Cinématographe

Polisse
Nov 15th
Dès le début, tu comprends autour de quoi Polisse va tourner, et c’est plutôt le nombril de Maïwen. Déjà, ce titre, bon sang, aussi horripilant que la gaîté imposée du générique de l’île aux enfants, qui a bien pu croire que c’était une bonne idée ? Faut-il y voir une puissante métaphore ? Ou plutôt s’agit-il une antiphrase sarkoziste, car hé, évidemment que non, la Brigade de protection des mineurs, ce n’est pas tous les jours le printemps.
Mais donc ce nombril… Maïwen intègre cette fameuse brigade pour prendre des photos en action, sur le vif. Peut-être qu’elle s’est documenté sur la BPM mais sur les photographes, elle s’y connait nib’. Cartier-Bresson, autant prendre un cador du portrait en exemple, suggérait qu’il fallait “mettre l’appareil photo entre la peau d’une personne et sa chemise”. Maïwen, on ne voit qu’elle, elle, et aussi sa vraie famille, en featuring pour un repas totalement inutile à l’intrigue. Dès le début, donc, elle suit les flics en filature de roumains. Plan large, le sujet, c’est elle qui prend des photos (sans doute nulles) des flics en train de prendre des photos. Tu la sens, la mise en abîme ? Malheureusement, il y a un point de vue de trop dans les scènes et, pas de bol, c’est celui de la réalisatrice. Ca ne va jamais s’arrêter, il ne manque plus qu’une voix off sur du scrap-booking pour que cela soit indigeste, à zapper d’affaires en affaires, avec une naïveté confondante. L’interrogatoire “du mec puissant mais pédophile” est sans doute le paroxysme de nunucherie simpliste, mais ça serait oublier les petits roumains qui jouent dans le bus après leurs parents se soient fait rafler, tant de clichés en brochettes, tout n’est pas si subtil, tout ne tient qu’à un fil.
Tout son égo trip la conduit droit dans les bras virils de Joeystarr, l’autre sujet du film. Au début, j’avais du mal avec le mec de “Laisse pas traîner ton fils”, surtout quand il essaye de consoler un môme abandonné par sa mère, trop pauvre pour l’élever. Pour Joey, ce sera un maximum tire-larmes pour ce constat d’échec, non sans avoir tout tenté sur l’air de “laisse-moi trois jours, je peux y arriver (à leur trouver un foyer mais pendant ce temps je m’en occupe)”. Tu n’y crois tellement pas que tu as envie de lui faire “combien de thunes pour les banlieues, Joeystarr ?”
Et en même temps, dans Polisse, il laisse complètement sa femme et son gosse de côté, un truc qu’il revendique IRL. Sauvage, volontiers mauvais père mais qui se drape d’un vêtement de responsabilités… Bon sang, mais ça me rappelle quelqu’un…
Mais oui. Polisse aura au moins eu le mérite de nous montrer que Joeystarr est le Wolverine français.
Drive (& Cars 2)
Nov 4th
Comme un western, un peu film de samouraï, beaucoup film des années 70, Michael Mann à fond les manettes et un chouia Cars (mais sans les voitures qui parlent), Drive se devait de me plaire.
Je t’ai déjà dit ici à quel point j’aime ce cinéma américain des années 70, racé, stoïque, aux trajectoires claires. C’est ce que j’aimais dans Cars 1 et n’ai pas vraiment retrouvé dans le 2. Hé ouais tu me vois arriver, je vais te parler d’autre chose avant de passer à Ryan Gosling avec des petits gants de conduite et un blouson griffé scorpion. Ce que je n’avais pas du tout prévu de faire, mais hé, comme ça vient, tant que ça me parait logique.
Cars 2 tente une audace étrange: transformer le héros en faire-valoir pour faire du truck maboul le centre d’intérêt. Et puis un angle James Bondien pour une scène d’ouverture démente. Mais Cars 2 vaut surtout le coup pour un moment sidérant, celle où toute l’écurie se déplace au Japon. 15 minutes les plus exactes que tu pourras jamais voir sur le Japon proche-futur et pré-explosion d’Akira, le genre de montages aux néons que tous les “Toqués de Tokyo” ne pourront jamais retranscrire aussi fidèlement. En déplaçant son intrigue des étendues américaines au mondialisme des courses auto, Cars 2 ne pouvait que diluer son intrigue et faire perdre ce côté 70’s qui en faisait le charme.
Mais puisqu’ici, j’aime essayer de capter ces moments de vérité, prise au fond du puis, mes petits moments d’émotion et de plaisir, Cars 2 fait une minute de vibrant hommage à Paul Newman dont le dernier rôle était précisément Doc Hudson dans Cars first. La scène se décale vers une étagère de trophées, ceux de Doc Hudson dont les radiateurs ont fini par lâcher. Et l’action, d’habitude si dynamique, toujours dans l’humour, se fige. Pixar et John Lasseter adressent là un hommage à Paul, et c’est probablement la micro-scène la plus touchante dans un film cette année. Je ne suis pas certain que les chaînes hertziennes en aient fait autant.
Et 5/5 pour l’hommage. I’m a sucker quand il s’agit des acteurs qui ont disparu. Ernest Borgnine a 94 ans et je sais pas comment je m’en remettrais quand… Anyway…
De Newman, de sa bogossité des années 70, on va passer à Drive (même si le summum de la classe de Newman, c’est plutôt les 60’s… ou 50’s comme disent les filles, pour “une chatte sur un toit brûlant”, toi-même-tu-sais)…
Bizarrement, Drive m’a permis de mieux apprécier certains Western… dont le dernier important n’est autre que Red Dead Redemption… Oui, un de mes jeux préférés de l’année dernière, celui-là même où l’on porte des jeunes filles attachées sur l’épaule… Au début, Marston se présente devant le fort où s’est retranché son Némésis et menace de l’en déloger. Il se fait logiquement aligner comme un lapin. Je trouvais le geste complètement stupide et prévisible, au point d’y voir une faiblesse d’écriture de Red Dead, surtout comparé à l’épilogue tout en justesse et en finesse.
Et pourtant, les cowboys obéissent à une espèce de code quasi-samouraï qui se décline de Red Dead à Ghost Dog, une sorte de confiance en eux et en leur propre démarche, surtout quand il casse les dents d’un méchant qui terrorise une femme innocente. Comme le personnage de Ryan Gosling, confiant, est invincible au volant de sa voiture, la nuit (car finalement il ne foire vraiment qu’en plein jour) alors qu’on ne lui connait pas de nom tout comme le rônin de Yojimbô. Comme dans tout western, il rêve “de se poser” et Carey Mulligan, d’une caresse sur le levier de vitesse lui laisse espérer exactement ça. Mais c’est au volant de sa caisse que Ryan Gosling prend toute la lumière (tellement meilleur acteur que dans l’horripilant Blue Valentine, une prestation qui transformerait presque à jamais en MEME. Et ces feux de croisement qui se reflète sur le pare-choc ou dans le retro, ce plaisir, c’est sans simplement parce que Michael Mann me manque.
Drive serait-il mon Cars 2011 ? Il y a tant de raisons pour moi d’aimer Drive que je pourrais continuer pendant des heures. Un trip qui me donne envie de rouler et de traverser une ville, en long en large, sans jamais chercher de place de stationnement, sentimental sans être émo-bitch, viril comme le petit bruit du frottement des gants en cuir sur le volant. Carré, affûté, racé. Le ciné que j’aime.

La Colline aux Coquelicots (le Ghibli 2011)
Oct 26th
Le dernier Ghibli est, attention grosse surprise, l’histoire d’une jeune fille qui va découvrir que “la vie, c’est pas toujours facile”.
Eté au Japon, soit une sortie programmée à la toute première semaine de janvier en France, la routine, quoi.
Adapté d’un random shojo manga par Hayao Miyazaki mais mis en scène par son fils Goro, Kokuriko zaka Kara (From up on Poppy Hill en V.A) est le Ghibli parfait d’après-crise, celle que traverse le Japon post-séisme. Le studio s’est d’ailleurs mis en tête de réaliser un film sans utiliser d’énergie nucléaire. Good luck, les gars.
Un film d’après-crise, c’est une histoire qui, d’apparence, ne s’engage pas vraiment, se contentant de tabler sur la puissance illustrative de Ghibli, cette machine à générer de la nostalgie avec des palettes de couleur vive, les stars n’étant pas le casting, ni la nana de la chanson finale mais le vert vivifiant des arbres du décor et le bleu des ciels, très bleus.
Umi est une jeune fille débrouillarde qui, chaque matin, fait virevolter le fanion qui souhaite bonne route à tous les navigateurs, une manière aussi de se remémorer son père qui a disparu en mer il y a quelques années. Au loin, Shun va rejoindre l’école à bord de son bateau. Lui est un membre influent du journal du lycée. Mais en 1963, l’heure est à la modernisation à cause des Jeux Olympiques de Tokyo qui approchent (70 ans avant ceux d’Akira). Et ce vent de modernité menace “KaruchieRatan“, alias Quartier Latin, la grande demeure que squattent les jeunes du lycée. Tout le monde, garçons comme filles, vont s’unir pour empêcher la destruction de leur centre culturel. Evidemment, les deux jeunes vont se sentir attiré l’un par l’autre sauf que, problème, plane un doute: se pourrait-il qu’ils soient demi-frère & soeur ?
Goro est aux manettes mais la patte Miyazaki père n’est jamais loin. Faut voir la gueule de ce Quartier Latin, un bâtiment surréaliste complètement baroque, que la magie aurait arraché à une autre production du papa (Chihiro vient à l’esprit). Et puis il y a cette manière d’évoquer les tranches de vie que cela soit dans le script qui oblige le spectateur à faire le job de remplir les cases lui même. Comme ce surnom étrange, “Meru”, “mer” que certains personnages donnent à Umi, mais parachuté sans explication dans l’histoire.
Il est facile de voir cette Colline aux Coquelicots comme un Ghibli mineur, et je te le dis en vérité, c’est ce qu’il est, même si j’ai généralement une nette préférence pour ces films low-key. C’est pourtant la vérité : Miyazaki père se garde les œuvres surréalistes mastoc, prétextes à un déluge d’animation de toute beauté, laissant les histoires plus “sitcom” aux autres gus de son studio. Après tout, sa dernière tentative de “réalisme” remonte à Porco Rosso, qui est aussi réaliste que peut l’être un film dont le héros est un homme à tête de cochon.
Mais la Colline aux Coquelicots a, selon moi, un autre sens: d’après ce qu’il se dit, Hayao Miyazaki travaille en ce moment sur un film autobiographique. Et un autre, plus “historique” (des croquis de Zero ont été aperçu… à moins que ce ne soit lui qui reprenne le flambeau du “Tombeau des Lucioles 2″. Peut-être qu’il s’agit d’ailleurs du même film ?) Hayao veut probablement se raconter avant qu’il soit trop tard. Mais j’avais un peu peur, et pas seulement depuis que j’ai lu sa bio. Je veux dire: c’est un mec qui a porté le conflit avec son fils devant tout le monde avec “Gedo senki” (“Les Contes de Terremer”, le premier film de fiston) en agissant comme le dernier des fils de pute, alors qu’il a été réalisé sous son nez, par son studio. En gros, son plus gros coup d’éclat, c’était de quitter la projo du film, sur l’air de “qu’est-ce que c’est que cette merde”. Il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont a été produit et promu Gedo Senki, beaucoup de choses qu’on ne sait pas sur la relation de Hayao et de Goro, mais en tout les cas, un père se doit de soutenir son fils, surtout quand on connait la difficulté de monter un film d’animation traditionnelle aujourd’hui.
En général, on fait le distinguo entre la vie slash l’œuvre surtout quand on remarque que les gros enfoirés sont légion parmi les gens talentueux. Le fils qu’il n’a jamais eu, c’est Hideaki Anno, sans doute le mec qui a tellement monté la barre dans l’animation japonaise que ça en parait c’est normal qu’ils s’entendent comme cochon et étalent leur bromance. Mais, mais, mais… Dans la Colline aux Coquelicots, on peut lire une autre grille de lecture, plus douce, celui de la réconciliation entre un père et un fils.
Sinon, 2012, ce sera aussi Eva 3.0

Tintin: le secret de la Licorne (VS les Schtroumpfs)
Oct 19th
Le meilleur moment, dans un film d’action, c’est quand un chinois se laisse glisser en donnant des coups de pied. Quand ça arrive, je vibre. Et à un moment, Tintin fait “presque” ça. Ce qui en fait une réussite et le meilleur film 3D non-Pixar since ever. Mais histoire de faire monter le désir de Tintin, on va commencer par son cousin germain franco-belge, les Schtroumpfs, sorti cet été..
Je me souviens d’un webcomic qui dessinait un sinistre businessman faisait caca (littéralement) sur ses souvenirs de gosse. Soit. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est impossible d’avoir une seule et même voix sur un personnage. J’aime passionnément Batman. Et je sais pertinemment qu’il apparait dans 10 comics par mois, un ou deux dessins animés, parfois un film. Et c’est sans parler des différents jeux. Avec des résultats vraiment inégaux. Faut l’accepter, avec une pensée pour les néo-parents, les tontons et les tatas qui emmènent les petits en se disant qu’il faudra supporter deux heures interminables. Un jour, ces mômes leur revaudront ça. On finit toujours par comprendre ce qu’on inflige à ses parents. Genre, le film Musclor & She-Ra au ciné, j’essaye encore de me faire pardonner.
La version Hanna Barbera était déjà une adaptation un peu libérale de la bédé (quoique le studio a quand même fait un épisode basé sur Le Schtroumpfissime, le meilleur album, le plus sensible. Mais last time I checked, Gargamel y avait un apprenti du nom de Scrupule.
Le film reprend grosso modo la trame d’un Alvin & les Chipmunks (…) où les Schtroumpfs vont se retrouver téléportés par accident à New York, poursuivi par un Gargamel en feu, incarné par un mec qui donne tout ce qu’il a, à la manière d’un Franck Dubosc.
Non, the Smurfs n’est pas la pire adaptation de l’humanité, elle reprend même plutôt bien l’esprit de la version Hanna Barbera. En l’occurrence, c’est même assez touchant de voir autant de talents (genre Neil Patrick Harris) se débattent pour que le film tienne un peu la route. La manière dont est présenté le Grand Schtroumpf montre qu’ils se sont quand même posés quelques questions quand au fonctionnement de la bédé et puis la scène de fin est même assez habile, quand tous les Schtroumpfs luttent à l’unisson.
Le méta, inévitable pour un film qui passe du pays des Schtroumpfs à New York est la touche bizarre. Et je parle d’un film avec des lutins bleus qui se baladent à Central Park. Gargamel qui, par exemple, demande au spectateur “si ce n’est pas bizarre, un village avec 99 garçons et une fille” est à ranger au rang des phrases de trop, tandis que Neil Patrick Harris s’interroge gravement: les Schtroumpfs naissent-ils avec leur talent et donc leur nom, ou bien est-ce qu’on leur donne un nom quand on finit par trouver leur particularité ? La chanson des Schtroumpfs devient en elle même un gag car trop prise de tête.
La vraie trouvaille, bien méta elle aussi, c’est le “Schtroumpf Narrateur” qui commente littéralement le début et la fin de l’histoire. Quelle idée de génie…
Ca sera un
The Smurfs essaye trop d’être kawaii au lieu d’être rigolo et astucieux mais ce n’est clairement pas la daube forcément condamné d’avance.
J’aurai bien placé une spéciale pour l’élève Ducobu (vu aussi, adapt 100% française par contre) mais ça attendra. Remember, Adèle Blanc-sec. Autre planète, autre parti pris.
Tintin, le film de Steven Spielberg a choisi de ne pas choisir. L’historie commence bien à Bruxelles “il y a quelques années”, où tout s’enchaine à la découverte à une brocante d’un modèle réduit d’une Licorne. Certes, Tintin ne l’offre pas à Haddock dans ce pur acte de bromance car, hé, il ne le connait pas encore, son Archibald Haddock.
On aurait pu croire que Hergé et Spielberg (le producteur de Transformers, celui qui nous a abandonné avec Indy IV, “tu sais le film qui n’existe pas”), ça allait être un clash, genre Two Worlds collide. Pas du tout. Tintin : le secret de la Licorne absorbe complètement les albums de Tintin, son design mais aussi son héritage sans aucun droit d’inventaire. Pas de téléphone portable, pas d’internet, un monde désormais rétro où roulent encore des side-cars.
La ligne claire est carrément sublimée par le mouvement de la 3D. Que l’action ralentisse lors de la géniale scène de traversée du désert (“Le Crabe aux pinces d’or”, un de mes 3 albums préférés a été complètement dénoyauté pour s’adapter à la structure “du Secret”) ou quand elle accèlère d’un coup de flashback fluide et alcoolisé de Haddock, la CG transcende complètement ce qu’on a pu voir dans les différents trailers. Il n’y a guère que l’ultime clash contre ce némésis réinventé pour l’occasion qui trahit le besoin (et la necessité) de construire un climax à l’hollywoodienne. Tant pis.
Il faut que je te parle de cette scène d’action. LA scène du film. Le secret de la licorne devient vraiment génial quand il sort carrément du carcan de l’original pour se faire l’écho des courses poursuites d’Indiana Jones. Tintin est le roublard, Haddock est le novice, le Henry Jones Sr, celui qui tire à l’envers quand tu lui donnes un gun ou un bazooka. Tu le sais sans doute, j’ai vu tous les actionners de l’été et le sujet me passionne. Mais Tintin a, sans plaisanter, la plus belle scène d’action de l’année. Hergé n’y aurait rien renié, lui qui savait faire des planches au dynamisme de maboul quand il s’agissait de représenter le chaos. Je crois que cela se joue dans la trajectoire des personnages qui donne une vraie sensation de fluidité qui m’évoque, dans ses meilleurs passages, des films vénères comme Time & Tide. D’où les chinois qui glissent sur le sol.
En voyant Final Fantasy Spirit Within, je m’étais dit “pourquoi s’emmerder avec des acteurs quand on peut utiliser leur apparence, figée dans le temps comme le meilleur botox. 10 ans plus tard, cette démo a fait renaître l’envie de voir un Indy IV contre des nazis, tout en CG. En plus je suis certain que Harrison Ford est devenu trop relou, un peu comme Bacri, à jouer le grincheux toute sa vie. Enfin, j’imagine, mais le problème ne se posera pas avec un modèle 3D.
Oublié Indiana Jones IV (qui n’a pas existé, on est tous d’accord). Big up Tintin, tu as donné l’occasion à Spielberg de mouiller le maillot à nouveau, de signer son meilleur film d’aventure de Spielberg depuis la Dernière Croisade. On en avait bien besoin, là, maintenant.

Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Oct 14th
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK.
Je ressors donc le logo de circonstance :
En n’activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire “presque” normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW.
Maintenant que tout est dit, passons à…
Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j’ai pensé que Vivid avait un peu épuisé le filon. X-Men XXX ? oookay. Faire des articles rigolos, d’accord quitte à découvrir que des balourds viennent ici via des mots de recherche vraiment débiles. Et puis si la routine arrive, même jusqu’au porno… Mais la porn parody de qualité est suffisamment rare pour ne pas être chroniquée, surtout quand elle essaye de réunir deux mondes distincts, celui des films Spider-Man des 2000’s et l’univers, plus profond, de la bédé. Et, plus trivial, j’ai manqué le Milestone du 1000ème post de Robotics. Du coup, Spidey XXX tombe précisément pour mon 9,999ème tweet. Mon prochain chiffre fétiche étant 2112, j’ai de la marge.[/note]
Donc, selon toute vraisemblance, Spider-Man XXX A Porn Parody sera le dernier article de cette série, l’ultime partie d’une trilogie consacrée à cette niche bien précise. J’ai encore beaucoup d’idées en tête sur la question que je développerais sans doute ici ou ailleurs. Comme pour les deux autres collègues, le but de cet article n’est pas d’évaluer du porno, surement pas d’en recommander mais de se pencher sur le cas d’un personnage fictionnel populaire (et que j’aime) qui devient un héros porno de manière plus ou moins cohérente.
Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, Batman est moins sexuel que Spider-Man per se. Oui, malgré le costume noir. C’est sans doute parce que la sexualité de Batman est presque exclusivement liée à celle de Catwoman et si elle n’est pas couchée correctement sur papier, cela donne en général de la pisse-copie digne d’un mauvais fanzine. C’est surtout Wayne qui séduit et qui alimente ainsi sa persona de playboy comme un leurre. Comment Bruce pourrait-il être Batman, lui qui plonge si facilement dans le stupre et dans la fornication ? La sexualité de Spider-Man est beaucoup plus joviale: il a ses Catwomen à lui, ses Mary-Jane, ses Gwen Stacy et surtout le sexe est l’un des rares moments où Peter Parker peut lâcher du lest et être un peu “irresponsable”. Mais la sexualité de Batman et de Bruce Wayne sera pour la prochaine fois. Aujourd’hui, ça sera Spidey.
De toutes les parodies porno “pro” de comics, Spider-Man XXX est donc la plus étrange puisqu’elle reprend à la fois la bande-dessinée et les films de Sam Raimi. Elle commence même par les origines d’un némesis pas connu du grand public, Electro. Un accident sur une ligne à haute-tension et il se retrouve avec le pouvoir de manipuler l’électricité. La magie des accidents industriels du monde Marvel. La mort d’Oncle Ben est finalement aussi connue que le décès de Thomas & Martha Wayne, autant consacrer ce temps au vilain du jour.
La première scène de dialogue est assez intéressante et donne le ton fanboy du film : Jonah Jameson, une de ses meilleures interprétations avec celui des films de Raimi, fulmine contre Spider-Man. Pour lui, Kraven le chasseur qu’il défend en toute hypocrisie, a été piégé par Spider-Man. Ce même Spidey a, selon lui, ravagé la ville à l’aide du Juggernaut. Ce que conteste Robbie Robertson, sur la foi des informations fournies par les Fantastic Four. Ces premières minutes sont un long défilé de clins d’œil pour les fans, comme pour se donner une légitimité avant que tout bascule dans le stupre et la fornication. C’est ce qui arrive quand Betty Brant (Sarah Shevon) propose au brave Robbie de lui parler d’articles consacrés au harcèlement sexuel. Visiblement, le sujet mérite un aparté.
Evidemment, il n’y a pas harcèlement, ni même promo canapé. Juste une longue scène de cul, entre la photocopieuse et les archives. Comme si la première scène porno de ces parodies se devait d’être anecdotique, entre des personnages totalement secondaires.
Pendant ce temps, Parker, Gwen Stacy sont tout tristes. Harry Osborn enterrait son père.

Cette fois, une scène pour faire écho au film car, désolé mademoiselle, on ne reverra pas une seule fois Harry.
Parker décide alors de rentrer chez Aunt May et se fera surprendre par une jolie fille qu’il a visiblement oubliée. “Et qui a bien changé”. C’est Mary-Jane (Alexis Capri) qui a l’occasion de balancer alors sa quote la plus célèbre.
Un plan de coupe sur le panneau sordide d’un motel cracra. Electro y baise une prostituée (Tara Lynn Foxx), à travers son costume vert équipé d’un trou (comme Superman XXX). Par soucis d’égalité sans doute, la fille garde ses talons rouges brillants et quelques vêtements aguicheur au lit.
Pour ceux qui ne connaissent pas Electro, c’est un pur méchant du Silver Age de Spider-Man (1964!) dont le destin a récemment pris une tournure quelque peu gauchiste, puisqu’il a pris en grippe et terrorise les grands patrons et les magnas des média de droite. Power to the people !

Electro s'enfonce dans un radicalisme Montebourgeois... oui car aujourd'hui, le radicalisme, c'est lui, il parait...
La scène se finit sur une image atroce: Electro, au moment de jouir sur le ventre de la dame, lâche un éclair qui va foudroyer sa partenaire qui tombe, inerte. C’est sans doute un des coïts les plus tristes que tu puisses jamais voir de ta vie, sans atteindre les cimes de sinistrose de certains films français. Et j’ai des exemples glauques qui me viennent en tête mais ce n’est pas le sujet ici.
Plot thickens quand apparait Wilson Fisk alias Kingpin, un némesis de Spider-Man devenu l’archenemy de Daredevil. Toi qui le connais, rassure-toi, on ne le verra pas en train de copuler, sa particularité étant d’être méga balaise sous sa couche de gras. Dans la version ciné, il était malhabilement joué par Michael Clarke Duncan. Sans doute parce que des mecs très malins à Hollywood ont pensé qu’un caïd de la mafia, c’est encore plus menaçant en noir…
Parker et MJ sortent d’un club newyorkais où, encore un namedropping un peu fou, se déroulait un concert de Dazzler. Juste un aparté pour présenter la dite-Dazzler juste parce que ça me fait plaisir : un pur produit des années 80, la seule période de l’histoire de l’humanité où l’on a pu inventer des concepts aussi awesome qu’une mutante chanteuse de disco qui rejoint les X-Men.
Le club donne malheureusement sur une ruelle sombre et inquiétante de Manhattan, le genre d’endroit où le sens araignée de Parker frétille d’office. Il s’éclipse alors avant que déboulent trois mecs qui vont agresser Mary-Jane. Spider-Man va intervenir, pour la première fois dans le film qui a déjà 46 minutes au compteur.
Ils refont la scène du baiser de Spider-Man, le premier film.
Puis sans prévenir, Spider-Man remonte hors champs, puis redescend à hauteur de ceinture. C’est l’heure de la fellation. Mary-Jane s’exécute brillamment. Certains avaient félicité Tobey Maguire pour sa performance, sur l’air de “oh un baiser à l’envers sous la pluie, sacrée épreuve” mais 8 mn de blowjob, tête en bas, ça, c’est une prouesse. Il n’y a guère que la musique, en bon pastiche de scène romantique tournant tourne en boucle de manière insupportable qui pourrait déconcentrer. Mais ça, les acteurs ne l’entendent pas.
Et pendant que le Kingpin demande à Electro de voler un “item” dont on ne saura rien, Parker revient au Daily Bugle, malgré son licenciement. “I’m like the spring, I always come back.” dit Parker. “So does Herpes” lui répond Jameson. Mais ce n’est qu’une scène d’ambiance avant le retour de cinéma de Parker, Flash Thompson (le mec qui le persécute depuis le lycée mais qui néanmoins son ami), Mary-Jane et Gwen Stacy (Ash Hollywood). Flash a plusieurs fois l’occasion de montrer à quel point un joueur de football américain peut être bête (cliché!). Soudain, coupure de courant. Peter décide d’aller voir pendant que… hé ouais tu devines la suite. Flash, visiblement pas si con que ça,, Gwen, MJ, together. Ce qui est, j’imagine, la scène que tout le monde attendait. Eclairé à la bougie, le tout sur une musique qui semble s’échapper d’un SPA de luxe parisien, les deux filles se laissent aller au saphisme.
La bataille finale est sans surprise: après deux, trois coups, Spidey attache les mains et les pieds comme pour faire un court-circuit.
La fin ? Hé non. Débarque alors Black Widow, une agent secret russe passé à l’ouest. Que ce soit pour le travail ou le reste, elle a un sacré palmarès de conquête. Iron Man, un des Captain America, Red Guardian le Cap soviétique, Daredevil… C’est le personnage de fiction dont je connais le plus d’ex si l’on fait exception de Carla Bruni. Elle est devenue beaucoup plus mainstream depuis qu’elle a été incarné par Scarlet Johansson au cinéma, dans Iron Man 2. Malheureusement, ici, pas de Johanssoning. A la place, on a Brooklyn Lee qui joue… nettement moins bien. C’est même la pire actrice de tout le film. On paye pour avoir eu une Mary-Jane plus intéressante que dans les films de Sam Raimi, ça doit être ça.
Elle veut l’aide de Spider-Man pour le compte des Avengers et du Shield pour récupérer le fameux “item” dérobé. Et pour ça, évidemment, elle est prête à tout.
Evidemment cela va donner…
Alors les nécessités d’avoir du sexe pour un Spider-Man porno peuvent paraître évidente mais en fait, c’est ce que fait souvent Peter Parker.
Il faut d’abord préciser que dans la plupart de ces incarnations, Peter Parker n’est plus avec Mary-Jane. Dans le monde Marvel, son mariage a été “magiquement effacé” par Mephisto. Il ne la trompe pas, ils ne sont tout simplement plus ensemble. Et Black Cat, l’équivalent Marvel de Catwoman est là pour se charger de lui.
Black-Cat est l’illustration parfaite de l’expression “A girl’s gotta eat”, elle consomme, vole et assume sa vie. Mais elle n’est exclusivement attirée que par Spider-Man en costume. L’être humain, elle, c’est pas sa came. Ce qui donne ce genre de scènes postcoïtales étranges.
Well, back to the good part…
Epilogue, la vraie. Peter Parker entend Otto Octavius rentrer chez May Parker. Tandis que le Kingpin déballe l’item qu’il a récupéré durant le larcin, le bouclier de Captain America (XXX ?).
Même s’ils sont tous issus de comics, Superman et Batman sont des archétypes alors que Spider-Man est avant tout “un môme génial du Queens qui positive dans son malheur”. Et aujourd’hui, ils n’existent pas de la même manière dans les médias. Prenons par exemple Batman. Il apparaît dans, allez, une dizaine de comics par mois. Il a en permanence une série animée à l’écran, plusieurs jeux vidéo assez différents à chaque fois qui sortent à un rythme annuel. Le comics reste le centre de toutes les idées mais l’idée d’une histoire canonique a tendance à devenir caduque. Batman et Superman existent aussi bien sur les serviettes de plages qu’en polygones de jeux de baston et n’ont presque pas besoin du comics pour exister. Qui du grand public sait que Bruce Wayne est mort et a affronté (torse nu) l’Histoire elle-même. Et qu’il a implicitement couché avec Carla Bruni. Spider-Man incarne un peu cette “différence Marvel”, des héros traditionnellement plus down to earth. Ce n’est pas un hasard si cette version se base autant sur la bande dessinée. Spider-Man XXX n’a peut-être pas l’aspect rigolo de Batman XXX qui pastichait la série de 66 avec quand même plus de budget qu’un épisode de l’époque. Spider-Man XXX reconnaît de facto que l’original reste le Peter Parker du comics. Soit, et on pourra s’en réjouir, une version canonique, avec du sexe.
Le trailer SFW:
Flashback, les deux articles précédents :
The Muppets Trailers Extravaganza
Sep 29th
C’est l’histoire d’une des plus grandes séries de trailers EVER. Tout a commencé ici :
Fourth wall brisé dès le début. Détournement de codes. Jason Segel en mode lover / average dude comme dans Forgetting Sarah Marshall. Et les Muppets qui promettent des explosions. Right on.
Second strike:
Based on a true Hangover. Les accroches sont géniales. Et on sait ce qu’on peut faire avec des citations de presse. Et puis caméo de rigueur. Mais y a comme un doute : a-t-on vu la moindre scène du film. Je veux dire, quelle est la putain d’histoire ?
Next:
Un de mes préférés, pour des raisons évidentes. On tombe dans la full awareness du meta concept. “Qu’est-ce qu’on leur cache, enfin ?!”
Enfin le dernier est carrément une parodie du trailer d’un film pas encore sorti, The Girl with the Dragon Tatoo, génialement réalisé par David Fincher (qui touche sa bille). Je suis moins optimiste pour le film lui-même, coz, you know, c’est un polar sur un mec qui va enquêter à proximité d’une famille d’anciens nazi. “On se demande vraiment si des anciens nazi, mmmm, ça doit cacher quelque chose.” Je s’rais toi, Daniel Craig, je suivrais cette piste. Just sayin’
Donc la version Muppets est diiiiiiingue (objectivement le meilleur, où le concept est parti en vrille) :
Oh, il y a un trailer officiel. Mais à ce niveau, on s’en moque. Le film a justifié ces trailers. Ca ne peut être que mieux que le film live de Ranma 1/2 (qui est prévu, ouais ouais). Ceci dit, le trailer officiel est celui où l’on peut faire plus facilement des gif animés. Et bon sang, je veux tout le film en gif. Allez quoi, l’escrime ! Rob le robot qui conduit le tacos ! Fozzie Bear ! Gonzo ! J’ai envie d’y être. Là.
Bonus track.
J’adore Kermit. Vraiment. Au point d’en avoir une peluche grandeur nature. Il a un tel flegme, un humour pince sans rire… Avec des Bat-rang ou des fulguropoings dans son arsenal, c’est sûr, j’aurai voulu lui ressembler. Mais finalement, on n’a qu’un seul point commun : on aura vu Chuck Aznavour en live.
L’épisode entier en v.o là, et et v.fr ici. Charles qui se double lui-même, fabulous.
EDIT (28/10/11)
Je ne pensais pas que ça serait possible. Mais… “Une parodie de la parodie de leur propre trailer” ?
The Final Muppets Parody Trailer
Full circle, maintenant on peut faire la paix avec nous-même…
Summer Blockbuster of Love 2011 : Epilogue
Aug 25th
Il fallait faire un bilan de cet été passablement pourri. Mettre un point final. Le tour de la question. To bring you closure. Les blockbusters de l’été 2011, c’était ça :
- Nombres de NDA signés : 4
- Confiscations de téléphone portable à l’entrée : 6
- Plus joli dossier de presse :
Thor, de jolies photos glacées pour faire kiffer les filles et une haltère horloge qui donne l’heure… - Review la plus consultée sur Kamui Robotics:
X-Men First Class suivie par Transformers 3 - Nombres d’adaptations de comics : 5
- Nombres d’origines, nouveaux héros inclus : 6
- Personnage le plus out-of-character:
Transformers 3, avec Optimus Prime qui exécute plusieurs robots sans broncher et surtout abandonne Chicago pour donner une bonne leçon aux humains qui ont eu l’outrecuidance de ne pas l’aimer. À la fin du film, c’est bon, tout est revenu dans l’ordre. - Le blockbuster le plus nostalgique: Super 8
- Le meilleur némesis : Red Skull dans Captain America
- La phrase la plus maladroite :
Magneto avec “I agree with everything you said. Unfortunately, you killed my mother” - Film de la bromance:
Captain America et Bucky (ou Sarkozy-Guaino qui se high-five dans la Conquête) - Meilleure scène d’action avec de la casse dedans:
Les singes qui attaquent le Golden Gate Bridge dans Rise of the Planet of Apes - Héros de blockbuster le plus de droite de la saison:
Green Lantern qui, pour la première manifestation de ses pouvoirs, dégomment 3 chômeurs sans pouvoir. Way to begin a superhero career, man. - Meilleure course-poursuite: Yellow Sea (the murderer)
- Film le plus macho :
Sucker Punch qui arrive, miracle, à dépasser en misogynie Transformers 3 qui pourtant compare les femmes à des voitures dans une scène d’une bêtise astrale. - Logo visionnaire sur Robotics:
En Avril, mec ! - Moment avec le plus de boobs:
La fiesta héroic-fantasy dans Conan 3D - Moment le plus mélancolico-érotique:
le garçon qui maquille la fille dans Super 8 - Meilleure tension érotique:
Peggy qui tend la main pour toucher le corps de Steve Rogers dans Captain America mais qui se retient - Meilleur caméo :
Hawkeye dans Thor et Wolverine dans X-Men: First Class - Pire caméo :
Buzz Aldrin dans le rôle de Buzz Aldrin, Transformers 3 - Pire vanne pour montrer que “hé, on adapte un comic book mais on vanne les comics quand même parce que sinon, on va croire qu’on aime ça, en vrai”:
Blake Lively qui reconnait Hal Jordan malgré son masque dans Green Lantern - Awkward remix d’origines 2011:
Rise of the Planet of the Apes qui contredit les anciens films (où l’homme est victime d’un holocauste nucléaire. - Celui avec le jeu vidéo le moins mauvais et même passablement cool :
Captain America (test ici) - Pire adaptation en jeu vidéo:
Transformers 3 3DS, un jeu de robot avec des voitures qui ne se transforment pas en robots. NUL. - Film le plus drôle : Thor
- Plus gros plot holes: X-Men First Class & Transformers 3
- L’acteur qui te faisait kiffer jeune et qui ressemble tellement à une mémé maintenant qu’il ne devrait pas envisager Indy 5: Harrison Ford dans Cowboys & Aliens
- Pire moment :
Transformers 3 tout entier était atroce. Acting agité comme les Visiteurs 2, plot nul à chier, inanité des scènes d’action incohérentes, incompréhension totale des personnages, la totale. C’est aussi le blockbuster le plus long de la saison. - Pire film : Transformers 3 et Cowboys & Aliens
- Plus jolie fille:
Peggy Carter, dans Captain America - Plus joli garçon (après sondage auprès d’un échantillon représentatif de femmes et de Northstar):
Michael Fassbender - Film le plus gay de la saison: The Eagle, où Channing Tatum part dans le nord avec son esclave Jamie Bell puis ils flip-floppent
- Moment de coolitude super-héroique :
Thor qui affronte the Destroyer. Et un dragon en lui volant à travers la gueule. - Casting le plus contestable de la saison:
Blake Lively (la blonde de Gossip Girl) dans le rôle de Carol Ferris dans Green Lantern. Pilote de chasse d’élite le matin, manager à succès d’une entreprise d’armement l’aprem. TOUT EST NORMAL. Heureusement qu’elle est jolie en tailleur.Et pour finir mon préféré de la saison, Super 8 suivi par Thor / Captain America, suivant l’humeur du jour.
Cowboys & Aliens
Aug 24th
Le titre c’est toujours important, surtout quand ton High Concept tient dedans. Le tenir sur la longueur, c’est plus délicat. J’invoque souvent cet exemple parlant, ce film porno devenu mythique intitulé “Je me suis fait enculer dans la forêt”. Avec un blase qui sonne comme un missile Exocet, tu ne peux qu’être déçu.
En plus, c’est désormais la forme, l’association de deux concepts qui n’ont rien à voir entre eux est la porte ouverte à tous les genres de nanards. Du genre Ninjas VS Aliens. Et tu peux me croire sur parole: c’est nul.
Basé sur un comics pas mal, Cowboys & Aliens t’annonce la couleur avant d’entamer une inéluctable descente vers la déception, malgré une affiche pleine de promesses, avec Indiana Jones et James Bond
Daniel Craig, monolithique, se réveille dans le désert. Blessé mais armé d’un bracelet laser à la Captain Power, il ne se rappelle de rien comme dans le premier rpg venu. Des aliens prenant d’assaut la ville où il fait sa pause pipi. Ces envahisseurs (bravo le titre vf, vraiment) vont l’obliger à s’associer à Harrisson Ford, plus bougon que jamais, campant un riche entrepreneur local pas très net (pense “Balkany”) et essayant tant bien que mal de canaliser une énergie “John Wayne”. Hé bien, news flash, Ford est presque aussi vieux que mon père, presque 70 balais. Et il n’a pas l’air de savoir comment la jouer, sérieux ou parodique. Il a l’air si paumé par moment… Et puis il y a Olivia Wilde qui n’a pas de bol en enchaînant navet sur navet (Tron Legacy) en jouant peu ou prou le même personnage, les yeux écarquillés.
D’ailleurs, Harrisson Ford a un message et il est clair : il est désormais contractuellement obligé de jouer une figure paternelle. Parce que tout le monde déteste aujourd’hui ce qui est devenu “le Bacri du cinéma US”, le mec qui fait la gueule. Et du coup il se sent obligé de jouer les mecs bourrus qui, finalement, font passer les choses simples à la génération future au coin du feu. “Tu le vois cet opinel ? Il a servi à égorger des indiens. Tiens je te le donne pour éplucher les patates, p’tit con.” Dans Cowboys & Aliens, il a un fils naturel (un connard qui se fait enlever) et puis genre 3 autres. Daniel Craig, “le fils qu’il n’a jamais eu”. Un indien recueilli tout petit “le fils qu’il n’a jamais eu” aussi et puis un gamin “le petit-fils qu’il n’a jamais eu”. C’est beaucoup pour un seul film. Et je ne vous raconte la lourdeur de la métaphore du peuple indien. Qui est quand même bien sympa quand il s’agit de filer à boire du Gazpacho qui rend la mémoire.
On se demande comment Favreau a tourné ce film inepte. Faux raccords sur faux raccords, des séquences Western risibles, des passages shoot them up d’Aliens catastrophiques… Des problèmes logiques, sans déconner, toutes. les. minutes. Les aliens qui laissent trainer une arme meurtrière à portée de mains de Craig. Un gamin qui tue un extra-terrest’, direct, avec son opinel, un chien qui apparait et disparait. Djizus, y’a même un putain de chien.
Une fois par saison, il y a un crash unilatéral, un accident industriel où chaque seconde suinte la nullité, un film cassé par la presse et le public. J’ai cru qu’après son bide, ce serait Green Lantern. C’était sans compter Cowboys & Aliens.
Mais le plus criminel aujourd’hui, c’est de foutre Sam Rockwell dans son film sans lui donner une seule scène de danse.
Conan the Barbarian (3D)
Aug 16th
Il serait facile de jeter Conan avec l’eau du bain dès sa séquence d’origine. Oh dieu, une origine de plus, ça faisait longtemps. Ou la joie de voir un môme ressemblant bizarrement à Mimi-Siku (from un indien dans la ville‘s fame). Tueurs de sauvages dès son plus jeune âge, il va devenir un guerrier, un voleur et un pirate à la mort de son père Hellboy (Perlman).
Plutôt que les romans, Conan The Barbarian 2011 (dit troidé) puise plutôt son inspi dans G.I Joe dont il partage bizarrement beaucoup de points communs. Pour ces grosses incohérences (la scène de fin à la logique apathique) mais surtout c’est surtout pour son casting. Kid Conan incarnait déjà Kid Snake Eyes. Il y a aussi la jolie prêtresse (Scarlett dans G.I Joe ) et puis autre survivant de G.I. Joe, Saïd Taghmaoui qui n’a pas de chance puisque quand il ne joue pas un arabe, il incarne un voleur. Tough luck, dude !
Oui, il serait facile… Mais Conan est habilement l’actionneur de l’été avec le plus de tétons à l’écran. Il y a le monstrueux Jason Momoa, déjà vu dans le rôle de Drogo dans Game of Throne. Tout droit sorti d’une illustration de Frazetta, il tient littéralement le film à bout de biceps huilés. Il est comme on l’imagine dans les bouquins. Costaud et souple à la fois, félin, cruel mais drôle comme il l’était chez Robert E.Howard, le bon sauvage avec un glaive à la main. Passé au scalpel des productions Hadida, Conan n’a plus grand chose à raconter mais il a au moins Momoa pour lui.
Mais il y a autre chose qui sauve Conan de la nanardisation. Et non, ce n’est ce n’est pas le némesis (Stephen Lang, le colonel d’Avatar) qui a décidé de se faire une fin de carrière bad-ass à la Michael Ironside.
En fait, Conan s’adresse télépathiquement à cet ado au fond de moi. Il y a cette scène de fête, allez, pas plus de 5mn, où se fait grande beuverie et moult ripailles. Les hommes y mangent goulûment des gigots sur l’os, font des bras de fer tandis que, et c’est ça le plus important, les femmes leur tournent autour, seins nus, riant bien fort et buvant de gros pichets houblonneux en attendant d’être choisie pour accompagner un barbare le temps d’une nuit. C’est de la grivoiserie cool, poitrines apparentes, grivois comme ça le devrait être pour Conan qui se tapait putes et princesses (pas en même temps).
Mais la palme de la kinkyness 2011 revient donc à cette prêtresse. “Au sang pur”, condition indispensable pour déclencher le McGuffin nul que recherche l’ennemi de Conan. Cette “pureté” ne fait pas d’elle une PAM (spéciale dédicace aux JMJ). Dans mon imaginaire, (le même que celui des teufs héroic fantasy aux femmes à seins nus), la prêtresse incarne un peu l’inaccessibilité. Peut-être est-ce les méthodes rustres de Conan (qui l’attache et la bâillonne dès le premier soir), quoiqu’il en soit, elle va décider que l’étalon de Cimmérie ne va pas partir sans une petite collation sexuelle dès la prochaine lune. La prêtresse easy lay qu’il faut à un film pas très convaincu, pas très écrit mais qui essaye de sentir le sexe. Pas certain que les ados d’aujourd’hui apprécient ça de la même façon.
Rise of the Planet of the Apes
Aug 6th
Ce que j’aime dans la vie, à part Batman, Goldorak et Airwolf, c’est les singes qui donnent des coups de poing. Et dans Rise of the Planet of the Apes, il y en a un paquet.
Ah les singes qui balancent des mandales, ma grande passion. Et l’occasion idéale pour ressortir la meilleure vidéo du monde avec un singe dedans :
San ku kai “best of Cyclotor” par superdave37
Je l’ai déjà dit ici, je ne suis pas amateur des origins stories surtout quand elles sont inutiles. A-t-on vraiment besoin qu’une poignée gus remplisse les pointillés pour toi ? D’apprendre comment la race humaine s’est éteinte ? De voir le soulèvement des machines dans Terminator 3 ? Ou de savoir que Magneto s’entraînait en jogging ? Car c’est bien de cela dont il va être question : enfin savoir comment les singes sont passés du stade de primate à celui d’êtres doués d’un intelligence inouïe suffisante pour faire des mots de 10 lettres à Motus sans jamais chopper la boule noire. Ow boy, comme je suis impatient de savoir.
En plus, c’est bien la peine de l’écrire, cette origine poussive où l’on apprendra que c’est bien la même expérience sur un singe dans un labo qui le rendra intelligent ET qui exterminera la race humaine. Un beau bordel d’idées faciles et contradictoires qui sentent surtout le bâclage.
Il faut attendre la première heure et demie (!!)du film pour que Rise of the Planet of the Apes s’échappe enfin du canevas du son maitre héberlué et de son l’animal intelligent (voir HaTchi avec Richard Gere) pour que cette préquelle entre dans une dimension plus politique, pour justifier le chimpanzé qui te regarde dans les blancs des yeux, poing serré sur l’affiche.
Car Rise of the Planet of the Apes est sans doute le blockbuster le plus politique de la saison. Non, ce n’est pas une blague (pas comme l’année dernière où je foutais Film Socialisme dans la sélection explosive de l’été 2010), mais il n’y a rien de vraiment nouveau ici. Déjà dans le roman ou dans le premier film (un de mes films préféré, tout court), Taylor / Charlton Heston ne racontait pas autre chose, à savoir la précarité de la condition humaine. Un vent d’intelligence comparé à Transformers 3, officiellement le film de droite de l’été.
Tous ces singes sont en C.G. On sourit quand la caméra zoome sur le regard d’Andy Sirkis pour un effet “Nemo” garanti (i.e quand on regarde Finding Nemo, tout va bien et puis soudain, on se rend compte que c’est un visage humain dans un corps animal, ce qui doit être très dérangeant sauf pour les très dérangés fans de Sonic The Hedgehog). Face à Caesar, le singe savant, un James Franco qui a l’air de s’emmerder un peu à jouer avec des électrodes et des fonds verts. Ce mec, c’est une énigme, le bogosse (indéniable) dont tout le monde dit qu’il est bon acteur et dès qu’il s’agit de nommer un des films où il brille, y a plus personne. L’Anne Hathaway en mec.
Mais, hey, on parle ici de blockbusters, on veut des explosions.
Et puis soudain, justement, c’est l’explosion, la révolte des singes devenus un peu plus malin grâce à un quelconque procédé. C’est un moment aussi risible qu’intense, où le film bascule complètement. Le plaisir coupable peut commencer. A ce moment, les parcmètres deviennent des lances, les bus servent de bouclier et le Golden Gate Bridge devient le lieu de tous les climax.
En fait, par rapport aux autres blockbusters où un mec traverse le cosmos grâce à une bague magique et un dieu asgardien qui vole à travers la gueule d’un dragon, les singes, même artificiels, ont un rapport au réel assez intéressant. Un peu comme Superman qui, par exemple, rattrape un missile, renverse le sens de rotation de la Terre mais impressionne le plus le public quand il fait des choses comme arracher la porte de la voiture de Loïs pour la sauver. Dans le même genre d’idées, les singes ne s’économisent pas en violence du quotidien, de vrais sauvageons poilus.
Si on survit à sa mise en place terrifiante de longueur mielleuse, Rise of the Planet of the Apes se termine sur une grosse papatte de singe gauchiste velue qui écrase un passant, un truc assez awesome dans son genre.
Sinon, bien sur, il nous reste aussi la version comédie musicale.
Com-Robot