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Dans les Dents XIII façons de tuer Batman par la honte.
Aug 5th
… où l’on voit que le fils de Wolverine chausse du 47.

1991, la Gold team des X-Men, l'arrivée de Bishop, Dangerous de MJ, Auteuil Neuilly Passy des Inconnus, le Black Album de Metallica, la Zoubida de Lagaff', Edith Cresson Premier ministre... Maaaan, c'était le bon temps...
Allez, rien qu’un petit œil sur les deux titres X qui sortent la même semaine. Uncanny (X-Men 526) se focalise sur Hope, Cyclops et une des 5 nouveaux mutants détectés par Cerebra. Une base intéressante mais malheureusement, c’est servi par l’horrible dessin de Whilce Portacio. Man, ce mec, je le kiffais… en 1991. A sa décharge, ça a l’air rushé au possible. Mais c’est à la limite du regardable.
Une page, au pif :
2010, mec, qu’est ce qui se putain d’passe ?!
Et c’est d’autant plus dommage pour le titre phare, pile après Second Coming. Et avec un backup assuré par un Olivier Coipel en feu. Ow Marvel, qu’est-ce que tu fais, c’est lui qu’il fallait mettre sur Uncanny…
X-men Legacy nous propose un Magneto en mode “vieux beau” à la Richard Gere et une Rogue en mode baby sitting de mutants mineurs en Inde. Rien de fabulous so far, mais Carey delivers. Et au moins c’est regardable.
Cette image va parfaitement expliquer ce qui se passe dans Wonder Woman.
Et comme disait le faux Vador dans Spaceballs : “Absoluuutely nothing !“
En fait, elle devient more or less la même chose. Ce qu’on savait déjà à peu près via flashback, apparitions ou interview de Straz. Mais au moins, hé, elle ne fait pas le tour des USA à pinces comme Superman.
Petit interlude : À la demande de quelques lecteurs cégétistes, j’ai lu Batman The Widening Gyre, la dernière série de Kevin Smith. En entier. Merci les gars, vous avez trouvé un nouveau moyen de me faire dire encore du mal du pauvre Kevin Smith qui nous sort daube sur daube en ce moment. En plus, c’est la suite directe de la notoriously affreuse mini-série où le Joker propose à celui qui le libère de prison… de l’enculer. No shit, c’est aussi dans le lien précédent.
Et mon dieu… C’est aussi nul qu’on le dit. Vraiment. Ce n’est pas seulement honteux, c’est aussi à se demander comment des gens cautionnent ce fanfic. Pas forcément les acheteurs (hé ho, j’l’ai évité ce coup-ci), mais surtout l’éditeur, le directeur de publication, tout ça. Tout ce que vous allez voir a été adoubé par ces mecs.
Ca commence sur les chapeaux de roue avec un rabbin qui meurt en gros, bien visible, sur une double splash-page entière. Sur les fucking chapeaux de roue.

La réponse de mon Bro' Puyo à qui je demandais ce que signifient les bulles en allemand : "Ça sent le jap qu'a fait allemand troisième langue". Sooo true.
Le simple fait que cette série commence par un mec qui crève, comme pour souligner l’échec de Batman qui n’arrive pas à le sauver, six numéros qui vont se terminer en apothéose. Car déjà, le premier num’ est corsé. Kevin Smith a l’habitude de nous faire du cul débilou à toutes les sauces. Mais il s’est cru malin de le faire avec Batman plus qu’avec Green Arrow ou Daredevil. Ça commence par une Poison Ivy putassière qui propose à Batman de devenir sa langue de chevet.
Jeez. Batman, pas con, il est immunisé depuis des années à tous les pollens que Poison Ivy pourrait lui balancer à la gueule… Tous sauf… sauf…
Ah Kevin, putain de fumeur de weed qui ramène tout à ça… Tout le problème est peut-être là finalement… Même si le dessinateur, un pote de Kevin Smith (copinage !) y met du sien :
Lui, il tutoie le minable très souvent, genre avec cette image tirée du premier numéro, avec Batman qui s’est fait casser la gueule. Oh comme ça te donne envie de lire la suite.
L’idée de la série est pourtant intéressante. Elle tourne autour de Batman qui ne fait confiance à personne et qui essaye de lâcher un peu prise. Il retrouve sa long lost lover Silver St Cloud avec qui il va rapidement reprendre une relation amoureuse digne d’une “séance de vie de couple Ikéa”, tandis que la nuit, en uniforme de Batman, il va retrouver Baphomet un nouveau chasseur de caille-ra. Et il va aussi apprendre à lui faire confiance aussi. Le twist, c’est que l’un des deux est un traitre et que Batman, devenu débile l’espace de six numéros, se rendra compte trop tard de son erreur. Bah ouais, mec, fallait pas donner un Google Maps de la Batcave. Duh ! C’est tellement moins subtil que Batman R.I.P (où les némesis de Batman s’unissaient pour le faire basculer complètement dans la folie. Hé, mais c’est Batman, rienàfout, il avait prévu le coup car c’est le plus fort, il s’est préparé des personnalités de rechange, au cas où ça devait arriver. Même pas mal, le Batman que j’aime) que ça fait pitié.
Mais ici, Bruce Wayne, oscillant entre doutes et confiance, se laissera parfois aller. Et tu n’as pas envie de lire ça, c’est sale. Comme par exemple quand il tabasse Silver St Cloud cette femme qu’il vient de demander en mariage. Hé ça arrive à tout le monde de se gourer, même à Batman ? Enfin, en parlant de tromper, c’est ce que fait Bruce avec sa future femme. Avec Catwoman. C’est comme si Kevin Smith n’avait jamais lu Batman et extériorisait tous ses fantasmes fanfic-esques sur six numéros. Y’avait vraiment personne pour lui dire “stop, mec, ça suffit tes conneries”.
Et c’est pas fini. Un gag récurent fait office de fil rouge. Bruce Wayne se fait appeler DeeDee par Silver et tout le monde se demande pourquoi. Alfred, Robin, puis Aquaman qui avait épié le couple en train de baiser sur la plage (au secours ! Le roi des océans, merde quoi). Bref, tu sens le big reveal arriver, gros comme une maison Century 21.
Viens l’inimaginable volume 6 où Silver s’explique.
Ce qui veut dire..
Bah merde alors. Lire Batman devient pire que dans ton pire cauchemar avec Christine Boutin.
Allez, le bouquet final. Pour mettre à l’aise Baphomet, Batman lui fait part de son expérience. A l’époque où il débutait (arrive un flashback du cultissime Batman : Year One de Miller/Mazuchelli), lorsqu’il avait décidé d’impressionner des mafieux… Et bien…
Ouais. Parfaitement. Batman s’est pissé dessus. Merci les mecs, fermeture de shakra puissance maxi. Trop, c’est trop. Kevin Smith, va chier. DC, STOP ! Et si vous aimez, c’est que vous avez tort. Ça peut très facilement s’expliquer de nos jours grâce à des courbes et des graphiques très précis.
Un peu d’air chez DC quand même… Je n’aurai jamais cru que j’apprécierais autant le relaunch de Flash (num 4, là). Soyons clair : Barry Allen est aujourd’hui un perso décalé, revenu après 20 ans d’absence, encore plus jeune, comme Cher. Mais c’est un perso assez chiant dont on ne m’a pas encore persuadé de la pertinence du retour. Ce problème sera bientôt résolu avec une autre série, plus ciblée sur la Flash family avec Wally West et tous les autres. Le vrai attrait de ce retour, c’est Francis Manapul, le dessinateur qui a une vraie fibre rétro à la Darwyn Cooke qui s’exprime par le biais d’une histoire bien rétro, avec une espèce de routine très Silver Age de Heroes VS Villains. Et les méchants de Flash ont toujours été pour moi d’un ridicule flagrant. Non mais regardez là : Captain Cold, Golden Glider, Kadabra… et puis là, c’est le grand retour de Mirror Master ce qui nous donne des trucs assez wacky comme un miroir géant marqué :
De l’action rétro tu veux, vers Flash tu fonceras.
Pick of the Week : Le dernier arc de Wolverine Weapon X se termine merveilleusement bien (au num’ 15). Petit rappel (j’en parlais abondamment ici), il s’agit d’une nouvelle race de Deathlok qui débarquent du futur façon Terminator et qui flinguent toute la future génération de héros, du débutant ridicule au jeune garçon pré-pubère. Le twist intéressant, c’est que Jason Aaron renverse le cliché habituel de l’homme transformé en machine “qui redécouvre son humanité parce que l’homme donne une conscience à la machine”. Non non, déjà vu tout ça. Le bonhomme qui a servi à créer un de ces Deathlok n’est autre qu’un serial killer qui n’a pas l’ombre d’une idée rédemptrice. Au contraire, c’est la machine qui va faire tilt comme ma X360 et qui va lutter contre cette partie humaine qui, au contraire, s’accommoderait bien d’un massacre. Et le mieux, c’est qu’on voit à peine Wolverine là-dedans, escorté qu’il est par tous les New Avengers plus d’autres keums lambdas. Genre Steve “je suis le nouveau Nick Fury” Rogers. Tu peux pré-commander ton trade chez ton magasin préféré, cet arc de Wolverine Weapon X est totalement Airwolf.
Et si tu te demandes ce qu’est l’image “Dans les dents” de la semaine, c’est Frank Castle, le Punisher, découpé en rondelle par Daken le fils carboncopy de Wolverine, qui est revenu d’entre les morts comme Ikki mais sous la forme de Franken-Castle, bien décidé à se venger du sale mouflet. Et aussi débile que ce pitch puisse paraitre, c’est à ranger du côté comics rigolo qui se lit d’une traite.

Dans les Dents 12 maisons du zodiaque
Jul 29th
Tout doit se résumer en 140 signes. Génération Twitter-SMS, le consortium des petites phrases. Comme je suis busy cette semaine, un Dans les Dents express, à la radicalité d’un Bayrou en vacances dans le Luberon.
Dans Amazing Spider-Man 638, c’est l’histoire dont t’avais rien à foutre : Marvel nous refourgue une version alternative du mariage de Peter et de Mary-Jane qui, cette fois, va se planter. Parce que Peter Parker a vendu son âme au Diable. Quel con.
Dans Batman Beyond 2, c’est toujours la même rengaine, un vieux au charisme de DSK (old Bruce Wayne) qui dit à un petit jeune ce qu’il doit faire quand survient un vieux mec en bandage. Hush, plus connu sous le nom de Chevènement. Casse-lui la gueule, Batman.
New Ultimates 3 ou une des pires images de tous les temps, Hela la déesse fouteuse de merde dans son attirail d’asgardienne maléfique de cuir et de pointes qui montre son ventre, pour bien montrer à Thor qu’il ne peut pas tuer une femme enceinte. Can’t unsee that. Et tu ne veux pas de scans.
Après les Trolls, les Thunderbolts s’en prennent à des gros streums visqueux et dentés dans une grotte dans un comics génial comme le son de la mitraillette d’Airwolf. tropbien
Dans Green Hornet 6, Kevin Smith fait ce qu’il fait de mieux, c’est à dire se moquer alors que, hé, Kevin Smith dans Cop out, ça c’est vraiment ridicule.
J’ai plus Zatanna 3 sous la main, mais c’était rigolo, sexy et joliment dessiné, bien plus que le comics basé sur Modern Warfare 2, en fait.
Prince of Power 3 se permet une parodie géniale des montages de préparation des années 80 à la Rambo tandis qu’Amadeus et Thor se batte contre un dieu égyptien à gueule de tigre. Rien à voir avec ta femme-chat japanim’.
New Avengers 2 transforme l’Oeil d’Agamotto en jeu de la bombe qui va exploser (from Mario Party). Luke Cage va passer l’œil à Iron Fist et c’est tout. Rigolo comme regarder un chat perché avec un blond qui donne des coups de pied. Prochain épisode, “Qui est-ce?”, un jeu MB.
Les New Mutants sont exténués. Deux d’entres eux sont traumatisés, une autre a perdu sa jambe. Bref, ils partent boire des bières pour une semaine de vacances. En toute logique des mercenaires ne devrait pas tarder à débouler pour les flinguer. Normal.
X-Factor 207 consacre la moitié de son numéro aux relations amoureuses entre Rictor, le garçon plutôt de gauche, fidèle mais bi et Shatterstar, combattant artificiel mais sexuellement plus libéral de droite. Un one shot en perspective.
The Avengers 3 gagnent leur combat contre des gus d’un futur alternatif pour se retrouver dans un bordel sans nom tandis que une Scarlet Witch zombie transforme l’armure d’Iron Man en confetti en faisant abracadabra. Kinda fun sur le moment.
Legacies 3 réunit Len Wein, Garcia-Lopez et Dave Gibbons dans des aventures multiples mais Silver Age. Aussi génial que de revoir des vieux sketchs des Inconnus sur youtube.
Et avant que je passe au pick of the week, IDW vient d’annonce la suite de Next Men, une série restée en hiatus depuis… 15 ans. Crée, écrite et dessiné par legendary John Byrne, elle met en scène l’hypothèse de surhumain dans le monde réel. Penser à Matrix, mais en réaliste. Mais ça ne serait rien sans un fond SF, quelques voyages temporels et puis des politiciens véreux. Sans doute une des meilleures bédés des années 90, sortie en français (j’crois) l’année dernière et en méga-gros phonebook dispo chez ton amazon favori, tu cliques sur livre anglais et le tour est joué.
Ah oui, un pick of the week inhabituel. Je me refait Au bord de l’eau, also known as Suikoden, ou Shui-hu-zhuan, comme tu veux. Cherche pas, c’est le manga le plus awesome disponible en France. Oké, tu vas me dire, c’est vieux. Whatever, mec. Mitsuteru Yokoyama, il défonce. Sélection Patrimoine Angoulême, ça tu t’en fous. Premier chapitre qui te raconte pas grand chose non plus est là quand même. Toute la classe des guerriers chinois est dans ces pages qui zappent de perso en perso plus vite que tu n’as de temps pour retenir leur nom. Toute la puissance du Taoïsme de combat condensé dans la lucidité d’un coup de bâton. Oublie tes Scott Pilgrim, tu n’as jamais lu de manga aussi awesome. Totalement Airwolf.

Dans les dents 11 featuring Castro et un gorille
Jul 20th
Un vagina dentata géant ?
Le Silver Surfer punch est là pour nous sauver.
Direct Robotics oblige (et puis surtout travail IRL aussi), les Dans les Dents de la semaine vont aller vite. Mais pourquoi le Castro du titre au fait ? Parce que Superman veut sa mort.
Comme évoqué ici, Superman se fait un tour des USA à pinces. Et il rencontre cette nana qui veut se jeter dans le vide car la vie est injuste. Et là, Straczynski nous fait un raccourci du cosmos que même Magneto aurait honte. Mais là, tu vois un mec qui vole qui te sort un laïus comme ça, tu n’as qu’une envie, c’est de lui en coller une. Ce n’est pas simplement pompeux, c’est juste stupide. Les super-héros et même les héros de bd en général fonctionnent mieux comme métaphore que ce soit Dr Doom et la Latvérie, la Syldavie, la Bordurie et les autres pays dans Tintin ou le Schtroumpfissime. Okay, Superman a déjà combattu Hitler, mais quel super-héros de plus de 60 piges ne lui a pas filé de roustes ?
Sur le même sujet, Grant Morrison a fait largement plus juste sur Superman All Stars, évoqué à la fin de ce long et vieux article mais je te la fais courte avec juste la page en question, hop :
Le reste du temps, Superman fait quelques B.A comme foutre le feu à la baraque de dealers de Philadelphie et à ranger super vite un restaurant pour avoir le droit de ne pas faire la plonge. I shit you not.
Rien à ajouter sur Second Coming sur ce qui s’est dit la semaine dernière à part un détail. Dans le numéro “épilogue” confié à quatre dessinateurs différents, à un moment très maladroit made in Greg Land, Cyclops annonce à Wolverine qu’il dissout X-Force aussi surement que l’Assemblée Nationale. Comme ça. Le monde est heureux, là, Heroic Age, donc on n’a plus besoin de mutants tueurs de vilains. Scott n’a pas tout à fait tort : en 20 numéros, X-Force n’a abouti que sur un tas de non-sens, de rushs hémoglobineux et surtout ça n’a servi à pas grand chose. Mais Wolverine, décide que X-Force, c’est cool et entre dans une salle avec des gus déjà tous prêts à en découdre. Uncanny X-Force was born. Archangel, Fantomex, Deadpool et huu… Psylocke avec un gros gun… Car évidemment, les télépathes ninja, il leur faut des gros guns pour avoir l’air plus menaçant. Psylocke, c’est comme Sting : elle fait partie du passé, pas la peine d’aller remuer tout ça, surtout avec un Uzi dans la main. Allez, on regarde ensemble ce moment de clumsiness.
Ah vraiment, avec un gun, elle est tout de suite carrément plus intéressante.
Au début je pensais décorer Gorilla-Man 1 du label Pick of the Week. Après tout, c’est un gorille qui conduit une moto, canarde des gens qui tentent de voler le musée de Rome, tout un tas de trucs cool…
Mais finalement, j’opte pour Astonishing Spider-Man & Wolverine #2. Le 1 était loosely évoqué ici. Oké, les héros étaient usés, là, mais Jason Aaron (déjà priceless sur le surprenant Weapon X) trouve un tas de twists qui les rend à nouveau intéressant, surtout ensemble. Et pourtant, c’est pas évident de faire quelque chose de nouveau avec les voyages dans le temps. Et pourtant, chaque page semble avoir son lot de débilité, comme si à chaque pic, chaque cliffhanger, on avait une nouvelle idée over-the-top, complètement “Dans les dents” dans l’esprit.
Si tu crois que c’est absurde, alors accroche-toi, la fin est absurdissimo-balkaniste. Can’t spoil.
Allez, les comics Airwolf de retour la semaine prochaine.

Dans les dents X
Jul 13th
Tellement de bons comics cette semaine qu’on va commencer le moins emballant.
X-men… Le maxi crossover Second Coming s’est fait spoiler sur sa fin. Un fan en colère ? Un employé désabusé ? Un artiste imprudent ? Même pas. Par Marvel. Ouais, c’est naze de se spoiler tout seul, hein. En fait, X-Men, une nouvelle série, sans adjectif, devait voir le jour après ce gros clash des familles qui durent depuis 14 semaines. Wow, super événement, pas vrai ? Mais le chapitre final, le 14, a pris une semaine de retard. Du coup, X-men N°1, lui, arrive à l’heure. Et son pavé d’intro / résumé commence par “They’ve now been welcomed back to the city (of S.F) on the bay and have seen the dawn of a new heroic age. It looks like the X-Men may finally find peace”. En un simple blurb, on comprend qu’on s’est un peu mangé 14 numéros plus les spinoffs pour rien, Second Coming n’aura rien réglé des problèmes qui plombaient la gamme. Que du vent. A la fin de ce premier numéro, topo complet de tous les changements pour toute la gamme, histoire de vraiment se spoiler la gueule. On a rarement une pareille boulette depuis The Return of Captain America dont l’épilogue est sortie un mois avant le 6ème et dernier numéro. “Oups, sorry.”
Oh le chapitre 13 comporte quand même la mort d’un personnage clef du monde X, un peu moins gratuitement que Nightcrawler. Il s’agit de…
Presque dommage de confier ça à un artiste comme Mike Choi, le mec attitré de X-Force, spéciale du fondu noir sur noir sur dessin mou. Mais ça passe. Et comme prévu, Hope se dévoile enfin, un pouvoir oméga puissant, du genre “phœnix” et compagnie. Told you. Enfin je m’en fais pas pour le perso disparu de la semaine. C’est pas la première fois qu’il meurt.
Ah et cette nouvelle série… Un dessin passe-partout pour Gishcler un auteur à qui l’on doit surtout des romans de vampires. Du coup, connais pas vraiment. Jubilée, toujours powerless depuis House of M, est infectée par un individu qui explose devant elle, l’éclaboussant de sang. Oui, ça peut paraitre absurde, un vampire-commando-suicide. Mais on me souffle qu’il y a un vampire dans Secret Story donc why not ? Les X-men vont se retrouver face à une épidémie vampirique massive. Même Roseline Bachelot ne pourra l’endiguer. Les X-Men ontt déjà affronté Dracula dans les années 80, Storm ayant même une expérience de vampire, ce qui nous vaut pas mal de wink wink.
La thématique “vampire”, elle ne coule pas de source, sauf si c’est pour surfer sur le succès de Twilight. Il n’y a rien vraiment là-dedans qui n’aurait pu être traité en mini-série ou même dans une des… 3 autres séries ongoing de X-Men (Uncanny, Legacy, Astonishing). Avait-on vraiment besoin, d’un point de vue créatif d’une nouvelle série qui ne fera jaaaaamais des millions d’exemplaires comme Jim Lee et Claremont ? Bon, je fais le naïf : non, pas vraiment besoin, mais je laisse sa chance.
A noter la campagne de promotion au slogan involontairement hilarant :
Je n’avais pas vu arriver Scarlet. Une nouvelle série de Bendis et propulsée par un Alex Maleev, revenu en forme après une espèce de passage à vide. Une nana “cheveux rouges et court”, jolie, à fort caractère va tout faire pour venger son petit ami, probablement abattu par un flic de Villiers-Le-Bronx.
Adorateur du transpercage du 4th wall, tu vas kiffer: Scarlet te parle dans les yeux tout du long, commentant sa vie dans des suites d’images, snipé vite fait à la Amélie Poulain. Dans le blanc des yeux, elle te parle pour t’engager dans son combat. Non, rassure-toi, rien de mort-moi-l’neud, plutôt du genre “expérience de la vie et du sexe”. Du “moi j’t’explique la vie, gros !”
C’est probablement le meilleur début qu’ait écrit Bendis ces dernières années, bien au dessus des récents Avengers ou New Avengers. Grim & gritty, ça, il sait faire. On en est même dégoutté: pourquoi un mec qui fait des comics réussis comme Scarlet perd son temps à écrire du super-héros,si ce n’est pour le pognon. Ok, j’ai ma réponse.
Deux nouveautés importantes qui auront forcément le Dans les Dents le moment venu :
Batman Odyssey par Neal Adams, tout seul. Batman débutant, qui se prend une balle dans le bras. Qui se traite d’imbécile. Et qui surtout utilise des guns. C’est une version très libérale de Batman par Neal, un méga conservateur. Vraiment mystérieux.
Shadowland 1, le début d’un nouvel arc de Daredevil. Comme tu le sais sans doute Matt Murdock, encore une fois acculé par ses ennemis, les drames et les factures EDF a complètement quitté la société et la légalité en devenant le leader de The Hand, le clan de terroristes ninjas fous. Ouais, c’est aussi cool que ça en a l’air, de voir Daredevil essayer de redresser ces gueu-din ninjas pour en faire une gentille assos’ d’agents de sécurité RATP. Il inquiète ses amis, forcément, tandis que de vieux ninjas de The Hand complote contre ce chef peu orthodoxe qu’est Daredevil, ce qui fait de ce clan ninja le groupuscule le plus proche idéologiquement parlant du parti socialiste. A suivre.
Young Avengers est devenu Avengers The Children’s Crusade. “La Croisade des enfants” plus vendeur que de recommencer à Young Avengers n°13 ? 5-6 ans après le run et la réussite surprise d’Allan Heinberg et de Jimmy Cheung, rien que ça. A l’époque cette série trompeuse avait réussi son coup en nous vendant des personnages tout nouveaux, ripoff pas très fut fut des icones Marvel, tous sans lien visible avec leurs homologues. Jusqu’à ce qu’on découvre qu’en fait, non pas vraiment. Eli est le petit-fils du premier Captain America (le black, you foool), Stature est la fille d’Ant-Man, Vision is Vision tandis que Wicann et Speed seraient les enfants de Scarlet Witch, celle qui sur un coup de folie a quasiment fait disparaitre le génome mutant de la surface de la Terre. Scénario laissé en suspens pendant 6 ans alors qu’il est genre un peu crucial quand même (je n’ai jamais vraiment aimé l’idée que Scarlet Witch soit devenue folle par la disparition cosmiques de ses mômes. Enfin on le serait à moins). Et pour commencer, c’est Wicann, le magicien qui inquiète ses partenaires et les Avengers titulaires avec sa sorcellerie qui monte à la tête. Bon.
Gros hic, le comics commence par un mot d’excuse pour les erreurs de continuité de cette série qui commence. Depuis 6 ans qu’elle est dans les tuyaux, elle se présente à nous avec un Captain America / Steve Rogers d’avant Civil War, une vieille armure d’Iron Man ainsi qu’un Magneto fringuant et conquérant alors qu’il se trouvait le mois dernier sur un lit d’hôpital d’Utopia X. On nous promet que ça finira par retomber sur ses pattes à la fin.
N’empêche, c’est du super-héros traditionnel et respectueux, qui fait bon usage du background du monde Marvel. Et le dessin de Cheung nous rappelle à quel point il devrait dessiner plus souvent.
Pick of the week, X-Women un authentique comics soft-porn dessiné par Manara. Et tu sais à quoi t’attendre de la part du mec qui a fait “le Déclic”. Et si tu connais pas ce classique de la bédé porno, bah tu peux pas test.
Sorti il y a un bout de temps en Italie et ailleurs, Manara se fait épauler par Claremont qui lui file littéralement des friandises à dessiner. Comme dans un porno, le scénario, tu t’en fous, on est juste là pour admirer les scènes qui s’enchainent selon les thématiques. Cul autour de la piscine de la villa, scène lesbiennes, SM, orgie, tout y est. No explicit sex, forcément, hé, mais c’est vraiment un cadeau pour tes yeux. Et comme j’suis cool, je fais croquer les petits d’mon quartier :

Les filles, ça fait des teufs sur les yachts deluxe de Bolloré dignes de clips de rap. "BIATCHS" ajouterait Snoop. "Ahlala qu'est-ce qu'on attend"
J’adore Manara. J’aime sa manière de dessiner des femmes heureuses et sexuelles que je pourrai regarder tout le temps, comme les journalistes qui font le JT sur LCI et ITV (qui ne sont finalement qu’un proto-casting à soft-porn, non ? Regardez tous les mecs qui font des caps d’elles sur Internet ! )
Pick of the week 2, moins cul. Batman & Robin 13. Avec un interrogatoire qui TUE. Joker, qui a bien sûr compris que Batman est mort, est devenu l’ombre de lui-même et agit de manière passablement illogique. Robin a deux mots à lui dire. Regarde Joker, il comprend avant qu’il ne soit trop tard.
Meilleur déballage de barre à mine EVER. Histoire de se dire semaine pro’, même bat-chaine !

Dans les dents Volume VI de la haine
Jun 13th
Neal Adams revient….
…Batman va donc assommer trois mecs en même temps pour fêter ça.
La rumeur enflait. Justice League : The Rise of Arsenal n°3 serait un des pires comics jamais édités par DC. Et même édité tout court. Chacun y va de son review ravageur, énumérant et décrivant l’horreur de ce qu’il s’y passe. Mais un doute subsistait. Je me disais que The Rise of Arsenal était peut-être victime d’une cabale made in internet. Et comme disait Clark Kent…
Merci, Clark. Roy Harper (Arsenal parce qu’il sait se battre avec plein d’armes, mais autrefois c’était Speedy. Ou Red Arrow, le sidekick type) a décidé d’en venir aux mans avec Cheshire, son ex-femme, une ninja-assassin tout ce qu’il y a de plus classique comme meuf. Avec une french manucure empoisonnée. Ils sont tous les deux malheureux depuis la mort de leur fille. Jusque là, pourquoi pas, miskin‘. Seulement, pendant le fight, Roy reluque cette fameuse ex-femme en se disant “mmm c’était quand même un sacré bon coup”. Dans sa tête, c’est la checklist, le classement de ses ex dans sa tête. Et puis vient cette réplique un peu folle.
Pour quoter Nicole Kidman, What did you expect ? Enfin malgré un sérieux handicap (Roy n’a qu’un bras), il l’immobilise avec un fouet qui traînait par là. Et ils s’envoient en l’air…
Et en fait non. Arsenal n’a plus de cartouche en stock.
On est normalement estomaqué par ce niveau de subtilité. Pas un seul avertissement sur la couverture, aucun rapport avec la Justice League, rien. J’appréciais le Roy des années 70, un personnage autrefois vecteur d’histoires légendaires anti-came de Neal Adams et de Dennis O’Neal. Those were the days. Mais là, c’est assez affligeant. Comme un assemblage méthodique de mauvais goût.
Et comme il ne s’est pas envoyé en l’air, au lieu d’aller calmer sa frustration d’une pitance du pauvre (il lui reste un bras après tout), Roy préfère enfiler son costard et aller tabasser des random méchants dans la rue. Juste pour le plaisir de les dérouiller, hein, pas par envie de justice ou de chopper des points retraites supplémentaires. Juste pour se défouler comme un connard. Histoire de le rendre encore plus sympa, il se fait un shot d’héroïne. Dans son délire, il voit sa petite fille… Alors qu’en fait, il tient le cadavre d’un chat mort. Sans. Déconner. C’est si laid que là, je m’abstiens de scanner. Lourdingue ? Ouais c’est sur, surtout dont la manière dont les différents messages, sans aucune forme de subtilité, de niveaux de lecture sont aussi subtils que les paroles d’une chanson de Sardou. Clique à tes risques et périls, mec. Heureusement, ce supplice s’arrête avec Batman qui débarque en lui kickant sa race. “I’m your friend”. Mon héros.
Roy vit des choses difficiles (sans déconner) mais à un tel niveau de bétise un peu grasse (qui m’évoque plutôt les talks show graveleux à la “C’est mon choix” et ses sujets thématiques du genre “Après m’être fait battre par ma tante, j’ai perdu mon fils toxicomane anorexique pendant une crise d’asthme”), toute forme de compassion est impossible. A force de fan-fiquer les sidekicks et de tenter de faire des messages à la Watchmen (devenir son vrai “moi” une fois en costume, le tout en métaphore sexuelle), voilà ce qui arrive. Ce n’est même pas une métaphore, ça n’essaye même pa. Aussi mauvais que prévu, à part la preview du Batman de Neal Adams (l’illustration de ce Dans les Dents qu’on trouve déja dans tous les comics DC du mois). Voilà, envoyez moi plutôt des dons paypal que d’acheter ces étrons de comics.
A la base, je réservais toute mon agressivité pour Astonishing X-Men Xenogenesis. Warren Ellis en combo avec Kaare Andrews. A l’origine, Astonishing X-Men était le vaisseau amiral crée pour que Josh Whedon puisse jouer dans la cour des X-men sans trop tenir compte de ce qui se passe dans les autres titres. Des idées High Concept comme S.W.O.R.D (une espèce de S.H.I.E.L.D du cosmos) ou la naissance de “Danger”, cette entité robot de la Danger Room. Gangréné par le retard, au final on a fini par s’en foutre, mais à la relecture en volume relié, Astonishing X-Men devenait plutôt lisible, un jumping point acceptable pour commencer la série. Mais ce fameux retard a fini par lasser non seulement le public mais aussi la Marvel toute entière. Les autres titres X ont enchainé sur autre chose, comme si de rien était. Privé de Whedon, Astonishing a été repris par Warren Ellis et Bianchi qui tentait aussi de développer une histoire tout aussi high concept pas franchement intéressante (Forge, le shaman/inventeur/indien un peu barge devient encore plus fou et s’amuse à créer des mutants artificiels. Et chinois en plus. Boring.) Pareil, les retards ont fini par tuer toute curiosité pour le titre. La suite, Xenogenetic, illustré par Phil Jimenez, n’est même pas encore terminée que Marvel décide d’enquiller avec cette minisérie Xenogenesis. Plus rien n’a d’importance, on fait comme si personne n’a rien remarqué et on continue les mecs. Astonishing Fiasco.
D’un autre côté, je les comprends. Chaque titre retardé, c’est autant de thune en moins qui ne tombe pas dans la poche de l’éditeur. Mais c’est pas une raison pour nous sortir du remplissage. Le premier niveau était rempli de splash pages sans texte, pas forcément très belles, sur des naissances d’enfants présumés mutants en Afrique. Et les X-Men ont pris tout un numéro pour prendre l’avion. Le numéro 2 suit aussi cette version décompressée, se permettant même une double page spread Pile et Face. Le truc le plus inutile narrativement parlant. Et le style Kaare jusqu’à la caricature. Les X-men de dos, et la suivante, de face. Sans bulles, rien. Avec ce genre de comics, j’ai l’impression d’être dans un taxi coincé dans un embouteillage. Le compteur tourne et tu ne peux rien y faire. Tu comptes combien t’as de thune en poche et tu sues. Tu te dis que pleuvoir en plein mois de juin, ça craint mais tu préfères le tacos que de mouiller tes bouquins fraichement achetés. Et Emma Frost, poor Emma, est méconnaissable et passe son temps à embrasser les gens pour lire leurs pensées… Whut ? C’est si putassier qu’on en lève les yeux au ciel. 3$99 pour cette merde.
Astonishing X-men Xenogenesis est une minisérie lourdingue, un vrai Taxi tarif C. Tu raques vraiment pour pas grand chose.
Quelques moments intéressants de la semaine :

Uncanny X-men 525 (part 10 de Second Coming qui trainouille). Fantomex revient et se moque de Watchmen, le film. Bien joué, Jean-Philippe !
Batman 700 (quel chiffre) n’est pas passé loin du pick of the week s’il n’était pas si cher. Encore une fois, on te pigeonne en te mettant une pin-up galerie un peu nulle avec un paquet de variant covers qui devaient se trouver sur le bureau de l’éditeur au même moment. Les histoires sont plutôt réussies, dans le genre Morisson crazy junkie golden age lover, basculant sur 4 générations de Batman (et 5 dessinateurs).

Une page de bonheur de Quitely qui n'a malheureusement pas réussi à finir sa part. Accident de velib', semble-t-il.
Picks of the Week : Booster Gold 33, aussi cool que le numéro précédent, lecture tranquilou. Mais c’est encore une fois Hercules… ou plutôt sa minisérie spin-off, Prince of Power. En l’absence de Hercules, justement, Amadeus Cho dirige Olympus Group et se retrouve ici obligé de se battre contre Thor pour un prétexte forcément un peu débile. Normalement un môme contre le plus fort des dieux asgardiens, tu paries encore moins sur sa victoire que sur l’équipe de France. Mais Amadeus est un génie. Ça aide autant qu’un tapis de prière au milieu du Sahara.
Drôle, bien écrit, j’ai épuisé tous les adjectifs qualitatifs au fur et à mesure des mois. Tout ce qui est lié à Hercules est vraiment ce que Marvel fait de mieux en ce moment. J’en ai offert, j’ai forcé des gens à s’y mettre et aucun n’a été déçu. Mais faudrait qu’ils arrêtent leur mail d’amour, là, ça devient gênant. Surpuissant, du comics 100% Airwolf.
Semaine pro, peut-être Shield.. Ou bien Wednesday Comics, le TPB plus lourd à soulever qu’une PlayStation 3. Peace.

Dans les dents 5 avec des morceaux de Socrate dedans
Jun 8th
Dans le guide du routard d’Asgard, il était pourtant stipulé…
de ne pas rentrer dans une taverne remplie d’orques en affirmant que t’es un pote de Thor. Wrong. Wrong. Wrong idea, Steve Rogers.
Petite semaine, hé ouais ça arrive. Heureusement, car toutes mes forces séquentielles sont passés dans Batman XXX. Go figure.
Du coup, on va commencer par quelque chose d’authentiquement bien, la bédé qui tue. Le cadeau que tu peux faire les yeux fermés à toute personne de bon goût.
Ce n’est techniquement pas une news mais plutôt une vieille commande Amazon que je me gardais pour un bon jour de printemps. Asterios Polyp est l’œuvre de David Mazzucchelli. Pour resituer le mec, c’est l’auteur de deux des meilleures comics de tous les temps, à la grande époque de sa collab’ avec Frank Miller. Daredevil : Born Again et surtout Batman : Year One qui est non seulement la meilleure histoire de Batman POINT, mais qui contient carrément une de mes cases de bande-dessinés préférées, celle où Batman dégomme the one who…
Mais après deux authentiques chefs d’œuvre, il s’est retiré. Si je recevais 5 centimes à chaque fois que j’ai offert ces deux bouquins, j’aurai mon propre immeuble à Levallois-Perret avec mirador et DCA pour la déco.
Asterios Polyp donc est son premier graphic novel. Attention, un vrai, pas le terme relou que les markéteux ont inventé pour ne pas dire comic ou comic books “Watchmen/Batman/Kick Ass, based ont the acclaimed GRAPHIC NOVEL” hérisse mes chakra d’une force… Et pour le coup, même Alan Moore me soutient là dessus. La couv’ intérieure précise bien qu’il s’agit de son premier avec une pointe d’ironie.
On va se la jouer simple. Asterios Polyp est un mec qui se prend l’essentiel de “A Serious Man” dans la gueule. (note to self : penser à en parler, grmmf). Sa maison est foudroyée. Il a juste le temps de s’en tirer. Le chaos. Sa vie d’avant, elle était simple : précieux et hautain, Asterios est un paper architect, ces mecs qui connaissent tout de la théorie du batiment mais qui n’ont jamais vraiment construit de maison. Comme un mec qui a appris une langue mais qui ne l’a jamais parlé, en vrai. En toute logique, il est devenu prof. Le voilà à 50 ans, il a tout perdu. Une dernière pensée pour sa femme (qui l’a plaqué il y a quelques années) et il part, aussi loin que l’emmèneront les quelques dollars qu’il a encore en poche. Il s’improvisera néo-garagiste dans le premier bled venu.
Et toi, lecteur, tu vas sa nouvelle vie, entrecoupé de flashbacks, de trips incroyables, de rêves et de pensée théoriques qui virevoltent aussi surement que ses angoisses.
Alors ouais, Asterios Polyp est certainement plus dense et profond que la plupart des comics dont j’ai l’habitude de parler ici. Ou tout du moins il est dans le top tier. Mais sans rentrer dans les grands mots théoriques ou invoquer Aristophane, il procure des plaisirs assez simples lorsque ses pages se mettent à se décoder sous tes yeux. Va falloir un peu d’effort parfois. Un traitement, une référence, un symbole ou une allusion, plein de couches de lectures. Mais l’essentiel, c’est la vision géométrique du monde d’Asterios qui s’applique partout, jusque dans sa propre philosophie de vie.
A vrai dire, j’avais préparé des tas de notes en le lisant et le relisant. Et en fait, j’ai ressenti des choses qui sont plutôt de l’ordre du trip sensuel et symboliste. Asterios est tout simplement une oeuvre inadaptable au cinéma tant elle manipule les codes de la BD Alors aux chiottes les idées Je t’ai choisi quelques pages, ça et là, mais c’est vraiment une expérience à se faire, d’une traite, pour en ressentir la force et la tendresse. Difficile de dire comment quelqu’un peut réagir à ça. Peut-être qu’on en ressort agacé comme d’un film de Desplechin. Et pourtant, Asterios Polyp est exigeant, racé. C’est puissant et imaginatif comme du Eisner grande période. Passionnant. Chef d’œuvre ou juste une histoire intello bien goupillé, j’opte sans hésiter pour la première réponse. Comme quoi, je ne conseille pas que des trucs avec des coups de pied sautés. Must read !
De l’autre côté de l’univers culturel, X-Men Forever vient de s’achever. Enfin, juste le volume 1, tu en reprendras bien encore pour 25 numéros, non ? Alors expliquons ce concept bizarre. Remember 1991. Tu écoutais Come as you are. Ou alors Yannick Noah, Saga Africa. Ou peut-être R.E.M. Jim Lee et Claremont lancent X-Men 1, le “sans adjectif”. 8 millions de putains d’exemplaires, jamais fait mieux. Et pourtant Claremont se casse. Après 15 ans passés aux manettes, à rendre sexy Wolverine et des dizaines d’autres personnages qui ont fait la fortune de Marvel, les éditeurs lui ont pris le parti de Jim Lee qui, tel les cartouches Pokémon, avait séparé l’équipe en deux, Gold & Blue. Mais ils s’en sont mordu les doigts, les ségolinistes, quand il les lâcha presque aussitôt pour fonder Image.
Voilà qu’on rend les clefs à Claremont pour reprendre son propre X-univers comme il l’avait laissé en 91 et de faire les histoires qu’il avait envie de faire. En gros, Chris se la joue Conan Doyle, il revient dans son bac à jouets après l’avoir laissé Sherlock pendant quelques années. C’est vraiment bizarre de voir ces X-men qui ont encore l’uniforme “Jim Lee” d’il y a 20 (20 !) ans. Plus encore de voir le Nick Fury époque costard Armani, en aide stratégique des X-men.
Impensable de croire que le contenu de Forever était prévu depuis 20 ans dans un calepin. Dès le début, Wolverine meurt. Ouais spoil, oké, mais c’était déjà sur les couv depuis plus d’un an. C’était le truc un peu évident si tu veux mettre les bases d’un bon monde imaginaire, tu défonces les plus costauds. Et puis on apprendra que les X-men sont tous appelé à mourir à cause d’un phénomène baptisé le “Burnout”, ce qui les fait mourir jeunes. Un peu comme Secret Story, mais sans la TV.
Claremont s’amuse. Il renomme Gambit en Remy Picard (il n’avait pas eu l’occasion de le faire, viré trop tôt), il inverse les pouvoirs de Rogue et Nightcrawler et fout un personnage inimaginable à la tête de son Consortium. En gros, il brasse les thèmes et des idées qu’il a déjà développé des dizaines de fois (allez, je t’en balance quelques unes : Kitty murit encore, Ororo qui rajeunit… encore ?). Et pour les fanboys, la continuité s’urine un peu dessus puisque Cable n’existe même pas, n’ayant jamais contracté le technovirus. Il y a quelques bons moments comme les retrouvailles de famille Summers et le voyage en URSS où Colossus est devenu un héros d’état, camarade. Chouette ! Des X-men meurent tandis que Sabertooth perd la vue puis un bras, avec un acharnement qui fait penser au Black Knight des Monty Pythons. Sans spoiler l’essentiel de la fin du premier volume, Xavier va décider de partir rejoindre l’empire Shi’ar, le genre de trucs qu’il a déjà fait des millions de fois. Il y a ça et terminer paraplégique puis retrouver l’usage des jambes. En alternance. Marvel donne l’impression de vouloir créer une niche de nostalgie en sortant une mini-série X-Factor Forever juste à côté. Mais au fond, c’est comme le retour de NTM. Une fois l’annonce passée, tout le monde s’en tape, non ? X-men Forever est un monde imaginaire, oui, encore plus que d’habitude, et j’imagine que les fans de Claremont s’y retrouveront. Et encore, ceux d’avant les années 90 qui lisent encore des comics. Le volume 2 a l’air prometteur avec un X-men Vs Avengers à peine teasé.

Le seul truc qui puisse m'énerver chez Alan Davis, c'est son dessin intermédiaire de la Classic Armor d'Iron Man AVEC DES DENTS. Qui lui donnent en 2010 un côté creepy
Enfin un petit mot sur Avengers Prime 1 (l’image “dans les dents” de la semaine) qui est l’aftermath de Siege. Le prime désigne la trinité Marvel, à savoir Captain America, Iron Man et Thor. Qui vont commencer, sur les ruines d’Asgard, à discuter de qui avait raison ou tort durant la Civil War. 3 pages pendant lesquelles j’ai cru qu’on était reparti dans une Bendisserie, à savoir des gus qui causent et qui causent. Alright already ! Le tout sur du magnifique dessin d’Alan Davis, le bon gros gaspillage. Et puis non, Thor séparent Bachelot et Rama Yade et les emmène dans une cave d’Asgard. Le rainbow bridge, celui qui fait le lien avec Midgard, est brisé, il y a péril en la demeure. Et puis soudain, tourbillon cosmique et les trois héros sont emportés dans un des neuf royaumes d’Asgard. On devine qu’ils se réuniront contre des mauvais dieux asgardiens pour le numéro 3. En attendant, Tony Stark répare son vieux modèle d’armure avec une boite à outil de secours -super cool-, Cap se bastonne tandis que Thor se retrouve à Vanaheim avec ses propres problèmes à la clef. Encore une femme. Quelques petits soucis ça et là quand même. Tony parle à son vieux modèle d’armure, comme si c’était ce qu’il avait l’habitude de faire. Bon. Mais le plus idiot, c’est Captain America qui rentre dans une taverne remplis d’Orques, Goblins et de Jean-Luc Mélanchon et qui dit bien haut bien fort qu’il est ami de Thor. Suis une baston gigantesque. Ce n’était pas très malin. Mais qu’est ce que j’en sais moi, j’y ai jamais foutu les pieds à Asgard. Cap, lui, il l’avait sur son pass Navigo durant ses grandes années Marvel. Malgré tout cela, c’est sans doute le meilleur titre qu’ait pondu Bendis depuis très longtemps. Je m’attendais à un massacre, au clash de style entre le dessinateur old school élégant et racé comme Alan Davis et Bendis le tchatcheur brooklynien qui s’écoute un peu trop écrire. Ça va pour c’que c’est. Et puis regarder des pages dessinées par Alan Davis peut suffire à faire le bonheur, un mec qu’on ne voit pas assez.
Ow et j’ai lu le fameux “pire comics du monde”. Justice League : The Rise of Arsenal n°3. C’est vraiment aussi nul qu’on le raconte. Je sens qu’on va bien s’amuser.
House of W
Jul 16th
Le cross over le plus attendu de l’été depuis le débat Besancenot/Jean François Copé begins here !
(quelques notes dans les commentaires)
X-Men 3: The Last Stand
May 25th
Sans spoilers
Il fut question pendant un temps de faire un film « Wolverine » entre le premier et le deuxième film, racontant ses origines. Visiblement, ils l’ont fait dans X-Men 3. Ils ont réussi à rendre Cyclops plus pathétique que dans les films précédents, c’est inouï. Pour t’expliquer, ami newbie, Cyclops est la clef de voûte des X-men. Leur âme, le field leader ultime. Ici, il est de la bouillie pour chat. Tout le film a été orienté sur Wolverine, le bad ass. Mais comme disait l’excellent cartoonist Alan Davis, Cyclops est le ying indispensable d’un enfoiré comme ça. Là, non c’est the Jackman show. Toujours consciencieux d’ailleurs, mais trop grand (oui, il est normalement petit, ce qui est assez importante pour définir son caractère). De l’autre côté, l’oscarisé Berry qui a des lignes de dialogues un peu moins consternante que dans le passé. On nous ressort aussi l’idée d’une guérison pour les mutants, un petit mutant Leach qui court-circuite les pouvoirs.Visiblement, ils l’ont fait pisser dans un flacon ce qui a donné un sérum annihilateur de mutants. Ouiiiii d’accord. Mais bon, au moins le film a le bon goût de ne pas nous vendre une machine toute droit sorti d’un James Bond. Il y aurait beaucoup de choses à dire, mais glissons sur ces considérations fanboyesques… non encore un peu, allez pour la route :
Le probleme de Xmen 1&2 c’est que c’est la vision subjective d’une bédé par un réalisateur. Le 3, c’est la panique des producteurs qui avaient mis en chantier une suite, mais sans histoire, sans même de réalisateur, Singer s’étant barré pour nous gay-ifier Superman. Du coup, ils ont pioché à droite, à gauche des concepts pour bricoler un scénario. Le concept de Phoenix / Dark Phoenix fonctionne car c’est une histoire qui s’étendait sur des mois entiers, faisant du build up, montant en spirale pour donner une fin apocalyptique. Version ciné, ça rend aussi bien que le mélange saucisson / nutella. De plus, tant qu’à pécho des idées n’importe comment, autant puiser dans le vivier de mutants du monde Marvel, pas d’inventer le mutant Porc-épic. Non mais Mutie the Hedgehog, pfff
Réjouissance cependant, Wolverine reste bon on screen. Il tue. Sans pitié. Une chose qu’il ne peut plus faire en bédé, sauf si son esprit se fait posséder. Comme quoi Hollywood devient super permissif s’il s’agit de violence. L’autre aspect vraiment réussi c’est que Magneto est ce coup ci truely evil. (en gros il fait un peu le ouf avec ses pouvoirs, comme dans l’arc de Morisson : Planet X dans New X-men). Il a l’air tellement puissant que Jean Grey / Dark Phoenix passe au second plan niveau evil, tellement c’est gros. Un blockbuster du pauvre, très discutable à bien des égards.
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