moment de son Benco et de sa tartine et puis ça s’arrête. Ca passe. Tout ça n’avait finalement que peu d’importance. We move on. La génération d’après en aura d’autres. Inutile de leur expliquer Lov’n Fun, les Arthur, les Morning Live et tout le reste, ils en auront d’autres. Ils n’écoutent sans doute déjà plus Cauet.
Radiostars essaye de nous faire croire que la survie de cette émission de radio a une quelconque importance alors qu’en fait, c’est un putain de film de branleurs.
6. Arrête de pleurer, Pénélope
Quand je disais que les adaptions de théâtre peuvent être cool (“Un air de famille” ou le récent Prénom, dans les meilleurs films de l’année), c’est que le genre est casse-gueule. Mais qui a pu croire un seul instant qu'”Arrête de pleurer, Pénélope” au cinéma soit une bonne idée ? Je ne sais pas comment étaient la pièce (en fait elles en ont mélangé deux pour obtenir ce résultat) mais cette #TeamBecacine a réussi à produire le truc le plus mal réalisé de ce classement, une certaine idée de l’inepte. Ah ces scènes dans la nuit, un frisson de honte me traverse l’échine.
Il n’y a rien de drôle, même en laissant une bonne marge de sécurité. Mais plus que tout, les filles aux comportements erratiques sont absolument détestables, traitant tout le monde comme des ploucs, des champs de la cambrousse jusqu’à la boite de nuit. On est dans le genre de film dont n’importe qui, ta meuf, ton copain, ton compagnon d’aventure va te dire spontanément” comme j’ai honte“. Alors qu’il n’y a pas de raison ! Le film est déjà presque fini et tout sera, on l’espère, oublié. Comme dans un mauvais rêve. D’ailleurs, personne ne se souvient que ce machin soit vraiment sorti en salle.
Le point d’orgue, le paroxysme, c’est la dernière phrase, quand la blonde répète à sa copine “Sinon t’as fait caca ou pas ?” “Alors t’as fait caca ou pas?” Quatre ou cinq fois.
A chier.
Les autres chapitres de ce dossier:
Le futur du pire de la comédie française en 2013

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (3/5)
Jan 8th
Partie 3 : du 15ème au 11ème
C’est reparti. Fini le ventre mou, on est dans le vif du sujet.
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013
15. Stars 80
Ow boy.
Regardez des chanteurs et des groupes des années 80 ans en train de cabotiner dans leur propre rôle, c’est à peu près aussi excitant que de me mater l’intégrale de Van Loc. Impossible que ce ne soit pas loupé. IMPOSSIBLE. Début de Soirée, Lio, Emile, Image, Jeanne Mas, Peter & Sloane, François Feldman, Desireless. Je te mets pas les liens youtube, tu les connais déjà.
L’idée (économique) de génie, c’est d’avoir transformé un making of d’une de ces tournées des années 80 en film, faux concert à la fin inclus. C’est d’ailleurs vachement bien fait, ces CG, tu crois vraiment que ça se passe au Stade de France (oups, spoilers). Le liant, c’est plus ou moins des sketches plus ou moins bons. Le maximum est atteint par une scène de Cookie Dingler à poil, un fait que la bande annonce s’est bien gardé de nous révéler. J’imagine que c’était dans le but de balancer du lourd pour ce “This is it” de toute une génération dopée à l’Eurovision.
Mais… MAIS ! Il y a des petites pointes de génie qu’il serait malhonnête de laisser passer. Du génie à l’état brut. On le sent tout d’abord quand Sabrina débarque dans le film. Sortie du formol, encore plus bonne que le plus bonnard de tes souvenirs, elle traverse le film comme unesirène refaite, affolant tous les vieux quinqua et plus. La plupart d’entre eux deviennent des antihéros lunaires. D’ailleurs les mecs de Début de Soirée servent des grecs au début. Si quelqu’un sait pourquoi…
De bonnes idées souvent mal exploitées, mais ce n’est rien, RIEN à côté de Jean-Luc Lahaye qui “débarque” en star mégalo, balançant ça et là, je te le jure, des pédo-jokes. Pour voir ça, je paye, oui. Il est de très loin le meilleur personnage de cette armada, de ces X-Men des années 80.
Face à ces héros, il fallait un némésis. Un méchant à couilles, machiavélique. Et Stars 80 a presque le courage de nous l’offrir: Valéry Zeitoun survole le film de ses multiples apparitions. Le producteur musical, cernes dissimulés par un abondant maquillage, est le méchant qui ne croit pas au spectacle, qui leur souhaite de se tirer une balle dans le pied. Malheureusement sous-exploité, malgré son potentiel, Valery Zeitoun est à deux doigts de devenir le Doctor Doom du cinéma français.
Alors, Thomas Langmann, je t’offre mon idée, cadeau. Un grand affrontement où ces anti-héros affrontent les super-vilains les plus puissants de la galaxie musicale, Valérie “Doom” Zeitoun et Pascal “Le Bouffon Vert” Nègre, unis pour l’occasion. Ca s’appellera Stars 81. Appelle-moi, je serais ravi de l’écrire.
14. De l’autre côté du périph’
Ah grand dieu, comme on avait envie de revoir Omar Sy refaire le jeune de banlieue qui débarque dans un milieu bourgeois, c’est tellement inédit. A sa décharge, de l’autre côté du périph a été tourné pile au moment où sortait Intouchables dont il partage autant la thématique que le côté condescendant. Un flic des beaux quartiers et un keuf de banlieue vont devoir tant bien que mal unir leur force dans une enquête commune.
Il serait cruel de dire que “De l’autre côté du périph'” est un produit du succès d’Intouchables. Le tournage de l’un a d’ailleurs commencé en même temps que la sortie de l’autre ce qui dissipe les suspicions. Mais il ouvre une période un peu creuse pour Omar Sy qui va faire la même chose tout en s’en défendant, jusqu’à ce que des réalisateurs expriment au travers de sa sympathie leur propre fantasme. Rigolez pas, c’est ce qui est arrivé à Joeystarr, tour à tour flic, puis homosexuel puis, pourquoi pas, footballeur. En 2013, Joey joue avec Mathilde Seigner, se balade dans le prochain Emmanuel Mouret. Bon dieu, fais gaffe, Omar, même toute la sympathie que tu inspires ne peut pas te mettre à l’abri de ça.
Pour mieux mettre en avant les antagonismes, sont mises en avant deux icônes du polar. Le professionnel avec Bébèl et Beverly Hills Cop, cité au moins 4 ou 5 fois. L’énergie des deux mecs est là, palpable. Le problème vient de l’histoire qui les téléguide de situation en situation. Et bro, si tu veux affronter Beverly Hills Cop en One on One, il faut avoir des couilles énormes et un talent d’impro, une impression de facilité que le script du Périph n’arrive pas à donner. Pile, il embarque de la lourdeur en faisant du perso d’Omar un ancien soufre-douleur d’une banlieue toute entière. Laurent Lafitte réussit à être antipathique ce qu’il faut mais tu le devines déjà, comme Intouchables, l’histoire est condéscendante ce qu’il faut: le banlieusard ne s’adapte jamais, ne comprend rien tandis que le bourge, lui, comprend que y’a du bon à se manger du grec bien gras à Bobigny. Also appelé la morale “Camping”, du riche qui devient meilleur, mais jamais le pauvre, toujours un peu teubé.
Presque grand moment de cinéma, quand l’enquête se poursuit dans un club libertin, obligeant Omar, Laurent Lafitte et Sabrina Ouazini (qui a fait de l’AB Shaper depuis La graine et le mulet et Des hommes et des dieux, elle est superbe) à se mettre à poil. 10 minutes qui ne débouchent sur aucun gag viable. Mon instant préféré de tout le film reste ce moment où Omar brandit son pouce à son néo-collègue qui lui rend, incrédule, à distance, d’une main molle. Presque aussi drôle que les Missed High Five, l’espace de 5 secondes.
13. Sur la piste du marsupilami
Une pensée à ces parents qui ont emmené leur gosse voir le Marsupilami, ensuite obligé d’expliquer ce que faisait le petit chien dans l’oreille de Jamel Debouze. Réponse: il se masturbait.
Chabat, qui avait trouvé un groove si particulier en bricolant son Mission Cléopâtre à la sauce Canal + du début du millénaire, essaye de refaire la même recette. Décalage, anachronisme, phrasé syncopé de Jamel Debbouze “baba, acteurs “vu à la télé”, tout en essayant de respecter l’univers dont il s’inspire. D’ailleurs, c’est assez surprenant de voir comment les éléments du génie de Franquin s’entrechoquent ici. Le Comte de Champignac, Zantafio, boum, le clash.
Le premier problème est bicéphale. Chabat lui-même, alias Dan Geraldo, parti à la conquête d’un scoop en Palombie. Puis Jamel Debbouze, a.k.a Pablito, le guide filou et incapable, qui rêve de retrouver le mythique Marsupilami. Mais qui doit aussi nourrir sa famille. Hé bien, on s’en fout un peu de tout ça.. Il y a clairement une histoire de trop. En lieu et place de ces deux personnages, il eut fallu en imaginer un troisième. Qu’on aurait appelé Dan Geraldo et qui réunisse ses deux quêtes, garantie d’un humour moins poussif, moins “pépito”.
L’autre souci, c’est que tous les comédiens, sans exception, sont moins bons que dans Mission Cléopatre. Dieudonné (pré-maboule), Darmon, Nanty et grand dieu j’ai du mal à croire ce que je vais dire… même les Robins des Bois y étaient meilleurs que Lambert Wilson, Timsit, Géraldine Nakache. Seul Fred Testot a l’air de capter le côté grandguignolesque de l’histoire et s’en sort pas mal. Tandis que Debbouze 2012 est, sans contestation possible, infiniment moins drôle que celui de 2002. En même temps, il est passé par la case “Hollywoo” où tout l’humour reposait sur le concept de “mal parler une langue”. Et ça, des “no comprendo, pépito” il y en a un paquet.
Et le Marsu… Le nid des marsupilamis était l’album de Spirou que j’ai le plus lu dans ma vie, j’avais une idée de la bestiole à laquelle il devait ressembler. Je la voyais un peu sale, hargneuse, le poil sale comme du Russel Crowe traîné dans la poussière. Et le résultat est plutôt… kawaii. Heureusement, il y a un rapport de force assez intéressant dans les CG : le marsu soulève des trucs lourds. On sent même l’impact de ses coups. Une victoire technique, tout comme les coups de poing d’Amazing Spider-Man semblent plus percuter que ceux de Sam Raimi.
En y repensant, la blague qui m’a fait le plus fait rire, c’est quand l’horloge du compte à rebours a fait le bruit du countdown de “24”. Donc oui, on va dire que j’ai moyennement apprécié. Mais au moins, je n’avais pas à expliquer à des gosses pourquoi le chien se masturbait dans l’oreille de Jamel.
12. Plan de table
Statement : j’aime bien Elsa Zylberstein et visiblement, c’est une de ces actrices mal utilisées par le cinéma français. Voilà qui est précisé.
Mais s’il y a bien un film qui porte sur lui toutes les stigmates de la comédie française de ces dix dernière années, c’est bien Plan de table qui se penche sur le douloureux problème du mariage. “Vaste programme”… Par pure flemme, je prends le pitch allociné qui résume très bien l’affaire.
“Suite à un câlin bref, mais intense, la table dressée pour la noce est en désordre. La mariée court se recoiffer, tandis que l’homme replace les cartons sans respecter le plan de table. Le hasard fera-t-il bien les choses ? Ou bien devra-t-il donner un coup de main au destin ?”
Un petit calin bref, comprendre ils ont voulu s’envoyer en l’air sur la table des invités. Même la présentation est tartiflette…
Comme de nombreux films, il va utiliser de multiples points de vue. Pas à la manière de Rashômon, mais plutôt comme dans “Un jour sans fin”, en rebootant plusieurs fois ce moment “fatidique” où les cartons du plan de table sont reposés, pour nous offrir différentes visions du destin. Mais, grosse surprise, c’est ‘achement moins bien que “Un jour sans fin”.
A la fin, on a l’impression d’avoir vu 10 fois le même film, on n’en peut plus, on a envie qu’ils meurent tous. Le pauvre Frank Dubosc, hypé pour rien, est frustré. Il est sous-utilisé au milieu de ces seconds couteaux de la comédie française comme Audrey Lamy, Arié Elmaleh, tous obligés d’aligner les poncifs sans jamais nous rendre un seul de leur personnage sympathique.
Si dans cette liste, il devait n’y avoir qu’un seul film qui puise son inspiration dans la presse féminine, c’est celui-là. Tu vois toute l’affection que je lui porte.
11. L’amour dure trois ans
Je ne suis pas spécialisé en comédiens venus du stand up. Mais je les vois et les identifie à peu près. L’humour ethnique des mecs qui viennent du Jamel Comedy Club, les gus issus de la vague “Bref”. Plus les tauliers comme Guillon qui n’ont jamais rien donné au cinéma. J’avais peur que cela ne soit la même chose avec Gaspard Proust qui incarne jusqu’à l’imitation Fredéric Beigbeder. Et quand je dis imitation, ça veut dire mal jouer. Le frisson de la honte quand viennent les apartés, quand il se met à aligner quelques bons mots sur l’amour face caméra…
Je ne pense pas que cela soit sa faute: depuis, je l’ai revu aux côtés d’Ardisson où il fait le Guillon de droite (assez rigolo). Son style à lui, c’est d’installer une atmosphère étrange, proche du malaise. Mais cela ne colle pas du tout avec Beigbeder, justement. À force de passages télé et de présence médiatique, son image est devenue parfaitement identifiable, celle d’un mec affable, connivent, gentil avec tout le monde et pas mal avec lui-même. C’est lui qui réalise ce film adapté de son propre roman (pas lu) mais où l’on est surpris par sa très forte auto-dérision. Proust ne lui colle absolument pas, surtout quand vient ses quotes qui s’enchaînent des perles. “L’adultère m’a rendu adulte”. (pitié). L’amour dure trois ans, plus que le cinéma du one-liner (que j’adore), c’est la passion de la phrase toute faite. Sur des dizaines d’aphorismes post-publicitaires, seulement quelques uns font mouches. Certaines citent directement Oscar Wilde et d’autres références classes, pour mieux les mélanger avec celle de Beigbeder, tirées de son bouquin (pas lu). Du cinéma de catchphrase qui s’égotrip très fortement, désormais accessible même à ceux qui ne lisent pas. Qui peut désormais entrer par la grande porte coulissante de l’émission à laquelle il participait. Entre la pub et la météo, sans doute avant les Guignols, Denisot terminera ses 3 minutes d’interview par un “Bravo et encore merci d’avoir du talent“. La boucle sera bouclée.
Les autres chapitres de ce dossier:
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013

Top movies 2012
Jan 7th
On y va. J’espère que ton modem va à toute berzingue.

Quelque chose de différent
Enfin, chaque année, je faisais un article baptisé le top des “bonnes actrices bonnes”. 2010 & 2011. Malheureusement, il n’y a pas eu de filles qui crèèèèèvent l’écran. Ou plutôt pas de nouvelles têtes, de nouveaux talents qui nécessiteraient une enquête en profondeur. Ou peut-être que je l’ai loupé… Du coup, allons y pour autre chose.
Scène la plus sexy de l’année: Scarlett in Avengers, dilalogues de Whedon
C’est un peu compliqué de faire un worst de l’année vu qu’il risque de se télescoper (et de spoiler) le meilleur du pire des comédies françaises de 2012. Alors, allons y pour quelques mentions spéciales.
Meilleur “Idris Elba” 2013
Quand il joue un cajun dans Ghost Rider 2
Mais en une phrase dans un trailer, Pacific Rim lui vole la vedette.
Le film le plus “hé les mecs, on a découvert Akira, y’a de bonnes idées dedans”
– Prix de la scène étonnement réussie alors que tout le reste du film semble être filtré par Instagram
– Plus mauvaise tireuse à l’arc:
Hunger Games, alors que merde, c’est là où elle est forte !
– Plus grosse scène homoérotique qui se cache même plus:
Sherlock Holmes Game of Shadows
– Meilleur cosplay de chinois de l’année
Pareil
– Film que tu croyais drôle mais en fait PAS DU TOUT
Ted.
– Meilleur film avec une scène de mec menotté qui se fait sectionné la bite par une balle de flic qui refuse de lui ramasser et qui est donc obligé de la récupérer avec sa bouche
21 Jump Street. Et c’est aussi (fucking miracle) un des films les plus drôles de l’année.
– Meilleur film d’action à l’ancienne qui valait vraiment le coup sauf qu’il a été visiblement markété comme une merde.
– Plus grosse crise de fou rire involontaire:
Quand on t’apprend que Kristen Stewart est plus belle que Charlize Theron dans Snow White & the huntsman. Non, vraiment, sans rire, les mecs.
– Prix du film “beaucoup trop furry pour que je ne sorte pas du film”
Les enfants-loups
– Meilleur Fassbender flick (et en plus Meilleur scène de baston sans asiatique impliqué dedans)
– Secret le plus mal gardé de l’année:
– Pire cosplay de Michelle Rodriguez de l’année
RIhanna, Battleship
Enfin, Meilleur Nick Cage loses his shit 2012 pour Trespass
Com-Robot