Cinématographe

Superman XXX : A Porn Parody, Review
Apr 1st
Dès maintenant, précautions d’usage : Malgré la puissance de feu d’Airwolf et les balises Spoiler à activer pour tout voir, cet article est NOT SAFE FOR WORK.
Logo de circonstance :
Cependant, les photos où il y a sexe explicite (et manifestement pas simulé) sont masqués par la balise spoiler. Ainsi l’article peut être lu comme cette fonction spéciale du DVD qui propose de regarder le film porno mais sans les séquences pornos. Il passe donc de deux heures à 20 minutes, non sans casse. Et puis je t’ai googlé les sites des actrices, ça aussi NSFW.
Maintenant que tout est dit, passons à…
Fallait-il ou non faire une critique du Superman XXX : A Porn Parody. L’année dernière, celle de Batman XXX, était un vibrant cri d’amour à la série des années 60 dont elle a repris plus ou moins amoureusement les codes pop’art originaux. Et puis quand on y pense, c’est une parodie réalisée avec plus de budget qu’un épisode de l’époque. Ce qui n’est pas le cas de Superman XXX (dispo sur le site off). Mais voilà, je suis un journaliste, comme mon collègue Denis Brogniart, Kamui Robotics n’hésite pas à prendre de gros risques. Il faut en avoir le cœur net.
Petit trailer sans le moindre téton :
True fact, je suis beaucoup plus calé en comics qu’en films de cul. Comme pour Batman, le but n’est pas de jauger l’intérêt porno-wise, même si c’est la question qui reviendra le plus souvent. Le mieux, avec ce genre de parodie, c’est de regarder et d’analyser ce qu’il se passe. Car le mieux est l’ami du bien.
Mais quand Batman XXX faisait son maximum pour recréer sérieusement le délire, Superman XXX ne se donne pas cette peine. Si on retirait le cul chez Batman XXX, le résultat était presque regardable. A Metropolis, on joue la parodie MDR à fond les ballons en reprenant la trame de Superman I & II de Richard Donner. Et cet effet comique est magnifié par la prestation des acteurs parfois absolument calamiteuse. Mais ça doit être un choix conscient.
Quand résonne pour la première fois la musique clonée sur John Williams et que Jor-El (joué par le mec qui faisait Bruce Wayne dans Batman XXX) rend le verdict du procès du général Zod et de ses sbires que ce gouffre niveau acting devient colossal. C’est si mauvais que ça en est hilarant. Mais au moins ils ressemblent un peu aux originaux.
La première vraie scène de cul est tellement gratuite qu’elle ne fait intervenir aucun des personnages de Superman. Tips : c’est un vol et il y a une hôtesse de l’air forcément coquine. Enfin, si. Clark Kent fait un bref caméo, lançant aux milieux des turbulences la fameuse réplique du “voyage en avion qui est statistiquement le plus sûr” à son voisin. Clark n’arrive pas à mettre à mettre sa ceinture. L’hôtesse lui remet bien comme il lui faut, en profitant pour toucher son service trois pièces.
La coquine, c’est Lexi Belle, une actrice qui avait composé une très émouvante et touchante Batgirl dans Batman XXX. Elle va s’occuper ensuite du pilote et du co-pilote qui ont un peu trop picolé. Ah les mérites du pilote automatique. Et c’est bien connu, les hôtesses ont de magnifiques bottes blanches brillantes de strip-teaseuses.
22ème minutes, krakaboom, le réacteur de l’avion prend feu, la scène de cul s’arrête et Clark se lève en prétextant qu’il n’aurait pas du manger du Quick à midi. Superman sauve l’avion.
Daily Planet, Metropolis, le lendemain matin.
Perry White veut savoir qui est ce fou volant engueulant Lois Lane et Jimmy Olsen. Clark Kent débarque comme un cheveu sur la soupe. Il renverse du café sur la main de Lois mais la soigne aussitôt (?!) avec son super-souffle.

Quand je vois cette scène, j'ai presque la voix d'Arditi qui résonne. "Laissez, Lois, je m'en charge"...
Soudain, Luthor apparait. L’acteur essaye aussi de se la jouer Gene Hackman et prévient : Metropolis est fichue, son missile nucléaire qui vole dans sa direction va tout faire sauter.
Le gag légendaire version XXX : Clark essaye de trouver un endroit où se changer. Non, pas dans les chiottes, une dame y est occupée. Peut-être dans le cagibi ? Ah, c’est Jimmy Olsen qui y est occupé. Oh mais c’est la fameuse secrétaire de tout à l’heure. Finalement, il va derrière le desk de la secrétaire et ressort en Superman. Mais où est passée la secrétaire… ?

Il détourne le missile qui va aller percuter l'espèce de prison cosmique qui retient Zod et ses comparses
Mais revenons à Jimmy Olsen.
Pendant ce temps, Lex Luthor enrage. Heureusement, Mme Teschmacher (Alexis Texas) est là pour le soulager un peu. Avec un petit gag : savoir s’il va perdre d’abord son futal ou sa moumoute.

Attention, ce qui va suivre est le plan de conquête le plus nul de tous les temps. Ces types sont minables !
L’arrivée sur Terre de Zod abaisse encore un peu plus bas le niveau global du jeu des acteurs. Mais l’intention est bien le LoL comme le suggère le passage où ils interrogent un terrien pour savoir où se trouve la base des chefs de la Terre.
Et ils sont pas très fut-fut: c’est en récupérant un exemplaire du Daily Planet étalé tel un Direct Matin qu’ils en déduisent que c’est dans les locaux… là où se trouve…
Et ils sont tellement cons qu’ils demandent qui est le chef du Daily Planet. Normalement, le mec assis derrière le bureau est un sacré indice pour deviner qui est le boss. Mais Perry White en gros froussard balance que c’est Lois. Zod, pensant que Lois est donc la chef du monde (mon dieu que c’est bête), décide de la souiller. Comme ça, euuh elle ne pourra plus diriger le monde. Et Zod deviendra… le chef suprême de la Terre. Riiiiiiiiight.
Un mot sur Lois. Jusqu’à la semaine dernière, Andy San Dimas me paraissait être la plus belle de toutes les Lois, ciné, télé inclue. Même la Lois de Smallville, même Terry Hatcher. Mais la semaine dernière, on a appris que c’est Amy Adams (du génial Fighter) qui l’incarnera dans la version Snyder (gloups).
Quoiqu’il en soit, cette Lois est magnifique. Avis aux amateurs déçus par l’absence d’interaction saphique, il y a des contacts femme-femme grâce à Ursa (jouée par Zoe Voss). Enfin, elle est surtout là pour maintenir Lois et mettre des claques.
Puis une fois sur la table…
Clark revient dans les locaux. A la clef, une scène d’acting d’anthologie :

"Oh mon dieu, on entend des cris ! C'est horrible, ce qu'ils lui font !" Visez un peu le langage corporel de l'actrice ^^!
Puis arrive la scène la plus bizarre de tout le film. Enfin pas bizarre comme la scène de baston de fin de Crippled Masters où un cul-de-jatte et un manchot affrontent un grand maître de Kung Fu (comment ne pas aimer cette séquence phénoménale ?). Là, c’est juste Superman qui va affronter des gus en mode torses nus post coïtal comme il se doit.
Ca serait le comble du ridicule s’il ne se concluait pas par le plus mauvais coup de poing de tous les temps dans un film. Pas de bol, c’est tombé sur Superman.
Pour le remercier, Lois invite Superman sur son toit pour rejouer la scène authentiquement culte entre Christopher Reeve et Margot Kidder sur le toit de son immeuble. Et, partant en balade aérienne, comme dans l’original de Richard Donner, Lois se laisse encore aller à ses pensées.

"Can you hear my thoughts ? Do you know how much I want to fuck you ? I bet you’ve got a super cock."
Evidemment, il faut remercier Superman pour ce petit voyage. Et je sais pas si c’est la manière de filmer ou quoi, mais Superman mérite son nom.
Et là, c’est le choc à ma Supermanophilie aiguë. Superman XXX A Porn Parody explique clairement pourquoi Superman porte un slip par dessus son collant.
Et le délicieux finish !
Travail accompli, il range sa super cock dans son costard et se casse pour de nouvelles aventures.

Au loin, Lex Luthor, qui mate tout, prépare déjà sa revanche. Ca devrait s'appeler "Superman Returns"...
Un détail un peu malin dans ce Superman XXX : d’avoir déplacé l’entrevue Superman-Lois à la toute fin, pour en faire le climax du film. Car finalement, c’est le couple qu’on veut voir, pas cette hôtesse de l’air lubrique avec deux pilotes de ligne vraiment très moches. En fin de compte, il y a une nuance importante entre Superman & Batman XXX, c’est que ce dernier est un pastiche. Un peu ce qu’on voulait faire à l’époque avec France Five (enfin moins le porno…), c’est à dire utiliser des codes de manière amusante tout en les respectant. Ce Man of Steel XXX ne se pose pas ce genre de question, il n’a pas le budget, donc il suit de manière linéaire l’histoire, sur le ton de la gaudriole, en se moquant des films originaux. Ça en serait presque une parodie de cul classique si ce n’était le soin apporté à la ressemblance avec les personnages et ses effets spéciaux. Malgré une certaine ambition et un budget plus élevé que les productions du type (la mode du moment), Zod est si ridicule (et joue si mal, mais il n’est pas le seul) qu’il désamorce tous les effets. Bilan : Batman, la version Pop-boulafacette XXX est plus réjouissante que ce Superman XXX qui a surtout l’élégance d’expliquer le pourquoi du comment du slip sur le collant. Maintenant, on ne pourra plus dire “on ne savait pas”.
St Valentin Zero Counter
Mar 30th
Il y a parfois des critiques qu’on fait en espérant qu’elles finiront dans une machine à remonter dans le temps. C’est le mince espoir que j’ai, parfois. Qu’une personne voyage dans le temps puisse prévenir les gens avant la sortie de ces films. Je me suis souvent raccroché à cette idée en repensant à ces machins sortis opportunément en salle autour de la Saint Valentin ou dans l’entre-deux, le triangle des Bermudes ciné du Noël-Vacances-Jour de l’An. Tant qu’à faire, autant jouer le pire car le pire est l’ennemi du bien. Ou au moins celui qui promet le plus de rinçage d’œil. Oui, pour un travail journalistique sobre et poussé. Au pire, ça fera quelques vannes. Mais cette année, soyons sérieux.
Et en même temps, ça n’existe pas, les machines à remonter dans le temps, sinon un lecteur miraculeux m’aurait prévenu pour le dernier Danny Boon.
La comédie légère, c’est No String Attached. Sex Friends en V.F (déjà, on applaudit). Et c’est aussi léger et inoffensif que ça le laisse supposer. Normal, y a Ashton Kutcher, un des acteurs qui enfile les notes de la honte sur metacritic. On ne peut que plaindre ce mec, joli garçon coincé dans des rôles trop cons de bogosses de comédie sentimentale. Jamais un film pour en sauver un autre.
La fille qui ne veut pas s’engager et qui préfère se taper des 5-à-7 énergiques, c’est Natalie Portman. Et le peu de crédit acting qu’elle a chopé dans Black Swan s’estompe ici d’un coup, paf fumigène ninja, devant ce triste retour à la réalité. Ni craquante ni intéressante, elle arrive quand même à survoler ses pires interprétations du genre “Garden State”.
Un détail qui ne trompe pas: tous les seconds rôles, en général le truc qui amène un peu de légèreté à des idées un peu bateau, sont nuls. Le summum étant l’inévitable papa-copain qui ici se tape l’ex de son fils en fumant de la beuh pendant la journée. QUI a bien pu croire que c’était une bonne idée ?!
Et puis ultime soucis. Arrive une love-comédie avec exactement le même sujet, mais avec Justin Timberlake et la oooow Mila Kunis. Qui a l’air telllllllement mieux.
http://www.youtube.com/watch?v=yfgAFx-a5Kc
Parfois on veut vraiment refaire les choses, mais correctement.
S’il y a bien un mérite qu’a “Comment savoir“, c’est d’avoir un titre pas complètement débile. How do you know. C’est smart sans être drôle (pas tellement le long du film), mais parfois touchant grâce à…. j’ai du mal à le formuler tellement c’est fou, mais grâce à Owen Wilson, le mec qui va jouer Woody Allen dans le prochain film de l’intéressé. Le problème de cette smartitude, c’est qu’elle a besoin de se surligner au stabilo à tout bout de champs, avec des mimiques, des silences, pour qu’à un moment on en arrive à se dire : “merde, est-ce que je regarde le bon truc”. Et puis Paul Rudd (vu la dernière fois dans le remake de “Diner de cons”, ce qui pose là un peu sa carrière) n’a clairement pas la carrure pour porter le côté masculin du film. Et puis Reese Witherspoon… Mais peut-être que tout cela n’était qu’un effet voulu ? “Comment savoir ?”, précisément.
Last Night est une romance où Guillaume Canet est parachuté comme french lover en face de Keira Knightley. Quand t’as dit ça, t’as plus peur de personne.
Last Night a la prétention des grands soirs, celui de poser les questions ow so importantes : un couple soumis à la tentation, le même soir, chacun de son côté. Il ne manque que la voix off “DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ÎLE, DIANA SE LAISSE PLEINEMENT ALLER À LA TENTATION” pour que ce soit rigolo façon l’île de la Tentasse. Mais le film ne s’intéresse qu’à la problématique judéo-chrétienne moraliste de la relation en dehors du mariage. Mais rien de plus. Ça se termine d’ailleurs, je vous le spoile, sur Sam qui couche avec Eva tandis que Keira roule juste une galoche à Canet. C’tout. Et Keira, Sam Worthington, Eva Mendès et oui, Guillaume Canet, vont devoir jouer toutes les scènes interminables l’air pénétré d’importance.
Last Night se déroule de manière si sirupeuse que ça te donnera envie de passer le film en avance rapide. Ou de ricaner en pensant à tous les couples qui se sont infligés ça en croyant que ça allait être la fête. Avec le même sujet, One Night Stand de Mike Figgis était carrément mieux.
Bref, le meilleur film des quatre, c’est sans doute celui qui n’est pas encore sorti.

Ernest Borgnine revient !
Mar 29th
Je n’ai pas besoin de te rappeler qu’Ernest Borgnine est mon acteur préféré de tous les temps. En plus, true fact, il est l’acteur oscarisé le plus âgé, ouais même devant Kirk Douglas. Et il s’associe avec Mickey Rooney (que ma grand-mère trouvait hyper beau avant, donc o.k) dans un film où ils jouent deux retraités qui transforment leur maison de retraite en nightclub. Je VEUX voir ce film (présenté le mois prochain au festival du film de Phoenix).
Mec, les vieux, y’a que ça de vrai…
Source le Toronto Sun via Bleeding Cool
Francis Lax, Norio Wakamoto et San Ku Kaï
Mar 26th
Il y a des jours où ça vous fait tilt. Comme ça. Comme une évidence.
Francis Lax est le Norio Wakamoto français. Cette idée me tournait dans la tête depuis le 143ème visionnage de Superman (que je ne peux plus voir sans chialer aujourd’hui, mais ça, c’est une autre histoire. Autant les crimes lacrymaux comme Hachi, ça va, autant Superman avec Christopher Reeves…). Anyway, dans Superman VF (formidable comme toutes les VF des années 80), il y avait Pierre Arditi dans le rôle de Kal-El. Et Francis Lax dans le rôle de Lex. Sa destinée s’est jouée à une lettre près.
Mais Norio Wakamoto ? C’est l’ultime bad guy du moment. Cabotin, fou, le genre de mec qui doit te foutre la trouille. Le God Almighty badass motherfucka.
La preuve :
http://www.youtube.com/watch?v=33P3X0aJGV8
Le meilleur choix de carrière, quand on a ce timbre et ce charisme, c’est de jouer les méchants. Ou au pire, les neutre-démoniaques. Le genre de mec à qui tu confies les portes de l’enfer. Mais globalement, il faut mettre sa voix au service du mal. Si tu viens ici pour les jeux vidéo et que tu t’apprêtes à prendre du Francis Lax dans la tronche, Wakamoto, tu l’as entendu récemment en Devil King Nobunaga dans Sengoku Basara, Xenoblade ou encore Catherine. Et bon dieu, c’est Cell dans DBZ.
Francis Lax a quand même été un héros mémorable dans sa filmo. Optimus Prime et ses mémorables duels contre Megatron (a.k.a Henry Djanik, un timbre de voix assez culte, entre mon Ernest Borgnine d’amour dans Airwolf, Kojak, MR T et 134 personnages différentes dans Saint Seiya, du Grand Pope à Ikki en passant par le vieux maître, le Scorpion, le Capricone, legendary Masque de Mort du Cancer ou le Verseau. Rien que ça.
Random Moment de Bonheur :
Mais donc, Francis Lax, toute cette présentation pour arriver à ce que je voulais montrer… Ce mec qui passe de Sancho des Cités d’Or, à Samy de Scooby-Dou en passant par le Schtroumpf à lunettes, touche, dans l’extrait qui suit, AU GÉNIE. Ce caméléon qui se fond dans l’esprit tordu de Lex le génie du mal, nous offre ce moment de bravoure où il incarne à la fois Siman le chimpanzé de l’espace et le terrifiant Cyclotor. Et c’est aussi extraordinaire que ça en a l’air. Sans la moindre hésitation, je pense qu’il s’agit des 6 minutes les plus importantes tournées en langue française depuis Gerard Philipe dans Fanfan la tulipe et de Gaulle qui libère “Paris outragé, Paris martyrisé”. Classe ? Non, sidérant !
San ku kai “best of Cyclotor” by superdave37
127 hours
Mar 22nd
Ow. Encore un based on a true story. C’est quoi, le 10ème de l’année ? Enfin si l’on admet bien sûr que Halal Police d’État était une fiction…
127 hours est surtout mémorable par son pitch High Concept “Dans les Dents” : “l’histoire d’un mec qui se coince le bras sous un rocher et qui va être obligé de se le trancher pour survivre”. Alors, à moins que ça soit ta première venue sur Robotics, tu sais que j’affectionne ces thèmes qui ont la patate. Et 127 hours a déjà ça pour lui. On a rarement vu un High Concept plus efficace depuis le mémorable “l’histoire d’un surhomme qui va se faire torturer à mort du haut d’une montagne pendant deux heures de film”. Mais ce jour-là, Mel Gibson avait donné tout ce qu’il avait.
Danny Boyle, le Klapisch brit’ (est-ce un compliment ?), il y va de son clip MTV de deux heures, un vrai défi pour James Franco pour nous tenir éveillé. Il grimace, il cabotine et prend en photo sa trogne pendant l’heure et demie du film. L’effet le plus craignos, c’est le rendu “appareil photo numérique comme en 2003″ avec les petits effets qui vont avec. Du prêt-à-poster pour Facebook, sauf que hé, en 2003, t’avais que des skyblogs. Devant cette compet’ de wanagain, Boyle voulait pas se faire doubler. Donc clip, re-clip, flashback lourdingo (caméo de Clémence Poésy -l’amour-te-donner-l’envie-de-survivre-t’as-vu-), vue X-ray sur le bras dont l’os fait crac. Glouglou le soda mais sourire caméra. Hé ouais les gars, n’achetez pas la camelote chinetoque, prenez un vrai couteau. 1h30 de ça. Too. Fucking. Much.
Y’a un truc assez flagrant, le coup de stabilo, sur la misère de ses biopics loupés, de ces films based on a true story avec des morceaux de vrais gens dedans, c’est la présence du gus concerné pour un coucou final pile avant le générique. Le temps d’un instant, de se dire “whadeufuck”. Comme dans le très peu mémorable Domino par le moins bon des frères Scott.
Un film qui a vraiment envie qu’on le “like” et qu’on le “poke“, alors que non, c’est sale.
The Fighter
Mar 17th
“The only place I get hurt is out there” nous lançait Randy, les yeux perdus, le catcheur déchu de The Wrestler, en remontant une dernière fois sur le ring. Aronofsky a décidé de franchiser la souffrance humaine du lutteur, caméra au poing. En n’oubliant pas cette morale immortelle propre à Rocky, que rien ne peut te frapper plus fort que la vie. So fucking true.
Cette année, on a déjà eu petite Natalie Portman tuméfiée dans Black Swan, et maintenant Fighter. Sauf que Darren ne fait que le produire, laissant David O.Russel (Huckabees, les rois du désert) s’engouffrer dans une voie quasi documentaire sur la vie de Micky Ward, un boxeur IRL qui s’est fait un parcours balboesque, jusque dans le tissu social.
Evidemment, c’est based on a true story comme 90% des films qui sortent cette année (à part peut-être Thor et Captain America où le doute est permis). Mais c’est peut-être un des films de l’année.
D’accord, il y a Christian Bale, oscarisé, qui dégomme tout en ex-boxeur qui revit toujours le match de sa life mais qui a fini par sombrer dans la came. C’est le Bale show à plein tube, à la frontière de la folie désarticulée et l’Actor’s Studio à l’ancienne, comme s’il était en compet’ avec Daniel Day Lewis dans celui qui plongera le plus profondément dans la psyché de son personnage. Il est génial, il est objectivement foudroyant mais ce n’est pas lui le héros.
Son petit frère, Micky Ward, joué par Mark Wahlberg, vit dans l’ombre de ce grand frère empoisonnant, essayant de boxer comme il peut sur des conseils parfois peu avisés de ce toxico, tout en étant managé par une mère castratrice et une famille étouffante comme seul Clint Eastwood aurait osé nous la montrer. Remember Million Dollar Baby. Seulement, ici, la famille n’est pas parachuté à la fin pour faire un laïus de droite sur ces connards “qui pompent nos allocs” (hé, c’est réac-Clint, hein). La tribu étouffante en pur produit du bidonville riquain nous est ici livrée en pack, dès le début, sans jugement de valeur. Micky va devoir couper les ponts avec ce qui l’empoisonne pour quitter son statut de loser déprimé s’il veut entendre un jour son propre Training Montage.
Il y a dès le début de The Fighter, une scène absolument fantastique. Micky Ward, plusieurs défaites consécutives, toujours effacé, suit son frère dans un bar. Il y rencontre Charlene (Amy Adams, sublime), cette rouquine. Tout le setup du film tiendrait presque dans cette scène. Mais comme dans le récent Jewish Connection, alors que The Fighter passe son temps à lorgner vers le docu, c’est dans une scène de fiction pure que le film devient flamboyant. Ce Mark Wahlberg cristallin qui drague avec ses moyens, avec la boxe comme seul langage, pour essayer de lui faire lâcher son 06, est sans doute une des plus émouvantes séquences de séduction depuis… Rocky 1 quand Sly dodelinait pour amadouer Adrianne, avec juste une inversion des rôles.
The Fighter est long car il prend son temps pour faire monter l’adrénaline. On ne compile pas l’impact et le drama de Rocky 1&2 en une heure et demie. C’est le même combat. Finalement, la morale des films de boxe sera toujours la même. Les héros larger than life de The Fighter n’existent pas pour les coups qu’ils donnent. Au contraire. Pour eux, l’important c’est de savoir encaisser, pour toujours se relever.
Black Swan
Mar 13th
Le méta-commentaire, c’est cool, mais jusqu’à une certaine limite. Et en général, il devient carrément plus agaçant en point final, le pinacle du message lourdingue métatextuel d’autosatisfaction du réalisateur. Le dernier bien gravos dont je me souvienne, c’était Brad Pitt qui te regarde face camera dans Inglorious Basterds pour te dire “I think this just might be my masterpiece“. Et peu importe si tu aimes le film ou pas. Faut une certaine dose de couilles et/ou d’inconscience et/ou de confiance pour se quitter là-dessus (surtout dans ce cas, sur un délire pitché comme “le film de guerre que j’ai toujours rêvé de faire et qui a nécessité 10 ans d’écriture et de réflexion”).
Donc (ce n’est pas un spoil) Black Swan s’achève sur la même autosatisfaction metatextualisé du réalisateur, s’exprimant par son actrice. As-tu été parfaite, Portman, comme tu le dis crânement ? J’ai tellement vu de films où Portman jouait si mal, que l’idée de la voir exister pendant deux heures, de dos, caméra au poing (déjà utilisé dans The Wrestler), lui fait plutôt honneur. Même si cela se voit assez clairement qu’elle n’est pas danseuse pro. C’est un peu le syndrome que j’appelle “le petit chinois de AirBender“. Où ils ont pris un petit babtou, lui ont rasé la tête pour faire plus chinois et lui ont collé un coach de kung fu. Ca peut faire illusion mais pas assez longtemps. Mais sans rire, elle s’est donné du mal, c’est du cinoche et qui fonctionne sans donner l’impression de basculer dans la “brochette fromage” de la danse.
Nathalie, ce n’est pas ton jeu subtil qui t’a rendu célèbre.
Là, Aronofski ne te rend pas service de ce coté là, filmant ta gueule larmoyante camera embarquée comme dans Wrestler (le chef d’œuvre d’Aronofsky, pas reviewé ici par manque de temps mais très haut placé dans mon cœur, un éclair de génie inégalable et improbable après Fountain devenue la matrice de sa dernière production Fighter, review prochaine ici, évidemment). Mais son jeu s’accorde la dichotomie un peu simpliste mais presque habituelle du réa. Déjà, Requiem for a Dream osait aller loin dans les parallèles neuneus. “L’addiction de la came, de la tv, de la bouffe, tu vois, fiston, même combat”. Black Swan a le mauvais gout de cette psychologie pour les nuls qui joue à la shock value. Le blanc, le noir. Le tout avec les miroirs, des tableaux qui bougent de manière ringarde, rien ne nous est épargné en effet kitsch, aucune forme de subtilité. Les plumes qui sortent du dos. La transformation physique. Et puis les petites voix qui chuchotent qui ne sont pas sans rappeler les E.T d’X-Files. Seriously, quoi…
Mais tout ce mélange de Freud pour les noobs est heureusement transcendé par Vincent Cassel dans un rôle fonce-dé, variante du mafieux du génialissime Eastern Promises, où il fantasmait sur Viggo Mortensen. On se moque souvent de Cassel, de son jeu estampillé Rivières Pourpres, mais là, il fait son taf. Regardez un peu son langage corporel, ce mec ne fait jamais rien au hasard. Et puis Mila Kunis, meilleure amie officielle de Google Image, elle est tout simplement… enfin depuis Forgetting Sarah Marshall… elle est intestable.
D’ailleurs, en y repensant, au tout début du film, elle fait une toute petite apparition, flippante, dans le métro. Elle sort une station avant et arrive en retard. Malveillance salope ou erreur consciente, cet instant bizarre et pourtant totalement banal montre à quel point Black Swan aurait mieux fonctionné en restant dans la sobriété plutôt que jouer aux feux d’artifice “m’as-tu-vu” du film schyzo, ce que d’autres (Bug par exemple) faisait beaucoup mieux, en tout point de vue.
Le bon Aronofsky, c’est Fighter, mais on y revient bientôt.
Legend of the Fist trailer (Donniesploitation)
Mar 10th
Bon, les copains, vous savez que j’aime Donnie Yen de tout l’amour du monde (multi-liens d’amour). Mais Donnie qui tabasse des allemands en France puis humilie des japonais en se déguisant en Chinois-Hornet, c’est tout simplement LE. MEILLEUR. FILM. DU. MONDE.
Jewish Connection (Holy Rollers)
Mar 9th
Karl Marx, un de mes penseurs préférés après Batman, nous avait asséné son lapidaire “la religion, opium des peuples“, dont la portée est oubliée derrière le gimmick des mots.
Samuel est un jeune juif orthodoxe new yorkais, promis à un joli mariage avec une toute aussi jolie meidel. Itinéraire tout tracé, de fils à rabbin. Mais cette promesse de mariage va capoter.
Il faut toujours un échec originel à tout récit. Le hasard de la vie va le transformer en dealer qui utilisera sa dégaine de rabbi wanabee pour faire passer la came d’Amsterdam à New York. Presque naturellement. Vendre du tissu ou des buvards de LSD, même combat. Ce qui en terme d’histoire est original, d’habitude le juif new yorkais est un bogosse écrivain de génie ou alors un wisecracker de super vannes frustrés (Woody Allen) ou gros (Seth Rogen). Mais lui va devenir le paria de sa communauté, sa famille.
Based on a true story, ce qui veut dire généralement un film un peu chiant, qui suit un schémas bien établi et répétitif des voyages à Amsterdam. L’histoire vraie, le canevas qui ne touchera pas à la Grâce nonchalante de la loose de Zodiac. Seulement plus que le deal de came, l’histoire, ici, est celle de l’abandon de la religion.
Jesse Eisenberg est assez génial. Il avait déjà un physique à se fondre dans n’importe quoi, Zombieland etc mais là où il excelle, se métamorphosant en jeune yidd en businesseur, grâce à cette gueule nostalgique perdue entre 80’s et 90’s (Social Network of course, mais aussi le génialissime Squid & The Whale).
Et malgré tous les va-et-vient relou entre Amstermdam et NY, Eisenberg se paye un moment de cinéma complètement Airwolf. Un instant à mon avis purement fictionnel, qui quitte les rails du cinéma “vérité based on a true story” relou. Perdu dans NY, seul, abandonné de tous, le jeune (ex)hassidim erre dans les rues jusqu’à ce qu’un autre hassidim, un vrai, toujours dans le rang, lui propose de “mettre les tef’ comme on dit vers métro St Paul. De prier. Un geste accompli des milliers de fois, dont le sens s’est perdu en cours de route, mais dont il comprend pour la première fois la portée. Une preuve de plus qu’il ne faut pas toujours “stick to the plan” de l’histoire pour faire du bon cinoche.
Je devrais vraiment faire un logo “D’après une histoire vraie”…
Com-Robot