Cinématographe

Batman XXX : A Porn Parody
May 5th
Oké les loulous, voici le trailer de Batman XXX : A Porn Parody. Ca y est, j’ai votre attention ?
Quelques mots quand même, il est totalement SFW. Pas besoin de cliquer vite aif’ avant le patron se ramène. D’habitude, je suis pas spécialement fan de parodies XXX qui doivent exister par paquets de 12. Surtout si c’est pour tomber sur du fanfic gay Batman&Robin.
Mais ce pastiche-là a l’air d’être réussi. Plus que ça : il donne l’impression d’avoir plus de budget que dans la série originale.
In memoriam
Regardez encore le trailer du Batman XXX. Cette Batmobile de ouf reconstituée avec classe, ces costards soignés et pas des copies de carnaval nazes avec marqué “BATMAN” sur le front. Ca respecte même les codes visuels un peu warholien de la série des années 60.
Bon, si vous insistez, bientôt une critique sur Robotics. Mais seulement parce que c’est Batman.
Edit: en attendant, deuxième trailer + making of
Iron Man 2
May 4th
Le problème des blockbusters, c’est que ce n’est pas un floppy comics de 24 pages chaque mois. On parle d’une machine qui prend deux années à se mettre en place. Rien à voir non plus pour le budget. Un block ne peut pas se permettre d’être moyen, mal écrit ou moins rythmé. Malheureusement ça se sent vraiment sur Iron Man, partant avec le capital sympathie bien puissant du précédent épisode. C’est que ça nous paraitrait presque facile, de voir Robert Downey cabotiner aussi bien en armure qu’il ne le fait dans Sherlock Holmes. Mais même ses quotes et ses répliques snipés ne peuvent contenir le train en marche qui va dérailler, juste après la (superbe) scène de la course de F1.
D’où vient cette impression désagréable que procure Iron Man 2 en parachutant ses personnages ? Samuel Jackson a l’air aussi à sa place que dans Star Wars les préquelles. Tu sais, en Jedi plein de sagesse. Scarlett Johansson remplit brillamment sa tâche de secrétaire sexy à la jupe serrée-et-un-peu-fendue, mais son uniforme de Black Widow rend moins bien que les photos photoshopées des couv’ de magazine. C’est à ce moment que j’ai compris ce qui me tracassait. Ces deux personnages trop peu développés, mal exploités, c’est du Spam, de la publicité clandestine pour le film suivant, Avengers. Au lieu de se contenter de faire un bon Iron Man, ils ont décidé d’aller au delà des easter eggs qui n’intéressent que les fanboys, balancés après les crédits des films sans que ça n’emmerde personne. Samuel Jackson arrivant dans ton film tel un pop-up pour te prévenir qu’un autre va débarquer dans deux ans, c’est comme Marcel Desailly qui te rappelle de parier sur internet. Merci les mecs, mais non, ça ira.
Dans le peu de temps restant, t’aurais voulu voir un peu plus de Pepper / Stark, la dynamique qui fonctionnait pas mal plutôt que des vannes avec Happy Hogan, toujours joué par Jon Favreau lui-même. Développer peut-être plus le rôle de Mickey Rourke (qui joue le russe aussi bien que les flics français, un désastre, ces mecs) ? Lui trouver un autre design un peu moins ridicule ? A la place, ça sera Tony Stark qui mange un doughnut. Affalé sur un doughnut géant, façon Simpsons. Ca sera une séquence où il urine dans son armure. Really, les mecs ? Vous n’avez pas lu d’Iron Man en deux ans ou quoi ? Et puis l’intrusion de War Machine dans le monde de Tony Stark fait perdre à Iron Man tout son côté unique, dans son propre film. Même les bastons ne sont pas géniales (la fin, ouch). Stark passe même pour un créateur de second ordre devant Howard, son père, présenté comme le vrai visionnaire dont il ne fait que récupérer le taf. N’en jetez plus. Trop souvent out-of-character, pas assez concentré ni appliqué, Iron Man 2 se contente mollement de singer le premier en alignant les erreurs bêtes servies avec paresse. Comme quoi Robert Downey Jr ne peut pas tout faire tout seul. Alors si même Scarlett Johansson en combi moulante n’y peut rien, ce sera…
Kick-Ass
Apr 27th
Des mots inhabituels, si inhabituels que je m’étonne de les aligner ici : Kick-Ass est meilleur en film qu’il ne l’est en comics. Dans sa version originale signée Milar et Romita Jr, c’était une vague pantalonnade qui se dégonflait comme une baudruche une fois l’idée de départ spoliée. C’est à dire dès le début.
Kick-Ass a la prétention de montrer des “vrais gens” qui auraient l’idée incongrue de se déguiser et de jouer aux vigilantes du quartier. Pour s’identifier, le héros est montré comme un looser fini, se branlant devant son ordinateur, inapte au lycée et à sortir de sa médiocrité. La caricature du fan de comics selon Millar. C’est grosso modo la même chose que Wanted dont le héros voix-offait sa loose dès le début “ça, c’est ma nana qui se fait prendre par mon pote sur la table du salon”. Problème, dans Kick-Ass non plus, l’empathie ne se fait jamais. Après s’être fait son costard, il se fait planter avant de se faire renverser par une bagnole. Dos cassé, deux jambes brisées, un poumon transpercé, pareil pour la rate. On le retapera à coup de plaque de métal un peu partout. De quoi vous clouer au lit à jamais devant Plus belle la vie. Mais pas grave, après six mois, notre héros revient plus costaud que jamais. Dans Kick-Ass, les blessures irrémédiables, les traumatismes crâniens, ça vous rend plus fort. Essayez donc chez vous.
Une ellipse de quelques secondes, le voilà à nouveau dans la rue à tabasser des sauvageons, alternativement des noirs ou des portoricains. Ils sont tous grands et baraqués et sans doute aguerris par des années de street fight, mais bon, tranquille, même pas peur de ce repaire de dealeurs.
C’est là qu’interviennent Hit Girl, une ninja-girl de 11 ans à la langue bien pendue et son père Big Daddy, joué par un presque-subtil Nick Cage. Et c’est pas un petit compliment, la dernière fois que j’ai pu le voir, c’était dans Bad Lieutenant où il faisait le flic toxico qui se tapait des putes sur les parkings et imitait les détecteurs de métaux. C’est à ce moment précis, là, j’ai le doigt dessus, qu’on peut sentir la différence avec la BD originale. Alors que Millar tentait encore de nous les vendre comme “réaliste”, le film s’affranchit de tout ça et nous balance un tandem over-the-top finalement très classique du cinéma d’action. Même pas de vannes de droites qui ont été gommée, ils sont devenus quasi-comiques. Ok, Hit Girl est à la base une pimped version de Juno, elle qui faisait déjà tout pour nous séduire à l’époque avec ses bons mots. Crispant, mais dans l’absolu je n’ai rien contre une fillette ninja qui tranche des mafieux comme dans du beurre. Oh et elle headshot à tous les coups.
Décomplexé de son pitch de départ, elle décapite dans un monde où le recul et la réalisme balistique est un vain mot. Le combat final, c’est maitre Yoda contre Mark Strong (le go-to bad guy d’Hollywood du moment, Sherlock Holmes, Robin Hood, bientôt Green Lantern), du n’importe quoi ponctué par… un jet-pack. Oui, un jet-pack, comme dans Robocop 3. C’est un signe. On n’a jamais assez de jet-pack au cinéma.
Le problème du matos original, c’est qu’il essayait péniblement de faire son malin, à coup de vannes, de cynisme. Le film arrive à se ménager des moments de respiration salutaires. Explication : la BD avait tellement de retard qu’il a fallu improviser la fin, pour le meilleur visiblement. Le héros se fait la belle nana dans la plus belle tradition d’Hollywood. Et un jet-pack. D’une bd de baltringues, on peut donc arriver à un film d’action passable, avec tous les effets clichés un peu déjà vu partout ailleurs. Kick-Ass vient à peine de sortir mais à faire le wannagain 2.0, il est déjà si “2009” dans sa tête.
Clash of the Titans
Apr 20th
Problème de titre, pas de titans dans Clash of Titans sinon le courage colossal de Liam Neeson de se taper la honte en armure d’or, probablement piquée au chevalier du capricorne ou du verseau.
Vanne à part, voilà un exemple concret de ce que pourrait donner une armure de Saint Seiya en live. C’est clumsy & cool à la fois. C’est presque les acteurs le problème. Liam, toujours sur les bons coups. Déjà, Phantom Menace, il avait senti le bon filon. Way to go. Comme ce Sam Worthington, le Hollywood go-to mec pour de l’action, mais avec plus de réussite. Même niveau acting.
Clash of the Titans amorce plus que doucement la saison des actionneurs de l’été, avec de la redite des années 80. Plus largement, il ne fait qu’annoncer la vague de remakes indispensables qui verront forcément le jour. Genre un un Goonies next-gen ou un Néo-Robocop même pas de droite sociale, le créneau de François Fillon, décidément vampirisé par le-tout-Paris. Pourquoi pas un Karate Kid avec le fils de Will Smith faisant du Kung Fu. Ah non, ça, c’est pour cet été. Damn.
En fait, ces remakes me font penser aux samples maladroits qu’on entend dans le rap. Comme un cheveux sur la soupe. Genre les trucs comme ça. Douleur.
Résumons, New Clash of the Titans n’a pas vraiment de raison d’être, mais rien ne l’interdit pas d’essayer. On glissera sur la 3D, rajoutée au dernier moment comme une banale mise à jour PlayStation 3. 3€ que tu remettras dans le popcorn. Film de G.I en jupette totalement assumé, C.O.T balance ses personnages quasi-anonymes d’un point A à un point B, sans vraiment s’y attarder, en faisant des escales “combats 3D”. Sans âme, du genre ceux de George Lucas 2.0, avec plein de têtes de Kraken partout. Un beau boxon. Les héros n’ont que quelques lignes de dialogues pour exister. Dommage pour Mads Mikkelsen le viking-like outrageusement sous-exploité ici (mais déjà vu cette année dans Vahalla et Igor & Coco). Ou même pour le Djiin, croisement “poli” du quota ethnique et du ninja. Mais dont on ne saura rien. Tristouille.
Certains amateurs de l’époque avaient émis des critiques à propos de l’original. “Des acteurs shakespeariens qui récitent des conneries”… ou encore que c’était (sans doute) un des jobs les plus faibles de Ray Harryhausen” because trop de pognon dedans pour un résultat moindre. Ok. Mais là, non. Le but de l’opération était bien entendu d’absorber et de recracher le côté maladroit et rigolo du film d’aventure des années 70-80, le hibou-robot, Pégase qui nait. Mais quelque part, ça a foiré au cours du processus. Il n’essaye même pas, il est à la dérive. Tout ce qui a été avalé ici, c’est la maladresse globale. Algorithme facile à retenir : clumsy moins nostalgie =

Summer Blockbusters 2010, Autolargue !
Apr 20th
Les blockbusters de l’été sont comme les grands noms du P.S. Chez les blockbusters, on essaye de griller l’été, croyant y voir une garantie de jackpot. Au P.S, pareil, chaque candidat du P.S espère gagner en crédibilité pour la présidentielle en grillant la politesse à ses potes. Pas malin, ça.
Cette stratégie n’est pas toujours payante. L’année dernière, ce fut un peu la cata. Remember: Wolverine, aussitôt leaké, déjà oublié. Transformers 2 qui n’existe plus qu’en screen caps de Megan Fox. G.I. Joe, anyone ? Et l’irregardable Terminator Salvation où John te criait dessus comme si t’étais une vieille dame sourde “ONE ! CONNOR !” ? Heureusement, la saison fut sauvée par l’outsider District 9, trusté par un mini-clone de John Cleese sud-africain qui balancait des missiles par commande vocale. Et puis sorti en loosedé en automne. Comme quoi, il n’y a pas de réalité mathématique dans le succès.
On veut du level. Mais 2010 s’annonce comme un 2008 bis, l’année clone, qui était totalement trusté par un Speed Racer devenu culte au sens propre du terme. Cette année, on aura du Mark Millar (Wanted devenant cette année Kick Ass). Iron Man passe la deuxième vitesse. Batman laisse la place à un autre rogue heros, Robin Hood gladiatorisé. Pour ouvrir le bal, on aura même un Leterrier, jumpant de Hulk en Clash of the Titans. 2008, c’est le summum à égaler. Courage.
Au programme cette année, niveau fight et explosions ce sera grosso modo ça et quelques surprises:
Interlude : IP MAN
Edge of Darkness
Mar 17th
Après avoir joué le flic sans foi ni loi, Mel Gibson revient dans… un vieux flic sans foi ni loi qui veut se venger. Un rôle de composition.
Notre vieux héros est filmé de manière un peu alimentaire par Martin Cambell qui le pousse jusqu’à la cruauté, à se montrer avec sa vraie gueule d’aujourd’hui, sans fard. Il est affreux à regarder, bouzillé de partout. L’alcool ?
D’habitude dans un Mel-movie -synonyme de vengeance movie- il y a toujours un rapport étroit à la douleur ce qui signifie qu’il va tabasser des types puis ensuite se faire torturer à son tour. C’est peut-être ça, son chemin de croix 2010, montrer sa vraie gueule comme pour expier ses délires racistes et antisémites. Mel se fera donc dérouiller maxi-music. Il essaye de se racheter, ça se sent. C’est pour ça qu’il est le seul personnage honnête du paquet, caché dans un imper cradingue. Zemmour dirait qu’il fait de la repentance. Pour faire contrepoids, le scénario parachute périodiquement un personnage qui lui donne de bons conseils, une entité un peu burlesque qui balance des bons mots par grappe. Particularité: il est si artificiellement collé à l’histoire qu’on pourrait le sabrer hors du film, via un director’s cut. Le mec inutile.
Vengeance-movie oblige, certains acquis gibsonniens sont bien là, tel que la torture gratuite avant l’interrogatoire, un truc chopé depuis par Jack Bauer. Tout le monde est corrompu, chacun mérite et aura son coup de poing dans les dents. C’est peut-être bien le problème : Edge of Darkness, nom VO aussi générique que Hors de Contrôle, c’est pas l’imagination au pouvoir. C’est pire : on l’a déjà vu ouate mille fois, ce film.
sur 5.
A Single Man
Mar 16th
Dans A Single Man, la Lune apparait juste un instant. Elle est sensuelle, toute rouge. Mais aussi rouge, ça n’existe que dans Goldorak, et en général cela signifie que les armées de Vega vont attaquer la Terre. Chez Tom Ford, c’est juste parce que ça claque.
A Single Man fait du chichi. Autour d’un rien, il s’attarde, il te madeleinifie n’importe quoi qui passe dans le champ de vision de Colin Firth. Mine triste, il joue un prof malade de chagrin d’avoir perdu son compagnon dans un accident de voiture. Sa peine est si insoutenable qu’il veut se flinguer et donc s’organise en vue de l’évènement. Mais problème : il est anglais, a.k.a passablement arrogant. Sans être beau, ce prof a du style. Faire les trucs simplement, c’est pas sa came. D’où le chichi par hecto-dose.
C’est assez cohérent et même justifié par la situation. Mais tout subit un peu le même traitement. Les autres mecs qui feront fantasmer le prof, le décor, le style sixties, les élèves, même Julienne Moore qui ferait même bander un gay. Tout est sur-beau, over sexualisé. Colin Firth, qui gagne à ne pas jouer dans des comédies sentimentales nazes, mérite vraiment tous les éloges qu’il a eu même si mon obédience le préfèrera toujours en Vermeer, perceur d’oreilles frustré de ne pas pouvoir prendre Scarlett Johansonn. Mais ça doit être mon côté fleur bleue.
Bizarrement, A Single Man devient vraiment intéressant après un certain cap, passé les présentations pour se terminer avec un certain panache. Bref, en plus de m’avoir fabriqué de chouettes lunettes, Tom Ford a produit un mélo gay ultra maniéré comme une pub de parfum, assez orgueilleux et donc intéressant. Un Gay-lo.
Percy Jackson, le voleur de foudre
Mar 15th
La honte n’existe pas pour les dieux. A partir du moment où l’on a regardé le combat du Phénix contre le chevalier de la Vierge qui est la réincarnation du Bouddha dont la maison se trouve en Grèce, et surtout quand on a trouvé ça cool, t’as plus peur de personne.
L’affiche de Percy Jackson ne se cache pas. Elle arbore la même typo que les “Harry Potter” dont il a décidé, semble-t-il, de copier le flow. Commercialement c’est judicieux mais le résultat est bancal. Percy découvre qu’il est fils de Poséidon et qu’on l’accuse d’avoir volé la foudre. Une guerre titanesque va bientôt avoir lieu et la Terre est le champ de bataille. Il devra donc retrouver cette foudre et de la ramener dans l’Olympe. Qui se trouve pas en Grece sur le mont du même nom mais en haut de l’Empire State Building. Plus commode pour le setting et la proximité. Des dieux qui se mélangent aux humains, on voit ça tout les deux jours dans le monde japanimo-comics. Hercules est un allié de Captain America et le chevalier de Pégase sauve régulièrement Athena tandis que le Gollem veille sur une ville de Dragon Quest.
Percy et son manque d’horizon me flanquait la trouille. Est-il Percée, celui qui est sensé défier Poséidon ? On dirait que l’auteur original manquait d’imagination et a wikipédié son histoire pour lui donner du tonus. Du coup, Percy va cruiser à travers les USA dans un vrai parc d’attraction « best of » mythologique. Butter Méduse ? Pas de problème, il la voit dans le reflet de son iPhone. Les sirènes, c’est les casinos de Las Végas. Hollywood, c’est l’Enfer. Etc.
En fait, toute l’histoire de Percy est sloppy, assez mal racontée, avec l’imagination d’un premier jet à peine passée au propre. Le twist final est à lever les yeux au ciel. Et le sidekick noir (un satyre, Loul) fait passer la prestation de Jar Jar Binks pour de la comédie italienne, légère et subtile. Et je parle de la seule bestiole à avoir marché dans la merde de tout Star Wars.
Même s’il singe à tout va Harry Potter (pas vu, pas lu) et qu’il aligne une flopée d’acteurs non-convainquant (Poseidon joué par le double de Nani Moretti) , Percy a au moins deux qualités. First, c’est un teen-achievement movie regardable. Tu sais, ce truc qui reste assez vénérable dans Spider-Man 1 : un môme qui fait un full circle métaphorique de l’adolescence. A la fin, Percy sait, il fait, il n’est plus victime de son passé. Il a grandi et dans le prochain épisode, il a aura peut-être le droit de boire de l’alcool. Gut. L’autre argument, c’est Pierce Brosnan qui joue son tuteur. C’est un centaure. Vraiment. Un spectacle indéfinissable que même google image n’en trouve pas de trace.
sur 5.

Black Dynamite
Mar 11th
“Black ! Dynamite !” résonne la bande son incroyable de ce pastiche ultra-chiadé. Blaxploitation et Kung Fu, unis dans un mélange assez fou et jouissif. Y’a des vrai-faux raccords pour faire plus halal, une Misty Knight “Black Pantha” à tomber, des méchants blancs délicieux et du Kung Fu pour répandre l’amour. Ce ne sont pas des coups de pied. C’est de la poésie.
Mention spéciale pour un boss de fin tellement ultime que même Bill Murray en armure de combat District 9 ne pourrait pas faire le poids. Le commandant en chef d’Avatar, il rentre chez sa mère. Black Dynamite mérite son fuckn’ Airwolf .
De la poésie.
C’est si bien que j’ai envie de dire : BATMAN, MOTHERFUCKER !
Quelle scène incroyable. Un concentré d’intensité de cool que j’aimerai retrouver dans chaque bureau de poste français.
In the Air
Mar 8th
Je crois que j’ai aimé Juno au moins autant que de voir Ségolène Royal investie à la course à la présidence par le PS. C’est dire le morceau de haine que je voue à cette sauce faussement Indé et putassièrement cool. Mais bon, donnons lui sa chance.
Peau d’zobi. Complètement superficiel, In the Air ne s’investit jamais, ne prend jamais position, enfin jamais plus que « le chômage, c’est mal». D’ailleurs j’ai appris après coup que les chômeurs qu’on ne voit que quelque seconde à l’écran se faire virer sont de “vrais précaires”, dans la vie. Seulement pour quelques secondes, hein, après on revient à des professionnels. “Pro”, l’habillage du film l’est parfois, façon smart clip sur musique cool que les gens s’envoient d’habitude, entre facebook et twitter. Ca sent encore l’indy des dessous de bras.
Virer les gens, c’est moche, alors on a pensé que le faire via George Clooney, c’est mieux. Casting exceptionnel, c’est la plus grande réussite du film: Clooney dans son meilleur rôle, lui-même, en vieux beau «toujours un peu dans l’adolescence ». Il nous joue son menu best of, la palette entière, du refus d’engagement au sourire en coin pince-sans-rire du mec qui boit un verre de whisky habillé d’une veste sans cravate. Vous le reconnaissez ? C’est Docteur Ross d’E.R à Nespresso en passant par Bruce Wayne en col roulé. Son perso passe sa vie dans les aéroports, en transit, allant de ville en ville pour virer les gens. Du coup double dose de cynisme : il vire des gus, ok, mais il y a aussi la mélancolie de la solitude. Il vit en chambre d’hôtel, tout seul et tout fier de sa propre vanité à griller la file d’enregistrement des bagages. Vu le dédoublement Clooney, le film va forcément se déjouer de lui et le remettre à sa place.
2 heures d’In The Air, c’est comme un podcast où t’écouterait Frédéric Lefebvre (ou Benoit Hamon, ça marche aussi) te récitant les discours en creux de la politique générale de son parti. Le fond politique d’un twitteur du vide. Ne reposant que sur le setting de ses personnages (deux jolies filles en bonus) le film ne prend jamais position. Zéro intention. Une sensation immense de vanité qu’In The Air entretient avec un certain cynisme. Le cinéma du vent.
Com-Robot